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Approches multi-échelles des composites granulaires avec effets d'interface : applications aux nanocomposites et composites cimentaires

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Academic year: 2021

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HAL Id: tel-01167116

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avec effets d’interface : applications aux nanocomposites

et composites cimentaires

Maged Sidhom

To cite this version:

Maged Sidhom. Approches multi-échelles des composites granulaires avec effets d’interface :

appli-cations aux nanocomposites et composites cimentaires. Autre. Université Paris-Est, 2014. Français.

�NNT : 2014PEST1175�. �tel-01167116�

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T H È S E

présentée pour l'obtention du diplme de

DOCTEUR

de l'Université PARIS-EST Spé ialité : Stru tures et Matériaux

par

Maged SIDHOM

intitulée

Appro hes multi-é helles des omposites granulaires

ave eets d'interfa e : appli ation aux nano omposites

et matériaux imentaires

soutenue à Champs-sur-Marne le 8 dé embre 2014 devant le jury omposé de :

Rapporteurs: DjimédoKONDO Université Pierre etMarie Curie

Albert GIRAUD Université de Lorraine

Examinateurs : GillesCHANVILLARD Lafarge Centre de Re her he Jean-François BARTHELEMY CEREMA

(3)
(4)

t'apprendre. 

à Oumeima,

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Remer iements

Cette thèse a démarré suite à mon stage de Master de re her he en adré par Karim Miled et Oualid Limam. Je leur avais fait part de ma volonté de faire une thèse et ils onttrouvé naturelde mere ommanderàKaramSab, dire teur du laboratoireNavierde l'E ole des Ponts et Chaussées. Karam m'avait a ueilli pour un "stage pré-do toral", sous sa dire tion et elle de Lu Dormieux, qui a débou hé sur mon re rutement en thèse. Quelquestrois ans plus tard, je tiens à remer ier tous lesa teurs de ette thèse.

Je souhaite remer ier en premier lieu les professeurs Djimédo Kondo et Albert Gi-raud d'avoira epté d'évaluer mon travail en rapportant mon mémoireet en assistant à ma soutenan e de thèse. Leurs ritiques et leurs remarques onstru tives m'ont permis d'améliorer et de larier ertains points de e travail. Je tiens également à remer ier GillesChanvillard (pour lesuivi de mes travaux, pour l'a ueilau sein du LCR Lafarge etpour lesidées qu'ilm'a proposé pour valider et ompléter mon travail),Jean-François Barthélémy (pourson aide surlesméthodesnumériquesdéveloppées dans e travailetla rele ture de mon mémoire) et Julien Sanahuja (pour avoir relu en détail mon mémoire et pour les orre tions proposées). Je les remer ie tous les trois d'avoir a epté de faire partie de mon jury de thèse.

Jevoudraisensuiteexprimermagratitude àmon dire teurde thèse Lu Dormieux,dont lapatien e,larigueurs ientiqueetl'expérien eenmatièred'en adrementontpermisde meneràterme e travailde re her he. Ses ompéten es théoriquesetsafor ede proposi-tion ont permis de nous sortir de plusieursdi ultés te hniques. Il a su équilibrerentre exigen es en matière de résultats industriellement exploitables et obje tifs a adémiques et s ientiquement novateurs de ette thèse.

Je remer ie également tous les ollègues de l'équipe multi-é helle du laboratoire Navier pourl'ambian e haleureusequiyrègne.Jetiensàremer ierparti ulièrementGhazi(pour son soutientde ompatriote),Patri k (pour toutes les visions politiques et so iale qu'on partageait), Denis, Camille et Eri . Je les remer ie pour leurs onseils, leur patien e et

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surtoutpourlesdis ussionsetlesdébats"purements ientiques"(oupas)quianimaient nos repasetnospauses afé.Jevoudraiségalementremer ierMarie etRa hidapour leur aide pré ieuse sur des questions administratives.

Je tiens également à remer ier mes amis do torants et post-do torants qui ont par-tagé mon quotidien et supporté mes plaisanteries et mes théories infondées pendant es trois ans de thèse : Jérémy, François, Maxime, Mathilde, Yassine, Minh Tuan, Thomas, Alexandre, Camille,Abdessamad, Ababa ar, Da Loi etLinlin.

Pour nir, j'adresseun grand mer ià mes parentsqui m'ont en ouragéàmelan er dans une thèse et à Oumeimaqui asu mesoutenir etrester à mes tés pendant leshauts et lesbas.

(8)

1 Etat de l'art sur les matériaux omposites ave eets d'interfa e 5

1.1 Introdu tion . . . 6

1.2 Eetsd'interfa e dans les matériaux omposites . . . 6

1.2.1 Interphases ou ou hes périphériques . . . 7

1.2.2 Interfa es de dis ontinuité de ontrainte . . . 8

1.2.3 Interfa es de dis ontinuité de déformation . . . 8

1.3 Modélisationdes eets d'interfa e en mi romé anique . . . 9

1.3.1 Modélisationen élasti ité. . . 9

1.3.2 Modélisationen rupture . . . 15

1.4 Matériaux modèles présentant des eets d'interfa es . . . 17

1.4.1 Nano omposites . . . 17

1.4.2 Pâtes de iment etgel de C-S-H . . . 18

1.5 on lusion . . . 21

2 Comportement élastique et poroélastique des nano omposites 23 2.1 Introdu tion . . . 24

2.2 Nano omposites et eets d'interfa e . . . 25

2.3 Modélisationde l'eet d'interfa e . . . 26

2.3.1 Modèles 2D et 3D de l'eet d'interfa e . . . 27

2.3.2 Comportement élastique de l'interfa e. . . 29

2.3.3 Interfa es intergranulaireset grains omposites . . . 32

2.4 Uneextension du s héma auto- ohérent . . . 33

(9)

2.4.2 In lusion omposite entourée par une matri e innie. . . 35

2.4.3 Obtention de larigidité homogénéisée . . . 38

2.5 Implémentation du s héma auto- ohérent ave eets d'interfa e . . . 40

2.5.1 Modules élastiques du milieu homogénéisé . . . 40

2.5.2 Développementsen séries de la solution . . . 42

2.6 Matériaunanoporeux saturé . . . 44

2.6.1 S héma auto- ohérent en nanoporomé anique . . . 45

2.7 Con lusion . . . 49

3 Comportement élastique des matériaux granulaires ave in lusions al-longées et eets d'interfa e : as des gels de C-S-H 51 3.1 Introdu tion . . . 52

3.2 Composite granulaire àin lusionssphériques eteets d'interfa e . . . 53

3.2.1 Modèle élastique existantpour le as sphérique . . . 53

3.2.2 Appro hes énergétiques de lanotion d'in lusion équivalente. . . . 55

3.2.3 Comparaisonet validationdes appro hes . . . 61

3.3 Composite granulaire àin lusionsellipsoïdales allongéeset eets d'interfa e 70 3.3.1 Considérations géométriques . . . 70

3.3.2 Appro hes énergétiques donnant des in lusions équivalentes . . . . 72

3.3.3 Comparaisondes appro hes dans le as ellipsoïdal . . . 75

3.3.4 Modules homogénéisées du matériau granulaire à in lusions ellip-soïdaleset eets d'interfa e : as du gelde C-S-H . . . 76

3.4 Con lusion . . . 82

4 Rupture fragile des matériaux granulaires à in lusions allongées sous eets d'interfa e : as des gels de C-S-H 85 4.1 Introdu tion . . . 87

4.2 Critères de rupture lo aux dans lesinterfa es . . . 88

4.3 Méthode de hangement d'é helle . . . 88

4.4 Méthodes de al ul pour la mise en ÷uvre de la méthode de hangement d'é helle . . . 92

(10)

4.4.1 Méthode semi-numérique: diérentiation du s héma auto- ohérent 93 4.4.2 Méthode de al ul dire t ave isotropisationpour le al ul des

tenseurs de Hill . . . 99

4.4.3 Méthode analytique basée sur un s héma diluégénéralisé . . . 101

4.5 Comparaisondes méthodes - Détermination des ritèreshomogénéisés . . 105

4.5.1 Comparaisonsur lestermes re her hés . . . 106

4.5.2 Critères homogénéisés . . . 108

4.6 Critère3D et dépendan e du troisièmeinvariant: une ébau he . . . 113

4.7 Con lusion . . . 121

5 Modèles de rupture de la pâte de iment - Validation par données ex-périmentales 123 5.1 Introdu tion . . . 125

5.2 Mi rostru tureet évolution des propriétés mé aniques de lapâte de iment 126 5.3 Modélisationmi romé aniquede lapâte de iment . . . 128

5.3.1 Modèle de Mori-Tanaka en rupture fragile . . . 129

5.3.2 Modèle auto- ohérent en rupture fragile. . . 132

5.3.3 Modèle de Mori-Tanaka en rupture du tile . . . 134

5.4 Données expérimentales sur lespâtes de iment . . . 137

5.5 Validation et alage des modèles de ruptures de la pâtes par données ex-périmentales . . . 139

5.5.1 Paramètres de alage . . . 140

5.5.2 Calagedes modèles dans le as d'uneporositéséparée . . . 141

5.5.3 Calagedesmodèlesdansle asoùlaporositétotaleestpla éedans legel . . . 145

5.6 Con lusion . . . 163

A Expressions analytiques obtenues dans le hapitre 1 171 A.1 Coe ientsde l'équationdéviatorique (2.59) . . . 171

(11)

A.2 Comportement de la solution pour les grandes valeurs de

κ

- Coe ients de l'équation 2.62 . . . 172

(12)

Un large spe tre de matériaux industriels (bétons, iments, alliages...) ou naturels (sols, argiles, bois...) peuvent être qualiés de omposites ou de matériaux hétérogènes (matériaux regroupant des phases de propriétés diérentes, y ompris des vides). Ces matériauxpeuventêtre lassés,selonleurs ongurations ma roetmi rostru turales,en omposites périodiques ( omposites tissés, plaques trouées périodiquement...) ou om-posites aléatoires issus d'un mélange non ordonné de onstituants ou de phases for-mées naturellement (argiles, iments, plâtres, sols...). Le omportement et les perfor-man es mé aniques de es omposites dépendent fortement des variantes mi rostru tu-rales aux diérentes é helles de la matière. En onséquen e, la ompréhension des rela-tions mi rostru ture-propriétésetleur modélisationouvrent lavoieaudéveloppementet au ontrle des pro édés et méthodes d'élaboration de ongurations mi rostru turales optimales favorisant l'émergen e de omposites de très hautes performan es, répondant aumieux auxexigen es des onditions d'utilisation. C'est dans e adre ques'ins rivent les travaux de ette thèse visant la ontribution au développement des appro hes mi- romé aniques pour les omposites granulaires ave eets d'interfa e en vue de leurs appli ations auxnano omposites et auxmatériaux imentaires, qui présentent un grand intérêt pour l'industrie du bâtiment. En eet pour les industriels de e se teur, ara té-riser lesmatériaux imentaires,en déduire leurspropriétés mé aniques et, en ore mieux, pouvoir les prédire ave pré ision est devenu un besoin ru ial. Ce i passe né essaire-mentpar le développement de modèles mé aniques (ou mi ro-mé aniques)qui sebasent sur des observations mi ros opiques(M.E.B, M.E.T) de lami rostru ture et sur des

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ou-tils de ara térisation (XRD, mi ro-tomographie, mi ro/nano-indentation)pour prédire les propriétés d'élasti ité (ou poroélasti ité) et de rupture des matériaux omposites. Onretrouvedanslalittérature[Mori and Tanaka, 1973,Kroener, 1978,Hashin, 1991℄un grand nombre de modèles pouvant être qualiés de mi romé aniques ou multi-é helles ( ar ils se basent sur des propriétés et des observations à une é helle inférieure pour déterminer des propriétés à une é helle supérieure) pouvant s'appliquer aux omposites aléatoires. Parmi es modèles on ré ense les modèles numériques basés sur la méthode des éléments nis (E.F) [Pierard etal., 2007b, Pierard etal., 2007a℄, eux basées sur la transformée de Fourier rapide (F.F.T) [Brisard, 2011℄ et les modèles de hamps moyen utilisantsouventlasolutiond'Eshelbyoulesappro hesvariationnelles(s hémasde Mori-Tanakaouauto- ohérent,bornesdeVoigtetReussoudeHashin-Shtrikman).Cesmodèles du premier ou du deuxième type présentent, malgré leur utilisation fréquente, des limi-tations pouvant ae ter sérieusement leur aptitude prévisionnelle, notamment lorsqu'il s'agit de déterminer le omportement en rupture des matériaux omposites granulaires. Ces limitations on ernent l'eet d'interfa e et l'eet de taille(interdépendants) que les modèles lassiques répandus dans la littérature ne prennent pas en ompte, en dépit de la onrmation de leurs rles par un ertain nombre d'auteurs [Shuttleworth, 1950,

Mura and Furuhashi, 1984,Shiotz etal., 1998℄qui onttentéd'intégrer,parfois ave su - ès, plusieurstypesd'interfa esdansdes modèlesmi romé aniquesd'élasti itéetde rup-ture. Cependant, es tentatives demeurent limitées aux omposites (granulaires ou à matri e)ave des formes d'in lusions simples, sphériques oubien ylindriqueset e i en dépit des données de la littérature [Sanahuja, 2008, Sanahuja et al.,2008℄ qui révèlent l'importan e de la forme des in lusions et son inuen e sur les propriétés mé aniques de es matériaux. Il se rée alors le besoin de développement de modèles pour ompo-sites àin lusionsde formesplus générales intégrantleseets d'interfa espour pallier es aren esdelalittératureetpourdoterlesutilisateursde esmatériauxd'outils prévision-nels plus sûrs pour leurs projets de on eption. Pour répondre à e besoin, on a adopté une démar he qui tire prot des données de la littérature pour intégrer les eets des

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d'in lusions (sphériques et ellipsoïdales) dans des modèles mi romé aniques (basés sur lesméthodesd'homogénéisation)de omportementélastique,poroélastiqueetderupture desmatériaux omposites.DesdonnéesexpérimentalesrelativesaugeldeC-S-H,fournies parLe entrede re her he du groupeLafargeontété misesàprotpourlavalidationdes modèlesderupture inter-granulairedéveloppésdansle adrede etteétude.Lesrésultats obtenus dans e travailetles dis ussions asso iées sont présentés dans inq hapitres :

 Le hapitre 1 est onsa ré à une analyse des données bibliographiques relatives auxeets d'interfa es etauxformes d'in lusionsdans les ompositesgranulaireset nano omposites ainsi qu'aux modèlesd'élasti ité et de rupture les onsidérant.  Le hapitre 2 est onsa ré à l'intégration des eets d'interfa e de dis ontinuité de

ontrainte dans un modèle mi romé aniquepour rendre omptedu omportement élastique etporoélastique des matériaux granulaires à in lusionssphériques.  Le hapitre 3 est onsa ré au développement des appro hes énergétiques

permet-tantde onsidérerleseetsd'interfa esdansdesin lusionsellipsoïdalespourrendre ompte du omportement élastique ee tif d'un matériau granulaire à in lusions élan ées sus eptiblesde présenter des eets d'interfa ede dis ontinuitéde dépla e-ment(gel de C-S-H).

 Le hapitre 4 est onsa ré à l'étude de larupture fragile, des mêmes types de ma-tériaux,produitepar unglissemententre lesgrains,auniveaudes interfa es.Outre la dénition d'un ritère de rupture dans les interfa es pour es matériaux (dont la rupture est généralement admise dans les grains faute de solutions te hniques), il aété question d'étudier la rupture anisotrope paramétrée par lesorientationsde grains.

 Le hapitre 5 on lut e travail par la mise au point de modèles de rupture pour la pâte de imentdur ie, intégrantle modèle de rupture inter-granulairedu gelde C-S-H (hydrate prin ipal de la pâte de iment). Ils sont onfrontés à des résultats expérimentaux obtenus par essais de résistan e à la ompression sur des pâtes à formulationsvariéesee tuésausein du LCR(LafargeCentre deRe her he) e qui

(15)
(16)

Etat de l'art sur les matériaux

omposites ave eets d'interfa e

Résumé :Ce hapitre ore un aperçu sur la littérature des omposites aléatoires ave eets d'interfa e. Il expose les prin ipaux résultats sur la modélisation mi romé anique de es ompositesen élasti ité et en rupture.

Sommaire

1.1 Introdu tion . . . 6

1.2 Eets d'interfa e dans les matériaux omposites . . . 6

1.2.1 Interphasesou ou hespériphériques . . . 7

1.2.2 Interfa esde dis ontinuité de ontrainte . . . 8

1.2.3 Interfa esde dis ontinuité dedéformation . . . 8

1.3 Modélisation des eets d'interfa e en mi romé anique . . . 9

1.3.1 Modélisationen élasti ité . . . 9

1.3.2 Modélisationen rupture . . . 15

1.4 Matériaux modèles présentant des eets d'interfa es . . . 17

1.4.1 Nano omposites . . . 17

1.4.2 Pâtes de iment etgelde C-S-H. . . 18

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1.1 Introdu tion

La modélisation du omportement mé anique des omposites aléatoires à l'aide des méthodes multi-é hellesa faitl'objetd'un grandnombre de travauxde re her he dontil serait vaindedresser une listesatisfaisante[Eshelby, 1957,Hashin and Shtrikman, 1962,

Kroener, 1978,Moriand Tanaka, 1973℄.Cependantlesmodèlesdérivantde esméthodes, devenus d'usage lassique, montrent leur limitationlorsqu'ils sont appliquésaux ompo-sites présentant des eets de taille d'in lusions ou des eets d'interfa es à leurs bords. La prise en ompte de es derniers est d'une grande importan e dans le développement de modèles pré is de prédi tion des propriétés mé aniques en élasti ité omme en rup-ture. C'est pourquoi, nous a ordons dans le adre de e hapitre bibliographique, plus d'intérêt aux diérentes formes d'eets d'interfa e ren ontrés dans les omposites aléa-toires à travers l'analyse des données de la littérature s'y rapportant. Pour nir, nous examinonsdes matériaux ompositessus eptibles d'exhiberdes eets d'interfa eave les modélisations qui leurs ontété onsa rées dans lalittérature.

1.2 Eets d'interfa e dans les matériaux omposites

On retrouvedans lalittérature plusieursformes de modèles mi romé aniquesquiont été utilisées pour rendre ompte des propriétés mé aniques des omposites aléatoires à partirdes propriétés des phasesexistantes, de leurs proportions etde leursdistributions. On peut lasser es modèles en deux types :

 des modèles par hamp moyen, basés la plupart sur la solution d'Eshelby [Eshelby, 1957℄; ils peuvent fournir des estimations ou des bornes des propriétés mé aniques(rigidités,modulesélastiques,domainesderésistan es)sousforme d'ex-pressions analytiquesdans les as lesplussimples. Parmi es modèles onpeut iter les plus onnus : le modèle de Mori-Tanaka [Moriand Tanaka, 1973℄, le modèle auto- ohérent [Kroener,1978℄, les bornes historiques de Voigt et Reuss, les bornes de Hashin et Shtrikman [Hashin and Shtrikman, 1962℄.

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du matériau, une dis rétisation parti ulière du milieu gardant séparées les phases et sur l'appli ation de la méthode des éléments nis ou des te hniques de FFT (transformation de Fourier rapide). Ces modèles ne donnent que des estimations numériquesdes propriétésmé aniques.Leur pré isiondépendde lamodélisation -dèledelami rostru ture.Depluslareprodu tibilitédesrésultatsn'estpastoujours assurée.

Ces deux types de modèles tels qu'on les trouve dans la littérature montrent la même limitation;ilsneprennentpasen omptel'existen ed'eetsd'interfa e(mêmefaibles)qui seproduisentauniveaudesfrontièresdesphasesdelamajoritédesmatériaux omposites, en dépit de la onrmation de leur existen e par plusieurs her heurs [Theo aris, 1987,

Mura and Furuhashi, 1984, Wei and Amnand, 2004, Shiotz etal.,1998℄. Les deux types de modèles mi romé aniques i-dessus ités peuvent donner pour des mi rostru tures semblables de bonnes estimations des propriétés mé aniques lorsque l'eet d'interfa e est faibleet de mauvaises estimations lorsque et eet prend de l'importan e. Ces eets d'interfa es sont indépendantsdes propriétés des phases existantes (ou introduites)dans lematériau omposite.Danslalittérature,le omportementde larégiondel'interfa eest simulé par trois modèles traduisantdes mé anismes physiques (d'interfa e)radi alement diérents.

1.2.1 Interphases ou ou hes périphériques

Ce premier type de modélisationdé rit la zone de l'interfa e omme une ou he (ou "interphase", généralementmin e) tridimensionnelle situéeentre une in lusionetla ma-tri eouentre unein lusionetlesin lusionsavoisinantes.Cette ou he peut être rééede manièreindustrielledans ertains omposites(parrevêtement)ouseformernaturellement dans d'autres omme les bétons ou les iments pour lesquels l'existen e de es ou hes (surnommées ITZ ou Interfa ial Transition Zone) a été mise en éviden e dans plusieurs travaux. Dans tous les as, les propriétés mé aniques de l'interphase dièrent de elles de lamatri eoudes in lusionsdu matériau omposite.Des onditionsde onta t parfait

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1.2.2 Interfa es de dis ontinuité de ontrainte

Le deuxième type d'interfa e que l'on examine dans e hapitre est assez diérent de la première modélisation au plan de la représentation géométrique. En eet, la zone de l'interfa e n'est pas onsidérée omme une ou he 3D mais plutt omme une sur-fa e 2D dans laquelle on ren ontre un phénomène physique assez parti ulier (semblable à elui qu'on observe dans le phénomène de apillarité) : l'existen e de ontraintes surfa iques au niveau des frontières d'in lusions. L'eet de es ontraintes de surfa e (ou d'interfa e) a fait, depuis plusieurs années, l'objet d'un ertain nombre de tra-vaux de re her he [Shuttleworth, 1950, Gurtin and Murdo h,1975, Nix and Gao, 1998,

Müller and Saúl, 2004, Liet al.,2004℄ et notamment ave l'apparition et le dévelop-pement des matériaux nano-stru turés qui requiert des modèles mé aniques in or-porant es eets d'interfa es [Cuenot etal.,2004, Duan etal.,2005a, Shenoy, 2005,

Dingrevilleetal., 2005℄. Des travaux ré ents ont permis de revenir en détail sur l'ori-gine physique des ontraintes de surfa e[Müller and Saúl, 2004,Dingrevilleet al.,2005℄.

1.2.3 Interfa es de dis ontinuité de déformation

Le troisième type d'interfa e que nous reportons dans ette se tion est ara té-risé par une dis ontinuité lo ale du hamp de dépla ement au bord des in lusions. La zone interfa iale est à nouveau dé rite omme une surfa e. Cet eet a été onstaté par plusieursauteurspour diérentes ongurationsmi rostru turales [Theo aris, 1987℄. Ainsi, [Mura and Furuhashi, 1984℄ ont observé des glissements aux frontières des grains dans les matériaux granulaires et les poly ristaux à température ambiante et les ont interprétés par une dé ohésion totale des grains au niveau de l'interfa e. Par ontre [Huang etal., 1993℄ ont her hé à dénir un omportement de frottement de l'interfa e généralisant ainsi l'interfa e de dé ohésion dénie dans [Mura and Furuhashi, 1984℄. De leur oté,[Shiotzet al.,1998,Weiand Amnand,2004℄ont trouvé quele hargement ma- ros opique de déformationimposé àun matériaupoly ristallinétait repris par des glis-sements et des séparations auniveau des frontières de grains.

(20)

1.3 Modélisation des eets d'interfa e en mi romé a-nique

Dans ette se tion nous regroupons de façon non exhaustive les prin ipaux modèles d'élasti ité et de rupture sur les matériaux omposites intégrant un des trois types d'in-terfa esdelase tion1.2.L'a entaétémissurl'eetproduitpar haque typed'interfa e sur les propriétés élastiques ee tiveset larupture du matériau omposite.

1.3.1 Modélisation en élasti ité

Les diérents phénomènes observés expérimentalement dans les omposites granu-laires ou à matri e et attribuées à l'existen e d'interfa es aux frontières des in lu-sions (dont ertains sont reportées en se tion 1.2) ont in ité les her heurs à on en-trer leurs travaux sur la quanti ation de l'eet d'interfa e sur les propriétés élastiques ee tives des matériaux omposites. Dans les deux premiers travaux traitant de la question [Hashin, 1962, Christensenand Lo, 1979℄, les auteurs parviennent à détermi-ner les modules élastiques équivalents d'une in lusion sphérique ou ylindrique ompo-site plongée dans une matri e innie (généralisation du problème d'Eshelby), en em-ployant des hamps de dépla ement de laforme de [Love, 1944℄. Cettein lusion ompo-site est onstituée d'un ÷ur entouré d'une ou he périphérique (interphase). Son mo-dule de ompression équivalent, dans le as sphérique, est don donné naturellement en fon tion des modules du ÷ur et de la ou he sous une expression assez simple (1.1) [Hashin, 1962℄.Enrevan hesonmodulede isaillementéquivalent,toujourspourlaforme sphérique, dépend en plus des modules de la matri e innie. Il est donné omme solu-tion d'une équation du se ond degré dont les oe ients A, B, D sont retrouvés dans [Christensen and Lo,1979, Hervé and Zaoui, 1990℄:

k

eq

= k

0

= k

2

+

c(k

1

− k

2

)(3k

2

+ 4µ

2

)

3c(k

2

− k

1

) + 3k

1

+ 4µ

2

 µ

eq

µ

2



2

A +

 µ

eq

µ

2



B + D = 0

(1.1)

(21)

k

1

,

µ

1

sont les modules du ÷ur

k

2

,

µ

2

les modules de la ou he,

c

la fra tion volumiquedu ÷ur dans l'in lusion omposite.

Quelques annéesaprès, [Herve and Zaoui,1993℄ ont réussi àgénéraliser e raisonnement àune in lusionsphérique onstituée d'un ÷ur et

n

ou hes périphériques on entriques et à déterminer les modules équivalents d'une telle in lusion plongée dans une matri e innie.

Ainsi la problématiqued'in lusions sphériques (ou ylindriques) entourées d'interphases est bien traitéedanslalittérature. On retrouve,en revan he, très peu de travaux surdes formes d'in lusion plus générales, ellipsoïdales par exemple.[Duanet al.,2005b℄

En e qui on erne, les interfa es de dis ontinuité de dépla ement, leur inté-gration dans des modèles d'élasti ité a ommen é, à notre onnaissan e, ave [Mura and Furuhashi, 1984℄ qui ont étudié des in lusions sphériques ave une dé- ohésion omplète. Ensuite Hashin a présenté dans [Hashin, 1991℄ la solution en ontrainte et en déformation mi ros opiques du problème d'Eshelby ave une in lusion sphérique ave interfa e, en asso iant à l'interfa e une ertaine rigidité, telle qu'on la retrouve dans des travaux plus ré ents. [Dormieux et al.,2007, Sanahuja,2008℄ ont proposé des expressions des modules homogénéisés (auto- ohérents)

k

ac

et

µ

ac

de ma-tériaux omposites poreux in orporant e type d'eet d'interfa es au bords d'in lusions sphériques. Ces auteurs les ont présenté pour le as parti ulier où le ÷ur et l'interfa e sontin ompressibles,mais laméthodeexposéepermetde lesobtenirdans le asgénéral:

k

ac

=

4(1 − φ)µ

ac

(1.2)

µ

ac

est donné ommesolutionde l'équationsuivante :

16(5 + κ)(3 − φ)M

2

+ [(9 + 77φ)κ + 114(3φ − 1)] M + 57κ(2φ − 1) = 0

(1.3)

M = µ

ac

0

et

κ = 2K

t

r/µ

0

.

φ

représente la porosité du matériau,

µ

0

le module de

isaillement du ÷ur des in lusions solides,

r

leur rayon et

K

t

le module tangentiel de l'interfa e.

(22)

permis de onrmer que les modules équivalents ou les modules homogénéisés étaient aaiblis par l'existen e de es interfa es [Sanahuja, 2008℄ et de quantier et eet. En eet, la représentation du module de ompression auto- ohérent (dans le as général) d'unmatériauporeux in orporant et eetd'interfa e,en fon tiondu module

K

t

permet de rendre ompte de et aaiblissement (gure1.1).On onstate alors que lemodulede ompression

k

sc

in orporantl'eet d'interfa e ne retrouve lavaleur lassiquede l'estima-tion auto- ohérenteque lorsque lesmodules d'interfa estentent vers l'inni.Autrement, e modulede ompression restetoujoursinférieur àl'estimationauto- ohérente lassique (gure 1.1). Les interfa es de dis ontinuité de ontraintes n'ont pas été aussi largement

Figure1.1Modulede ompressionhomogénéiséd'un ompositegranulaireàin lusions sphériques présentant des interfa es de dis ontinuité de dépla ement -

k

0

= 25

,

µ

0

= 12

,

r = 0.1

,

φ = 0.15

,

K

n

= K

t

traitées dans la littérature. En eet, en dépit des re her hes datant de 1950 permettant derendre omptede leurexisten e[Shuttleworth, 1950,Gurtinand Murdo h, 1975℄,l'un

(23)

eux de [Duanet al.,2005a℄ qui parviennent à les intégrer dans les s hémas d'homogé-néisation de Mori-Tanaka et auto- ohérent pour en sortir des estimation des modules homogénéisés d'un matériau à in lusions sphériques. Les prin ipaux résultats de ette étude sontles expressions analytiquesde es modules homogénéisésdontnous reportons lemodule de ompression,donnée à lafoispar les héma auto- ohérent et eluide Mori-Tanaka (se reporter à [Duanet al.,2005a℄ pour les expressions assez lourdes du module de isaillement homogénéisé):

(3k

1

(3k

2

+ 4f µ

2

) + 2µ

2

[4f µ

2

k

s

r

+ 3k

2

(2 − 2f + k

r

s

)]

3[3(1 − f)k

1

+ 3f k

2

+ 2µ

2

(2 + k

r

s

− fk

s

r

)]

(1.4) où

k

i

et

µ

i

lesmodulesde laphasein lusionnaire(

i = 1

)etdelaphasematri ielle(

i = 2

) et

k

r

s

= 2k

s

/(rµ

2

)

k

s

= λ

s

+ µ

s

le modulede ompression de l'interfa e,

r

lerayon des in lusionset

f

la fra tionvolumique d'in lusions.

[Quangand He,2008℄ parviennent par la suite à appliquer les appro hes variationnelles de Voigt et Reuss pour déterminer des bornes aux modules homogénéisés d'un om-posite à matri e présentant des interfa es de dis ontinuité de ontrainte au bord de ses in lusions sphériques (le as d'in lusions ylindriques est également examiné dans [Quangand He,2008℄) :

k

(+)

= c

0

k

0

+

p

X

i=1

c

i



k

i

+

4

3

k

si

r

i



µ

(+)

= c

0

µ

0

+

p

X

i=1

c

i



µ

i

+

k

si

+ 6µ

si

5r

i



k

(−)

=

"

c

0

k

0

+

p

X

i=1

c

i

k

i

+

4k

3r

si

i

#

−1

µ

(−)

=

"

c

0

µ

0

+

p

X

i=1

c

i

r

i

i

r

i

(285k

i

+ 20µ

i

) + (48k

i

+ 136µ

i

)(6k

si

+ µ

si

)]

5f (k

i

, µ

i

, k

si

, µ

si

, r

i

)

#

−1

ave

f (k

i

, µ

i

, k

si

, µ

si

, r

i

) = k

si

µ

si

(1.5)

c

i

la fra tion de la phase in lusionnaire

i

,

k

i

et

µ

i

ses modules élastiques,

r

i

le rayon de ses in lusions,

c

0

lafra tion volumique de la matri e,

k

0

et

µ

0

ses modules élastiques

(24)

et

k

si

et

µ

si

les modules élastiques des interfa es entourant les in lusions de la phase

i

. Ces modulesd'interfa e interviennentdans l'expression du tenseur de rigiditéd'interfa e qui est déni dans [Quangand He,2008℄ par l'expression (1.6) :

L

(si)

= k

si

P

⊗ P + 2µ

si

(T −

1

2

P

⊗ P )

(1.6)

P

étant letenseur de proje tion tangentield'ordre 2 exprimé en fon tion du tenseur de proje tion normal

N

etdu teunseur identité

I

d'ordre 2:

P

= I − N = I − n ⊗ n

(1.7)

n

est leve teur normalàl'interfa e.

T

est un tenseur de proje tiond'ordre 4.Il s'ex-prime en fon tion du tenseur

P

à l'aide de l'expression suivante [Quang and He,2008℄ :

T

= P ⊗P

(1.8)

où le produit

A

⊗B

désigne un produit tensoriel symétrisé déni par

(A⊗B)

ijkl

=

(A

ik

B

jl

+ A

il

B

jk

)/2

pour tout

A

et

B

tenseurs d'ordre2.

Dans le même ontexte, [Brisard etal.,2010a, Brisardetal.,2010b℄ appliquent égale-ment des appro hes variationnelles pour déterminer des bornes inférieures de Hashin-Shtri kman des modules homogénéisés d'un tel matériau dont nous ne présentons que l'expressionpourlemodulede ompressionhomogénéisé(voir[Brisardet al.,2010b℄pour le modulede isaillement):

k = k

m

+

f (3k

m

+ 4µ

m

)(k

p

− k

m

)

3f k

m

+ 4µ

m

+ 3(1 − f)k

p

(1.9) où

k

p

= k

inc

+

4k

s

3r

,

k

inc

,

k

m

,

k

s

étant respe tivement les modules de ompression des in lusions, de la matri e etdes interfa es,

µ

m

le module de isaillementde la matri e,

r

le rayon des in lusionset

f

leur fra tion volumique.

Il nous est possible, à e stade, de omparer les modèles de [Duan etal.,2005a℄, ite-Quang08 et [Brisardet al.,2010a℄ en e qui on erne la prédi tion du module de

(25)

om-eetd'interfa ededis ontinuitéde ontrainte.Noustraçonsengure1.2lesdiérentes es-timationsde emodulehomogénéiséenfon tiondumoduled'interfa e

k

s

pourdesvaleurs xées des autres paramètres. Cette omparaisonnous permet tout d'abord de onstater que et eet d'interfa e produit une augmentation des modules élastiques ee tifs du omposite(par rapportau as sans interfa es). Eneet, lorsquele moduled'interfa e

k

s

est nul (eet d'interfa e inexistant) les modèles donnent une valeur du module de om-pression homogénéisé pro he de l'estimation lassique de Mori-Tanaka. Les modèles de [Duanet al.,2005a℄ et[Brisardetal., 2010a℄permettent d'en retrouverla valeur exa te. En revan he, à partir d'une ertaine valeur stri tement positive de

k

s

tous les modèles donnent une valeur plus élevée que l'estimation lassique de Mori-Tanaka. Ensuite, on remarquequelabornedeHashin-Shtrikmangénéraliséepar[Brisard etal.,2010a℄(borne inférieure du module de ompression) oïn ide parfaitement ave l'estimation de Mori-Tanakaétenduepar[Duan etal., 2005a℄pourprendre omptedeseetsd'interfa es.Pour résumer, onpeut onstater qu'ungrand nombre de publi ationsapermisd'introduireles trois on epts d'interfa es dans des modèles mi romé aniques permettant de prédire le omportement élastique de omposites à mi rostru tures variées. Ces interfa es ont été généralement onsidéréesdans le as d'in lusions de formes simples,sphériques ou ylin-driques,poursimplierlesdéveloppementsanalytiques.Trèspeudetravauxintégrantles eets d'interfa es à des in lusionsde formeplus générale (sphéroïdale) sont disponibles danslalittérature.Pourtantde ré entes re her hes ontpermisd'armerl'importante in-uen edelaformedesin lusionssurlespropriétésélastiques[Sanahuja, 2008℄notamment pour les matériaux granulaires. La gure 1.3 permet d'en rendre ompte; elle présente le module de Young et le oe ient de Poisson homogénéisésd'un omposite granulaire poreux déterminéspar uns hémaauto- ohérentenfon tionde laporositépour diérents rapports d'aspe t de ses in lusions ellipsoïdales. L'é art entre les modules obtenus ave les diérents rapports d'aspe ts

r

s

montre lairement l'importan e de la forme des in- lusions. Dans le hapitre 3 de e manus rit, nous explorons la possibilité d'intégrer des interfa es de dis ontinuité de dépla ement à des in lusions de forme ellipsoïdales, pour

(26)

Figure 1.2  Module de ompression homogénéisé d'un omposite à matri e et in lu-sionssphériques présentant des interfa esde dis ontinuité de ontrainte-Estimationpar diérentsmodèles de lalittérature -

k

m

= 20

,

k

inc

= 35

,

µ

m

= 15

,

r = 1

,

f = 0.4

1.3.2 Modélisation en rupture

Dans ette se tion nous passons en revue les prin ipaux modèles de rupture impli-quant des mé anismes d'interfa e quel'on peut ren ontrer dans la littérature.

Plusieursétudes ontété onsa rées auxeets d'interfa e sur lespropriétés élastiquesdes omposites, mais également à leurs eets sur les mé anismes de rupture et la résistan e des matériaux. En e qui on erne les interfa es de dis ontinuité de dépla ement, on peut iter les travauxde [Dormieux et al.,2007℄ qui, après déterminationdes propriétés élastiques d'un matériau granulaire poreux présentant des interfa es de dis ontinuité de dépla ement, ont utilisé es résultats pour explorer la rupture produite par un glisse-ment inter-granulaire. Pour ela, les auteurs ont postulé un ritère de Von Mises dans lesinterfa es,portant sur la omposantetangentielle du ve teur ontrainte auniveau de

(27)

(a) Module deYoung (b)Coe ientdePoisson

Figure1.3 Eet du rapportd'aspe t

r

s

des in lusions(ellipsoïdales)sur le modulede Young et le oe ient de Poisson homogénéisés(par s héma auto- ohérent) en fon tion de laporosité

f

pour unmatériaugranulaireporeux -

E

0

= 31, 034GP a

GPa,

ν

0

= 0.293

(des in lusions)

elles- i,puisen utilisantuneméthodede hangementd'é hellebaséesuruneéquivalen e énergétique, ilsontpu relier la ontraintema ros opiqueàla moyenne de la omposante tangentiellede eve teur ontraintedanslesinterfa es.De ettemanière,ilsontpu déter-miner analytiquement le ritère homogénéisé de rupture du omposite granulaire induit lo alement par un glissement au niveau des interfa es. Les auteurs [Maalejet al.,2009℄ ont traité, dans un se ond travail,le as d'interfa es frottantes dans un matériau granu-laire en postulant un ritère de Mohr-Coulomb non- ohésif dans les interfa es, portant sur lesmoyennes de la omposante tangentielle et de la omposantenormale du ve teur ontrainte àleur niveau. Lesauteursont pu alors déterminerlemodede rupture du ma-tériau en supposant su essivement des mé anismes de rupture du tile puis fragile puis en exprimant analytiquement le ritère ma ros opique ou la loi d'é oulement plastique induite par une rupture lo ale par frottement dans lesinterfa es.

Quant aux omposites ontenant des in lusions ave interphases ( ou hes min es), plu-sieurs travaux ont permis d'étudier une rupture, dans les interphases ombinée ou pas ave une rupture dans le ÷ur. [Sanahujaand Dormieux, 2005℄ ont par exemple étudié une rupture produite par un ritère de Von Mises dans la ou he en supposant le ÷ur

(28)

innimentrigidepour déterminerle ritèrema ros opique demanièreanalytique dansle asd'unerupturedu tile.D'autrestravauxsurlarupturedes ompositesave interphases ont été publiés par [Nguyen, 2012℄ qui utilisent d'autres ritères lo aux.

Pour lederniertyped'interfa es,produisantdesdis ontinuitésde ontraintes,lestravaux regardant leur eet sur larupture des omposites ne sont pas nombreux. L'un des rares travauxqu'on trouve danslalittérature estpubliépar[Dormieux and Kondo, 2010℄dans le quel lesauteurs utilisent lemodèle de Gurson pour déterminer le ritèrehomogénéisé induit par un ritère lo alde Von Mises dans les interfa es.

En résumé on peut armer que plusieurs travaux traitant de la question de la rupture des matériaux par mé anismes d'interfa e existent dans la littérature. Les interfa es de dis ontinuitéde ontraintes sontmoinsévoquées enrupturequelesautrestypes. I iaussi tous les travaux ités dans ette se tion onsidèrent des in lusions sphériques. A notre onnaissan e, au une référen e n'examine la rupture par mé anisme d'interfa e dans les matériauxàin lusionsde formeplus générale.Dansle hapitre5.6de e manus rit,nous présenteronsune modélisationde larupture pareets d'interfa ed'unetellemorphologie in lusionnaire.

1.4 Matériaux modèles présentant des eets

d'inter-fa es

Dans ettese tionnousprésentonsdeuxmatériauxsus eptiblesdeprésenterdeseets d'interfa es.Danslalittérature esmatériauxontrarementété modélisés ommetels.En raisondeleurimportan edansl'industrie,lané essitédedisposerde modèlespré ispour la prédi tion de leur omportement mé anique en élasti ité, poroélasti itéet en rupture est évidente.

1.4.1 Nano omposites

Les nano omposites sont d'usages très répandus dans l'industrie d'aujourd'hui. Ils présentent des propriétés mé aniques, thermiques et éle triques intéressantes. Ces

(29)

pro-priétés sont prin ipalementdues àl'émergen e de grandeurs de surfa e qui apparaissent ex lusivementàdes taillesinmesdeshétérogénéités(de l'ordredu nanomètre).Eneet, L'énergie de surfa e, généralement négligée, devient pour ette gamme de tailles d'hé-térogénéités omparable à l'énergie de volume. En raison des longueurs ara téristiques de ertainsmatériaux naturels, il est raisonnable de s'interroger sur l'importan e de es eets dans leurs propriétés mé aniques. C'est le as de l'argilite. ( onf. se tion 1.3.1)). Les matériaux nanostru turés qui doivent leur essor aujourd'huià des propriétés autres que mé aniques peuvent également présenter es eets d'interfa e. Il faut noter que les modèlesmé aniques on ernant es matériauxsontpeu nombreuxdanslalittérature.En eets misàpart lesmodèlesélastiques ités en se tion1.3.1et1.3.2, onnetrouve pasde travaux traitant du omportement mé anique de es matériaux en poroélasti ité ou en rupture.

1.4.2 Pâtes de iment et gel de C-S-H

La pâte de iment est un matériau omposite ontenant des phases d'hydrates, pro-duits de la réa tion d'hydratation du iment (portlandite, élite al ite, gel de C-S-H...), des phasesanhydres, réa tifs non onsomméspar laréa tiond'hydratation( linker

C

2

S

,

C

3

S

,gypse...)etdesvideso upéspardel'airoudel'eau.Lespropriétésmé aniques de la pâte de iment (rigidité et résistan e) représentent tout l'intérêt de e matériau pour l'industrie de la onstru tion. La onnaissan e de es propriétés, leur prédi tion et la déterminationdes paramètres les ontrlant sontd'un grand enjeu. Pour omprendre l'originede es propriétésilfautexaminerlaréa tiond'hydratationdu imentquipermet à lapâte de dur ir et d'a quérir ses propriétés.

Au moment du gâ hage (ajout d'eau au iment), orrespondant au début de laréa tion d'hydratation,les parti ules de imentne présentent presque pas de surfa es de onta t entre elles equi explique unerigiditéetune résistan e quasinulles.Au ours de la réa -tion, lesparti ules de iment ( linker) réagissentave de l'eau etforment des hydrates à lapériphériedes grains.Ces hydratespermettentd'augmenterlasurfa ede onta tentre

(30)

Surface de

contact faible

(a)début d'hydratation

Grande surface

de contact

(b) dur issement

Figure1.4Augmentationdes surfa esde onta tetdur issementde lapâte (augmen-tation de la rigidité)

la pâte. Les grains de iment anhydres ontinuent à être onsommés lors de l'évolution de la réa tiond'hydratation. La formation d'hydrates permet alors de ombler lesvides dans la pâte et de la densier (gure 1.4). L'un des prin ipaux hydrates de la pâte de iment est le gel de C-S-H. De nombreuses études lui attribuent un eet important sur les propriétés mé aniques (élastiques et de rupture) de la pâte en raison de sa fra tion volumiqueimportante. Lagure 1.5montre l'évolution des fra tions volumiques des dif-férentes phases dans la pâte; elle permet d'observer une diminution onséquente de la porosité ave l'augmentation de la fra tion du gel de C-S-H. Ce i porte à roire que les vides sont prin ipalement omblés par le gel, e qui onfère à la pâte une augmentation de rigidité et de résistan e. Comme la modélisation des gels de C-S-H est un passage né essaire pour modéliser la pâte, de nombreux travaux de re her he lui ont été onsa- rées.Lamajoritédesauteursde estravauxpubliées onsidèrentlegelde C-S-H omme un matériaugranulaireporeux, même si lesinterprétationsdièrentquant à la formeet la taille des in lusions solides de C-S-H et son importan e dans la modélisation mé a-nique de e matériau. Eneet, [Ulmand Jennings, 2008℄ ontexpliqué quel'inuen e de laforme des parti ules était un paramètre de se ondordre devant laporosité à ausede ladensitéélevée du gelde C-S-H.[Sanahuja etal.,2008℄ontmontré,surlabasede résul-tats expérimentaux, quelesparti ulesde C-S-H ne pouvaientêtre onsidéréessphériques

(31)

Figure1.5Fra tionsvolumiquesdes diérentesphasesdanslapâtede imentau ours de l'hydratation -Augmentation de lafra tion du gelde C-S-H ave la diminution de la porosité- sour e [Lo her and Ri hartz, 1976℄

dans les modèles mi romé aniques puisque le gel exhibait des modules de Young loin d'êtrenuls(2GPa)àdesporositésde0.6[Feldmanand Beaudoin, 1976℄(silesparti ules étaientsphériques,elles donneraienttune rigiditéquasi-nulleàpartird'uneporositéégale à 0.5, selon le seuil de per olation du s héma-auto- ohérent pour la forme sphérique). On peut don retrouver dans la littérature diérentes modélisations de la mi rostru -ture du gel de C-S-H qui dièrent essentiellement par la forme donnée aux in lusions : [Sanahuja, 2008℄utilise par exempledes in lusionsellipsoïdales aplaties(

r

s

= 0.12

)pour la modélisation en élasti ité et des plaquettes inniment aplaties pour la modélisation en rupture, alors que [Termkhajornkitet al.,2014℄ et [Pi hler et al.,2013℄ utilisent des aiguilles (in lusions inniment allongées). Une mi rographie de mi ros ope éle tronique à transmission de [Tayloret al.,2010℄ permet d'illustrerla mi rostru ture du gel(gure 1.6).On y observe la morphologie granulaire du gel de C-S-H à des densités diérentes. Lorsque ette densité est susamment faibleon peut distinguer des in lusions allongées de C-S-H, d'un rapport d'aspe t nettement supérieur à 1. Ces in lusions semblent être orientées aléatoirement dans l'espa e si l'on onsidère la mi rographiedans sa globalité. Néanmoinson peut remarquer lo alementla dominan ed'une orientation par rapportà

(32)

d'autres dans ertaines régions. Ces observations seront exploitées dans les hapitres 3 et 5.6 lorsde la modélisationdes gels de C-S-H en élasti ité eten rupture. Ces proprié-tés mé aniques du gelseraient fortement ae tées par l'existen e d'eets d'interfa e aux bord de ses in lusions.Nousexplorerons dansles hapitres3et5.6l'hypothèseémise par [Sanahuja, 2008℄ sur l'existen e d'eets d'interfa es de dis ontinuité de dépla ement aux bords des grainsde C-S-H.Nousen tiendrons omptedans nosmodélisationenélasti ité et en rupture.

Figure1.6Imageobtenuepar mi ros opeéle troniqueàtransmissiondugelde C-S-H dans lapâte de iment [Taylor etal., 2010℄

1.5 on lusion

Dans e hapitre nous avons re ensé les diérents eets d'interfa es sur le omporte-mentdes matériaux omposites ayant fait l'objetdes étudespubliées dans lalittérature. Nous avons, en premier lieu, expliqué l'origine physique de ha un de es eets et nous

(33)

ond lieu, nousnous sommes intéressés aux investigationsentreprises pour modéliser es eets d'interfa e etles méthodes de leur intégration dans des modèles de omportement élastiqueeten rupture. Nousavons, parla suite, omparé lesmodèlesélastiquesexistant dans lalittérature, leur sensibilitéet leur limitations.On on lut, à et eet, que la ma-joritédes modèles re ensés onsidéraient une formesimpliée d'in lusions (sphérique ou ylindrique),quis'avère importantepourladéterminationdes propriétésélastiques mais passusantepour l'élaborationdemodèlesprévisionnelspré is.Lesrésultatsgraphiques exposés en 1.3 montrant l'importan ede ette formedans ladétermination des proprié-tés élastiques des matériaux omposites. Nous avons par ailleurs relevé, à travers ette analyse bibliographique, lemanque de résultatssur le omportement poroélastique etle omportement en rupture des omposites présentant des eets d'interfa es de dis onti-nuité de ontrainte. Nous avons ni par évoquer deux matériaux largement ren ontrés dans l'industrie d'aujourd'hui et sus eptible de présenter es eets d'interfa es. Ces ma-tériaux feront objet d'appli ation des appro hes et modèles développés dans e travail.

(34)

Comportement élastique et

poroélastique des nano omposites

Résumé:L'objet de e hapitreest demodéliserlami rostru ture d'unmatériau nano- omposite poly ristallin, de déterminer ses propriétés élastiques et poroélastiques ma ro-s opiques en fon tion des propriétés deses onstituants.Les eetsd'interfa e,se produi-sant généralement aux bords des nanoparti ules, et leurs onséquen es sur les propriétés élastiques et poroélastiques globales seront pris en ompte.

Sommaire

2.1 Introdu tion . . . 24 2.2 Nano omposites et eets d'interfa e . . . 25 2.3 Modélisation de l'eet d'interfa e . . . 26 2.3.1 Modèles 2Det3Ddel'eet d'interfa e . . . 27 2.3.2 Comportement élastique de l'interfa e . . . 29 2.3.3 Interfa esintergranulaires etgrains omposites . . . 32 2.4 Une extension du s héma auto- ohérent . . . 33 2.4.1 Poresphérique entouréd'une matri einnie . . . 34 2.4.2 In lusion ompositeentourée par unematri e innie . . . 35 2.4.3 Obtention delarigidité homogénéisée . . . 38 2.5 Implémentation du s héma auto- ohérent ave eets d'interfa e 40 2.5.1 Modulesélastiques du milieu homogénéisé . . . 40 2.5.2 Développementsen séries delasolution . . . 42 2.6 Matériau nanoporeux saturé . . . 44 2.6.1 S hémaauto- ohérent en nanoporomé anique . . . 45 2.7 Con lusion. . . 49

(35)

2.1 Introdu tion

Les nano omposites sont de nos jours largement utilisés dans diverses appli ations pourleurspropriétésparti ulièrementintéressantes:des ondu tivitésthermiqueset éle -triquesa rues(in lusionsànanotubesde arbone),despropriétésoptiques,diéle triques et mé aniques (élasti ité et résistan e) nettement améliorées pour ertains nano ompo-sites.

Sur le plan mé anique, les améliorations des ara téristiques élastiques et de résistan e sontprin ipalementattribuéesàunrapportsurfa e/volumeélevédesnanoin lusions (par-ti ules,feuillets,bres), ombinéparfoisàunrapportd'aspe t(élan ement)élevé.Comme onséquen e de e rapport surfa e/volume élevé, le volume né essaire en renfor ements est signi ativement moins élevé hez les nano omposites que hez les omposites las-siques pour produirelamêmeaméliorationdes propriétésma ros opiques. Eneet, dans les nano omposites la surfa e de onta t matri e-parti ules ou inter-parti ules est ty-piquement un ordre de grandeur plus grande que elle dans les omposites lassiques. Cet  eet de taille sur les propriétés mé aniques est dû en partie à l'existen e de ontraintes d'interfa es. Comme l'énergie de surfa e (proportionnelle à la surfa e totale des interfa es matri e-in lusion ou in lusion-in lusion) devient pour les nano omposites omparable à l'énergie du volume (proportionnelle au volume total du omposite), les ontraintes desurfa esnesontplusnégligeables ontrairementaux omposites lassiques. Ces ontraintes de surfa e ne sont pas prises en ompte par les s hémas d'homogénéi-sation lassiques. Certains travaux ré ents ont permis de généraliser quelques uns de es s hémas omme elui de Mori-Tanaka [Duan etal., 2005a℄, les bornes de Voigt et Reuss [Quang and He, 2007, Quang and He, 2008℄ ainsi que elles de Hashin-Shtrikman [Brisardet al.,2010a,Brisardet al.,2010b℄,pour in orporer es ontraintes d'interfa es. Le travail présenté dans la suite s'intègre dans ette logique. Une extension du s héma auto- ohérent permet de onsidérer les ontraintes d'interfa es et d'étudier leur eetsur lespropriétésma ros opiquesélastiquesdesnano ompositesgranulairesàparti ules sphé-riques. Ensuite,en utilisantlesrésultatsde ettepremière partie,l'eet de es interfa es

(36)

sur les propriétés poromé aniques ee tivesest analysé.

2.2 Nano omposites et eets d'interfa e

La notion de mé anisme d'interfa e dans les omposites n'est pas une no-tion nouvelle. En eet, plusieurs her heurs ont mis en éviden e son existen e : [Mura and Furuhashi, 1984℄ ont observé, lors d'essais sur des poly ristaux, des dépla- ements intergranulaires et les ont attribués à un eet d'interfa e. [Shiotzet al.,1998℄ ont proposé que le hargement ma ros opique appliqué à un matériau granulaire était repris lo alement par une séparation etun dépla ement lo alentre lesgrains.

L'existen e de es mé anismes onstitue une piste pour tenter d'expliquer le omporte-ment élastique et les mé anismes de rupture de ertains matériaux omposites. Dans le as des omposites lassiques, ilstraduisent une dis ontinuité de dépla ement à la fron-tière des grains ou des phases. Ce type de mé anisme d'interfa e est souvent asso ié, dans la littérature, à une équation onstitutive reliant ve teur ontrainte au niveau de l'interfa eetdis ontinuitéde dépla ement autravers de elle- i.Ce modèleest ren ontré parfois dans la littérature sous lenom de "Linearspring model".

Danslesnano omposites,en revan he, l'eet d'interfa e ren ontré n'estpas dû aumême phénomène physique. Celui- i est plutt relié au on ept de ontrainte d'interfa e qui se traduit par une dis ontinuité du ve teur ontrainte à travers l'interfa e. Le hamp de dépla ement quant à lui est ontinu. Ce type de mé anisme est également asso ié à une équation onstitutive qui dé oule de l'équilibre de l'interfa e. Elle représente une généralisationdel'équationde Young-Lapla eren ontrée dansla apillarité.D'ailleursla apillaritéest un exempleparti ulierillustrant e typedemé anisme d'interfa e. L'équa-tiondeYoung-Lapla egénéraliséeseralepointdedépartpourmodéliserl'eetd'interfa e dans lasuite.

(37)

2.3 Modélisation de l'eet d'interfa e

Dans ette se tion, le formalisme mathématique permettant la prise en ompte des eets d'interfa e dans le omportement mé anique des nano omposites granulaires est abordé.Le type d'interfa e onsidéré est bien sûr ledeuxièmetypementionnéplus haut, impliquant l'existen e de ontraintes surfa iques à la frontière des grains. Cette se tion dé ritdeux représentations mathématiquesdiérentes de e phénomène.Ces ontraintes de surfa e sontfamilièrementren ontrées dans lephénomène de apillarité.Dans l'inter-fa e de apillarité,la tension de surfa e est un s alaire, noté i i

γ

, ontrlant l'intensité de la ontrainte de surfa e

σ

s

:

σ

s

= γ1

T

(2.1)

1

T

est le tenseur unitaire du plan tangent à l'interfa e de apillarité

I

. Celle- i est dé ritemathématiquementparunesurfa e.Latensiondesurfa eapparaitdansl'équation de Young-Lapla e.Dansle as d'uneinterfa e uide/uidela dis ontinuité de pressionà travers l'interfa e s'é rit :

[[p]] = γtr b

(2.2)

b

est le tenseur de ourbure. La dis ontinuité de pression est due à l'existen e des ontraintes surfa iques auniveau de l'interfa e.

De manièregénérale, en présen e de ontraintesurfa ique le ve teur ontrainte

σ

· n

est dis ontinu àlatraversée de l'interfa e.Sadis ontinuitéest reliéeau hamp de ontrainte surfa ique par la relationde Young-Lapla e généralisée suivante :

[[σ]].n + ∇

s

σ

s

= 0

(2.3) où

s

représente l'opérateur divergen e le long de l'interfa e

I

et

n

le ve teur unitaire normal à l'interfa e. L'équation2.3 montre que la ontrainte de Cau hy et la ontrainte surfa ique ne sont pas de même dimension. Plus pré isément,

σ

s

a la dimension d'une pression multipliée par une unité de longueur ([Pa

×

m℄). Ce i est essentiellement dû au support physique sur lequel la ontrainte surfa ique est dénie, l'interfa e, qui est

(38)

2.3.1 Modèles 2D et 3D de l'eet d'interfa e Pour relier la ontrainte surfa ique

σ

s

à un hamp de ontrainte standard tridimen-sionnel de Cau hy

σ

s

3D

(ayant la dimension d'une pression), l'idée est de partir de la relationasymptotique suivante[Müller and Saúl, 2004℄ :

σ

s

(x, y, z) = lim

h→0

Z

z+h

z

σ

s

3D

(x, y, u)du

(2.4)

exprimée dans le système de oordonnées lo al où

z

représente la dire tion normale à l'interfa e.

L'équation 2.4sous-entend que

σ

s

3D

présente une singularité et devrait être exprimé, de manièreplus rigoureuse,ave leformalisme de la théoriedes distributions:

σ

s

3D

(x, y, z) = σ

s

(x, y, z)δ

I

(x, y, z)

(2.5)

δ

I

estladistributiondeDira del'interfa e

I

.Al'inverse,sil'on onsidèreuneépaisseur

h

bien réelle, lasingularité de

σ

s

3D

(x, y, z)

déniesur la ou he

[z, z + h]

disparait :

σ

s

(x, y, z) =

Z

z+h

z

σ

s

3D

(x, y, u)du

(2.6)

Cette dernière équation indique que

σ

s

3D

(x, y, u)

est un

O(h

−1

)

. En tenant ompte de ette ondition, on pourra hoisir dans la suite entre la modélisation 2D (surfa e) et la modélisation3D ( ou he min e)pour prendreen ompteles ontraintes de surfa e.Dans e quisuit, l'utilisationde es deux modèles est détailléepour des interfa es sphériques. L'équationd'équilibre sera expli itée pour arriver àla formulationde l'équationd'état. On note

R

le rayon de la sphère et

h

l'épaisseur de la ou he  tive de façon à e que

h ≪ R

. Les équations de l'équilibre tridimensionnel s'é rivent pour la ou he min e

R ≤ r ≤ R + h

ommesuit :

r

σ

rr

+

1

r

θ

σ

+

1

r sin θ

φ

σ

+

1

r

(2σ

rr

− σ

θθ

− σ

φφ

+ σ

cot θ) = 0,

(2.7)

r

σ

+

1

r

θ

σ

θθ

+

1

r sin θ

φ

σ

θφ

+

1

r

[(σ

θθ

− σ

φφ

) cot θ + 3σ

] = 0,

(2.8)

r

σ

+

1

r

θ

σ

θφ

+

1

r sin θ

φ

σ

φφ

+

1

r

(3σ

+ 2σ

θφ

cot θ) = 0.

(2.9)

(39)

La ontrainte de surfa e est alors dénie omme la résultante des ontraintes dans la ou he (voir(2.6)) :

σ

ij

s

=

Z

r=R+h

r=R

σ

ij

dr ≃ h σ

ij

(i, j ∈ {r, θ, φ}),

(2.10)

Pour

h ≪ R

, l'intégration des équations (2.7) à (2.9) pour

r

variant dans l'intervalle

R ≤ r ≤ R + h

donne:

[[σ

rr

]] +

1

R

θ

σ

s

+

1

R sin θ

φ

σ

s

+

1

R

s

rr

− σ

s

θθ

− σ

s

φφ

+ σ

s

cot θ = 0,

(2.11)

[[σ

]] +

1

R

θ

σ

s

θθ

+

1

R sin θ

φ

σ

s

θφ

+

1

R



σ

s

θθ

− σ

s

φφ

 cot θ + 3σ

s

 = 0,

(2.12)

[[σ

s

]] +

1

R

θ

σ

s

θφ

+

1

R sin θ

φ

σ

s

φφ

+

1

R

s

+ 2σ

s

θφ

cot θ = 0,

(2.13)

[[σ

ri

]]

représente la diéren e

σ

ri

(r = R + h) − σ

ri

(r = R)

qui se réduit à une dis- ontinuité de ontraintelorsque

h → 0

, dans le as de la modélisationde l'interfa e par une surfa e. Pour la modélisation en ou he tridimensionnelle

σ

ri

est ontinu en

r = R

et

r = R + h

. Les deux modélisations devant être équivalentes, onen déduit que

σ

s

ri

est du même ordre que

h[[σ

ri

]]

quand

h → 0

. en utilisant e résultat, les équations (2.11) à (2.13) montrent que

σ

s

θθ

,

σ

s

φφ

et

σ

s

θφ

sont du mêmeordre que

R[[σ

ri

]]

.En d'autres termes, les omposantes

σ

s

ri

disparaissent et les équations (2.11), (2.12) et (2.13) se réduisent à (2.14), (2.15)et (2.16):

σ

s

θθ

+ σ

s

φφ

− R [[σ

rr

]] = 0,

(2.14)

θ

σ

θθ

s

+

1

sin θ

φ

σ

s

θφ

+ σ

s

θθ

− σ

s

φφ

 cot θ + R [[σ

]] = 0,

(2.15)

θ

σ

θφ

s

+

1

sin θ

φ

σ

s

φφ

+ 2 σ

s

θφ

cot θ + R [[σ

]] = 0,

(2.16)

Celles- i onstituent la forme parti ulière de l'équation (2.3) pour les interfa es sphé-riques.

Pour résumer, deux représentations mathématiques de la même quantité physique peuvent être utilisées :

 des ontraintesdesurfa esingulières

σ

s

δ

(40)

épais- des ontraintes de volume  tives

σ

s

/h + O(h

0

)

distribuéessur une interfa e tive d'épaisseurnie

h

.Letermedominantestde l'ordrede

h

−1

.Lavaleur dehest sans importan edu momentque

h ≪ R

.

Les deux représentations sont équivalentes tant que l'épaisseur

h

est petite devant la longueur ara téristique des hétérogénéités (le rayon des grains dans le as présent).

2.3.2 Comportement élastique de l'interfa e

Dansle asd'un omportementélastiquelinéairedel'interfa e,la ontraintedesurfa e

σ

s

est reliée autenseur de déformation

ε

s

dans l'interfa e par :

σ

s

= C

s

: ε

s

(2.17) Il est à remarquer quela rigidité2D

C

s

a lamême dimensionphysique que la ontrainte de surfa e. Comme le hamp de dépla ement est régulier, les omposantes tangentielles du tenseur de déformation3D

ε

sont ontinues àtravers l'interfa e etdon laproje tion de

ε

sur le plan tangent à l'interfa e donne le tenseur

ε

s

. Plus expli itement, on peut introduire,àlamanièrede[Quangand He, 2008℄,letenseurdese ondordre

L

= 1−n⊗n

(de omposantes

L

ij

= δ

ij

− n

i

n

j

) etle tenseur proje teur

T

d'ordre4 déni par :

T

= L⊗L avec T

ijkl

=

1

2

(L

ik

L

jl

+ L

il

L

jk

)

(2.18)

1

= δ

ij

e

i

⊗ e

j

étant le tenseur identité du se ond ordre déni à l'aide du symble de Krone ker

δ

ij

Letenseur de déformationsurfa ique

ε

s

(z)

aupoint

z

de l'interfa e est dénisur leplan tangent àl'interfa e(de ve teur normal

n

) ets'é rit :

ε

s

(z) = T(z) : ε

+

(z) = T(z) : ε

(z)

(2.19)

ε

+

(z)

et

ε

(z)

désignent lestenseurs de déformation3D de part etd'autrede l'inter-fa e.

En d'autres termes,

C

s

opère uniquement sur les omposantes tangentielles du tenseur de déformation.Dansle as d'in lusionssphériques,seulesles omposantes

ε

θθ

,

ε

θφ

et

ε

φφ

(41)

interviennent dans l'équation (2.17). Nous venons de montrer omment déterminer les équationsd'équilibreen 2Dde l'interfa e àpartirdes onditionsl'équilibre3D standards d'une ou he min e.Demanièresimilaire,ilserautile dedéterminerl'équationd'état2D (2.17)d'une interfa e sphérique à partir de laloi de Hooke standard d'une ou he min e 3D :

σ

= C

3D

: ε

(2.20)

C

3D

estunerigiditéstandardisotrope ara tériséeparunmoduledeYoung

E

etun oe- ientde Poisson

ν

,oualternativement,pardesmodulesde ompressionetde isaillement

k

et

µ

dénispar :

k =

E

3(1 − 2ν)

;

µ =

E

2(1 + ν)

(2.21)

de manière àé rire

C

3D

ommesuit :

C

3D

= 3kJ + 2µK

(2.22)

(2.22) est la forme standard d'un tenseur de rigidité isotrope,dans laquelle

J

et

K

sont les tenseurs de proje tion sphérique et déviatorique du quatrième ordre. Maintenant en reprenant leséquations (2.10)et (2.17),la méthodologie sebase sur l'identité suivante :

C

s

: ε

s

= lim

h→0

Z

R+h

R

C

3D

: ε dr

(2.23)

La omposanteselon

rr

de ette équation tensorielle s'é rit :

σ

rr

s

= kh(ε

rr

+ ε

θθ

+ ε

φφ

) +

2

3

µh(2ε

rr

− ε

θθ

− ε

φφ

)

(2.24)

En annulant

σ

s

rr

pour lesraisons expliquées plus haut on obtient:

ε

rr

= −

ν

1 − ν

θθ

+ ε

φφ

)

(2.25)

qui est une forme parti ulière,en oordonnées sphériques de :

ε

nn

= ε : n ⊗ n = −

ν

(42)

En utilisant l'équation (2.25), l'intégration des autres omposantes de l'équation tenso-rielle (2.20) donne:

σ

s

θθ

=

Eh

1 + ν

θθ

+

ν

1 − ν

θθ

+ ε

φφ

))

σ

s

φφ

=

Eh

1 + ν

φφ

+

ν

1 − ν

θθ

+ ε

φφ

))

σ

s

θφ

=

Eh

1 + ν

ε

θφ

(2.27)

qui prend laforme lassique suivante[Duan etal., 2005a, Quang and He, 2007℄ :

σ

s

θθ

= λ

s

s

θθ

+ ε

s

φφ

) + 2µ

s

s

θθ

)

σ

s

φφ

= λ

s

s

φφ

+ ε

s

φφ

) + 2µ

s

s

φφ

)

σ

s

θφ

= 2µ

s

s

θφ

)

(2.28)

λ

s

et

µ

s

sont les modules d'élasti ité 2D (i.e. de l'interfa e). Ils sont reliés aux modules 3D

E

et

ν

(tout ommeon trouvedans [Wang et al.,2005℄)par :

λ

s

=

Ehν

1 − ν

2

;

µ

s

=

Eh

2(1 + ν)

(2.29)

Commementionnéplushaut,

ε

s

ij

(

i, j = θ, φ

)désignentles omposantesdeladéformation

surfa iquequisontégalesaux omposantes orrespondantes de ladéformationvolumique lo ale.

L'existen e d'eets d'interfa e né essite que

λ

s

et

µ

s

ne s'annulent pas quand

h → 0

. En d'autres termes, le module de Young 3D

E

doit être un

O(h

−1

)

. Il onvient alors de dénir un module de Young surfa ique

E

s

par :

E

s

= Eh

. Ainsi les modules 2D de ompression et de isaillement

k

s

et

µ

s

peuvent être dénis à partir de

E

s

et

ν

par les mêmes équationsque dans la loide Hooke :

E

s

= Eh ;

k

s

= kh ;

µ

s

= µh

(2.30) On peut alors éventuellement é rire,à partir de (2.23) et(2.26):

C

s

= (3k

s

J

+ 2µ

s

K

) :



I

ν

1 − ν

n ⊗ n ⊗ L



: T

(2.31)

Figure

Figure 1.2  Module de 
ompression homogénéisé d'un 
omposite à matri
e et in
lu- in
lu-sions sphériques présentant des interfa
es de dis
ontinuité de 
ontrainte - Estimation par diérents modèles de la littérature - k m = 20 , k inc = 35 , µ m = 15 , r =
Figure 1.4  Augmentation des surfa
es de 
onta
t et dur
issement de la pâte (augmen- (augmen-tation de la rigidité)
Figure 2.2  In
lusion 
omposite entourée par une matri
e innie
Figure 2.7  Eets d'interfa
e sur le 
oe
ient et le module de Biot. ν 0 = 0.3 , ν = 0.33 ,
+7

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