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D’après les femmes, quelle est la place du médecin généraliste dans le dépistage et la prise en charge des troubles de la sexualité du post partum ? Étude qualitative réalisée en Rhône-Alpes entre mars et septembre 2019

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: dumas-02409440

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-02409440

Submitted on 13 Dec 2019

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D’après les femmes, quelle est la place du médecin

généraliste dans le dépistage et la prise en charge des

troubles de la sexualité du post partum ? Étude

qualitative réalisée en Rhône-Alpes entre mars et

septembre 2019

Lucile Juttet, Julie Saint-Supéry

To cite this version:

Lucile Juttet, Julie Saint-Supéry. D’après les femmes, quelle est la place du médecin généraliste dans le dépistage et la prise en charge des troubles de la sexualité du post partum ? Étude qualitative réalisée en Rhône-Alpes entre mars et septembre 2019. Médecine humaine et pathologie. 2019. �dumas-02409440�

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UNIVERSITÉ GRENOBLE ALPES

UFR DE MÉDECINE DE GRENOBLE

Année : 2019

D’APRES LES FEMMES, QUELLE EST LA PLACE DU MEDECIN GENERALISTE DANS LE DEPISTAGE ET LA PRISE EN CHARGE DES TROUBLES DE LA SEXUALITE DU

POST PARTUM ?

ETUDE QUALITATIVE REALISEE EN RHONES-ALPES ENTRE MARS ET SEPTEMBRE 2019

THÈSE

PRÉSENTÉE POUR L’OBTENTION DU TITRE DE DOCTEUR EN MÉDECINE

DIPLÔME D’ÉTAT

Lucile Juttet Née le : Julie Saint-Supéry

THÈSE SOUTENUE PUBLIQUEMENT À LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE

GRENOBLE

Le : 10 décembre 2019

DEVANT LE JURY COMPOSÉ DE

Président du jury :

M. RIETHMULLER Didier

Membres :

M. BOUGEROL Thierry

M. GABOREAU Yoann

Mme MORTAS Delphine, directrice de thèse

[Données à caractère personnel] [Données à caractère personnel]

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Résumé

:

Contexte : La sexualité est bouleversée dans le post-partum. Elle reste importante pour le bien-être de la femme et du couple. Les femmes ont peu d’informations sur celle-ci. L’objectif de l’étude était d’apprécier si d’après les femmes, le médecin généraliste pourrait être un interlocuteur pour échanger sur les troubles de la sexualité du post-partum en explorant leur vécu et ressentis.

Matériels et méthodes : Étude qualitative en entretien semi dirigé auprès de 12 femmes recrutées via des médecins généralistes et une gynécologue dans la région Rhône-Alpes entre mars et septembre 2019. Les critères d’inclusion : être une femme majeure, en couple, ayant déjà accouché d’un ou plusieurs enfants entre les 2 et 6 derniers mois. Les patientes inclues à l’étude ont participé à des entretiens anonymes, individuels et enregistrés. L’échantillonnage se fait en variable maximale jusqu’à saturation des données.

Résultats : D’après les femmes, le médecin généraliste peut être un interlocuteur adapté pour échanger sur la sexualité du post-partum par sa prise en charge globale. Le suivi régulier et le secret médical instaurent une relation de confiance. Le dépistage précoce limite l’apparition des troubles. Initier la discussion sur ce thème serait bien accueilli par les patientes et permettrait de les rassurer et les informer sur celui-ci. Cet échange ne demande pas de formation particulière en sexologie car des explications simples sont attendues par les femmes.

Conclusion : Les médecins généralistes peuvent avoir un rôle d’amélioration de la santé sexuelle en dépistant et prenant en charge ses troubles dans le post-partum.

Mots clés : Sexualité, post-partum, médecin généraliste

Abstract :

Context : Once a woman gives birth, the sexuality of a couple often undergoes a series of changes. If it appears paramount for the wellness of a couple to remain sexually active and women generally express a lack of information regarding postpartum sexuality. The purpose of this study is to explore, through women’s perspectives, if generalist practitioners are the right interlocutors to tackle an issue often regarded as highly debilitating to women.

Methodology : A qualitive study using semi-structured interviews with twelve women recruited by generalist practitioners and one gynecologist in the Rhone-Alpes region from March to September 2019. Inclusion criteria: women over eighteen, in a relationship, who have given birth once or more, 2 to 6 months ago. Recruited patients were asked to take part in the study through anonymous, individual and registered interviews. The sampling was made in maximal variation and interviews were conducted until the data was fully captured.

Results : According to the interviewed women, the generalist practitioner is a well-suited interlocutor to help tackle postpartum sexuality because of their global approach to providing care. Regular follow-ups and medical secrecy create a climate of trust. Early screening of sexual disabilities allows for preemptive measures to be taken. Initiating the discussion about this subject was appreciated by the patients who felt more reassured and informed. This dialogue does not require practitioners to undergo any specific training in the field of sexology as long as they deliver clear and useful information to women.

Conclusion : It appears that generalist practitioners should take part in improving the sexual health of a couple by detecting postpartum sexual disabilities and offering well-suited advice. Keywords : Sexuality, postpartum, generalist practitioner

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Remerciements communs

A Monsieur le Professeur Didier RIETHMULLER Vous nous faites l'honneur de présider ce jury.

Acceptez pour cela nos plus sincères remerciements.

A Monsieur le Professeur Thierry BOUGEROL et Monsieur le Maître de Conférence Universitaire Yoann GABOREAU

Merci d'avoir accepté de faire partie de notre jury et de juger ce travail. A Madame le Docteur Delphine MORTAS, notre directrice de thèse Merci de nous avoir accompagné dans ce travail.

Merci de vos conseils, de votre réactivité et de votre disponibilité lors des relectures. Un immense merci aux femmes qui ont accepté de nous confier une partie leur intimité. A nos relecteurs, Sophie, Coline, Thomas, Manou, Laurence et Alex, merci pour votre relecture avisée et vos suggestions pertinentes

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Remerciement de Lucile

Merci à Marie et Pierre pour votre amour et votre soutien. Merci de nous avoir aidé, Coline, Tom et moi, à devenir ce que nous sommes.

Merci Coco et Georges, sans vous la vie aurait été beaucoup moins belle.

Merci à la famille Juttet, Lamy, James et puis les pièces rapportées et les nouvelles arrivées !

Et puis merci à tous mes ami(e)s qui rendent ma vie si pleine de joie, de folie, d’amour et de découvertes.

Chloé, Lucile, Manon et Alex. Mes amies de toujours et pour toujours.

Et puis bien sûr : Alexis, Maixent, Guillaume, Elie, Thomas, Jim, Brian, Roch, Lucas, Marie, Jerem’, Julien et puis tous les autres de la primaire, collège, lycée … Merci de m’avoir fait découvrir la vie. Tellement de souvenirs et ça continue !!!

Juliette, ma presque jumelle ;) et ses parents. Merci de m’avoir fait rencontrer la Pinnell’s family et nos weekend neige enchantés.

Et les copains de l’externat : Margaux, Ele, Barry, Fanny, Thibault, Marie, Anna, Léo, Linette, Pili, Carine, Paul-Emile, Rémi et puis tout le reste de notre belle bande de joyeux lurons …

Sans qui je n’aurais jamais fait autant la fête. Nos longues études, nous ont permis d’accumuler de belles tranches de bonheur J Les voyages à l’autre bout du monde, les vacances ski et tant d’autres … Et que ça dure !!!

Merci à l’Erasmus qui m’a permis de rencontrer de merveilleux amigos : Manon, Chris et Romain !!!

Et puis les copains de l’internat : Nicolas Urg, Marion, Greg, Benoit, Pauline… Parce que le princi ça forge les amitiés comme jamais J Et puis pas que le princi, la colloc’ aussi : Sarah et Lisa …

Et surtout MERCI à toi, belle Julie car sans toi ce travail n’aurait pas été réalisable. Merci de m’avoir supportée jusqu’au bout.

Merci à tous les médecins généralistes et spécialistes qui m’ont appris le métier de médecin et qui m’ont soutenue, conseillée, rassurée tout au long de ce fastidieux parcours : Mélanie, Pierre x2, Virginie, Anne, Isabelle et Sarah …

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Remerciements de Julie

A Lucile, pour toutes ces heures de travail ensemble et ton soutien au cours cette étape incontournable de nos études. C’était un plaisir de vivre cette aventure avec toi.

A mes parents, merci de m’avoir permis de réaliser ces études qui me tenait temps à cœur. A mes frères Fabien et Thomas et ma sœur Pauline, merci de votre soutien, votre respect et votre amour malgré nos différences.

A Amandine, Héloïse et Mélanie pour votre soutien et votre écoute durant ces années et celles à venir j’en suis sûre. J

A Etienne, Thibaud et Quentin qui m’ont suivi depuis les pionniers. A nos heures perdus à débattre du sens de la vie autour d’une bière ou tout simplement d’un jeu de société. Aux nouvelles rencontres des scouts qui ont permis d’agrandir cette joyeuse bande chaque année : Laurine, Thomas, Jean marc, Clément, Krystel, Léa, Valentin, Paul, Kévin … A Marylise et Perrine, pour nos rendez-vous de papotages réguliers depuis que nous avons arrêté la maitrise scouts à Rives.

Au club des 7, Élise, Marie, Hélène, Anna, Cassou, et Carine, pour votre amitié pendant ces années d’externat, nos voyages, et surtout nos fêtes mémorables.

A Ninon, Florent et Sébastien, toujours prêt depuis la P2 pour une rando ou un petit weekend.

A ma promo de l’externat, pour nos retrouvailles annuelles à 30 à parcourir les dom tom A Céline, ma coloc pendant cet internat, merci pour ton soutien, ta bienveillance et tes conseils au quotidien m’ont fait grandir personnellement et professionnellement.

A tous les copains d’Annecy : Toto, bébé, coco, Damien, Sophie, Florent, Hugo, Lou à nos soirées, nos escape-game, les heures de Tarot et nos retrouvailles à Musilac, tous ces bons moments permettant d’adoucir mon internat.

A la team Chambéry, Benoit, Grégoire, Nico, Hugues et Cécile, pour votre soutien pendant ce semestre des urgences.

A Pauline, à nos soirées filles autour d’une tisane A Céline et Manon, pour votre motivation sans limite

« Les amis sont des compagnons de voyage, qui nous aident à avancer sur le chemin d'une vie plus heureuse. » Pythagore

(12)

Table des matières

Remerciements communs ... 7

Remerciement de Lucile ... 8

Remerciements de Julie ... 9

I. Introduction ... 12

II.

Matériels et méthodes ... 13

1. Équipe de recherche et de réflexion ... 13

2. Conception de l'étude ... 13

3. Inclusion des patientes ... 13

4. Réalisation d’un guide d’entretien ... 13

5. L’entretien ... 13

6. Analyse ... 14

7. Cadre légal ... 14

III. Résultats ... 15

1. Description de la population ... 15

2. La sexualité de la femme dans le post-partum ... 17

Facteurs facilitant ... 17

Facteurs améliorant ... 17

Facteurs limitant ... 17

3. La sexualité dans le post partum suite à l’arrivée du nourrisson ... 19

4. La sexualité du couple dans le post-partum ... 20

Facteurs favorisant ... 20

Facteurs limitant ... 20

Une sexualité vécue différemment ... 21

5. Une place pour les médecins généralistes dans la discussion autour de la sexualité dans le post-partum ainsi que le dépistage et la prise en charge de ses troubles ... 22

6. Freins aux échanges avec le médecin généraliste ... 24

7. Comment aborder la sexualité dans le post-partum avec les patientes ... 26

Contenu de l’information ... 26

Différents moyens de communication ... 26

Différents moments pour aborder le sujet ... 27

IV. Discussion ... 29

1. Forces et faiblesses de l’étude ... 29

Biais de sélection ... 29

Biais d’information ... 30

Biais d’investigation ... 30

(13)

2. Principaux résultats et perspectives... 30

V.

Bibliographie ... 34

VI. ANNEXES ... 36

1. ANNEXE 1 : Lettre informative ... 36

2. ANNEXE 2 : Formulaire de consentement ... 37

3. ANNEXE 3 : Guide d’entretien ... 38

4. ANNEXE 4 : VERBATIM ... 40

Entretien 1... 40

Entretien 2... 58

Entretien 3... 75

Entretien 5... 115

Entretien 6... 127

Entretien 7... 146

Entretien 8... 155

Entretien 9... 168

Entretien 10 ... 176

Entretien 11 ... 191

Entretien 12 ... 215

5. ANNEXE 5 : Livre de codes... 230

VII. RÉSUMÉ : ... 266

(14)

I. Introduction

La santé sexuelle a une place importante pour le bien-être physique et psychologique des individus. L'OMS a reconnu son importance. Elle l’a définie, en 2002, comme faisant « partie intégrante de la santé, du bien-être et de la qualité de vie dans leur ensemble. C’est un état de bien-être physique, émotionnel, mental et social en relation avec la sexualité, et non pas simplement l’absence de maladies, de dysfonctionnements ou d’infirmités. » [1]

La sexualité dans le post partum est bouleversée. En effet, le corps de la femme est modifié entraînant parfois une dépréciation de l’image de soi, aggravée par la fatigue et le baby blues. [2] Certaines femmes ont rapporté également des dyspareunies gênant les rapports sexuels.[3] [4] [5] Des couples ont connu une altération de leur relation dans le post-partum entraînant une dégradation de la qualité de leur sexualité. [6] [7] De plus, l’arrivée du nourrisson, de par sa présence physique et de par l’instauration d’une relation fusionnelle avec la mère, a pu affecter la sexualité au sein du couple. [8]

Elle a pu devenir un sujet de questionnement voir de mal-être pour la femme et, par extension, pour le couple. [9] [10]

En outre, les femmes ont eu du mal à trouver des interlocuteurs adaptés pour échanger sur la sexualité du post-partum. Plusieurs études ont rapporté un manque d’informations des femmes malgré une demande de leur part. [11][12]

La sexualité a été très peu abordée avec les professionnels de santé que ce soit pendant la grossesse ou dans le post-partum.[13] Les sages-femmes ont évoqué le sujet au détour de la grossesse mais l’échange a été surtout centré sur la contraception. [12] [11] Les recommandations officielles émanant de la CGNOF [14] ou bien de la HAS [15] n’ont quasiment pas abordé le sujet. Un seul document provenant de l’INPES a apporté des précisions sur les informations à délivrer et sur le dépistage des troubles de la sexualité du post partum. [16]

Les médecins généralistes pourraient être des interlocuteurs privilégiés du post-partum. [17] [18] En effet, ils ont les capacités de prendre en charge les patientes dans leur globalité en s’attardant à la fois sur leurs problèmes physiques et psychiques dans l’objectif d’améliorer leur bien-être. La communication est une compétence permettant de repérer les besoins explicites et implicites des femmes. Une bonne connaissance du milieu bio-psycho-social dans lequel évolue leurs patientes permet aux médecins généralistes d’adapter leur discours et de proposer des prises en charge adaptées à chacune. De même, ils instaurent une relation de confiance avec leurs patientes grâce à un suivi régulier. [19]

L’objectif principal de notre étude a été d’apprécier si d’après les femmes, le médecin généraliste pourrait être un interlocuteur pour échanger sur les troubles de la sexualité du post-partum.

Nos objectifs secondaires ont été de connaître les limites à la discussion avec le médecin généraliste ainsi que les informations attendues par les femmes.

(15)

II. Matériels et méthodes

1. Équipe de recherche et de réflexion

L’étude a été une recherche qualitative en entretien semi dirigé individuel réalisée par deux internes femmes en médecine générale de vingt-sept ans. Les entretiens ont été réalisés en face à face individuellement pour veiller à l’intimité de l’échange. Les auteures n’ont pas reçu de formation particulière dans la prise en charge des suivis de grossesse ou du post partum hormis celle délivrée par la faculté. Elles n’ont pas connu les patientes avant le début de l'étude. Aucune des auteures n’a ou n'a eu de grossesse lors de la réalisation de celle-ci.

2. Conception de l'étude

La méthode de recherche a été le recueil de récit de vie pour comprendre l’impact de l’arrivée d’un enfant sur la sexualité des patientes et dans quelle mesure le médecin généraliste peut les aider à vivre cet évènement. Pour traiter ce sujet intime, une perspective théorique phénoménologique a été utilisée afin d’analyser de façon globale et réflexive représentations et expériences vécues.

3. Inclusion des patientes

Les patientes ont été sélectionnées par un échantillonnage en variable maximale afin d’avoir des données diversifiées sur les perceptions des patientes. L’échantillon a tenu compte de la diversité en âge, de l’origine ethnique, du nombre d’enfant et du mode d’accouchement. Les patientes choisies ont accouché depuis 2 à 6 mois afin d’éviter un biais de mémorisation et pour qu’elles puissent être susceptibles d’avoir repris des rapports sexuels. Elles ont été informées de l'objectif de l'étude et de la teneur de l’entretien via une lettre informative (Annexe 1). Leur consentement écrit a été récupéré par les auteures elles-mêmes. (Annexe 2)

Elles ont été incluses de mars à septembre 2019 sur la région Rhône-Alpes. L’inclusion a été soit indirecte par des médecins généralistes ayant suivi ou non la grossesse, un médecin du planning familial ou soit directe par les auteures. Les critères d’inclusion ont été d’être une femme, en couple, ayant déjà accouché d’un ou plusieurs enfants entre les 2 et 6 derniers mois. Les critères d’exclusion ont été d’être une femme ne parlant pas français, mineure ou avec une pathologie psychiatrique déséquilibrée.

4. Réalisation d’un guide d’entretien

Le guide d’entretien a été inspiré des données bibliographiques. (Annexe 3) Les six questions ont été ouvertes pour laisser le plus de liberté de réponse aux patientes. La compréhension et la pertinence des questions ont été testées au préalable par quatre femmes de nos entourages. Le guide d’entretien a été réévalué par les deux auteures au fur et à mesure de la réalisation des entretiens.

5. L’entretien

Les données ont été recueillies dans un lieu préalablement défini avec la patiente (cabinet, au domicile de la patiente, au domicile des enquêtrices), seule ou avec son nourrisson pour permettre d'instaurer un climat de confiance et d’empathie.

Au début de l’entretien, le but de l’étude a été rappelé oralement ainsi que l’importance du respect de l’anonymat pour mettre à l’aise les patientes avant d’aborder ce sujet intime.

(16)

L'enquêtrice a utilisé un enregistrement audio (dictaphone audio iPhone ©) pour recueillir les réponses et la communication non verbale a été consignée sur un cahier de terrain.

La retranscription écrite a été faite sur un fichier WORD © par l'auteure ayant mené l'entretien. Pour plus de clarté, les entretiens ont été retranscrits mot pour mot. La communication non verbale a été ajoutée entre parenthèse et les mots sur lesquels la patiente a insisté ont été écrits en majuscule. Toutes les informations permettant d’identifier la patiente ont été effacées.

6. Analyse

Le seuil de saturation a été atteint lorsque qu’aucune nouvelle donnée n’est apparue soit après le 10ème entretien. Il a été confirmé par 2 entretiens supplémentaires.

L’analyse a été réalisée en 3 phases. La première a consisté en une analyse des

verbatim par chaque auteure pour en tirer un code. Ces codes ont ensuite été mis en commun

par consensus. En cas de litige, l’avis d’un troisième auteur indépendant a été demandé. Les données du codage ont été recueillies dans un fichier EXCEL ©. Puis une analyse thématique a été réalisée par démarche inductive afin de regrouper les codes en thèmes et sous thèmes. La dernière phase a consisté en une analyse transversale des propos afin de répondre à la question de recherche. Ce travail a été retranscrit sous forme de livret de codes (Annexe 5).

Ces fichiers ont été stockés sur 2 clés USB.

Le résultat final a été remis uniquement aux patientes qui en ont fait la demande.

7. Cadre légal

L’étude est hors loi Jardé. Une déclaration à la CNIL a été faite.

Un accord écrit a été recueilli auprès des patientes pour l'enregistrement, la retranscription, l'analyse et l'utilisation de leurs données dans un but scientifique. (Annexe 2)

Les entretiens ont été anonymisés via un numéro. Les informations personnelles ont été stockées dans un fichier WORD © protégé par un mot de passe connu uniquement des deux auteures.

(17)

III. Résultats

1. Description de la population

Nous avons inclus 12 patientes dans l’étude entre mars et septembre 2019. Les participantes avaient entre 23 et 41 ans.

Toutes, sauf une, avaient une sexualité satisfaisante avant la grossesse.

Au cours de la grossesse, la sexualité a été améliorée pour 2 patientes et inchangée pour 2 autres. Elle est limitée pour les autres femmes par les mastodynies (1 patiente), l’asthénie (1 patiente), une sciatique hyperalgique (1 patiente), des contractions pendant les rapports (1 patiente), des modifications des sensations pelviennes (3 patientes), la taille du ventre (3 patientes) ou la présence du fœtus inhibant la libido du conjoint (4 patientes). Une patiente n’a pas eu de rapport pendant toute la durée de la grossesse. La reprise de la sexualité dans le post partum varie entre 2 semaines (1 patiente), 1 mois (2 patientes), 2 mois (6 patientes) et 3 mois (2 patientes). Une patiente interrogée n’avait pas repris les rapports sexuels à 3 mois.

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Tableau 1 : Description de la population

Numéro d’entretien E1 E2 E3 E4 E5 E6

Age 28-33 ans 18-27 ans 34-39 ans 18-27 ans 18-27 ans 34-39 ans

Origine ethnique Caucasienne Caucasienne Asiatique Caucasienne Américaine Caucasienne

Nombre d'enfants 2 1 5 1 1 5

Age du nourrisson lors de l’entretien

2 mois 3,5 mois 2 mois 5,5 mois 4,5 mois 5,5 mois

Suivi de grossesse Gynécologue Gynécologue Gynécologue Sage-femme Médecin

généraliste Gynécologue

Consultation médicale dans le post partum

Un rendez-vous chez le gynécologue

Pas de suivi Un

rendez-vous chez le gynécologue

Pas de suivi Pas de suivi Un rendez-vous

chez le gynécologue Suivi du nourrisson par

médecin généraliste oui oui oui oui non oui

Rééducation du

périnée Par sage-femme Par sage-femme Non fait Non fait Non fait Non fait

Allaitement Maternelle Maternelle Maternelle Maternelle Maternelle Artificielle

Déroulement de la

grossesse Normal Normal Sciatique hyperalgique Appendicite Normal Malformation fœtal non vitale

Accouchement Voie basse Voie basse Voie basse Voie basse Voie basse Voie basse

Complications obstétricales Nourrisson en siège Hémorragie de la délivrance Révision utérine Épisiotomie Révision utérine Macrosomie Révision utérine Déchirure vulvaire circulaire du cordon Présence du conjoint à l’accouchement

Oui Oui Oui Oui Oui Oui

Tableau 1 Suite

Numéro d’entretien E7 E8 E9 E10 E11 E12

Age > 40 ans 18-27 ans 34-39 ans 28-33 ans 18-27 ans 28-33 ans

Origine ethnique Africaine Caucasienne Caucasienne Caucasienne Caucasienne Caucasienne

Nombre d'enfants 4 2 3 1 1 2

Age du nourrisson lors de l’entretien

5 mois 5 mois 2,5 mois 5,5 mois 3 mois 5,5 mois

Suivi de grossesse Gynécologue Gynécologue Gynécologue Gynécologue Gynécologue Sage-femme

Consultation médicale dans le post partum

Pas de suivi Pas de suivi Un

rendez-vous chez le gynécologue Consultation chez un médecin généraliste Un rendez-vous chez le gynécologue Pas de suivi

Suivi du nourrisson par médecin généraliste

oui oui oui oui oui oui

Rééducation du

périnée Non fait Non fait Par sage-femme Non fait Non fait Non fait

Allaitement Maternelle Maternelle Maternelle Maternelle Maternelle Maternelle

Déroulement de la

grossesse Normal Normal Normal Menace d’accouchem

ent prématurée et pré éclampsie

Normal Normal

Accouchement Voie basse Voie basse Césarienne Extraction

instrumental e

Voie basse Césarienne

Complications obstétricales

Aucune Aucune Aucune Épisiotomie Déchirure

Révision utérine

Aucune

Présence du conjoint à

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2.

La sexualité de la femme dans le post-partum

Facteurs facilitant

La sexualité est facilitée par l’absence de complication de l’accouchement « Aucune

douleur au niveau du périnée, pas de points, pas de choses comme ça, c’est plus facile. »

E9L224-225 ; ou de modification importante du corps « je n’ai eu aucun changement

physique, j’ai eu aucune euh vergetures. J’ai, j’ai eu de la chance » E5L236-238 y compris au

niveau du périnée « ça c’est très vite remis (…) Je saurais vraiment pas dire le avant/après. » E4L363-364.

Elle est favorisée par le rétablissement du corps : « le retour des règles aussi me

permettait de redevenir une femme et pas que euh une maman. » E4L745-746 ; « J’ai arrêté d’allaiter (…) j’avais l’impression que mon corps est plus qu'au service de mon bébé, il revenait un peu à moi. (…) on a repris les rapports à partir plus de ce moment-là. »

E4L732-736 ; et le rétablissement du périnée « j’aime bien prendre mon temps que ça soit tout remis correctement » E6L461-462.

La reprise de la contraception participe à la reprise des rapports « on a pas refait tout

de suite tout de suite. Le temps que je reprenne la pilule » E6L460-461

Une étape importante est l’acceptation de la modification de son corps : « puis faut

se réapproprier ce corps aussi qui est... c’est fou quoi. » E12L407-408. Elle se fait par une

perte de poids « MAINTENANT ça va mieux (…) le fait d’avoir perdu mes kilos que j’avais

pris en trop ça aide aussi je pense psychologiquement. » E2L565-567 ; en se rassurant sur

le fait que les changements corporels étaient nécessaires pour le bien de son nourrisson « Et puis je me fais une raison en me disant que de toutes façons je suis tellement

contente d’avoir réussi à l’allaiter que bah s’il faut y passer par là c’est pour le bien-être de mon fils » E2 L563-565 ou en se comparant aux autres femmes « d’autres femmes aimeraient bien ma place (…) je sais qu’une semaine après c’est tout fini c’est tout rentrer dans l’ordre » E6L146-150.

De plus, la possibilité de prendre du temps pour soi est importante pour se sentir de nouveau désirable « Après être aussi plus... féminine parce que quand on devient maman…

ben on s’oublie. On s’oublie beaucoup. Et la bah je recommence un peu à prendre soin de moi, à me maquiller. Parfois m’habiller de temps en temps (rires) bien m'habiller, sentir bon. (Rires) mettre du parfum » E8L341-344

Facteurs améliorant

La sexualité dans le post partum peut même être améliorée du fait d’orgasmes obtenus plus facilement « C’est vraiment plus intense et puis ça vient beaucoup plus

rapidement fin (…) J’ai tout le temps l’impression d’être bien, » E5L320-322 et par une

disparition des complexes du corps « Maintenant je suis décomplexée, j’ai eu 2 enfants. Il

m’a vue dans des circonstances (rires) plus ou moins particulières avec ces accouchements et tout ce bazar. J’ai lâché quoi » E12L460-462

Facteurs limitant

En revanche, cette sexualité peut être limitée par de nombreux facteurs comme une absence de libido « S’il vient pas vers moi (…) moi il peut passer 2 mois comme ça… non je

ressens rien. (Rires) J’ai.. J’ai même pas envie. » E11L481-485 ; voire même un dégoût « Mais vraiment aucun désir, j’avais rien du tout. Que je trouvais ça sale. » E11L533. Cela peut

être amplifié par l’existence de troubles de la sexualité antérieure « moi j’ai des difficultés

par rapport à la pénétration les rapports sont douloureux, parce qu’apparemment j’aurai un vagin trop serré » E12L419-420.

(20)

La contraception peut avoir un impact négatif sur la reprise des rapports : « Mais c’est

vrai que le préservatif ça. Ça passait pas pour moi (rires). » E10L500

Les femmes expliquent aussi l’altération de la sexualité dans le post-partum par le manque de temps pour prendre soin de soi « j’avais pas vraiment le temps de ma féminité.

» E12L349.

L'impact de la grossesse et de l'accouchement sur le corps a un rôle majeur sur la baisse de la libido de la femme « je m’étais dit “je vais bien attendre 3 mois voir plus…”

parce que je voulais vraiment pas du tout qu’on me touche (rires) ». E10L573-574. Beaucoup

de femmes rapportent une asthénie limitant la reprise des rapports sexuels « Je suis

tellement fatiguée que je ne pense même pas à ça. » E7L367. Les lochies provoquent une

gêne « porter une serviette hygiénique euh tout le temps ne porter des culottes du coup ne

pas porter de jolis sous-vêtements. Ça pèse aussi parce que du coup bah on se sent moins belle à regarder que … qu'on se sent moins désirée. (…) c’est quand même un inconfort. On a l'impression de tout le temps sentir mauvais … en bas. » E8L327-332, ainsi que les

mycoses « pour l’instant non. Parce qu’en plus j’ai un problème de (…) mycose » E3 L655-656. Plusieurs patientes ont des douleurs au niveau du périnée et des dyspareunies «

C’était pas super agréable, je pense par rapport à mon épisio et tout ça même avec le lubrifiant

» E10L489-490 ou « ça dépend des positions. Parce que s’il va plus en arrière et ben je sens.

C’est un peu plus sensible peut être. Mais pas sensible en bien. (…) C’est comme si on touchait une cicatrice à vif quoi » E11L650-655. Les modifications du périnée altèrent les

sensations lors des rapports sexuels « J’ai du mal parce que … quand on accouche… on

a l’impression en fait qu'à l'intérieur ben tout est chamboulé. » E3L641-642.

Il existe des modifications corporelles dans le post-partum comme la prise de poids « j’ai encore des kilos à perdre mais même si je reviens à mon poids de avant

grossesse, j’aurai pas le même corps. Et je sens que j’ai plus pareil au même endroit quoi. »

E4L778-781, la présence de vergetures marquées et diffuses « C’était dur de de … de se

voir… de voir son ventre euh… craquer… de voir ses seins craquer parce que fin j’ai eu des vergetures depuis l’adolescence mais elles étaient pas autant marquées. Là maintenant elles sont violettes. Elles sont ÉPAISSES. » E11L117-120 et même parfois une alopécie « j’ai des pertes de cheveux. Je me dis mais mince euh je vais devenir chauve c’est pas possible (rires) » E3L407-408

Toutes ces modifications entraînent une détérioration de l’image de soi « Bah

grosse et moche (rires). Nan bah c’est pas joli joli… Hein j’ai le ventre flasque, j’ai encore des kilos de grossesse à perdre, j’ai euh encore j’avais eu pris un peu de la cellulite, et du …j’ai fait de la rétention d’eau. (…) je peux pas dire que je me trouve ravissante. » E1L621-624.

La grossesse et l’accouchement ont un impact négatif au niveau émotionnel ce qui limite la reprise des rapports comme le babyblues « j’ai cru que j’allais faire une

dépression, carrément. Quand ils partaient, je pleurais, je pleurais… Je pouvais plus m’arrêter. » E6L376-377 et une souffrance psychique du fait des modifications corporelles « ça m’a trop changé mon corps … et du coup j’ai perdu un peu confiance en moi » E11L544-545, « Déjà mon corps (…) c’est INCONCEVABLE de le faire à la lumière. » E11L476-478, « quand je me regardais dans la glace donc euh … c'était dur d’accepter. » E2 L547.

Beaucoup de femmes rapportent une appréhension à la reprise des rapports sexuels : des dyspareunies « au début on va doucement parce que je sais pas comment… comment

je vais avoir mal, si ça va être désagréable. » E5L301-302, de retomber enceinte « je lui ai pas dit que j’avais mal au ventre et que directement ça m’a fait penser à être enceinte »

E8L465-466, de la diminution de la libido de son conjoint « après l’accouchement (…)

j’avais peur qu’il ne veuille plus de moi. » E5-L288-289 ou bien des modifications des

sensations corporelles du conjoint lors d’un rapport sexuel « “à l’intérieur, tu sens

beaucoup de changement ?” parce que bah ça m’angoisse un peu et même pour lui pour son ressenti » E1L615-616

(21)

3.

La sexualité dans le post partum suite à l’arrivée du

nourrisson

L’arrivée d’un nourrisson peut favoriser la sexualité du couple dû au bonheur de l'arrivée de ce dernier « on était dans l’euphorie d’avoir un bébé, dans notre petite bulle du

début etc. du coup on avait dû refaire l’amour bah à 2-3 semaines » E1L458-459.

Elle est facilitée quand la femme arrive à se détacher de celui-ci « j’arrive à séparer

les choses, la grossesse… euh mon fils et puis la sexualité, j’arrive à pas tout mélanger fin voilà donc pour moi (…) reprendre une sexualité après c’était évident en fait. » E5L368-351

Cependant, l’arrivée du nourrisson limite la sexualité essentiellement en diminuant notamment le temps disponible pour se retrouver en couple « Du coup on a pas

passé encore de moment encore QUE lui et moi. » E11L744, du fait de l'augmentation des

tâches du quotidien « C’est contraignant parce que toutes les 3 heures il y a des trucs à

faire, les nuits sont plus compliquées et que le soir faut l’avoir dans les bras » E1L391-392, « on a une charge mentale qui est quand même bien intense (rires) donc euh je ne suis pas toute la journée à me dire “ah tiens il faut qu’on fasse l’amour” » E1L522-527 et surtout si la

mère a des difficultés à faire garder son nourrisson « elle était toute petite moi je me

voyais pas du tout euh… la faire garder. » E10L319-320.

De plus, la mère est souvent centrée sur celui-ci : « j’ai toujours cette partie de moi.

Comme si je sais pas j’étais attachée à lui ou … s’il faisait partie de moi » E2 L617-618 et « C’est juste que je ressens que j’y arrive pas. C’est… C’est … c’est comme un morceau de moi. » E11L716-717.

L’allaitement joue un rôle négatif en diminuant la libido « j’allaitais aussi donc j’avais

pas enfin j’avais pas spécialement envie d’avoir des rapports. Et je sais aussi l’hormone qui est sécrétée avec l’allaitement euh comble, empêche toute libido » E4L694-696 ; les

mastodynies « Là j’ai arrêté d’allaiter. Et je pense que ça joue. (…) j’avais des moins gros

seins. Et j’avais moins mal » E4L718-720 et les montées de lait inattendues « touche pas à mes seins sinon ça va couler (…) ah le bébé pleure, bah je suis toute mouillée »

E12L432-435.

L’arrivée du nourrisson peut changer les conditions de couchage du couple « oui

parce qu’il y a toujours (nom du nourrisson) dans le lit de toute façon donc c’est pas possible. Et que c’est inconcevable de faire ça à côté de son bébé. » E11L769-770 et « pour l’instant (rires) on fait chambre à part (rires) » E3 L722

(22)

4. La sexualité du couple dans le post-partum

Facteurs favorisant

Elle peut être une redécouverte de la sexualité avec son conjoint « On a des

rapports mais on fait attention à l’un et l’autre quoi. Je pense qu’on se réapprend, on réapprend le couple après un bébé. » E12L425-426. Les relations sexuelles sont facilitées par une

reprise en douceur « C’est vrai vu qu’on reprend tout doucement notre rythme habituel » E6L603 et « on réapprend tout doucement tout ça. Ça prend du temps. » E12L422-423. Une reprise rapide des rapports peut éviter l’apparition des troubles « Parce que je pense

que plus on attend et je pense que moins on a envie » E6L532-533

Une relation de qualité avec le conjoint aide à la reprise des rapports. Les femmes la définissent par un amour au sein du couple « l’amour peut être (rires) quand on aime son

conjoint je pense ouais on a besoin aussi. Besoin d’affection » E6L563-564, et surtout une

bonne communication « j’en ai parlé avec lui et puis euh bah ça fait du bien d’en parler parce

qu’il m’a rassuré » E2 645-646, « Le fait d’en parler avec lui, ça m’a beaucoup aidé. J’ai eu de la chance que ça soit quelqu’un qui est assez ouvert. » E11L790-791 et « c’est important de pouvoir discuter un moment. (…) Pas d’aller se coucher direct (…) nous on discute bien c’est vrai qu'il y a pas de tabou » E6L554-561. Un conjoint à l'écoute des sensations de sa

femme permet une reprise sereine « la première fois il a été très … très dé … délicat il faisait

super attention super doucement. Parce que bah il voyait mon appréhension. » E2 L628-629

et ainsi qu’une réassurance du conjoint quant au maintien de son désir « le papa a dit

qu’il avait toujours envie de moi ça m’a rassurée » E2L575-576 et « c'est mon corps de maman qui lui plait (...) je lui ai donné le plus beau cadeau du monde donc forcément ça peut que lui plaire (...) donc ça fait du bien d’entendre ça de son mari (...) Et ça a aidé donc ouais le fait qu’on ait repris des rapports » E11L801-809

Les moments en couple donnent la possibilité de retrouver une sexualité « Donc

c’est sur quand on a plus de temps et qu’on est plus tous les deux, on va plus pouvoir faire l’amour que quand on est très occupé bah faut prendre rendez-vous » E1L534-536 et « quand les enfants sont couchés voilà il reste que nous. Des moments à NOUS. » E6L552-553

Facteurs limitant

La sexualité du post partum est limitée par une altération de la relation au sein du couple « Une intimité et …. Et...une connexion en fait, qu’on avait perdu » E8L241, par les conflits « on s’est un peu engueulé et tout ça après on a pas forcément envie de faire l’amour

» E1L516, l’incompréhension de la part du conjoint « J’aimerai tellement parler, en discuter avec lui mais (…) il comprend même pas ce que je ressens. » E7L275-278 et le manque

d’échanges « J’ai pas envie de me ridiculiser en fait … à lui parler de mes angoisses. Je lui

dis un petit peu mais je ne lui dis pas tout. » E8L464-465

Certaines fois, il existe un décalage de libido dans le couple « des périodes où j’ai

plus envie et des périodes où c’est plus lui qui a envie » E1L608, « que lui il a quand même ce besoin … de couple. Fin je sens ça quoi et euh lui en a plus besoin. » E3 L699-700 et « de temps en temps mais pas tout le temps quoi, comme il le désire lui. » E7L134-135 et un

décalage de rythme dans le quotidien limite la rencontre « puisque là à 21H (rires) je… moi

je roupille et puis lui bah il est tout seul et il vient pas dormir. Il est pas fatigué quoi. Donc forcément il vient pas dormir tout de suite » E11L777-779

Dans certains couples, il n’y a pas d’invitation aux rapports sexuels de la part des conjoints « au début, il avait envie. Mais à force que je l’ai… (…) Repoussé. Bah il venait

même plus vers moi donc du coup, c’était devenu un… un peu un cercle vicieux parce que même après l’accouchement, il osait pas venir. » E11L459-463.

(23)

Une sexualité vécue différemment

La sexualité du couple peut être vécue avec une approche différente à travers des changements dans la teneur des rapports sexuels : plutôt orientés sur un échange de tendresse « c’est plus le plaisir du câlin de se retrouver mais euh pas faire que ce soit… le

top de la période sexuelle de notre vie. » E1L473-474 ou bien sans pénétration « cette césarienne il m’a bien fallu voir 2 mois pour être bien sans avoir de douleurs donc il n’y avait pas de rapport sexuel (…) Après tout ce qui est agrémentation voilà, on avait des rapports sans pénétration. » E12L404-406. Parfois la sexualité est mise de côté au profit d'autres

sources de complicité au sein du couple : « Mais avant il fallait que je le fasse au moins..

TRÈS régulièrement. Maintenant si je le fais pas c’est pas grave. mais on a développé autre chose du coup pour peut-être compenser ça quoi. La confiance (…) Et puis, on a… on PARLE. Avant on parlait pas tant que ça. » E11L828-842

(24)

5. Une place pour les médecins généralistes dans la

discussion autour de la sexualité dans le post-partum ainsi

que le dépistage et la prise en charge de ses troubles

Les femmes souhaiteraient l’aborder avec les professionnels de santé : « ça serait

intéressant de euh… d’être suivi, je sais pas si c’est d’être suivi c’est nécessaire mais … ou d’avoir une occasion d’en parler » E4L861-863

En effet, la sexualité est importante pour le bien-être de la femme : « Je me doute

bien qu’il y a des gens qui, quoi pense pas à la sexualité euh juste après, que c’est pas leur priorité et tout ça, mais euh mais moi c’était une de mes priorités en fait. » E5L408-410 et du

couple : « si déjà bah dans un couple il y a pas de sexualité je pense que c’est pas des

couples qui vont durer sur du long terme. (…) c’est important dans un couple. (...) ça peut briser des couples… c’est dommage » E6L763-769 ; « Parce que ça joue quand même. Pour le moral… pour tout. Parce que c’est important. » E11 L495-496 ; « Je crois que le couple il faut qu’il soit solide hein … parce que sans le sexe il n’y a pas de couple (…) quand on ne fait pas l’amour il ne faut pas rester ensemble. » E12L428-430.

Les femmes dans le post-partum ont besoin d’être rassurées « C’est plus avoir

l’occasion d’en parler et d’être rassurée, ou accompagnée comme il faut » E4L928-929 ; à la

fois sur la reprise de leur sexualité « Et il m’avait dit “ah bah c’est bon signe, ça veut dire

que quand même vous avez repris une activité sexuelle parce qu’il y a beaucoup de couples après un enfant, c’est compliqué ” (…) Ça m’avait rassuré parce que je me rendais compte que par rapport à d’autres couples on avait pas de gros problèmes de ce côté-là »

E1L648-654 et sur l’universalité de l’impact de la grossesse sur le corps : « Qui m'a rassuré et

qu'il y avait des femmes qui acceptaient tout de suite et d'autres pour qui c'était plus compliqué (...) maintenant c'est un autre corps » E2L558-561

De plus, aborder ce sujet peut limiter l’apparition des troubles de la sexualité : « ça

aurait pu devenir un tabou. Alors que là comme la sage-femme m’avait bien posé la question et que tout de suite elle m’avait donné des petits trucs » E1L736-748

Les médecins généralistes ont une place d’autant plus justifiée qu’il existe un manque d’informations sur le post-partum : « les cours de préparation à l’accouchement c’est sûr

que c’est pour l’accouchement mais le « après » de manière général, l’allaitement, la sexualité, le retour, les hormones bah ça on en parle pas. » E4L874-875 ; « Même le après quand on a nos saignements et tout, personne ne nous en parle ou même la montée de lait ou quoi que soit. J’ai vraiment galéré pour trouver des informations pour ça parce que j’avais eu aucun… aucun témoignage, même dans la famille il y avait pas spécialement, ou les personnes que je connaissais, n’ont pas spécialement allaité donc je pouvais pas demander conseils. Donc euh je me suis encore une fois retrouvée livrée à moi-même. » E5L396-401.

Ce manque d’informations s’explique par le peu d’expérience de la patiente : « en

tant que parents quand c’est le premier. (…) on sait pas si c’est normal ou pas normal … »

E4L896-897 ; la discussion avec l’entourage est limité par la pudeur : « c’est important

d’en parler avec des professionnels parce qu’on est plus libéré que avec des amis ou de la famille. » E1L716-717, « On parle pas de sexe avec la famille. » E11L862-863, « je suis un peu très pudique pour ça » E3 L745.

De plus, quand certaines cherchent des informations sur internet, celles-ci sont parfois erronées : « sur internet on trouve de tout et n’importe quoi. Alors vaut mieux pas s’en

(25)

Ainsi le médecin généraliste peut être la personne pour échanger sur la sexualité du post-partum « il y a des gens qui n’ont pas d’amis (…) avec qui ils pourraient parler de ça

quoi … et c’est le rôle du médecin. (…) L’accompagnant pas que le prescripteur. »

E12L574-577.

De plus, il a une relation de confiance avec ses patientes du fait d’un suivi régulier : « c’est souvent elle qui m’auscultait après, du coup j’avais un peu moins de mal à lui parler

de tout ça. » E10L614-615 ; d’autant plus quand il réalise le suivi pendant la grossesse : « pendant la grossesse j’ai été souvent aussi euh la voir. (…) du coup l’après ça a quand même bien aidé. » E10L673-677.

La discussion avec le médecin généraliste est d’autant plus appréciée par les patientes que celui-ci les prend en compte dans leur globalité « c’est un peu le… le prisme, le pilier

central. On doit le voir pour toutes les questions d’ordre général qui ce soit enfants ou personnel … tous les petits bobos du quotidien, psychologique, physique » E1L816-818 ; « La sage-femme c’est quand même très la femme, du coup. Et je trouve que le papa c’est toujours compliqué de trouver sa place (…) Alors que le médecin généraliste il est plus, égal. Il est pas plus avec le papa ou la maman. » E4L036-941 ; « mon conjoint euh qui, il est aussi chez elle (…) elle connaît bien la globalité de l’histoire » E10L680-681.

De plus les femmes reconnaissent au médecin généraliste un rôle de dépistage «

devrait être un allié de manière générale. Et donc du moment que c’est un allié on a envie de lui parler. Je pense qu’il peut déceler. » E12L532-534.

Pour elles, c’est un professionnel compétent pour répondre aux questions sur la sexualité du post-partum « ils peuvent répondre à nos questions sans ...sans gêne...Sans

bah ils s’y connaissent quand même (...) ils ont travaillé là-dedans aussi (rires) (...) ils peuvent beaucoup nous aider (...) si on a des questions. Ils répondront. » E8L534-541 ; « ça fait plus médecin du coup qu’elle sait un petit peu plus même si la sage-femme c’est vraiment son métier. » E10L695-696 ; « ça me dérangerait pas d’en parler avec mon médecin… traitant en tout cas. (…) peut-être qu’elle peut trouver une solution » E11L877-878.

La discussion avec le médecin traitant est d’autant plus facilitée qu’il y une certitude de confidentialité grâce au secret médical « je suis en confiance parce que je sais que c’est le

secret professionnel etc. ça ne va pas me déranger d’en parler. » E1L763-764 ; « Je pense que si on connait bien voilà ou son médecin généraliste ou sa gynécologue, je pense que… Faut en parler. (…) ça reste dans le cabinet (…) Ils vont pas le répéter à tout le monde … »

E6L692-694.

Le médecin généraliste est parfois plus abordable que le gynécologue « il a l’air plus

(26)

6.

Freins aux échanges avec le médecin généraliste

Tout d’abord, les femmes peuvent trouver d’autres sources d’informations sur internet « les avis fin les témoignages sur internet où j’ai pu me référer… » E5L388-389, par les émissions vidéo « parce que quand je regardais des émissions, il y avait des femmes

qui reprenaient leur sexualité un mois après » E5L356-357.

Elles tirent des informations, à la fois, de leur propre expérience « on relativise parce

que comme à priori pour la première c’est revenu, on espère que pour la deuxième ça va repartir, je ne me prends pas trop la tête là-dessus. » E1L498-500 ; et de l’expérience de

leur entourage « j’étais bien entourée, parce que j’ai des copines sages-femmes et ma

maman est sage-femme » E9L296-297.

De plus, les femmes peuvent échanger sur la sexualité avec d’autres professionnels de santé « c’est soit la gynéco soit la sage-femme (…) il m’est jamais arrivé l’idée de me dire

: tiens je vais aller voir mon .. mon médecin (…) pour lui en parler. » E3L750-752 ; comme le

gynécologue « j’irai plus voir par exemple ma gynécologue (…) si j’ai des problèmes que euh

mon médecin généraliste. » E6L642-644 ou la sage-femme « Je suis plus à l’aise à en parler à la sage-femme que à mon médecin traitant. » E2L673.

De plus, certaines caractéristiques propres au médecin traitant peuvent limiter l’échange.

Elles se sentent moins à l’aise à parler de sexualité avec un homme « c’est pas une

femme … Il a pas mon corps. Il a pas (…) le vécu qu’on peut avoir NOUS les femmes »

E3L802-803 ; d’autant plus s’il est plus âgé que la patiente : « et qu’il a 60ans » E1L663. La discussion se trouve limitée si le médecin n’a pas réalisé le suivi de grossesse «

j’ai pas été suivie par mon médecin » E9L257-258 et qu’il est inconnu de la patiente « si on

connait pas … si c’est un nouveau médecin » E8L572-573 ou au contraire si le médecin connaît la patiente depuis longtemps « c’est parfois plus dur de dire à … à quelqu’un qui

vous connait, qui connait votre mari (…) si ça va pas j’aurais préféré voir quelqu’un que je connaissais pas pour le coup. » E9L337-341 ; « j’ai commencé à prendre une contraception j’avais 14 ans (…) Donc je la connais bien. Elle me tutoie et je la tutoie. Vraiment on se connait bien. » E11L525-528.

Certains médecins généralistes ne sont pas disposés à parler de sexualité du fait d’un manque de formation « il est pas … très calé sur le sujet parce qu'il touche à tout. » E2L728.

Certaines femmes notent que la discussion dépend de l’ouverture sur le sujet du médecin généraliste « il est (…) moins sensible à ça j’en sais rien. Peut-être que…ça doit

dépendre des personnes. » E1L667-668 ; « Alors déjà il faut que le médecin soit à l’aise avec le sujet » E12L600-601

Une relation de mauvaise qualité limite l’échange « c’est question de rapports humains » E1L813 ; « ou si le médecin ben ouais il est froid (…) on va pas chez son médecin si on

l’aime pas quoi (rires) (…) il faut se sentir à l’aise déjà avant tout avec son médecin pour pouvoir parler de ça » E8L573-575.

De plus, il y a parfois un manque de temps au cours des consultations « on a pas le

même temps » E1L676-677 et une absence de visite chez le médecin généraliste dans le

post-partum pour certaines femmes : « je vais pas aller la revoir (…) si je la revois dans un

an euh… ça sera trop tard. » E9L281-284.

De manière plus générale, l’abord de la sexualité est limité par la pudeur : « Je me

dis que si j’en parle avec quelqu’un de professionnel il va me dire mais il faut vous faire interner quoi c’est pas possible. C’est pas du tout normal de penser ça (rires) Ouais je pense que c’est la pudeur et puis un peu le ridicule quoi. » E11L1011-1016 ; « les médecins n’abordent pas le sujet (…) c’est un tabou en fait le sexe » E12L547-549.

(27)

Certaines femmes ne se posent pas de question sur la sexualité du post-partum « ça me pose pas non plus vraiment, vraiment de problème donc c’est vrai que j’en ai pas …

eu l’occasion (…) d’en parler » E3L745-747 ; « ça s’est très bien passé donc je me suis pas plus posée de question que ça. » E5L372

Elles ont les capacités de se rassurer seules sur le déroulement de leur sexualité « Après je m’étais dit c’est peut-être normal qu’avec une épisio que du coup ce soit encore

sensible. » E10L532-533

Parfois, la sexualité n’est pas une priorité pour la patiente « ça dans ma to do list je

(28)

7.

Comment aborder la sexualité dans le post-partum avec les

patientes

Contenu de l’information

Elles souhaitent avoir une information plus complète sur le déroulement du post-partum : les lochies « j’aurai voulu qu’on me dise “Nan t’inquiète pas euh, tu vas saigner,

donc il y aura tant de temps de saignement.” » E5L416-417 ; le rétablissement du périnée :

« j’ai aucun risque que par la suite d’avoir des problèmes au niveau … urinaire… au niveau

fécal (...) j’ai besoin aussi qu’on me rassure sur ce point-là. » E3L391-396 ; « peut être parler de… du corps de la femme après l’accouchement (…) je savais pas que … le vagin il revenait comme avant. Ça, bah j’aurai aimé le savoir parce que du coup la première fois que je l’ai refait ben : han c'était le stress. Mais je paniquais je me disais dans ma tête mais c’est lâche. Autant il ne va plus rien ressentir, se promener (rires) » E11L952-958 ; le retour de couches

« Et même le retour de couche, je savais pas ce que c’était. » E11L973-974 ; la modification des cycles « Moi là j’ai des cycles de 45 jours. (…) Sauf que ça je le savais pas parce que

moi j’avais mes règles tous les 30 du mois. » E11L995-998 ; le babyblues : « c’est assez surprenant et on sent que les hormones elles soutiennent pas du tout (…) Donc ça on en parle un peu mais pas tant que ça. » E4L408-412 ; l’allaitement : « Dès le début il a très bien tété. Oh mais ça faisait un mal de chien quoi (rire) (…) et nan ça on est pas préparé quoi, (…) euh ça c’était dur. » E4L418-421

Elles apprécient d’être informées sur la sexualité du post-partum « est ce que j’aurai

ENVIE de reprendre ma sexualité ? Ou pas ? » E5L417-418. Elles seraient rassurées de

savoir qu’il faut du temps pour retrouver une sexualité satisfaisante « on m’aurait dit :

“t’inquiète pas après ça va revenir. Il faut prendre le temps et tout.” (…) j’aurai été moins stressée quoi. » E11L937 ; qu’il y a aura probablement de l’inconfort voir même des

douleurs lors des premiers rapports : « Est-ce que j’aurai de l’inconfort ou non? » E5L417 ; que la libido peut être diminué au cours de l’allaitement : « De se dire ça … peut être

normal de ne pas y penser parce qu’il y a l’allaitement. » E4L924-926.

Certaines évoquent même l’intérêt de conseils pratiques « Si j’avais envie mais que

je ne pouvais pas physiquement (...) comment je pouvais aborder ça différemment avec mon compagnon » E5L419-421 ; comme le massage des points douloureux vaginaux « Elle m’avait dit de masser un peu avec des huiles. » E1L592-594 ; l’utilisation de lubrifiants

«“pour ne pas vous stressez mettez des lubrifiants ça vous aidera”. » E1L596-597

Elles cherchent aussi à recevoir des informations sur la contraception : « c’est déjà

bien qu’elle refasse le point quand même sur la contraception. » E10L658-659

Différents moyens de communication

Les femmes proposent d’aborder la sexualité en consultation soit seule « Peut-être

plus un échange moi j’aurai dit. Puis peut-être le médecin enrichi, rebondi sur l’échange. »

E4L927-928 soit en couple « pour le couple ou la maman ou le papa. Mais je trouve ça serait

important et sympa d’avoir un moment d’échange avec un médecin. Et le couple pour avoir l’occasion de poser des questions, ou ouais d’être questionné sur certains sujets ou bah on en parle pas parce qu’on ne sait pas si c’est normal ou pas. On s’inquiète pas parce qu’on pense au bébé (rires). Donc on pense pas à nous. Mais euh oui ça pourrait être pas mal ça d’être questionné là-dessus. D’être accompagné. » E4L909-915 ; d’autant plus que le

conjoint peut aussi avoir des questionnements sur la sexualité « Lui il s’est posé une

question c’est “est ce que je vais pouvoir ressentir la...la chose en fait” (…) parce que après l’accouchement ben c’est pas tout refermé et il y a beaucoup moins de sensation donc est ce que lui va avoir la sensation est ce que … est ce que moi je vais avoir mal ? Est-ce que ça va me faire quelque chose ? » E8L482-491. Les femmes trouvent parfois que les hommes

(29)

sont peu informés sur les sensations et les ressentis des femmes pouvant impacter leur relation « surtout expliquer aux hommes, parce que des fois ils comprennent pas

spécialement pourquoi on est comme ça, pourquoi on a mal (…) ils ont pas notre corps. Ils peuvent pas comprendre (petit rire). Donc aussi les informer, eux les hommes. (…) si on pouvait faire en sorte qu’ils viennent, qu’on leur explique aussi, je pense que ça serait mieux.

» E5L434-442

Elles estiment que la discussion doit être initiée par le médecin « peut être que je lui

en parlerai si.. Si la question vient de lui (...) Après moi spontanément je viendrai pas spontanément lui poser la question » E2 L695-697

L’abord doit être fait de façon décomplexée par de simples questions « Enfin qu’elle

en parle de manière libérée, je me suis sentie normale et c’est quand même rassurant. »

E1L729-730 ; « Voilà peut-être y aller avec des questions euh simples au début sans être trop

intrusives et peut être que ça m’aurait aidé à en parler avec lui… » E2 L711-712 ; « Je crois juste qu’il faut se poser et regarder l’autre, en disant “mais vous êtes sûr que vous allez bien ? Comment ça se passe avec votre compagnon ? ”. Là c’est des questions qu’on n’a pas l’habitude d’entendre qui peuvent paraître intrusives mais qui ne le sont pas si elles sont faites de manière juste. Je pense que ça peut ouvrir… Et il y a des gens qui n’attendent que CA pour parler. » E12L563-567

Une femme estime même que le médecin généraliste doit systématiquement aborder la question de la sexualité du post-partum « S’il y a beaucoup de personnes

comme moi qui n’osent pas parler… directement… de ça au médecin et qui préfère garder les choses pour soi je pense que ouais le médecin devrait faire ça systématiquement »

E8L553-555.

Les femmes proposent aussi des groupes de paroles encadrés par des professionnels de santé « avec une sage-femme, une gynéco euh peut être un médecin

généraliste après il y en a qui sont très bien aussi euh voilà avec des groupes de mamans »

E6L748-751

Elles évoquent aussi l’utilisation de brochure « s’il y avait dans son… dans sa salle

d’attente par exemple une brochure pour dire (…) « Vous vous posez des questions sur votre sexualité ? Venez en parler » (…) Ça m’aurait fait peut être tilt » E2L741-743. Celle-ci

faciliterait l’information des personnes pudiques « une brochure (…) C’est quelque chose

de très discret » E3L838-840. Elle pourrait être relue après la consultation « qu’on peut lire tranquillement… À tête reposée… » E3L842 ; et elle informerait sur les bons interlocuteurs

vers qui s’adresser « quand on est pas bien aussi qu’on peut aller voir certains spécialistes » E3 L848-849.

Une affiche dans la salle d’attente permettrait de faciliter la discussion « s’il y avait

(…) une affiche (…) dans la salle d’attente avec … qui en parlait, j’aurai peut-être plus… j’aurai peut-être plus pensé » E2 752-753.

Une vidéo peut être un bon support d’informations « si on avait une petite note ou quoi,

je sais pas un tuto, une petite vidéo qui dise “et oh, en fait on a tous ce problème-là !”. Ouais ça peut être une bonne formule… » E1L775-777

Différents moments pour aborder le sujet

Les moments adaptés pour parler de la sexualité du post-partum sont soit à la maternité « ce qui serait super c’est d’être à la maternité et qu’une sage-femme passe en

disant “là dans une heure, on fait un groupe de parole, si vous avez envie de venir”, qu’il y ait des choses concrètes. » E12L652-654 ; soit 1 mois après l’accouchement «c’est à peu près 15 jours un mois après l’accouchement quoi où là … on a déjà récupéré un petit peu (…) on est déjà moins fatigué. On est peut-être plus ouvert d’esprit sur le sujet que quand on vient d’accoucher. » E6L717-720 ; soit 2 mois après « la sexualité est revenue euh au bout de deux mois bah du coup c’est l’occasion d’en parler parce qu’il peut avoir des changements et puis si c’est pas revenu c’est aussi l’occasion d’en parler. Parce que du coup après ça peut solliciter des inquiétudes » E4L972-975.

(30)

Le suivi du nourrisson peut être l’occasion d’aborder la sexualité du post-partum «

quand on vient faire la visite du nouveau-né. » E8L543 ; ainsi que la consultation

recommandée du post-partum « Je crois qu’il y a un rendez-vous obligatoire un mois après

l’accouchement (...) Peut-être à ce rendez-vous (…) qu’il me demande comment ça s’est passé quoi » E2L701-705.

Figure

Tableau 1 : Description de la population

Références

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