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L'astronomie dans le monde - 02/1999

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février 1999, Le Ciel - 47

L’astronomie dans le monde

Znamya

La grande station dont parle Armand Del- sem m e en page 52 n ’est pas le seul projet curieux des agences spatiales (m ais il est certainem ent le plus coûteux). Il existe des idées plus farfelues qui, soyons réalistes, ne m anqueront pas un jo u r de se réaliser. On a déjà donné le ton en plaçant sur orbite des cendres hum aines. On prévoit aussi de faire du ciel un gigantesque panneau publicitaire (il suffira de lever les yeux pour nous rem ém orer le nom de notre lim onade préférée) et d ’entourer la Terre d ’un nuage de grenailles pour réfléchir les ondes radio. Et si les spots halogènes de nos voisins ne nous éblouissent pas suffisamment, les gigantesques m iroirs que les russes pro­ jettent de satelliser nous com bleront en réflé­ chissant la lum ière solaire vers le sol. L ’échec récent de Z nam ya ne doit pas nous leurrer. Ce n’est que partie rem ise, et nous pourrons bientôt troquer nos télescopes pour des Ray- bans.

* * *

Sursauts gamma

La traque des énigm atiques sources de sursauts gam m a com m ence à porter ses fruits. R appelons que la brièveté de ces événem ents - ils ne durent que quelques secondes ou quelques m inutes - en rend l’identification optique très difficile. D ès l’an n o n ced ’un éclair gam m a observé par un satellite spécialisé dans les gam m es de rayonnem ent de haute énergie, on ne dispose que de quelques secondes pour braquer un télescope vers la position relevée et prendre des im ages pour détecter une contre­ partie visible éventuelle.

C ette contrainte a fait que ju sq u ’à présent aucun sursaut gam m a n ’avait pu être pris en flagrant délit par des m oyens optiques. Q uelques-uns ont cependant pu être identifiés après coup sous l’aspect de faibles sources

lumineuses déclinant progressivem ent. C e résultat était déjà très rem arquable car il a perm is de conclure que ces événem ents avaient lieu dans des galaxies extrêm em ent lointaines. Ainsi, l’un des sursauts de 1998 s’est produit dans une galaxie probablem ent située à un redshift de 5, aux confins de l’univers obser­ vable.

Il restait à observer le sursaut optique lui- même. Des systèm es de surveillance de plus en plus perform ants ont été mis au point pour perm ettre de viser une zone donnée du ciel dans un délai très bref suivant une alerte gamm a. Alors q u ’il y a trois ans il fallait en m oyenne six heures avant la prise de la prem ière image optique, le réseau GCN (Gam m a-ray burst Coordinates N etwork) est descendu à un temps d ’attente de quelques secondes seulement.

Le 23 janvier, un m essage était transmis à 9h46m59s TU qui annonçait l ’observation d ’un sursaut gamm a, GRB990123, par l’ex ­ périence BATSE (Burst and Transient Source Experiment) du satellite gam m a Com pton. Dès 9h47m l8s, le réseau de cam éras ROTSE-I (Robotic Optical Transient Search Experi­ ment) entam ait la prem ière pose d ’une série qui allait révéler le phénom ène optique associé au sursaut gamm a. De 9h47 à 9h57, la source observée passa de la magnitude 12 à 9 puis déclina progressivem ent jusqu’à 14.5. Entre­ temps les coordonnées de l’astre avaient été précisées par un autre satellite, BeppoSAX. Les observations faites dans les heures et les jours suivants avec de plus gros instrum ents m ontrèrent que le déclin progressait rapide­ ment.

Le 24 janvier, les prem iers spectres étaient obtenus au télescope Keck-II de 10m, à Hawaii et m ontraient un redshift de 1,61.

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48 - Le Ciel, février 1999

6R B 9 9 0 1 2 3 L lg h t C u rv e

■ « « I l I I I n « 9 0 1 2 3

Courbes de lumière du sursaut 990123. La courbe ROTSE correspond aux données optiques, tandis que les autres (BATSE) concernent les rayons gamma dans diverses gammes d ’énergie. Les données optiques débutent 22 secondes après l’alerte qui eut lieu approxim ativem ent au pic initial gamm a. L ’échelle des ordonnées est en unités d ’énergie. C ’est la prem ière fois que l’on a pu observer sim ultaném ent un sursaut gamma dans le domaine visible.

GRB 9 9 0 1 2 3 o p t l c a l l ig h t c u r v e

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février 1999, Le Ciel - 49

Le 25, on ne voyait plus q u ’une faible tache plus faible que la 21e m agnitude. Des im ages de la région prises avant le sursaut (par ex. lors du D eep Sky Survey) m ontrent le m êm e objet qui est certainem ent la galaxie-hôte du sursaut. Le grand redshift indique une distance énorm e pour la galaxie, tellem ent grande que celle-ci doit être géante ou anim ée d ’une intense acti­ vité pour pouvoir être visible sur le D eep Sky

Survey.

Le mystère de l’origine d’un phénom ène aussi énergétique demeure. A la m êm e dis­ tance, une supem ova n ’aurait probablem ent pas dépassé la m agnitude 22. L ’explosion à laquelle nous avons assisté est donc sans comm une mesure avec celle d ’une supem ova et il faut invoquer des événem ents extraordi­ naires pour l’expliquer.

1999-01-23109:4 7:18.30 1999-0 1 -23109:47;43.50 1999-01 - 23109:48:08.79

199 9 - Q1 - 2 3 1 0 9 :5 1 : 3 7 .5 1 19 9 9 - OI - 2 3 1 0 9 :5 4 :22.7B 1 9 9 9 - 01 - 2 3 1 0 9 :5 7 :0 6 .0 6

Grâce à un mécanisme d ’alerte efficace on a pu obtenir ces images qui couvrent les dix minutes suivant le sursaut gamma.

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50 - Le Ciel, février 1999

GRB 990123: Optical Transient Discovery

DSS

Î 0

*

* /

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Odewahn. Bloom. KuUcami 1999 4 ’ x 4 ’

Comparaison d'une image ancienne de l’atlas du Mont Palomar (DSS, Deep Sky Survey) et d'une autre prise après le sursaut avec le télescope de 60 pouces du même Mont Palomar. La galaxie-hôte (« host ») est très faiblement visible sur le cliché DSS.

Nous avons lu pour vous

Guide du matériel d ’astronomie Hervé Burillier et Christophe Lehénaff Bordas

Multiguide astronomie 1998, broché 128pp, 12,5 cm xI9 cm ISBN 2 04 027249 6

Télescopes et jumelles sont des produits offerts dans une gamme de prix et de qualité très étendue. S’y retrouver et éviter le mauvais achat n’est pas chose facile. Pour un débutant, les conseils d ’autres

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Nous recommandons vivement cet ouvrage, non seulement aux débutants, mais, plus encore,

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li: Limite admissible inférieure de l'échantillon de référence Is: Limite admissible supérieure de l'échantillon de référence Écart de reproductibilité pour la pénétration