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Les grands ateliers de production laitière
Christian Mouchet
To cite this version:
Christian Mouchet. Les grands ateliers de production laitière. Sciences Agronomiques Rennes, 1973,
pp.17-21. �hal-02308944�
tES
GRANDS ATETIERS
DE
PRODUCTION LAITIÈRE
C.
MOUCHETEconomie Rurale,
E.N.S.A.
RennesA
l'heureoù l'exploitation
familiale deproduction
laitière semble remise en cause,du
fait
de sesdimen-tions trop
faibles, la question se pose de savoirsi
la mise en place d'ateliers laitiers beaucoup plus importants re. présente une solution économiquement plus rentable.Dans le domaine des productions avicoles et porcines, on a assisté à un remplacement des ateliers à caractère
familial,
par des ateliers à caractère industriel très marqué.Aujourd'hui,
cettemutation
s'opÈre également dans le domaine de l'élevagebovin,
avec la production de viande, veaux de boucherie ettaurillons.
A
l'époque où cespremiers ateliers industriels se sont mis en place, on pensait
posible
la généralisation du phénomène. Cependant, devant lesdifficultés
rencontrées, l'industrialisation des ateliers laitiers est apparue pour le moins douteuse. Hor-mis quelques cas expérimentaux,il
n'existe pas actuellement en France d'ateliers detype
industriel ousemi-indus-triel
en nombresuffisant pour
constituer un ensemble de référence;
dans ce domaine,on
est réduit,du
moins dans la période présente,à
l'examen de cas particuliers.ll
est cependant permis de penser ou de supposer que l'industrialisation pourra toucher dans quelque temps également ce secteur deproduction.
Dans une étude réalisée enjuin
1g72l1l,
nous nous sommes intéressés à lacréation de
modèles théoriques detype
industriel, en remarquanttoutefois
qu'il
ne s'agissait pas seulement de tester les avantages de ceux-ci par rapportà
l'exploitation
familiale, si ces avantaçs existent, mais les ayant défi-nis,de trouver
éventuellementune
voie de passagede
l'un
versl'autre.
ll
est évident que lebut
n'était prs
defournir
des modèles opérationnels, cequi
aurait été prétentieux, mais defournir
des éléments pour une première approche du problème.Tout
d'abord, dans I'entreprise agricole sur laquelle setrouve l'atelier laitier,
ilfaut
remarquer que celui-ci n'est pas le seul présentI
l'atelier
deproduction
végétale occupe également une grande place. Ces différents ate-liers se caractérisent dans une première approche par des critères de dimension, S.A.U. pour la productionvégé-(1) - "Modèles économiques de grands ateliers de production laitière", C. MOUCHET & D. STUDER, Cenrre d,Economie Rurale de Gestion d'llle-et-Vilaine, Juin ,|972.
1B SCIENCES AGRONOMIOUES RENNES.
tale,
nombre de vachespour
laproduction
laitière.
Le problème est alors de savoirs'ilvaut
mieux déterminer ladimension
de
I'entrepriseà
partir
del'un
ou del'autre
de ces deux critèresfondamentaux.
Nous avons retenu comme critère fondamental,l'effectif
du
troupeaulaitier,
et ce pour la raison suivante:
les techniqueset
la tech-nologie des productions végétales, en particulier de la culture du maïs fourrage, sont suffisamment perfectionnéeset
opérationnelles pour que l'industrialisation s'effectue sans problèmesi
au contraire, les techniqueset
la tech-nologie de laproduction laitière
ne sont pas encore réellement adaptées àl'industrialisation.
llest
donc plus fa-cile, ayantfixé I'effectif
du troupeau, d'adapter la production végétale nécessaire,quitte
à avoir recours à des ap-provisionnements extérieurs, aliment déshydraté par exemple, sion
estlimité
par laS.A'U'
Le cheminement in-verse paraît beaucoup plusdifficile.
L'atelier laitier
ne peut alors être étudié globalement,et
il
est nécessaire de le scinderen "modules"
tech-niquement indépendants:
latraite, le
logement des animaux, l'affouragement, lestockaç
des aliments, le net' toyageetc.
. .Nous avons étudié en premier
le "module"
traite,
car nous pensonsqu'il
est déterminant dans l'organisa'tion
de l'atelier laitier, et ceci pour deux raisons :-
La
traite
est l'opération
la
plus
longueet
la
plus pénible. Elle
doit
être effectuéedeux
fois
parjour
(y
compris le dimanche).-
Latraite
est le principalfacteur limitant
de l'extansion de l'atelier, ceci étant dû, d'une part au débit du matérielutilisé
et
d'autre
part
aufait
que
la
main d'oeuvre ne peut effectuer ce travail pendant plus de deux heures.ll
fallait
doncchoisir un
matérielet
la main d'oeuvre nécessaire à son fonctionnement, enfonction
de lataille
dutroupeau.
Nous avons effectué des calculs derentabilité
classiques en faisant variertrois
paramètres du système:
le type de matériel, la méthode detraite,
la main d'oeuvre.Les matériels retenus
l'ont
été enfonction
de leurs avantages zootechniques, économiques, etc .'
.
Concré-tement, cela nous a amené à retenir les salles de traites detype
"Herring'bene",
et
"Rototandem",
detaillesdif'
férentes.En ce
qui
concerne la méthode detraite
nous avonsétudié la
méthode classique mais nous avons envisagéégalement
la
possibilitéde
supprimer certaines opérations élémentaires telles que la préparationde
la mamelleou
que
l'égouttage machine, ainsique
la
modification
des intervalles de tempsentre
deuxtraites
successives'La main d'oeuvre existe actuellement sous diverses formes sur
le
marchédu
travail.
Nous en avons retenu trois.Dans
la
première, les conditions ducontrat
detravail
sont très souples. Les congés annuelset
heMoma'
daires du vacher n'exigent pas la présence dans l'entreprised'un
personnel permanent assurant les remplacements. Dans la seconde hypothèse, les conditions sont au contraire très draconiennes. La main d'oeuvre est orga' nisée de manière industrielle, c'est-à-direqu'il
existe dans l'entreprise une équipe de travailleurs permanents qui prennent leurs congés àtour
de rôle.La
troisième hypothèse, dérivée de la précédente, consisterait à employer un vacher en commun avec une entreprise similaire voisine.Les calculs des charges fixes
et
des charges variables dans chacun des casont
permis, pour chaque taille detroupeau,
de retenir un type de
matériel
pour
chaque hypothèsede
main d'oeuvre,
la
méthode
de
traite"classique"
s'étant révélée la meilleurepour
l'instant.
La conclusion de cette étude du matériel est que les maté' riels présentant undébit
élevé paraissent économiquement supérieurs aux autres, la main d'oeuvre tendant à coû'ter
de plus en pluscher.
C'estun
argument en faveur des rototandem, malgré les investissements élevésqu'ils
né' cessitent.ll
restait alors à étudier les autres"modules"
de l'atelier laitier de manière à obtenir des modèles complets. L'ordre d'étude de ces différents postes présente peud'importance.
Nous avons étudié :-
la main d'oeuvre-
le
logement (lots)-
l'affouragement-
le stockage des aliments-
le nettoyage-
l'objectif
(taille
du troupeau)et
les modalitéspour
l'atteindre.Pour chacun de ces points, nous avons envisagé plusieurs solutions techniques, choisies à partir de l'observa.
tion
dans les ateliers existantset
des résultats de la recherche. Nous avonspu
ainsi déterminer des coûts pour chacun de ces éléments.ll
n'est
pasutile
d'insister longuement sur cette partie del'étude.
ll
faut
mentionnertoutefois
que pour chaquepoint,
deux solutions au moins étaient retenues, cequi multipliait
les possibilités de constitution de mo. dèles.I
I
est certain que certaines hypothèses retenues ici peuvent paraître éloignées de la réalité et prêter à discus-sion;
encore une fois, ceci s'explique par l'absence de référenc€set
de solutions techniquesdont
l'efficacitése-rait
universel lement reconnue,Les modèles techniques étant construits,
il
restait à les tester économiquement. Devant le nombre élevé dæ possibilités, il afallu
procéder à une sélection des hypothèses.En
cequi
concerne la main d'oeuvre, les trois hypothèses décrites plus hautont
été conservées, caril
appa.raît
que la main d'oeuvre constitue unpoint
important.
Les possibilités desimplification
des opérationt de traitesont
été éliminées car elles paraissentdifficilement
applicables dansl'immédiat.
Le problème des objectifs et dessituations de départ est très
important,
d'un
point
de vuedynamique;
le champ de l'étude se situe entre 120 et 300 vaches laitières, cequi
correspond à deseffectifs
entraite
de 100 à 250 vaches. Trois objectifs ont été rete-nus, 120, 200et
300 vaches laitières, le pluspetit et
le plus grand parce que ce sont des objectifs recherchésac-tuellement,
le second parce que de par nos hypothèses techniques,il
constitueun "tournant"
en matièred'equi-pement.
Les situations de départ possiblessont 0,
60et
120 vacheslaitières.
Le temps de passage d'un état à un autrepeut
être de un an, deux ansou trois
ans avec des restrictions selon les cas. Finalement, on obtenait le ta-bleau suivant : objectif départ 120 200 300 01/2/3
11213 112/3 60 112 120 1121l
213Pour
les autres"modules"
une seulesolution
a été retenue:
les vaches laitières sont logées dans des stabu-lationsen
logettes detype "Kennel" et
reçoivent une seuleration.
Le stockage des aliments sefait
en silos-cou-loirs iusqu'à la taille de 200 vaches et en silos-tours pour les tailles supérieures.20 SCIENCES AGRONOMIOUES RENNES
Les calculs économiques
ont
été effectués grace au budgetiseur électronique ËxPLoRE del'lnstitutdeges-tion et
d'Economie
Rurale(l.G.E.R.). Ce
programme permetde
simulerle fonctionnement
des modèles sur plusieurs années.A
partir
des données introduites-
cultures-
animaux-
prix
des produits et des approvisionnements (avec leurs vi;riations éventuelles)-
matériel existant-
financement Le programme donne pour chaque exercice :-
le plan deproduction
végétale-
le systèmes de productions animales-
le bilan fourrager-
leflux
de trésorerie-
le compted'exploitation
générale-
llactif
et
le passifdu
bilan d'ouverture. Pour l'analyse des résultats, nous avons retenutrois
critères :-
le solde cumulé duflux
de trésorerie-
le résultatdu
compted'exploitation
générale-
la situation nette danstrois
hypothèses différentesd'évolution
desprix.
Ces résultats mettent en évidence plusieurs types de conclusions.
La main d'oeuvre
et
la vitesse de pasaged'un état
à un autre étant fixée, on constate que quels que soient lesprix
et
l'objectif,
la situation dedépart
"O"
esttoujours
très défavorable parrapport aux
situations"60"
et "120".
Eneffet,
dans le cas de lasituation
"O"
la situation nette à lafin
du cinquième exercice est touiours négative.De la
mêrne manière,on
peut comparer les résultats obtenus lorsque la vitesse de passage varie (elle peut prendre les valeurs un, deux, ou trois ans). On oonstate que dans tous les cas,il
est préférable d'atteindre l'obiec'tif
le
plusvite
possible, mêmesi
l'entreprise présenteun
taux
d'endettement élevé. Ceci s'explique d'ailleurs très facilement.On peut
égalementétudier
les conséquences des diversesformes
d'organisationsde la
main d'oeuvre, toutes choses égales parailleurs.
ll
en ressort évidemment que les conditionsdites "dures"
sont beaucoup plus couteusesque
cellesdites
"souples",
cequi
avantagele
recours croissantau capital au détriment
du
travail.Enfin, du
point
de vue des économies d'échelle; les résultats sontdifficilement
exploitables, en particulier àcause de
la modification
profonde de la nature des équipements lors du passage du seuil des 200 vaches laitières.ll
serait peut être intéressant d'étudier ces économies d'échelles au delà de ce seuil.Finalement, bien que beaucoup de
points
restent à préciser,il
apparaît quesi
l'industrialisation de lapro'
duction
laitière æmble possible techniquement elle semble beaucoup plus délicatedu
point
de vue économique,du
moins dansle
cadred'une
entreprise agricole classique.En
effet
la possibilitédu
groupement de plusieurs petits troupeaux en une grandeunité
deproduction
laitière n'a pas été étudiéeici,
mais paraît être une direction de rercherches intéressantes.Enf
in,
comme les variations desprix, et
enparticulier
cellesdu prix
dulait,
rendent cette industrialisatio plus délicate encore,on
ne peut s'empêcher de penserque l'exploitation
familiale detaille
moyenne pourra êtr encore largementcompétitive
pendant un certain tèmps sans quetoutefois,
ceci empÉche la créationet
le dévrloppement d'ateliers de grande taille.
nÉsuuÉ
LES GRANDS
ATELIERS DE
PRODUCTIONLAITIÈRE
lr
développement des techniques en matière deproduction laitière
laisse entrevoir la possibilité de mettr en place des ateliers de grandes dimensions.A partir
dela
capacité detraite, qui
apparaît comme étantle
principal facteurlimitant,
il
est possible d,construire des modèles théoriques représentatifs de tels ateliers.
L'étude
de ces modèles par simulation montre que, compte tenu des réserves qui peuvent être émises à prcpos des hypothèses de base, I'industrialisation de la
production
laitière estdiffïcile
et queI'exploitation
familial modernisée demeure la plus compétitive pour I'instantSUMMARY
THE
GREAT
WORKROOM OFMILKING
PRODUCTIONTechnic development concerning
milk
production
moyforetelt the
possibilityof
settingproduction
unit,of
great dimensions.From milking
capacity wich appears as the mainlimitative factor,
it
is possible to construct theorte model representing suchproduction
units.Simulation study