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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Risques chimiques : s'informer et agir

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Academic year: 2021

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RISQUES CHIMIQUES : S’INFORMER ET… AGIR !

Octav ENEA

Université de Poitiers

MOTS-CLÉS : PRÉVENTIION- RISQUE CHIMIQUE - RISQUE ALIMENTAIRE

RÉSUMÉ : Pendant les dernières cinquante années, la Chimie a contribué à augmenter les rendements agricoles, à enrayer les épidémies et à augmenter notre confort. Elle a aussi produit des millions de tonnes de composés chimiques persistants tels les P.C.B., le D.D.T., dispersés sur toute la Terre, s’accumulant dans le tissus gras, se concentrant le long de la chaîne alimentaire et pouvant à long terme diminuer les défenses immunologiques et la fertilité des animaux et des humains. Il s’agit d’une pollution à l’échelle planétaire dont nous ne pouvons pas ignorer les dangers, car elle menace l’avenir de nos enfants et celui de l’espèce humaine.

SUMMARY : Over the past fifty years, chemistry has greatly contributed to the enhancement of agricultural production, to fight against epidemic diseases and to improve our comfort. Chemistry has also produced millions of tons of persistent chemical compounds such as P.C.B.s, D.D.T., dispersed now over the Earth, which bioaccumulate in fatty tissues, biomagnifies in the food web and, in the long run, can decrease the immunological defences and the fertility of animals and humans. We are faced with pollution at a worldwide level, the dangers of which cannot be ignored because they threaten the future of our children and of the human race.

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1. INTRODUCTION

En 1999, Année Internationale de la Chimie, l’Actualité Chimique, la revue des chimistes français, sortait un numéro spécial intitulé Chimie et vie quotidienne dont l’éditorial s’intitulait Tout n’est-il

que chimie ? pour répliquer au célèbre Alle ist chemie ! du chimiste allemand Liebig. En effet, la

chimie est à la fois la fée de la matière et la clé de la vie ! Qui pourrait concevoir notre vie quotidienne sans les contributions de la chimie à l’hygiène (shampooings, détergents, bactéricides, etc.), à l’alimentation (contrôle de la qualité des aliments, analyse et authentification des produits naturels, etc.), à la santé (médicaments naturels ou de synthèse, mécanismes biochimiques, etc.), dans les transports (pneumatiques, matériaux composites pour les habitacles, carburants, etc.) ou dans l’habitat (peintures, textiles, isolants, etc.) ? Le développement des communications (électronique, télécommunications optiques, encres et autres procédés d’impression, etc.), la protection du patrimoine (analyse et traitement des œuvres d’art) ou la défense de l’environnement (dépollution catalytique des gaz d’échappement, restauration des eaux et sols pollués, analyse des traces, etc.) font aussi appel à la chimie. Mais, comme d’autres sciences telles la physique ou la biologie, la Chimie peut être aussi maléfique ! Notre mémoire collective est surtout marquée par les pollutions à grande échelle (Minimata, Rhin, Danube, …) et les accidents importants (Seveso, Bâle) largement médiatisés. Or, dans la vie courante, chacun de nous utilise fréquemment de nombreux composés toxiques (solvants, colles, peintures, insecticides, métaux, lourds, etc.) et contribue ainsi à la pollution globale de l’environnement. Une meilleure information sur les risques chimiques s’avère indispensable pour agir, à l’échelle de l’individu et/ou celle de la Société, afin de les éviter et tirer un meilleur profit des bienfaits que la fée Chimie peut nous offrir.

2. PRODUITS CHIMIQUES PERSISTANTS : DES DANGERS À LONG TERME !

Actuellement, le nombre des composés chimiques connus s’élève à plus de 7 millions et plus de 1 000 composés nouveaux s’y ajoutent chaque année. Plus de 100 000 substances chimiques sont commercialisées alors que les informations toxicologiques dont nous disposons portent uniquement sur un ou deux milliers. Cela est dangereux car de nombreux composés sont fabriqués en quantités allant jusqu’à plusieurs millions de tonnes par an. Leur fabrication, utilisation, stockage ou destruction conduisent à des pertes qui se chiffrent en milliers de tonnes, dispersées dans l’air, dans l’eau et dans le sol. Ainsi, par exemple, sur les 2,35 millions de tonnes de dichloréthylène fabriquées annuellement, 46 000 tonnes/an sont perdues. À cela s’ajoutent chaque année 8 000 tonnes (sur 1,2 millions) de chloréthylène, 13 000 tonnes (sur 1,5 millions) de chlorure de vinyle, et ainsi de

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suite. Or, certains de ces produits, comme, par exemple, les P.C.B. (polychlorobiphényls), le D.D.T. (dichloro-diphényl-trichloréthane), les dioxines, etc., sont indestructibles par voie naturelle, ont un effet persistant et donc s’accumulent dans la chaîne alimentaire. Et c’est en raison des effets néfastes pour les animaux supérieurs que le D.D.T., dont la découverte par P. Müller a été récompensée en 1948 par le prix Nobel de Médecine, a dû être définitivement interdit en 1971 malgré ses qualités d’insecticide.

Tout le monde sait que les pesticides et les autres produits phytosanitaires ont contribué à augmenter les rendements agricoles (en cinquante ans, celle du blé est passée de 15 à 80 quintaux/ha), éliminer les irrégularités de production dues aux grandes catastrophes (mildiou de la pomme de terre, de la vigne, etc.) et ont donc permis de diminuer la malnutrition. Mais leur utilisation trop massive a conduit aux modifications de la flore, à l’appauvrissement de la faune sauvage, à la pollution de nos sources d’eau et à la disparition de nombreuses espèces. Maintenant l’ennemi est partout et l’on découvre avec stupeur que le lait maternel contient, dans presque tous les pays du monde, des quantités de pesticides 50 à 100 fois supérieures à celles présentes dans le lait de vache ! Les perturbateurs chimiques accumulés au fil des années dans les tissus maternels peuvent forcer la barrière du placenta et s’attaquer au fragile équilibre hormonal des fœtus, hypothéquer définitivement son développement sexuel, la mise en place de son système nerveux et l’efficacité de ses défenses immunitaires. Des doses infimes de D.D.T., pesticide accumulé petit à petit dans les organismes des animaux supérieurs dont nous faisons partie, peuvent avoir comme effet la croissance actuelle du nombre de maladies infectieuses, des cancers de sein et de testicules ainsi que la baisse de fertilité.

De nombreux travaux scientifiques font état des malformations observées pour différents animaux : oiseaux, loutres, phoques, ours blancs, etc. Et démontrent que des molécules indestructibles en milieu naturel telles les P.C.B. (une famille de plus de 150 composés…) peuvent voyager, grâce aux vents et aux courants marins, aux poissons, aux oiseaux, très loin de leur lieu de production ou d’utilisation (sous forme de pyranol pour les transformateurs électriques) et atteindre même les régions extrêmes de la planète telles que l’Arctique. Leur accumulation progressive dans la chaîne alimentaire (400 fois dans une daphnie, 2 000 fois dans une truite, 25 millions de fois dans un goéland, 48 millions de fois dans une morue, …) peut dépasser 3 milliards de fois chez l’ours blanc et avoir pour conséquence la baisse de natalité constatée. En effet, la graisse de certains ours, pourtant éloignés de tout lieu de pollution par les P.C.B., en contient jusqu’à 90 ppm, une quantité biologiquement élevée qui peut causer des malformations des organes sexuels des femelles et l’inhibition des défenses immunitaires chez les nourrissons, 100 fois plus sensibles que les adultes. Alors, la question se pose : sommes-nous mieux lotis que les ours ? Car ces produits chimiques, arrivés jusqu’aux confins de la Terre, dans les régions éloignées où vivent les ours polaires, sont

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nécessairement bien plus présents dans notre environnement proche.

Les insecticides commercialisés, que chacun de nous peut se procurer pour traiter son jardinet, sont tellement puissants que 2 ml suffisent pour un hectare entier. Peut-on imaginer qu’un composé chimique si toxique à faible dose pour les insectes n’a aucun effet sur l’homme ? Quelles précautions sont prises par ceux qui manipulent ces produits afin d’éviter le contact avec la peau et l’inhalation des aérosols produits lors du traitement ? Certains composés chimiques sont extrêmement toxiques : les quelques gouttes de dimethylmercure qui ont taché en 1997 les gants en latex du professeur Karen E. Wetterhahn (Dartmouth College) ont suffi pour le tuer ! Logiquement, on peut supposer que la toxicité immédiate des insecticides et des autres produits phytosanitaires a été testée avant leur commercialisation, mais que savons-nous sur leurs effets à long terme ?

Tout d’abord, on constate une résistance croissante des insectes ou des mauvaises herbes envers nos insecticides ou herbicides dont on doit utiliser des quantités de plus en plus grandes. Sans le vouloir, les hommes ont accéléré l’évolution des insectes et des plantes devenus de plus en plus immunisés à notre arsenal chimique ce qui nous conduit à l’utiliser de plus en plus lourdement. D’autre part, de nombreuses manifestations observées - oiseaux et visons stériles, hécatombe des loutres et des phoques, disparition des alligators, etc - ont pu être attribuées aux modifications hormonales ou à la baisse de reproduction, produites par la pollution chimique. Ces phénomènes inquiétants, observés en Floride, en Californie, en Angleterre, dans la région des Grands Lacs nord-américains, au Danemark, en Méditerranéenne et ailleurs, ayant de toute évidence lieu à l’échelle planétaire, peuvent aussi toucher les humains. Ce qui a été démontré par l’enquête menée il y a dix ans en Europe, Asie, Amérique du Nord et du Sud, dont il résulte que dans le sperme humain le nombre de spermatozoïdes a diminué de moitié depuis 1938, une conséquence directe des agressions environnementales de plus en plus importantes depuis les années 50.

L’histoire des P.C.B. et de leur dispersion sur toute la Terre est particulièrement instructive. Introduits sur le marché en 1929, les P.C.B. furent le premier grand succès commercial d’une nouvelle génération d’ingénieurs chimistes qui synthétisèrent par la suite des dizaines de milliers de produits chimiques nouveaux, aujourd’hui présents dans la nature. Les P.C.B., ces molécules composées de deux cycles benzéniques accolés contenant des atomes de chlore, forment une grande famille de composés dont l’utilité se révéla rapidement. Très stables, ininflammables et apparemment sans présenter des effets nocifs lors des premiers tests de toxicité, ils ont été produits à grande échelle (par la Monsanto Chemical Company) pour l’industrie électrique qui avait besoin de réfrigérants ininflammables dans les transformateurs à l’intérieur des bâtiments. D’autres industries se mirent à les utiliser comme lubrifiants, liquides hydrauliques et joints liquides. Puis les P.C.B. trouvèrent leur place dans un grand nombre de produits de grande consommation : peintures, vernis, encres, insecticides, bois, plastiques, papeterie, etc. Le succès commercial des P.C.B. fait que ces

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substances, qui résistent aux processus naturels de dégradation, sont dispersées sur toute la Terre. Accumulés dans les graisses corporelles de la quasi-totalité des oiseaux, poissons et animaux, les P.C.B., aujourd’hui reconnus comme perturbateurs hormonaux, sont donc transmis de génération en génération et continueront à représenter un danger pendant des siècles pour les enfants à naître ! Voilà comment, l’industrie chimique qui a apporté confort et commodités à de nombreux foyers occidentaux, a libéré en même temps des dizaines de composés connus pour associer trois propriétés redoutables : très stables, volatiles et possédant une affinité particulière pour les graisses.

Car, outre les P.C.B., d’autres polluants, tels le D.D.T., le chlordane, le lindane, l’aldrine, la dieldrine, l’endrine, le toxaphène, l’heptachlore, les dioxines, etc., circulent dans les chaînes alimentaires sur des particules de graisse ou bien s’évaporent et circulent dans l’atmosphère, franchissant de grandes distances. Par conséquent, les habitants des régions polaires, qui pêchent ou chassent poissons ou animaux qui accumulent ces polluants dans leur graisse, présentent les plus fortes concentrations de P.C.B. du monde. Cela conduit aux anomalies observées du système immunitaire des enfants inuits, de plus en plus vulnérables aux maladies infectieuses. Certes, les P.C.B. ne sont plus fabriqués depuis 20 ans, mais, en un demi-siècle, l’industrie chimique mondiale a déjà produit 2 millions de tonnes, dont la plus grande partie se trouve aujourd’hui hors contrôle dans notre environnement, circule dans les écosystèmes, se répand sur toute la Planète et compromet la santé de nos enfants. Il s’agit là d’un danger bien plus grave que l’effet de serre, mais beaucoup moins médiatisé et donc méconnu par les mouvements écologistes et le grand public. Alors que nous devrions tous en tirer les enseignements, exiger des testes de toxicité à très long terme pour les composés chimiques commercialisés et… être extrêmement prudents avec les O.G.M. !

3. COMMENT SE PROTÉGER ?

Comment éliminer de nouvelles sources de contamination et minimiser l’exposition aux perturbateurs hormonaux omniprésents ? Difficile à dire, car certains seront encore présents dans l’environnement pendant des dizaines d’années, voire des siècles et d’autres substances à effet hormonal continuent d’être produites. Cela implique de lancer de nouvelles recherches, de repenser les produits chimiques et les procédés de fabrication, de mettre en place de nouvelles réglementations, et de se protéger soi-même dans sa vie quotidienne. C’est uniquement grâce aux efforts réunis de l’administration, des chercheurs, des industriels et des citoyens qu’il sera possible réduire la menace qui pèse sur les prochaines générations.

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3.1 Renforcer la réglementation

Des mesures officielles doivent être prises pour supprimer, dans le monde entier, la fabrication et l’utilisation de produits persistants biologiquement actifs, pour prévoir le financement du stockage, de l’élimination et de la réhabilitation des zones contaminées par les P.C.B., le D.D.T., le lindane, etc. Les normes permettant aux produits chimiques nouveaux d’être commercialisés doivent être modifiées : ce sont les fabricants qui doivent prouver que leurs produits sont inoffensifs, et non les consommateurs qu’ils sont dangereux ! Il est indispensable d’interdire l’utilisation et la dispersion dans l’environnement des composés douteux !

3.2 Explorer des nouvelles voies de recherche

La modification de la réglementation doit aller de pair avec la poursuite de recherches épidémiologiques et écotoxicologiques afin d’établir :

- l’ampleur de notre exposition aux perturbateurs hormonaux ; - comment le corps humain réagit à ces composés,

- leur impact sur les écosystèmes ?

- les mesures devant être prises par les autorités ?

Il s’agit d’un programme particulièrement difficile, long et coûteux, mais dont la mise en place est indispensable pour préserver l’avenir de nos enfants et l’espèce humaine.

D’autre part, il faut chercher de nouvelles méthodes de traitement permettant de concentrer (sur charbon actif) et d’éliminer (par réduction catalytique ou électrochimique) les P.C.B., les pesticides et les autres polluants contenus dans l’eau. C’est pourquoi nous venons de proposer à la Commission européenne un projet (CRABIT) de décontamination de l’eau par le couplage des traitements physico-chimiques avec ceux biologiques, les moins onéreux. D’autres recherches sont entreprises dans notre laboratoire depuis de nombreuses années sur les véhicules automobiles propres (dépollution catalytique des gaz d’échappement, piles à combustible) ou l’utilisation de l’énergie solaire pour la décontamination de l’eau.

Mais le vrai défi des chimistes est de substituer la vision curative de la chimie par une stratégie préventive, basée sur l’élaboration de procédés de synthèse propres, économes en matière et en énergie et respectueux de l’environnement, communément nommée une chimie verte.

3.3 Limiter l’usage des composés chimiques

La plupart des insecticides et des herbicides commerciaux n’ont jamais été testés pour leurs effets hormonaux à long terme : il faut donc limiter leur usage chez soi au strict minimum. Car toute substance destinée à tuer des êtres vivants, insectes, plantes ou animaux, peut aussi nuire aux hommes ! De plus, certains insecticides sont constitués d’un mélange d’ingrédients actifs, indiqués

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sur l’étiquette, et d’ingrédients “ inertes ” qui ne le sont pas pour des raisons de secret commercial. Or, certains composés inertes se sont avérés comme des perturbateurs hormonaux !

3.4 Choisir les aliments

Les matières grasses animales sont la destination finale des produits chimiques dans la chaîne alimentaire : il faut donc en limiter la consommation surtout par les enfants, les adolescents et les femmes en âge de procréer. D’autre part, la qualité de l’eau que nous buvons ne doit pas être jugée uniquement sur sa concentration en nitrates ou microorganismes : la présence d’herbicides tels l’atrazine, indicateur de la présence d’autres pesticides, doit être aussi recherchée, surtout dans les régions d’agriculture intensive.

4. CONCLUSIONS

Nous devons faire face aujourd’hui à une pollution à l’échelle planétaire par des composés chimiques persistants dont les effets hormonaux à long terme menacent les prochaines générations et donc l’espèce humaine. La communauté scientifique doit agir à l’échelle mondiale, focaliser ses recherches sur les problèmes majeurs de notre temps, participer activement à la diffusion de l’information scientifique et technique parmi les enseignants, les formateurs, les journalistes etc. et utiliser tous les médias, y compris la télévision et l’Internet !

Université de Poitiers

40, avenue du recteur Pineau, 86022, POITIERS, France

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