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ARTheque - STEF - ENS Cachan | Une action de formation à long terme dans les classes primaires : le projet « À l'école de la forêt »

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"A L'ECOLE DE LA FORET"

Henri DA BURON

Ministère de l'Agriculture et de la Forêt, Paris.

MOTS·CLES : ECOLE - FORET - SENSIBll..ISATION -MATERIEL PEDAGOGIQUE

RESUME:LeMinistère de l'Agriculture et de la Forêt lance avec celui de l'Education Nationale dans les classes primaires l'opérationàlong tenne "A L'ECOLE DE LA FORET". Elle viseàune sensibilisation simultanée à la protection et à la gestion de la forêt par une meilleure compréhension de son fonctionnement. Elle s'appuie sur la fonnation des maîtres, la création de matériel pédagogique bien adapté localement et des actions avec les classes sur le terrain ayant un caractère exemplaire.

SUMMARY : The French Department of Agriculture and Forestry has undertaken a long-tenn operation with the Ministry of Education, entitled "AT THE FOREST SCHOOL".Itaims to develop awareness of forest protection and management through a better understanding of fore st evolution. Such an operation involves teachers training, the creation of locaIly adapted pedagogies materials and the organisation of specifie class projects in wooded areas.

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1. INTRODUCTION

Depuis plusieurs années, des effons importants ont été consentis pour faire passer dans l'opinion publique, et chez les jeunes en particulier, une meilleure connaissance des milieux naturels et de la forêt. Toutefois cette sensibilisation menée en ordre dispersé reste largement fragmentaire, et la façon d'appréhender la forêt dans le grand public est le plus souvent peu claire et contradictoire. Un gros effon resteà faire: le projet "A L'ECOLE DE LA FORET" concrétise cet effon auprès des classes d'âge les plus jeunes, qui seront les adultes de 201O.

2. LE CONSTAT

L'enseignement de la forêtà un public non aveni ni spécialement motivé se heune à deux types de difficultés:

• Difficultés liées à la conception même de la forêt, qui se manifestent souvent par des prises de position très déterminées, quoique parfois contradictoires. Les enseignants, dès lors qu'ils n'ont pas encore eu l'occasion de s'intéresser spécialementàla question, ne se distinguent pas fondamentalement du grand public. Les plus courantes idées fausses sont les suivantes:

· la forêt n'a rien àvoir avec notre vie concrète de tous les jours et ne joue qu'un rôle essentiellement ludique comme lieu d'accueil pour les week-ends (tout l'arrière-plan mythique de la forêt se rattacheà cet aspect) ;

· A panir du moment où l'on sait reconnaître les arbres, on connaît la forêt, ensemble d'arbres; · A l'opposé, la forêt est un milieu, un écosystème clos, très complexe, d'où l'Homme contemporain est exclu, et où il ne peut se manifester que comme destructeur. La forêt est doncà conserver sous cloche (avec ses sabotiers et ses scieurs de long) ; la notion de gestion volontariste, comme celle de son intérêt économique sont éludées.

• Difficultés àfaire passer

un

message sur la forêt. Citons en quelques-unes: · les cycles de renouvellement dépassent la vie humaine, et les transformations qui surviennent sont soit invisibles parce que trop lentes, soit trop visibles;

· Beaucoup de notions de base sont très confuses, y compris au niveau du vocabulaire: qui fait spontanément la différence entre une coupe et un défrichement? ;

· Les liaisons logiques sont peu apparentes: il est plus facile de montrer qu'avec un grain de blé on peut faire de la farine que des meubles et du papier avec un arbre ;

· On sait bien que le bois vient des arbres, mais l'on n'a pas idée qu'il vient de la forêt où l'on va se promener le dimanche. 11 vient d'un lieu vague, éloigné, où l'on a planté autrefois et où, si l'on coupe, on vaàla catastrophe écologique;

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. Contrairement à la plupart des autres techniques, les techniques de gestion forestière ne sont pas perçues comme utiles, difficiles, ou spécialisées: la nécessité d'une compétence technique est souvent niée purement et simplement, tout un chacun s'estimant capable de savoir de façon innée conunent s'occuper d'une forêt

3. LES BASES DU PROJET

Tout ce qui précède a conduitàl'idée qui sous-tend au départ le projet "A L'ECOLE DE LA FORET' : il est inutile d'apprendre en détail les techniques forestières aux enfants et àleurs enseignants; on ne veut pas en faire des forestiers. Mais il faut démystifier la forêt, et faire apparaître les opérations qu'on y mène comme logiques, normales et évidentes.

L'ensemble des matières inscrites au programme des classes peut donc servir de support à une ouverture sur la forêt: l'instruction civique, le français, l'histoire, la géographie, les mathématiques, les arts plastiques se prêtent presque aussi bien que l'initiationàla biologie à la sensibilisation des enfants à la forêt.

Cette imprégnation intellectuelle doit bien sûr dans l'idéal se combiner dans toute la mesure du possible avec une imprégnation physique et sensorielle. Le contact direct avec la forêt en présence du maître et avecsaparticipation active est évidemment très recommandé, assorti d'activités d'éveil ou de participation des enfants eux-mêmesà des travaux sylvicoles. Il ne faut pas se dissimuler que certaines opérations, telles que du reboisement, des travaux d'entretien en forêt sont très lourdes à organiser, donc coûteuses en temps et en argent. Par ailleurs elles exigent une tenue vestimentaire spéciale pour les enfants (bottes) et leur succès est tributaire du temps qu'il fait. C'est pourquoi un succédané de forêt, comme un bosquet, une haie, un terrain plus ou moins arboréà proximité de la classe peuvent déjà être très utiles (si les activités qu'on y organise sont bien préparées et exploitéespourfaire passer des notions aussi importantes que la nécessité de renouvellement ou d'entretien, donc de gestion, la production, la fragilité, etc ...

Toutes ces considérations ont conduit le Ministère de l'Agriculture et de la Forêt à élaborer un projet qui devrait progressivement se réaliser et s'étoffer en liaison étroite avec l'Education Nationale, et auquel a été donné le nom générique de "A L'ECOLE DE LA FORET", avec un logotype spécial. Ce projet se différencie fondamentalement par ses objectifs, exposés ci-dessus, qui exigent la pérennité, des opérations de type "journées", sponsorisées ou non. Il repose sur trois points clés :

- Sensibilisation et/ou information des maîtres (en formation initiale ou continue) sur la forêt. Elle exige bien entendu des contacts avec des "techniciens" de la forêt, mais ceux-ci, sauf cas exceptionnels (centres d'accueil spécialisés de l'ONF par exemple), doivent rester des

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"personnes-ressources" : dans l'immense majorité des cas, ce sont les instituteurs qui ayant suffisamment "compris" la forêt, doivent pouvoir s'en servir comme support privilégié de leur enseignement. Dans cette phase, les "forestiers" et les pédagogues s'apportent mutuellement leur appui. En fait, les instituteurs ont essentiellement à acquérir une attitude vis-à-vis de l'enseignement sur la forêt susceptible de servir de proche en proche de modèle à leurs collègues;

- Inventaire dumatériel pédagogique existant et sa diffusion, mais aussi éventuellement mise au point ou création, multiplication, diffusion de matériel pédagogique nouveau renvoyant à ce que les enfants peuvent avoir tous les jours ou fréquemment sous les yeux. D'où la nécessité de faire émerger des groupes de réflexion sur l'enseignement de la forêt à partir des conditions locales, et pour créer du matériel (parfois de simples fiches) bien adapté. Ce point estànotre avis un élément essentiel d'une prise de conscience seule garante de la pérennité de toute l'opération;

- Enfin des projets ponctuels sur le terrain (sentiers de découverte, travaux forestiers, plantations, ou plus simplement sorties dans la cour ou dans un terrain voisin de l'école s'ils sont arborés) ; ces projets devront avoir un caractère exemplaire dans les débuts, voire même expérimental afin de permettre de défmir des modèles d'activité eux aussi adaptés aux conditions locales.

Ces trois domaines d'action, formation/sensibilisation des enseignants, matériel pédagogique, actions concertées surleterrain, doivent reposer sur des personnes ayant déjà acquis une certaine expérience en la matière et ayant si possible réalisé des actions ensemble. Leur expérience commune est nécessaire pour éviter les balbutiements et les pertes de temps. Ce sont ces personnes qui, progressivement, grâceàdes rencontres organisées dans le cadre du projet, constitueront un réseau de circulation de l'infonnation sur les méthodes, les références, etc ..., réseau seul susceptible de soutenir le développement et l'extension du projet tout au long des années.

4. LA MISE EN OEUVRE EN 1990-1991

L'opération a débuté pour l'année scolaire1990-1991avec un crédit de 3 millions de Francs Français mis à disposition par le Ministère de l'Agriculture et de la Forêt. Ce crédit, faible par rapport à l'ampleur de la tâche, est essentiellement incitatif. Dès le début de l'année scolaire, une valise pédagogique de documents écrits et audiovisuels d'intérêt général a été fabriquée et répartie en 400 exemplaires dans les Centres de Documentation Pédagogique qui en assurent la gestion.

Matériellement l'ensemble du dispositif repose dès1990sur des correspondants régionaux et départementaux forestiers et enseignants choisis parmi les personnes qui, quel que soit leur organisme de rattachement, ont déjà par le passé travaillé sur la question; la philosophie du projet leur a été largement explicitée au cours de stages interacadémiques, pendant l'automne 1990. En

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s'appuyant sur les valises pédagogiques qui sontàleur disposition, ces correspondants ont euà mettre au point au niveau départemental un dossier globalisé de projets ponctuels subventionnables qui a été présenté au Comité de Pilotage National composé de praticiens de la forêt et de l'enseignement (cf annexe 6).

L'initiative locale est donc délibérément favorisée, et tous les projets rentrant dans la dynamiquede l'opération sont autorisés à utiliser le "label" et le logo "A L'ECOLEDE LAFORET', dontilseraen outre possible de se prévaloir localement pour recherche des partenaires financiers,y

compris dans le secteur privé.

Par ailleurs,ilest capital que les animateurs locaux de l'opération recherchent la participation active de toutes les associations, mouvements para scolaires, etc... susceptibles de collaborer avec euxàson développement etàsonsuccès.

A la fin de l'année scolaire 1990-1991, une journée de réflexion et de bilan doit être organisée, au niveau national mais également au niveau régional ou départemental. Cene journée peut être l'occasion de présenter les travaux ou productions diverses réalisés grâceà la synergie des divers acteurs. Ilfaut en effet souligner l'importance de la publicité donnéeà ces actions, dans une perspective d'extension et d'inscription dans la durée de l'opération.

S. CONCLUSION

Au total, l'opération "A L'ECOLE DE LA FORET" représente une approche nouvelle dans l'organisation de la sensibilisation à la forêt. Elle se veut très pragmatique faisant largement appel au volontariat et aux initiatives locales, car la base de son succès sera une adhésion de proche en proche àdes méthodes d'un nombre toujours croissant de maîtres et de classes.

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