• Aucun résultat trouvé

ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'inactuel dans l'actualité des sciences et des techniques ; considérations intempestives sur l'histoire des sciences

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "ARTheque - STEF - ENS Cachan | L'inactuel dans l'actualité des sciences et des techniques ; considérations intempestives sur l'histoire des sciences"

Copied!
9
0
0

Texte intégral

(1)

INACTUALITÉ, ACTUALITÉ : QUELQUES CONSIDÉRATIONS

INTEMPESTIVES SUR L’HISTOIRE DES SCIENCES

Jean DELORD

ERT 34, CNRS & IUFM Midi-Pyrénées.

MOTS-CLÉS : HISTOIRE DES SCIENCES, ÉPISTÉMOLOGIE, OBSTACLE, INACTUEL.

RÉSUMÉ : L’histoire des sciences échoue dans sa tentative pour appréhender l’actualité. L’épistémologie permet seule de faire la différence entre ce qui est périmé et ce qui est sanctionné, entre l’inactuel et ce qui est dépassé parce que trop actuel dans le champ scientifique.

ABSTRACT : Science history fails in its attempt to apprehend actuality. Only epistemology allows to make a difference between what is obsolete and what is sanctioned, between what is old-fashioned and what is of another age because it is too actual in scientific field.

(2)

« Il faut sans cesse former et reformer la dialectique d’histoire périmée et d’histoire sanctionnée par la science actuellement active » (Gaston Bachelard, L’activité rationaliste de la physique contemporaine, CH1, PUF, Paris 1951) « Ce n’est que par la plus grande force du présent que doit être jugé le passé »

(Frédéric Nietzsche, Considérations intempestives)

INTRODUCTION

La notion d’actualité relève d’une richesse polysémique. L’actuel est ce qui s’oppose à l’ancien, au passé, ou bien ce qui deviendra inactuel dans ce qui arrive aujourd’hui. Dans le champ scientifique il en est de même. Il existe en effet plusieurs actualités scientifiques et cinq raisons de considérer l’actualité scientifique historique, scientifique, philosophique.

1) La raison historique, extrinsèque à la science, entendue comme discours vérifié sur un secteur délimité de l’expérience, réside dans la pratique des commémorations, dans le fait des rivalités en recherche de paternité intellectuelle, dans les querelles de priorité, comme celle, évoquée par Joseph Bertrand dans son Éloge académique de Niels Henrik Abel, qui concerne la découverte en 1827 des fonctions elliptiques. Cette raison est un fait académique, lié à l’existence et à la fonction des Académies et à la multiplicité des Académies nationales.

2) La raison plus expressément scientifique, éprouvée par les savants en tant qu’ils sont chercheurs et non académiciens. Celui qui parvient à un résultat théorique ou expérimental jusqu’alors inconcevable, déconcertant pour ses pairs contemporains, ne rencontre aucun soutien faute de communication possible, dans la cité scientifique. Et parce que, savant, il doit croire en l’objectivité de sa découverte, il recherche si, d’aventure ce qu’il pense n’aurait pas été déjà pensé. C’est en cherchant à accréditer sa découverte dans le passé, faute momentanément de pouvoir le faire dans le présent, qu’un inventeur invente ses prédécesseurs. C’est ainsi que Hugo de Vries a redécouvert le mendélisme et découvert Mendel.

3) Enfin, la raison proprement philosophique tient à ceci que sans référence à l’épistémologie une théorie de la connaissance serait une méditation sur le vide et que sans relation à l’histoire des sciences une épistémologie serait un doublet parfaitement superflu de la science dont elle prétendrait discourir.

(3)

4) De quoi y a-t-il actualité ? De l’objet de science, du fait (de l’événement de la découverte), de l’idée, du « génie » du savant, des académies des prix, des journalistes, de la vulgarisation, du paradigme. Qui comment pourquoi décide de ce qui est « actuel » dans le champ scientifique ? 5) L’actualité scientifique oblige à s’interroger sur les rapports de la science et de son histoire. Comme on le verra en cette question de l’actualité, il y aurait une grande méprise à confondre l’objet de l’« actualité » scientifique et l’objet que l’histoire des sciences rend « actuel ».

1. UNE ANECDOCTE SUR L’ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE ?

Darwin /Wallace, 18 juin 1858 – rappel.

Courtoisie ? On peut dire, en toute candeur idéaliste, que la science authentique a la vertu propre de substituer aux compétitions d’amour-propre la communion dans la vérité ! Ou quelque réaliste, plus attentif au comportement du savant qu’à l’essence du savoir, pourrait se demander si un tel souci de bien distinguer publication et publicité ne doit pas aussi quelque chose à la géographie et à l’histoire, au fait que, dans le cas qui nous occupe, les intéressés étaient Anglais l’un et l’autre, et que les Prix Nobel n’avaient pas encore été fondés. Cette anecdote pose la question des relations entre concept et modèle de l’actualité vive et encore vivante à partir de l’anecdote. Pourquoi Darwin croit retrouver ses propres idées dans le mémoire de Wallace ? alors 1) que les termes de sélection naturelle n’y sont pas 2) que la différence d’approche est considérable 3) que le mémoire de Wallace ne fait aucun état de la sélection sexuelle et que par la suite Wallace deviendra fermement hostile à cet élément du Darwinisme. En fait la sélection naturelle n’est pas une force qui s’ajoute à la lutte pour l’existence ni une cause supplémentaire elle est un concept récapitulatif qui retient, sans le réaliser, le sens d’un procédé humain utilisé au titre de mécanisme analogique dans l’explication du phénomène naturel. Le concept de sélection naturelle contient la référence à un modèle d’explication à un véritable modèle explicatif. C’est la présence d’un même concept d’explication fondamental : le modèle économique malthusien que Darwin reconnaît dans le mémoire de Wallace en lisant Malthus a trouvé l’occasion d’introduire en biologie un modèle économique : le concept de lutte pour l’existence. Il s’agit là d’un cas notoire : la science sociale fournit un modèle à la biologie L’originalité de Darwin est de le savoir : il introduit en biologie deux moyens d’investigation réellement inédit (si l’on entend par actuel ce qui est inédit autrement dit ce qui ne saurait être périmés) et donc toujours inactuels : l’enquête et le modèle. Cette actualité neutralise le « virus du précurseur ». S’il existait des précurseurs, l’histoire des sciences perdrait

(4)

n’y a aucune commune mesure entre une métaphysique de la poussière et l’atome des sciences. Deux parcours sur un chemin ne font pas le même chemin.

2. QU’EST-CE QUI EST ACTUEL ?

Le problème de « l’objet » de l'actualité scientifique.

L’internalisme – tenu par les externalistes pour idéalisme – consiste à affirmer qu’il n’y a pas d’histoire des sciences, si l’on ne se place pas à l’intérieur même de l’œuvre scientifique pour en analyser les démarches par lesquelles elle cherche à satisfaire aux normes spécifiques qui permettent de la définir comme science et non comme technique ou idéologie. Dans cette perspective, l’historien des sciences doit adopter une attitude théorique à l’égard de ce qui est retenu comme fait de théorie, par conséquent utiliser des hypothèses, des paradigmes, au même titre que les savants eux-mêmes. L’externaliste voit l’histoire des sciences comme une explication d’un phénomène de culture par le conditionnement du milieu culturel global, et par conséquent l’assimile à une sociologie naturaliste d’institutions, en négligeant entièrement l’interprétation d’un discours à prétention de vérité.

L’internaliste voit dans les faits de l’histoire des sciences par exemple les faits de découverte simultanée (calcul infinitésimal, conservation de l’énergie) des faits dont on ne peut faire l’histoire sans théorie. Ici par conséquent, le fait d’histoire des sciences est traité comme un fait de science, selon une position épistémologique qui consiste à privilégier la théorie relativement au donné empirique.

Il est manifeste que l’une et l’autre position revient à assimiler l’objet de l’histoire des sciences a l’objet d’une science. Il est pourtant nécessaire de ne pas confondre actualité de l’histoire des sciences et actualité de la science car ce qui fait question dans les deux cas : aligner l’histoire de l’actualité sur l’actualité de la science quand il s’agit de déterminer ce qui fait « actualité » dans la relation de la connaissance à son objet. Ce qui implique la différence entre le point de vue de l’histoire des sciences et celui de l’épistémologie.

3. L’ACTUALITÉ POUR L’HISTOIRE DES SCIENCES

L’historien des sciences constitue un objet à partir de l’état actuel et rencontre des pratiques non scientifiques. Par exemple Quételet quand il veut mesurer la taille ou bien les recherches de Binet n’ont pu se faire que grâce à la généralisation de la circonscription. Dans certains cas les recherches

(5)

scientifiques sont liées à autre chose qu’à leur propre détermination. Elles sont contextualisées. Il existe donc une sélection, une hybridation, une orientation non scientifique dans la détermination de l’objet de certaines recherches.

De plus il existe des groupes de sciences sans cohésion, des non sciences, d’idéologie, de la pratique politique et sociale. Donc les « actualités » (ce qui pourrait les rendre inactuelles inventives ?) des sciences sont des réponses à des questions qu’elles se sont posées dans un langage qu’elles avaient à mettre en forme. L’étude critique de ces questions et de ces réponses, voilà l’objet propre de leur actualité que restitue l’histoire des sciences ce qui suffit à écarter l’objection possible de la conception externaliste.

On peut remarquer que l’histoire des résultats de l’actualité du savoir ne peut coïncider avec un simple enregistrement chronologique alors qu’elle suppose une activité axiologique, une recherche de la vérité des questions. De ce point de vue on peut considérer qu'une science a un destin et pas seulement une chronologie. Le temps civil, celui de la montre et du temps objectivable et mesurable ne coïncide pas avec et la temporalité de l’avènement des vérités scientifiques. Ils sont différents et leur actualité est décalée.

Entre le moment où Mendeleïev fait sa découverte, l’heure à laquelle il fait l’hypothèse de la périodicité des éléments et le fait qu’elle implique une coupure épistémologique radicale par rapport à l’ancienne chimie, il existe tout le décalage du nouvel esprit scientifique. La vraie découverte n’est pas là où on l’avait pensé. La véritable histoire des sciences implique donc le sens des ruptures. Dans l’histoire des sciences il existe des moments précaires et indécidables que seule une épistémologie plus radicale peut mettre à jour. Il est donc nécessaire de passer d’une histoire alentie et hésitante qui se conte d’être une histoire de l’actualité des résultats à une histoire rapide et péremptoire de l’actualité des concepts ; passage à une épistémologie vigilante et non à une histoire des sciences juste mais nonchalante qui considère non pas l’actualité comme un fait mais comme une idée. Cette manière de faire de l’épistémologie correspond d’avantage à cette affirmation de Jean Cavaillès, grand penseur de l’histoire des Mathématiques que « les Mathématiques sont un devenir ». Une manière d’affirmer que ce qui est actuel dans une théorie Mathématique ou scientifique ce n’est pas ce qui ferait d’une découverte quelque chose de nouveau ou à l’inverse quelque chose de pérenne ou d’éternel mais ce qui la rend en permanence opératoire et surtout actualisable.

(6)

4. LES MODÈLES DE L’ACTUALITÉ

À partir de l’épistémologie véritable il est donc possible de mettre à jour plusieurs modèles de l’actualité scientifique en fonction de leur inactualité conceptuelle.

Le laboratoire : qui met l’esprit humain en expérience et le considère comme un objet observable. C’est le point de vue réducteur du positivisme d’Auguste Comte.

Le microscope et le microscope mental : qui introduit du retard dans l’exposition du savoir scientifique. Point de vue de Pierre Laffitte Dans ce cas on reste dans le laboratoire, dans le dispositif de la mesure et de la vérification : l’histoire des sciences est aux sciences ce qu’un appareil scientifique de détection est à des objets déjà constitués.

Le tribunal, l’école : dans ce modèle on introduit la nécessité de l’instance du jugement pour rendre le langage de l’actualité intelligible. De ce point de vue A. Koyré à le droit d’affirmer que « Copernic… .n’est pas copernicien ». Autrement dit il existe dans la théorie de Copernic quelque chose qui le rend par avance non seulement anticipateur de la Mathesis Universalis qui sera à l’origine des sciences modernes au XVIIe siècle, mais encore une conceptualisation de la notion de système qui le constitue comme un précurseur définitif. L’épistémologie permet donc de différencier les connaissances périmées des connaissances sanctionnées encore actuelles parce qu’agissantes. À l’enseignement déductif du nouveau, au dogmatisme de l’actuel, au savoir clos et achevé, l’école de l’épistémologue oppose l’actualité de celui qui ne cesse de rajeunir au contact de la science en acte, celle de Gaston Bachelard que vous avez sans doute reconnu ici.

5. L’ACTUALITÉ POUR L’ÉPISTÉMOLOGIE

L’actualité est celle des ruptures, ce qui renvoie à la précarité de l’histoire des sciences appelée à se rectifier sans cesse (sans l’épistémologie, il serait donc impossible de distinguer deux sortes d’histoires de l’actualité celle des connaissances périmées et celle des connaissances sanctionnées encore actuelles parce qu’agissantes). L’épistémologue et l’histoire ont en commun ou devraient avoir en commun la culture scientifique d’aujourd’hui mais l’historien des sciences est celui qui procède des origines vers le présent (de sorte que la science d’aujourd’hui est déjà dans le passé) et l’épistémologue celui qui procède de l’actuel vers les commencements (une partie de ce qui se donnait hier pour science se trouve fondée dans le présent).

On rencontre ici la notion clef d’obstacle élaborée contre une conception statique de l’actualité de l’esprit scientifique. La thèse de G. Bachelard de 1927 illustre une conception de l’histoire des sciences. Dans son rapport à la philosophie des sciences à laquelle manque encore le concept par

(7)

l’invention duquel Gaston Bachelard s’est révélé, en histoire des sciences, comme un novateur génial le concept d’obstacle épistémologique. Ce que l’esprit scientifique doit surmonter fait obstacle dans l’esprit même. C’est à la lettre un instinct de conservation de la pensée, une préférence donnée aux réponses plutôt qu’aux questions.

L’existence d’obstacles épistémologiques rend différentes les tâches de l’épistémologue et de l’historien des sciences. L’épistémologue doit retracer l’évolution de la pensée scientifique, et pour cela il doit choisir parmi les documents recueillis par l’historien et il doit les juger. L’historien des sciences doit prendre les idées comme des faits. L’épistémologue doit prendre les faits comme des idées, en les insérant dans un système de pensées. Mais, en contrepartie, l’attention aux obstacles épistémologiques va permettre à l’histoire des sciences d’être authentiquement une histoire de la pensée. Elle gardera l’historien de la fausse objectivité qui consisterait à dresser l’inventaire de tous les textes dans lesquels à une époque donnée, ou à des époques différentes, apparaît le même mot, dans lesquels les projets de recherches semblables paraissent s exprimer dans des termes substituables.

Un même mot n’est pas un même concept. Il faut reconstituer la synthèse dans laquelle le concept se trouve inséré, c’est-à-dire à la fois le contexte conceptuel et l’intention directrice des expériences ou observations. Alors l’histoire est bien l’histoire de la science, l’histoire d’une évolution valorisée par ses exigences bien mieux que par ses résultats bruts. « L’histoire, dans son principe, est en effet hostile à tout jugement normatif. Et cependant, il faut bien se placer à un point de vue normatif, si l’on veut juger de l’efficacité d’une pensée ». Un Chimiste prélavoisien comme Macquer (1718, 1784) et un chimiste contemporain n’ont pas le même esprit. Sinon fixité des démarches et des procédés scientifiques.

En même temps qu’elle ne fonde jamais pour toujours la science d’aujourd’hui détruit pour toujours : il ne reste plus rien dans la science d’aujourd’hui de l’histoire sensualiste et substantialiste de l’électricité au XVIII siècle par exemple.

6. LA RÉCURRENCE HISTORIQUE

Ce qu’introduisent les notions de dialectique, d’obstacles et de nouvel esprit scientifique ce sont les concepts de :

1) Ruptures : il est absurde de rapprocher alchimie et physique nucléaire. Les mécaniques contemporaines (quanta etc.) sont définitivement des « sciences sans aïeux » (G Bachelard).

(8)

pensée moderne ; il en constitue le passé actuel. L’actualité d’une science actuellement active contre le relativisme historique en science qui admet l’équivalence des hypothèses comme le croyait Pierre Duhem.

Mais comment peut-on opposer fait et points de vue, progrès et découvertes actuelles ? Ex : La théorie du phlogistique est périmée celle du calorique (Black) sanctionnée puisque la notion de chaleur spécifique est une notion pour toujours scientifique. Voilà défendue une actualité périmée, récurrente, jugée, valorisée. L’actualité devient alors la plus irréversible des actualités : « L’histoire des sciences est l’histoire des défaites de l’irrationalisme ». Il s’agit alors d’une actualité qui n’est plus liée à une histoire empirique. Ce qui présuppose la prise en considération de la valeur et la valorisation du concept dans l’événement scientifique de ce qu’il vaut. Ici la polarisation de l’actualité s’effectue par les valeurs rationnelles. Pourtant le récit de valorisation se retrouve partout.

G. Bachelard a bien le sentiment qu’il risque ici de heurter la conscience de quelques historiens des sciences plus attentifs peut-être à la déontologie usuelle de l’historien (ne pas juger !) qu’à la spécificité de l’objet auquel ils s’appliquent. C’est pourquoi il insiste sur le fait que « l’histoire des sciences ne saurait être une histoire empirique » et que des valeurs rationnelles doivent ordonner l’histoire de la science puisqu’elles polarisent l’activité scientifique elle-même.

Ainsi, qui se proposerait de composer une histoire récurrente complète de la science optique devrait laisser « la physique de » Descartes dans sa solitude historique, tandis qu’elle ne devrait considérer que la construction du rayon réfracté par Huygens. À partir de l’hypothèse de l’ondulation « est un acquis définitif » pour la science ». Quant à Newton, l’explication du phénomène des anneaux par la théorie des accès suffit à montrer que son optique « est en somme corpusculaire dans son image simple » mais « pré ondulatoire dans sa théorie savante. Même lorsque Newton accorde sa préférence à la théorie corpusculaire, ses doctrines de la lumière sont d’une réelle actualité scientifique. Peu importe alors qu’Euler ait cru pouvoir réfuter Newton, s’il ne l’a fait que sur la base d’analogies phénoménologiques entre la lumière et le son. De la même manière si Fresnel a institué le premier l’optique physique sur une base indestructible, c’est dans la mesure où son calcul suscite des applications, des constructions de phénomènes sans précédents ni exemples dans l’expérience commune sur les interférences. « Nous sommes ici devant un passé scientifique vivant, toujours actuel... Les travaux de Fresnel sont, à cet égard, des modèles de science active » (G. Bachelard)

(9)

CONCLUSION

L’actualité est différente de l’actuel, du nouveau, de l’empirisme des surgissements ou des apparitions. L’actuel ne se pense qu’en abandonnant le niveau des accumulations et des constatations. L’Actualité est à penser comme l’éminence d’une science en acte qui sera toujours renouvelée. De ce point de vue l’actualité est liée à ce qui rend une science active ce qui renvoie à l’actualité non pas des « découvertes » (des faits) mais de ce qui renvoie à un monde de cohérence et de reconstructions (des idées).

Pour tracer la frontière entre science et non-science, il est nécessaire d’inventer des relations imprévues, des remises en forme du langage. L’authenticité conceptuelle doit être opposée à la pseudo actualité décidée et assignée par l’idéologie scientifique. Ce que la science trouve n’est pas ce que l’idéologie donnait à chercher. Les sciences constituent ailleurs et autrement une « actualité » toute autre que l’actualité qui préoccupe leur idéologie.

L’épistémologie véritablement opérante se doit de prendre en considération trois instances : l’objectivité rationnelle, l’objectivité technique, l’objectivité sociale. Sans cette prise en compte des trois constituants de l’objectivité on ne peut rencontre la véritable actualité. L’actualité scientifique est la synthèse de ces trois dimensions de l’activité scientifique.

BIBLIOGRAPHIE

BACHELARD G. (1938). La formation de l’esprit scientifique. Paris : Vrin.

BACHELARD G. (1951). L’activité rationaliste de la physique contemporaine. Paris : PUF. CANGUILHEM G. (1968). Études d’histoire et de philosophie des sciences. Paris : Vrin. DAGOGNET F. (1965). G BACHELARD, philosophes. Paris : PUF.

DEBRU C. (2004). G CANGUILHEM, science et non-science, Paris, ENS, rue d’Ulm. PARROCHIA D. (1991). Mathématiques et existence, Champs Vallon.

Références

Documents relatifs

Dans sa trousse, il dispose d’un crayon de papier, d’une gomme, d’un compas en acier, d’un surligneur en plastique et il a dans son cartable son goûter emballé dans une

LIEU DE RENCONTRE/ LIEU DE LIEU DE RENCONTRE/ LIEU DE PRÉDILECTION PRÉDILECTION DUR / DIFFICILE DUR / DIFFICILE SÉVÈRE / RUDE SÉVÈRE / RUDE DANGER / RISQUE DANGER / RISQUE

Afin de pouvoir financer le buffet déjeuner nous vous demandons de bien vouloir adresser 15 euros par chèque à l’ordre de l’ABASS avant le 4 novembre 2015 à cette

Afin que les modèles et les numéros de série concernés des lames GVL et AVL GlideScope soient conformes au présent avis de sécurité, veuillez remplir les étapes 1 à 5 du

AR MENIL, 1 ère Ambulance de réanimation BSPP sonnée à 11h30, au.. départ

More precisely, they sought to analyze the correlation between the saving rate and the investment rate and therefore determinate if these economies evolved closing (financing

Ces entreprises éprouvent des difficultés pour accéder au marché du crédit ; les contraintes de ces entreprises sont liées au taux d’intérêt pratiqué par les banques,

L'é iPctro-acoustique doit être traitée en couvrant la gamme des produits qui vont du serni-professionnel au matériel professionnel. Le domaine vidéo peut être