UN R
ESULTAT D'EXISTENCE EN OPTIMISATION
DE FORME EN UTILISANT UNE PROPRI
ET
E
G
EOM
ETRIQUE DE LA NORMALE
M. BARKATOU ET A. HENROT
Resume. Dans cet article nous prouvons un nouveau resultat d'exis- tence pour une classe de problemes d'optimisation de forme assez ge- nerale. Les ouverts que nous considerons possedent une contrainte de nature geometrique sur la normale interieure. Ce travail est motive par la formulation variationnelle d'un probleme a frontiere libre dont la solution possede cette propriete geometrique.
1. Introduction
Les problemes d'optimisation de forme, ou il s'agit de trouver un ouvert de
R
N, par exemple, qui minimise un critere donne ont ete beaucoup etudies, en particulier en France, ces dernieres annees (voir par exemple le livre de O. Pironneau 15]). La question de l'existence d'une solution est souvent une question delicate et, dans la plupart des cas, il appara^t necessaire de mettre des contraintes sur la classe d'ouverts consideres an de pouvoir prouver l'existence d'un minimum en un sens classique. Citons dans cet es- prit, le travail pionnier de D. Chenais 6] ou on travaille avec des ouverts qui possedent tous la propriete du
"
-c^one, c'est-a-dire qu'ils ont une regularite lipschitzienne uniforme. D'autres auteurs, comme D. Bucur et J.P. Zolesio plus recemment 4] ont aaibli cette hypothese de regularite uniforme en la remplacant par une hypothese sur la capacite des points du bord de type Wiener. Dans un joli papier de 1993 18], V. Sverak a montre qu'en di- mension deux, on pouvait obtenir des resultats d'existence a condition de se placer dans la classe des ouverts dont le complementaire a au plusm
com- posantes connexes (oum
est un entier xe). Enn, il est egalement possible de prouver des resultats d'existence sous des contraintes de type perimetre borne, voir par exemple 5].Dans cet article on se propose de prouver l'existence d'une solution pour une large classe de problemes d'optimisation de forme sous des contraintes de nature geometrique portant sur la normale interieure au bord de l'ouvert (nous travaillerons avec des ouverts lipschitziens, donc dont le bord possede une normale presque partout). Plus precisement, on va se donner un con- vexe compact
C
et nous dirons qu'un ouvert dont l'adherence contientC
Mohammed Barkatou, Antoine Henrot : Universite de Franche-Comte, Route de Gray, 25030 Besancon cedex France.
Email: barkatou@math.univ-fcomte.fr, henrot@math.univ-fcomte.fr.
Recu par le journal le 2 avril 1996 et dans sa version revisee le 19 decembre 1996.
Accepte pour publication le 17 fevrier 1997.
c Societe de Mathematiques Appliquees et Industrielles. Typeset by TEX.Typeset by TEX.
possede la propriete geometrique de la normale relativement a
C
(notee en abregeC
-PGN) si la normale interieure en tout point de@
rencontreC
. On prouvera alors, dans la section 3, que la classe des ouverts possedant laC
-PGN est compacte pour la topologie de Hausdor et ensuite, dans la section 4, que l'application ;!u
, ouu
est la solution du probleme de Dirichlet suivant :(
P
)(
;
u
=f
dansu
= 0 sur@
avec
f
2L
2(RN), est continue pour la topologie de Hausdor.On en deduira un resultat d'existence pour un probleme d'optimisation de forme classique.
L'idee d'utiliser une contrainte portant sur la normale interieure comme la
C
-PGN n'a rien de gratuit et est directement inspiree de resultats de H. Shahgholian concernant le probleme des surfaces de quadrature (ou pro- bleme de type Bernoulli) qui est le probleme a frontiere libre suivant. On se donne une fonctionf
2L
2(RN) telle que support(f
) =C
et on consi- dere le probleme : trouver un ouvert contenantC
et tel que le probleme surdetermine(
FL
)8
>
>
>
<
>
>
>
:
;
u
=f
dansu
= 0 sur@
jr
u
j= cst =k
sur@
possede une solution. H. Shahgholian a montre dans 16] que si est une solution reguliere du probleme (FL) alors verie la propriete geometrique de la normale relativement a
C
. Comme, par ailleurs, le probleme (FL) peut^etre classiquement resolu en minimisant la fonctionnelle
J
() =;12
Z
jr
u
(x
)j2dx
+k
2vol
()((FL) appara^t comme l'equation d'Euler, en utilisant la derivation par rap- port au domaine, du probleme de minimisation, cf. section 5), l'idee de minimiser
J
sur la classe des ouverts possedant laC
-PGN appara^t comme tout a fait naturelle pour resoudre le probleme (FL).2. Definitions et resultats preliminaires
Soit
D
une boule ouverte de RN etC
un convexe compact inclus dansD
. Tous les ouverts avec lesquels nous allons travailler seront connexes, inclus dansD
et seront tels queC
. Pour tout pointx
du bord d'un ouvert , on notera(x
) le vecteur normal interieur a@
(s'il existe) et on introduitN = f
x
2@
: (x
)existe
g. EnnD
(x
(x
)) designera la demi-droite issue dex
et de vecteur directeur(x
).Definition 2.1. On dit qu'un ouvert verie la propriete geometrique de la normale relativement a
C
(ou, plus brievement possede laC
-PGN) si :8
<
:
@
nC
est lipschitzien8
x
2N nC D
(x
(x
))\C
6=:
Rappelons maintenant dierentes notions classiques de convergence sur les ouverts deRN, qui vont nous ^etre utiles pour la suite. Tout d'abord, la convergence au sens de Hausdor :
Definition 2.2. Soient
K
1K
2 deux compacts deD
. On appelle distance de Hausdor deK
1etK
2 et on noted
H(K
1K
2) le nombre positif suivant :d
H(K
1K
2) = max(K
1K
2)(K
2K
1)]ou
(K
iK
j) = maxx2Ki
d
(xK
j)ij
= 12 etd
(xKj
) = miny 2Kj
j
x
;y
j ou j:
j designe la norme euclidienne dansRN .Definition 2.3. Soit n une suite d'ouverts de
D
etD
, soitK
n etK
leurs complementaires dansD
. On dit que nconverge au sens de Hausdor vers et on note H- limn!1
n = si : lim
n!1
d
H(K
nK
) = 0:
La notion de convergence qui suit est moins classique, mais elle est tres utile pour les questions de continuite par rapport au domaine de la solution de problemes elliptiques (voir par exemple 10] ou 12]).
Definition 2.4. Soit n une suite d'ouverts de
D
etD
. On dit que n converge au sens des compacts vers et on note K- limn!1
n = si : (i) Pour tout compact
K
inclus dans , on aK
na partir d'un certain rang !(ii) Pour tout compact
L
inclus dans c (l'exterieur de ), on aL
nc a partir d'un certain rang.Rassemblons ci-dessous quelques resultats preliminaires elementaires re- latifs a la convergence de Hausdor. Tout d'abord les deux propositions suivantes qui sont tres classiques, voir par exemple 4] ou 15].
Proposition 2.5. L'ensemble des ouverts inclus dans la boule
D
est compact pour la topologie de Hausdor.Proposition 2.6. Si n est une suite d'ouverts de
D
etD
tels que H-limn!1
n= alors :
8
<
:
(
i
) 8K
sous;ensemble compact de 9n
K 2N:8n
n
KK
n (ii
)8x
2@
: limn!1
d
(x@
n) = 0:
La proposition 2.5 est evidemment tres importante, puisqu'elle permet d'extraire de toute suite minimisante, pour une certaine fonctionnelle de
forme, une sous-suite qui converge au sens de Hausdor. En general, ce type de convergence n'est pas su"sant pour assurer la semi-continuite inferieure de la fonctionnelle et donc pour prouver l'existence d'un minimum. La contrainte geometrique que nous avons imposee ici va nous permettre de realiser ce programme (cf. section 4).
En lisant un peu rapidement la denition de la
C
-PGN, on peut avoir l'impression qu'elle implique que l'ouvert possede une propriete uniforme du c^one. C'est vrai en ce qui concerne les points du bord de situes en dehors deC
comme on va le voir dans la proposition ci-dessous. Mais, en general, un ouvert possedant laC
-PGN peut ne pas ^etre lipschitzien en certains points comme le prouve un exemple du typeC
= ;RR
];10](avec
R
assez grand) et un ouvert limite superieurement par le graphe de la fonction pjsin(x
)j. Cet exemple montre au passage que les ouverts avec lesquels on travaille peuvent avoir des points de rebroussement a condition que ceux-ci soient situes surC
, cf. section 4 ou on analysera de plus pres les eventuels points de rebroussement de@
.Proposition 2.7. Propriete uniforme du c^one en dehors de
C
] Soit un ouvert possedant laC
-PGN etx
0 un point de@
nC
. Alors il existe un vecteur unitaire et un reel"
qui ne dependent que dex
0 et deC
(et qui sont donc independants de) tels que8
y
2B
(x
0"
)\C
(y"
)ou
C
(y"
) designe le c^one epointe de sommety
, de direction et d'angle au sommet et de hauteur"
:C
(y"
) =fx
2RN!0<
jx
;y
j"
et j(x
;y
):
jjx
;y
jcos"
g:
Demonstration. Commencons par xer un repere lie ax
0 et aC
, mais independant de . Notons la distance dex
0 aC
. On prend pour origineO
la projection dex
0surC
et pour dernier vecteur de coordonnees;e
!N =;Ox
;!0=
de sorte que fx
N = 0g est un hyperplan d'appui aC
enO
. On complete alors la base en choisissant une base orthonormee defx
N = 0g.Une consequence importante de la propriete geometrique de la normale est que le bord de admet, au voisinage de
x
0, une representation lipschitzienne dans le repereR= (Oe
1e
2:::e
N) (pour le voir, on commence a regarder le cas ou@
estC
1 et c'est alors une consequence immediate du theoreme des fonctions implicites puis on raisonne par densite pour le cas lipschitzien ! cf. 2] pour plus de details).On notera donc
'
une telle representation lipschitzienne au voisinage dex
0 (on supposera dans ce qui suit< =
2) :@
\B
(x
0) =f(x
0x
N)2B
(x
0)!x
N ='
(x
0)g \B
(x
0) =f(x
0x
N) 2B
(x
0)!x
N< '
(x
0)g:
Soit enn
R
un nombre positif su"samment grand pour que l'intersection du c^one de sommety
s'appuyant surC
avec l'hyperplanx
N = 0 soit contenudans la boule (
N
;1-dimensionnelle)B
0(OR
) et ceci pour touty
dans la bouleB
(x
0=
2).Commencons par caracteriser analytiquement la propriete geometrique de la normale. Par denition de
R
, en tout point = (0N)2@
\B
(x
0) ou la normaleexiste, la demi-droite d'originedirigee par vient couper l'hyperplanfx
N = 0ga l'interieur de la bouleB
0(OR
) ce qui se traduit par :8
2N \B
(x
0)! j0+'
(0)r'
(0)jR
ce qui implique en particulier que pour tout vecteur unitaire
u
0 de RN;1:;
R
0:u
0+'
(0)r'
(0):u
0R:
(2:
1) Soient alorsy
0 etz
0 deux points distincts de la bouleN
;1-dimensionnelleB
0(O
) et notonsu
0 le vecteur jzz00yy00j. De (2.1) on tire, en posant 0 =y
0+tu
0 :;
R
jz
0y
0jZ jz0
y 0
j
0
(
y
0+tu
0):u
0+'
(y
0+tu
0)r'
(y
0+tu
0):u
0dt
R
jz
0y
0j (2:
2) ce qui donne, apres integration8
y
0z
02B
0(O
);2
R
jz
0;y
0j+jy
0j2;jz
0j2'
2(z
0);'
2(y
0)2R
jz
0;y
0j+jy
0j2;jz
0j2 (2:
3) En utilisant la relation (2.3) ci-dessus, on peut en deduire immediatement que'
est uniformement lipschitzien surB
0(O
) et donc verie une pro- priete uniforme du c^one (cf. 7]), mais comme il n'est pas absolument evi- dent que les caracteristiques geometriques du c^one peuvent ^etre choisies independamment de , nous continuons la demonstration.Fixons
" >
0 su"samment petit pour que2
"
+ (1 + tan2"
)"
+ 2tan"
(R
+"
)<
(il est donc clair que
"
ne depend que dex
0 et deC
, par l'intermediaire deR
et de ) et choisissons comme direction du c^one = ;e
N. Soity
2B
(x
0"
)\,y
s'ecrit doncy
= (y
0 +y
N) avecj
y
0j2+y
N2< "
2 et +y
N'
(y
0):
(2:
4) Soit maintenantz
2C
(y"
) :z
=y
+ (h
0;h
N) avecjh
0j2+h
2N< "
2 jh
0j(tan"
)h
N eth
N>
0:
(2:
5) Il s'agit donc de prouver la propriete uniforme du c^one, c'est-a-dire quez
2 ou encore que :( +
y
N ;h
N)2<
('
(y
0+h
0))2:
Or, d'apres (2.3) on a
(
'
(y
0+h
0))2 ('
(y
0))2;2R
jh
0j+jy
0j2;jy
0+h
0j2 d'ou, en utilisant (2.4)(
'
(y
0+h
0))2 ( +y
N)2;2R
jh
0j+jy
0j2;jy
0+h
0j2( +
y
N)2;2R
jh
0j;jh
0j2;2"
jh
0j:
On en deduit gr^ace a (2.5)(
'
(y
0+h
0))2 ( +y
N)2;2(R
+"
)tan("
)h
N ;tan2("
)h
2N si bien qu'en utilisant la denition de"
on obtient bien(
'
(y
0+h
0))2( +y
N)2+h
2N ;2h
N( ;"
)( +y
N ;h
N)2ce qu'il fallait verier. tu
On va deduire de cette proposition un resultat de convergence qui nous servira par la suite.
Proposition 2.8. Soit n une suite d'ouverts possedant la
C
-PGN et qui converge au sens de Hausdor vers un ouvert. Alors K- limn!1
n = (au sens de la denition 2.4).
Demonstration. On sait deja, par la proposition 2.6 que pour tout compact
K
, on aK
n a partir d'un certain rang. Il reste donc a demontrer une propriete analogue pour les compacts situes dans l'exterieur de .Soit
L
un compact, qu'on peut toujours supposer d'interieur non vide,L
c et soit n un eventuel ouvert de la suite tel que n\L
6= .Dans le cas ou
L
n, on a evidemmentd
H(n)ouest le rayon d'une boule incluse dansL
et l'hypothese qued
H(n)!0 prouve que ce cas ne peut se presenter qu'un nombre ni de fois.Dans l'autre cas, on a
@
n \L
6= . Soitx
un point de l'intersection.D'apres la proposition 2.7, 9
" >
0 et un vecteur unitaire (tous deux independants den
) tels que le c^oneC
(x"
) soit inclus dans n. Comme on peut toujours supposer"
assez petit pour queC
(x"
)\ = , on en deduit que la distance de Hausdord
H(n) ou est le rayon d'une boule incluse dans le c^one et, la encore l'hypothese qued
H(n) ! 0 prouve que ce cas ne peut se presenter qu'un nombre ni de fois, ce quitermine la demonstration. tu
Remarque 2.9. Dans le cas ou tous les ouverts avec lesquels on travaille sont lipschitziens, il est possible de montrer la reciproque de cette proposi- tion, a savoir que si K- lim
n!1
n= alors il existe une sous suite extraite nk de n telle que : H- lim
n!1
nk = . Nous renvoyons a 2] pour les details.
3. Un resultat de compacite
Fixons dans toute la suite
D
une (grande) boule de RN qui contiendra le convexe compactC
et tous les ouverts avec lesquels on va travailler. NotonsC la classe des ouverts contenus dans
D
qui possedent laC
-PGN. D'apres la proposition 2.5, on sait deja que C est relativement compacte pour la convergence de Hausdor. Il nous reste a prouver qu'elle est fermee, c'est-a- dire que si n est une suite d'ouverts de Cqui converge au sens de Hausor vers un ouvert alors celui-ci possede aussi la propriete geometrique de la normale relativement aC
, ce qui va necessiter de montrer queest lipschitzien (au moins en dehors de
C
)aux points ou la normale interieure existe, celle-ci rencontre
C
. Mon- trons d'abord le premier resultat :Theoreme 3.1. Soitn une suite d'ouverts de
D
ayant laC
-PGN et un ouvert deD
tels que : H-limn!1
n = alors
@
nC
est lipschitzien.Demonstration. Soit
x
un point de@
nC
, d'apres le (ii) de la Proposition 2.6, il existe une suite de pointsx
n 2@
n qui converge versx
. Quitte a composer avec une translationn de vecteur ;x
;n!x
tendant vers l'identite (et donc a considerer la suite d'ouvertsfn =n(n) qui converge aussi au sens de Hausdor vers ), on peut toujours supposer quex
2@
n 8n
. Pour chaquen
,@
n admet, au voisinage dex
, une representation lipschitzienne par une fonction que l'on notera'
n et ce dans un repere (Oe
1:::e
N) ouO
est la projection dex
surC
ete
N le vecteur unitaire jO xjO x (voir la demonstration de la proposition 2.7). De plus, d'apres cette m^eme propo- sition, tous les n verient une propriete uniforme du"
-c^one au voisinage dex
, avec un"
independant den
(il ne depend que dex
et deC
). Il en resulte d'apres un article de D. Chenais (cf. 7]) que l'on peut xer une boule (fermee)N
;1-dimensionnelleB
0(O
) sur laquelle toutes les fonction'
n sont denies.Reprenons maintenant l'inegalite (2.3) prouvee lors de la demonstration de la proposition 2.7. Elle fournit ici, pour tout
y
0z
02B
0(O
) :j
'
2n(y
0);'
2n(z
0)jmax(j;2R
jz
0;y
0j+jy
0j2;jz
0j2jj2R
jz
0;y
0j+jy
0j2;jz
0j2j):
On peut toujours choisir su"samment petit pour que'
n(y
0) et'
n(z
0) soient superieurs a=
2 ( designe la distance dex
aC
), et de l'inegalite ci-dessus on tire :j
'
n(y
0);'
n(z
0)j 2R
+ 2j
z
0;y
0jce qui prouve que les fonctions
'
n sont uniformement lipschitziennes. On peut donc, gr^ace au theoreme d'Ascoli, en extraire une sous-suite, encore notee'
n qui converge uniformement vers une fonction'
elle aussi lip- schitzienne. Il reste maintenant a prouver que'
est une representation du bord de au voisinage dex
, c'est-a-dire que dans un voisinageV dex
, on a :@
\V = f (y
0y
N)2B
0(O
)R:y
N ='
(y
0)g:=Gra
('
)\V = f (
y
0y
N)2B
0(O
)R:y
N< '
(y
0) g:
Soit
y
= (y
0y
N) un point de@
\V. Par la proposition 2.6, on sait qu'il existe une suite de pointsy
n= ((y
n)0y
Nn) appartenant a@
net convergeant versy
. Ory
nN ='
n((y
n)0) et donc par convergence uniforme de'
n vers'
, on en deduity
N ='
(y
0), c'est-a-dire que@
\VGra
('
). Pour l'inclusion inverse, on remarque que pour touty
0 xe dansB
0(O
), il n'existe qu'un seul point deGra
('
)hh au-dessus iidey
0et c'est donc necessairement le point (y
0y
N) qui appartient a@
\V.Soit maintenant
y
= (y
0y
N)2. Toujours d'apres la proposition 2.6, on sait quey
2n a partir d'un certain rang, doncy
N< '
n(y
0) et, en passant a la limitey
N'
(y
0). Mais l'egalite est impossible (sinony
serait un point de@
en vertu de ce qui precede), et doncy
N< '
(y
0).Enn, soit
y
= (y
0y
N) avecy
N< '
(y
0). On veut prouver quey
2. Si ce n'etait pas le cas, alors ou bien on auraity
2@
ce qui est impossible d'apres ce qui precede, ou bieny
serait dans l'exterieur de . Mais alors on peut utiliser la proposition 2.8 (convergence compacte de n vers ) pour a"rmer quey
2n a partir d'un certain rang ! ce qui se traduit pary
N> '
n(y
0) et, a la limitey
N'
(y
0) ce qui est impossible et qui achevela demonstration. tu
Nous sommes maintenant en mesure de montrer le resultat annonce : Theoreme 3.2. Soitn une suite d'ouverts de
D
ayant laC
-PGN et un ouvert deD
tels que : H-limn!1
n = alors possede la
C
-PGN.Demonstration. Gr^ace au theoreme precedent, il ne nous reste plus qu'a prouver que pour tout point de
@
nC
ou la normale existe (l'ensembleN n
C
que nous avons introduit au debut), la normale interieure vient rencontrerC
. Cela va resulter duLemme 3.3. Pour tout
x
2 N nC
il existe une suitez
n 2N n nC
telleque : 8
<
:
lim
n!1
z
n =x
limn!1
r
'
n((z
n)0) = r'
(x
0):
Demonstration. Posons
x
= (O
0x
N) (x
N 2 R+) et supposons, par l'ab- surde, qu'il existe un"
0 2R+ et un voisinageV
0 =];N;1B
0(O
0) deO
0tels que pour tout pointz
0 2V
0\N nnC
on aitkr'
n(z
0);r'
(O
0)kN"
0. Ce qui se traduit par l'existence d'un indicei
2f1:::N
;1g tel que :j
@'
n@y
i (z
0) ;@'
@y
i(O
0)j"
0:
(3:
1) Posons alors'
in(t
) ='
n(y
1::y
i;1ty
i+1::y
N;1). La suite'
in con- verge evidemment uniformement vers'
i(t
) :='
(y
1::y
i;1ty
i+1::y
N;1).Comme ces fonctions sont lipschitziennes, la derivee existe presque partout en
t
et de plus l'hypothese (3.1) implique que pour presque toutt
dans un voisinage de 0, on aj(
'
i)0n(t
) ; ('
i)0(0)j"
0:
Supposons par exemple que (
'
i)0n(t
) ('
i)0(0) +"
0. Par integration entre 0 ets
, on en deduit que'
in(0);'
in(s
);s
(('
i)0(0) +"
0) et, en passant a la limite enn
on aura'
i(0);'
i(s
);s
(('
i)0(0) +"
0):
En divisant pars <
0 et en faisants
!0, on obtient alorslim
s!0s<0
'
i(s
);'
i(0)s
('
i)0(0) +"
0ce qui est absurde. tu
On en deduit le Theoreme en utilisant l'hypothese que les normales a
@
n aux pointsz
n rencontrentC
et le fait que celui-ci est ferme.4. Un resultat de continuite par rapport au domaine Dans ce paragraphe, nous allons nous placer en dimension
N
3, tout sim- plement parce que le resultat de continuite que nous cherchons a prouver est immediat en dimension 2 en utilisant le theoreme de Sverak (cf. 18]). En eet, il resulte de la denition qu'un ouvert possedant laC
-PGN est sim- plement connexe et donc son complementaire n'a qu'une seule composante connexe ce qui rend le theoreme de Sverak applicable.De maniere generale, la convergence au sens de Hausdor n'est pas su"- sante, en dimension
N
3 (comme en dimension 2 d'ailleurs) pour assurer la continuite par rapport au domaine de la solution d'un probleme aux limi- tes, par exemple de type Dirichlet. Dans notre cas cependant, nous avons pu prouver (cf. Proposition 2.8) que, dans la classe des ouverts possedant laC
-PGN, la convergence au sens de Hausdor entra^nait la convergence au sens des compacts qui est la bonne topologie pour les resultats de continuite par rapport au domaine (cf. 10] ou 12]). Ce n'est neanmoins pas su"sant a priori pour assurer le resultat de continuite desire. Il faut en eet que le domaine limite ait un minimum de regularite (c'est la notion de stabilite au sens de Keldys). Or si un domaine qui verie laC
-PGN est lipschitzien en dehors deC
, ce qui est plus que la regularite souhaitee, nous avons vu precedemment qu'il pouvait avoir des points de rebroussement pour les points de son bord qui sont situes sur@C
. En un point de rebroussement, un ouvert peut ^etre ou ne pas ^etre stable au sens de Keldys, cela depend de la forme geometrique du point de rebroussement et, en particulier, de lahh quantite de matiere ii(en terme de capacite) contenue dans l'exterieur de au voisinage du point de rebroussement. Il convient donc de faire une analyse ne et un calcul de capacite pour s'assurer, dans notre cas, que la
C
-PGN ne permet que des points de rebroussement hh admissibles ii. Aupa- ravant, nous allons tout d'abord rappeler la notion de stabilite au sens de Keldys et son lien avec la continuite par rapport au domaine de la solution de problemes aux limites de type Dirichlet, pour plus de details et aussipour les demonstrations nous renvoyons a 10], 9] ou au travail original de Keldys 12]. L'outil essentiel dans ces questions est la notion de capacite.
Nous allons en redonner une denition, qui n'est peut-^etre pas la denition classique, en termes d'espaces de Sobolev, et qui est plut^ot la denition utilisee dans la theorie du potentiel.
Soit
E
un ensemble borelien et une mesure positive dont le support est inclus dansE
, on denit alors le potentiel associe a parV
(x
) :=Z
E
d
(y
)j
y
;x
jN;2:
Ce potentiel
V
est harmonique dansE
c, superharmonique dansRNet semi- continu inferieurement. On notera(E
) =<
1>
lahh masse totale iide la distribution et on a alors :Definition 4.1. La capacite de
E
est le nombre notec
(E
) deni parc
(E
) := supf(E
),mesure positive dont le support est inclus dansE
telle queV
(x
)1 dansRNg:
La denition precedente est equivalente (a une constante pres) a la de- nition usuelle de la capacite dansRN (pour un compact
K
, comme inmum de l'integrale de Dirichlet pour des fonctions deH
1(RN) superieure ou egale a 1 surK
). Mais elle s'avere souvent plus pratique quand il s'agit d'obtenir une minoration de la capacite d'un ensembleE
. En eet, et c'est ce que nous ferons un peu plus loin, pour minorerc
(E
), il su"t d'exhiber un po- tentielV
, associe a une mesure positive, qui est inferieur ou egal a 1 surE
(et donc surRN), on a alors, par denition,c
(E
)(E
).Une propriete qui est vraie en tout point sauf sur un ensemble de capacite nulle est dite vraie quasi-partout (abreviation q.p.).
Denissons maintenant la notion de point de stabilite, comme elle a ete introduite par Keldys dans 12].
Definition 4.2. Soit un ouvert et
x
un point de son bord. On noteE
n l'ensemble des points de l'exterieur de dont la distance ax
est comprise entre 2;n et 2;n+1 :E
n=fy
2c2;njx
;y
j2;n+1g:
(4:
1) On dit alors quex
est un point de stabilite pour@
si la serie numerique de terme general 2(N;2)nc
(E
n) est divergente.Cette notion est evidemment tres proche de la notion de regularite au sens de Wiener, qui intervient dans l'etude de la continuite au bord de la solution du probleme de Poisson. La dierence (importante) entre les deux denitions est que pour la regularite au sens de Wiener, c'est le complementaire de qui intervient dans la denition de
E
n et non l'exterieur de comme ici.Remarquons qu'il est classique que tous les points du bord d'un ouvert lipschitzien soient des points de stabilite.
Revenons maintenant a la question de la continuite par rapport au do- maine de la solution d'un probleme de Dirichlet. La question fondamentale, concernant la regularite d'un ouvert
!
intervenant dans ce type de probleme, est de savoir a quelle condition une fonction qui est nulle q.p. sur l'exterieurde
!
est egalement nulle q.p. sur le complementaire de!
, c'est-a-dire est dansH
01(!
). C'est justement ce qu'assure la notion de points de stabilite introduite ci-dessus. Pour ^etre plus precis, donnons le resultat suivant (cf.10], 12] ou 13]) :
Theoreme 4.3.Keldys] On dira qu'un ouvert
!
est stable (au sens de Keldys) si tous les points de son bord (sauf eventuellement un ensemble de capacite nulle) sont des points de stabilite au sens de la denition 4.2.Soit
!
n une suite d'ouverts inclus dans une bouleD
etu
n la solution du probleme de Dirichlet(
P
n)(
;
u
n =f
dans!
nu
n= 0 sur@!
n:
Alors si les
!
n convergent au sens des compacts vers!
(voir denition 2.4) et si!
est stable, la suiteu
n converge dansH
01(D
) versu
solution du probleme de Dirichlet sur!
:(
P
)(
;
u
=f
dans! u
= 0 sur@!
(les fonctions
u
n etu
sont prolongees par zero en dehors de!
n et!
).Avant de chercher a appliquer ce resultat a notre probleme, nous allons donner une condition su"sante de nature geometrique assurant qu'un point du bord est un point de stabilite.
Dans la suite,
x
0est un point du bord d'un ouvert xe. Pour tout>
0, nous noteronsS
=fy
2cjx
0;y
j=g(intersection de la sphere centree enx
0 et de rayonavec l'exterieur de ) etS
() la surface (ou mesureN
;1- dimensionnelle) deS
. Nous allons donner le critere de stabilite suivant, qui est d^u, pour la dimension 3, a Keldys.Proposition 4.4. Soit
x
0 2@
etS
() deni comme ci-dessus. Supposons qu'il existe une constantec
telle que, pour assez petit, on aitS
()c
k avec8
<
:
k >
2 en dimension 32(
N
;1)k > N
;1 en dimensionN
4 alorsx
0 est un point de stabilite pour@
.Nous allons donner le schema de la preuve sans trop entrer dans les details de calcul. Pour plus de precisions, nous renvoyons a 2].
Il s'agit donc de minorer la capacite de
E
n denie par (4.1). Pour cela, nous introduisons le potentielV
, associe a une mesure positive dont le support est inclus dansE
n, et deni par la formule :V
(x
) =C
N nkZ 21;n
2
;n
S d
()Z
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2 (4:
2)ou la constante
C
N nk est denie parC
N nk =c
Nnk
2n(k ;N+1)(N;3)=(N;1 ) (4:
3) ouc
N est une constante ne dependant que de la dimension et de la constantec
intervenant dans l'hypothese et qui sera precisee un peu plus loin.La masse totale de
est egale a (E
n) =C
N nkZ 21;n2
;n
S d
()Z
S
ds
= 2;nC
N nket donc si nous prouvons que
V
(x
)1 surE
n, nous auronsc
(E
n)(E
n).Ainsi, le terme general de la serie dont il est question dans la denition de la stabilite sera minore par
2(N;2)n
c
N2;nnk
2n(k ;N+1)(N;3)=(N; 1) =c
N2n(2(N;1);k )(N;3)=(N;1)nk
qui est bien le terme general d'une serie divergente, pour tout
k
, dans le casN
= 3 et pourk
2(N
;1) dans le cas general.Il reste donc a montrer que
V
(x
)1 surE
n. Pour cela xonsx
2E
n et notons =jx
;x
0j. Pour une surfaceS
() xee, il est clair queS
(1)Z
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2sera maximal sij
x
;y
jest minimal, c'est-a-dire, en particulier quandS
est une calotte spherique d'axex
0x
. Introduisons un repere local centre enx
0 et tel quex
= (0:::
0 ) et designons parS
bla partie de la sphere de rayon, d'axe de symetrie l'axehh vertical iidirige pare
N et dont l'aire est exactementS
(). On peut donc majorer 1S
()Z
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2 par 1S
()Z
b
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2. Maintenant cette derniere expression peut se calculer en coordonnees sphe- riques comme etantZ
b
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2 = N;1!
NI
N;2Z
'
0
sinN;2(
N;1)d
N;1(
2+ 2;2 cos(N;1))(N;2)=2 (4:
4) ou!
N est la surface de la sphere unite de RN,I
N;2=Z
0
sinN;2
tdt
et'
est l'angle au centre denissant la calotte spheriqueS
b, relie aS
() par la relationS
() = N;1!
NI
N;2Z
'
0
sinN;2
tdt:
(4:
5)Il est facile de verier que, pour tout
et positifs, et20] on a sin(
2+ 2;2 cos)1=2 1et donc on a la majoration
S
(1)Z
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2 N;1!
NS
()I
N;2Z
'
0
sin
d
(
2+ 2;2 cos)1=2=
N;1!
NS
()I
N;2 2(1;cos'
)p
2+ 2;2 cos'
+j ;j:
(4:
6) Maintenant, pour pouvoir estimer'
en fonction de , on utilise le lemme immediat (mais qui nous resservira un peu plus loin) :Lemme 4.5. Soit
(x
) =Z
x
0
sinN;2
tdt
, alors est une bijection de 0] sur 0I
N;2], et au voisinage de zero on a les equivalents8
<
:
(x
) xNN;1;1 ;1(x
)(N
;1)x
]N;11:
(4:
7) On a, gr^ace au lemme 4.5 et a (4.5), l'existence de deux constantesc
1 etc
2 telles quec
1S
()N;11'
c
2S
()N;11 ce qui permet de majorer dans (4.6)S
(1)Z
S
ds
(y
)j
x
;y
jN;2!
NN;1I
N;2S
()'
2p(
; )2+'
2(1;'
2=
12)+j ;j
!
NN;3I
N;2S
()(N;3)=(N;1) 1p(
; )2+ (1;=
12) +j ;j(4
:
8)ou
= 2(k ;N+1)N;1>
0. En minorant enn par 2;n dans l'integrale de 2;n a 21;n, on arrive a nos ns, a savoir queV
(x
)C
N nk2N nkZ
2 1;n
2
;n
d
j
; j+ 2;n;n=2(1;2;n=
12)1=2 ouN nk =n
(k
;N
+ 1)(N
;3)=
(N
;1), c'est-a-direV
(x
)C
N nk2N nkZ
2
;n;1
;2
;n;1
dt
j
t
j+ 2;n;n=2(1;2;n=
12)1=2 1 en utilisant le fait que 12 2 et la denition de la constanteC
N nk. tuDecrivons a present de maniere un peu plus precise le comportement du bord d'un ouvert , veriant la
C
-PGN, au voisinage deC
. Ceci, dans le but de prouver que m^eme les eventuels points de rebroussement de@
sont des points de stabilite.Proposition 4.6. Soit
x
0 2@
\@C
,H
un hyperplan d'appui aC
enx
0,H
+ le demi-espace ouvert limite parH
et ne contenant pasC
. SoitR
le rayon d'un cylindre d'axe orthogonal aH
qui contient strictementC
. Alors, si a laC
-PGN,\
H
+z 2Hjz ;x
0 j=R
B
(zR
):
Remarque 4.7. C'est un resultat global, mais son inter^et est surtout de decrire localement
@
au voisinage dex
0 : la reunion des spheres centrees enz
et de rayonR
forment enx
0 une (hyper)surface de revolution avec un point de rebroussement parfaitement caracterise. Cette proposition nous dit donc que l'eventuelle singularite de@
au pointx
0 peut ^etre un point de rebroussement, mais que celui-ci ne peut pas ^etre hh pire iique celui de la surface decrite ci-dessus. Cette caracterisation geometrique va nous ^etre fort utile pour estimer la capacite de l'exterieur de au voisinage dex
0 (voir un peu plus loin).Demonstration. Commencons par le cas de la dimension 2, le cas general s'y ramenera gr^ace a une section plane.
Pour simplier, mettons l'origine en
x
0 et choisissons le premier vecteur du repere porte parH
. Notons B=z 2Hjz ;x
0 j=R
B
(zR
) (qui ici se reduit a deux disques).On raisonne par l'absurde : supposons que \
H
+nB soit (un ouvert)!
non vide. Son bord est alors compose de plusieurs parties : une partie 1@
, une partie2@
B et une partie (eventuellement vide) 3H
.Par hypothese, verie la PGN relativement a
C
, et donc aussi rela- tivement a un segmentR
;"R
+"
], pour un certain" >
0. Si on note (X
) = (1(X
)2(X
)) la normale au pointX
21 (quand elle existe), ceci se traduit par8
X
= (x
1x
2)21\N 2(X
)<
0 et ;R
+"
x
1;x
21(X
) 2(X
)R
;"
(4
:
9) ou encore, en introduisant le vecteur tangent(X
) :(
R
;"
)2(X
)X:
(X
)(;R
+"
)2(X
):
(4:
10) Maintenant, pour les points situes sur2, et donc sur un cercle de centrez
:X:
(X
) =R
2(X
) ouX:
(X
) =;R
2(X
) suivant le cercle ou l'orientation choisie.Enn pour les eventuels points situes sur
3, on aX:
(X
) =jX
j2R > R
2(X
) =R:
Donc, dans tous les cas de gure 0 =
Z
@!
X:
(X
)ds >
Z@!