HAL Id: dumas-01729237
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01729237
Submitted on 12 Mar 2018
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Préparation de l’informatisation du fonds documentaire
et revalorisation du service : de l’analyse des besoins au
cahier des charges
Anne Danguy Des Déserts
To cite this version:
Anne Danguy Des Déserts. Préparation de l’informatisation du fonds documentaire et revalorisa-tion du service : de l’analyse des besoins au cahier des charges. Sciences de l’informarevalorisa-tion et de la communication. 2000. �dumas-01729237�
Université Charles De Gaulle-Lille III U.F.R. LD.LS.T.
Anne DANGUYDES DESERTS
Maîtriseen
Sciencesdel'Informationet de laDocumentation
Rapportdestage
Stageeffectué du mardi 13 juinauvendredi 8 septembre 2000
au
Servicedocumentation deQuatrem
Paris
sous ladirection de
Madamedespres-lonnet,responsableuniversitaire Madamefrancietta,responsable professionnelle
Septembre 2000
B.U.C. LILLE3
Préparation del'informatisation dufonds documentaireetrevalorisation du service : de l'analysedes besoins aucahier des charges.
Quatrem
45/47rue LePelletier
Sonvriûipe
Pages :
Introduction 3
1/ Le service documentationetsonenvironnement 4
1. LesMutuelles duMansAssurances, « entreprise-mère» 4 2. Ledépartementdes AssurancesCollectives(DAC)etQuatrem 6 3. Au service dessalariés : lecentrededocumentation 7
11/ L'analysedes besoins : synthèsedes entretiens avecles utilisateurs 12
1. Les personnesrencontrées 12
2. Lesbesoinsd'information 12
3. Informatisation du fondsetmise àdisposition via intranet 15
III/Limitesetperspectives du projet 20
1. Despropositions . . 20
2. ... confrontées à certaineslimites 22
3. Ce qui futdécidé 24
Conclusion Bibliographie Annexes 26 27 28
"ntroduction
On parle de plus en plus aujourd'hui des perspectives que les nouvelles technologies de
l'information ouvrent à la croissance de l'économie. Encore faut-il, pour que les entreprises
profitent de ces virtualités et améliorent leur capacité d'innover, de conquérir de nouveaux marchés et de créer des emplois, qu'elles s'adaptent à une logique nouvelle qui implique la
ruptureavec les modes d'organisationetdefonctionnementhéritées d'une culture aujourd'hui dépassée. La question de la gestion de l'information se révèle réellement stratégique et se pose de façon plus pressante dans un contexte de mondialisation accrue. La prime est à la réactivité et donc à une organisation tactique du système d'information. Or un intranet, en
appliquantaux systèmes d'information desentreprises les grands principes etapplications qui
ont fait le succès d'internet, permet d'offrir de nouveaux débouchés, de nouvelles opportunités, de nouvellesarmes,...
Danscecontexted'informatisation«àoutrance », les MMA(Mutuelles du Mans Assurances)
et leur filiale Quatrem, ont été séduits par les potentialités d'un tel système et ont choisi de franchir le pas de la miseen place d'un intranet, notamment pour une meilleure diffusion de l'information. Mais derrière cemythe de «révolution technologique de l'information», il y a uneréalité, des hommes, des habitudesetdes besoins dont il fautsavoirtenircompte.
Ainsi, lorsque j'avais rencontré pour la première fois un responsable du service documentation de Quatrem, le projet m'avait été présenté comme étant une chose acquise, qu'il mefallaitmettreenplace. Maisbien vite,jeme suis trouvéeconfrontéeàla réalité : tout projet de cette envergure doit s'appuyer sur une analyse précise des besoins, ce qui ne paraissaitpas évidentpourtoutle monde.
JJ Le service documentation et son environnement.
1. Les Mutuelles du MansAssurances,«entreprise-mère».
Le groupe des Mutuelles du Mans Assurances se trouve parmi les 6 premiers assureurs français.
Il estcomposé dedifférentes sociétésd'assurances dontlesprincipales sont:
La Mutuelle du MansI.A.R.D.(Incendie, Accidents, Risques Divers), LaMutuelle du MansAssurancesVie,
LaDéfenseAutomobileet Sportive (DAS), LeFinistère,
Euromans,
Le MansRé, NormanInsurance, Le Mans VitaItalia,
LaNationale, CAB.
Toutes ces entreprises sont complémentaires quant à leurs activités : assurance dommages,
assurance-vieetprotection juridique.
La Mutuelle du Mans Assurances Vie propose des produits d'épargne, de prévoyance, de retraite,tantdans le domaine desassurancesindividuelles depersonnes(AIP), quedans celui desassurancescollectives.
Fer de lance de la commercialisation des produits du groupe, les Agents Généraux MMA (Mutuelles duMans Assurances) sontplus d'un millier. Ils sont répartis sur tout le territoire,
avec une concentrationplus forte dans les départements de l'ouest. Ils réalisent environ 60 %
des encaissements.
La distribution par courtage a lieu par le biais de 300 à 500 courtiers. Leur encaissement représente 20 %dugroupe.
Le maillage du territoire est complété par une dizaine de bureaux salariés I.A.R.D. essentiellement dans lesgrandesvilles etune cinquantaine de bureaux MDMCONSEIL, qui commercialisent lesproduits VIE.
Enfin, les MMAsontprésentes dans la distributionen grandes surfacespar unealliance avec
Carrefour danslafilialeCARMA. Ce partenariatmeten communles compétences techniques
en conception de produits et en gestion de sinistre des MMA, et la force de vente des
magasins Carrefour. Elles serontégalement présentes dans la bancassuranceparl'accordavec la Caissed'Epargne.
> Repères historiques:
En 1928, naît la Société d'Assurance Mutuelle Immobilière du Mans, de la volonté de Louis Base. Celui-ci, en 1842, confie à Jérémie Singher la Société d'Assurance MutuelleMobilière du Mans qu'il vient de créer. Ces deux sociétés formeront, en 1923, la Mutuelle du Mans Incendie.
En 1883, Jean-Marie Lelièvre crée la Mutuelle Générale Française Accidents, une des
premières sociétés I.A.R.D. en France. Très rapidement, elle étend son activité des départements limitrophes àtout le territoire national. Plus tard, en 1920, laM.G.F. Vievoit le
jour, formant ainsi la deuxième branche de la M.G.F. Très rapidement, les trois mutuelles
mancelles passerontdes alliances fonctionnelles.
Jusqu'à la Seconde guerre Mondiale, la M.G.F.A. était la première société d'assurance
française. C'est la valse des regroupements àla fin des années 40 (UAP, GAN, AGF) etdans
les années 80 (AXA) ainsi que le développement de la bancassurance qui a fait perdre au
groupe les premières places.
> Quelques chiffres ( 1 )
■ 24milliards
defrancs de chiffre d'affairesmondialconsolidé,
■ 11 000
professionnels,
■ 1 500
points devente à l'enseigne MMA,
■ 2 millions desociétairesetde clients.
2. LeDépartement des Assurances Collectives (DAC) etQuatrem.
Le Départementdes Assurances Collectivesfaisait partie de la Direction des Assurances pour les Entreprises du groupe MMA. Il s'est maintenant associé au groupe Médéric pourformer
l'entreprise Quatrem, spécialisée en assurances collectives. La nouvelle société compte environ 230 salariés, reliés auréseau MMA.
Les activités de Quatrem sont régies par l'article L. 140-1 du Code des Assurances: « est
contrat d'assurance de groupe le contrat souscrit par une personne morale ou un chef
d'entreprise en vue de l'adhésion d'un ensemble depersonnes répondant à des conditions
définiesau contrat,pourlacouverture ' des
risquesdépendantde la durée de la viehumaine,
■ des
risques portant atteinte à l'intégrité physique de la personne ou liés à la maternité,
■ des
risquesd'incapacité de travailoud'invalidité
■
oudurisque de chômage.
Lesadhérents doiventavoirunlien de mêmenatureaveclesouscripteur. »(1)
Les clients de Quatrem sont donc des entreprises, des collectivités locales, des organismes
financiers(banques, organismes de crédit,...)etdes groupesprofessionnels ouassociatifs. Le
succès des assurances collectives est lié à la fois auxavantages fiscaux des groupes qui les
souscrivent et aux montants des primes, qui sont moins élevés que dans une assurance
individuelle. Ainsi, parmi les clients de Quatrem, on trouve : Auchan, Darty, Matra, Le Groupe Sagem, Michelin, les Centres Leclerc, la Caisse d'Epargne, les banques Populaires, la ville de Liévin.
Les activités deQuatremsontréparties entrelesdeux filières quidivisent la société :
■ le secteurGrande Diffusion
: vente deproduits MMA« standards», par le biaisdu
réseaudesagentsMMA,ducourtagetraditionneletdes réseaux salariés. Sontrattachésàcettefilière lemarketing, la communicationetl'informatique.
■ le secteur
Courtage Spécialisé : vente de produits élaborés sur mesure pour les
grandesentreprises,parle biais de cabinetsdecourtagespécialisés.
Sont rattachés à cette filière les études techniques et fiscales, la logistique et les
RessourcesHumaines(etleservice Information-Documentation).
3. Auservice des salariés : lecentrede documentation.
> Lepersonnel
Une seule personne travaille actuellement au service documentation. Monsieur Koffi est en
place depuis les origines dece service : c'est lui qui, petit à petit arecensé etciblé les sources
d'information, les a recueillies, ordonnées, classées. Il était auparavant assisté de plusieurs
collaborateurs mais est maintenant seul pour faire face aux différentes tâches qui lui
incombent.
Monsieur Koffi, qui est le seul à bien connaître le centre de documentation, ne pourra pas
assumercette informatisation : d'unepartla charge de travail seraittrop importanteet,d'autre part, il ne sait pas utiliser unordinateuret effectuepourle moment toutes cestâches de façon
manuelle.
> Lesactivitésdocumentaires
Elles ontpourbut defournir les informations que demandent les diversservices de Quatrem, le réseauagents, les courtiers, les inspecteurs. Ces activités peuvent être réparties de la façon suivante :
■ La veille documentaire: la Documentation
procède à l'identification des sources, à la collecte et au classement des documents afin de répondre aux besoins exprimés par les
utilisateurs. Cette collecte d'information se fait dans les domaines suivants : droit, fiscal,
social,comptabilité,marchéde laconcurrence.
■ Les réponses
aux besoins des utilisateurs : la Documentation est en effet considérée
plus diverses (réponses orales, réponses écrites, mise à disposition de documents, analyses approfondies argumentées, ouvertes sur les perspectives d'évolution dans l'avenir, étude du dossierapportéparl'utilisateur afin de dégager des solutions convenables).
■ La gestion documentaire
: la Documentation se charge de centraliser la souscription et le
renouvellement des abonnementsauxrevues,ainsi que les commandes d'ouvrages. Toutesces
demandessont ensuite transmises àun service basé auMans, chargé de leur donner suite. Par
ailleurs, après avoir exploité les revues, le service documentation les fait circuler auprès des
collaborateurs Quatrem, selon un ordre de diffusion préétabli. Enfin, les ouvrages sont à la disposition de tous etpeuventfairel'objetde consultationoude prêts.
> Lepérimètre documentaire
L'ensemble des documents et informations collectés viennent constituer le fonds documentaire disponibleauservice. Ce fonds sedécompose enplusieurs parties :
■ Ladocumentation générale
: cette partie du fonds est alimentée pardes sources multiples
(le Journal Officiel, les abonnements aux revues, les documents émanant des organismes
professionnels d'assurance ou d'autre branches d'activités, des institutions de retraite et de prévoyance, des administrations publiques). L'analyse de ces documents donne lieu à une sélection d'informations permettant la réalisation de dossiers. Un plan de classification,
élaboré par Monsieur Koffi, organise les thèmes traités selon une structure arborescente et
permet d'insérer les informations nouvelles de façon rationnelle. Environ 850 dossiers ont
ainsi été élaborés.
Sont inclus dans ladocumentation générale différents classeurs techniques (notamment ceux appelés AGENDAC, AGENDA?, Entreprises). Ils contiennent un certain nombre
d'informations fiables, pratiques, traitées et suffisamment complètes, relatives aux différents aspects des activités menées dans les domaines de la prévoyance complémentaire, de la maladie, de la retraite. Ils sont distribués à l'ensemble des collaborateurs, aussi bieneninterne
qu'enexterneetsont remis à jour annuellement.
■ Les indices : un certain nombre d'indices et de taux
(par exemple : indice des prix à la
consommation, indice de traitement de la fonction publique, taux d'évolution de la consommation médicale totale, ...)sont utilisés par le personnel et servent de base à
l'élaboration de certains contrats. L'ensemble de ces valeurs - et leur historique depuis leur
création- est stocké à la documentation. Une note est rédigée par Monsieur Koffi lors de la
modification de certaines d'entre elles, la plupart sont par ailleurs disponibles sur le réseau interne.
■ La documentation concurrence : Cette
partie du fonds contribue à la connaissance des produits qui existent, se refondent ou se créent sans cesse sur le marché des assurances. Le
fonds est axé majoritairement surles produits d'assurance collective et classé par société. Un
système de fiches permettait de retrouver certaines informations par type de contrats, mais
celles-ci ne sont plus àjour. L'alimentation de cette documentation passe par des échanges
intercompagnies ; elle est donc tributaire du bon vouloir des concurrents et son exhaustivité semble impossible. Il arrive par ailleurs que des agents fassent remonter les informations
qu'ils auraientl'occasion detrouver,mais celarestetrès occasionneletaléatoire.
■ Les produits
: Sont conservés au service documentation la plupart des contrats proposés
parles Mutuellesdu Mans (notamment les contrats d'assurance collective),cequi permetaux
collaborateurs de consulter les conditions générales d'anciens contrats à renégocier. Les tarifications particulières qui ont pu être proposées occasionnellement à certaines entreprises
nesontenrevanchepasgardéesenmémoire à la documentation.
■ Les conventions collectives nationales de travail
: Les conventions collectives forment
l'une des bases fondamentales desactivitésdeQuatrem,dont lamajorité descontrats s'appuie
sur des bases conventionnelles. Elles sont mises à jour régulièrement par le biais d'un abonnementauBulletin Officiel des Conventions Collectives. Acejour, un peumoins de 500
conventions sont référencées au service documentation, commandées au fur et à mesure des
demandes desservices.
■ Ladocumentation
bibliographique :Constituéed'ouvragesetde publications spécialisées, (notamment des ouvrages juridiques : différents codes, recueil de procédures fiscales ou
sociales, ...) la documentationbibliographique adonné lieu à l'élaboration d'un catalogue. Il est donc aisé, pour les collaborateurs, d'avoir connaissance detout ce qui est disponible à la Documentation. Il n'existe pas de plan de classement particulier pour ces ouvrages : ils sont rangés dans l'ordre de leur acquisition, qui correspond également à l'ordre dans lequel ils ont étéintégrés dans l'ancienne base ADHOC et du numéro qui leur aalors été attribué. Environ 170ouvragessontactuellement disponibles à la Documentation, auxquels il faut rajouterceux
qui sontdispersés dans les autres services: ce ne sont pas systématiquement des exemplaires
Tous ces documents sont actuellement disponibles uniquement sur support papier, et leur
accès n'est pas toujours aisé, notamment enl'absence deMonsieur Koffi qui, seul, connaît et maîtriselefonddisponibleetle classement choisi.
> Leprojetd'informatisation: unprojetancienpourune amélioration constante des
prestations.
Dès 1993, un projet de réorganisation et d'informatisation de la Documentation des Assurances de Personnes avait été lancé. Au cours d'une première phase de réflexion, une
importante opération de consultation avait été menée auprès des salariés sous forme d'une
enquête, suivie d'entretiens. Au cours de l'année 1996, le choix des MMA s'est porté sur le logiciel Ad'hoc Plus. Cet outil, choisi conjointement parles sites du Mans etde Paris, devait
permettre de mieux localiser l'information et de mieux informer les utilisateurs sur l'information disponible, tout en renforçant la coordination entre les cellules du Mans et de
Paris.
A Paris, l'organisation était la suivante : Monsieur Koffi préparait les données à insérer dans la base (indexation de documents avec attribution de mots-clés, rédaction des résumés) ; il
n'utilisait pas lui-même le logiciel, ni en saisie, ni pour effectuer des recherches. Une secrétaire faisait la saisie des fiches préparées par Monsieur Koffi, et effectuait quelques recherches, essentiellement en l'absence de Monsieur Koffi. Ainsi, contrairement à ce qui
pouvaitsepassaitauMans,lelogicielfutdonc largementsous-exploitéauDAC.
Aucours de l'année 1999, il apparutque, à moins de racheterunemise à jour à prix élevé, le
logiciel Ad'hoc Plus ne passeraitpas l'an 2000. Une étude fut alors engagée, et il fut décidé,
au vu dece quise faisait sur ie marché, de changer de logiciel pour un autre plus performant.
Il fut par ailleurs envisagé de l'inclure dans un projet plus vaste d'élaboration d'un intranet
pour l'ensemble de la société, accessible également aux différents réseaux d'agents et de
courtiers.
Pour sa qualité reconnue en matière de recherche en langage naturel et la puissance de son
analyseur syntaxique, c'est SPIRIT (de T-Gid) qui retint particulièrement l'attention des différents documentalistes concernés et fut donc choisi en remplacement d'Ad'hoc. A noter
cependant qu'un logiciel différent (Livelink) fut choisi pour un autre service des MMA, qui
avaitsuivi unedémarche parallèle.
En placeau Mans depuis le mois de mai 2000 et régulièrement alimenté depuis (avec, entre autres, lareprise des fiches Ad'hoc), je devais procéder à l'installation de SPIRIT au DAC à Paris (devenu Quatrem entre temps), et préparer une notice de procédure pour les futurs utilisateursetadministrateurs decettebase.
Mais il est apparu que si ce choix était celui qui convenait le mieuxpour le service duMans,
ce n'était pas nécessairement le cas pour la Documentation Quatrem. Les usagers et leurs
fonctionssontdifférentes, les souhaitsparrapportauxfonctionnalités du logiciel pouvait donc
égalementdifférer. Ma mission a alors évolué et s'orientaitvers untravail en amontde celui initialement prévu : faire l'analyse des besoins puis élaborer un cahier des charges afin de
II/
L'analyse des besoins
:synthèse des entretiens
avecles
utilisateurs.
1. Les personnes rencontrées
Afin de mieux cerner les attentes et les besoins en matière d'information et de définir les
enjeux en présence, j'ai souhaité rencontrer une vingtaine de personnes, représentatives des différentes activités de Quatrem. J'ai pour cela pris l'organigramme de l'entreprise et choisi des salariés dechaque secteur. Ilétaiteneffet important de rencontrerdes personnes exerçant
des activités différentes, celles-ci nécessitant des besoins d'information et des démarches
souvent différentes. En règle générale, ce sont les responsables de service qui ont été
interrogés, mais ceux-ci ont souvent fait appel à un ou deux de leurs collaborateurs afin de mieuxpréciser les souhaits etleshabitudes.
Ainsi, pour la filière Grande diffusion, j'ai rencontré les personnes chargées des études fiscales etdes contentieux, de laproduction, de la souscription, de la préventionetdes études
techniques et des inventaires. Pour ce qui est de la filière Gestion Spécialisée-Grands Comptes, ont été interrogées les responsables de la gestion, de la souscription et des prestations emprunteurs. J'aiégalement rencontré Madame Maillard qui, en tant que chargée de la formation à Quatrem, m'a beaucoup appris sur l'entreprise, les collaborateurs, leurs habitudeset les souhaitsd'autonomie qui les caractérisent le plussouvent. (1)
2. Les besoins d'information.
L'ensemble des personnes interrogées amontréunvif intérêtpour ce projet d'informatisation. Onpeutdirequel'attenteestréelleetles souhaits nombreux. Ils diffèrent bien sûr enfonction des activités etdes besoins dechaque service, mais une certaine homogénéité peut sedégager
de l'ensemble.
Onpeutrésumeretrépartir les attentesexpriméespar secteurd'activité :
Production : pour élaborer de nouveaux produits, il faut avoir connaissance des produits
des concurrents, des Conventions Collectives, des codes, des indices, des anciens produits à
remplacerou revaloriser.
Souscription : afin detrouverde nouveauxclients poursouscrire de nouveauxcontrats, les
salariés ontbesoin d'une connaissance générale du marché et d'études précises des produits
des concurrents, des Conventions Collectives, des codes et mémentos, des chiffres
(notamment ceux de la Sécurité Sociale), d'information juridique (textes officiels,
jurisprudence), des produits proposésparles MMA.
Etudes : ces secteurs ont avant tout besoin de la documentation générale (lois, jurisprudence), des informations sur les produits concurrents et sur les différents taux et
indices utilisés parlaprofession.
Gestion . le personnel de ces secteurs utilise la documentation générale, les indices, les
Conventions Collectives et les notes internes. Ils désirent par ailleurs avoir une information
régulière sur les sociétés concurrentes, mais plus par culture générale que par besoin
professionnel.
A la suite de ces entretiens, il m'a par ailleurs semblé que le service documentation ne
répondait pas réellement aux besoins des différents services. La moitié des personnes
interrogées a reconnu ne faire quetrès occasionnellement appel à la Documentation, 8 ne le font que rarement et 2 n'y ontjamais recours. L'essentiel de leurs sources d'information se trouvent en effet dans leurs dossiers personnels (88 %), ainsi que dans les notes internes (45
%) ou la presse professionnelle (35%). Certains ont encore dit être informés au cours des
réunions de travail(17 %)ouvia internet (10 %).
Il arrive cependant fréquemment que, même en conjuguant ces différentes sources, certains
besoinsnesoientpas réellementcouverts, cequi peutnuireautravail desdifférents services.
Onpeutcependantnoter-enrecoupant lestypes dedemandes faites auserviceet les besoins
réels exprimés au cours des entretiens - que les demandes adressées à la Documentation ne sont pas nécessairement proportionnelles aux besoins : elles correspondent plutôt à l'image que les usagers ont des questions qu'ils peuvent poser et du fonds documentaire disponible.
En effet, les besoins en matières de veille concurrentielle et de connaissance des produits MMAproposés sont importants, de même que la connaissance de l'environnement juridique.
Mais, après avoir notéetrecensé les demandes faitesauservice, il m'est apparu que50 % des demandes concernaient les ConventionsCollectives, 20 % destextesdeloisoudes circulaires FFSA(Fédération Française des Sociétés d'Assurance) dontles usagers ont le plus souvent la
référence précise, 15 % des demandes d'interprétation oud'explication des textes, 10 % des archives de périodiques (recherche d'un exemplaire par numéro précis ou par période de
parution) et seulement 5% sur des produits proposés par les concurrents. Je n'ai pas intégré
dans ces pourcentages, en raison de leur caractère «exceptionnel», les 2 demandes portant surd'anciens produits MMA.
L'histogramme ci-après présente une comparaison globale des demandes et des besoins, par type d'information :
Il faut par ailleurs noter que certaines sources d'information n'ont presque pas été évoquées par les personnes rencontrées, peut-être parce qu'elles leur paraissaient évidentes. C'est notamment le cas des différents classeurs techniques, dont les collaborateurs ont tous un
exemplaire à dispositionetdes indices dont la plupartsontdisponiblessurle réseau interne. En ce qui concerne les interlocuteurs externes (des agents essentiellement), les demandes portentessentiellementsurdes précisions àapporterauxconventions collectives nationalesou à la législation envigueur. Il s'agit alors plus d'un travail d'interprétation etd'explication de l'information que de sa mise à disposition. Mais cela nécessite, pour le documentaliste,
3. Informatisation du fondset mise à disposition via intranet
Les attentes et les besoins en matière d'informatisation sont réels mais ne concernent pas
uniquement les prestations actuelles du service Documentation. On peut donc répartir les
souhaitsetsuggestions des utilisateursendifférentes catégories :
> Documentsactuellementprésentsauservice documentation
■ Les
revues de presse (l'une est éditée au Mans, l'autre à Paris mais dans un secteur autre
que celui des Assurances Collectives) : elles pourraient concerner un public plus large que celui auquel elles sont actuellement destinées. Nombreux sont ceux qui effectuent des
photocopies des articles pouvant intéresser leurs collaborateurs, mais tous reconnaissent que
cette pratique n'est pas systématique et - de ce point de vue - peu fiable. Si, par ailleurs,
certains lisent la presse dans les transports, ils pensent qu'il leur suffirait alors d'imprimer le
oules article(s) lesconcernant. Pour laplupart des personnesinterrogées, l'informatisationne
serait pertinente que pour larevue depresse. En cequi concerne l'ensemble desrevues mises
en circulation, un accès internet (pour celles qui le proposent) pourrait être intéressant et
éviter les problèmesde délai liés à des listes de diffusiontrop longues. Mais il ne faudrait pas
supprimer la circulation de la version papier, le mieux serait même d'augmenter le nombre d'abonnements...
■
Les conventions collectives : celles qui sont le plus souvent utilisées par chacun des
services ont été photocopiées, mais elles ne sont pas nécessairement à jour des derniers avenants, ce qui peut nuire à la crédibilité du travail effectué. Leur consultation étant fréquente, il serait intéressant de pouvoir les consulter sur intranet. La clé d'accès la plus
pertinentedevra alorsêtredouble : nomdela convention,codeAPE.
■ L'ensemble desindices, taux, chiffres clés de la Sécurité Sociale
(prestations), ... Il serait
pertinent de leur donner un accès en ligne, avec un historique couvrant au moins les 12 derniersmois ou l'année encours, tout enprécisantauxusagers qu'il esttoujours possible de
venirconsulterlesdonnéesantérieuresauservicedocumentation.
■
Une signalisation de l'ensemble des ouvrages, disponibles non seulement au service
documentation, mais également dans les autres services. Quelques-unes des personnes
se sont par ailleurs dit prêtes à mettreceux qu'elles ont en leur possession à disposition des autres. Il pourrait également être intéressant de signaler de façon particulièretoute acquisition nouvelle. Certains des ouvrages sontparailleurs disponiblessurCD-Romou surInternet : des
possibilités d'accès à ces documents numériques intéresseraient la majorité des personnes
rencontrées, d'autant plus que ceux-ci disposent alors de moteurs de recherche adaptés au typedetexte.
■ L'ensemble de notes internes, notamment celles émises
par le service Etudes Fiscales et Contentieux. Encequi concernelestexteslégislatifs eux-mêmes, ainsi quela jurisprudence, il
semble qu'il ne soit pas nécessairement bon de les mettre à la disposition detous. Si certains
sont relativement transparents et portent peu à conséquence, la plupart de ces textes nécessitent en revanche d'être analysés et expliqués avant d'être appliqués. Une formation
juridique etfiscale est nécessaire à leur bonne compréhensionetinterprétation. Il importe par ailleurs de garder une certaine homogénéité dans la lecture de ces documents et dans les
décisions d'application qui en découlent. La diffusion même de ces notes ne devrait
concerner, dans le cadre de l'informatisation, que les responsables de service, afin de garder
une communication dans l'équipe, de donner à tous le même niveau de compréhension de l'information, d'harmoniserl'applicationetde planifier les tâches.
■ Lesdifférents classeurs
techniques (AGENDAP, AGENDAC etEntreprises). Il semblerait
àce sujetquela DVPC, auMans, soit actuellementen cours de les numériser.
> Documents à récupérer dans d'autresservices
■ Les modules de formationet notes
techniques des différents secteurs, que ce soient ceux réalisés parMadameMaillardou ceux quel'onpeut trouverdans d'autres services.
> Bases à créerou optimiser
■ Une cellule de veille concurrentielle,
proche de l'Observatoire de la Concurrence du
Mans. Cette veille porterait sur les différents produits d'Assurance Collective présents sur le marché, types de contrats, conditions générales. Cela permettrait une meilleure réactivité. Il
serait également pertinent de connaître les structures du marché : filiation, regroupement, rachats, ... des sociétés concurrentes mais également des cabinets de courtage. Cette base
devrait comporterundoubleaccèsproduits/sociétés.
■ Unebase recensantVensembledes clientsdu
groupe(référencement dès souscriptionavec
suivi des évolutions deses métiers,de sa structure, filiation, ...) ; cela permettrait de savoir si
un client Quatrem a également souscrit un contrat dans un autre secteur, etéviterait certaines
surprisesen casderésiliation, parexemple, de l'unou l'autrecontratcomme celaadéjàpu se
produire.
■ Unebase
présentant les produits MMAengénéral, Quatrem enparticulier, ycompristous les anciensproduits dontil estimportant de garder aumoins les conditions générales.
■ Une base contenant les courriers
types adressés dans des situations se reproduisant
régulièrement.
■ Une base contenant la liste des stages
ayant été effectué au DAC puis à Quatrem, signalant le nomduserviceayantconservélerapportqui aensuite été rédigé.
C'est par rapport àl'ensemble de cette dernière catégorie (notammenttout ce qui concerne la
concurrenceetles produits MMA) queles souhaits sontlesplus forts, etles plusunanimes.
La mise à disposition en ligne de tous ces documents susciterait un gain de temps dans la
recherche de l'information, limiterait les déplacements ou les coups de téléphone et
permettrait également une fortediminution de la circulation du papier. Mais cela impliquerait
égalementunenécessaire plus grande autonomie desusagersdans la recherche d'information.
> Analyseetcommentaires
Parmi les personnes interrogées, nombreuses sont celles qui ont avancé des suggestions ou fait des remarques, ce que permettait facilement la formule « entretiens» (par rapport à une
diffusion de questionnaires). Les différentes remarques émises s'articulent autour de
différentsaxes :
■ Alimentation de la base
: pourêtre utilisée, la base doit être crédible. Lesusagers doivent
vérifierconstamment l'exhaustivité. L'informationdoit également être fiable,ce quiposetous les problèmes de mise à jour que cela peut sous-entendre. L'information, une fois caduque, doit êtresuppriméede labase. Celasuppose unegrande disponibilité du personnel,ennombre
plus importantqu'il nel'est actuellement.
■ Diffusion sélective del'information (DSI) : «
tropd'informationtuel'information». Suite à cette informatisation, il ne faudrait pas que les différents collaborateurs soient assaillis
d'informations, pace quetoutserait destiné à toutle monde : il faudrait avant tout déterminer
des profils d'accès selon des critères d'intérêt professionnel et créer des groupes afin de mieux cibler la diffusion des informations, et la rendre ainsi plus pertinente. Il faudrait également les hiérarchiser.
Cette remarque se double du problème de confidentialité des données mises en ligne. Il ne
paraît pas envisageable de mettre à ladisposition de tous (y compris les réseaux d'agents ou de courtiers) ce qui constitue le savoir-faire même de Quatrem : notes internes, procédures,
dérogations, ... Lesprofils d'accès devront donc prendreen compte le secteurd'activité ainsi
quele niveauhiérarchiquede responsabilité.
Cette diffusionsurprofil correspond àunaspect important des attentes,àsavoir la satisfaction
d'uneinformationanticipativeetciblée.
■ Ergonomie etprésentation de l'information :I1 semble évident
pourtous que l'information
nepeutêtre présentéedela mêmefaçon, selonqu'elle estdisponible sur supportpapierou sur
écran. Un travail de mise enforme s'avère donc nécessaire, au moins pour une certaine partie des documents : cela représente une certaine charge de travail mais qui sera nécessaire pour
quela base soit utilisée.
Ces remarques sont le plus souvent l'expression réelle de besoins non satisfaits par la documentation à l'heure actuelle. Il semble en effet que la satisfaction des besoins
d'information de chaque participant et-au-delà de l'ensemble des services - passe très peu parla documentation, mais plutôtpar lacompositiondedossiers personnels.
Il apparaît cependantque si leservice estpeusollicité, cen'estqu'en partie parce quele fonds
necorrespond pas toutà fait aux attentes des usagers mais plutôt parce que les activités sont
malvalorisées. Ainsi, de façonunanime, il m'a été demandé de mettreenplace d'unepart une cellule d'Observatoirede la Concurrence semblable à celle existant auMans et, d'autre part,
disponible au service mais àpeu prèsjamais demandée. Les données de l'Observatoire de la Concurrence sontégalement présentesà Paris, mais sansgestion sous Accès, c'est làl'unique
différence. Pource qui est desproduits, uncertains nombres d'anciens contrats proposés par
les MMA ont été conservés et le service reçoit régulièrement un exemplaire des nouveaux
produits mis surle marché.
Il paraissait donc intéressant de profiter de ce passage à un système informatisé pour
améliorer et valoriser le fonds documentaire disponible et en partie mal connu, donc
III/ Limites et
perspectives
du projet
1. Des propositions...
L'analysedes besoins adonné lieu à l'élaboration d'un cahier des charges qui servirade base detravail pour menerl'informatisation du fonds ; mais celle-ci ne suffirapas nécessairement
àredonneraux salariés le réflexe de setournervers ce servicepourtoutbesoin d'information.
Il faudrait développer, parallèlement à cette informatisation, un véritable «marketing documentaire » qui permettrait aux utilisateurs de mieux appréhender toute la richesse du service, connaître les fonds et percevoir toutes ses possibilités. Ainsi, à travers les propositionsquej'aipufaire, j'ai tenté de suivrecesdeuxaxes de travail.
Ainsi,j'ai inséré dans le cahier des charges un ensemble de propositions regroupant tout ce
qu'il était possible de faire, en fonction des attentes des usagers et de la documentation
disponible. Toutes ces propositions ont été faites «dans l'absolu», sans du tout chercher à
tenircomptedequelque limite que cesoit.
> Informatisation du fonds(1)
Les propositions d'informatisation faites à l'issu de l'analyse des besoins portent sur l'ensembledu fonds documentaire disponible : touslestypesdedocumentsontété évoqués.
La documentation générale : été concernés sous cette appellation la législation, la
réglementation, la jurisprudence, les commentaires de presse, les circulaires professionnelles,
les notes internes. Unaccès autexte intégralest souhaitableavec une possibilité de recherche
en langage naturel (à défaut : un classementthématique type «explorateur Windows» serait
intéressant), mais également par des informations caractérisant le document (source,
référence, type de document, date de parution). Ence qui concerneles ouvrages, le mieux est
de pouvoir donner accès, pour ceux pour lequel c'est possible, à leur version numérisée
(Internet ou CD-Rom), qui a l'avantage de proposer des moteurs de recherche particulier au sein deces ouvrages.
- La documentation concurrence : le mieux est de
prévoir unaccès au texte intégral et des
possibilités de recherche par les accès suivants : type de contrat, nom du produit, groupe,
société,...
- Les Conventions Collectives : l'accès auxconventions doit
pouvoir se faire par le nom de
a convention et/ou par le code APE. Il est également intéressant que le logiciel prévoit une
table de concordance entre les codes APE, NAF et NAP. La difficulté pour ce type de
documents est la gestion des fréquentes mises à jour, le plus souvent partielles, des
conventions.
- Les indices
: déjà présents sur le réseau internes, les indices sont souvent consultés et la
recherche de l'historique est fréquente. Ainsi le logiciel doit stocker, pour chaque indice, le
libellé, la date etla valeur, etconserverl'ensemble des donnéesdepuis la créationde l'indice.
Les classeurstechniques : cesclasseurs doiventpouvoir être signalés de façon particulière,
et non intégrés dans la masse de la documentation générale, parce que les usagers ont
l'habitude des'yréféreretqu'ils saventy retrouver l'information souhaitée. Ainsi, l'approche
thématiquepeutêtresuffisante.
Enfin, pourpermettreauservice de s'auto-évaluer, afin de répondreau mieuxauxattentes des utilisateurs, il paraissait bon de mettre en place les outils nécessaires pour évaluer les
prestations du service aux différents stades de son activité. Le logiciel devrait donc prévoir des opérations de statistiques (nombre de recherches, temps de connexion des services, type de recherche, information souhaitée, ...). Le logiciel devra également garder en mémoire l'ensemble des questions posées, afin pouvoir chercher à cerner le mode de questionnement desutilisateursetd'adapter les servicesetles modes d'accèsauxinformations.
> Marketingdocumentaire
Différentes possibilitésse présentaient à moipourtenterdevaloriserun peules activités du service, donnerune meilleureinformation du fondsdisponible.
Il était arrivé, au cours du stage, que certains périodiques n'arrivent pas ou aient un certains
retard. Ce futnotamment le caspour le Journal Officiel, justement le jour ou devait paraître
l'avis concernant la reconnaissance de Quatrem comme société habilitée àgérer des contrats
d'assurancecollective. Or, MonsieurKoffi ne s'étaitpasrenducompte deces manques, cequi
documentaire, et notamment du bulletinage, serait un «plus» pour le service. Cela
n'apporterait rien directement aux usagers mais donnerait plus de crédibilité au travail du service par une plus grande fiabilité. Concrètement, cela signifie que, à la réception d'une
revue, celle-ci seraenregistrée. Le logiciel effectuerauncontrôle enfonction de la périodicité
de larevue afin de s'assurerque tous les exemplaires prévus ont bien étéreçus ; si te' n'était
pas lecas, il le signalerait. Ce même logiciel pourrait prévoir la gestiondesdestinataires, par l'édition d'une fiche de circulation mentionnant le nom des différents destinataires classés
suivant un ordre préétabli. Cela devrait permettre de connaître l'ensemble des destinataires
d'une revue et, inversement, l'ensemble des revues demandées par une même personne. Le
service aurait ainsi unemeilleureconnaissance desutilisateurs.
Par ailleurs, j'avais bien noté que l'information anticipative avait un impact plus fort que
l'information à la demande. Ainsi, il serait intéressant de mettre en place une Diffusion Sélectivede l'Information(DSI), dont l'objectifest d'anticiper lesbesoins desusagers enleur communiquantune information qui ait pourrôle de les alerter sur un sujet. Cet outil offrirait
aux destinataires une aide à la décision, à la réflexion, à l'innovation, à la formation. Pour mener àbien cette mission, le service devra décrire avec précision les besoins d'information des différents services et identifier les personnes susceptibles d'en faire la meilleure
utilisation. Il devra donc définir, dans les domaines traités, les thèmes à surveiller et le suivi
qui en sera effectué. Les besoins étant exprimés, le service devra reconnaître les sources
d'information utiles, collecter, traiter et diffuser l'information. Techniquement, le logiciel
devra permettre de gérer desdescriptions de profil d'intérêt liées à une personne. Ces profils devront pouvoir être édités pour mise à jour. Cette DSI pourra concernertous les types de
documents et devrapermettrede promouvoir certaines parties du fonds,notammentcelles qui
sontlemoinsconnues(produits de laconcurrence etproduitsMMA).
2. ... confrontées à certaines limites.
Ce projet et toutes ces propositions s'inscrivent dans une réalité dont il faut savoir tenir
compte pourrendre l'ensemble réaliste, cohérent,etviable.
Ces limites sont tout d'abord d'ordre humain et organisationnel. En effet, durant toute la
durée de ce stage,je n'étais pas assurée de lavolonté de la direction derecruter du personnel
supplémentaire. Nombreux sont ceux qui devaient penser que, du jour au lendemain,
intranet documentaire. Ceci estbien révélateurd'un certainétat d'esprit actuel et participe de l'idée si souventvéhiculée de «l'internet facile » oude «l'informatiquepourtous ». Or cela
n'est en réalité pas si simple. En admettantque Monsieur Koffi accepte de prendre le temps
de s'investirdans une formation dans ce qui reste pour lui un univers totalement étranger, la
préparation et le suivi de l'informatisation demande une certaine maîtrise des outils et une habitude de la mise en forme des informations. La présentation de l'intranet doit avoir une
certaine ergonomie qu'il faut savoir travailler. En plus d'une formation particulière, cela nécessite du temps, et le service doit pouvoir continuer à assurer enparallèle le recueil et le classement des informations, ainsi quel'accueil des usagerset les réponses àleurs attentes ou besoins.
J'ai par ailleurs regretté queMonsieur Koffi ne s'implique pas davantage dans ce projet : en
tant que documentaliste enplace depuis de nombreuses années, il connaît bien les usagers du
centre, leurs besoins et le périmètre documentaire, j'ai pu en faire l'expérience à quelques
reprises, mais de façonlimitée.
Au-delà de ces limites, il y bien sûrdes obstacles financiers, qui sont sous-jacents auxlimites
évoquées précédemment. Ilestvraiqueje n'aipas dutoutévalué le coûtdece projetetje n'ai
aucune idée du montant de l'enveloppe budgétaire que Quatrem est prêt à débloquer pour
mener à bien ce projet. Mais c'est bien une question financière qui justifiait au préalable le
refusd'embaucherdupersonnelsupplémentaire.
Enfin, il faut bien sûr tenircompte de ce qui se fait déjà au sein des MMA. Ainsi, SPIRIT a étéchoisi pourlecellule du Mans, etil faut bien admettre quesi lesbesoinsetles usagerssont différents, unepartie du fonds-etdonc des activités des documentalistes- estcommune. Par ailleurs, dans le cadre d'un vaste intranet étendu aux réseaux (projet appelé P9) le logiciel
documentaire Livelink a étéchoisi. Ainsi,pour Quatrem, il ne sera pas possible de choisir le logiciel le plus adapté «dans l'absolu», mais celui - de SPIRIT ou de Livelink - qui
conviendrale mieux. Le cahierdes chargesquej'airéalisé serviraàjustifiercechoixetaidera à déterminer le paramétrage afin de rendre la base opérationnelle, compte tenu des attentes des usagers.
3. Cequi fut décidé.
0
«Nécessairement déstabilisantence sensqu'ilfautaccepterlaremiseen causedes habitudes
et des acquis pour pouvoir imaginer d'autres possibilités, d'autres démarches, d'autres solutions, le changementpeut n'être que théorique s'il n'estpasaccompagné des nécessaires prisesde décision. »(1)
Au cours d'une réunion avec les deux responsables hiérarchiques du service,un ensemble de
décisions ont été prises, ou plus exactement des directions ont été choisies, par rapport à ce
projet, compte-tenudes limites évoquées préalablement.
Tout d'abord, il fut reconnu que Monsieur Koffi ne pourrait mener seul l'informatisation du fonds documentaire (et sa mise à disposition via intranet) pour des raisons de temps et de formation. Une personne sera ainsi recrutée, qui sera plus particulièrement chargée de ce
projet, mais également de recueillir tout le savoir de Monsieur Koffi. Il est en effet le seul à pouvoir donner toutes les informations recherchées actuellement puisqu'il est le seul à
connaître le fonds et son classement. Mais Monsieur Koffisera bientôt rejoint par l'âge de la
retraiteetil faut veiller à« récupérer» sonsavoiravantqu'il nequitte la société.
Parailleurs, le choix dulogicielseraconfié àunreprésentant de la société Télucco, prestataire extérieur qui s'est déjà vu confié un rôle de conseil dans le choix des logiciels au Mans et pourP9.
Pource qui est de la DSI, celle qui peut se faire rapidement dès la mise enplace du logiciel
estcelle d'une diffusion sélective de larevue de presse tous les matins. Ainsi, non seulement
celaéliminera lesproblèmes de délais de circulation actuels desrevues, mais celaassurera, de
plus, une certaine promotion du service, qui fera «parler de lui » quotidiennement, ou presque.
Enfin, pour cequiestdu fonds à informatiser, il m'a été demandé de fournirune liste de sites et de CD-Rom donnant accès à des données concernant les activités de Quatrem.(2) Certes,
cela multipliera les ressources et les bases mais évitera de numériser certaines données. Cela permettraégalement de donnerunaccèsenligne à de nombreux ouvrages, avec d'importantes facilités d'approche. Il a également été décidé que tous les dossiers formant le fonds
«documentation générale » ne seraient pas numérisés : cela représenterait une charge de
travailtrop importanteetpasnécessairement justifiée. Ilsneserontplus alimentés à partir du
(1) JeanMichel, Eric Sutter.Pratique du Management de l'information.ADBSéd., 1992,ch2, p51
momentoule logiciel seramisenplace. Mais pendant quelques moisouannées, cefonds sera
partagé en deux : la partie sous format papier, et les données nouvelles qui seront intégrées
dans la base au fur et à mesure de leur parution. A terme, quand les dossiers serontjugés
globalement caduques, ils seront toutsimplement supprimés.
Le facteurtemps, qui n'a pas été évoqué dans les limites, sera bien sûr à prendre en compte mais il faut certainement le voir plus comme un allié que comme un obstacle : les
changements qu'impliqueront cette informatisation seront profonds. Il faudra du temps non seulement pour la mettre en place mais également pour impliquer, informer puis former les usagers, leur donner denouveauxréflexes, leur apprendre à travaillerautrement.
Toute action visant l'évaluationetla reconception d'un service ou d'un produit documentaire
doits'appuyer suruntravail préalable d'analyse précise de l'existant. Ainsi,toutau long dece stage, je me suis attachée à mettre l'accent sur l'étude du périmètre documentaire, l'analyse des insatisfactions et des attentes des utilisateurs, des fonctions actuelles et souhaitées du
service et l'identification des points critiques pour l'évolution de la Documentation. A partir de l'expression des besoins des utilisateurs, onpeut eneffet parvenir à identifierunensemble de fonctions que le service assure aujourd'hui ou devrait assurer dans l'avenir. Toutes les suggestions quej'ai pues faire seront ultérieurement affinées en tenant compte des priorités
que la direction etle personnel duserviceparviendra àdégager.
Cestagem'aurapermis d'avoirune première expérience dans le domaine de l'entrepriseetde
participer de manière active àla vie d'un centrede documentation. Mais ce qui m'aura le plus
frappé, c'est la cohabitation des deux réactions antinomiques face aux développements
techniques de la société informationnelle. La première est celle de Monsieur Koffi, qui
continue à travailler de façon manuelleetrefuse obstinément de s'investir dans une formation
informatique. A l'opposé, certains ontpu croire qu'il suffirait àceuxqui n'yconnaissent rien de « s'y mettre »etque, rapidement, ils ne pourraient qu'être séduits par tous «charmes » de
l'ordinateur, qui sera à même de résoudre tous les problèmes de communication qui peuvent exister dans l'entreprise. Entre ces deux partis, c'est long travail de pédagogie qui s'annonçait, afin de montrer à tous que si l'ordinateur est un formidable outil qui permet de développer de nombreuses potentialités, ilne restequ'un outil dépendantde l'usage quienest fait par l'hommeetla société qui l'environne.
Sibertin-Blanc, Martine. Nouvellestechnologieset communicationde l 'information, des
besoins des utilisateurs àl'ingénierie documentaire. Paris : ADBS éd., 1994.
Michel,JeanetSutter, Eric. Pratique du Management de l 'information, analyse de la
valeuretrésolution deproblèmes. Paris : ADBS éd., 1992.
Dupoirier, Gérard. Technologie de la GED, technique et management des documents électroniques. 2°ed. revue etaugmentée. Paris : Hermès, 1995
Observatoire des NTIC-DESS SID de l'université de Lille3, Les enjeuxdumanagement
de l'information dans les organisations, usages, outils techniques. Paris : ADBS éd., 1999.
Guided'entretien : Annexe A
Comptes-rendusd'entretiensavecdes utilisateurs: Annexe B
Compte-rendu de l'entretienavecM. deMontaignac B. 1
Compte-rendu de l'entretienavecMme Sofietti B.3
Compte-rendude l'entretienavecMmeMaillard B.4
Cahier descharges : AnnexeC
Pistespourrécupérerdes donnéesdéjànumérisées : Annexe D
Mutuelles du Mans Assurances
Informatisation du fonds documentaire
Guide d'entretien
Paris. Juin 2000
Introduction : Présentation duprojet
Butdel'entretien : commencerparfaireunétat des lieuxpourmieuxcomprendre les attentes et
les besoins parrapportàceprojet.
NB Lapersonneinterrogéedoit, sipossible, parleràlafoisàtitrepersonneletau nomdesonservice.
1/Profil del'interrogé(e)
Pouvez-vousbrièvementprésentervotreserviceetvotrefonction ?
Avecqui êtes-vous le plus souventenrelation (relations internes, relations externes) ?Quels sontvosprincipaux interlocuteurs ?
Quel typed'information échangez-vous généralement?
Arrivez-vous àdiffuserauprèsdevos collaborateurs l'informationquiestenvotrepossession (temps,possibilité
technique,...) ? Dequellemanière,parquelcanal? A quel niveaude hiérarchie?
II/Les besoins d'information
Lesbesoins d'information : circonstancesetdélais
D'une manière générale, quelles sont les circonstances les plus fréquentes d'une recherched'information
de votrepart ?
Sousquel délai avez-vousgénéralement besoin decetteinformation ?