SP ´ ECIALE MP* : DEVOIR SURVEILL ´ E
Notations
M
n( R ) d´esigne l’espace vectoriel des matrices carr´ees d’ordre n `a termes r´eels ; n est un entier, n > 1.
L’espace vectoriel R
nsera suppos´e muni de la norme euclidienne ; c’est `a dire, en d´esignant les vecteurs de R
npar des matrices colonnes :
X =
x
1x
2.. . x
n
kXk =
n
X
i=1
x
2i!
1/2L’espace vectoriel M
n( R ) sera muni de la norme subordonn´ee ; pour A ∈ M
n( R ) : kAk = sup
X∈Rn\{0}
kAXk k X k .
Partie I Quelques propri´ et´ es de l’exponentielle de matrice Soient A et B deux matrices de M
n( R ).
I.1. a. Rappeler pourquoi la s´erie de matrices de terme g´en´eral U
kd´efinie par U
0= I
nU
k= 1
k! A
k, k = 1, 2, . . . est convergente. On note exp A la somme de cette s´erie.
b. D´emontrer l’in´egalit´e : k exp Ak 6 exp kAk.
c. Etablir la relation : ´ B exp A =
+∞P
k=0
1 k! BA
k.
Que penser des matrices exp A
1et exp A
2lorsque A
1et A
2sont semblables ? Il sera admis pour la suite que, si deux matrices A et B commutent alors
exp( A + B ) = exp A. exp B I.2. On consid`ere les trois matrices de M
3( R ) :
D =
1 0 0 0 2 0 0 0 3
, E =
1 1 0 0 2 1 0 0 3
, F =
0 1 0 0 0 1 0 0 0
Calculer exp D, exp F . On admet que E = exp F.D. exp(−F ), en d´eduire exp E.
Comparer exp E et exp F. exp D , qu’en penser ?
I.3. Soit f
Ala fonction de R dans M
n( R ) d´efinie par : f
A(x) =
+∞P
k=0
x
kk ! A
k. a. Etablir que ´ f
Aest continue de R dans M
n( R ).
b. En int´egrant terme `a terme la s´erie donnant f
A(t) (justification admise sauf pour les 5/2), exprimer, en fonction de f
A( x ) et de I
n, l’expression A
Z
x 0f
A( t ) d t o` u x est un r´eel ; en d´eduire que la fonction f
Aest d´erivable et calculer sa d´eriv´ee.
Montrer que f
Aest ind´efiniment d´erivable.
1
2 SP ´ ECIALE MP* : DEVOIR SURVEILL ´ E
I.4. a. Soit θ un r´eel donn´e et C
θla matrice de M
2( R ) : C
θ=
0 θ
− θ 0
. Calculer exp(C
θ). (On pourra utiliser les ´egalit´es
sin θ =
+∞
X
n=0
(−1)
nθ
2n+1(2 n + 1)! , cos θ =
+∞
X
n=0
(−1)
nθ
2n(2 n )! pour θ ∈ R .) Est-ce que l’application A 7→ exp A de M
n( R ) dans M
n( R ) est injective ?
b. Soit A une matrice de M
n( R ). D´emontrer que la matrice exp(A) − I
npeut s’´ecrire A(I
n+ S
A).
Etablir qu’il existe un r´eel ´ α > 0 tel que kAk < α implique kS
Ak < 1.
c. Soit T une matrice de M
n( R ) ; ´etablir que si kT k < 1, la matrice I
n+T est inversible.
d. Soit M une matrice appartenant `a la boule ouverte B(0, α) de centre la matrice nulle 0 et de rayon α (o` u α a ´et´e d´efini au b.) ; ´etablir que l’´egalit´e entre les matrices exp M et I
nest ´equivalente `a la nullit´e de M .
I.5. Soient B et H deux matrices donn´ees de M
n( R ) et soit k un entier, k > 1 ; soit g
kl’application de R dans M
n( R ) d´efinie par
g
k( x ) = ( B + xH )
k.
Les deux matrices B et H ne sont pas suppos´ees commutables.
a. Etablir que la fonction ´ g
kest continˆ ument d´erivable ; calculer les d´eriv´ees des fonctions g
1, g
2, g
3puis de la fonction g
k.
b. En d´eduire l’in´egalit´e :
k(B + H)
k− B
kk 6 kkHk.(kBk + kHk)
k−1.
on utilisera ici l’in´egalit´e des accroissements finis pour les fonctions vectorielles : kg (1) − g(0)k 6 sup
x∈[0,1]
kg
′(x)k.
I.6. Soit x un r´eel, x > 0 ; soit T (A, x) la matrice d´efinie par la relation : T ( A, x ) = 1
x
2(exp( xA ) − I
n− xA ) .
a. D´emontrer que la fonction x 7→ T (A, x) se prolonge par continuit´e en 0.
Montrer que T (A, x) = A
2Z
10
(1 − t) exp(txA) dt (utiliser la formule de Taylor avec reste int´egral).
En d´eduire un majorant simple de sa norme (on utilisera le fait que la norme de l’int´egrale est inf´erieure `a l’int´egrale de la norme).
b. Soit k un entier, k > 1 ; en d´emontrant et en utilisant la relation :
I
n+ 1 k A
k− exp A =
exp 1
k A
− 1 k
2T
A, 1
k
k−
exp 1
k A
kd´eterminer, `a l’aide de l’in´egalit´e du I.5., la limite de la suite de matrices de terme g´en´eral
I
n+ 1
k A
k, k = 1, 2, . . .
c. D´emontrer que l’application A 7→ det A est une application continue de M
n( R ) dans R .
On admet que det
I
n+ 1 k A
= 1 + 1
k Tr(A) + O 1
k
2.
En d´eduire la valeur du d´eterminant de la matrice exp A.
SP ´ ECIALE MP* : DEVOIR SURVEILL ´ E 3
I.7. Soit x un r´eel, x > 0. Soit U (A, B ; x) la matrice d´efinie par la relation U ( A, B ; x ) = 1
x
2(exp( xA ) . exp( xB ) − I
n− x ( A + B )) .
a. D´emontrer que la fonction x 7→ U (A, B; x) se prolonge par continuit´e en 0.
En ´ecrivant la formule de Taylor avec reste int´egral `a l’ordre 2 pour la fonction g (x) = exp(xA). exp(xB) (cf. I.6.a ), en d´eduire un majorant simple de la norme de l’application x 7→ U (A, B; x).
b. Soit k un entier, k > 1 ; d´eterminer, lorsque k tend vers +∞, la limite de l’expression : P
k=
exp
1 k A
. exp
1 k B
k−
I
n+ 1
k (A + B )
k.
c. En d´eduire, lorsque k tend vers +∞, la limite de la suite des matrices : Q
k=
exp
1 k A
. exp
1 k B
k.
Partie II Groupes ` a un param` etre
Soit G un sous-groupe de GL
n( R ) ; G est dit groupe `a un param`etre s’il existe un morphisme continu et surjectif du groupe additif R dans G ; G est muni de la distance induite par la norme de M
n( R ).
Le but de cette partie est de montrer, apr`es avoir donn´e l’exemple du sous-groupe f
A( R ), que tout sous-groupe `a un param`etre est de ce type.
II.1. D´emontrer que, pour une matrice A donn´ee de M
n( R ), l’application f
Aest un morphisme continu du groupe additif ( R , +) dans GL
n( R ) ; en d´eduire que f
A( R ) est un groupe `a un param`etre.
II.2. D´emontrer que le groupe O
+(2) des matrices orthogonales de d´eterminant 1 est un groupe
`a un param`etre. D´eterminer une matrice A telle que f
A( R ) soit O
+(2).
II.3. Soit α un r´eel strictement positif ; donner un exemple de fonction g
αpolynomiale de degr´e 4 sur [− α, α ], positive continˆ ument d´erivable, d´efinie sur R , nulle en dehors de l’intervalle [− α, α ] et telle que :
Z
α−α
g
α( u ) d u = 1.
(On fera intervenir le polynˆome x
2− α
2et on d´efinira g `a une constante multiplicative pr`es que l’on ne demande pas d’´evaluer.)
V´erifier bri`evement que les fonctions g
αet g
α′sont uniform´ement continues sur toute la droite r´eelle.
Soit Φ un morphisme du groupe additif R dans GL
n( R ), continu pour la distance induite dans GL
n( R ) par la norme de M
n( R ). Soient M
α, et, pour tout r´eel t, ψ(t) les matrices d´efinies par les relations :
M
α= Z
α−α
g
α( u )Φ(− u ) d u, ψ ( t ) = Z
t+αt−α
g
α( t − u )Φ( u ) d u.
II.4. a. D´emontrer que la fonction ψ : t 7→ ψ(t), d´efinie dans R , est continˆ ument d´erivable (utiliser le fait que g est un polynˆome).
b. Soit t
0un r´eel donn´e ( t
0> 0) ; d´emontrer que si t ∈ [− t
0, t
0], on a : ψ ( t ) =
Z
t0+α−t0−α
g
α( t − u )Φ( u ) d u.
4 SP ´ ECIALE MP* : DEVOIR SURVEILL ´ E
c. Etablir les relations : ´ ψ(t) = M
α.Φ(t) = Φ(t).M
α.
II.5. a. D´emontrer que la matrice M
αadmet une limite, lorsque le r´eel α tend vers 0 (on utilisera l`a aussi l’in´egalit´e de la norme
Z
α−α
F (u) du
6
Z
α−α