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~M=GILL
UNIVERSITY
LA CRITIQDl8 JU~ICAI1~ par Harry 13artlett These . / . / " . " presentee a la Faculte des Arts de l'Dniversite McGill pour le degre de M. A. en litterature
franyaise
INTRODUCTION PARTIE 1
PARTIE 11
PARTIE III
Sa Vie et Son GeuVPe 3
Introduction 17
La Critique Americaine 2Z L'Importance de Guy de
Maupas s ant , selon quelques etudiants americains 70
Insertion 18
Insertion 19
americains j'ai fait la connaissance de Maupassant pendant mon cours de fran~ais. Malgre le caractere
...
des cours de fran~ais aux Etats-Unis ou on ne lit que des nouvelles prescrites, c'est
a
dire celles qui sont inoff)nsives aux jeunes Americains, j'ai beaucoup a&nire le style et la foree de l'ecrivain.Cependant ce n'est que ouanc j'ai vraiment examine cet homme par ses oeuvres, et par ce qu'il a dit de lui-meme, et par ce qU'on a dit de lui, que je me suis rendu compte de son genie. Sans aucun doute, Maupassant a une place distillb~ee parmi les grands
de la litterature de la France et du monde.
Dans cette these je vais essayer de raconter ce que j'ai a)pris de cet homme,
/
Maupassant, figure etrange, intrigante, et tout
a
fait interessante.Je me suis souvent demande en lisant un chef dfoeuvre de la litterature ou en remarquant
...
.
les efforts merveilleux de la science - 'D'ou Vlent le genie?' Bien sur, ce nlest pas un don hereditaire,
quoique plusieurs familIes aient donne au monde une succession d' hommes remarauables. !J:ais c ... f est
la I'exception, pas la regIe. Combien de mattres de tous les arts, et de toutes les professions, viennent d'une origine obscure, ou du moins, d'une
famille ordinaire, sans aucune pretention au renom. Edison a di t, TILe genie, ce n r est que le travail dur. 11
I\t1oi, j e ne me trou.ve pas d 1 accord avec cette explication
assez brusque et facile. Combien de gens au monde ant tra;v.:='.ille jusqu r
a
mourir sans qu' on les ai t meme remarques. ran, il faut pour le ~:'enie encore quelquechose - une etincelle qui allume un feu divin, qui force l' homme de se sur~)asser en quoi qu' il fasse. Avec cette etincelle, le tr2.vail dur augmente le
succes, sans el1e, on peut avoir le succ~s =-,la.is le
-
.
genle manque.
J I ai consC"1.cre ces Cjuelques mots G. la
discution du genie parce que le sujet de cette these
a
man avis, et seIon les opinions de la plu~art des critiques que j'ai consultes, ~ossedait ce genie dont je parle.PART1E 1
11 Y avait peu dans les ant~cedents de Maupassant qui pourrait indiquer la naissance d'une
~igure litteraire qui allait produire des oeuvres qui
auraient un succes extraordinaire pres~ue partout dans le monde. 11 naquit le 5 aout 1850, a un petit lieu ,
eloigne d'une huitaine de milles de :Jieppe. Ses parents n 1 etaient pas heureux. Son pere deserta sa faj~lille et
c I ~tai t
a
t~adame }\'Caupassant d' 61ever ses deux fils. Lafamille deme-c.ra
a
ce temps-la.a
Etretat. Le j eune Guy assistaita
une Institution Ecclesiastiquea
Yvetot pendant quelque te;-:l-os mais on le deeouvri ta
boire le bon vin dans une des caves de l'Institution et il futtout de suite renvoye. Ensuite il poursuivit ses
/ t d ' 1L / " R
e u es a un ycee a _~uen. Iei il fit la eOID1aissance de Louis Bouilhet qui reconnut le talent latent du
j eune horrune et qui essaya de le faire po~te.
, /
Pendant I' ete de 1868 Iv~aupassant fit la connaissance dtun ~erivain anglais, Charles Algernon Swinburne. Cet honune extraordinaire, qui avait des singes pour ses compagnons et qui invi tai t ses aIDis ~.
prendre des repas ou ils mangerent ces m~mes singes,
representait pour lui un Anglais. On dit que ses impressions de Swinburne furent le commencement de son genie pour representer toujours les Anglais sous de fausses couleurs dans ses relations personnelles avec eux autant que dans ses oeuvres.
(;}land l'c:aupassant eut 20 ans) le_ guerre de 187C eCla t2.. Il s' J'" engagea et fit campagne.
L'influence de la guerre se montre dans plusieurs de ses nOlivelles.
De 1871 8. 1880 Eau-Jassant demeura
a
Paris. Cette 0eriode fut la PreDaration de L'Oeuvre. D' abord le jeune h0TI111e obtint une ~)lace dans leMinistere de la Marine. Sa vie cans le bureau lui
fournit encore des sources pour son oeuvre litteraire. A ce temps :r.~8.upassant etait fort, robuste, et d'une
bonne sante mais il s'alarmait deja de maladies imaginaires.
Il ecrivit quelque chose pour les
journaux mais il desesp€ra de son avenir co~ne ~crivain. A cette epoque difficile l'whitie et la sagesse d'un
grand au-teur l' aiderent E_ bien fonder SEj. carriere litt~raire.
Gustave Flaubert,
a
cause de sa connaissance avec le fr~re de i,~me. 71=aupassant) Alfred de Poi t tevin)s'interessa au jeune homme et les deux s'~crivirent des lettres. Maupassant lui soumit tous ses efforts pour s'exprimer en prose ou en vers. Sous le conseil
~
du '~':ai tre' IIaupassant SUl):)rirna l' ouvrage de sept ans. Voici ce que Maupassant ecrivit lui-meme sur sa dette
~
a Flaubert.
*
"Plus tard, Flaubert, que ~! e voyaisquelquefois, se pri t d' affection ,)our moi. Jt osai lui soumettre quelques essais. 11 les lut avec bonte et me
,
repondit: 'Je ne sais pas si vous aurez du talent. Ce que vous m'avez apporte prouve une certaine intelligence, mais n'oubliez point ceci, jeune homme, que le talent-suivant le mot de Buffon - n'est qU'une longue patience. Travaillez.
"Je travaillai, et je revins souvent chez lui, comprenant que je lui plaisais, car il s'~tait mis
,
a m'appeler, en riant, son disciple.
"Pendant sept ans j e fis des vers, :i e fis
"
des contes, je fis des nouvelles, je fis meme un drame detestable. 11 n'en est rien reste. Le mattre lisait tout, puis le dimanche suivant, en dejeunant, developpait ses critiques et enfonyait en moi, peu
a
peu, deux outrois principes qui sont le resume· de ses longs et patient,s enseignements. 'Si on a une originalite, disait-il, il
faut avant tout la degager~ si on nlen a pas, il faut en aCGuerir une.'!! :l.
Maupassant sur le ~oman, introduction 2 Pierre et Jean, pages 24-25. Pierre et Jean, Ernest Flamrnarion, Editeur Paris
La position ~ninente occupee par F1aubert dans le monce litteraire franrais permit
2.
Eaupassant une association precieuse avec des ecrivains et desartistes cel~bres. 11 par1ait avec des hommes tels
~
que Daudet, Zola, Huysmans, Edmond de Goncourt, Coppee, Taine et Renan. 11 fut influenc~ aussi par le Russe
-Tourgu~neff. Les idees de ces hommes llaid~rent, i1
,
en profita beaucoup. 11 assistait aux salons ou ces hommes de lettres discutaient les affaires litteraires. 1:aupassant fit partie aussi de la queue de Zo la.
L!inf1uence de ce dernier se montra D1us tard dans ... l'oeuvre de Maupassant.
Pendant tout le temps c~ue t~aup2.ssant
t ravaJ. . 11 · a~ t d .ans e 1 r'" • • " ',~lnlstere d e a 1 l\'~arl.ne ~. J. . 1 e ~ t · Cll t
malheureux. 11 detestait le travail des bureaux. 11 ecrivait toujours sous l'oeil de Flaubert. Sans l'encouragement de son maltre aime, il se peut que Maupassant eut renonce ~ ses ambitions litt~raires. Flaubert pensa que le travail dans le L~inistere de
"-l'Instruction Publique serait peut-etre plus convenable
, / \.
a son eleve. 11 employa son influe~ce
a
ce but et en 1879 MaUDassant entra dans le Ministere de llinstruction J.. Publique.De 1872
a
1880 Maupassant ecrivit beaucoup de vers publies sous des pseudonymes comme Guy deValmont, Eaufrigneuse, et tToseph Prunier. Ses poerrles
,
'Au bord de l' "au .~,
r 'le l~ur,,
'Venus 11 Rustique, f et la.
" Esca-oade' ./.
,
de 'Dernlere .:... etalent tous des eSDeces .L
nouve11es en verse A partir de 1879 il ecrlVJ.t
,.
.
.
des essais de critique pour les journaux. 'Le Gaulois, r'le Gil BIas,' lIe Figaro;! et 'l'Echo de Paris'
publierent ces efforts. *,:. Le souvenir de ses debuts dans le j ournalisme fu t un suj et d' ins-Qiration pour ses romans et ses nouvelles."
En 1~80 fut publiee une collection de sa poesie 'Des Vers.' Maup8.ssant avait ~crit des
pieces mais son talent n'etait pas vraiment dramatique. Le jeune auteur aimait jouer lui-m~me dans ses pieces. La piece 'La IEaison turque
a
la feuil1e de rose,' une farce, fut jouee dans un theatre privea
Paris etMaupas~ant y joua le proprietaire. L'auteur ne
"'A . " • ,
trouva aucun theatre qUl voulut accepter sa ~lece
-I ~ ., . . ' • ~
La Repetltlon. I1 est lnteressant de noter que cette piece fut jouee au Theatre-i'Tormand le 6 mai,
, ' . ~ .J
1904.* L'Eistoire du vieux temps, Jouee le IS fevrier
,
1879 eut quelque succes. La Diece IEusotte' fut '-ecrite en collaboration avec Jacques Formand ..
La vraie valeur de ces efforts poetiques et drematiques fut qu'ils lui fournirent une periode
de preparation pour l'oeuvre importante qui devait suivre.
En 1880 fut publie un volume intitule
'Les Soirees de !'fledan. t Ct etait une collection de
nouvelles par p1usieurs auteurs. 11 y en avait une la-dedans qui causa une sensation litteraire. C'etait naturellement - 'Boule de Suif' par Guy de Maupassant.
Par cette histoire fut reconnue une figure nouvelle dans la litterature fran~aise. I'11aynia1 dit, "Apres
'Boule de Suif', son premier grand succes litteraire, son sens de la realit~ pratique de normand le fit
abandonner la noesie et le th€;Btre pour se consO.crer
"
a la nouvelle et au roman.!! Justement quand les predictions de ?laubert dev2 .. ient se realiser le
grand maftre mourut. Sa mort fut un coup cruel pour
; ' "
son eleve.
Des 1881 il trave.illai t chaque ma tin de sent heures •
a
midi. r.I8:vnial di u t ilL' histoire c~esa vie entre 1880 et 1890 est 1 'histoire de son Oe-l.AVre." Pendant ces dix ans il ~crivit six romans, seize
volumes de nouvelles, trois livres d'impressions de voyages, et de nombreux articles de jcurnaux. Voici
la classification chronologique de ses oeuvres:
1880 - Des Vers, Boule de Suif
1881 - La liaison Tellier
1882 - MIle. Fifi
,
1884 - Clair de lune,
Au
solei1, MissHarriet~ Soeurs h0fldoli
1885 - Toine, Yvette, Bel-P~i, Contes
et ~elles, Contes du jour et
de la nuit.
1886 - M. Parent, la Petite Roque 1887 - Mont-Oriol, le Hor1a
1888 - Pierre et ~ean, le Rosier de :'.1rae. :E{usson, Sur l' eau
1889 - La I~~ain gauche, Fort COIThlle la rJ:ort 1890 - Hotre Coeur, l'Inutile Beaut.e,
la Vie errante
M. Eaynial clit aussi au sujet de la critique fran~aise, "Les r~ci ts de T,'~au:)c;_ssant avec leur siml)lici
te
e;Jouvante et franche, qui les rend semblablesa
des faits divers bien choisis et bien contes offraient tres peu de :)rise au bavardage de la critique: il fallait admirer ou protester violemment,"
mais sans avoir grandtchose a ajouter pour justifier sa sympathie ou sa col~re. Aussi i,.'=aupassant fut-il le moins discute, ou plutot le plus epargne des
romanciers de l'~cole naturaliste."
~Te vais resumer la critioue de .L TE. Doumic sur Guy de :Maupassant; Doumic commence: "Dans ses
livres !'.~au:?2.ssant cache sa vie. 11 ne se met pas en sc?=ne; i1 n'y fait pas etalage de ses preferences
La Vie et L' Oeuvre de Guy de IITaupassant, Edouarc1 Maynial
~ · . d'A· d'h· ~ D .
et de ses gouts; il n'y par1e jamais en son nom. 11 a e1eve un mur entre les homrnes et lui. Son art est exterieur et objectif'.n
*
tf}\Tu1 autre plus que cet ecrivain n fa ,montre le vide de tout et la sensation de l'absolu '"
neant. La cause - clest oue Eaupassant n'est aucune-ment un penseur."
:f.
Doumic cite ce que Maupassant1ui-meme di t sur la societe: "Les vrais sauve_~:es ne sont pas ceux qui se battent pour manger les vaincus, mais ceux qui se battent pour tuer, rien que pour
tuer. I '
**
"L es SOCle es sont reglees . t'" / . I' par aes :'I '"lois, et ces lois ne font que )erpetuer en les
.
~ ,.,
consacrant, d'OQleUSeS coutumes~ et des preJuges
criminels. Au-dessus des lois il y a la morale, et crest en son nom cue se commettent les pires
..
. . "~n~qultes. Au-dessus de la morale, il y a la
religion, et la religion, quand e11e n'est pas une hypocrisie, est un leurre et une duperie.!f
';0;-* ffL I amour selon I·=auuElssant est redui t ...
a n'etre que le desir charnel et le plaisir des sens. L'image de la Mort est partout dans l'oeuvre de
*Ecrivains d'Aujourd'hui, R. Downic Ch. 111
** If !I ,. :! p.72
:Maupassant; voir 'Bel-Ami
f,
'M. Parent,' , 'Fort cormne la ~.jIort, f 'TJiiss Harriett. 'M. Doumic cite de la Pr~face de 'Pierre et Jean' ce que Maupassant pense du vrai romancier.
", A
*ftCeux que rien ne satisfait, que tout degoute, parce qu'ils revent mieux, ~ qui tout semble deflore deja_,
a
qui leur oeuvre donne toujours l'impression d'un travail inutile et commun, en arriventa
juger l'art li tteraire une chose insaisissab-Le, mysterieuse, que nous devoilenta
peine quelc_L:_es pages des plus grands~
.
ma1tres • • • Nous autres qUl sommes simplement des travailleurs conscients et tenaces, nous ne pouvons
,
lutter contre l'invincible decouragement que par la continuite de l'ef:fort."
IIJ~. Doumic fai t ici la comparaison de Maupassant le romancier et I'.1aupassant l' auteur de nouvelles. Il comDose un roman d'une nouvelle agrandie ou encore d'une succession de nouvelles.
flC f est dans la nouvelle que I,.lIaupassant est tout
a
:fait superieur et au point de defier tout rivalite. Son art de nouvelle c'est d'abord la proportion du cadre avec le sujet. Le milieu est nettementindique,
a
fin que les personnages y viennent prendre leur place cormne Cl' eux-memes et afinqu'i1s y baignent dans 1eur 1umi~re naturel1e. Ceux-ci nous sont presentes de face en quelques traits bien appuyes, ceux qui signifient et qui tiennent lieu de tous les autres. Dans l'individu physique l' etre Lloral apparait deja; il aCheve (le
d · ·1 /" , ." "'
se leSSlner et 1 se reve1e ent,lerel~lent & mesure
que le personnage pccrle et qu' il agi t. li:au;>assant
'"
~.;'." . .
possede a un degre emlnent ce don
cu
reclt, qUl est
"-aussi bien un don de la r~ce~ celui qui consiste a
.",
faire se derouler une aventl:.re ou nlaisante ou tragique et ~ le mener en suivant l'ordre naturel des faits, vers un denouement rapide. 1t
Depuis 1878 rD::~upassant se plaiS:,llai t
" ~
a ?laubert de sa sc.nte. 11 souffrai tune affection de l'oeil deJuis 1880. L'inf1uence de sa maladie se montre dans ses oeuvres, comme 'le Horla' et
t Fort comme la }f;ort.' 11 comrnen<tai t ~ souffrir
1 " ' t ' * . d
de ses exces sexue s. Le Doeme ... Cl e Cl- essous
depeint clairement la philosophie d 'un esprit ma1ade.
Le r~ve pour les uns serait d'avoir des ailes,
De j-~onter dans I' espace en )OUSsClnt de grands cris, De prendre entre leurs doigts les souples hirondel1es, Et de se perdre, au soir, dans 1es cieux assombris.
,
D'autres voudraient pouvoir ecraser des poitrines
,.
" .En ren1ermant dessus 1eurs deux bras ecartes;
Et, sans ployer ces reins, les prenant aux narines,
~ ~
Arreter d'un seu1 coup les chevaux eI:lportes.
Moi, ce que j 1 aimerais, c' est la beaute' charnelle:
Je voudrais etre beau co~ne les anciens dieux, Et qu'il rest~t aux coeurs une .flamme eternelle Au lointain souvenir de mon cor-)s radieux.
Choisir l'une aujourd'hui, prendre l'autre demain; C8..r j f aimerais c'~~.eillir l' amour sur rrlon -9ctssa.ge,
Comme on cueille des fruits en et,endant la main. lIs ont, en y mordant, des saveurs c:ifferentes;
Ces aromes divers nous les renr._ent )lus doux. J'aimerais promener mes caresses errantes
Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux.
J'adorerais surtout les rencontres des rues,
-, ~
Les ardeurs de la chair que dechalne un regard, Les conquetes d'une heure aussitat cisparues, Les baisers ecnanges au seuI
gre
du hasard.Je voucrs_is au matin voir Sf evei11er la brune
~;~ui vous tient ~trangl~ dans l' etau de se s bras; Et, le soir, ecouter le mot que dit tout bas
La blonde dont le front stargente 3ll clair de lune.
Puis, sans un trouble au coe1.~r, sans un re6Tet
mordant,
Partir et 'un pie6 l~ger vers une ci.L:.tre cl-,inlere.
---Il faut dans ces fruits-la ne mettre cue la ....
dent;
On trouverai t au fond une scveur 8..Llere.
, ., . ' / . ". ... , 1 -~ t
Pour remealer a son e~;ulsement cere ora l'·~aupassan
eut recours ~. l'ether,
a
la cocaine,a
la morphineet au haschich. FOUS vo·'.'ons l' infll:.ence de ces dro's:).tes u ~
dans 8ES nouvelles COillflie 'Solitude, r '(ui sc-lit?, r
'Magnetisme, ' 'Reves, ' A 'la Fui t , ' et r A,Y)ari tion. '
~
:Maupassant ~prouvai t !fdes sensations etranges aux
parfums. Tt Il avai tune herec;i
te
chargee. Pc"r sontrain de vie i l etai t "un cB.nc1id2.t
a
la par2.1ysieSes SYL1ptomes se firent evidents dans
l ' amour et le cuI te de 10. peur. Les trois stages de
sa folie sont depeiT~.ts dans son oeuvre: 'Lui,'
-/
un compagnon - l ' 8Jl1our. t Le !~orla' reD2:'8sente la
fuite et ensuite la mort. '()u_i sai ,.. t?' montre sa :fin -entrer dans une maison de sante.
11 Y avait aussi des evenements dans la
.
,.
conc1ulte de Eaupassant qui :firent penser a ses rulllS
qu'il ~tait malade. En 1888 il se :facha contre 'le Figaro' et intenta un proces contre ce journal. En 1890 i1 :fit autant c~ntre l'editeur Charpentier, et en 1891 c~ntre l'Etoile, journal w~ericain. Dans tous
' r · t ..l- bO • ~/, t
ces proces, ;.\aupassan se ~1onvrL:_ len lll1-10Gere, con re
l '~t"l"l ~ 01 e l s e Ll p ~"t 1 US qu lmnl0aere, ,. ~, / 1"1 ~ ~ut rl lCU eG "d" 1
~\=2.ynia1 cite ce Que J:Iaupa2 sant di t ~~)OlJr indiquer son
etat !fIl Y a trois choses qui deshonorent un ecrivain -la Revue des Deux I':ondes, -la decoration de -: a Legion
d'honneur, et l'Aca(e;~~ie :fran~2_ise."
Toutes ces actions pr~dirent lr~tRt nerveux de IEaupassant. Toutefois il avait toujours la passion des voyages. 11 voyageait et ensuite decrivait ses voyages dans ses livres, et les incorporai t dans ses nouvelles et l!lerlle dans ses romans.
)Teamnoins T:aupassant j oui t de I' ami tie
., ,
de quelques hommes celebres de ce temps, entre d'autres -Alexandre Dumas fi1s, Paul Bourget, Hip-L)olyte Taine,
"
et Leopo1d Lacour.
a cette aZli tie DOur ces hommes
-'-I , ~o ~1-.0
nous voyons an LlpaL.u.le et 'a !r-lo'usie d t 7dr'ond
J.. tJ Cl.. :.'-l ·.1 J . .
de Goncourt. Ces deux, de Goncourt et 1:2.UY2.sssnt se
~
detestaient et ne perdirent aucune occasion de s' exprimer leur haine :-:lutuelle.
/
En lS91 l' ets_t nerveux de Eau"0O-ssant ...
devenai t ,:Je T)lus en plus se'l'ieux.
c'
etai t Et CannesOll i l essaya deux fois de se tuer. Des matelots
veillerent sur lui et il sembla guerir un lJeu. Ce
n' etai t oue Dour ~ ~. ~)eu de teET:)s - C2_r i l entra CLans
O d " " P ' 0 1 " · t -~.
une IDCllson e sante a c_s sy ou 1 QeVll1 el1-L In
P ·· ""'TI"'" 11 L~··._b
LA CRITIQUE ~ERICAI~m
I}rrRODUCTION
, . ; .
.
Le catalogue arner1ca1n des oeuvres
de Guy de Maupassant qui se trouve
a
la page suivante ne comprend.; pas bien entendu les traductions descontes et des nouvelles isol~s qui existent partout dans toute sorte de revue, dans des anthologies de nouvelles, dans les textes employes dans les cours d'anglais aussi bien q~e dans les cours de fran~ais
aux Etats-Unis. 11 est impossible de citer une liste complete de ces traductions faute drespace. Voici, cependant Quelques revues qui ont publie
des oeuvres de Maupassant - en 1904 de mai ~
septembre - 'Happiness,' 'Mere Sauvage,' , Necklace, ' 'On the Journey,' 'Piece of String,' 'Wreck,'
-Canadian Magazine; en avril 1908 - 'La Parure, , Outlook; en septembre 1908, 'On the Journey,'
Chautauqua; en septembre 1909 'Simonfs Father,'
.
J~Living Age; en aout 1911 'Moonlight,' Lippincotts; en mars 1927 a paru 'La Parure' dans Pictorial
Review; en fev.1930 'Moonlight' ('Clair de Lune') a paru dans The Mentor; de 1925
A
1932 ont paru vingt contes ou nouvelles de Guy de T'!~aupass8.nt(Insert 1)
Al~ICAr~ CATALOGUE (1889-99 )
Maupassant, Guy de., Afloat (Sur l'eau); i1 by
Riou, tr by L. Ensor. '89. Pub by Geo. Routledge
&
Sons: 416 Broome st. N. Y. IOdd Number: thirteen tales; tr by J. Sturges, introduction by E. James. '89. Pub Harper Pierre
&
Jean. '89 (Ser. of for. lit. no. 4)Pub J. VI. Lovell
Same; pref. by author; tr by H. Craig, il by E. Duez
&
A. L~1Ch. '90. Routledge.Same, with title: Two Brothers (Pierre
&
Jean) il.by E. Duez
&
A. Lynch. tr A. Smith '89 Lippincott Allouma, (~ other tales; tr by A. Hornblow '95Pub. Holland
Bel-Ami; a novel; from the French by A. M. Fannuy, '90. Belford, C.
Contes Choisis(French) '92 - Laird
Contes et nouvelles, avec etude sur l'auteur par
1\ B· t 91 TIT n T nk·
~'-l.. rlsson • id. .:"'c. (.. e lns
Coquette love -- see below Notre Coeur New Stories, '90 Minerva Pub.
Hotre Coeur (The Human Heart) tr by A. L. Donovan '90 - Laird (Lit of Choice Fiction No. 5)
(Insert 2)
Same with title - COQuette Love; from the French '90 (Am. novel series 1\"0. 8)
Pierre
&
Jean (Peter&
John) tr by 3elford, C.A. Loranger '90 (Lit of choice fiction No.6) Laird Same wi th ti tIe Tv.ro Brothers, tr by C. Bell
(Ser of for. lit. No. 4) J. ~. Lovell
Madam Tellier's Girls (La maison Tellier); The inheritance (L'heritage); Butter Ball (Boule de suif); three masterpieces; ~,r into English with
intro by E. Ellis '£:7. Pub. G. T.!!. DillinghBm
Messalina's daughter: Parisian story from the Fr. with pref. by H. Deene '95
Pierre 8: Jean; with pref by author; tr by E. Craig
'99 - Brentano's
Strong as de2.th: 8. novel; tr r;'. ~. Comba t 99 - Biddle
The horla - FroTa the Fr. of Guy de r.,':aupassant; tr by
J. Sturges appeared in l/:odern Ghosta, pub Harper
dans 'The Golden Book.'
En 1903 'Revievl of Reviews'
a
New York public, en 8 volumes - Oeuvres choisies de Guyde I'-!Iaupassant - preface de Paul Bourget - Intro-duction de ~obert Arnot. Presque toutes les
collections de la meilleure litt~rature
au
monde contiennent des extrai ts des oeuvres de l'=aupassant.'The Harvard Classics,' 'VIarner's Library of the \gorld's Best Literature' sont deux des co llections
les plus import,antes. 'Lc~ P; __ .rrj,re I - norrml~e assez
1 1 ° \ • Th h
ma en ang alS a mon .":7VlS, ,_ e Fecklace r pa.ralt l'oeuvre la plus eDploy~e. On l'a~Delle -.... meme en
I
traduction, l'exenDle le Dlus parfait du conte. Chaque maison qui' eoite des textes franlais pour les ecoles des Etats-Unis renferme quelques-unes des oeuvres de r'-~aupassant dans son
catalogue 0 J' ose dire que les oeuvres de ==aupassant
sont lues plus cue celles de tout autre ecrivain dans les cours de fran?ais aux Etats-Unis.
Il y a des livres comme ceux de Black qui renferment tous les contes) tous les Douvelles, et tous les romans de Guy de
!1~aupassantJoffert,s
a
un prix tr~s modeste - .~1.~'8.1ivres ont eu un succes assez remarquable aux Etats-Unis.
!laintenant j e vais resumer ce qu font dit quelques-uns des critiques americains sur Guy de :Maupassant et son oeuvre. En citant ces
critiques je leur o:f:fre mes excuses )our la
libert~ que j'ai prise de les traduire en franyais. Tout le monde qui a essa:.re d' eXpriL:1er dans une
' \ ~
langue etrangere les pensees d'un autre, se rend compte de la dif:ficult~. (~e me suis charge d'une
;'\ h ~
tac e enorme, je demande pardon des fautes que j'ai faites. Tout def(3,ut qulon remarque peut /
s'excuser si lion Dense que j'ai fait de mon mieux pour dire en franrais - qui est pour moi une langue
/
,
etrangere, ce qu'ont dit dans leur )ropre langue des honunes de quelque renom li tteraire.
11 se peut que le lecteur remarque parmi les critiques que je cite~ Arthur Symons,
qui etait Anglais. Je me suis dit que le critique ecrivait )our la presse am~ricaine et que ce qu'il a di t vaut bien la ~)eine de le comprendre dans une
th~se de cette sorte.
/
On trouvera ces opinions arrangees par ordre chronologique.
CHAFITRE 1
Henry Jallles presente urn opinion de
!'i1aupassant assez longue et soigneuse. Il analyse
la pr6face
a ·
Pierre et Jean' et conunente sur lesoeuvres les plus importantes de l'auteur.
t:.
J8JlleS di t en partie: !lEn dissertationL'aupassant n' ~cri t pas de sa :::leilleure Dlume : le
philoso}he est perce~:)tiblement inft?I'ieur c~u cont,eur.
Comme commentateur ~,:-aup2""ssant est un yeu vulgaire,
COITh'"TIe 2.rtiste il est Ele~-'y·c;illeu sement rare. 11
montr8 un endurcissement envers 1 e._ forme 8-7
en-vers IH nature.
"Ce (~ui fait que ~,~auPe.ssant est
remarouable c'est oue ses dons sont forts et ...
d~finis, il emploie ces dons clans son oeuvre.
r~c f est presc;.ue entierement Dar les
sens que la vie lui semble bonne, c~.u' il la d~cri t,
qu'il produit ses oeuvres brillantes.
I'Ses id~es du mono.e sont .)our la
pIupart une vision de Iaic.eur. Son oellvre manque
peu de n'etre qu'un r~cit des manifestations du
sens sexuel.
sont un m612.nge de sensua1i te et de duplici te'
J'\
extremes.
,
"-fT8elon le talent emplo~;""e 8. ses
romans, ils sont moins complets que ses contes et
ses nouvelles. La ~lus delicate et la moins endurcie
de ses oeuvresJ crest 'T)ne Vie ~ f mais ce roman n' a
pas d fin"'. rigu e • 'Pierre et ~ean! est le meilleur
des oeuvres de ~?_upass2.nt. L'auteur n'a jamais et~
si habile.
',T 'H.8.UpaSsan ~ t a O:dlS . 1 e co e "'t/ reJ~ / · .... 1/ h' ec lssan t
de ses hommes et de ses fer.lll~les. 11 n'a peS essaye de /
repr~senter la. nature hl,-m~ine (j.isciDlin~e. ... fJe doute
que I.aupassant ait jamais c1epeiLt un 'gentleman I
dans le sens ans.'lais de ce mot. I:
:':. James e:=nlioue le - ... caract~re
erotique c.es oeuvres de I:lcluD2"ssant par cette
observCi.tion: r!Le COlJe sensuel de l'homrne serllble 1\ /
le plus caracteristique si l'on le regarde beau-coup; et on le regarde beau coup si on ne regcl.rde pas l' autre, c' est a dire le c6te par leoD.el
~. , n • bl ' :1 /f t fI
I fhomme reslste 2. ses 1al esses ~ a ses ('.e all. s •.
comprendre qu'il y avait une difference enorme
entre 1 f esprit c:e Henry James et celui de T<aupassant.
Fenry James ~tait un vrai 'Victorian. I en 8mi de
1~aupaSs8nt a ecri t que les opinions ex-,:~rim{es par
Henry ~Tarnes ont influe sur la sante de }Taupassant.
Moi, j e trol1ve cette ex-;)lication de 18. maladie de
Eaupassant un i)eu forc~e. On Deut 6ire en tout ...
cas que la critique de Eenry ~8mes nlest pas
,
"-CI-IAPITRE 11
!!Guy de Maupassant - A Sketch
by
Yetta Blaze de Bury"
~
Dans cette etude sur Eaupassant
, I
~we. de Bury donne des resumes de ses contes.
EIIe nomme 'Pierre et Jean' et 'Fort COMne la }nort r ses chefs-d 1 oeuvre. EIle di t, nl'raupassant
est le physiologiste, Ifhomme de lramphith~atre, le chirur~~ien ~ui apres 2.voir cou-:)e par l' enveloppe
ext~rieure, manie avec soin un nerf apres l'autre,
mesurant, ~tudiant, pesant la valeur de l'unite
1 1 , · . , . , / " 1
sur e groupe, a reactlon (tes r~lnenomenes ocaux
\
sur le systeme entier.
"Comme Bourget, L.,~upassant est le
r romancier medecin, f l' honm1e qui c.iagnostique
promptement. crest le vrai interpr~te de son temps, qui est en France, l'age de science.
liEn un mot, Maupassant est l'artiste
\
autant que l'homrne de science et son succes vient plus de ce qu 1 il est que de ce qu' il fait. 'l
Cette opinion est assez sympathique
a
Maupassant. L r origine fran?aise de I\.~e. de Bu.ryde Maupassant Que peut avoir un criticue ang1o-saxon cornme Henry James.
CF~PITRE III
!1Guy de 1.~aup2.ssant as a Dramatist"
M. ITicholson d~crit la repr~sentation
d'une piece - 'l·~usotte' ecrite par l\iTaupassant en
collaboration avec ~Tacques I-orme.nd. La repr~senta
tion eut lieu au Gym..."YJ.ase. Son debut fut ftcourolm~
de succ~s. tl L' assistEDce I)leura.
~~0.UJ2.ssant aurai t voulu avoir des
succes COllLme dramatiste. ~,T6arunoins son talent
1 . 1 tt " . eralre n etalt nas Dour , " . -. 1 e t e&tre. h / " Les
-collaborateurs dramatis~rent un conte 'L'Snfant,'
:t.J0ur faire la piece 'L=usotte.' Ealgre cet te
descri;tion un --·eu ent,housiaste de la re'ception de la piece, e11e ajoute peu au renom de
MaupaSS8,nt.
CF..APITRE IV
"A. \V.
s.
in the Tribune IfVoici une critique c1,ssez int~ress8nte sur Guy de M2.upassant et son oeuvre. ~Te trouve la comparaison entre J..:aupassant et Kipling bien ~
propose
A . 1'T ~'~. S .. d· 1 , MaUpassc:n t .. -; t I t . e a1 t
capable dt~tre l'~crivain le plus celebre d'ouvrages de l'esprit de son temps. 11 y a des gens qui pensent qu'il l'etait deja, et si l'on nta egard ~ula deux
choses, i l l ' etai t sans aucun dOl~-te. :~ul ~cri vain
+" I . , ,
Lranrals de son temps ntetait egal a Iui, au point de vue d t ecrire le fran<rais, ,~_ 1 t exce~tion :Jeut-etre
Dumas. Il n' y a personne egal 8, lui dans la faron du conte.
fill y a ~_ ce moment en Angleterre et
en Anl~rique une admiration profonde pour h'I. Kipling.
Lui aussi a nrouv6 autil sait raconter une histoire -'" ..L
brievement. 11 possede une nettete de style et le
,
/ talent d'omettre les choses non-essentielles qui ressembIent beaucou~ ~lus au style 8ID~ricain qu'au style aJl01ais. Mais comparer M. ICipling ~, Laupassant c I est comparer un commen~ant habile ~ un ma~tre". 1- lOt' I . t 1"
ses oeuvres dans les ~coles de dimanche (Sunday schools); et on
n'y
lit pas celles de Maupassant. Mais la question de moralit6, c'est une chose, laquestion de litt6rature cfest une affaire tout ~ fait differente. Il est possible de consid~rer Maupassant comme ~crivain sans se demander si son
influence est morale. Il a desobei
a
des commande-ments mais i1 a su dire exactement ce qu f i1 voulaitdire d'un style le ~lus 1ucide et le yluS parfait des urosateurs francais de nos )ours. Lire ses
.
\ ~ oeuvres crest s'instruire au sujet de style. ].!aupassant )ossedai t I t observation, le sens dupittoresque, et une perception du caract~re autant que des choses externes. Les livres qui devaient
~tre ses meil1eurs ne sont p8-S encore ecri ts et
maintenant il ne les ecrira jamais. tt
Cette critique fut ~crite quand on
reconnut la folie de L1aupassant. A. VI. S. ne laisse
rester aucun doute sur la valeur relative de Maupassant et de Kipling.
CHAPITRE V
(Edward De Lille)
Ce critique traite l'auteur d'une
-, b
manl.ere eaucoup plus sympa thique que le :fit Henry James. Quand cette critique :fut pub1i~e, r,:aupassant
, t -t:'l 1 - - t / , , -1 tt d -t
e al. aans a mal.son
ce
san e a Passy ou 1. a en al.la mort.
E. de Lille dit, "Les oeuvres de Maupassant ont les qualit~s normandes, elles sont robustes, saines, tranchantes, vives, malignes, spiri tue1les, mais quelcluefois un peu lourdes et ermuyeuses.
'!F1aubert enseigna
a
~ :aupassant ~ se faire auteur; malheureusement i1 le tenta aussi d'analyser et de penser. Ses m~ditations sur lesd~fauts et sur les contradictions de la vie humaine
et de la nature humaine furent une des causes principa1es de sa folie.
"11 mit dans ses livres seu1ement ce
t -1 d 1 - /\
qu l trouva ans Ul-meme. 11 souffrit d'un exces
~ d . · t
de pensees u genre pessl1T11S e ~ Personne nta d~crit
la vie pl1J.s directement que ICau.passant.
fixement l'objet qu'i1 manque ou lfobscurit~ ou
l' aureole qui l' entoure. 11 pouvai t etre COIillJatissant; il avait piti~ de l'abandonn~ et du souffre-dou1eur
de la vie.
HMaupassant etait fre~uemment grossier
jusqu'~ la bestialit~. 11 ecrit dfun style n~anmoins qui n' a j amais de mot su-)erflu; qui place chaque mot dans son propre lieu, et qui emploie chaque mot dans
"Une na.rtie de son oeuvre est .L
permanente. Le style et la v~rit~, 1es deux grands antiseptiques litt~raires)se trouvent ]artout dans son oeuvre."
CHAPITRE VI
nCritic"
Cette critique commence par r€sumer la vie de Maupassant jusqufau point,ou il quitta le minist~re de 1 flnstruction Publique. On dit,
Iflvlaupassant tout en n f etant pas un homnle moral, possedait de bonnes qualit~s, il etait d'une
nature bien-faisante et spirituelle. Son
traite-d ~. . h' ,
ment e sa mere en 1Ul donnant une mc.lson c ere a
Nice et ses soins pour les orphelins de son fr~re, le montrent un homme sympathiC:1.le et bon.
PIl avait besoin d'un degre de
moralit~ plus haut que celui qui se trouvait dans les maux Y2.rmi lesquels il vi vai t. n
Ensuite le critique cite ce qui
parut clans le New York Tribune c1u 24 janvier, 1892:
1'~Jiaupassant a donne au monde beaucoup de romans
et de contes ou il sfap)uie trop sur le cote bestial de la nature humaine, mais d'une faron habile et d'un vocabulaire 1ibre de grossierete.
I1 n'a pas la force vigoureuse de Fielding mais les oeuvres de !'-T:aupassant me rappe11ent 1 f auteur ang1ais. Fielding, cependant est d'une force
prodigieuse, I\iIaupassant est seulernent prodigieuse-ment habile. 'r
CF..APITRE VII
"Nation"
'La Nation' nous donne une critique un peu dogmatique sur Maupa.ssant et ses oeuvres.
~11 bl A t ' t 1 ~.
1:!.. e me sern e reconnal re a con re-coeur e genle
de l'~crivain. On dit, "VIaupassant est l'observateur clairvoyant et un ecrivain d'un talent fort dramatique. Il nly _ a qU'un de ses romans 'jui merite de survivre
-'Pierre et Jean.' Ce roman a des tendances morales; il censure s~v~rement~ , il Drevient fortement "" c~ntre les dangers de faire du mal.
fiLes o)inions~ le sceyticisme, l'eL1ploi et l'abus de son t~lent, son orgueil de la vie et de
°t "...I-' t h '-T t On 't,')eut V01" I'
son esprl COU veren C er a J·'iaU~~)8.ss8n •
-'-combien tout cela lui couta ~uand on lit 'Sur l'Eau.'
,
fTIl prosti tua son art a plusieurs reprises; c'~tait le complaisa.nt d'un public dont
" ~ / / . . f
le gout deprave reaglt sur 1Ul et le orra de
, ,
repeter ses outrages.
"Heurensement ce qui est bon dans son oeuvre ne sera pas enterre FtVeC lui."
CHAPITHE VIII
"The Love Letters of Guy de Eaupassant
by
Harmah Ly-nch"
Voici une critique du livre - 'The Love Letters of Guy de Maupassant de Hannah Lynch. Il est surtout interessant de voir revele dans ces lettres de Philippe et Denise un cote de l'auteur tout
a
fait absent de ses romans ou de ses contes. Le critique di t, flCe livre (l~peint un I-Iaupassant que nous n' avons j amais imc.gine, un Eaupassant si beau, si chevaleresque, si hum a in , si charmant et.
.
,
s~ s~ncere.
"Dans toute son oeuvre si brutale et magnifique cette personne sentimentale, com-patissante et aimable, nous est toujours cach~e,
nous est cruellement su~))rirnee, ou nous est bien
,
/iniquement representee.
"On n'entrevoit pas dans toute son oeuvre l'homme expose dans cette correspondance. On nly aper~oit pas la passion si delicate, si chaude, si pure.
HOn aurai t di t que l' an teur ne
que TEaupassant 1 'homme, est plong~ dans un
sentiment ge.nereux et celeste. n
CHAPITRE IX
"Bookmantf
La critique de Brander T:~atthev/s
penche un peu vers le favorable. Il dit, "L'oeuvre de Maupassant est un re'cit des actions du corps
humain. I'oIais l' auteur est un
mai
tre de la com-position du conte. 11 mit de la salete seulementou il fut-essentiel au r~cit. Il dlt la verlte
.
,
.
,
comme il la vit."Selon Brander Matthews les auatre
qualit~s sup~rieures d~peintes dans l'oeuvre de
Maupassant sont: (1) C'est le meil1eur artiste du conte; (2) La quantite d'observation revelee
dans son oeuvre; (3) Ltimagination expos~e; (4) Son attitude vers les )roblemes communs d 'hurnani te •
"Les opinions de Eaupassant sont de peu d'importance, ses efforts vers la reflexion
intellectue11e d'une valeur insignifiante.
tTl\1aupassant n 1 est pas penseur, il
-est artiste. Il n I est pas necessaire que l' artiste
soit penseur. ff
CHAPITRE X
Arthur Symons - ftCriticft
Dans cette critique Arthur Symons donne une explication de la vie et des oeuvres de
!JIaupassant. I l montre un d~sir sympathique de nous faire comprendre l'~crivain.
"L' oeuvre de l"2.upassant est la con-fession de l'homme moyen sensuel~ en qui uneprodi-galit6 de sante se transforme en une manie ~u'il
existe quelque chose au monde ou autre p8~t, qui
A
met une fin au plaisir me:l-:le Quand on a encore le desir et, la force pour le plaisir.!l
"La neur de la mort l'obs~dait
t'
constarmnent. I·Iaupassant aimai t et hc.issai t la
-
.
vie en merne temps. 11 la haissait parce qu'il
l ' aimai t. A cause de la force e~, de la
clairvoy-ance de son talent il etait moraliste sans le savoir.
11 aurait voulu exalter l'mnour, mais plus il se connaissait en amour, ~~lus il le maudisait.
"T'!18upassant vi t la vie -Jar les
sens, il y refl~chit par un revolte tout ~ fait
I!Pour lui, i l ne s'agit jamais de
1 rfuile, le c~te sensuel IlJ.i suffi t.
"Sans doute L~aupassant est le
meilleur des romanciers populaires. Son charme
~ , ,. . 1
est veritable, le tb.lent de son es)ece SpeClc.. e
est incontestable. If
CR~PITRE Xl
"=~ealism of Eaupassant"
Dans eette 8nalyse
au
realisme de]JIaupassant TITL. Bouve di t, "E2-upe.ssant mi t de eate
les extr~mes r~alistes et depeignit le monde comme
i l le voyai t ehaque j our de la se[l;~.ine, non pas
corrune i l vint
B.
etre }~endant une er)idemie de crimed l .... ,.::j· ff
ou e ma cu .. ..i.le.
T~. Rouve cite de Bruneti~re, "Dens les
contes de ?Taupassant on trouve les l)eti ts
chefs-d r oeuvre du naturalisme. Tt r~. E,ouve continue, uSa
fid~li te ee la n~, ture, sa sinc~ri te 'Jarfc-i te de
deduction, de vision et 0.e compr~hension du :-!1onc1e
comme il le vit, et ce qui ~tait d'une importance
sp~eiale, la conn8.issance G.l)profondie qu r il possedai t
pour les ~-'ai ts de la nature Clui n t etalent ni ennuyeux
ni extraordinaire le tinrent encore un re[~.liste de
nom, tandis qutelles le firent un naturaliste parfait et manifeste.!I
~
Le naturalisme acharne est le premier
trai t de 1 t oeuvre de l~aUl)[.ssant. rine partie du
naturalisme de ECl.upass8nt est presque le realisme
idealise. Bouve cite ici quelques phr2.ses de
;'f " t · t - t t i ~ t 1
rOlnan: I : ' , La moindre chose contient un peu
d'inconnu. Truuvons-le. Pour decrire un feu qui flambe et un arbre dans une plaine, demeurons
en face de ce feu et de cet arbre jusqu'a ce qu'ils ne ressemblent plus, pour nous,
2
aucun C.utrearbre et ~ aucun eutre £'eu.'
Crest de cette fa~on qulon devient original. 1ft
CF~ITRE XII
"La Vie et L'oeuvre de Maupassant"
Cette critique resume la vie de
~f1aupassant. Le r~sume est pris cl mon avis du livre de ~:laynial - r La Vie et L' Oeuvre de Guy de
]}i:aupassant. r
La critique mentionne 1 t c:.ttention
scrupuleuse de Maupassant pour les d~tails les plus menus. II prit ses personnages de la vie autour de lui. C'etait un homme toujours seuI.
11 assimila les types normands.
CHAPITRE XIII
"Current Literature"
Cette critique cite les opinions de plusieurs hornmes sur 1\'~aupassant et son oeuvre.
La premi~re opinion est celle de James Huneker qui
dit, rtSa mort :fut le resultat d'une predisposition heritee
a
tout ce qui tenda
se detruire, cresta
dire tune heredite chargee.'"L'egoisme et l'hypocrisie sont le sujet de la plupart de ses contes.
"Tolstoy di t) 'La carriere de ~,~cJ)passant est une lutte merveilleuse vers une conception nouvelle et plus belle de la vie. '
"Robert Sherard dans son livre 'Twenty
,
years in Paris' dit, 'Je n'ai jamais vu un homnle a 1 'air plus heureux.' It Le critique :fait peu de cas de
l' opinion de 1!~. Sherard cc_r il di t, "Ce n rest ou'une observation super:ficie1le. lf
Les id~es du critique sur la popu1arite
de Maupassant aux Etats-t'nis sont intereE;santes. 11 dit, "On n'apprecie pas Maupassant ~ sa vraie valeur aux Etats-tTnis. Les suj ets degoutants de
quelques-,..,
.
uns de ses contes nous ont empeches de VOlr la
,
beaute pure des autres."
CHAP1TRE XIV
(H. W. Mabie)
M. Mabie dit de Iviaupassant dans
cette critique ~rudite, "Les contes de Maupa.ssant
sont des chapitres dans 11histoire d'une ~e qui
se perdit. Cl etai t la victoire (:e la tyrannie de
ses sense . ~
" .
~"
"Son etat etalt un resultat inev1tab1e psycho1ogique."
"Maupassant ecrivit 6e la prose d'une
clart€ presque parf'aite et d'une force bien modul~e.
Qu an t ' 8 1 a preclslon, ~." 8 ' 1 c_ nettete, / a ~l a conclslon, " .
son style est mervei11eux. 11 ~)ossede l' int~gri t.~
qui n'evite aucune dif'f'iculte, qui rejette tout mot
superf'lu, qui enonce un f'ai t dans sc. nudi t~ impi toyable
et souvent hideuse.
"Son style suit l~- losique instincti vs
et disciDlin4e de l'esprit ga11ique ou latin, mais
I aqua l 1 " t / " e C~Ul proVlen . t dtl sentiment, l' id~e de
syrnpathie e~;'-lOltVante, lc~ beaute qui se leve cornme un
arome delic2~t d 'une connaissance a)prof'ondie et
spirituelle de la vie, y manquent.
:'T':.i.aupassant est un r~aliste aussi
imlexible que Zola, mais il est -.)lus artiste que celui-ci."
Selon E. 1Jabie voici le plan des
contes de 1.IaupCi.ssant, "11 choisi tune simule
situation, y lia ses ~ersonnages fortement, omit
tous les dets.ils c~ui ne contribuerent rien au
portrait, tissa l' intrigue, les )ersonne.ges, la situation, et, le denouement ensemble d rune maniere
tres habile Dour avoir une harmonie "- d' action et
Dour produire une sorte de -~)2.thos C.mer. If
"11 com. iri t l' art de beaucoup exprimer
en se servant de peu de mots. 11 s'e.i.i.vi t le chemin
tragique du sensualiste qui le conduisit ~ la folie.
Son oeuvre se ressentit de sa mani~re de vivre.
C' est un ~rincipe fondament·:.::~l - I' hO~TI11e fc.~orme
l'artiste."
CHAPITEE AV
"The Tragic End of' Nlaupassant
by
A. Schurz
M. Schurz raconte dans cette critique la folie et la r~lort
ce
r:IaUl)2..ssant.La critique montre une chaude sympathie et une grande admiration pour l'ecrivain.
CHAPITRE XVI
"Maupassant I S nicture of Swinburne"
Voici les impressions drun homme de
g~nie fran~ais -en faisant la connaissance d'un
homrne de genie anglais. La critique c1i t, ftI:=aupass8nt observa que Swinburne ressemblait
a
Poe - lr~crivain americain. tt Pendant la visi te de l.:aupassantSwin-burne faillit se noyer. EaunEtssant lui sauva la vie. Swinburne fut redui t a un ~tat nerveux. 11
eu tune crispation des n:eElbres et se plaigni t de
~ ; '
sa main ecorchee. Swinburne gardait chez lui des singes domestiques. Quand I·,janpassant se mi t $_
table il decouvrit que la pi~ce de r~sistance ~tait du singe roti. Maupassant remarqua une odeur
; ' A
degoutante partout dans la maison.
"-Clest peut-etre dommage que le. premier Anglais dont Maupassant fit bien la connaissance
"
fut un homme comme Swinburne. L 1influence de cette
connaissance dura pres',.ue toute sa vie; qU8.21d il pensait
a
un Anglais, il se rappelait tout de suiteSwinburne. crest peut-~tre la raison pour laquelle Maupassant comprit mal l'Angleterre et·les Anglais.
CHAPITRE XVII
"Current Opinion"
Cette critique assez br~ve nous rappe11e les contes ecri ts par ~!laUpass8nt au
sujet de la Guerre de 1870. Maupassant sty
1 · ,...
engagea U1-meme. I1 garda toujours une im-pression d'horreur de la guerre. Llidee de revanche l'obsedait. 11 est interessant de voir que le critique du 'Current Opinion' dit
que "la folie de Maupassant fut heritee de sa
m~re." La question de l'origine de la folie de :Maupassant a fait naftre quantit~ d'opinions
diverses. Plus tard je citerai quelques-unes de ces' opinions.
CHAPITRE XVIII
Critique sur 'The Paris of the Novelists' par Arthur Bartlett Maurice
Cette cri tiaue discute le Ch2tJi tre -~ .
-Le Paris de Guy de Mau:Jc.ssant. Le critique ~ dit~ I
"les personnali t~s sont la passion de I =aupassant,
chacun de ses personne..ges iw)Ort2J1ts est co)i4 sur
1 f original dans la -'Jie reelle.·r
ft, Bel-Ami' est tout cl fait c:.e Paris.
Ce roman commence dans la ':"Dle ;Jotre-Drune de Lorette
et fini t r~ans la I':adelaine 0 !·~a:'!.p8.ssant montre
I'hostilit~ de l'etranger envsrs Paris.
'IEaupassant comme ecrivain fut
scrupuleusement exact. Il fit visite ~ Tourgueneff
pour mieux comprendre ses )ersonnages ang1ais. Il
" d · "" 1 d ' . .
etu ~a meme es rues e ParlS pour ;~lleux exprli71sr
les moindres details de ses oeuvres."
CP..APITRE XlX
rrCat and her Boswell"- H. Vlickham
Dans cette critique I-~. \\Tickham raconte luelques pages des memoires de Fran~ois, vS.let de
~aupassant. Le valet decrit l'amour de son ma~tre Jour le chat de la maison. Ce petit animal sembla eveiller un sentiment de pitie dans le coeur de
Vlauuassant. ~ L' ecrivain le caressai t et s' assevai t v
souvent devant la cheminee, le chat sur ses genouxp
CHAPITRE XX
"Guy de ~~aupassant (By a Friend)
I'
from The Cornhill August 1925
Ce critique du ' Living Age r reSUJ."11e
11 article sur Guy de I'.Taupassant par 'Un Ami. '
L ' -" '""'; d; _'""Ull..!. ..&. t qu]. r • l ' n y avait . )'::',8 d e f 011 . e dans la
famille de Maupassant, car Zola le lui dit. Selon
'L'Ami;' c'~taient les femmes et la peur des
malad; ..!. e s qu~ • 1 e t \ ~_·.eren. t T t " ...-la san e d e ... TIT ~l3.1.1paSSan t
souffrit de la critique de Henry James. L'Ami dit
aussi que les visi tes de ~Cau-oass8"nt aux bas quartiers
de Paris le rendirent triste et melancolique. Il
sembla sentir une res-)onsabili te des choses horribles
qu'il Y vit.
Les critiques ne sont pas d'accord sur la question de l' origine de la folie de Ii=aupassant. Ernest Boyd, Ifaynial et la plupart des critiQues
disent que la folie exist&it dans la famille de
Iv1aupassant. IIIl eut une heredl tee chargee.' , ./ • , " l
CF..APITRE XXI
"Maupassant as a Flyertr
Cette critique decrit les experiences
de Maunassant dans un ballon. ~ "Mau;)r-;.SScu1t lilontra ~
un sang-f'roid parf'ai t. TT C' etai t le premier honune
de lettres f'ran~ais
a
:-21onter dans un ballon et/
sans doute son 8.LTLour-~)ropre en fut f'latte. 11
/
.
reclta des vers de Hugo - 'P1ein Ciel.' On
ma.ngea du poulet et but du Ch8i:1)agne. Tous
ses amis le penserent IOU meme avant quril le
fUt.
ClIAPITRE XXII
''Guy de nrraupassant - A Critical study" Ernest Boyd
Ce que Maynial fit pour Guy de
Maupassant en fran~ais, wrnest Boydle fait en
anglais dans son livre 'Guy de Maupassant - A
Critical study.' M. Boyd se sert naturellement
de l' oeuvre de ~1aynial mais il exprime tres bien
le point de vue de l'observateur americain sur
I l oeuvre de Vaupassant. IT. Boyd est une figLIre
erninente daus la litterature de la critioue ...
,..
.
amerlcalne. Nous autres amateurs de lroeuvre de
Guy de Eaupassant sont bien heureux qu'il ait
choisi le grand Franfais comme sujet biographique. Crest pour cela que je vais citer
quelques extraits tir~s des pages du livre de y~.
Boyd. 'Voici d' abord ses opinions sur 'Une ·Vie. '
"Bien que Maupassant :gens~t au roman depuis
plusieurs ans, qu'il travail1~t ~ l'ecrire depuis
1?81, 'Une Vie' fut tout
8.
fait s~pare de sa proprevie et de ses experiences ':)end2.~·~t les ans qu r il
l' ecrivai t, cccr on ne trouve pas Paris 02--s ses
pages. Le livre fut le dernier chapitre de son
,
/ ~d ' une Vle · c~u '-1 J. aVEtl t QDl ttee, et qu' . . ' 1 -I ' evoque
avec une plenitude de details, avec un sentiment de possession af'fectueuse, comme un Eormand qui
'>
peut lui seu1, connaltre et compatir les gens de son pays."
H
Il se servit abondamment de ses
· L - , . d" 1\ 1 d" . 11 ·
souvenJ.rs. a premlere 1 ee ~1eLle, e eSl
llSlonne-ment d'une femme, d'abord comme epouse, ensuite comme m~re, fut sug,s~eree par les difficul te's de famille de ses parents. Il (l.ecri vi t leur maison
sous le nom de 'Les Feuples' et COIlli-;e chaque as)ect du pays fut grave sur son L~agination des Itenfance, il savait peindre des tableaux de toutes couleur~
,
ou on sent Itodeur de la terre et des brises-de-mer.
. " ,
On aper<{cii t les hi vers solitaires, et les etes glorieux, la vie de gens qui sont moitie paysans
et moitie D~cheurs. -'- Un fort sentiment de realit~
/
se repand dans tUne Vie,' un sentiment que tous
, "
ces evenements ont vraiment eu lieu, quton a lu
une vie, non pas une histoire-. Nominalement, crest la vie d'une femme que l'auteur raconte, mais
l'effet depasse la vie d'une femme, il nous montre
la vie humaine, la futili te de tous les reves d' homme:'
ilL e d' oIl eSl USlonnement n'est pas une °
chose nouvelle pour IdaUyaSsBl1t, mais ce qui est nouveau et unique dans ce premier roman crest
l'absence des obsessions habituelles de l'auteur.
11
selnble presque que l ' elimination de Paris de. . . 1 d/ d ' 11 /
son lmaglnatlon e egage e son eterne e
pre-/ /
occupation, "?ersonnelle et ;?enerale, des luttes
\1
franchement sexuelles d t hormnes et de fe:-:til1es.
'~~and une vraie histoire, qUffi1d des situations ayant leurs racines dans les realites de la vie humaine, le -)ossedaient) r~aup2.ssant
pouvait oublier les parfums de femmes, et les tri viali tes S8.ns fin qui lui fournissaient les
,
.
.,
anecdotes necessalres.
"'Une '\Iie' fut le r~ci t de I' epoque la plus normale de sa vie, et c'est la plus solide
I'
et la plus universelle de toutes ses oeuvres.
Dans le dorceau qui suit, r\.'I. Boyd
exprime son opinion de la philoso)hie de Faupassant.
"A
l'~e de trente-trois ans Yaupassant ales desirs et l'esprit d'un etudiant. Ses vagues allusionsa
Schopenhauer eta
Herbert spencer sont assezfrequentes !.Jour suggerer une base philosophique
pour son attitude s~ner~le sur la vie, mais pas pour indiguer une cOlmaisso.nce intime de leurs
idees fondamentales. Le pessimisme profond et le
/ .
.
,.
desllluslonnement qui se repandent dans toutes ses histoires, leurs tableaux repetes de la
futilite sombre ou comique de l'activite humaine, sont l' expression, non d rune philosoc::hie raisonnee, mais de sa reaction au spectacle de la Vie, une
~ t· ~ / t · / 1 1
reac lon ae ermlnee pour a p upart par son propre etat d'ame et de corps."
r·c.
Boyd ecri t quelques mots fort interessants sur IIauDassant et 'Bel-Ami. ... r"Comme dans 'Une Vie,' il y a dans
'Bel-Ami' un peu d'imagination et autant d'observation et de description tirees de ses souvenirs. De meme
"
qU'Une Vie resume la vie de la Hormandie qu'il conl1.aissai t, ainsi 'Bel-AmiJ· est-il un 8:Ji tome du Paris ou il devint celebre. .;'
Ayant egard aux
privil~ges de romancier, Georges Duroy ressemble
,
plus a Maupassant que le font tous les personnages formes d'apres l'auteur qui parurent plus tard dans ses romans. L'affaire de Earie Bashkirtsheff et ses efforts pour se faire une :)hiloso}hie du
amoureuse du sous-officier, comme Bel-Ami avait
,
le physique de ce dernier, auquel ses succes furent dus. "
nIl se peut que Gaston de Lamarthe dans 'Notre Coeur' decrive l'auteur-dans son
incarnation finale, comme l'amant de grandes
dames, mais pendant ses beaux jours Georges Duroy et Maupassant 6taient bien semblables. If
CHAPITRE XXIII
"Flaubert and 1~aupaSs8nt - A Literary Relationshiplf
Riddell
1\""11
Li e. ?iddell nous presente une
critiaue bien interessante dmls son livre sur
Maup2_ssant et ~lcrc.bert. D I abord j e veux ci ter
les influences sous lesqueJ_les r=aupassant e'crivai t,
selon I ~112. 3.ir1(~ell. Elle ' j i t, "Les oeuvres de
113.upassant sont illiluenc8'es de plusieurs choses.
Il ,Y a 1 t influence normande (~ui marque beaucoup
des nouvelles de cetauteur. Dans ses romans
autant que dans bien des nouvelles nous remarquons
l ' inf'luence du sej our de I~8upassant
a
Paris. Laguerre de 1870 eut une grande influence sur l'auteur.
11 sty engagea et l'obsession de revanche paratt
dans plusieurs de ses nouvelles. ~;:aUDassant eut
le penchant de ce qui lui parut grotesquement
comique. Il aimait bien Shakespeare. Il avait
toujours la passion de voyager."
Ensui te l,.~lle. ?iddell offre des
opinions sur Maupassant et son oeuvre. "l:aupassant
nlest pas imaginatif au supr~me degree Ses sujets
sontla passion illicite, et la futilite de combattre la fatalite qui resserre Ithomrne."
1~ t l ' 1· ,
ruaupassan pense que a rea 1te actuelle est odieuse, le monde est plus ou moins une illusion, et que tout est sujet
a
une fataliteinexorable. Haupassant repr~sente presque toujours
" /
le sordide, le banal, le desagreable, ou lfhorrible. La misere et la degradation sont le sort presque
universel de ses personnages. "Cl est la faute de
la f'atalite tT c'est la devise de ses tableaux de
la vie. Pour lfhonnne tout se termine en la mort.
1\~auDassant se moque de la betise universeIle de l'homme. Il decrit l'~tat de l'honnete bourgeois l'attitude d'une satisfaction
a
l'esprit borne. Il decrit la vie monotone de la campagne, et dela societe bureaucratiaue ou industrielle de Paris. MIle. ~iddell discute les opinions
de r.Caupassant sur le gouvernement et sur la religion. Selon l'auteur le gouvernement democratique est
une =olie suprgme. Dne sorte d'aristocratie y'est ""
,-bien preferable.
La religion nlest qu'une superstition, une habitude, une bizarrerie romantique.
I::aupassant n I a pas beaucoup de
dans son oeuvre d tune manJ..ere cynlque.
.
,
.
I1 e1irnine 1'ideal.TouteIois il est vrai que l'amour de la Nature se trouve partout dans l'oeuvre de
CFf-APITHE XXIV
tfIvory, Apes, and Peacocks tr
~Tames Huneker
Dans son 'Ivory, Apes, and Peacocks' M. Huneker discute dans un chapitre de ce livre
l ' oeuvre de }!=aupassant. I1 di t, "Le temperament
de Maupassant est tout
a
fait different de celuide F1aubert. Le style de 1~8upassp.nt se Llodele
sur celui de ~~erim~e. fI
rrTolstoy admirai t l' oeuvre de
Maupassant, mais i l detestait sa morale. Tourgueneff ~
inf'luen~a I<aupassc'.nt ~)lus que celui-ci voulc.i t
1 f ac1nlet tre.
ITLes oeuvres de r:aup2.sSE'nt (~~plc..isent
,
a des milliers de gens, elles enchantent, effrayent, et edifient encore des nilliers de lecteurs.ff
M. Huneker ne veut pas essayer de
~ , ~
resoudre le probleme du mal renferme dans l'oeuvre
de Eaupasse.nt. 11 dit, "Le mal d'une oeuvre
litteraire est une Cluestion classi(ue. Ce nt est
CHAP I THE }!J(!V
"The Paris of the Novelists" Arthur Bartlett Maurice
Dans ce livre fort int~ressant
I\C. !;!1aurice presente un ch? Di tre inti tule 'Le Paris
de Guy de :MaupaSSB.l1t. t Avant de faire une cri tique
de ce chapitre je veux mentionner ce que r.~. Maurice dit de Laupass8nt ~a et la dans le livre.
D' abord }.~. LIaurice cite une lettre d'Arnold Bennett dans laquelle celui-ci dit que
le roman '~ne Vie' est inferieur
a
'Pierre et Jean' eta
'Fort comrne la L:ort.' 1'.~. Bennett admet toute-fois que son 'Old Wives'Tale' se modele sur'Une Vie. '
/ ,
De T\~e.Up8_ssant J eleve de Flaubert et
age
d'une vingtaine d'ans, assistait au cerclequi se r~unissait chez Flaubert, et qui renfermait
"
Edmond de Goncourt, Tourgueneff, Alphonse Daudet et Zola.
Dans le chapitre 'L'Enchantement de la Seine f f'il. Maurice di t, "Chaque tournant de
la Seine se lie aux contes de Guy de ~~aupassant
qui aimait la riviere presque autant que la plage
. , 1 "t d
de la l~edJ. terranee et a co e norman e. Comme