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L'épreuve de la rencontre. Elaboration du lien entre le chercheur, l'objet de recherche et le terrain.

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Academic year: 2021

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L’épreuve de la rencontre. Elaboration du lien entre le

chercheur, l’objet de recherche et le terrain.

Victor-Georges Baranowski

To cite this version:

Victor-Georges Baranowski. L’épreuve de la rencontre. Elaboration du lien entre le chercheur, l’objet de recherche et le terrain.. Colloque des doctorants d’Erasme, Ecole doctorale Erasme Université Paris 13 SPC, Apr 2013, Villetaneuse, France. �hal-01544927�

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Victor-Georges Baranowski

Comunication : Colloque des doctorants d'Erasme 11 avril 2013.

L'épreuve de la rencontre.

Elaboration du lien entre le chercheur, l'objet de recherche et le terrain.

Alors voila qu'une tâche m'incombe, d'une de vous tenir en alerte avant le déjeuner et de deux, celle de vous présenter en 20 minutes une réflexion balbutiante dans mes 6 premiers mois de doctorat. Celle de l'articulation entre le chercheur, son objet de recherche et le terrain.

Aujourd'hui, cette question de la rencontre s'inscrit dans le travail dans lequel je suis mobilisé. Dans un travail de thèse sous la direction de M. Pinel qui porte sur l'élaboration d'une recherche sur les modalités de déploiement et de soutien de la créativité des équipes de travail dans les champs institutionnels du soin, de l'accompagnement.

Ici je mobilise des méthodologies qualitatives inscrites dans une épistémologie clinique et revendiquée comme tel. Et il a été fait comme choix d'inscrire dans ce projet l'objectif d'avancer modestement dans l'élucidation de la place du chercheur partant à la rencontre du terrain et de son objet. Alors lançons-nous.

Depuis les enjeux de la recherche et de l'actualité scientifique, aux enjeux personnels en terme d'accomplissement, la rencontre avec le terrain n'est pas des plus simples.

Quelque soit le statut du chercheur, contractuel, financés ou non, la question de la rencontre mobilise de façon certaine.

Que cela soit au travers d'un stage conventionné, d'un projet de recherche d'envergure, du bénévolat ou d'une expérience professionnelle dans laquelle se dégage un espace de recherche, ce qui est l'élément commun est la rencontre. Et sur plusieurs niveaux articulés entre eux.

Je tenterai alors d'avancer sur le lien crée et entretenu entre le chercheur, l'objet de recherche et le terrain. Et nous allons essayer d'avancer autour de la métaphore d'un voyage personnel et d'une histoire. Alors bien sûr il sera impossible de répondre à cette question définitivement, j'espère cependant que nous pourrons avancer ensemble sur quelques modestes pas.

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Concernant la recherche, la rencontre avec le terrain permet de penser la question du concret avec l'objet de recherche.

Cette rencontre permet de mettre au travail les hypothèses que nous avons formulées. Et ce quelle que soit leurs portées : clinique, méthodologique, opératoire, inductive, déductive et quelque soit leur destin, la confirmation ou l'infirmation.

Cette rencontre permet la mise au travail de la réflexion méthodologique au travers de pré-enquête ou de dispositifs quantitatifs ou qualitatifs à élaborer en lien avec un déjà-là. Ou bien à composer dans le bric et le broc d'un terrain inédit et/ou clandestin malmenant l'élaboration méthodologique car en dehors des sentiers battus.

Ici dans notre propos, il n'est pas question seulement que de la présence effective sur le terrain face au recueil de données mais nous nous intéresserons à un petit voyage vers une petite globalité de cette rencontre en tant qu'expérience évolutive sur le long court.

Ainsi je commencerai notre propos en énonçant une hypothèse : Nous ne cherchons pas par hasard.

Les questions, problématisation et hypothèses que nous avons rédigés, nos choix d'objet de recherche sont traversées d'éléments qui sont venus nous interroger à des moments précis ou diffus dans notre existence.

Au départ, se furent très certainement des questions bancales, mal formulées, dans une syntaxe trouble tout juste composée d'intuitions et de suite de mots. Des éléments flous croisées dans les débuts de nos formations. Peut-être nous disions nous simplement « Mais pourquoi ? Comment, à

quels desseins, » etc.

Notre choix d'objet de recherche s'accorde et compose alors avec ce que nous sommes, ce que nous avons été et ce que nous pensons être plus tard.

Il est partie liée avec nos engagements et aspirations, nos forces comme nos faiblesses.

Mais pour entrer sur la scène universitaire et pouvoir s'actualiser comme nous le faisons aujourd'hui grâce au colloque des doctorants d'Erasme, ces questionnements, ces observations, ces intuitions doivent passer par le prisme de la rigueur, de la validité et de l'inscription scientifique.

Ainsi pour certains jeunes chercheurs par exemple, c'est à l'occasion d'un Master 2 recherche que des premiers éléments de problématique ont été formulés et qu'il y a eu un tâtonnement accompagné

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dans un dispositif pédagogique propre à chaque département.

Nous pouvons peut-être nous poser la question des échos dans les timides questionnements qui nous ont maintenus dans nos formations.

Nous pouvons peut-être remonter bien avant nos études et trouver des échos plus ou moins facilement selon chacun.

Ce regard porté sur notre passé en lien avec l'actualisation de notre questionnement aujourd'hui invite la question de la temporalité à la table de la rencontre dont nous parlons.

Ainsi ici, je suis en face à une nouvelle question.

Rencontrons-nous véritablement pour la première fois notre objet de recherche lors de l'accès à nos solides et rigoureux terrains ?

L'un des enjeux est donc de prendre de la distance en pensant aux plus grands nombres et à l'avancée de l'actualité scientifique dans la discipline d'appartenance et dans le champ local de recherche.

Cette maturation et cette temporalité trouve dans l'épreuve de l'inscription une validation, une reconnaissance universitaire, institutionnelle et sociale qui a très certainement compté pour beaucoup dans la formulation du projet de thèse. Le choix des mots, la forme de présentation, les références bibliographiques etc.

Alors au fond cette épreuve de l'inscription. Tracasserie aux parfums bureaucratiques ou véritables rites de passage ? Filtre micrométrique ou catalyseur de la pensée scientifique ? Ici la rencontre peut se vivre de différentes manières.

Ainsi d'autres rencontres sont importantes, la rencontre avec une école doctorale, un laboratoire et un directeur de recherche sont des étapes tout aussi importantes.

Mais vient alors une question importante.

Après être passé à travers cette inscription et la validation du projet de thèse, après avoir pensé au caractère innovant de notre problématique, après avoir pensé aux aspects

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méthodologiques et en prenant en compte les enjeux de la communication de la recherche, pourrions-nous penser que nous sommes totalement blanchis de tous liens avec ce que nous amenons ?

Nous pourrions tout simplement nous arrêter là. La question du choix d'objet et des résonances de sa formulation chez le chercheur nous offre déjà un large champ de réflexion.

Alors pourquoi se poser cette question de la rencontre ? A cet instant, le nous s'efface, et le je prends le relais.

Et bien tout simplement, parce que cela m'interpelle, m'intrigue en tant que jeune professionnel et jeune doctorant.

Cette problématique de la rencontre me questionne en tant que le vécu de cette rencontre entre le doctorant, l'objet et le terrain laisse des traces. Mes modestes expériences de recherche me permettent de faire l'hypothèse d'un lien singulier dans un registre non hiérarchisé et en articulation constante.

Ainsi cette rencontre m'intrigue. Elle est pour moi une énigme au sens que j'emprunte au concept

de "message énigmatique" de Jean Laplanche.

Le message énigmatique dans la théorie de Laplanche est ce message inconscient transmis par l'adulte mais qui excède les moyens de l'enfant qui tente de le déchiffrer. Dans mon hypothèse ce lien est teinté de ce caractère énigmatique.

A l'occasion de mes premiers pas en M2Recherche, j'ai animé un dispositif de recherche de groupe dans un service de travailleurs sociaux intervenant en zone urbaine sensible en pleine rénovation urbaine.

A l'occasion de cette expérience, j'ai traversé une rencontre fortement mobilisatrice, massive et prenante voire énigmatique !

Alors que le dispositif de recherche que je proposais devait permettre d'inscrire les personnes rencontrés dans un pas de côté nécessaire à la réflexion, j'étais en grande difficulté à la fois au niveau des hypothèses et au niveau des méthodes.

Comment tenir, maintenir cette position de chercheur alors que le terrain vous happe et vous aspire dans sa massivité dès que vous montrez une once d'ouverture, d'empathie, de bienveillance et de

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disponibilité.

Qualités pourtant nécessaires dans la relation avec l'autre et le positionnement de psychosociologue que je tentais d'exprimer.

Face à la massivité des problématiques d'exclusion et de violence exprimées chez les personnes que je rencontrais, il m'était alors insupportable de ne "rien" faire.

Et je me suis doucement enfermé dans la même urgence sociale dans laquelle baignait les travailleurs que je souhaitais rencontré.

J'avais comme adhéré à l'énigme de cette rencontre sans avoir pu la résoudre. J'en étais complaisant, je la prenais pour acquis. La simple rencontre suffisait.

Aujourd'hui, je me pose encore cette question de la rencontre face aux balbutiants débuts de recherche dans un service psychiatrique pour adolescents. Ici, c'est de la nouveauté. Je rencontre la psychiatrie non sectorisée. Je rencontre la clinique de l'adolescent en institution. Je rencontre pour la première fois la psychopathologie de l'adolescent dans ses nombreuses formes.

La boulimie, l'anorexie mentale, la psychose, et ces adolescents qu'on appelle "les incasables", ou les "patates chaudes" ces adolescents mettant en échec à peu près tous les parcours de prise en charge et usant de manière fracassantes à peu près toutes les institutions et les professionnels qui y travaillent.

Alors pour me permettre d'avancer sur cela, je propose de partir de ces traces laissées par ces rencontres.

Catégorisons de manière grossière dans un premier temps. Des traces :

Tout d'abord écrites. Nous pouvons ici énoncer à foison la part de l'écrit qui reste de cette rencontre. Les rapports d'activités et autres conventions. Le travail d'écriture et du journal de bord prend une place très importantes. Du simple griffonnage, au projet de communication en passant par le poster.

Ensuite des traces personnelles, individuelles, intimes : En tant que cette rencontre ouvre notre propre champ d'expérience, permet d'y développer de nouvelles compétences, de s'essayer à de nouvelles approches, de se découvrir des qualités, comme des défauts.

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Cette rencontre marque ainsi des évènements dans une vie. Elles laissent des souvenirs heureux ou malheureux. Ces rencontres sont alors le terreau à une effervescence autant positive que négative.

En continuant cette histoire, je souhaiterai vous exposer ici une association autour de la problématique de ma communication.

Lorsque que j'ai été en difficulté pour penser la question de la rencontre, je me suis tourné vers un côté naturellement rassurant : celui d'avoir à interroger les générations passées de chercheurs m'ayant précédé.

Les lectures d'André Lévy et d'Eugène Enriquez, deux auteurs ayant écrits respectivement "Penser l'évènement" et "Désir et construction du sujet", m'a permis de prendre la mesure de l'histoire mouvementée des références théoriques que j'actualise aujourd'hui et qui m'ont aidé à construire mon identité professionnelle.

Entre fondation, création, scission et reformation, tensions et guerre de chapelle, l'histoire de mes références théoriques a été mouvementée.

J'ai pu ainsi saisir chez ces deux auteurs leur manière singulière d'avoir rencontrer eux aussi le terrain soutenu et malmené, emporté et attaqué par leurs questionnements et ce que leurs inscription dans le social a généré comme tensions.

On peut également citer René Girard qui s'est prêté brillamment à l'exercice de l'entretien rétrospectif sur son travail de recherche sur la crise mimétique et le bouc-émissaire. Cela se passe dans son livre "Les origines de la Culture" qui retranscrit un échange entre lui et des universitaires le questionnant sur son travail et sa vie.

Je me permets de faire cette petite digression en associant ces histoires mouvementée des disciplines à la rencontre elle-aussi mouvementée avec le terrain.

C'était comme si chaque chercheur avait à traverser ces épisodes mouvementés que d'autres avant lui ont traversé et que d'autres après lui traverseront encore. Une sorte de fatalité, lié au bouleversement et aux tumultes du travail de mise en sens des phénomènes qui nous entourent.

En plus de participer à la consistance de l'actualisation du contexte théorique auquel je me réfère, la lecture de ces chercheurs des générations passées m'a permis de confirmer les enjeux de cette rencontre.

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Elle ne va pas de soi et elle s'inscrit dans le social de façon marquée comme dans le marbre.

Les auteurs cité précédemment font état d'échecs et de ruptures à certains moments, avec une véritable honnêteté parfois touchante et déconcertante.

Ainsi entre le chercheur et la production de connaissances et de savoir, il n'y a qu'un pas en même temps qu'il y a un monde.

Re-convoquer les chercheurs des générations passées permet dans une certaine mesure de relativiser et peut-être aussi réduire les enjeux. La tentation ici est d'avoir à fonctionner ensuite dans nos champs de recherche de manière ressassée et spéculaire par rapport à ces illustres figures nous ayant précédés.

Les tentatives ici d'avoir à déchiffrer ce message énigmatique de la rencontre seraient écrasés sous le joug du suivisme et de l'enfermement de la pensée dans les carcans de ces illustres figures qui ont pourtant laisser des legs dans leur théories.

Mais simplement penser à ce qu'ont traversé les générations passées de chercheurs, ne suffit pas pour m'aider à avancer sur notre question de la rencontre. Je suis en difficulté.

Dans mon cas, j'ai besoin d'avoir les outils conceptuels pour penser ma propre posture. Car face à l'assurance et l'enseignement de l'histoire des générations passées, c'est encore plus de questions qui sont formulées.

Alors que j'étais dans les prémisses de ce qui allait être la mise en écrit de mon projet de thèse, Il y a eu un auteur dont la relecture m'a soutenu dans l'avancement sur cette question. J'ai pu ainsi saisir modestement la massivité des enjeux de la rencontre avec le terrain.

Et surtout ici quels sont les épreuves scientifiques, épistémologiques et méthodologiques qui se présentent sans cesse devant le chercheur, novice, initié ou aguerri.

Cet auteur c'est Georges Devereux. Et ici je mobilise son livre "De l'angoisse à la méthode dans les sciences du comportement".

En reprenant la pensée de Georges Devereux sur les aléas et les perturbations que croise le chercheur dans les sciences du comportement, il est ici intéressant de l'associer avec notre propos.

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La fonction de son apport ici est de confirmer un besoin de mise en perspective autour de la problématique de la rencontre et surtout sur les enjeux gravitant autour de l'inscription du chercheur dans le champ de l'expérience et de la rencontre.

Il nous propose alors que se pencher avant tout sur la condition du savant et de sa personnalité nous permettraient d'avancer sur la question des perturbations dans le recueil des données et des déformations dans leur analyse.

"Le savant cherche à se protéger contre l’angoisse par omission, mise en sourdine, non-exploitation, mal entendu, description ambiguë, surexploitation ou réaménagement de certaines parties de son matériau. […] La personnalité du savant intéresse la science en ce qu'elle explique la déformation du matériau, imputable à son manque, intra-psychiquement déterminé, d'objectivité." Devereux, 1980, 76.

Ainsi, en reprenant l'apport de Georges Devereux, les à-côtés, les malentendus, les quiproquo, les aspects soporifiques de nos rencontres avec le terrain sont des indices, des éléments et du matériau.

Ce matériau est aux yeux de Georges Devereux de même valeurs que ce que nous avons dans notre escarcelle méthodologique aux sorties de nos entretiens et récits de vies au sens de Daniel Bertaux, nos questionnaires, ou nos observations indirectes armées ou directe participante par conversion.

Ici nous confirmons une nouvelle fois la nécessité d'une mise en perspective de l'ensemble de la rencontre en tant qu'expérience. Toute la mobilisation personnelle et intime du chercheur est une donnée précieuse.

Ainsi prendre en compte, je cite, "la subjectivité inhérente à toute observation" serait, je cite, "la

voie royale vers une objectivité authentique plutôt que fictive". En plus d'authentique, nous

pourrions proposer une objectivité honnête avec soi même.

Cette mobilisation de la condition du savant s'associe avec la prise en compte du contre-transfert dans l'œuvre de Georges Devereux.

Dans la théorie psychanalytique, le contre-transfert est schématiquement une réaction au transfert de l'autre. Le transfert, mot proche du déplacement, étant ce processus par lequel nous pouvons mettre en lumière une donnée de répétition des expériences passées dans le cadre de relations bien particulières.

Il est ici nécessaire de préciser ce processus est à penser en terme de réalité psychique, de réalité subjective, plus que de répétition des évènements que nous avons effectivement vécus.

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Pour le contre-transfert, Freud ici image et propose que c'est "l'influence du malade sur les

sentiments inconscients du médecin".

Cette proposition est intéressante. Et nous pouvons jouer avec. Aussi essayons de la reformuler avec notre propos autour du contre-transfert dans la recherche serait "L'influence de l'objet de

recherche sur les sentiments inconscients du chercheur."

Cette formulation convoque et formule ce "message énigmatique" qui m'intriguait tant dans mes premières rencontre dans la recherche.

Dans une perspective proposant d'être alerte à ce qui se joue dans la réaction émotionnelle à l'autre, aux autres, et à son objet que l'on rencontre, prendre en compte cette "réaction" revient alors à se pencher sur l'analyse du chercheur lui-même lorsqu'il rencontre, recueille, manipule et analyse ces données, mais aussi lorsqu'il pense sa place et ses références théoriques.

Ainsi nous reconvoquons la petite digression faite précédemment sur l'histoire des références théoriques que je mobilise.

Il est ici question de penser l'héritage théorique dans la rencontre que nous faisons avec le terrain car nous faisons référence à un déjà-là dans la situation du maintenant de la rencontre avec le terrain.

Alors. Est-ce un héritage théorique heureux, profitable, ouvert à la rencontre ? Ou est-ce un héritage théorique inhibant, impossibles, et fermés à l'ébranlement de la rencontre ?

Si avec cette donnée contre-transférentielle, nous pouvons essayer de mettre en travail nos ressentis et réactions dans la rencontre, la faim, la peur, le dégout face à certains discours, l'endormissement face à certains thèmes abordés dans les récits de vie, les lapsus dans nos entretiens etc., avec la pensée de l'héritage théorique, nous sommes face à une nouvelle exigences que nous offre la curiosité épistémophile.

Car il faut ici être en mesure de mettre en dialogue nos références là où justement ça ne s'inscrit pas du tout ou pas vraiment.

Loin d'avoir à s'écrier "REVOLUTION" dès que nous lisons une définition, il est cependant important de mettre en perspective l'inscription de nos références et ainsi de voir en quoi la théorie éclaire la rencontre ou reconnaitre honnêtement en quoi la rencontre fait de l'ombre à nos références.

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C'est alors que le dialogue théorique et pluridisciplinaire s'ouvre comme opportunité créative et subversive.

Cependant cette ouverture peut être une occasion transgressive et donc sujette à la manifestation de résistance.

Mais c'est très certainement grâce à cette petite once de transgressions que nous pouvons prévenir une certaine sclérose théorique, remettre en question les évidences trop évidentes, en d'autres termes être dans ce pas de côté nécessaire vis à vis de la rencontre.

Conclusion

Alors voilà un peu de pensée de cette rencontre, de ces enjeux dans le temps imparti.

Etant entendu que vous avez eu une communication baignée dans les prémisses d'une rencontre, je n'ai pas encore saisi et vécu tous les tenants et les aboutissants me permettant de ménager avec qualité un pas de côté sur cette problématique précise.

Ici la temporalité du doctorat me permettra vraisemblablement d'aborder la question par le prisme des rencontres et de l'expérience.

Je saisi très bien qu'ici, j'ai simplement fait un travail d'ouverture de portes théoriques et de créations de courants d'air disciplinaires.

Mais il était pour moi rempli de sens malgré la sensation d'avoir brasser du vent et bravé un climat au déroulement hasardeux et déréglé.

Je suis cependant face à la nécessité de refaire un double constat de mon élaboration.

Premièrement : Je suis alors face à la nécessité pour moi, depuis ma jeune expérience de chercheur, d'avoir à mettre en travail la question de mon propre rapport singulier à mon objet de recherche. Et ce en tant que mis en lien comme un message énigmatique et qui d'autant plus va être le centre de mes préoccupations pendant de nombreuses années. Alors ici, les outils conceptuels remobilisés par Georges Devereux en puisant dans la théorie freudienne font échos en moi de façon satisfaisante. Mais là encore je ne réponds à aucune question. Je m'en pose encore davantage. Il parait que c'est sain.

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Deuxièmement : Je suis également face à la nécessité dans ce rapport d'élucidation et de traduction de cette énigme de la rencontre d'avoir à penser la question de l'inscription historique des références que je fais mobilisé.

Dans quel sens ? Et bien en faisant l'hypothèse que cette inscription historique est marquée dans une certaine mesure par les épreuves des nombreuses rencontres actualisés par les générations passées de chercheurs. Ainsi il sera question pour moi de réinterroger cet héritage, de m'approprier les legs laissées par nos prédécesseurs et de proposer mon chemin singulier à mon entourage universitaire.

S'il y a bien un lien vraisemblablement particulier, singulier et intime entre le chercheur et son objet de recherche, propre à l'histoire et à l'expérience du chercheur lui-même, l'épreuve de la rencontre avec le terrain ouvre la voie à un champ de nombreuses possibilités autrement dit, un espace potentiel empli d'accroche pour la curiosité.

J'espère avoir pu transmettre un peu de mon histoire et avoir pu vous exprimer un peu de ma dynamique de questionnement actuelle. Je suis ainsi ouvert à vos réactions et vos critiques.

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