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Délimitation des hinterlands des agglomérations urbaines au départ d’une image de télédétection

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Academic year: 2021

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(1)Délimitation de l'hinterland des agglomérations urbaines au départ d'une image de télédétection Jean-Paul Donnay Laboratoire SURFACES - Université de Liège 7 place du 20-Août, 4000 Liège - Belgique. Summary Delineation of the hinterland of urban agglomerations from a remotely sensed image. The land uses are identified by classification of a Landsat Thematic Mapper image. Then the built-up area is isolated and submitted to a potential model carried out according to a convolution filter. The peaks of the potential field are selected as the centroids for the delineation of hinterland using not-weighted (Thiessen) and weighted (Reilly) models. Mots-clés : géographie urbaine, télédétection urbaine, modèle de potentiel Key-words : urban geography, urban remote sensing, potential model INTRODUCTION L'analyse de l'armature urbaine et la délimitation des zones d'influence des villes constituent, pour le géographe, une étape préalable et indispensable à la mise en oeuvre d'une politique d'aménagement du territoire menée à l'échelle régionale ou nationale. En Belgique, une des premières études à faire autorité en la matière est sans doute celle publiée dans l'Atlas national à la fin des années '60 (ANNAERT et al., 1968). L'avènement de la Communauté Européenne, puis de l'Union Européenne, a pourtant modifié considérablement les données du problème. C'est dans une perspective sans frontières que les villes et métropoles doivent être replacées et que doivent s'organiser les hinterlands. La densité urbaine des mégalopoles de l'Europe du Nord-Ouest ne facilite certes pas l'analyse (NICOLAI et al., 1978) mais la difficulté est aussi d'ordre méthodologique. C'est que l'application des méthodes traditionnelles d'enquête (témoins privilégiés et autres) rencontrent des obstacles pratiquement insurmontables au sein d'un tel espace multinational et que, d'autre part, les chiffres statistiques, substrat de la hiérarchie urbaine et des modèles de polarisation, s'avèrent peu comparables entre les pays (PUMAIN et al., 1992). La télédétection offre des avantages indéniables lorsqu'il s'agit d'étudier l'occupation du sol des espaces transfrontaliers (NADASDI et al., 1988). Mais au delà de cette exploitation immédiate, la mise au point de modèles à partir de l'image satellitaire est en mesure d'éclairer de manière originale l'organisation des espaces. La délimitation des agglomérations urbaines par télédétection, selon une méthodologie indépendante des statistiques nationales, en fournit un premier exemple (EUROSTAT, 1993). Dans le même ordre d'idées, cette communication veut illustrer les possibilités de délimitation des zones d'influence offertes par le traitement circonstancié des images satellitaires. L'image supportant l'application est constituée d'un extrait de scène Landsat Thematic Mapper de 1989, couvrant le territoire de trois frontières belgo-germano-néerlandaise, de Hasselt à Düren et de Liège à Sittard. Il couvre ce qu'il est convenu d'appeler le MAHL, par référence aux initiales des quatre principales agglomérations (Maastricht, Aachen, Hasselt, Liège), ou encore l'espace central de l'Euregio Meuse-Rhin. L'image est redressée géométriquement et présente une résolution de l'ordre de 30 m au sol. A. CONSTRUCTION DU CHAMP DE POTENTIEL Les modes d'occupation du sol sont identifiés au sein de l'image selon une procédure de classification supervisée et leur discrimination fonctionnelle est améliorée par incorporation.

(2) de diverses informations exogènes issues de cartes et photographies aériennes. C'est ainsi par exemple qu'au sein de l'emprise bâtie on relève deux catégories d'habitat, une d'industries et de services, et une d'espaces ouverts minéralisés. Les limitations imposées pour les illustrations ne permettent pas de reproduire cette image classée des affectations du sol. L'hypothèse de travail consiste à imaginer qu'il existe une relation, non seulement entre la distribution de la population et l'emprise bâtie observée dans l'image, mais encore entre les densités de populations et les différentes catégories d'habitat reconnues. En théorie, les altérations susceptibles d'entraver cette hypothèse résultent surtout des erreurs de confusion et d'omission de la classification. Néanmoins, étant donnés l'objectif de l'étude et son échelle d'analyse, l'omission éventuelle de petits noyaux d'habitat en milieu rural et les confusions possibles entre sous-catégories d'habitat au sein des agglomérations sont sans graves conséquences sur l'aval de la procédure. Sur base de l'hypothèse énoncée ci-dessus, une série de modèles gravitaires, utilisant traditionnellement des chiffres de population, sont appliqués à l'emprise d'habitat. Au préalable, on élimine de l'image toutes les affectations non concernées pour ne conserver que le masque de l'emprise de l'habitat (figure 1). Le premier modèle utilisé est le modèle de potentiel, dont les propriétés sont bien connues des géographes (POOLER, 1987) et dont le calcul au sein d'une image a fait l'objet de plusieurs communications (DONNAY et al., 1991, 1992; NADASDI et al., 1991). En résumé, le potentiel d'emprise de l'habitat est calculé pour chaque pixel de l'image au moyen d'une fenêtre de convolution circulaire de grande dimension (plusieurs kilomètres de rayon dans le cas qui nous occupe), tandis que les poids, intervenant au numérateur du potentiel et affectant les différentes catégories d'habitat, sont traduits par les valeurs moyennes des coefficients d'occupation du sol de ces catégories. Au terme du calcul, le potentiel de chaque pixel peut être transformé en pour-cent du potentiel maximum et le champ de potentiel résultant de cette opération se présente sous la forme d'une image de même taille et de même résolution que l'image des affectations du sol. Les contraintes de reproduction nous obligent à le faire figurer sous la forme simplifiée de courbes équipotentielles (figure 2). Le champ de potentiel est une surface thématique dont les sommets traduisent dans cette application les concentrations d'habitat dense et l'isolement relatif des agglomérations. Le potentiel maximum est atteint au centre de l'agglomération liégeoise, tandis que la forme des courbes équipotentielles rend compte de l'allure, tantôt digitée, tantôt compacte des agglomérations urbaines et des conurbations. C'est ainsi que l'on identifie aisément les quatre agglomérations éponymes du MAHL, la conurbation s'étendant à travers les trois frontières, de Maasmechelen au Nord d'Aachen, via notamment Sittard, Geleen et Heerlen, et l'urbanisation diffuse du Limbourg belge. B. DÉLIMITATION DES POLYGONES DE THIESSEN Au sein de la surface de potentiel, chaque pôle urbain se traduit par un maximum local. On constate que la distribution des valeurs de potentiel ne rend pas compte explicitement d'une hiérarchie discrète des centres urbains. Cependant, en tronquant la surface de potentiel au niveau d'une valeur déterminée (intersection de la surface de potentiel par un plan horizontal et équipotentiel) et en ne conservant que les sommets situés au-delà de ce seuil, on peut sélectionner les pôles urbains correspondant à un niveau de la hiérarchie urbaine classique. Dans cette application, le seuillage de la surface a été effectué de telle manière que l'on ne conserve approximativement que les pôles urbains relevant du niveau II de la hiérarchie, qualifiés de villes régionales. Parmi les centres conservés par ce seuillage, on doit cependant constater l'absence des villes de Verviers et Genk en Belgique, ou de Düren en Allemagne dont une partie de l'hinterland est située en dehors de l'image. Les sept pôles.

(3) urbains sur lesquels portera la suite du traitement sont ainsi : Aachen, Eschweiler, Geleen, Hasselt, Heerlen, Liège et Maastricht. Pour permettre l'application des modèles gravitaires conduisant à la délimitation des zones d'influence, il est nécessaire de ramener chaque ville à un point. Pratiquement, cela se réduit à identifier le pixel présentant le potentiel maximum au sein de chacune des aires conservées par la procédure de seuillage. La plus simple partition de l'espace que l'on puisse imaginer entre les pôles ainsi isolés, consiste en la délimitation des polygones de Thiessen (ou de Voronoï). Ils peuvent être assimilés à des zones d'influence basées sur la seule notion de proximité géographique, fournissant ainsi une image de référence. Leur délimitation est largement facilitée par la structure maillée de l'image, rendant inutile la détermination préalable du graphe dual de Delaunay (DONNAY et al., 1991). Aucune pondération n'étant introduite entre les villes, les polygones de Thiessen sont totalement déterminés par la sélection des pôles urbains et par la position planimétrique de leur centre (figure 3). Cette étape n'incorpore donc aucune information issue du traitement de l'image de télédétection au-delà de la sélection des centres. C. DÉLIMITATION DES ZONES D'INFLUENCE L'étape ultime du traitement consiste précisément à différencier l'importance des villes retenues dans l'analyse et de déterminer leurs hinterlands respectifs en conséquence. Pour rester dans la filière de la télédétection, il faut choisir un paramètre de pondération ne faisant pas appel à une information exogène et sélectionner un modèle qui se contente de ce type de paramètre. Ces questions sont résolues en ré-interprétant les deux modèles utilisés jusqu'à présent. La pondération des villes utilise l'intégration du potentiel d'emprise de l'habitat au sein de l'auréole conservée autour de chaque pôle urbain par la procédure de seuillage et délimitée par une courbe équipotentielle. En termes de traitement de l'image, cela signifie qu'il faut tout d'abord isoler, dans l'image seuillée du potentiel, chaque groupe de pixels rassemblé autour d'un pôle urbain, puis comptabiliser et sommer les valeurs des pixels de chaque groupe. Le modèle retenu pour déterminer les limites des zones d'influence est une variante du modèle de Thiessen, qualifiée de modèle de Thiessen pondéré et qui peut être assimilée, en première approximation, au modèle gravitaire de Reilly-Converse. Les zones d'influence sont toujours construites en mode maillé, pixel par pixel. Pratiquement, cela signifie que l'appartenance d'un pixel de l'image à une zone d'influence est décidée en comparant les distances pondérées entre toutes les villes et le pixel considéré. Si la détermination des polygones de Thiessen ne demandait d'une information ponctuelle, soit la position planimétrique des centres urbains, le modèle pondéré tel qu'utilisé ici, requiert une information aréale, soit l'aire délimitée autour des centres par la courbe équipotentielle choisie pour le seuillage. Ceci introduit une difficulté supplémentaire dans le cas des conurbations ne présentant pas d'hiatus entre ces aires. Pour fixer la pondération de chacun des centres participant à de telles conurbations, une solution consiste à segmenter l'aire globale de la conurbation selon les limites des polygones de Thiessen. Une autre solution consisterait à considérer la conurbation comme un seul pôle urbain et à lui attribuer la pondération cumulée sur la totalité de l'aire, mais il resterait à déterminer la position planimétrique de son centre. Le cas inverse peut aussi se présenter, où l'aire de potentiel correspondant à une seule agglomération est constituée d'îlots distincts, identifiant chacun un pôle secondaire de la ville principale. Dans ce cas, le poids accordé à l'agglomération.

(4) vaut la somme des poids calculés sur les aires disjointes. Cette solution a été utilisée pour attribuer le poids de l'agglomération de Liège dans cette application (figure 4). CONCLUSION Indépendamment de toute donnée statistique et au-delà de la seule analyse morphologique de l'espace, l'image satellitaire est porteuse d'une information susceptible d'alimenter les modèles d'organisation spatiale. Cette information est ici révélée par l'intermédiaire du modèle de potentiel appliqué à une sélection des modes d'occupation du sol. Les valeurs de potentiel peuvent alors être introduites en input de modèles divers, parmi lesquels les modèles de délimitation d'hinterlands illustrés dans cette communication. L'hypothèse présidant à cette application postule une relation entre la répartition de la population et celle des catégories d'habitat identifiées dans l'image. Une discrimination plus fine, qualitative et/ou fonctionnelle, de l'emprise bâtie permettrait d'envisager des relations du même ordre entre l'information télédétectée et d'autres indicateurs socio-économiques, capables de développements diversifiés en matière de modélisation urbaine. BIBLIOGRAPHIE - ANNAERT J., DENIS J., DETHIER L. DUMONT M.E., GOOSSENS M. PIEDANNA V. SPORCK J.A. et VAN DER HAEGEN H. (1968), "Les zones d'influence des centres et la structure des activités urbaines", Atlas national de Belgique - Réseau urbain, pl. 28 A.B.C. - DONNAY J-P. et BINARD M. (1991), "Spatially continuous processing within a raster based GIS : some examples of geographical models", SOBEG-BEVAS, 1991-2, pp. 233-244. - DONNAY J-P. et NADASDI I. (1992), "Usage des données satellitaires de haute résolution en modélisation urbaine : application à l'agglomération de Maastricht", Acta Geographica Lovaniensia, vol. 33, pp. 659-669. - EUROSTAT (1993), Programme Télédétection - Projet pilote : Télédétection et statistiques urbaines, Compte rendu de la réunion de fin de projet, Paris, n.p. - NADASDI I., BINARD M. et DONNAY J-P. (1991) "Transcription des usages du sol par le modèle de potentiel", Mappemonde, 3/91, pp. 27-31. - NADASDI I., DONNAY J-P. et BAUDOT Y. (1988), "Etude de l'organisation d'un espace urbanisé transfrontalier par télédétection spatiale : le cas de l'Euregio", Programme de recherche scientifique dans le domaine de la télédétection spatiale, Actes du symposium du SPPS, Bruxelles, pp. 305-326. - NICOLAI H. et VANDERMOTTEN C. (1978), "Aspect géographique de la Mégalopole européenne", Les Mégalopoles dans l'Europe du Nord-Ouest, Actes du colloque de l'Institut d'Etudes Européennes de l'U.L.B., Bruxelles. - POOLER J. (1987), "Measuring Geographical Accessibility : a Review of Current Approaches and Problems in the Use of Population Potential", Geoforum, vol. 18,n° 3, pp. 269-287. - PUMAIN D., SAINT-JULIEN T., CATTAN N. et ROZENBLAT C. (1992), Le concept statistique de la ville en Europe, Collection EUROSTAT, Thème 3, Série E, Office des publications officielles des Communautés Européennes, Luxembourg, 89 p..

(5) Figure 1. Masque de l'emprise d'habitat, toutes catégories confondues, issu de la classification de l'image satellitaire. Figure 2. Champ de potentiel de l'emprise de l'habitat. Figure 3. Polygones de Thiessen des villes régionales. Figure 4. Zones d'influence des villes régionales..

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