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La participation citoyenne au sein de diverses actions collectives situées dans la MRC de Portneuf

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Academic year: 2021

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La participation citoyenne au sein de diverses actions

collectives situées dans la MRC de Portneuf

Mémoire

Joanie Châteauvert

Maîtrise en service social

Maître en service social (M.Serv.Soc.)

Québec, Canada

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Résumé

Depuis la dernière décennie, le gouvernement propose aux communautés de démarrer des projets de développement local de type communautaire pour s'attaquer à divers problèmes sociaux, dont la dévitalisation des milieux. Certaines de ces initiatives sont toutefois remises en question, notamment en raison de la faible participation citoyenne qu'elles suscitent. Le but poursuivi dans le cadre de la présente recherche était d'explorer comment la participation citoyenne prend forme au sein d'initiatives de ce genre situées dans la MRC de Portneuf, soit l'ATI et les PFM/MADA. L'attention a porté plus spécifiquement sur l'influence potentielle de deux facteurs : le leadership et la dynamique politique entourant ces actions collectives. Les résultats de cette recherche qualitative révèlent que, bien ces deux facteurs aient un impact significatif sur la mobilisation citoyenne, beaucoup d'autres éléments influenceraient la participation, particulièrement le fait de percevoir l'utilité directe de telles démarches pour soi-même ou son milieu.

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Table des matières

Résumé ... iii

Liste des abréviations et des sigles...ix

Remerciements ...xi

1. INTRODUCTION ... 1

2. PROBLÉMATIQUE ... 5

2.1 Pertinence scientifique de l'étude ... 5

2.2 Nouvelle stratégie en matière de politiques sociales ... 5

2.2.1 Les ATI et les démarches PFM/MADA, des actions collectives menées dans une perspective de développement localisé ... 6

2.2.2 L'ATI et les PFM/MADA dans la MRC de Portneuf ... 8

2.3 Recension des écrits ... 9

2.3.1 Démarche documentaire ... 9

2.3.2 La participation citoyenne ... 10

2.3.3 Les théories de l'action collective ... 12

2.3.4 Études empiriques sur l'influence du leadership et la dynamique politique sur la participation citoyenne ... 15

2.4 Cadre conceptuel ... 17

2.4.1 Participation citoyenne, leadership et dynamique politique ... 17

2.4. 2 Propositions et questions spécifiques de recherche ... 18

2.4.3 Opérationnalisation des concepts ... 19

3. MÉTHODOLOGIE ... 21

3.1 Population à l'étude ... 21

3.2 Échantillonnage ... 22

3.3 Procédures de collecte de données ... 23

3.4 Modalités d'analyse ... 23

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3.6 Aspects éthiques ... 27

4. L'INFLUENCE DU LEADERSHIP TEL QUE PERÇU PAR LES PARTICIPANTS ... 29

4.1 Participation à l'ATI et aux PFM/MADA : une comparaison ... 30

4.2 L’expression spontanée sur l’appréciation de la participation ... 31

4.2.1 Acquisition de nouvelles connaissances ... 31

4.2.2 Impact direct et concret sur le milieu de vie ... 32

4.2.3 Reconnaissance de la population ... 32

4.2.4 Perceptions spontanées des élus rencontrés ... 33

4.3 Le leadership perçu ... 34

4.3.1 Importance accordée à l'opinion citoyenne ... 34

4.3.2 Préoccupation pour l'action et les réalisations ... 36

4.3.3 Souci de l'alignement des cadres ... 38

4.3.4 Aptitude à collaborer avec des alliés ... 39

4.3.5 Compétence ... 40

4.3.6 Attention portée à la sollicitation ... 42

4.3.7 Souci d'adapter son approche aux particularités des personnes ... 43

4.3.8 Attention portée à la prise de conscience d'une situation de privation ... 44

4.3.9 Sens de l'engagement du leader ... 45

4.3.10 Importance accordée à la valorisation les réussites... 46

5. L'INFLUENCE DE LA DYNAMIQUE POLITIQUE ... 49

5.1 Perceptions des participants à l'égard de l'attitude des élus ... 49

5.1.1 Intensité de l'appui au projet ... 50

5.1.2 Importance accordée à l'opinion citoyenne ... 51

5.1.3 Arrimage entre les citoyens et d’autres élus ... 52

5.1.4 Perception des élus sur le projet ... 53

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5.3 Perceptions de l'influence que les élus croient avoir ... 57

5.3.1 Attention porté à la sollicitation ... 58

5.3.2 Arrimage entre les participants et les élus ... 59

5.3.3 Importance accordée aux réussites et à leur valorisation ... 60

5.3.4 Collaborer avec des alliés ... 60

5.3.5 Être près de la population au départ ... 61

5.3.6 Donner des tâches importantes ... 61

5.3.7 Adapter son approche ... 62

6. D'AUTRES FACTEURS D'INFLUENCE ... 63

6.1 Le groupe et de sa dynamique ... 63 6.1.1 Dimension structurelle ... 63 6.1.2 Dimension socio-affective ... 65 6.2 Caractéristiques individuelles ... 66 6.2.1 Occupation professionnelle ... 67 6.2.2 Disponibilité et énergie ... 67 6.2.3 Connaissances ... 68

6.3 Attitudes de la population face à l'acteur collectif ... 69

7. DISCUSSION ... 71

7.1 Les dimensions d'un leadership qui suscite la mobilisation ... 72

7.2 Une dynamique politique qui favorise la participation ... 75

7.3 Les influences insoupçonnées sur la participation ... 76

7.4 La comparaison de la participation au sein de l'ATI et de la PFM/MADA ... 78

8. CONCLUSION ... 83

8.1 Retour sur la démarche ... 83

8.2 Réponse à la question de recherche ... 88

8.3 Limites de l'étude ... 91

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Bibliographie ... 93 ANNEXE 1: GRILLE POUR CONTACT TÉLÉPHONIQUE ... 100 ANNEXE 2 : GRILLE D’ENTREVUE ... 102 ANNEXE 3 : FORMULAIRE DE CONSENTEMENT À PARTICIPER À LA RECHERCHE ... 103

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Liste des abréviations et des sigles

ATI : Approche territoriale intégrée

CAMF : Carrefour action municipale et famille CLD : Centre local de développement

CRÉ : Conférence régionale des élus MADA : Municipalité amie des aînés

MESS : Ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale MFA : Ministère de la Famille et des Aînés

MPC : Mesure du panier de consommation MRC : Municipalité régionale de comté PFM : Politique familiale municipale

TCFJRQ : Table de concertation des forums jeunesses du Québec UMQ : Union des municipalités du Québec

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Remerciements

L'auteure tient à remercier l'ensemble des personnes qui ont contribué de près ou de loin à la réalisation de ce mémoire. Parmi ceux-ci figurent les participants à la recherche qui ont accepté de faire part de leurs expériences intéressantes ainsi que les responsables des initiatives à l'étude qui ont offert leur précieuse collaboration. L'auteure souhaite également exprimer sa reconnaissance face à l'accompagnement attentionné de son directeur de mémoire, M. Yvan Comeau.

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1. INTRODUCTION

À la suite d'états généraux conduits en 2012 sur l'avenir des municipalités québécoises, l'Union des municipalités du Québec (UMQ) identifiait la participation citoyenne comme l'un des principaux enjeux d'un futur prometteur pour les villes et villages de la province (Union des Municipalités du Québec [UMQ], 2012). Dans un contexte où les tendances actuelles prédisent une cohésion sociale moins spontanée en raison d'une mixité croissante de réalités culturelles, générationnelles, sociales et économiques, la participation citoyenne constitue un phénomène d'intérêt. Garante d'une plus grande démocratisation des institutions, la participation citoyenne a le potentiel de dynamiser le développement des petites localités québécoises ébranlées par le vent de la globalisation (Mercier, Bourque et Saint-Germain, 2009). Outre les bienfaits sociétaux de la participation, ses impacts psychosociaux sur les individus sont également considérables. Le développement éventuel d'un sentiment d'appartenance et d'utilité, les liens interpersonnels créés ainsi que les processus d'empowerment individuel et communautaire possiblement associés (Ninacs, 2002) sont quelques exemples d'effets positifs qui font de la participation citoyenne une visée intéressante en service social.

L'ensemble de ces préoccupations a guidé le choix du thème général de la présente recherche, soit la participation citoyenne au sein de diverses actions collectives en milieu rural. Le contexte de la ruralité a été retenu notamment parce que les problèmes sociaux actuels (pertes d'emploi, exodes des jeunes, vieillissement de la population etc.) sont aigus (Mercier, Bourque et Saint-Germain, 2009) et que les ressources sont souvent rares, rendant la recherche de modèles alternatifs de développement encore plus pressante.

L'un des buts poursuivis dans le cadre de cette démarche est de comprendre comment cette participation s’actualise, la visée ultime étant de contribuer à une plus grande implication citoyenne. Une meilleure compréhension de ce phénomène pourra servir à outiller les intervenants et les dirigeants afin qu'ils contribuent de façon plus éclairée et efficace à l'accroissement de la participation dans leurs milieux. En ce sens, cette recherche s’inscrit dans un paradigme critique (Lincoln et Guba, 2000), puisqu'elle partage les préoccupations des citoyens et des intervenants du milieu à l’étude (Courrier de Portneuf, 2012), afin d’en arriver à

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une plus grande démocratisation des institutions. Par ailleurs, l'adoption de ce paradigme de recherche est également utile à l'atteinte d'un autre objectif visé par cette démarche, soit celui de poser un regard critique sur certains types d'initiatives en cours au Québec, afin d'évaluer dans quelle mesure la participation citoyenne y est favorisée.

De façon plus précise, la question de départ de ce mémoire est : Comment la participation

prend-t-elle forme dans diverses actions collectives situées dans la MRC de Portneuf? Trois

actions collectives seront étudiées. La première est l’Approche territoriale intégrée (ATI)-Portneuf dont l’objectif est de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Les deux autres sont souvent menées conjointement par les municipalités qui désirent initier ce genre de projets. Il s'agit de la mise sur pied des politiques familiales municipales (PFM) et des démarches « municipalités amie des aînés » (MADA). Dans le cadre de cette recherche, ces deux actions seront désignées à l'aide d'une seule appellation, soit les PFM/MADA.

Comme l’ATI est une initiative gouvernementale relativement récente qui semble s’étendre progressivement sur le territoire québécois en tant que nouvelle stratégie de lutte à la pauvreté, il s’avère opportun de poser un regard critique sur cette façon de faire. Les multiples conséquences négatives de la pauvreté étant désormais largement reconnues, il apparaît en effet nécessaire d’évaluer la pertinence d’une approche qui prétend s’attaquer à ce problème social d’envergure. Or, non seulement les différents acteurs préoccupés par la lutte à la pauvreté au Québec ont des opinions mitigées au sujet de la légitimité et de l’efficacité des ATI (Aubin, 2010; Collectif pour un Québec sans pauvreté, 2011), mais peu d’entre elles ont fait l’objet d’évaluations formelles. En outre, les études de cas réalisées au cours des dernières années ont principalement été conduites auprès de communautés urbaines telles que Montréal et Trois-Rivières (Réseau québécois de revitalisation intégrée, 2007). À ce moment, les connaissances produites sur cette approche ne sont pas nécessairement applicables au contexte rural, à l’intérieur duquel les enjeux concernés, comme la pauvreté par exemple, peuvent être associés à des phénomènes différents (Comité sénatorial permanent de l’agriculture et des forêts, 2006).

Parmi les principales critiques formulées à ce jour à l’égard des ATI figure celle du faible nombre de citoyens que ces démarches parviennent à mobiliser. La participation citoyenne est pourtant au

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3 cœur de la réussite de toute approche de développement local (Comeau, 2009; Klein et al. 2010; Vachon et Coallier, 1993) en plus de favoriser une plus grande démocratisation des structures en place (Comeau, 2009), tel que mentionné précédemment. Il s’avère donc nécessaire de s’intéresser aux phénomènes qui lui font obstacles et aussi à ceux qui l’encouragent. De plus, l’étude de la mobilisation citoyenne à l’intérieur d’autres actions collectives connexes à l’ATI et rencontrées dans les municipalités québécoises, soit les PFM/MADA, permettra d’approfondir la compréhension de l’influence des facteurs favorables et défavorables à la participation citoyenne. Tel que mentionné précédemment, sur le terrain, les résultats de cette étude pourront outiller les responsables de ces initiatives à différents niveaux (local, régional, national), afin que ces derniers puissent favoriser davantage la mobilisation citoyenne. La recherche actuellement menée par un comité spécial d'acteurs locaux dans la MRC de Portneuf portant sur l'implication bénévole démontre d'ailleurs que cette préoccupation est d'actualité pour les intervenants du milieu (Courrier de Portneuf, 2013).

Ce document comprend six chapitres : la problématique, la méthodologie, les résultats, présentés en trois chapitres, et la discussion. En positionnant la participation citoyenne dans son contexte, le chapitre sur la problématique vise à approfondir la pertinence sociale et scientifique de conduire une telle recherche et ce, par l'examen des écrits produits à ce jour sur le sujet. Le cadre conceptuel retenu y est également présenté afin d'expliciter l'angle sous lequel le sujet sera examiné. Ce cadre retient plusieurs concepts, tels que la participation, le leadership, la dynamique politique, et également, les théories de l’action collective. L'articulation théorique de l'ensemble de ces concepts croisée avec le contexte précis de cette recherche permet de formuler des questions spécifiques et des propositions de recherche qui apparaissent comme pertinentes. Ces éléments concluent le chapitre de la problématique. Les moyens préconisés pour parvenir à répondre à ces questions sont exposés dans le chapitre suivant. Celui-ci décrit la méthodologie de recherche mise en œuvre, laquelle est de type qualitatif. Les choix effectués quant aux outils de collecte de données et quant à la démarche d'analyse sélectionnée y sont, entre autres, justifiés. Comme cette recherche implique des humains, une réflexion éthique s'est imposée et celle-ci y est également présentée. L'issue de cette démarche de recherche compose les trois chapitres suivants en exposant les principaux résultats obtenus. Le chapitre qui leur succède vise à discuter de ces résultats dans une perspective interprétative.

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2. PROBLÉMATIQUE

D’une part, ce chapitre vise à examiner les écrits ayant traité de la mobilisation citoyenne dans des initiatives de développement local en milieu rural. D’autre part, il a pour but de rendre compte des explications de la mobilisation citoyenne dans ce contexte et plus précisément de l’influence de deux phénomènes, soit le leadership et de la dynamique politique. Pour ce faire, la portée scientifique de l'étude est d’abord présentée. Cette partie est suivie d’une description des deux types d’actions d’où les données de la recherche seront tirées. Suit une recension des principaux écrits qui se sont intéressés à la mobilisation citoyenne. Cet examen de la littérature conduit à l’adoption d’un cadre d’analyse permettant la formulation d’hypothèses et de questions de recherche qui nous apparaissent intéressantes à examiner.

2.1 Pertinence scientifique de l'étude

Au point de départ de cette problématique, nous voulons affirmer en quoi notre question de recherche sur la participation à des actions collectives en milieu rural a le potentiel de contribuer à l’accroissement des savoirs sur divers plans. En effet, en plus de documenter les connaissances sur la participation citoyenne dans les actions collectives de façon générale, elle génère un savoir plus spécifique aux actions assimilables au développement local de type communautaire en contexte rural. En outre, elle renseigne sur les conditions favorables à la pratique de l'organisation communautaire dans ce type de milieux et dans le cadre d'initiatives du « haut vers le bas». Cette recherche documente également le thème du leadership en venant corroborer et nuancer les connaissances actuelles sur les types de leadership qui encouragent la participation. Par ailleurs, elle innove en croisant le point de vue des participants à celui des leaders politiques et en considérant le niveau de conscience de ces leaders quant à leur impact sur la mobilisation.

2.2 Nouvelle stratégie en matière de politiques sociales

Les problèmes sociaux sont des phénomènes complexes et multidimensionnels dont les manifestations seront plus ou moins fortes selon les dynamiques de solidarité qui existent dans les milieux de vie dans lesquels ils s’inscrivent. Cette prémisse fonde d'ailleurs la stratégie mise

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de l’avant dans divers pays au cours des dernières décennies afin de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale, notamment en Europe (Bennington, 1991). Cette manière d'intervenir également préconisée par le gouvernement québécois depuis le début des années 2000, s’apparente à l’approche de développement local qui inspire différentes adaptations dans plusieurs ministères. Par exemple, depuis les années 1980, le ministère de la Famille et des Aînés 1 (MFA) a encouragé la nomination d’un/e élu/e municipal/e responsable de la question des familles et des aînés dans les localités québécoises. Une dizaine d’années après la fondation du Carrefour action municipale et famille (CAMF) chargé de s’occuper des questions familiales en milieu municipal, les premières PFM ont vu le jour en 2001. Aux PFM se sont ajoutées les MADA en 2003. Depuis leur création, les CAMF ont accompagné plus de 600 municipalités pour effectuer ce genre de démarches (Carrefour action municipale et famille [CAMF], 2009). Les paragraphes qui suivent exposeront d'abord en quoi les PFM/MADA et les ATI peuvent être considérées comme du développement local et informeront ensuite sur la réalité spécifique de ces initiatives conduites dans la MRC de Portneuf.

2.2.1 Les ATI et les démarches PFM/ MADA, des actions collectives menées dans une perspective de développement localisé

L’ATI vise « l’amélioration des conditions de vie des personnes issues des milieux défavorisés. Elle mise sur la concertation et sur un meilleur arrimage des stratégies sectorielles des différents acteurs (élu/e/s, associations, citoyens...) œuvrant sur un territoire donné pour atteindre son but. » (Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale [CRÉ], 2006, p. 1). Les démarches PFM/MADA, quant à elles, visent à « développer la concertation entre les différents acteurs qui œuvrent auprès des familles [et des aînés] pour proposer des solutions réfléchies aux diverses problématiques se répercutant sur leur vie » (Carrefour action municipale et famille [CAMF], 2009, p. 1). De plus, chaque municipalité ou MRC qui amorce ce type de démarche est appelée à « adapter le contenu des [PFM/MADA] selon ses besoins et ses ressources humaines, financières et matérielles » (Carrefour action municipale et famille [CAMF], 2009, p. 1). En ce sens, la nouvelle stratégie gouvernementale préconisée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité

1 Depuis les dernières élections provinciales en 2012, le MFA a été aboli. Les questions familiales sont désormais traitées par le Ministère de la Famille et, celles relatives aux aînés, par le Ministère de la santé et des services sociaux.

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7 sociale (MESS) et le ministère de la famille (MFA) peut ressembler à l' approche de développement local, laquelle est définie par Lesemann (1992) (cité par Comeau, 2007, p. 59) comme « une action entreprise par la population pour améliorer ses conditions de vie à partir de ses propres ressources […] » et par Morin (1994-1995) (cité par Comeau, 2007, p. 60) comme un processus qui « […] implique la concertation d’acteurs locaux, issus des milieux publics, privé, syndical et communautaire ainsi que la population marginalisée sur le plan économique et social. » Cependant, comme les PFM/MADA sont des initiatives gouvernementales, on les qualifie de démarches du "haut vers le bas", ce qui les distingue des projets de développement local qui, eux, doivent fondamentalement être initiés par la population. En ce sens, les PFM/MADA s'apparenterait davantage à du développement dit localisé. Puisque les préoccupations sociales sont théoriquement mises en avant-plan dans l’ATI (Conférence régionale des élus de la Capitale-Nationale [CRÉ], 2006) et les démarches PFM/MADA (Carrefour action municipale et famille [CAMF], 2009), on peut qualifier cette approche de développement localisé de type communautaire (Comeau, 2007).

Cette nouvelle stratégie gouvernementale est toutefois controversée, et ce, particulièrement chez les différents acteurs sociaux préoccupés par la lutte à la pauvreté au Québec (Aubin, 2010). Alors que certains intervenants, chercheurs et groupes communautaires reconnaissent le développement local communautaire comme une façon efficace de lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale sous certaines conditions (Bergeron, Morel et Thérien, 2002; Bujold, 2002; Lemelin et Morin, 1991; Ministère de l’emploi et de la solidarité sociale [MESS], 2010; Séguin et Divay, 2004), d’autres craignent l’usage véritable qu’en fait le gouvernement (Collectif pour un Québec sans pauvreté, 2009, 2011). Outre la crainte partagée que les adaptations et les avatars du développement local ne conduisent à un désengagement de l’État dans des mesures de soutien universelles, certains soulignent que les pratiques de type « haut vers le bas » conduites au Québec et ailleurs dans le monde atteignent des résultats mitigés, notamment sur le plan de la participation effective des citoyens (Collectif pour un Québec sans pauvreté, 2009 et 2011; Rothman, 2000; Saint-Germain, Ulysse et Lesemann, 2007), aspect pourtant incontournable de la réussite d’une démarche de développement local (Comeau, 2009; Klein, Fontan, Saucier, Tremblay, Tremblay et Simard, 2010; Vachon et Coallier, 1993).

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2.2.2 L'ATI et les PFM/MADA dans la MRC de Portneuf

Outre le projet de l’ATI-Portneuf financé depuis 2008, 14 des 18 municipalités de la MRC de Portneuf ont, à ce jour, entamé des démarches PFM/MADA avec l’appui du CAMF. Bien que ce ne soit pas le cas pour toutes les municipalités qui font ce type de démarches, les municipalités de la MRC Portneuf ont décidé de former un seul comité par municipalité à la fois responsable du projet PFM et du projet MADA. Il est aussi à noter que la démarche ATI et les démarches PFM/MADA sont chapeautées par des intervenants du Centre local de développement (CLD) de Portneuf. En outre, les élus municipaux responsables des questions familiales dans chacune des municipalités ont été invités à siéger sur les comités PFM/MADA de leur localité.

La MRC de Portneuf occupe un très vaste territoire de 4 095 km2 situé entre les villes de Québec et Trois-Rivières, sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent (Municipalité régionale de comté [MRC] de Portneuf, 2011). Le territoire portneuvois peut être qualifié de rural dans la mesure où son couvert forestier s’élève à 80 % où ses terres agricoles représentent plus de 50 % de toute la zone agricole de la Région 03 (Municipalité régionale de comté [MRC] de Portneuf, 2011). La MRC connaît plusieurs disparités sur le plan socio-économique. Par exemple, la population qui habite les secteurs du nord et de l’ouest est plus âgée, moins scolarisée et moins fortunée que dans les deux autres secteurs (De Koninck et al., 2006). Par ailleurs, les habitants de Portneuf semblent éprouver un fort sentiment d’appartenance à leur territoire (De Koninck et al., 2006). De plus, les élections qui ont pris place au cours des dernières années dans la MRC ont semblé démontrer un intérêt particulièrement marqué pour la politique municipale, selon l’avis de divers candidats et journalistes de la région (Courrier de Portneuf, 2011). Malgré cet attachement commun à la région, la compétitivité pour les ressources et certaines « guerres de clocher » qui marquent l’histoire de la région semblent parfois diviser les acteurs de la MRC.

À la lumière des différents concepts de l’approche de développement local, la MRC de Portneuf semble donc posséder différentes caractéristiques susceptibles de contraindre la mobilisation citoyenne autour de projets collectifs, comme l’ATI et les PFM/MADA. En effet, l’étendue de son territoire, ses disparités socio-économiques et son histoire marquée de différents conflits

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9 laissent croire que plusieurs défis sont à relever pour ces initiatives de développement local. En revanche, il semble que différents phénomènes favorables à la mobilisation existent dans la communauté, notamment le sentiment partagé d’appartenance au territoire (Musick et Wilson, 2008). L’influence du leadership et de la dynamique politique dans la collectivité portneuvoise apparaissent également comme des facteurs d’influence sur la participation citoyenne et sur lesquels notre étude va concentrer son attention, selon les besoins de connaissances qui ressortent de notre recension des écrits.

2.3 Recension des écrits

Cette section fait état des principaux écrits sur la mobilisation citoyenne et sur les phénomènes qui l’influencent. De façon plus précise, elle met un accent particulier sur l'impact du leadership et de la dynamique politique sur la participation. Ces deux phénomènes seront situés dans les théories de l'action collective et en lien avec les concepts qu’elles proposent. Mais tout d’abord, la démarche réalisée pour recenser les informations rapportées introduit cette section.

2.3.1 Démarche documentaire

Au cours des dernières années, les ATI ont fait l’objet de plusieurs écrits, notamment des textes d’opinion provenant de différents acteurs et experts préoccupés par les questions de pauvreté et d’exclusion sociale au Québec. Ces textes ont été consultés dans l’objectif d’avoir un premier contact avec la perception de ces acteurs ainsi qu’avec les divers enjeux que soulève l’ATI. Il en va de même pour les PFM/MADA. Nous avons également eu l'occasion d'assister, en 2013, au plus récent colloque du Carrefour action municipale et famille (CAMF) qui nous a permis d'être au fait des différents enjeux entourant les PFM/MADA.

Par ailleurs, différents ouvrages théoriques sur l’approche de développement local cités par Martine Duperré, chercheure spécialisée dans ce domaine, ont également été consultés. En outre, une recherche d’articles scientifiques dans différentes banques de données telles que Social

Services Abstracts, Social Work Abstracts, Social Sciences Full Text , PAIS International, SOCindex With Full Text, Proquest Dissertations and Theses, Worldwide Political Science

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Abstracts, International political science abstracts et Érudit a été réalisée. Plus d’une trentaine de

mots ont été utilisés pour effectuer ces recherches. Toutefois, parmi ceux-ci, certains se sont avérés plus utiles, tels que « développement local », « approche territoriale intégrée », « mobilisation », « leadership », « participation » et « dynamique politique ». Les bibliographies de certains textes « clés » ont aussi guidé la recherche de documentation.

Pour compléter notre quête d’informations, des entretiens informels avec différentes personnes impliquées, concernées ou simplement informées par le projet ATI-Portneuf et les PFM /MADA ont également été réalisés. De même, nous avons procédé à une consultation d’articles de journaux portneuvois.

L'ensemble des écrits ciblés ont été regroupés sous quatre principaux thèmes présentés dans les sections qui suivent, soit la participation citoyenne, les théories de l'action collective, le leadership et la dynamique politique.

2.3.2 La participation citoyenne

Malgré le fait que ce concept s’avère difficile à délimiter en raison des multiples sens qu’on lui donne, plusieurs auteurs ont tenté, au cours des dernières décennies, de définir la participation citoyenne. Diverses typologies de la participation ont alors vu le jour. L'une des premières élaborées fut sans doute celle d’Arnstein (1969). Cette auteure, qui conçoit la participation sur un continuum, a identifié huit échelons permettant de juger du degré de participation citoyenne réelle. Ces échelons se subdivisent en trois niveaux distincts : la non participation (1- Manipulation, 2- Thérapie), la coopération symbolique ( 3- Information, 4- Consultation, 5- Conciliation) et le pouvoir effectif des citoyens (6- Partenariat, 7- Délégation de pouvoir, 8- Contrôle citoyen).

Plus récemment, Mercier, Bourque et Saint-Germain (2009) ont tenté d'élaborer une autre typologie de la participation citoyenne à partir d’autres travaux (Lemieux, 2004; Thibault, Lequin et Tremblay, 2000). Selon eux, la participation citoyenne réfère à « l’exercice et l’expression de la citoyenneté dans ses dimensions politiques, civiques et sociales » (Mercier, Bourque et

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Saint-11 Germain, 2009, p.24). Toujours selon Mercier, Bourque et Saint-Germain (2009), il existe trois dimensions à la participation citoyenne : politique, civique et sociale. La dimension politique renvoie au fait d’exercer un pouvoir direct ou indirect. La dimension civique, quant à elle, consiste à prendre part aux débats publics concernant différents enjeux. La dimension sociale réfère au fait de contribuer à la transformation des politiques, des normes et des structures sociales.

Outre les définitions proposées dans les écrits scientifiques, certaines organisations ont explicité leur propre conceptualisation de la participation citoyenne. Par exemple, la Table de concertation des forums jeunesses du Québec (2013, p. 1) définit la participation citoyenne ainsi : « la prise de conscience de ses besoins et de ceux de sa communauté qui mène le citoyen à poser des actions, ponctuelles ou régulières, individuelles ou collectives, afin de transformer son milieu en vue de l’améliorer.»

En plus de proposer diverses définitions de la participation citoyenne, les écrits identifient les défis à une participation citoyenne effective. Parmi les écrits sur les obstacles à la participation citoyenne, le texte de Rothman (2000) mentionne que plusieurs citoyens décident de ne pas participer à ce type de démarche puisqu’ils n’en voient pas l’utilité immédiate pour eux ou pour leur famille. L’étude de Comeau (1995) révèle par ailleurs que les individus issus de certaines couches sociales sont plus difficiles à mobiliser que d’autres, telles que les personnes défavorisées, car elles rencontrent un plus grand nombre d’obstacles économiques et sociaux pour s’impliquer dans une association. En effet, la défavorisation sur les plans matériel et social amènerait souvent une carence de ressources, de temps et de compétences inhérentes à la mobilisation, comme le mentionne également Racine (2010).

S’il existe des obstacles à la participation citoyenne, de nombreux textes ont toutefois bien documenté les processus qui lui sont favorables. Les sciences sociales sont à même de proposer des théories qui fournissent des explications intéressantes à ce sujet. Elles mettent ainsi en lumière plusieurs phénomènes qui sont favorables à la participation, dont le leadership et la dynamique politique. L'exposé des théories de l'action collective fait l'objet de la section qui suit.

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2.3.3 Les théories de l’action collective

Les théories de l’action collective habituellement reconnues sont celles de la privation relative, des cadres, de la mobilisation des ressources, du comportement collectif et des mouvements sociaux (Buechler; 2000; Comeau, 2010; Duperré, 2004). Puisque nous voulons mettre l’accent sur le leadership et sur l’ouverture des autorités politiques locales à la mobilisation, nous retenons aux fins de présentation les trois premières.

Tout d’abord, la théorie de la privation relative, souvent associée à la phase d’émergence de l’action collective, réfère au fait que la mobilisation naît d’un certain manque ou d'une certaine frustration ressenti par les gens et que révèlent ou canalisent des leaders (Comeau, 2010). Toutefois, si cette privation est perçue comme trop importante par les personnes qui la vivent, elle peut s’avérer être une source de désespoir plutôt qu'un motif pour passer à l’action.

La théorie des cadres permet, elle aussi, d’expliquer l’émergence de l’action collective, mais en proposant des postulats qui permettent de pousser l’analyse plus loin et de comprendre également le développement de l’action. Plus précisément, cette théorie affirme que la mobilisation prend forme ou se consolide par l’harmonisation des perspectives des personnes à mobiliser pour l’action et celles de l’organisation en place. La mobilisation devient possible suite à l’établissement d’un cadre d’analyse commun, c’est-à-dire un point de vue partagé par tous les acteurs mobilisés, tant sur le plan idéologique que sur le plan stratégique. Selon Snow (2001) (cité dans Comeau, 2010, p.59), ce cadrage peut prendre forme grâce à quatre processus, lesquels peuvent s’actualiser à travers l’exercice d’un certain leadership : la mise en forme des cadres, l’amplification des cadres, l’extension des cadres et la transformation des cadres. La mise en rapport des cadres (frame binding) est sans doute le principal processus de cadrage. Il fait en sorte que les différents acteurs interpelés par un enjeu ainsi que l’organisation en place possèdent le même cadre d’analyse d’une situation. Cette mise en rapport des cadres doit se faire sur trois plans (Dupperé, 2006). Sur le plan stratégique, il importe d'effectuer un diagnostic commun de la situation qui pose problème et d'envisager les mêmes solutions pour rétablir cette situation. Sur le plan normatif, il s'agit d'arriver à homogénéiser les façons de faire au sein de l'acteur collectif et ce, par le bais des réseaux d'information par exemple. Sur le plan socio-affectif, l'objectif est de

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13 créer une identité collective, un sentiment d'appartenance en misant sur le vécu collectif des membres.

Pour sa part, l’amplification des cadres (frame amplification) consiste à utiliser les valeurs profondes d’une certaine population, afin de les associer à des enjeux qui préoccupent l’organisation en place. Quant au processus d’extension des cadres (frame extension), l’organisation élargit sa perspective concernant un enjeu en intégrant certaines préoccupations des participants potentiels qui ainsi se sentent davantage interpelés et peuvent décider de se mobiliser. Le dernier processus décrit par Snow (2001) est la transformation des cadres (frame

transformation). Elle consiste à amener les participants potentiels à modifier, d’une certaine

façon, leurs croyances, valeurs et perceptions, afin qu’ils adoptent le cadre n’analyse de l’organisation et ainsi, se mobilisent.

La dernière théorie que nous estimons pertinente à notre problématique est la théorie de la mobilisation des ressources (Comeau, 2010). Cette théorie que l’on associe à la phase de développement de l’action, présuppose qu’une action collective nécessite l’agrégation de plusieurs ressources. Cette capacité à réunir efficacement les ressources nécessaires pourrait avoir un impact significatif sur la mobilisation citoyenne autour d’un projet. En effet, cette théorie postule également que les individus décident de s'impliquer s'ils estiment que les bénéfices potentiels dont le chances de réussites du projet, surpassent les coûts de l’engagement dont le temps investi (McCarthy et Zald,1987). Parmi les types de ressources nécessaires figurent les ressources humaines. À cet effet, plusieurs types d’acteurs peuvent contribuer à la réalisation de l’action, que ce soit les membres impliqués dans les comités, ceux qui soutiennent l’organisation, les leaders ou ceux qui participent aux activités organisées. De plus, les alliés de l’organisation et certains réseaux peuvent contribuer de façon significative au développement de l’action collective. Outre les ressources humaines, les ressources financières et matérielles sont également à considérer pour la réalisation d’une action. Celles-ci peuvent cependant être limitées et ainsi freiner les projets de l’organisation. Différentes stratégies de recherches de financement peuvent alors être mises de l’avant telles que l’association à d’autres organisations, l’organisation d’activités bénéfices, la sollicitation de sympathisants à la cause, etc. La phase de développement de l’action, qui implique la mobilisation de ressources, nécessite également des opportunités dont

(26)

14

l’ouverture du système politique en place. En effet, ce type d’opportunités permet au groupe de profiter des conditions favorables qui se présentent à lui et de contourner certains obstacles pour ainsi maximiser les chances de réussite de son projet.

À la lumière de l'examen de ces théories et de ce qu'elles suggèrent, il apparaît pertinent de se pencher sur l'influence spécifique du leadership et de la dynamique politique sur la participation. En effet, la théorie de la privation relative amène à croire, par exemple, que le leadership exercé au sein d'une organisation peut non seulement favoriser la prise de conscience nécessaire à la mobilisation, mais peut aussi aider les gens plus démunis à se réapproprier l’espoir et les ressources suffisantes pour passer à l'action. La théorie des cadres, quant à elle, laisse entendre que le leadership exercé et l'attitude des élus peut avoir un impact notable sur les divers processus de cadrage. Par exemple, sur le plan socio-affectif, il est possible de croire qu'un leader qui se préoccupe de publiciser l’organisation et de bien faire circuler l'information au sein du groupe tout en créant un climat favorable au développement de relations interpersonnelles positives favorisera la participation. De plus, on peut penser que le processus d’extension des cadres peut être facilité par la collaboration d'élus qui encouragent un certain maillage entre les perspectives de l'acteur collectif et celles des forces politiques. Les élus peuvent d’ailleurs être considérés comme des alliés importants dans la logique de la théorie de la mobilisation des ressources. En effet, selon cette théorie, le rôle des acteurs politiques et celui des leaders impliqués dans la démarche en général sont cruciaux puisqu'ils servent de catalyseurs à la réunion de ressources. Il va de soi que le pouvoir conféré aux élus fait également en sorte que leurs attitudes envers un projet peuvent s'avérer constituer des opportunités significatives, mais aussi, à l’opposé, des contraintes importantes à la réalisation de cet dit projet.

Mis à part les liens que l’on peut retrouver dans les théories de l’action collective entre le leadership et la dynamique politique, d’une part, et la participation, d’autre part, des recherches tentent de démontrer empiriquement ces liens. La prochaine section s’y intéresse particulièrement.

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2.3.4 Études empiriques sur l'influence du leadership et la dynamique politique sur la participation citoyenne

Intéressées au point de vue des citoyens et des intervenants, Forest et Saint-Germain (2010) ont conduit une étude sur la participation citoyenne aux démarches de revitalisation de leur communauté. Parmi les facteurs d’influence identifiés dans cette étude, le leadership dans l’organisation est apparu comme un facteur clé, de même que les attitudes des élus municipaux à l’égard du projet. En effet, la bonne coordination du projet, la prise en compte du point de vue des citoyens par l’organisation initiatrice de l’action et par la municipalité, l’attitude positive des élus face au projet, ainsi qu'un leadership partagé entre les élus et les citoyens, sont apparus comme des facteurs bénéfiques à la participation citoyenne.

L’étude menée par Caillouette et al., (2009) concernant sept projets de développement des communautés menés par des centres de santé et de services sociaux (CSSS) met également en lumière l’importance du leadership tant interne qu’externe à l’organisation. Dans la même veine, les neuf études de cas d’initiatives québécoises de lutte à la pauvreté par le développement social intégré réalisées par Saint-Germain, Ulysse et Lesemann (2007) ont amené les auteurs à dégager deux formes de leadership influent dans ces initiatives.

[…] un leadership tourné vers l’extérieur, partagé dans l’action (relations avec les partenaires) et un leadership intérieur, pour les besoins et suivis de gestion du projet, qui semble constituer un facteur de maintien de la cohésion au sein des organisations. Alors que le premier favorise la reconnaissance des partenaires et se révèle utile pour stimuler leur engagement, le second nourrit la dynamique organisationnelle et est nécessaire à la structuration de l’action. C’est dans leur nécessaire complémentarité que ces deux types de leadership seront, d’une part en mesure de bien négocier leur place dans les structures partenariales et de concertation et d’autre part d’assurer la cohésion au sein des organismes et de mobiliser les personnes vivant dans une situation de pauvreté […] (p.31-32)

Les recherches menées par la Coopérative en développement la CLÉ (2009) proposent une typologie plus détaillée des types de leadership favorables à la mobilisation des communautés autour d’un projet de développement local : celui orienté vers l’apprentissage, le leadership rassembleur, celui préoccupé par la tâches et le dernier centré sur les relations entre les personnes. Le premier leadership favorise les apprentissages collectifs. Ce type de leadership

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permet l’identification et le maillage des savoirs et des ressources. Il amène également les acteurs impliqués à se questionner sur les aspects sensibles des différentes étapes du projet et sur l’importance de leur mobilisation continue. Ce type de leadership pousse aussi les acteurs à réfléchir sur les actions réalisées et à en dégager des apprentissages.

Le leadership rassembleur est favorable à la mobilisation et peut provenir d’une ou de plusieurs personnes à la fois. Ce type de leadership se manifeste par la création de contexte qui favorise les échanges sur des changements possibles à initier. Il se caractérise aussi par de l’écoute et de l’attention, ainsi que par des questionnements mobilisateurs. Le leadership rassembleur favorise en outre des échanges qui amènent les gens à faire évoluer la perception qu’ont les individus de leur propre communauté et des gens qui y vivent.

Deux formes de leadership sont susceptibles d’accroître l’efficacité du travail d’équipe : 1) le leadership orienté vers la tâche, lequel se caractérise, entre autres, par une préoccupation pour les objectifs, les échéanciers et les résultats ; 2) le leadership orienté vers les relations et le climat, lequel se préoccupe des conflits interpersonnels et des rapports de collaboration, par exemple. Outre les études mentionnées précédemment, différentes recherches réalisées hors du Québec mettent également en lumière l’importance du leadership dans des projets collectifs. Par exemple, l’étude réalisée par Perrault et al. (2011) au sujet d’une initiative de concertation ayant pour objectif de développer des services adaptés pour les aînés de Calgary, démontre l’influence positive d’un leadership partagé entre les divers membres du groupe. Au-delà du leadership partagé, le leadership particulier de certains individus qui s’impliquent davantage dans le projet de différentes façons semble crucial (Beilenson, 2005). Pour tout dire, Vachon et Coallier (1993) avaient sans doute bien résumé l’essentiel de l’importance du leadership pour la participation : « Les leaders sont indispensables au développement local et il n’est pas exagéré de dire que leur rôle dans cette démarche constitue la clé de voûte de la participation. » (p.127).

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2.4 Cadre conceptuel

Cette section précise le cadre d’analyse adopté pour la réalisation de cette recherche. Les trois concepts retenus y seront définis, soit la participation citoyenne, le leadership et la dynamique politique. Les théories sélectionnées pour expliquer les interrelations entre ces éléments seront également rappelées.

2.4.1 Participation citoyenne, leadership et dynamique politique

Dans le cadre des actions collectives qui seront analysées, la participation citoyenne est définie comme étant «active» (par exemple, participer à des réunions, partager ses idées, être attentif, prendre des responsabilités...). Elle se déroule dans différents comités de coordination et sous-comité d’action. Elle soutient l’établissement et la mise en œuvre de plans d’actions sur les questions de pauvreté et d’exclusion sociale, ainsi que sur les questions relatives aux familles et aux aînés.

Mise à part la participation citoyenne, le cadre conceptuel retient deux autres concepts. L'un d'eux est le leadership. Les différentes études présentées précédemment proposent des définitions du leadership. Celle qui sera retenue dans le cadre de ce projet est celle de Pyles (2009) (cité dans Comeau, 2010, p.82) : « Le leadership représente une fonction dans une organisation par laquelle une ou plusieurs personnes assument différentes tâches de direction, afin que les activités atteignent leurs buts qui sont définis selon les intérêts et les désirs des membres. » Selon Comeau (2010), le leadership prend diverses formes. Il peut être caractérisé soit par l’action d’un leader au sein du groupe porteur du projet, soit par l’initiative du groupe qui tente de mobiliser d’autres participants, ou encore par l’action du groupe qui souhaite s’associer à d’autres groupes. Dans le cadre de ce projet, l’intérêt sera porté sur le premier niveau de leadership, soit le rôle du leader au sein du groupe. Ce rôle peut être joué par une ou plusieurs personnes. Les fonctions associées à ce rôle sont multiples, passant de la gestion de conflits à la sécurisation du groupe. Le ou les leaders doivent ainsi favoriser la cohésion au sein du groupe tout en mettant les gens en confiance dans une action qui peut parfois comporter des risques. De plus, il est de mise que le ou les leaders puissent contribuer de façon significative à la production d’idées au sein du groupe.

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Le dernier concept à l’étude est celui de dynamique politique en termes de structures d'opportunités et d’ouverture des autorités municipales tout particulièrement. Nous avons croisé quelques auteurs qui évoquent la notion de la dynamique politique entourant le projet (Forest et Saint-Germain, 2010) et la définissent comme étant l’attitude des élus municipaux à l’égard d’un projet donné. Cette attitude concerne à la fois les opinions et les comportements des élus relativement aux initiatives elles-mêmes et aux personnes qui s’y engagent. Dans cette perspective, les élus peuvent être opposés, passifs, alliés ou actifs dans le projet. Il est aussi possible de relier le concept de dynamique politique à celui du leadership, dans la mesure où les élus municipaux peuvent également jouer le rôle de leaders à différents moments.

L'autre élément qui compose le cadre conceptuel concerne les théories de l'action collective telles que présentées ci-haut, soit la théorie de la privation relative, la théorie des cadres et celle de la mobilisation des ressources (Buechler; 2000; Comeau, 2010; Duperré, 2004). À la lumière de l’examen des relations conceptuelles proposées par ces théories, différentes propositions et questions spécifiques de recherche émergent en lien avec les initiatives à l’étude.

2.4.2 Propositions et questions spécifiques de recherche

Dans une recherche qualitative, Turcotte (2000) suggère d’expliciter des propositions de recherche plutôt que des hypothèses. Nous posons également des questions spécifiques de recherche qui sont inspirées du cadre conceptuel. Ces propositions et ces questions orienteront notre démarche empirique sur les notions de leadership et de dynamique politique.

Leadership

1- Comment les participants qualifient-ils le leadership exercé dans le cadre de ces démarches ? 2- Quels liens existent-ils entre le leadership exercé et la participation citoyenne aux diverses démarches collectives dans Portneuf ?

(31)

19 3- En quoi le leadership suscite-t-il la prise de conscience de situations de privation ? Favorise-t-il l’alignement des cadres ? Aide-t-Favorise-t-il à la mobFavorise-t-ilisation des ressources ?

Dynamique politique

4- Comment les participants qualifient-ils la dynamique politique entourant ces démarches ? 5- Quels liens existent-ils entre la dynamique politique et la participation citoyenne aux diverses démarches collectives dans Portneuf ?

2.4.3 Opérationnalisation des concepts

Afin de pouvoir statuer sur les propositions et questions de recherche présentées, les concepts que ces dernières intègrent doivent pouvoir faire l’objet de constats. Pour ce faire, ces concepts sont opérationnalisés selon les dimensions présentées dans les tableaux qui suivent. La méthodologie indiquera, dans le prochain chapitre, que ces éléments seront tout d’abord décelés dans les verbatims, puis qualifiés en termes d’intensité, de conséquences ou d’appréciation par les interviewés.

Tableau 1. La participation citoyenne

Prise en considération des caractéristiques personnelles :  Sexe

 Âge  Scolarité  Municipalité

 Situation de travail (nombre d’heures travaillées/mois)  Situation familiale

 Représentant ou non d’un organisme

 Salarié ou non d’un organisme de développement ou assimilable

 Intensité de la participation à partir de certains faits : nombre d’heures investies/mois dans l’initiative et type de participation [ex : participer aux rencontres d’un sous-comité, effectuer des tâches connexes etc.])

 Intensité de la participation du point de vue de la personne selon sa situation personnelle et la variation dans le temps

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20

Tableau 2. Le leadership

Perceptions du leadership exercé au sein des initiatives à l'étude  Attitudes des responsables orientées vers la tâche

 Attitudes des responsables orientées vers la prise de conscience de situations de privation  Attitudes des responsables orientées vers l’alignement des cadres

 Attitudes des responsables orientées vers les relations et le climat

 Attitudes des responsables qui encouragent la prise de parole des citoyens  Attitudes des responsables qui valorisent le point de vue des citoyens

 Attitudes des responsables qui démontrent la prise en compte du point de vue des citoyens Tableau 3. La dynamique politique

Perceptions de la dynamique politique entourant les différents projets  Attitudes des élus qui témoignent de leur appui aux projets  Attitudes des élus qui encouragent la prise de parole des citoyens  Attitudes des élus qui valorisent le point de vue des citoyens

 Attitudes des élus qui démontrent la prise en compte du point de vue des citoyens  Attitudes des élus qui favorisent une compréhension de leur rôle par rapport aux

projets

 Circonstances socioéconomiques et politiques du milieu d'étude (événements, actions d'autres organisations, situation économique d'un milieu etc.).

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3. MÉTHODOLOGIE

Cette recherche a une visée de compréhension considérant que son objectif est de saisir les liens qui existent entre le leadership, la dynamique politique et la participation citoyenne. Les théories sur l’action collective proposent déjà l’existence de tels liens ; toutefois, l’intérêt, ici, est de comprendre précisément comment ces liens se manifestent dans un contexte particulier, soit celui d’actions collectives de type développement local en contexte rural. De plus, l’objectif est également de comprendre la nature de ces liens à partir du point de vue des participants eux-mêmes. Cette capture de « l’expérience vécue », telle que la nomme Padgett (2008), favorise une compréhension approfondie d’un phénomène.

On peut ajouter que la présente recherche adopte, sur le plan empirique, une stratégie descriptive, puisqu’elle propose de faire état de certains phénomènes connus (leadership et dynamique politique) qui favorisent ou font obstacles à la participation citoyenne et ce, en les documentant dans un nouveau contexte. Ultimement, cette stratégie favorisera une compréhension plus élargie des phénomènes puisqu’ils auront été étudiés dans une variété de contextes, à partir de la perspective de différents acteurs impliqués (Gauthier, 2003).

Le présent chapitre informera sur la population à l'étude et l'échantillonnage réalisé. La procédure de collecte de données y sera explicitée, et les modalités d'analyse, détaillées. Enfin, un portrait des répondants à cette étude sera tracé, et des enjeux éthiques, discutés.

3.1 Population à l’étude

La population à l’étude pour le présent projet est constituée de l’ensemble des citoyens portneuvois impliqués ou qui étaient impliqués dans l’une ou l’autre des initiatives à l’étude, soit l’ATI et les PFM/MADA

.

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22

3.2 Échantillonnage

La méthodologie de recherche sélectionnée impliquait la formation un échantillon d'environ dix participants selon une stratégie de contraste basée sur les caractéristiques socio-démographiques des personnes (ex : sexe, âge, scolarité, situation familiale, etc.) ainsi que sur le lieu et l’intensité de leur participation. Malgré notre préoccupation pour la saturation des données, le nombre de participants recrutés est contraint par les limites posées par l’ampleur d’un mémoire. La recherche de cas négatifs a constitué la principale mesure pour s’assurer d'une certaine saturation des données. Notre méthode d’échantillonnage visait donc à couvrir un maximum de diversité en ce qui a trait à des caractéristiques individuelles reconnues dans les écrits comme ayant une influence sur la participation.

En ce qui a trait à la procédure d'échantillonnage, les personnes pouvant potentiellement faire partie de l’échantillon formé par contraste ont d’abord été ciblées en collaboration avec madame Guylaine Tanguay et monsieur Dominic Germain, intervenants responsables de chapeauter des démarches PFM/MADA et l’ATI au CLD. Comme il s’agit d’individus qui ont été identifiées à partir de listes accessibles au public, ces derniers ont été directement contactés par l’étudiante responsable de la recherche. Le mode de recrutement téléphonique a été privilégié pour diverses raisons. Premièrement, il faut rappeler que l’échantillonnage procédait selon des critères a priori (contraste et variété quant au sexe, à l’âge, etc. – voir l’opérationnalisation des concepts à la fin du précédent chapitre). Puisque des caractéristiques précises étaient recherchées chez les participants à cette phase, l'étudiante devait procéder à une sélection des participants volontaires. Deuxièmement, le contact téléphonique devenait une occasion d’expliquer la démarche de recherche et de favoriser la participation à celle-ci, car le bassin potentiel de répondants était plutôt restreint. Les participants potentiels ont eu le loisir de partager directement leurs préoccupations et questionnements, et ont ainsi pu obtenir les informations nécessaires à leur consentement libre et éclairé. Troisièmement, nous croyions que le fait d’accorder une entrevue à une étudiante universitaire aurait pu être perçu comme complexe de la part des personnes ciblées, surtout si celles-ci étaient peu scolarisées, ce qui aurait pu freiner leur participation. L’objectif du contact téléphonique était donc aussi de démystifier cette réalité tout en mettant à l’aise les personnes ciblées.

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3.3 Procédures de collecte de données

Lors de la prise de contact téléphonique, l’étudiante s'est présentée, a expliqué la nature de son projet de mémoire, a précisé la participation demandée et a répondu aux questions le cas échéant. Une grille présentant les informations transmises lors du contact téléphonique est présentée à l’annexe 1. Dans le cas où les personnes contactées se montraient intéressées à participer, un rendez-vous était pris en fonction de leurs disponibilités. L’endroit de la rencontre a été convenu avec le/la participant/e. Des entrevues semi-structurées d’une durée d’environ 30 à 45 minutes ont été conduites auprès des participants; la durée dépendait de l’ampleur des informations qu’avaient à transmettre les personnes interviewées. Ces entrevues ont été enregistrées sur une bande audio.

Il est important de noter que les procédures de collecte des données a tenu compte de l'analyse continue des informations recueillies. L'analyse continue a amené à marquer une pause après la conduite de quelques entrevues (cinq entrevues), dans le but de faire le point en termes d'analyse du contenu des entrevues réalisées. Ces analyses d’étape ont permis d'orienter la suite de la collecte de données. Par exemple, lorsque les données indiquaient qu'un aspect central de la question de recherche était traité d'une façon plus ou moins claire par les participants, des modifications ont être apportées au guide d'entrevue dans le but d'amener les participants à expliciter davantage leur point de vue sur ce sujet. L'analyse continue des données a aussi permis de déterminer quels points de vue n'avaient pas encore été considérés dans la recherche et par le fait même, déterminer des critères de sélection plus précis pour le recrutement à venir. La section qui suit explique de façon plus précisément comment l'analyse continue a fait ressortir les catégories d’analyse et a permis les réajustements en matière de collecte de données.

3.4 Modalités d'analyse

Dans un premier temps, cinq entrevues ont été réalisées auprès de participant/e/s aux démarches PFM/ MADA et à l'ATI. Provenant de l'ouest et du sud de la MRC, ces personnes étaient relativement jeunes, scolarisées et principalement de sexe féminin, soit un profil qui semble représentatif d'une majorité de participants aux actions étudiées. Afin de s'assurer d'une diversité

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24

optimale sur le plan des caractéristiques individuelles susceptibles d'influencer la participation, l'un des objectifs pour la suite du recrutement a été de solliciter des participant/e/s dont le portrait sociodémographique différait de celui qui se dessinait jusque-là. Ainsi, des participants plus âgés et des hommes ont été rencontrés. Soucieuse d’une certaine saturation des données, nous avons voulu varier autant que possible les caractéristiques sociales des répondants. C’est pourquoi nous avons réalisé une entrevue avec un homme plus âgé et peu scolarisé (cas négatif).

Les cinq premières entrevues enregistrées sur support audio ont été transcrites intégralement. Une analyse thématique du matériel a été effectuée (Miles & Huberman, 2003) à l’aide du logiciel NVivo. La codification préconisée pour amorcer l’analyse des données recueillies a été celle que Saldana (2009) qualifie de « provisional coding ». Cette codification s’appuie initialement sur une liste de thèmes prédéterminés, lesquels sont appelés à évoluer en cours d’analyse. Les thèmes ciblés dans le cadre de ce projet réfèrent aux différents types de perceptions du leadership exercé et de la dynamique politique, lesquels sont énumérés dans le chapitre précédent à la section 2.4. Ces thèmes sont issus des théories de l'action collective présentées à la section 2.3 du même chapitre. Hormis ces catégories pressenties, d'autres perceptions du leadership et de la dynamique politique tel qu’observées par les participant ont émergé en cours d'analyse. Par ailleurs, certaines catégories sont apparues redondantes. C’est pourquoi des codes initiaux ont été fusionnés et d'autres, bonifiés. De même, de nouveaux facteurs influençant de la participation ont été mentionnés par les participants. Bien que ces derniers ne fassent pas présentement l'objet de nos questions de recherche, les facteurs d’influence sur la participation qui étaient récurrents ont été catégorisés et seront présentés au chapitre 7. À la suite de cette première analyse, chacune des catégories a été définie de façon empirique, afin de garder une certaine constance dans la catégorisation du contenu des entrevues. Les définitions de chacun des codes seront présentées dans les prochains chapitres sur les résultats de l’analyse.

Les entrevues subséquentes ont été traités de la même façon que les cinq premières et ont permis de valider la catégorisation ainsi construite et de vérifier l’émergence d’un nouveau contenu, dans la perspective d’estimer la saturation des données recueillies. Lors de la seconde étape de l'analyse, trois principaux paramètres ont été utilisés afin de déterminer l'influence relative des facteurs à l'étude du point de vue des participants. Tout d'abord, l'attention a été portée sur les

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25 facteurs ayant été nommés de façon spontanée en début d'entrevue lorsque la question (ouverte) suivante a été posée : « Qu’est-ce que vous appréciez dans votre participation à cette démarche ? ». Ces réponses renseignent sur les premiers éléments auxquels songent les participants, éléments qui peuvent être jugés comme étant importants par rapport à leur mobilisation. Ensuite, les facteurs récurrents évoqués dans les premières entrevues ont fait l’objet de questions de début d’entrevues, afin de mieux comprendre l'importance relative de ces facteurs, toujours selon l'avis des participants. On peut effectivement penser que si une majorité de participants évoque un facteur, c'est que ce dernier a fort probablement une influence dans plusieurs situations de mobilisation et ce, auprès des participants aux profils très variés. Finalement, le contexte entourant les propos d'un participant (profil du participant, propos précédents et suivants, etc.) a également été utilisé pour évaluer l'importance relative que les facteurs mentionnés semblaient avoir.

Le processus d'analyse continue a permis de mettre en lumière l'intérêt d'obtenir le point de vue d'élus municipaux impliqués dans ces démarches afin d'explorer davantage l'influence de la dynamique politique. Ainsi, trois des neufs participants rencontrés ont été des élu/e/s. La même grille d'entrevues a été utilisée auprès d'eux, mais une question y a été ajoutée : «En tant qu'élu/e, comment pensez-vous influencer la participation des gens impliqués dans la démarche ?». La majeure partie de leurs réponses à l'entrevue a pu être analysée dans la même perspective que celle des autres répondants, c'est-à-dire en termes de perceptions sur la participation à une démarche PFM/MADA ou à l'ATI livrées par des participants eux-mêmes. Les réponses à la question supplémentaire relative à l’action des élus en faveur de la participation citoyenne ont, quant à elles, fait l'objet d'une analyse distincte tout en permettant une certaine triangulation des sources de données en ce qui concerne l’étude de l’influence de la dynamique politique.

3.5 Portrait des répondants

Les personnes ayant participé aux entrevues sont âgées entre 26 et 68 ans. Leur âge moyen est de 48 ans. Trois hommes et six femmes composent l’échantillon étudié. Deux de ces participants proviennent du nord de la MRC, deux de l’ouest, deux de l’est et trois du sud. Six d’entre eux sont impliqués dans des projets PFM/MADA, deux d’entre eux à l’ATI et une personne participe

Figure

Tableau  1. La participation  citoyenne

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