La représentation d’objet dans le Rorschach
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Pierre Gaudriault, Joëlle Baroth
Centre de Santé Mentale de Paris Mutuelle Générale de l’Education Nationale
Abstract : The orators study the contribution of Rorschach test to the understanding of
object relations, in the psychoanalytic meaning. They recall several théories of object- relation before to present récurrent object theory.
A first one has emphasized the symbolic specificity of certain cards which suggest primary maternal or paternal imagos. A second theory is based upon M responses subject analysis as an essential psychic object. Other investigators theory focus parallelism of object différentiation in cognitive and psychoanalytic regard. The Schafer method explore object relation from patterns of transference ans contertransference within the test-taking situation, in addition to the test record itself.
The recurrent object theory stress the subjective feeling of similitude between several cards. This feeling is related with fantasmatic relation within Rorschach situation ans also with transference during the course of psychoanalytic therapy. The orators think the récurrent object is an important aspect of object relation in Rorschach situation.
Notre projet est de comprendre comment le test de Rorschach permet d’apprécier la représentation de l’objet, en nous référant au sens psychanalytique de la notion d’objet.
L’objet selon la psychanalyse
Freud définit l’objet comme la représentation psychique de ce qui est visé par la pulsion. Cet objet n’est pas nécessairement une personne totale : aux stades prégénitaux, il s’agit d’objets partiels, objet oral ou anal. L’objet est le moyen par lequel la pulsion cherche à atteindre son but. La pulsion est dirigée vers un certain type d’objet, objet fantasmatique marqué par l’histoire infantile de chacun.
Rappelons également que la notion de relation d’objet correspond à une appréhension plus ou moins fantasmatique des objets qui met en jeu une certaine organisation de la personnalité, et en particulier, un type privilégié de défenses caractéristiques de cette relation. Nous avons emprunté ces définitions au Vocabulaire de Laplanche et Pontalis (1987). De ces définitions, nous retenons un aspect essentiel : l’objet, au sens
* Ce texte, dans une version abrégée, a donné lieu à une communication au XIIIème Congrès
international du Rorschach et des méthodes projectives, à Paris, Palais de l’UNESCO, le 23 Juillet 1990.
psychanalytique, ne correspond pas nécessairement à la vie relationnelle réelle d’un sujet, telle qu’elle apparaît dans ses comportements sociaux et affectifs. Il constitue une représentation fantasmatique issue de sa vie infantile qui tend à être réactivée au cours de ses expériences relationnelles ultérieures. Il appartient à la vie psychique interne et au moins en partie inconsciente du sujet.
Mais si la relation objectale n’est pas simplement la relation d’un sujet à autrui, celle-‐ci est modelée par ses images internes de l’objet. Ce rapport entre objet interne et externe a été interprété différemment selon les auteurs (Brusset, 1988). Winnicott a apporté un éclairage nouveau avec sa notion d’objet transitionnel, comme intermédiaire entre le fantasme d’omnipotence et la prise en compte de la réalité externe (Winnicott, 1971).
L’objet projectif
Les praticiens et les théoriciens du Rorschach se sont demandés si l’objet, au sens psychanalytique, peut être appréhendé dans ce test. Il est évident que les conditions de passation du Rorschach stimulent l’activité de représentation et plus précisément, des représentations qui appartiennent au domaine de l’imaginaire et peut-‐être de l’inconscient. Est-‐ce que ces représentations peuvent être considérées comme celles d’objets psychiques ? Nous allons rappeler quelques réponses qui ont été apportées à cette question avant de suggérer à notre tour une réponse un peu différente.
En première analyse, on doit admettre qu’il existe une différence assez importante entre l’objet psychique au sens psychanalytique et l’objet projectif tel qu’il peut se manifester dans la situation du Rorschach. Il nous semble impossible de prétendre que ces deux types d’objet soient identiques, si l’on tient compte des conditions dans lesquelles ils sont l’un et l’autre observés. Permettez-‐nous cette comparaison : les objets psychiques dans le cadre de la cure analytique ou dans la psychothérapie sont un peu comparables aux images d’un film dont l’objet projectif ne serait que l’affiche ; personne ne prétendra qu’il suffit de voir l’affiche pour connaître le film ! Et pourtant, cette affiche en montre, en raccourci, quelque chose d’essentiel et de caractéristique. Il y a, de la même façon, entre l’objet psychanalytique et l’objet projectif une différence et aussi un rapport essentiel : certains patients, après avoir passé un Rorschach, peuvent être attirés ou effrayés par les fantasmes qu’ils ont exprimés au point d’être incité à entreprendre une psychothérapie ou au contraire à la fuir.
Spécificité de l’objet dans la relation projective
Cependant, même si le testeur adopte un modèle de référence psychanalytique, il peut s’attendre à ce que l’objet, tel qu’il apparaîtra dans le Rorschach, ne soit pas exactement celui qui pourrait émerger d’une cure analytique. L’objet psychique qui sera exprimé par le patient sera vraisemblablement influencé par la procédure utilisée pour le faire émerger. C’est du moins la conséquence de l’application du modèle de l’objet scientifique à l’objet psychique, modèle selon lequel cet objet dépend aussi bien de ses propriétés propres que de ses conditions d’observation (Bachelard, 1934).
Par rapport à l’objet psychanalytique, l’objet projectif présente d’abord la particularité d’être tout à fait éphémère, le temps de regard et d’interprétation de quelques planches. Cette occurrence très brève de l’objet peut être assez frustrante chez certains sujets qui
interprètent longuement chaque planche et qui ne peuvent se résoudre à mettre fin à une suite interminable de réponses ; il faut leur signifier autoritairement que l’on va passer à la planche suivante si l’on veut que le temps d’examen reste dans un délai raisonnable.
La deuxième particularité de l’objet projectif est de faire partie d’une situation dont le but est centré sur une meilleure connaissance de la personnalité du sujet, et non sur un conseil ni sur une résolution de la souffrance. Cette deuxième dimension est également frustrante pour un patient venu demander de l’aide et des soins.
Cette double frustration nous paraît situer d’emblée la représentation d’objet dans le Rorschach sous l’angle de la perte, c’est-‐à-‐dire, mettre l’accent sur un aspect de l’objet qui ne pourra pas être satisfaisant. Pour que le sujet du test puisse retirer une certaine gratification de la situation, il faut sans doute qu’il puisse apporter un type de réponse qui ne sera pas complètement du côté de l’objet, mais aussi du côté narcissique, c’est-‐à-‐ dire de la représentation de soi. C’est la meilleure voie apaisante pour supporter la perte d’objet dans la situation du Rorschach.
Qu’il s’agisse de représentations narcissique ou objectales, comment les théoriciens du Rorschach ont tenté de les repérer ?
La planche symbolique de l’objet
Très tôt dans l’histoire du Rorschach, on a cherché à reconnaître dans certaines planches des objets psychiques correspondant notamment aux imagos parentales. A cette spécificité de ces planches, a été associée la notion de choc, notion selon laquelle diverses manifestations anxieuses apparaissent devant la planche exprimant les difficultés du sujet envers l’objet symbolisé par telle planche. A la suite de Meer & Singer (1950), plusieurs auteurs comme Phillips et Smith (1953) ont estimé qu’il y avait une relation directe entre les réponses aux planches IV et VII et les attitudes envers les figures parentales, respectivement, paternelle et maternelle.
Pour Myriam Orr (1958), ce sont surtout les planches I, VII et X qui évoquent l’imago maternelle, plus nettement que dans les autres taches. Ces planches constituent donc des lieux privilégiés pour l’observation des relations d’objet précoces et de leurs avatars. C. Chabert (1983) fonde cette observation sur la « fonction tierce » de ces planches et de leur contenu latent. Mais R. Schafer (1954) et C. Chabert elle-‐même, ont l’un et l’autre souligné l’inconvénient d’interpréter certaines planches d’une façon isolée du reste du protocole et aussi sans tenir compte de la relation avec le testeur. En outre, il y a un risque d’interprétation arbitraire, puisque la réponse est entendue a priori en fonction d’un contenu qui serait symboliquement prédéterminé (comme on interpréterait un rêve en fonction d’une grille générale de lecture).
La kinesthésie comme objet psychique
Une autre façon d’examiner la relation d’objet d’un sujet a consisté à s’intéresser à ses réponses kinesthésiques, particulièrement celles qui sont en rapport avec le corps humain (K). C’est le cas, par exemple, de Gorney et Weinstock (1980) qui ont montré la persistance d’une attitude omnipotente envers l’objet dans les kinesthésies des états-‐ limites, en référence à la théorie de Winnicott sur « L’utilisation de l’objet » (1969).
Winnicott indique que l’utilisation d’un objet bienveillant (mère ou thérapeute) par le sujet n’est possible que si celui-‐ci a d’abord détruit l’objet interne et constaté la survivance de l’objet externe à cette destruction. Quand la relation d’objet interne se maintient en revanche, le sujet conserve son omnipotence sur l’objet et ne peut évoluer que dans un faux self. L’étude des kinesthésies de deux cas d’états-‐limites en impasse thérapeutique montre des fantasmes effrayants et dangereux liés à une certaine reconnaissance de l’objet.
Ainsi, la kinesthésie serait une « fenêtre » de visibilité de l’objet psychique. Déjà, H. Rorschach estimait que la réponse kinesthésique exprime essentiellement l’accès à l’objet psychique dans la mesure où il s’oppose à l’objet externe obtenu par la motricité. Cette opposition est souvent affirmée dans le Psychodiagnostik. Melztoff & al. (1953) ont démontré en effet que l’inhibition motrice volontaire augmentait les kinesthésies, conformément à l’hypothèse de Rorschach. Cependant, il s’agit là d’un résultat moyen statistique et d’un accroissement relativement faible.
Si, dans le Psychodiagnostik, H. Rorschach attribuait essentiellement aux kinesthésies un sens d’introversion et d’imagination créatrice, il a étendu cette signification dans la
Contribution à celle des tendances inconscientes. Mais c’est surtout le contenu des
kinesthésies qui est alors considéré, et notamment leur aspect d’extension ou de flexion : les K d’extension traduisent une activité et « un fort instinct de valeur » inhibés ; les K de flexion correspondent à la passivité, la résignation (déjà noté en p. 17 du
Psychodiagnostik). Oberholzer va plus loin en affirmant que les kinesthésies
représentent « ce qui est vécu » sans que ce soit nécessairement conscient. H. Rorschach confirme, quant à lui, que les kinesthésies mettent à jour les tendances inconscientes, c’est-‐à-‐dire, sans que ce soit pourtant énoncé explicitement par les auteurs, dans l’image de soi et la relation aux autres. Dans le cas étudié, les kinesthésies de flexion traduisent la soumission inconsciente au père et à sa mémoire qui conduit le patient à l’échec pour sauver l’entreprise paternelle. La névrose fera suite à cet échec.
L’idée selon laquelle les kinesthésies traduisent des représentations de relations d’objets inconscientes se retrouvent ensuite chez de nombreux auteurs (et notamment, nous semble-‐t-‐il, dans la recherche que David Ephraïm nous a présentée lundi).
Il s’agit bien là de représentations fantasmatiques des relations. Les kinesthésies humaines sont donc considérées comme des objets psychiques par excellence, au moins pour deux raisons :
-‐ d’abord parce qu’elles mettent en scène des personnages humains qui expriment des attitudes identificatoires de la part du sujet ;
-‐ ensuite parce que le mouvement perçu, ne faisant pas partie du stimulus qui est immobile, peut être considéré comme la manifestation la plus évidente de la dynamique psychique du sujet, telle qu’il l’applique à ses objets internes de pensée.
C’est bien dans cet esprit que N. Rausch de Traubenberg (1970) explique que, dans la kinesthésie, le besoin d’expression n’est pas réalisé à l’extérieur mais élaboré avec une « image motrice », un jeu intériorisé, une création. Cette notion d’intériorisation de la réponse motrice rejoint les théories de Piaget, Werner, Luria, Lewin et Freud. Elle correspond à une fonction du moi : capacité de détour et d’intégration. Cette image n’est pas purement perceptive, elle est projective ; elle émane de l’inconscient. Mais elle est
aussi canalisée dans une expression acceptée par le moi, répondant aux exigences sociales tout autant qu’aux besoins pulsionnels.
En fait, Rausch de Traubenberg insiste plus sur la représentation de soi, l’image du corps et l’image de la relation au monde qui sont impliquées dans la kinesthésie que sur la notion d’objet proprement dite. Elle rejoint ainsi les auteurs qui ont plutôt mis l’accent sur la fonction kinesthésique que sur son objet, soit en montrant sa dimension fantasmatique et inconsciente, soit en insistant sur la fonction moïque d’expression plus proche de l’affirmation que de l’imaginaire.
Car d’autres auteurs ont plutôt interprété les kinesthésies humaines comme l’expression de conduites manifestes. C’est le cas de Piotrowski (1966) et Exner (1974) qui se démarquent donc d’une hypothèse d’objet psychique inconscient dans ce type de réponse. Les personnes qui donnent plus de kinesthésies coopératives sont généralement plus à l’aise dans leurs rapports interpersonnels que les autres.
Dans son étude sur le suivi de la psychothérapie, Piotrowski note une amélioration quantitative et qualitative des kinesthésies au court du traitement. Cliniquement, il observe une amélioration de l’imagination créatrice et un élargissement de la « compréhension des interrelations humaines et une libération de la conception dynamique que le patient a de son rôle dans la vie ». Il affirme qu’il se démarque de la première conception de Rorschach (qui est aussi celle de Beck) selon laquelle les kinesthésies exprimeraient des tendances qui n’apparaissent pas dans le comportement manifeste, soit purement imaginaires. Il pense au contraire se rallier à la 2ème conception
de Rorschach et d’Oberholzer selon laquelle les kinesthésies tendent au vécu de ce qui est imaginé.
Dans cette discussion, on peut se demander si la notion d’objet psychique étudiée dans le Rorschach correspond bien à celle d’objet dans la théorie freudienne (objet d’amour ou de haine). Sans doute s’agit-‐il d’une représentation qui a quelque rapport avec l’objet, mais qui en constitue une élaboration assez organisée pour être énoncée dans la situation imageante du Rorschach, certainement beaucoup plus modelée par une exigence adaptative que l’est une image onirique ou même un fantasme issu d’une rêverie solitaire.
Les réponses humaines et non-humaines chez les états-limites
Or ce qui ferait de la kinesthésie majeure (K) une représentation d’objet n’est-‐elle pas tant sa dimension motrice que sa qualité humaine ? Les réponses humaines au Rorschach ont été considérées depuis longtemps comme des signes privilégiées des identifications et projections de la vie relationnelle d’un sujet. Déjà, M. Orr (ibid.) insistait sur la qualité des réponses humaines aux planches I et VII révélatrices, selon elle, des relations primordiales à la mère.
La question de la relation d’objet a été abordée beaucoup plus récemment, notamment à partir de l’étude du trouble de cette relation chez les états-‐limites. Chez ces patients, les troubles de l’organisation narcissique permettent souvent d’observer une difficulté à constituer des objets internalisés (Kernberg, 1975). Cette difficulté peut être associée, dans le Rorschach, à des représentations humaines déficitaires ou dégradées.
Blatt & al.(1976) ont montré la progression des réponses humaines sur le plan de la différenciation, de l’articulation et de l’intégration au cours du développement normal et en fonction de la sévérité de la psychopathologie.
A. Sugarman (1980) étudie la pathologie des relations d’objet chez les états-‐limites en faisant apparaître Hd>H, H<K, des réponses humaines peu différenciées et peu articulées, des personnages attachés, jumeaux ou symbiotiques.
On s’aperçoit alors que ce qui va permettre d’analyser la nature de la relation d’objet est surtout la façon dont est élaboré le contenu humain de la réponse. D’une façon analogue, W. Spear (1980) a mis en rapport les réponses humaines et quasi-‐humaines d’une part, et le diagnostic structural d’autre part, comme moyen d’apprécier le « niveau de représentation d’objet ». Spiro et Spiro (1980), pour leur part, examinent particulièrement les réponses « visage » comme indicateurs de la relation d’objet.
Lerner (1986) fait reposer l’analyse des relations d’objet des états-‐limites essentiellement sur les réponses d’être humains vus en entier. Il utilise trois échelles pour cette analyse, celle de Blatt & al.(1976), celle d’Urist (1973-‐1977) et celle de Lerner & Lerner (1980).
La recherche de D. Ephraim (1990) concernant l’évolution au cours de la psychothérapie se fonde également sur l’analyse des réponses humaines.
Cette exclusivité accordée aux réponses humaine a été contestée notamment par K. Smith (1980) et par Cooper & Arnow (1986) qui ont estimé que les défenses des états-‐ limites peuvent aussi bien s’exprimer dans des réponses animales, d’objets ou des phénomènes naturels. Toute réponse pourrait être alors porteuse de la projection de l’objet. Chabert (1987) a suivi le même chemin, mais en s’inspirant de Rausch de Traubenberg selon laquelle, comme on l’a vu, toute réponse, humaine ou non, est en rapport avec la représentation de soi.
Ainsi dans l’interprétation que fait l’Ecole française de l’échelle de Lerner et Lerner ainsi généralisée, il ne s’agit plus de représentation d’objet mais de représentation de soi. Cette généralisation de l’échelle à toutes les réponses du protocole pourrait bien constituer une rupture conceptuelle avec la théorie de la relation d’objet au Rorschach. Elle serait fondée sur le constat que les réponses humaines ne peuvent rendre compte à elles seule des relations complexes qu’un sujet entretient avec ses objets intériorisés et notamment avec ses difficultés de les ressentir comme des identifications purement humaines. Ainsi les réponses de mélange des règnes renvoient à la difficulté chez ces patients borderline à établir la distinction humain/inhumain, conformément aux observations de Searles (1960-‐1965).
D’une façon plus générale, cette critique des auteurs qui ont voulu se cantonner aux réponses humaines pour étudier la relation d’objet, aboutit à une extension de la notion d’objet, toute réponse au Rorschach pouvant finalement en être, de près ou de loin, une certaine représentation. Ceci a pu se faire au prix d’un certain glissement de la notion même d’objet.
Objet et développement cognitif
Dès 1953, Friedman a rapporté le processus de pensée primaire au Rorschach à la pensée primitive selon Werner. Bien que cette étude ne concerne que la régression schizophrénique, c’est la première ébauche d’un continuum des troubles de la pensée.
Un tel continuum peut être plus facilement établi si l’on tient compte de la notion de constance de l’objet, indépendamment de toute dimension affective. La contamination est un exemple d’énergie mobile, l’identité de chaque objet n’est pas respectée puisque deux « objets » occupent en même temps le même espace (outre le fait que c’est un mécanisme de condensation).
O. Kernberg a suggéré que ce continuum entre les processus primaires et secondaires pouvait être mis en relation avec l’émancipation progressive du fonctionnement des relations d’objet. Kim Smith a appliqué la notion de différenciation de l’objet selon Kernberg au Rorschach.
S.J. Blatt et B.A. Ritzler (1974) ont rapproché ainsi les troubles cognitifs des schizophrènes et leur difficulté à établir des limites entre le moi et le non-‐moi, la réalité et le fantasme. Ce sont surtout les contaminations et les combinaisons fabulées qui permettent l’approche de ces troubles (Rapaport & al., 1968). La notion de trouble des limites conceptuelles implique essentiellement la difficulté à maintenir une séparation entre des objets indépendants et entre des objets internes et externes. Elle doit être distinguée de celle, plus large, de Fisher et Cleveland (1958) qui concerne les limites de l’image du corps. Ces deux notions ne sont sans doute pas sans aucun rapport, mais ces auteurs ne semblent pas en tirer toutes les conséquences en ce qui concerne la relation d’objet.
L’étude d’Athey (1974) porte également sur des schizophrènes, mais les relations d’objet sont examinées surtout dans la psychothérapie. L’organisation des réponses du Rorschach est comparée à l’évolution du traitement. Il apparaît aussi que le niveau d’organisation de la pensée est parallèle au développement des relations d’objet.
Blatt & al. (ibid.) ont étudié d’une façon systématique la relation entre organisation de la pensée et le niveau de relation d’objet.
J. Urist (1980) a estimé que ces recherches n’avaient pas suffisamment développé le concept de continuum entre processus primaires et secondaires appliqué à la fois à la pensée formelle et aux relations d’objet. Après Rapaport (1968) et Holt (1977), il se fonde sur la différenciation freudienne entre identité de perception et identité de pensée. Il estime que les stades de développement cognitifs de Piaget peuvent être rapportés à ces processus, dans la mesure où l’on établit un continuum entre l’un et l’autre. En particulier la « conservation des quantités » concerne aussi bien la constance des objets et l’identité de pensée.
J. Urist juge que le modèle développé par Holt pour l’évaluation des processus primaires est intéressante mais critiquable, parce que sa notion de continuum est essentiellement liée aux mécanismes primaires comme la condensation (contaminations, confabulations) et le déplacement (chaines associatives). « Il semble manquer la dimension quantitative sous-‐jacente sur laquelle un continuum dans le domaine du processus formel de pensée pourrait être fondé « (p.148). Holt s’intéresse essentiellement aux contenus des réponses à partir desquels il définit deux niveaux de défense, ce qui revient alors plutôt à une évaluation dichotomique qu’à un véritable continuum. En rejetant le point de vue économique, estime Urist, il se prive d’une possibilité d’établir une théorie psychanalytique de la pensée.
Pour établir une telle théorie, il faut revenir à la notion freudienne d’énergie mobile ou liée, selon que l’on a affaire à l’identité de perception ou l’identité de pensée, avec une évolution graduelle de l’un à l’autre. Les images du Rorschach peuvent être représentées avec des niveaux de constance plus ou moins grands, selon le niveau de développement cognitif.
Là encore, cette conception « psychanalytique » de la pensée chez Urist semble s’éloigner quelque peu de la notion freudienne d’objet. Il semble plutôt que ce soit une utilisation assez cognitive de l’Ego psychology et il est probable que le développement de la pensée chez les auteurs qui adoptent cette perspective soit plus rapporté à l’évolution des rapports interpersonnels qu’à celle d’un objet fantasmatique.
On peut aussi considérer que c’est une possibilité d’aborder d’une façon indirecte la relation d’objet. En effet, les travaux sur le « mode d’organisation spatiale » dans le Holtzman (Gaudriault, 1979) vont dans le sens d’un continuum dans la structuration de la représentation de soi par rapport aux objets. La profonde intrication entre représentation de soi et représentation d’objet a été signalée par Rausch de Traubenberg & Sanglade (1984). Arcostanzo & al. (1990) viennent de présenter une synthèse entre l’échelle de relation d’objet de Urist et l’analyse de la représentation de soi selon Rausch de Traubenberg.
Quoi qu’il en soit, la notion d’objet semble plutôt basculer vers un sens cognitif, c’est-‐à-‐ dire dans la relation du sujet aux objets du monde qui l’entourent et aussi dans son sens de la réalité. Dans le Rorschach, une telle aptitude concerne plutôt le mode d’appréhension (MA) et la qualité des formes (F+%). Il serait simple de dire que ça n’a plus rien à voir avec l’objet interne, mais en fait, les auteurs précités ont volontairement mêlé les théories cognitive et psychanalytique. Il en résulte une certaine ambiguïté sur la notion d’objet, qui pourrait aussi être contenue dans l’expression « relation d’objet », telle qu’elle est parfois décrite, par exemple par M. Bouvet, comme « un style de relations avec autrui » (1972, p. 164). Cet auteur en souligne l’aspect génétique et dynamique tendant « à une adaptation de plus en plus adéquate au monde extérieur » (p. 166). In ne s’agit donc plus seulement d’objet interne mais de son rapport à des objets externes.
Une même ambiguïté est perceptible chez C. Chabert (1983) qui consacre, dans son analyse du matériel symbolique du Rorschach, un paragraphe aux représentations de relations ou relation d’objet, et qui, dans un chapitre suivant, évoque, à partir du mode d’appréhension (MA), « l’approche du monde, les relations aux objets, l’image de soi ». Chabert prend le soin de conclure que le MA ne rend pas seulement compte d’un fonctionnement intellectuel, mais « des modalités particulières du rapport au monde des objets externes en étroite correspondance avec la relation que le sujet établit avec ses objets internes » (p . 129). Certains sont allés plus loin en rapportant le MA en G, Dd et D à une relation respectivement orale, anale, phallique (Zulliger, 1941 ; Baer, 1950).
L’objet dans la relation testeur-testé
C’est certainement une tendance actuelle de la compréhension du Rorschach de l’interpréter d’une façon plus molaire qu’autrefois, en laissant en partie de côté le psychogramme traditionnel et les listes de signes. Il s’agit de tenter d’examiner l’ensemble des facteurs présents dans la situation. Ce faisant, les psychologues actuels renouent avec un courant plutôt phénoménologique qu’on trouve chez R. Khun (1957) et Schachtel (1966), mais c’est bien dans une perspective psychanalytique que se fait particulièrement l’interprétation de la relation testeur-‐testé. Il y a bien sûr l’héritage de Schafer dont N. Rausch de Traubenberg a fait tant de louanges. Cette influence est encore visible chez C. Chabert.
Chez C. Merceron & al. (1983), cette tendance prend une tournure critique pour carrément dévaluer le psychogramme traditionnel au profit de la « considération du discours tout entier du sujet » (p. 157), tandis qu’un hommage est toujours rendu à Schafer. Rappelons aussi l’insistance mise par M. Monod sur le contexte relationnel de l’examen (1968).
Il ne fait aucun doute que cette plus grande attention portée à la situation-‐Rorschach dans son ensemble est nécessaire à la compréhension du sujet. Celui-‐ci se situe par rapport à l’objet-‐test/testeur, ce qui s’observe dans différents contextes. E. Birot (1990) par exemple, décrit le Rorschach des boulimiques comme un mouvement d’investissement puis de désinvestissement de l’objet-‐test.
Plus généralement, on s’aperçoit que la situation projective possède une dimension relationnelle sur laquelle R. Khun (1944), R. Schafer (ibid.), J. Guillaumin (1977) ont bien insisté. Dans ce cadre, la relation d’objet n’est pas seulement une projection de l’organisation perceptivo-‐imaginaire du sujet qui se révèlerait avec les taches du Rorschach comme avec un miroir grossissant. C’est d’abord une relation fantasmatique revécue, in situ, avec le testeur et les interprétations du testé apparaissent alors comme les inscriptions imaginaires de cette relation.
L’objet récurrent
Mais la manière dont cette inscription se fait n’est pas pour autant tout à fait élucidée. Car on peut se demander dans quel aspect des réponses du sujet va se manifester le mieux l’influence de cette relation : est-‐ce à travers les localisations, les déterminants, les contenus des réponses ? L’insistance mise par R. Schafer à examiner la valeur adaptative du protocole l’a amené à un examen minutieux des défenses et de leurs effets sur l’enchaînement des réponses et leur niveau d’élaboration selon un continuum processus primaire/processus secondaire.
Ce type d’analyse propre à l’Ego psychology a l’inconvénient de faire passer au second plan la question de la relation d’objet puisque l’attention est surtout portée sur l’organisation du moi. La question de la présence de l’objet, magistralement introduite par la réflexion de Schafer sur la relation testé-‐testeur, paraît alors s’estomper au point de disparaître presque complètement dès lors qu’on se centre sur le protocole de réponses lui-‐même.
On a vu que d’autres théories ont tenté de situer la relation à l’objet en faisant porter l’accent sur certaines planches ou réponses réputées typiques de tel objet (planche paternelle, planche maternelle, réponses humaines). Mais il y a là une question épistémologique : est-‐il vraiment possible de soutenir que l’objet, au sens où l’entend la psychanalyse, puisse se manifester dans quelqu’une de ses réponses, fût-‐elle privilégiée par le sujet ? En d’autres termes, peut-‐on vraiment supposer qu’il aurait la faculté de représenter ainsi ce qui lui est le plus souvent inconscient ? C’est donner au Rorschach une puissance de révélation – comme le font les rayons x dans le corps humain – qui ferait de lui un moyen quasi-‐magique de rendre visible ce qui est invisible et de faire apparaître ce que le sujet s’efforce par toutes sortes de défenses de tenir caché aussi bien à lui-‐même qu’aux yeux des autres.
Il paraît plus vraisemblable de penser que cet objet inconscient sera au contraire difficilement représentable, voire à la limite, aux confins du champ de ses
représentations, à mi-‐chemin entre ce qui est présent et ce qui est absent de ce champ imaginaire. L’objet inconscient devrait être cherché, plutôt que dans ses pures réponses à la consigne du Rorschach, dans certains de ses commentaires, intermédiaires entre ce qui est tu et ce qui est dit, avec toute la difficulté, l’étonnement, la perplexité ou même le sentiment d’étrangeté d’entrevoir une image dont le sujet n’a pas la certitude qu’elle appartienne à ses propres représentations.
Existe-‐t-‐il, dans le protocole même, un type de réponse qui réponde à cette indétermination ? Si l’on considère les réponses isolement, c’est peu probable. En particulier, il ne peut s’agir des réponses kinesthésiques qui expriment plutôt, comme on l’a vu, un jeu de son propre imaginaire, voire de l’affirmation de soi, et même si ces réponses révèlent après coup des tendances, des émotions ou des rêveries que le sujet avait exprimé sans s’en rendre compte sur l’instant. Ceci répond plutôt à la notion de préconscient freudien. Chaque praticien peut d’ailleurs faire cette expérience de faire associer un patient, au cours de l’enquête, sur ses réponses kinesthésiques les plus originales et se rendre compte qu’il va généralement assez rapidement parvenir à retrouver en elles la projection de ce qui le préoccupe consciemment.
En revanche, un certain phénomène assez familier aux praticiens du Rorschach correspond mieux à ce que nous cherchons à identifier comme objet psychique inconscient, c’est l’objet récurrent. Ce phénomène correspond à l’illusion selon laquelle certains sujets voient revenir sans cesse la même image au cours du test, par exemple : « Mais ce sont toujours des os, des squelettes que vous me montrez ! »
L’objet récurrent n’est donc observable que dans la succession de l’ensemble des planches. Il correspond plutôt à une attitude du patient qu’à une description précise ; c’est plutôt une illusion d’objet difficile à cerner qu’un contenu stéréotypé précis.
L’objet récurrent, contrairement à la kinesthésie, semble donc correspondre à un niveau de moindre représentation, ou de représentation contre laquelle s’exerce l’énergie du refoulement visant à la faire disparaître :
« J’ai toujours l’impression d’une cage thoracique pratiquement dans tous vos trucs,
quelque chose d’assez informe qui n’existe pas encore… »
Comment mieux dire que cet objet entrevu n’est pas encore complètement advenu à la conscience ?
Mais ce qui donne à l’objet récurrent toute sa valeur d’objet psychique est certainement le fait qu’il est directement dépendant de la relation fantasmatique que le testé a noué avec le testeur. Ceci s’exprime parfois très clairement dans une attribution projective de l’intention des images au testeur :
« Pourquoi voulez-vous que je vois toujours des peaux d’animaux ? »
Nous avons tenté d’approfondir la signification transférentielle de l’objet récurrent en faisant passer le test de Rorschach et le test de Holtzman à des patients adultes qui étaient en psychothérapie ou qui avaient le projet de s’y engager (Gaudriault, 1987). Nous allons vous en donner un exemple. Il s’agit d’une patient de 50 ans qui consulte pour des conduites d’échec répétitives. Le Rorschach est caractérisé par l’intensité du sentiment de récurrence avec une recherche d’un objet qui prend des formes très variées. Par exemple, dès la planche II, elle dit : « Je vois toujours des petits gens
affrontés… Toujours avec une espèce d’insecte, botté là, il serait caparaçonné ». Puis à la
planche VII : « … Mais comme tout ce que j’ai vu, ça peut être un plan d’architecture un peu
tordu ». Enfin, à la X, la patiente tente de synthétiser ces objets mais cela prend une
serait bien embarrassé de trouver un seul chemin, vu que tout est fermé. C’est une succession d’enfermements… Ca serait une architecture faite avec des chenilles, ces pauvres petits maintiendraient ces espèces de grosses chenilles, les pauvres, ç a me paraît très fragile. Ils seraient en train de se donner un mal fou pour soutenir ces gens-là ! »
L’intensité de cet objet récurrent polymorphe est à l’image de la recherche de contrôle omnipotent que la patiente exerce et subit en retour au cours des entretiens. Ce contrôle omnipotent envers l’objet se manifeste :
-‐ tantôt en empêchant la communication par un discours logorrhéique dont elle reconnaît à certains moments le caractère défensif ;
-‐ tantôt par la projection sur le thérapeute de l’image d’une mère primitive despotique qui lui dicterait ce qu’il faut faire et dire.
L’objet récurrent donne une idée de ce rapport à l’objet dangereux avec les tentatives multiples et inefficaces pour le maîtriser.
Conclusion
La multiplicité des théories de l’objet dans le Rorschach tient à plusieurs ambiguïtés. La première réside dans le fait que cette épreuve est d’abord centrée sur la représentation de soi et que les réponses du sujet sont à la fois des représentations de soi et des représentations d’objet. Cette deuxième dimension de la réponse, moins évidente a priori pour un test dit de personnalité, a cependant depuis longtemps été pressentie par les praticiens du Rorschach qui n’ont pas manqué de l’examiner, parfois d’une façon un peu naïve. Quoi qu’il en soit, cette relation intime entre le soi et ses objets est une donnée psychogénétique (soulignée par Rausch de Traubenberg).
Une autre question qui semble encore aujourd’hui source de confusion tient à la notion même d’objet. La psychanalyse situe nettement l’objet comme faisant partie du monde interne et ses représentations, particulièrement celles qui sont visée par la pulsion. Les objets réels peuvent correspondre plus ou moins à ces objets internes. Les réponses du Rorschach traduisent-‐elles le rapport du sujet à ses objets internes ou à son environnement relationnel réel ? On s’aperçoit que le mot objet n’est pas pris par les différents auteurs dans le même sens. Pour les uns, ce sont les stimuli même du test qui sont considérés comme des objets par rapport auxquels le sujet testé va être en position de répondre. On s’intéresse alors plutôt à son style cognitif. Pour d’autres au contraire, c’est le monde objectal qui se révèle dans ses réponses c’est à dire, son monde interne.
Récemment, certains auteurs croient avoir résolu cette ambiguïté en situant les réponses projective du Rorschach précisément dans cette zone intermédiaire entre l’interne et l’externe, ce qui renvoie à l’objet transitionnel de Winnicott. Cette conception paraît ingénieuse d’autant plus qu’elle met en jeu la dimension de créativité, d’inventivité qui est sollicité dans la « conduite imageante » (Lagache) du Rorschach. Elle peut aussi être considérée comme une sorte de compromis entre la notion psychanalytique et cognitive de l’objet.
Ce compromis semble avoir été souvent utilisé dans les recherches récentes qui se sont efforcées d’appliquer une théorie de la relation d’objet au Rorschach (cf. B. Smith, 1990). Il se fonde pour une large part sur la conception du développement d’O. Kernberg qui décrit les étapes développementales de différenciation du sujet et de l’objet. L’analyse formelle des réponses du Rorschach permettrait de les situer sur une échelle de
différenciation qui est mise en rapport avec les limites du moi et de ses objets (Athey, 1974). On s’aperçoit donc que c’est une analyse du style cognitif par lequel le sujet appréhende les planche qui lui permettrait d’inférer son autonomie de fonctionnement par rapport à l’objet.
Or le Rorschach est-‐il véritablement un « objet » ? Plus précisément, à quelles conditions peut-‐il le devenir pour une personne placée momentanément devant ses planches ? Telle planche ou telle réponse à cette planche peut-‐elle avoir une analogie avec la représentation que se fait le patient de ses objets internes ? Il est vraisemblable de penser que c’est plutôt l’ensemble de la situation-‐Rorschach, comprenant le testeur et son matériel, qui peut susciter la projection de ces objets. Cette hypothèse est encore plus évidente si l’on parle de relation d’objet et si l’on admet que la situation-‐Rorschach est un moment privilégié pour produire des effets de transfert. C’est bien la relation vivante au testeur , dans un cadre d’examen donné, qui constitue la base de ces effets, et non telle ou telle catégorie de réponse, parce que ces catégories, rappelons-‐le, ne sont que des constructions théoriques auxquelles le testeur se réfère.
Ainsi l’objet ne peut émerger au cours de la passation sans que le testé ne ressente en lui-‐même les conditions de cette émergence. C’est bien ce qui se produit avec l’apparition de l’objet récurrent qui attire l’attention du sujet par son insistance même et suscite en lui étonnement, agacement, fascination ou inquiétude du fait de la situation relationnelle dans laquelle il se trouve placé par le jeu du Rorschach. C’est cette situation qui produit sur lui des effets fantasmatiques et transférentiels.
Ainsi le Rorschach ne contient rien de plus qui ne soit produit par toute relation humaine. L’aptitude et la résistance au transfert peuvent se manifester partout, notait Freud (1912), mais ne sont pas toujours reconnues. La situation-‐Rorschach est l’un des lieux, hors la cure, où cette reconnaissance est possible.
Références
Arcostanzo G., Belgia G., Giordano D., Lertora V. (1990). Validation de critères
d’évaluation de la représentation de soi et des relations objectales au Rorschach.
Communication au 13ème Congrès international du Rorschach et des méthodes projectives.
Paris
Athey (1974). Schizophrenic thought organization, object relations and the Rorschach
test. Bull. Menn. Cli., 38, 406-429
Bachelard G. (1934). Le Nouvel Esprit scientifique. Paris, Alcan.
Baer, A. (1950). Le test de Rorschach interprété du point de vue analytique. Revue franc. de psychanalyse, 14(4), 455-‐503.
Birot E. (1990). Configurations psychopathologiques de la boulimie à travers le test de
Rorschach. Communication au 13ème Congrès international du Rorschach et des méthodes
projectives. Paris
Blatt S., Ritzler B. (1974). Thought disorder and boundary disturbance in psychosis. J. Consult. Clin. Psychol., 42, 370-381
Blatt J.S., Brooks Brenneis C. B., Schimek J.G., Click M. (1976). Normal Development
and Psychopathological Impairment of the Concept of the Object on the Rorschach. J. of