HAL Id: hal-00896131
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Submitted on 1 Jan 1995
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Dans une exploitation laitière, un troupeau ovin
complémentaire. Mise au point d’un système de
production en ferme expérimentale
J. Rouel, G. Laignel, J. Bony, M. Thériez, G. Liénard
To cite this version:
J.
ROUEL,
G. LAIGNEL J.BONY,
M.THÉRIEZ
G.LIÉNARD
INRA Domaine
expérimental
d’Orcival,
Le Roc 63210Rochefort-Montagne
,
INRA Economie de l’Eleuage, Theix 63122 Saint-Genès Champanelle
’-
INRAAdaptation des Herbivores aux Milieu.r, Theix 63122 St Genès Clzampanelle
Dans une
exploitation
laitière,
un
troupeau
ovin
complémentaire.
Mise
au
point
d’un
système
de
production
en
ferme
expérimentale
La
production
d’ovins-viande
peut
être
unmoyen
de diversifier
l’activité des
exploitations
laitières dont le
développement
est
freiné
par
les
quotas.
Cette
étude,
réalisée
enferme
expérimentale
durant
5
ans,
met
enévidence les facteurs
à
prendre
encompte
pour
développer
unetelle
production :
existence
de débouchés
commerciaux,
décalage
des
périodes
de
reproduction
et
répartition
des
ressourcesfourragères
entre
les deux
troupeaux.
L’instauration des
quotas
laitiers en 1984 aobligé
un certain nombre d’éleveurs à arrêterle
développement
de leurtroupeau
bovin,
etparfois
à leréduire,
sous l’effet del’augmen-tation continue du rendement par vache. Des surfaces et de la main d’oeuvre étaient ainsi libérées. Dans les
régions
deplaine, beaucoup
ont accru leurs surfaces de culture(Bazin
etal
1991,
Butault et al1992,
Amon et al1993).
Dans les zonesherbagères,
et notamment enmontagne,
cetteoption
n’était paspossible,
sauf
marginalement,
et leproblème
du choix d’uneproduction
d’herbivorescomplémen-taire est
posé,
avec la conditionprimordiale
de ne pas affecter le bon fonctionnement du
troupeau
laitierqui
resteprioritaire.
Onpeut
alorsenvisager
les bovinsallaitants,
lesovins,
lesélevages
de diversification.Dans le Massif Central
Nord,
laproduction
ovine estdéveloppée.
EnAuvergne,
avec575 000 brebis (10 % du
cheptel
national)
et 8 000 éleveurs en1993,
elle côtoie les vacheslaitières,
souvent dans les mêmesvillages.
Dans unpassé
récent,
ungrand
nombred’ex-ploitations
avait les deuxtroupeaux.
L’Asso-ciationRégionale
Ovined’Auvergne
(AROA)
recense, en
1993,
unquart
d’élevages
ovinsayant
des vaches laitièresparmi
ceuxqui
produisent
des agneaux debergerie,
système
caractéristique
desMontagnes
du MassifRésumé
----L’existence des quotas laitiers dans l’Union Européenne depuis 1984 entraîne une
modification des conditions de développement des exploitations laitières. Sans attribution de références supplémentaires, l’augmentation du rendement laitier
par vache entraîne une réduction du nombre de vaches qui peut rendre
dispo-nible une partie des surfaces fourragères pour d’autres productions. Lorsque les céréales ne sont pas
envisageables,
les choix d’uneproduction
alternative sontréduits et se limitent à
l’élevage
d’autres herbivores, génisses, mâles engraissés,bovins allaitants, ovins.
Dans les zones de montagne où l’élevage ovin est déjà présent, comme dans le
Massif Central, les éleveurs laitiers peuvent plus facilement entreprendre cette
production. L’article présente les résultats d’une étude en ferme expérimentale sur
cinq
années (de 1989-90 à 1993-94), dont l’objectif a été la mise au point d’unsystème de production ovin adapté aux contraintes et exigences d’un élevage lai-tier intensif, et
qui
tienneégalement
compte despossibilités
de commercialisa-tion des agneaux. L’expérience a été menée dans un domaine INRA situé dans lesMonts d’Auvergne à 1 000 mètres d’altitude. Les brebis sont de race rustique
(Limousines). La complémentarité économique avec les vaches laitières permet
de concevoir un système ovin moins productif qu’en élevage spécialisé, mais il doit être moins exigeant en travail, tout en facilitant l’entretien du territoire : le
système finalement
adopté
repose sur un seul agnelage par brebis et par an ayantlieu en
juillet-août,
avant le début des premiers vêlages en octobre. Le travail estréparti. Une partie des repousses estivales des prairies peuvent être réservées
aux brebis allaitantes. On peut produire à l’herbe des agneaux légers (2 à
2,5 mois) pour les marchés du Sud Européen, avec très peu de concentré (44 kg
par brebis et par an en moyenne sur 3 ans).
Les résultats techniques et économiques obtenus sont comparés à ceux d’un groupe d’éleveurs spécialisés ovins situés dans les mêmes zones du Massif
Cen-tral Nord et ayant des brebis de race rustique. Plus que le système mis au point, il
faut retenir la démarche et les réflexions
générales
qui peuvent êtredégagées
deL’effectif
souhaité dutroupeau
ovin était de 170femelles
enreproduction,
de racerustique
adaptée
aux conditions demontagne.
Central Nord (Servière et Blanco 1994). Ces
exploitations
ont un fonctionnementcom-plexe
dont lacompréhension
exige
uneapproche spécifique
(Dedieu
et al 1990). Dansla
région,
laproduction
ovine bénéficie destructures d’amont et d’aval solides :
UPRA,
Groupements
de Producteursqui
sefédèrent,
conseillers de
développement
des Chambresd’Agriculture,
encadrementrégional
(AROA
et RNED
ovin).
Les éleveurs laitiersspéciali-sés
peuvent
doncenvisager
l’élevage
demou-tons. La
présence
d’organisations techniques
et commerciales est pour eux un atoutpré-cieux,
particulièrement
lors de laphase
dedémarrage.
L’autre élément de choix
déterminant,
caractéristique
aussi de cetterégion,
estl’existence,
dans lesexploitations,
de par-celles accidentées et d’accès difficile même pour lesvaches,
dont le moutonpeut
tirerprofit,
encomplément
desgénisses
qui
y sont souvent cantonnées.Ces réflexions ont été déterminantes dans la mise en
place
d’uneexpérimentation
dansun domaine d’altitude
(Orcival),
où étaitpré-sent un
troupeau
laitier à hautpotentiel.
Celle-ci a été mise en route à la demande deresponsables régionaux.
Elle a été conçue enétroite relation avec les
responsables
de lafilière ovine
d’Auvergne, particulièrement
lesGroupements
de Producteurs(France
Agnelle, Copadome, Copa Haute-Auvergne),
l’animateur
régional
du RNED ovin et uncer-tain nombre de techniciens ovins des
Chambres
d’Agriculture
(Puy
de Dôme etHaute-Loire).
Cepartenariat
a conduit à tenircompte
au maximum des besoins et des orientations de la filière ovinerégionale.
L’objectif
était la définition d’unsystème
deproduction
ovinequi puisse
s’insérer dans le fonctionnement d’uneexploitation
laitière intensive sans affecter la conduite et lesrésultats du
troupeau
laitier. La mise aupoint
d’un mode de conduitepermettant
la meilleureadaptation
aux contraintes del’ex-ploitation
laitière et aux données du marché a étéprogressive.
Telquel,
le cheminementréalisé
peut
servir «d’expérience
» auxéle-veurs laitiers et aux techniciens
qui
envisa-gent
d’installer de novo untroupeau
ovinsans avoir une
parfaite
connaissance desimpératifs
de cetteproduction.
Les résultats
techniques
etéconomiques
ont été établis pour 5 campagnes deproduc-tion,
du 1er mai 1989 au 30 avril 1994.Mais,
on le verra, les effectifs n’ont été stabilisésqu’à partir
de la 3ème campagne ; unecom-paraison
peut
alors être faite avec lesrésul-tats obtenus sur cette même
période
(1991 à1993)
par un groupe de 10 éleveurs d’ovinsspécialisés
du Massif-Central Nord (où le mouton est la seuleproduction,
sans vente dereproducteurs)
suivi par le Laboratoire d’Eco-nomie del’Elevage
de Theix(groupe
appelé
« Témoins » dans la suite du
texte).
1
/ Un
contexte
favorable mais
quelques aménagements
1.i / Le
contexte
Le domaine INRA
d’Orcival,
se trouve dansle bassin laitier de
Rochefort-Montagne
qui
fait
partie
de larégion
des MontsDore,
à unealtitude
comprise
entre 900 et 1 100mètres,
sur terrains
volcaniques
enmajorité.
La SAUest de 130
ha,
tout enherbe,
avec un trou-peau laitier de 115 vaches Holstein en 1984 àl’instauration des
quotas laitiers,
qui
passe à 99 vaches en 1988 date àlaquelle
arrivent lespremières
agnelles.
L’atelier laitier estper-formant : en 1991 pour 93
vaches,
laproduc-tion est de 7 420
kg/vache
présente,
avec untaux
butyreux
de40,5
g/1
et un tauxpro-téique
de30,9
g/l.
Les conditions sont
comparables
à cellesdes
élevages
de larégion
touchés par les quo-tas : la baisse ducheptel
laitier libère de la surface enherbe,
lesparcelles
lesplus
diffi-ciles d’accès et les moins
productives
risquent
d’être délaissées. Il a donc été décidé devalo-riser ces
parcelles
par lesovins,
et d’étudierla
complémentarité
des deuxproductions,
enadaptant
la conduite des ovins auximpératifs
d’une alimentation de
qualité
des vacheslai-tières et d’un travail
important
lors desvêlages.
La mise enplace
dutroupeau
a étéfaite à
partir
de celui de l’INRA deTheix,
et le domaine d’Orcival a adhéré à ungroupe-ment de
producteurs
pour la vente des pro-duits.1.
2
/ Des
aménagements
ou
adaptations
nécessaires
Les anciennes étables étant peu
fonction-nelles pour abriter des
ovins,
la constructiond’une
bergerie
enprolongement
de l’étables’est avérée
indispensable.
Certaines par-celles ont été réservées auxmoutons,
etd’autres ont été
prévues
pour unpâturage
mixte : les clôtures extérieures existantes en
fil de fer barbelé ont été doublées par du
grillage ;
par lasuite,
lesparcelles
mixtes ont pu êtreéquipées
d’une clôture en 4 fils lissestendus et électrifiés
qui
ontl’avantage
derésister à la
neige.
L’acquisition
et ledressage
d’un chien faci-litant lesdéplacements
etmanipulations
desovins ont été
indispensables
pour leberger.
Il sert aussi à lamanipulation
desgénisses
et des vaches laitières en été.2
/ Le
troupeau
ovin
2.i
/ Race
et
effectifs
Le choix de la race devait concilier
adapta-tions au milieu
montagnard
(rusticité),
auxd’ac-quisition
desagnelles.
Letroupeau
a étéconstitué à
partir
des brebis de raceLimou-sine
présentes
à l’INRA de Theix. Lapratique
du croisement avec des béliers de race Ile de
France a
permis
d’assurer laqualité
bouchère des agneaux. Par lasuite,
desagnelles
croi-sées FI ont pu être conservées pour lere-nouvellement
partiel
dutroupeau,
en étantelles-mêmes croisées avec des béliers Ile
de France. Mais
l’acquisition
régulière
d’agnelles Limousines,
oud’agnelles
FI depréférence,
a évité uneabsorption
en Ile deFrance,
etdepuis
que letroupeau
a atteintses effectifs de
croisière,
lapratique
del’insé-mination en Limousin
permet
deproduire
lesagnelles
de renouvellement.Les
étapes
de la constitution dutroupeau
sontreprésentées
sur lafigure
1. L’effectif souhaité était de l’ordre de 170 femellesmises en
lutte,
soit environ 25UGB,
l’équiva-lent de 20 vaches et les
génisses
de renouvelle-ment. Lespremières agnelles
arrivent en mai1988 ;
en mai 1989 l’effectif est de 100femel-les,
maisl’objectif
n’est atteintqu’en
mai 1991. La croissance réalisée sur 3 années par des achats successifsd’agnelles
prêtes
à la lutte(ou
parfois pleines)
apermis
nonseule-ment au
berger
de « se faire la main », maisaussi
d’adapter
progressivement
la conduiteaux
impératifs
de main d’oeuvre et demar-ché. Le
troupeau,
trèsjeune
audépart,
apro-gressivement
vieilli(figure
1).
2.
2
/ Conduite du
troupeau
a /
Rythme
et dated’agnelage
Les
rythmes d’agnelage
observés dans cetterégion
du Massif Central sonttoujours
accé-lérés. En race Rava lapratique
laplus
fré-quente
est celle de 3agnelages
en 2 ans, enLimousin l’accélération est moins
rapide
avec4
agnelages
en 3 ans ; il y a ainsi 3 ou 4pério-des
d’agnelages
au cours de l’année(Benoit
etal
1988).
Si cetype
de conduite a desavan-tages
enélevage
spécialisé,
il n’était pascom-patible
avec les contraintes en travail d’untroupeau
laitier intensif. Demême,
unagne-lage
par an fractionné en deuxpériodes
a étéjugé
trop
difficile à menerpuisqu’il
entraînaitla conduite de deux
troupeaux
en doublant lenombre de
périodes critiques.
Le choix s’est donc orienté sur unagnelage
par an en uneseule
période.
Au
départ,
il a étéenvisagé
uneproduction
d’agneaux
de boucherieengraissés
enberge-rie et vendus en hiver. Les besoins de la
filière ovine en agneaux de ce
type
sontimportants
en débutd’année,
dejanvier
àavril,
et les cours sontplus
élevés à cettepériode.
Cela a conduit àchoisir,
lors de la mise enroute,
unagnelage
enseptembre,
avant les
vêlages
des vaches laitièresqui
ont lieu entre le 1er octobre et le 31janvier.
Mais le
développement
des débouchés desGroupements
du Massif Central vers lemar-ché
espagnol
àpartir
de1989,
a amené àpro-duire des agneaux
légers
de 23 à 25kg
vif commercialisés à 2 ou2,5
moisd’âge,
pour cecircuit. Autre
avantage,
la durée deprésence
des agneaux
pendant
lapériode
devêlage
des vaches laitières était réduite. Enoutre,
lapériode
de vente laplus
favorable s’est peu à peudéplacée,
de novembre en 1989 à août en1992.
Aussi,
le début desagnelages
a-t-il étéprogressivement
avancé(figure
2),
pours’éta-blir finalement à la 2e
quinzaine
dejuillet,
avec une 1ère mise à la lutte la 3e semaine de
février.
Ainsi,
l’adaptation
au nouveau marchéd’agneaux légers
dont lesprix
étaientfavo-rables,
et unciblage
sur la meilleurepériode
de vente
expliquent
le choix final de la dated’agnelage
enjuillet.
Ce choixpermettait
aussi de minorer letemps
de travail consacréaux ovins
pendant
lapériode
desvêlages
etdes débuts de
lactation,
entre octobre et le début de février. Mais la bonneorganisation
des luttes n’a été trouvéequ’au prix
decer-tains tatonnements.
b / Mises à la
reproduction
Deux éléments sont à la base du choix des méthodes de lutte :
-
l’organisation
du travailqui
a conduit à rechercher leregroupement
des mise bas sur unepériode
limitée,
afin de faciliter leursur-veillance
puis
le soin aux agneaux. Danscette
optique,
lasynchronisation
des chaleursavec
emploi d’éponges
et de PMSG s’est avé-réeindispensable.
Elle avait en outre l’intérêtd’améliorer les résultats d’une lutte en
contre-saison
sexuelle ;
- la constitutionprogressive
dutroupeau,
composé
audépart
majoritairement
d’agnelles,
avec la nécessité de limiter aumaximum les réformes.
Mais
l’optimum
n’a pas été trouvéd’em-blée,
et c’est sans doute un desaspects
lesPour tenir
compte
des contraintesen travail du
troupeau
laitier,
lerythme
d’agnelage
Le
regroupement
desagnelages
apermis
de réduire les interventions sur letroupeau,
de décaleragnelages
etvêlages
et de choisir la meilleurepériode
de vente des agneaux.plus
instructifs de cetteexpérience
de miseau
point.
Au
départ,
c’est lapréoccupation
de consti-tution dutroupeau
qui l’emporte.
Les femelles vides de la lutte de fin d’hiver (avecsynchronisation
etbéliers)
sont conservées et remises en lutte en fin d’été. Laconséquence
est un étalement de la
période
de mise bas.En
première
année(1989), les
2/3 ont bien été concentrés sur la secondequinzaine
desep-tembre,
mais le reste s’estréparti
de finnovembre à fin février
(figure
2).
L’annéesui-vante,
du fait de la remise en lutte de laplu-part
des femelles vides ouayant
agnelé
tar-divement,
lesagnelages
s’étalent encore sur7,5
mois.Ce n’est que
lorsque
letroupeau
a atteint son effectif decroisière,
en1991,
que l’oncherche alors à limiter la durée de
l’agnelage,
pour réduire le travail. Les moyensemployés
sont les suivants - lasynchronisation
avecéponges
est réalisée en marspuis
en février-les béliers de repasse ne sont laissés
qu’un
temps
limité et ils sont retirés dutroupeau
deplus
enplus
tôt, -
l’échographie,
effectuéeaprès
lapériode
desagnelages groupés,
per-met de trier les brebisqui agnèleront
tard etles vides. Les
plus
âgées
peuvent
êtreréfor-mées. En
1992-93,
leregroupement
desagne-lages
sur 3quinzaines
dejuillet-août
est presque entièrementréalisé ;
seuls 11 %sur-viennent encore
trop
tard,
en octobre etmars : le nombre de brebis ainsi décalées est réduit mais la
gêne
est certaine.Finalement,
en1993,
la luttesynchronisée
a lieu les 18 et 25février,
les béliers sont introduits dans letroupeau
pour la lutte de repasse le 6 mars pour une durée limitéejus-qu’au
17 avril. L’ensemble desagnelages
estainsi
regroupé
de débutjuillet
à fin août. Les brebis vides sont réformées.Dans cette
organisation
finale,
obtenue encinquième
année,
les mises à lareproduction
en février ont lieu
lorsque
lesvêlages
sont terminéset,
au moment desagnelages,
lamajorité
des vaches est tarie. Lapériode
d’in-tervention sur le
troupeau (du
début del’agnelage
audépart
des derniersagneaux)
est ainsi
passé
de8,5
mois en1989,
et même 11 mois en1990,
à6,5
mois en 1992 et 6 moisen 1993
(figure
2).Naturellement,
les résul-tats dereproduction
s’en sont trouvésmodi-fiés,
puisque,
comme on le verra, le nombred’agnelage
par femelle diminue sensiblement.2.
3
/
Complémentarité
de
l’alimentation
et
du
pâturage
des ovins
et
des bovins
La mise à l’herbe a lieu vers la mi-avril.
Jusqu’au
débutjuillet, lorsque
débute lapré-paration
àl’agnelage,
les brebisexploitent,
enpâturage
tournant,
lesparcelles
lesplus
éloi-gnées
des batiments et de moindre valeur(précédemment
réservées auxgénisses).
Avec unchargement
instantané élevé auprin-temps,
le mouton se révèle un animaldéfri-cheur et
nettoyeur
enparticulier
vis-à-vis desgenêts.
Durant cettepériode,
les brebis nesont pas concurrentes du
troupeau
laitier. Al’approche
desagnelages,
les besoins desbrebis
augmentent.
Ils sont maximums de août àoctobre,
alorsqu’à
cettepériode
ceuxdes
vaches, qui
sontprogressivement
taries,
diminuent. Au moment des
agnelages,
lesbrebis et
agnelles
sont ramenéesprès
desprairies
temporaires
(2ème
cycle
dedactyle)
pour leur
permettre
de couvrir leurs besoinsplus
élevés. Lesagnelles
n’élèventqu’un
seul agneau, et les brebis au maximumdeux,
cequi
évite lacomplémentation pendant
lalac-tation.
Toutefois,
dès leplus jeune âge,
les agneaux ont àdisposition
un alimentconcen-tré dans un nourrisseur. Les agneaux
surnu-méraires sont
séparés
des mères pour être élevés au biberon. Lamajorité
des agneauxest vendue pour
l’Espagne
et le sevragecoïn-cide avec leur
vente,
entre 2 et2,5
mois. Lesderniers agneaux nés sont
engraissés
pour la boucherie(agneaux
lourds) :
leur sevrage estplus
tardif,
vers 3mois,
lesplus
lourds sont alorsvendus,
lesplus légers
sont finis avecdes concentrés.
La rentrée à l’étable des vaches laitières
s’échelonne du 15
septembre
au 10novembre,
3 semaines avant leur
vêlage.
Les brebisallaitantes
peuvent
alorspâturer
despar-celles
qui
ont étéexploitées
par les vaches lai-tières auprintemps,
elles y sont maintenuesaprès
tarissement pour lesnettoyer.
Enhiver,
les
brebis,
àl’entretien,
sortent lesjours
sansneige,
pourpâturer
les refus des vaches lai-tières.En
bergerie
les brebisreçoivent
du foin oude
l’ensilage,
et des refus de foin dutroupeau
laitier. Elles ne sont
complémentées qu’au
moment de lalutte,
enbergerie
en fin d’hiver(flushing
avec 300 g de concentrétype
vacheslaitières),
les adultes durant 53jours
entou-rant les saillies et lesagnelles
durant 90jours.
Avec un
agnelage
par an, les brebis ont des besoins réduits durant 7 mois de l’année.Ainsi,
le moutonpeut
entretenir les surfacespeu
productives
etpermettre
des économiesde
girobroyage
et de débroussaillants. Aaucun moment le
troupeau
ovin n’entre en concurrence alimentaire avec letroupeau
lai-tier.
3
/ Résultats
techniques
du
troupeau
ovin
3.i
/ Choix de la date
d’inventaire
et
calcul
des effectifs
Pour que les résultats
techniques
etécono-miques
soient cohérents avec la campagnefourragère,
la date de début d’exercice choisie est le lermai. Une campagne allant du lermaiau 30 avril a pour mérite
d’intégrer
sur unmême
exercice,
lesagnelages
d’automne etles ventes
d’agneaux correspondantes,
même s’ils sontengraissés
et vendus pour la bou-cherie à 3-4 mois.Pour un même
exercice,
les effectifs sontcalculés selon deux
approches
complémen-taires,
utilisées « en routine » par leLabora-toire d’Economie de
l’Elevage
(Marzin
et Lié-nard 1984) :-
l’approche technico-économique classique
basée sur le
temps
deprésence
pendant
l’exercice,
les femellesreproductrices
étantcomptées
àpartir
d’un and’âge :
c’est lenombre de « femelles effectif de
plus
de12 mois » ;
j-
une
approche plus zootechnique
baséesur la notion de nombre de « femelles
pou-vant mettre bas ». Toute brebis
(multipare)
présente
en début d’exercice estcomptée
1,
qu’elle
mette bas ou pas. De même sontcomp-tées pour 1 les
agnelles
qui
mettent bas dans l’exercice et cellesqui,
si elles ne mettent pasbas,
sontprésentes
à l’inventaire début etatteignent
20 moispendant
l’exercice. Tous les autres animaux ne sont pascomptés.
3.
2
/
La
productivité numérique
et
sescomposantes
La
proportion d’agnelage
parfemelle
pouvant
mettre bas est de 99 % en 1989-90et de 100 % en 1990-91
(figure
3).L’objectif
d’unagnelage
par an est atteint. En 1991-92ce taux baisse à 95
%,
car c’est lapremière
année où l’on tente de maîtriser la durée des
agnelages,
en retirant les béliers en août. Il est laissé moins de chances derattrapage
auxbrebis,
et aussi auxagnelles qui
sereprodui-sent
plus
difficilement en contre-saison (sur8 femelles
improductives,
4 sont desagnel-les).
En1992-93,
16 femelles sontimproduc-tives dont 7
agnelles,
et le taux de mise bas est de 91 %. En1993-94,
19 sontimproduc-tives dont 3
agnelles,
et le taux de mise bas est de 88 %.Corrélativement,
laproportion
dejours
deprésence
sans mise bas(JPSMB)
augmente
d’année enannée, passant
de 2 % en 1989-1990 à13,3
% en 1993-94(figure
3).Cette
augmentation
d’improductivité
estacceptée,
enregard
desavantages
qu’appor-tent des
agnelages
resserrés. Maisjusqu’où
latolérer ? On
observe,
dans lesélevages
« Témoins
», des JPSMB évoluant entre 10 et
Décaler les
pics
de besoins alimentaires des 2troupeaux
permet
de mieuxexploiter
lasurface fourragère.
Les brebis
peuvent
assurer une
fonction
La
productivité
numérique
estinférieure
à celled’élevages
spécialisés,
mais tout àfait
satisfaisante
pour unsystème
d’agnelage
volontairementsimplifié.
15 % selon les années. Les
13,3
% de 1993-94 sont certainement un maximum à ne pasdépasser.
La
prolificité
évolue peu, entre 150 et 160%,
quel
que soit lepourcentage
d’agnelles
(163,8
% en 1990-91 pour32,6
% de mises basd’agnelles,
et161,4
% en 1993-94 pour10,3
%)
(figure
4) L’utilisation de la PMSGmasque l’effet
primipare
oumultipare,
etper-met de se situer à un niveau
élevé,
parcom-paraison
à laprolificité
observée chez les« Témoins
» qui
évolue entre 132 et 142%,
mais celle-ci est obtenue avec un
rythme
d’agnelage plus rapide
(Brelurut 1987). La mortalité des agneaux est voisine de 10 % les deuxpremières
années,
elle baisse à4,3
% en1991-92,
puis
6 % en 1992-93(figure
4).
D’unepart
lepourcentage
d’agnelages
d’agnelles
diminue,
d’autrepart,
àpartir
de1991,
lesagnelages
sont moins étalés et la surveillance est facilitée.Cependant,
en1993-94,
la mortalitéaugmente
à9,8 %,
enraison de la maladie du
rouget
qui
aocca-sionné
près
de la moitié despertes.
Les années suivantes letroupeau
a été vacciné.L’âge
à lapremière
mise bas :l’objectif
est une mise bas desagnelles
à un an,grâce
àune lutte à 7 mois mais il s’avère difficile à réaliser. Sur 35
agnelles
achetées pourl’agne-lage
de1988-89,
15 se retrouvent vides et mettent bas en 1989-90 àplus
de 2 ans. D’où unâge
moyen à la 1ère mise bas de19,4
mois. Les deux annéessuivantes,
des effortsimpor-tants sont faits pour le
rattrapage
desluttes,
etl’âge
à la 1ère mise bas est de 13 et13,2
mois. En 1992-93 et
1993-94,
ilréaugmente
à14,7
et16,1
mois,
car la réduction del’étale-ment des
agnelages
areporté
un tiers deslères mises bas sur l’année suivante à 20-24
mois.
Le nombre
d’agneaux produits
parfemelle
pouvant
mettre bas atteint unmaximum à 146 % en
1990-91,
puis
il baisseprogressivement
pour être de 128 % en1993-94
(figure
5). La diminution des trois der-nières années est laconséquence
de la baissedu nombre
d’agnelage
par femellepouvant
mettre bas et de
l’augmentation
des JPSMB.Le nombre
d’agneaux produits
parfemelle
effectif
deplus
de 12 mois évoluesensiblement de la même
façon,
mais lemaxi-mum de 1990-91 est
beaucoup plus
élevé(174 %)
(figure
5).
L’écart de 28points
entre les deux méthodes est dû augrand
nombred’agnelles
(19
et 11agnelles
sont achetées enoctobre et décembre 1990)
qui
sontcomptées
1 ou0,5
selon la méthode. Par lasuite,
l’écartentre les deux méthodes se
réduit,
laproduc-tivité
numérique
par femelle effectif passe de 146 % en 1991-92 à 139 % en 1992-93 et 131 % en 1993-94. Eneffet,
letroupeau
sestabilisant et la
proportion d’agnelles
dimi-nuant,
les deux méthodes de calcul des effec-tifsconvergent.
Pour
résumer,
laproductivité
numérique
de 131 % obtenue en1993-94,
apparaît
moinsélevée que celle des « Témoins »,
qui
atteint147 % en moyenne sur 3 ans
(tableau
1) ;
mais cette dernière est réalisée avec une
accélération des
agnelages :
le «pourcentage
de brebis mettant bas 2 fois » est de
29,4 %,
ce
qui
permet
un nombred’agnelage
parfemelle effectif de 123
%,
contre 90 % àOrci-val. En
définitive,
les résultatstechniques
obtenusaprès
la stabilisation dutroupeau
et de la méthode deconduite,
basée sur uneseule
période d’agnelage
par an, étalée surdeux mois
seulement, peuvent
être considéréscomme très satisfaisants.
3.
3
/ Les
ventes
L’ouverture du marché
d’agneaux légers
adonc conduit à
produire
au maximum pour cecircuit dès la seconde année.
L’objectif
a été réalisé en 1991-92 avec 97 % des agneauxcommercialisés vers
l’Espagne,
contre 45 %en
1989-90,
et 80 % en 1990-91(figure
6).
Ettous les efforts ont été faits pour les vendre
a / les agneaux «
espagnols
» (légers)
L’évolution sur les 5 années des
prix
de vente parquinzaine
des agneaux d’Orcival sontproches
de ceux observés chez les« Témoins ». Par
tête,
ils sont soit au mêmeniveau,
soitlégèrement
au-dessus ou en-des-sous selon leurpoids.
Enrevanche,
lesprix
moyens annuels
peuvent
différer,
en fonctionde la
répartition
précise
de la commercialisa-tion sur lapériode.
En1990-91,
lesprix
moyens sont très
comparables
(363
F par tête à Orcival et 370 F chez les « Témoins »). Apartir
de1991,
leciblage
des ventes sur lapériode
laplus
favorablepermet
unprix
moyen excellent
(420
F,
figure
7)
etsupérieur
de
près
de 65 F(18
%) à celui des« Témoins » ; il
permet
aussi d’atténuer leseffets de la baisse des cours
qui
survient àpartir
de1992,
etl’avantage
reste de 45 F(13 %). Mais la baisse s’accentue en
1993,
le marché devientimprévisible,
l’écart deprix
moyen par tête
disparaît,
mais il ne s’inversepas
malgré
lespoids
de venteplus
faibles àOrcival.
b / les agneaux lourds
Commercialisés en 1989-90 et 1990-91
(seules
années où le nombre soitsignificatif)
à unpoids
de carcasserespectif
de15,5
kg
et15,1
kg,
contre16,1
kg
chez les « Témoins »,ils sont vendus 456 F par tête et 387 F
(figure
7),
contre 433 F et 401 F chez ces dernierspour les mêmes années. C’est le
prix
aukg
de carcassequi
fait la différence :29,4
F et25,6
F àOrcival,
contre26,9
F et24,9
F chezles « Témoins
», car les agneaux d’Orcival
sont tous commercialisés en
période
de coursfavorable,
dejanvier
à avril.L’écart des
prix
de vente entre agneauxlourds et
légers
n’est que de 4 F par tête en1989-90 et de 24 F en
1990-91,
alorsqu’on
estime le
supplément
du coût deproduction
des agneaux lourds à 65 F. Ce constat n’a fait
qu’encourager
à la vente du maximumd’agneaux légers.
3.
4
/ Concentrés
et
productivité
pondérale
La consommation de concentré de l’en-semble du
troupeau
(brebis,
agneaux,agnelles),
lait enpoudre
inclus,
est ramenéeau nombre de femelles de
plus
de 12 mois(cf
figure
6).
Elledépend
de nombreux facteurs :productivité numérique,
type
d’agneaux
pro-duits et mode de conduite(bergerie
oupâtu-rage),
conditionsclimatiques,
valeur laitière desmères,
qui
est élevée pour letroupeau
d’Orcival issu de celui de Theix sélectionnésur ce critère.
Les deux
premières
années,
lesconsomma-tions sont les
plus
élevées : 65 et 58kg
parbrebis,
car laproduction d’agneaux
lourds estprésente
(65
puis
20 % desventes) ;
en outrele
troupeau comporte
beaucoup d’agnelles
d’élevage
et deprimipares.
En revanche les agneauxlégers
menés aupâturage
avec lesmères consomment très peu d’aliments concentrés. La consommation reste forte en
3
e année (50
kg
parbrebis)
alorsqu’il n’y
apresque
plus d’agneaux
lourds,
car l’automne1991,
trèspluvieux,
aobligé
à rentrer lesagneaux en
bergerie
pour limiter leparasi-tisme. La consommation est la
plus
faible en4e année (37
kg),
car tous les facteurs favo-rables sont réunis :uniquement
des agneauxlégers
et un automne très favorable. Mais la consommation remonte à 44kg
en1993-94,
alors
qu’on
neproduit
que des agneauxlégers.
Deux raisons à celà : le domaine apar-ticipé
à unecomparaison
de différentesconduites
d’agneaux
légers
avec lacomplé-mentation de certains lots
(Thériez
1994)et,
la raison essentielle est que les fortespluies
d’automne ont à nouveauobligé
à rentrer lesagneaux en
bergerie
àpartir
du 20sep-tembre.
En moyenne sur les 3 dernières campagnes où les effectifs ont été
stabilisés,la
consom-mation est de 44
kg
par brebis. A titreindica-La consommation de concentré est
faible
dufait
de laproduction
d’agneaux légers,
mais aussi
grâce
à la valeur laitière des mères et aupâturage
des
regains
tif,
la consommation observée chez les« Témoins » est de 121
kg
sur la mêmepériode.
Ladépense
supérieure
de cesder-niers résulte de la différence de conduite
(agnelages
accélérés,
un tiersd’agneaux
lourds),
des conditionsclimatiques
moins favorables à la pousse de l’herbe pourcer-tains éleveurs situés en
Haute-Loire,
etcer-tainement de la
qualité
laitière des mères. Les consommations contrôlées dans les éle-vages pour des agneauxlégers
vont de 23 à48
kg
par agneau, alorsqu’à
Orcival les agneaux conduits entièrement à l’herbe ont consommé moins de 1kg,
et ceux laissés enbergerie
13kg
(Thériez 1994).La
productivité pondérale
« brute » dutrou-peau
prend
encompte,
comme leproduit
éco-nomique ovin,
les ventes diminuées desachats et les variations d’inventaire. Nous
l’exprimons
enéquivalent
depoids
de car-cassed’agneaux.
Elle est influencée par laproductivité numérique
et letype
d’agneaux
produits :
elle est laplus
élevée en 1990-91(18
kg),
année où laproductivité
numérique
est laplus
haute (174%)
et où il y a encore20 %
d’agneaux
lourds - elle est laplus
faibleen 1993-94
(13,7
kg),
car laproductivité
numérique
est elle-même la moins élevée(131 %) et tous les agneaux sont vendus
légers.
Elleest,
évidemment, toujours
infé-rieure à celle des « Témoins ».
En
revanche,
laproduction pondérale
auto-nome,
qui
tientcompte
de la consommation deconcentrés,
esttoujours supérieure
àOrci-val. Elle a atteint 15
kg
en 1990-91. En1993-94,
elle est de11,1
kg
contre8,6
kg
chez les« Témoins ».
L’autonomie,
qui indique
la
pro-portion
produite
àpartir
de la surfacefourra-gère,
est constammentsupérieure
à 80 %. Elle a étéexceptionnellement
élevée en 1992-93(87 %).
En1993-94,
avec 81%,
elle resteexcellente,
par référence à celle des« Témoins » (55 %). Dans l’observatoire des
exploitations
ovines suivies enMontmorillon-nais,
on ne retrouve des autonomies aussiélevées que chez les «
Herbagers
AutonomesCaractérisés » (85 % en 1992 et 87 % en
1993)
(Benoit
etal 1995).
Ce haut niveau d’autonomie est le résultat
de la valeur laitière des
mères,
dutype
d’agneaux produits,
de l’excellente conduiteau
pâturage
avec une herbe de hautequalité
pendant
l’allaitement. Mais il résulte aussi de la conduite sanitaire et de la maîtrise duparasitisme :
notamment,
letroupeau
de bre-bis etd’agnelles
estrégulièrement
déparasité
en
janvier
avant la mise à lalutte,
et en maiquelques
semaines avantl’agnelage.
Enrevanche,
bien que menés aupâturage
avecleur
mère,
les agneauxlégers,
vendus ausevrage vers
2,5 mois,
n’ont pas nécessité dedéparasitage,
car ils sont conduits sur desparcelles
deregain
oupâturées
par les vacheslaitières au
printemps.
4
/ Résultats
économiques
L’évolution des résultats
économiques
estprésentée
dans lafigure
8. Nous avons aussicalculé la moyenne des 3 dernières
cam-pagnes où le
troupeau
expérimental
estarrivé en
phase
de croisière ( 1991-92 à1993-94)
etqui
peut
êtrecomparée
aux résultatsdes « Témoins
» (tableau 1).
Ceux-ci sontcal-culés sur l’année civile. Mais la moyenne
triennale atténue les
légers
écarts que peu-vent provoquer, sur les résultatsannuels,
ledes campagnes
économiques.
Les résultats sontexprimés
par femelle deplus
de 12 mois(«
brebis»).
4.i
/ Le
produit
ovin
La
première
campagne de mise en route est peusignificative.
Lors des 3 campagnessui-vantes,
leproduit
se maintient entre 730 et 760 F par brebis(figure
8) :
en1990/91,
il est obtenugrâce
à l’excellenteproductivité
numérique
(174
!’(,) ;
l’annéesuivante,
la baisse deproductivité
estcompensée
par leprix
très élevé des agneauxlégers
(420
F partête) ;
en1992/93,
leproduit
est maintenugrâce
àl’augmentation
des aides(234
F parbrebis,
contre 173 F en1990-91).
En1993-94,
le
produit
diminue nettement(645
F,
avec lemême montant
d’aides,
230F),
en relationdirecte avec la baisse de la
productivité
pon-dérale.
Sur les 3 dernières campagnes, le
produit
ovin s’établit en moyenne à 715 F par
brebis,
comparable
à celui des « Témoins »(714 F)
(tableau 1).
Mais les aides sont un peuplus
élevées chez ces derniers
(243
F contre 221F), grâce
aux aides diverses(primes
pourl’acquisition
dereproducteurs qualifiés
etautres).
Leproduit
hors aides est ainsilégè-rement
supérieur
à Orcival(+
23F, près
de 5%),
malgré
uneproductivité pondérale
moins forte
(14,7
kg
contre17,3
kg)
due à laproductivité numérique
moins élevée(139
contre 147
%)
et à des agneaux vendusplus
légers.
Mais lesprix
sontsupérieurs :
la concentration des ventes sur lespériodes
lesplus
favorables apermis d’obtenir,
sur les3 ans, 38 F de mieux par agneau
léger
(+
11%).
Deplus,
iln’y
apratiquement
plus
d’achat d’animaux
d’élevage
àOrcival,
8 F parbrebis,
contre 41 F chez les « Témoins»,
dont une
partie correspond
à desbéliers ;
cette différence se retrouvera
partiellement
sur les
charges
(IA
et surtout frais de location desbéliers,
10 à 15 F par brebis àOrcival).
4.
2
/
Les
charges
proportionnelles
ovines
a /
Charges
d’alimentationCe sont les
plus
importantes
et c’est sur ceposte
que se créent lesplus grandes
diffé-rences entre Orcival et les « Témoins » : enmoyenne sur les 3 dernières
années,
80 F parbrebis à Orcival
(la
moitié du total descharges proportionnelles)
et 197 F(les 3/4)
chez les « Témoins» (tableau 1).
Il n’est pas acheté de
fourrages
même les années desécheresse,
contrairement aux« Témoins
» (8
et 9 Fpar brebis en 1991 et
1992).
Orcival est enmontagne
humide,
et si la pousse d’herbepeut
se ralentir lors desétés secs, elle
reprend toujours
à l’automne(où
ce sont les excès depluie
qui
sont àredou-ter).
Les
dépenses
d’aliments concentrés évo-luent comme lesquantités
consommées(figure
8).
L’autofourniture est nulle àOrci-val,
ellereprésente
moins de 15 % chez les« Témoins ». Sur les 3 dernières campagnes,
les
dépenses
sontrespectivement
de 72 et 186 F dans unrapport
de 1 à2,58
(contre
1 à2,75
pour lesquantités)
(tableau 1).
Les frais d’aliment d’allaitement sontlégèrement
infé-rieurs à Orcival
(8
F contre 11F)
malgré
laplus
forteprolificité,
avec 11 % de naissancestriples
ouplus.
Mais ils fluctuentbeaucoup
selon les conditions
climatiques
et ont été lesplus
élevés(12
F) en 1991-92 du fait despluies
d’automne. b / Autrescharges
Les frais vétérinaires sont faibles les
quatre
premières
années,
entre 10 F parbre-bis en 1989-90 et 7 F en 1992-93. Par contre
en
1993-94,
ilstriplent
parrapport
à l’annéeprécédente
en raison de la vaccination contrela
chlamydiose
de l’ensemble dutroupeau.
La moyenne des 3 dernières années est infé-rieure à celle des « Témoins», 13 F par
bre-bis,
contre 21 F.Les frais divers
d’élevage
(tonte,
cotisationau
GDS,
location debélier,
IA)
se situententre 21 et 28 F par brebis et ils sont
supé-rieurs à ceux des « Témoins
» (14
à 18F),
écart
qui provient
des frais de location debélier. La pose
d’éponges
concerne l’ensembledu
troupeau
et les frais desynchronisation
sont maximum
(30
F) ;
alors que chez les« Témoins », cette
charge
est de 3 à 6F,
soit14 à 28 % du
cheptel synchronisé
en vue demieux regrouper les mise bas et
pouvoir
pra-tiquer
l’insémination artificielle.L’ensemble des
charges
est enmoyenne de 167 F par
brebis,
soit 40 %plus faibles
que celles des