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de la pollution
Isabelle Queinnec
To cite this version:
Isabelle Queinnec. Contribution à la commande de procédés biotechnologiques : application au
traite-ment biologique de la pollution. Automatique / Robotique. Université Paul Sabatier - Toulouse III,
2000. �tel-00128778�
UNIVERSITE PAUL SABATIER (Sciences)
HABILITATION A DIRIGER DES RECHERCHES
Préparée au
Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes
du CNRS
par
Isabelle Queinnec
Doctorat UPS
Chargée de Recherche au CNRS
Contribution à la commande de procédés
biotechnologiques : application au traitement
biologique de la pollution
Soutenance le Lundi 9 Octobre 2000 à 10h30
Président :
Mr Jacques Bernussou
Rapporteurs :
Mme Arlette Chéruy
Mr Jean-Luc Gouzé
Mr Alain Oustaloup
Examinateurs :
Mr Gérard Goma
Mr Michel Perrier
Directeur de thèse :
Mr Christian Burgat
Ce do ument représente plus de dixannéesd'a tivitésdans ledomaine
pluridis- iplinaire de l'Automatique pour les Biopro édés. S'il a pu se faire, 'est grâ e au
soutien onstant de es deux domaines, au travers du LAAS bien sûr, mon
labora-toire d'a ueil, mais aussi des départements GBA et GPI de l'INSA de Toulouse et
du LBE-INRA de Narbonne. Si 'est d'abord le LAAS qui a mis à ma disposition
lesressour es né essaires àl'aboutissement du travailde re her he présentédans e
mémoire, e sont les laboratoiresrelevant de la Biote hnologiequi m'ont permis de
trouver une pla e à lafrontière de es deux domaines, etqui ont donné sa valeur à
e mémoire. Que es quatre organismes en soient remer iés.
J'exprimemaprofondegratitudeàMmeArletteChéruy,Professeuràl'ENSIEG,
à M. Jean-Lu Gouzé, Dire teur de Re her he à l'INRIA età M. Alain Oustaloup,
Professeuràl'ENSERB,pouravoira eptéd'examiner etravailetd'enêtre
rappor-teurs, malgré leurs multiples o upations. Je remer ie très sin èrement M. Mi hel
Perrier, Professeur à l'E ole Polyte hnique de Montréal, M. Gérard Goma,
Pro-fesseur à l'INSAT et M. Ja ques Bernussou, Dire teur de Re her he au CNRS de
m'avoirfaitl'amitiéd'examiner etravailetdeparti iperaujuryde ettethèse.Que
M. Christian Burgat, Professeur àl'IUT-UPS, trouvei i lamarque de mon respe t
et mes remer iements pour avoir a epté la lourde ta he d'être mon dire teur de
re her he pour ette habilitation.
Qu'il me soit permis de remer ier i i Humberto de Queiroz, Cathy Nézondet,
Etienne Paul, Anne Santerre et David Léonard pour avoir, au ours de leur thèse,
pris le risque de me laisser ontrler leur pro édé, et Christian Destruhaut, pour
m'avoird'abord forméaufon tionnementd'un bioréa teur, puis pour avoirveilléà
e que je ne provoque pas de dégatslors de mes a tivités expérimentales.
Jenesauraisoublierdans esremer iementsJean-PhilippeSteyeretJérome
Har-mand, Chargés de Re her he INRA, Etienne Paul et Mathieu Spérandio, Maîtres
de Conféren eàl'INSA,qui représentent mon ordonombili alave lesbiopro édés
Jeveux aussi remer ier toutes lespersonnes que j'ai otoyées durant es années
que e soit au LAAS, à l'INSA (GBA et GPI) ou au LBE, qui transforment mon
adre detravailen lieude vieetm'honorent deleur amitié.Qu'ellesmepardonnent
de ne pas dévoiler leur nom i i mais la liste en serait trop longue, et j'aurais trop
peur d'en oublierune.
J'auraisnalement unepenséetoute parti ulièrepour SophieTarbourie h,pour
I SYNTHESE DES TRAVAUX DE RECHERCHE 9
Introdu tion 13
I Né essité du ontrle du traitement de la pollution 15
I.1 Introdu tion . . . 16
I.2 Lesdiérents polluants . . . 16
I.2.1 Lessour es de pollution . . . 16
I.2.2 Lesindi ateurs de pollution . . . 17
I.2.3 Lalégislation . . . 18
I.3 Leslières de traitement . . . 20
I.3.1 Lastation d'épuration . . . 20
I.3.2 Letraitement biologique . . . 21
I.3.3 Lesdé hets solides . . . 22
I.4 Capteurs et a tionneurs. . . 23
I.4.1 Capteurs . . . 23
I.4.2 A tionneurs . . . 25
I.5 La problématiquede ommande . . . 25
I.6 Con lusion . . . 26
II Modélisation des réa tions biologiques 29 II.1 Introdu tion . . . 30
II.2 Lesmodes de fon tionnement . . . 30
II.2.1 Classes prin ipales . . . 30
II.2.2 Extension pour le traitement biologiquede lapollution . . . . 31
II.3 Prin ipede la modélisationpar bilans-matières. . . 32
II.4 Quelques modèles représentatifs . . . 34
II.4.1 Fermentations ontinues . . . 34
II.4.2 Fermentations semi- ontinues . . . 39
II.4.3 Pro édés àboues a tivées . . . 40
II.4.4 Bioltre . . . 41
III Analyse des modèles 45
III.1 Introdu tion . . . 46
III.2 Identi ationdes paramètres des modèles . . . 46
III.2.1 Identiabilitédes modèles . . . 46
III.2.2 Identi ationdes paramètresdes modèles. . . 49
III.2.3 Sensibilité des modèles aux paramètres . . . 50
III.3 Rédu tion de la omplexitédes modèles . . . 50
III.3.1 Modèle de onnaissan eversus modèled'a tion . . . 50
III.3.2 Rédu tion basée sur des onsidérationsphysiques . . . 51
III.3.3 Simpli ationd'ordre stru turel . . . 52
III.3.4 Linéarisation . . . 55
III.4 Modèles linéaires . . . 57
III.4.1 Modèles linéaires issus des bilans-matières . . . 57
III.4.2 Modèles linéaires entrée-sortie . . . 58
III.5 Mesures et observation . . . 59
III.6 Con lusion . . . 60
IV Contrle des réa tions biologiques 61 IV.1 Introdu tion . . . 62
IV.2 Optimisation et ommande des pro édés semi- ontinus . . . 62
IV.2.1 Optimisationdu fon tionnement. . . 62
IV.2.2 Commande de pro édés semi- ontinus. . . 63
IV.3 Systèmes mal onnuset soumisà des perturbations . . . 66
IV.3.1 Commande adaptative . . . 66
IV.3.2 Commande robuste . . . 68
IV.4 Commande ontrainte. . . 70
IV.4.1 Problématique. . . 70
IV.4.2 Stabilisation lo ale . . . 70
IV.4.3 Appli ationau traitement des eaux usées . . . 72
IV.5 Con lusion . . . 74
Con lusions et prospe tives 77
Référen es bibliographiques 81
SYNTHESE DES TRAVAUX DE
Résumé
Ce do ument présente nos a tivités de re her he depuis 1990 (n du do torat)
dansledomainedel'Automatiqueappliquéeauxproblèmes demodélisation,
identi- ation, observation et ommande de pro édés biote hnologiques. Nous présentons
i idefaçon synthétique nosprin ipales ontributions dans e domaine,en replaçant
nos travauxdans la littérature existante.
Ce mémoirene se veut pasune listeexhaustive de tous nos travaux.Il s'atta he
uniquement à en souligner lespointsforts, et plus parti ulièrementnos travaux les
plus ré ents ouen ours de développement dans ledomainedu traitementdes eaux
L'Automatique a pour obje tifnal l'optimisation du fon tionnement d'un
pro- édé ou,plus modestement,l'améliorationetlaabilisation de son fon tionnement.
Dans le domaine des biote hnologies et du traitement des eaux en parti ulier,
l'ef- a ité re her hée en termes de qualité des euents et d'é onomie des oûts de
traitement a rendu né essaire la modélisation, l'identi ation et la ommande en
temps réel des pro édés de traitement biologique. La omplexité des mé anismes
misen jeuet lefon tionnement jour après jourde tels pro édésont misen exergue
le besoin de mesurer, observer, analyser et ontrler ertaines on entrations et
variables ara téristiques des euents. Les inétiques non-linéaires, les paramètres
variant dans le temps, l'absen e de mesures ables et dire tement atteignables, les
fortes variations des onditions opératoires et des harges de pollutionimposent le
développement etl'utilisationde te hniques avan ées de l'automatique.
C'est dans e adrequesesituent notremotivationetnotreintérêtpour la
om-mande des pro édés biote hnologiques. Nos travaux sont guidés par la volonté de
répondre aux nombreux problèmes issus de es onsidérations, et notre
investisse-mentse porte sur lesproblèmes :
d'instrumentation,pour pallierl'absen e de apteurs, freinessentieldu
trans-fertdes méthodologies de l'automatique au ontrle ee tifdes pro édés;
demodélisation:modèlesde onnaissan e,rédu tiondemodèles,linéarisation,
permettant d'une part de simuler le fon tionnement des pro édés et d'autre
partde disposerde modèlesadaptésauxméthodesd'identi ation,
d'observa-tion etde ommande;
d'identi ationparamétriqueetde re onstru tiondesvariablesd'étatnon
me-surées;
de ommande des systèmes soumisà des perturbationset àparamètres
in er-tainset/ouvariantdansletemps,pardes appro hesde ommandeadaptative
puis plus ré emmentde ommande robuste;
états).
Ces diérents thèmes sont abordés dans notre manus rit, organisés de la
ma-nière suivante : l'obje tif du premier hapitre est de repla er notre travail dans le
ontextedu traitementdelapollution.Nousdé rironsdans e hapitrelesdiérents
polluantsetleslièresde traitementavantde nous intéresser àlaproblématiquede
la ommande. Nous présenterons dans le hapitre suivant les modèles dérivés des
bilans de matières, à lafois dans leur prin ipeet pour quelques pro édés
représen-tatifs( lasses,réa tions biologiques...).Lesdiérentstraitementsàee tuer sur es
modèles bilans-matièresdans l'obje tif de la résolution du problème de ommande
serontproposés dansle hapitreIII.Nousyparlerons desproblèmesd'identi ation
(et don d'identiabilité)et de rédu tion de modèles. Le hapitre IV sera onsa ré
au ontrle des pro édés biologiques,et nous présenterons quelques appli ations et
résultatsobtenusen ommandeadaptative,robusteet ontrainte. Enn,les
on lu-sionsetperspe tivesproposerontquelquespistesdere her hefuturedansledomaine
Né essité du ontrle du
traitement de la pollution
Dans e hapitre,nous dénissonsd'abord lesdiérentspolluantsauxquels nous
sommes onfrontés (matières oxydables arbonées, azotées et phosphorées). Nous
dénissons ensuite les diérentes lières de traitement, avant de nous restreindre
auxlièresde traitement biologique.Dans e ontexte plusparti ulier, nousposons
I.1 Introdu tion
Les problèmes d'environnement liés aux a tivités et à la on entration des
po-pulationset des so iétés humaines deviennent de plus en plus importants.Eneet,
que esoitauniveauindustriel,urbainouagri ole,lapollutiongénérée parl'homme
ae te de plus en plus le y le de l'eau, et des traitements arti iels doivent venir
en aide et ompléter les y les naturelsd'auto-épuration.
Le traitement biologique des euents dans des installations appropriées est un
moyen e a e de répondre à es problèmes. Le prin ipe général d'un pro édé
bio-logique, ou biopro édé, est d'utiliser les propriétés naturelles d'organismes vivants
an deproduireoud'éliminer ertainessubstan es himiquesoubio himiques,dans
des onditions optimalesde fon tionnement.
I.2 Les diérents polluants
I.2.1 Les sour es de pollution
Lespollutionsarrivantauniveaudesstationsd'épurationproviennentdediverses
sour es :
les ités : les rejets urbains (eaux résiduaires urbaines, ERU) peuvent être
onsidérés omme la plus importante industrie en terme de masse de
maté-riaux bruts à traiter. A titre d'exemple, il est produit quotidiennement un
volume avoisinant les
40
millions dem
3
d'eaux usées dans la ommunauté
européenne. En Fran e, la onsommation moyenne en eau est généralement
estiméede
150
litrespar jouret par habitanten zone rurale jusqu'à250
litres par jour et par habitant en zone urbaine. En onséquen e, ha un produit lemême volumede pollution àtravers leseaux ménagères (détergents, graisses,
...)etleseauxvannes(matièreorganiqueetazotée,germesetmatièresfé ales,
...).
lesindustries :lapollutionindustrielle(eauxrésiduairesindustrielles,ERI)
re-présente une part importantedes rejets arrivant auxstations d'épuration.En
eet, les deux tiers des industriels redevables des Agen es de l'Eau ( eux qui
génèrent leplus de pollution)sontra ordés auxstationsd'épuration des
ol-le tivités territoriales. Ils produisent
10%
de la harge polluante industrielle brute, e qui équivaut à un quart de la pollution domestique. Cet apportpose de sérieux problèmes aux exploitants de stations d'épuration urbaines,
tant au niveau des apa ités que des performan es de traitement. En eet,
les euents industriels toxiques ( eux qui ontiennent une forte proportion
noter que, selon le ministère de l'Environnement,
30%
des rejets industriels s'é happent en ore dans lanature sans au un traitement!l'agri ulture : le problème de la pollution agri ole est un peu diérent, dans
la mesure où ette sour e de pollution n'arrive qu'indire tement à la station.
C'est le as en parti ulier des engrais etpesti idesqui passent d'abord à
tra-verslesmilieuxnaturels(nappesphréatiques,rivières...).C'estaussile asdes
dé hetssolidesissusdesindustriesagro-alimentairesetdesdéje tionsd'élevage
(lisiers de por , entes de anards...) quiarriventà lastation après hydrolyse
(une des voies possibles de traitement des dé hets organiques solides).
l'eau de pluie : bien que longtemps onsidérée omme propre, l'eau d'origine
pluvialeest en faitrelativementpolluée.L'originede ette pollutionpeut
pro-venir des gaz ou solides en suspension rejetés dans l'atmosphèrepar les
véhi- ules,lesusines oules entrales thermiques.Ces polluants(oxyde de arbone,
dioxyde de soufre, poussière) sont envoyés vers le sol à la moindre averse.
Lorsqu'elleruisselle, l'eau de pluie a un se ond eet no if :elle transporte les
hydro arbures, lespapiers, lesplastiqueset lesdébris végétaux a umulés sur
la terre et les toitures. De plus, ette pollution est déversée sur de ourtes
périodes etpeut atteindre des valeurs très élevées qui provoquent un eet de
ho sur le milieubiologique.
Enneparlantquedelapollutiondel'eau, ebilanestloind'être ompletpuisqu'il
faudrait lui rajouter tous les dé hets solides, onstitués d'ordures ménagères, des
dé hets ménagers en ombrants (mobilier, uisinières, réfrigérateurs ...), des dé hets
automobiles ( ar asses,batteries, huiles etpneus usagés), des dé hets provenant de
l'entretien des espa es verts urbains, des dé hets d'assainissement des eaux usées
(boues), des dé hets inertes (les 2/3 des dé hets solides industriels), et enn des
dé hets produits oure y lés dans l'agri ulture etles industries agro-alimentaires.
I.2.2 Les indi ateurs de pollution
Les eaux usées sont des liquides de ompositionhétérogène, hargésde matières
minéralesouorganiquespouvantêtreensuspensionouen solution,etdont ertaines
peuventavoirun ara tèretoxique.L'élaborationetladénitiondeparamètres
qua-litatifsde la pollutionont onduità établirlesprin ipales mesures de lapollution:
Matières en suspension (
MES
) : quantité (enmg/l
) de parti ules solides, de natureminérale ouorganique,véhi ulées par leseaux usées.Demande himiqueenoxygène(
DCO
): onsommationd'oxygène(enmgO
2
/l
) dans les onditions d'uneréa tiond'oxydation omplète. C'est une mesuredesolublepour diéren ierlesmatièresen suspension(partieorganique)des
ma-tières organiquessolubilisées.
Demande bio himique en oxygène (
DBO
5
) : onsommation d'oxygène, sur 5 jours (enmgO
2
/l
) résultant de la métabolisation de la pollution organique biodégradable par lesmi ro-organismes présents. Commela pré édente, 'estune mesure de la pollutionorganique.
Azote global (
NGl
) : quantité totale d'azote (enmgN/l
) orrespondant à l'azote organique et ammonia al (azote Kjeldahl, NTK) et aux formesminé-rales oxydées de l'azote (nitrateset nitrites).
Phosphore total (
P
T
) : quantité (enmgP/l
) orrespondant à la somme du phosphore ontenu dans les orthophosphates, les polyphosphates et lephos-phate organique.
On pourrait y rajouter des mesures plus spé iques on ernant la présen e de
toxiques d'origine minérale (mer ure, admium, plomb, arseni ...) ou organique
( omposésaromatiquestelsquelephénol,PCP...).Ontrouveraaussi lesmesuresdu
CarboneOrganiqueTotal(
COT
),autremesuredelaquantitédematièreorganique, desMatièresVolatilesenSuspension(MV S
)quireprésententlapartieorganiquedes MES, ouen ore des Matières Oxydables (MO
). Cette dernière est dénie omme:MO =
2DBO
5
+ DCO
3
Cette mesure est parti ulièrement utiliséepar lesAgen es de l'Eau pour établirles
quantités de matièresorganiquesprésentes dans un euent.
I.2.3 La législation
La législationfrançaise sur la pollution des eaux, les onditions de rejet et leur
traitement repose en grande partie sur la loi sur l'eau n
o
92-3 du 3 janvier 1992 et
lesdé rets du 29mars 1992etdu 3juin1994. Lesarrêtésprévus par es dé rets ont
permis à la Fran e de transposer en droit interne les dire tives européennes "eaux
résiduaires urbaines" du 21 mai 1991. Ils imposent aux ommunes, sur l'ensemble
du territoirefrançais, l'élaborationet lamise en ÷uvre d'un programme
d'assainis-sement avant le 31 dé embre 2005, prenant en ompte la olle te et le traitement
biologique des eaux résiduaires urbaines.
Les onditions de rejets sont xées par les arrêtés du 22 novembre 1994 pour
les euents urbains et des 1 er
mars 1993 et 25avril 1995 pour les euents
indus-triels. Ces arrêtéspré isent en parti ulier les ara téristiquesphysi o- himiques des
DBO
5
,NGl
etP
T
) xées en on entrations et en rendements. Les aratéristiques généralesdes rejetssontdétailléesdansletableauI.1etlesvaleurslimitessontrésu-méesdanslestableauxI.2etI.3pourlesrejets urbainsetindustrielsrespe tivement.
euents urbains euents industriels
pH
6 < . < 8.5
5.5 < . < 8.5
Température
< 25
o
< 30
o
Couleur
≤
100 mgPt/lTab. I.1 Cara téristiques générales des rejets
paramètre pollution valeur limite rendement
journalière moyenne/24h minimal
kg/l mg/l
%
MES
toutes harges 35 90DCO
toutes harges 125 75DBO
5
120 à600 25 70>
600 80NGl
600 à 6000 15 70>
6000 10 70P
T
600 à 6000 2 80>
6000 1 80Tab. I.2 Valeurslimites des rejets urbains
paramètre uxjournalier valeur limite
autorisé moyenne/24h moyenne/mois
kg/l mg/l mg/l
MES
≤
15 100>
15 35DCO
≤
100 300>
100 125DBO
5
≤
30 100>
30 30NGl
≤
50−
30P
T
≤
15−
10Remarque I.1 : Pour les rejets dans des é o-systèmes et milieux aquatiques
sen-sibles à l'eutrophisation ( roissan e a élérée d'algues et autres plantes aquatiques
quifavorisentl'appauvrissementdumilieuenoxygène),lalégislationestplus
ontrai-gnante, tout au moins en e qui on erne l'azote et le phosphore.
Ainsi, l'appli ation de la Dire tive Européenne et de la loi sur l'eau de 1992
né essite non seulement une extension des stations au traitement de l'azote et du
phosphore, mais également une abilisation de es traitements, 'est à dire un
res-pe t ontinudes niveaux de rejets. En Midi-Pyrénées, par exemple, lasituationest
relativementalarmantepuisqueenviron70
%
despollutionsazotéeset80%
des pol-lutions phosphorées ne sont pas traitées dans les stations d'épuration domestiques.Les données re ueillies par l'Agen e de l'Eau montrent que les bassins versant du
Tarn, du Gers etde laGaronne sont soumis à des pollutions ex essives en azote et
en phosphore (Atlaset données sur l'eau 1997,bassin Adour-Garonne).
I.3 Les lières de traitement
I.3.1 La station d'épuration
D'un point de vue général, et sans vouloir être exhaustif, ompte tenu de la
diversitédespro édésmisen÷uvreselonles as,l'épurationdel'eauamènetoujours
à :
séparer etéliminerles matièresen suspension,
éliminer la pollution organique, prin ipalement par voie biologique, et, plus
ré emmentles pollutionsazotées etphosphorées,
avant de la rejeter dans lemilieu naturel.
On distingue lassiquement dans lastationd'épuration (gureI.1)la su ession
des traitements suivants:
le traitement primaire(ou prétraitement):de naturemé anique, ilapour
objet la séparation liquide-solide, an de retenir le maximum de matières en
suspension présentes dans l'auent. La dé antation primaire, et
éventuelle-mentun traitement physi o- himique en amontde la séparation par
dé anta-tion ou ottation permettent de réaliser ette opération.
le traitementse ondaire : Ilfaitgénéralement appelaux pro édés
biote h-nologiques, dans lesquels on fait onsommer à des ba téries aérobies ou/et
anaérobies les matièresorganiques présentes dans leseaux usées. Plus
d’aération
bassin
décanteur
secondaire
ozoneur
digesteur
anaérobie
dégraisseurs
floculation
décanteur
primaire
00
00
00
00
00
00
00
00
00
00
00
00
11
11
11
11
11
11
11
11
11
11
11
11
affluent
dessableurs
traitement tertiaire
effluent
dégrilleurs
boues secondaires
recirculation des
traitement primaire
traitement secondaire
puits
d’eau
boues en excès
Fig. I.1 S héma de prin iped'une station de traitementd'eau
mêmemanière,letraitementdes phosphates ommen eaussi ày être intégré.
le traitement tertiaire (ou de nition) : C'est un traitement permettant
de ompléter le traitement biologique par des a tions spé iques de
désin-fe tion, neutralisation,stabilisation... Il dépend essentiellement de l'avenir de
l'euent: eaupotable,réutilisationindustrielle (refroidissementde turbines),
rejetdans les milieuxaquatiques en zone plus oumoins sensible.
Remarque I.2 : Compte tenu de l'évolution des dire tives sur les nitrates et les
phosphates,letraitementde espollutions estpassépeuàpeu dutraitementtertiaire
vers le traitement se ondaire, dans le même temps que les diérentes opérations de
traitement biologiqueontété ramenéesdans letraitementse ondaire.Mais e in'est
qu'aaire de présentation et ne hange rien dans les prin ipes.
I.3.2 Le traitement biologique
Les pro édés de traitement biologique de l'eau sont parti ulièrement adaptés à
l'épuration d'eaux polluées essentiellement par de la matière organique fa ilement
biodégradableet,danstous les as, exemptesde omposéstoxiquesàdes
on entra-tions notables. Ces pro édés sont don parti ulièrement adaptés à l'épuration des
eaux résiduaires urbaines. Les eaux industrielles né essitent généralement des
trai-tements spé iques. Elles peuvent parfois rejoindre la station d'épuration, au prix
toutefoisd'un traitementphysi o- himique préalable, ar laprésen e de toxique
dé-truiraitla ore ba térienne.
Les pro édés mis en ÷uvre pour la dépollution des ERU et ERI se distinguent
de type aérobie(présen e d'air oud'oxygène) ou anoxie;
en ulture libre en suspension dans l'eau (boues a tivées, lagunage) ou xée
(litsba tériens, bioltres).
Dans un pro édé à boues a tivées, l'assimilationet la transformation de la
pol-lution par les ba téries s'ee tue dans un premier bassin, asso ié à un
dé anteur- lari ateur qui permet de re y ler les boues en tête du bassin d'une part, et de
ré upérer l'euenttraitéd'autrepart.Lebassin d'aérationest en fait,selon les as,
onstitué de plusieurs bassinsen sérieprivilégiant ha un letraitementd'une
pollu-tionspé ique(organique,nitri ation,dénitri ation,phosphatation),oud'unseul
bassin permettant de réaliser les diérentes réa tions biologiques en même temps.
L'alternan e de phases aérées et non aérées permet même d'intégrer au sein d'un
unique bassin des ultures aérobieset anoxies.
Lespro édésà biomassexée gagnent en ompa ité par rapportaux pro édésà
boues a tivées etne né essitent pas laprésen ed'un dé anteur en sortie.Unepurge
des boues a umulées dans l'ouvrage est ependant régulièrement né essaire pour
prévenir le olmatage du ltre.
Lelagunageest, paropposition,un pro édéde traitementextensif, etreposesur
le prin ipe de la dégradation en eau libre de la pollution organique. Il peut être
naturel ouaéré, lorsque l'apport d'oxygène est assuré arti iellement.
I.3.3 Les dé hets solides
Pour être àpeu près ompletsur leslièresde traitement despollutions,il nous
faut aussi aborder le problème des dé hets solides. Leur traitement dépend
forte-ment du typede dé het on erné. Les prin ipaleslières sont :
l'in inération;
la mise en dé harge ontrlée et les entres d'enfouissement te hnique
répon-dant àdes normes ontraignantes et stri tes;
l'utilisation ommeremblais dans les infrastru turesroutières;
la valorisationmatière telle que l'épandage (prin ipalement des boues de
sta-tion d'épuration),le ompostage(dégradationde lamatièreorganiqueen
pré-sen e d'air), lesre y lages divers;
lavalorisationénergétique,essentiellementlaméthanisation,qui onsisteenla
anaéro-bie).
I.4 Capteurs et a tionneurs
I.4.1 Capteurs
Alabasedetoutetentativede ontrled'unpro édérésideleproblèmede
dispo-ser d'informationspertinentes sur son omportement,àune fréquen e susamment
élevée pour rendre omptede son évolution, etsurtout de les obteniren ligne, sans
intervention humaine.C'est bien là que se trouve la prin ipale limitationretardant
l'automatisation omplète des pro essus biote hnologiques, et de manièreplus
ru- iale en ore, des pro édés de traitementdes eaux usées.
Eneet, autantdes mesures physi o- himiquestelles quelatempérature, lepH,
les débits de liquide et de gaz, la pression, la puissan e d'aération, les niveaux ou
lapressionpartielleen oxygène dissoussontgénéralementa essiblessans di ulté,
autant les mesures de on entration des divers omposés de laréa tion (biomasses,
substrats organiques, pollutionsnitrées...) ainsi que des vitesses de réa tionrestent
problématiques.Or esontsur esdernièresqueseposentlesproblèmesde ontrle,
ar e sont elles qui fournissent des informationsdire testantsur l'étatdu pro édé
que sur son évolutionà venir.
A e jour,iln'existe pas vraimentde apteurs apables,auniveau industriel,de
fournirdesmesures de esvariablesenligne,autraversd'appareillagede faible
om-plexité, à oût réduit (tant auniveau de l'équipement que du fon tionnement etde
lamaintenan e), et surtoutrobuste vis-à-visdes onditions de fon tionnement (pH
a ides,en rassement des membranes dusaux matièresensuspension...). Laplupart
du temps, es variables ne sont obtenues qu'à travers des analyses en laboratoire,
dont la durée, les oûts etsurtout le mode opératoirelimitent lafréquen e et
l'au-tomatisationdes mesures [93℄.
Le problèmedes apteurs reçoit ependant uneattention de plus en plus
impor-tante au ours des années, et on voit apparaître diverses solutions qui tentent de
résoudre le problème de l'instrumentation:
intégration de apteurs existant à fort potentiel informatif dans une bou le
de mesure.L'idée ondu tri eest dans e as d'automatiserdes apteurs hors
ligne, de manière à obtenir, sans intervention humaine, les mesures sur site
des variables intervenant dire tement dans les modèles bilans-matières. Ce i
sefaitàpartir d'uné hantillonneurimplantédire tementdans lebioréa teur,
ou plus généralement dans une bou le de mesure. Ce prin ipe, que l'on
masse, permettant d'obtenir les on entrations de omposés gazeux.
L'auto-matisation d'un apteur YSI pour la mesure du glu ose [68℄ ou elle d'un
apteur TECHNICON pour la mesuredu nitrate[19℄
∗
1nous ont ainsi permis
de ontrler en bou le fermée divers pro édés de fermentation.
ouplage de mesures indire tes à des modèles mathématiques pour
re ons-truireautravers d'observateurs lesvariablesdu pro édé.Parabus de langage,
ontrouveparfoisdanslalittérature etteappro hesouslenomde apteurs
lo-gi iels ouvirtuels. Dans laplupart des as, 'est un observateur de type ltre
de Kalman étendu qui permet de re onstruire les variables à ontrler [82℄.
Ainsilamesurede la olorationdu milieufermentairenousapermis,selonles
expérien es, de re onstruire la on entrationen produit formé[79℄,la
on en-tration en substrat utilisé [71℄
∗
, ou la on entration en biomasse [35℄. Bien
qu'elle soit plus di ile à manipuler ar ouplée à de nombreux paramètres,
nous avons pu utiliser la on entration en oxygène dissous pour re onstruire
la on entration en substrat [72℄. Cette mesure de l'oxygène est d'ailleurs à
la base de la respirométrie [83℄, méthode dans laquelle onutilise la vitesse de
onsommationdel'oxygèneparlabiomassepour ara tériserl'auent( harge
organiqueen parti ulier) et/oules boues [84℄.
développementde apteurs spé iques,dénotésbio apteurs,quipermettentde
transformer l'information "biologique" en un signal éle trique. Dans [24℄, un
bio apteur est déni omme "un dispositif analytique dans lequel sont
étroi-tement asso iés une ou he de re onnaissan e ionique ou molé ulaire et un
transdu teur quipermetla onversiond'un signalbiologiqueapparaissantlors
du phénomène de re onnaissan e en un signal analogique". Bien qu'il existe
une littérature abondante sur le sujet ([88℄, [16℄ et référen es in lues), leur
utilisationreste ependantlimitée,enparti ulier parl'absen e detransfert
in-dustriel.Ainsi, il onvient de noter queseuls quelques prototypes ont onduit
à une ommer ialisation, et que dans 85
%
des as, ils ne on ernent que la mesure de glu ose.Quellesquesoient lessolutionsretenues, onvoit toujoursapparaître deux types
de systèmes :
apteurs in situ, dire tement implantés dans leréa teur biologique;
apteurs en ligne, implantés sur une bou le spé iale de prise d'é hantillons,
permettant en parti ulier de ltrer le prélèvement de manière à éviter
l'en- rassementdu apteur par lesmatièresen suspension.
1
Enn, même siun eort importanta été faitau niveau des entres de re her he
pour traiter du problème des apteurs, le transfert de es derniers vers l'industrie
etles olle tivitésterritorialesen est en oreàses balbutiements,en parti ulier dans
lesétatsdu sud de l'Europe(dontlaFran e),très en retardsur lesujetpar rapport
à leurs voisins s andinaves.
I.4.2 A tionneurs
Tout aussi essentielest leproblème des a tionneurs,mêmes'ilsepose en termes
diérents. Parmi lesdiérentes variablessus eptiblesd'êtremanipulées par
l'opéra-teuroulesystèmeinformatique,tellesquelesdébitsd'aération,de re ir ulationdes
boues de dé antation etdes euents, de purge,..., ils'agit de déterminer elles qui
sont pertinentes en fon tion des obje tifs de ontrle re her hés.
Le prin ipal problème provient dans e as de l'inadéquation, en général, entre
les obje tifs de ontrle et les a tions possibles pour les réaliser. Ce problème est
parti ulièrement bien illustré dans le as d'un pro édé de traitement d'eaux usées.
Unobje tifde ontrlepourraits'exprimerdire tementsouslaformed'une onsigne
enazoterésiduel(endeçàde lanormeeuropéenneasso iée).Cependant,les
gestion-naires des stations ne sont pas prêts à envisager des sour es de arbone externes
permettant de maintenir des rapports arbone/azote onvenables, onsidérant, à
tort, que l'eau usée ontient susamment de matière organique pour s'aran hir
d'un ajout éventuel de arbone. On seprive ainsi d'un moyen d'a tion
parti ulière-mente a e pour pallierune sur hargede pollutionazotéeà l'entrée de lastation.
I.5 La problématique de ommande
Letraitementde lapollution,etlesnormeseuropéennesquilerégissent, deplus
enplussévèressur lesquantitésde polluantrejetéesdanslese o-systèmes,imposent
le développement de pro édés de traitement ables, robustes et performants. T
ou-tefois,il aété montré que lesinstallations de traitementbiologique ne satisfontpas
les normes de rejets dans 8 à 9
%
des temps de fon tionnement. L'utilisation de stratégies de ommande permettant de satisfaire les normes de rejet s'avère donné essaire pour optimiser le fon tionnement des réa teurs biologiques. Cependant,
le problème du ontrle des pro édés de traitementbiologique des eaux usées reste
en ore assez ou. Le ontrle, dans lesens onventionnel employé en S ien es pour
l'Ingénieur, ne s'applique en ore que di ilement, tant du fait de l'absen e
d'ins-trumentation en ligne que du fait de l'absen e de variables d'a tion et d'obje tifs
énon és lairementen termesde régulationetdepoursuite. Ainsi,d'unpointde vue
garantir lefon tionnementdu pro édé;
respe ter lesnormes de rejet;
minimiserl'énergieet les oûts de fon tionnement.
L'élimination de la produ tion polluante onduit toujours, en fon tion des
a-ra téristiques physi o- himiques des rejets et du degré d'épuration souhaité, à la
on eption d'un haîne de traitement onstituée d'une su ession d'opérations
uni-taires ou de stades de traitement entre lesquels il existe généralement des
intera -tions.Onpeut ependant,dansde nombreux as,simplierlefon tionnementglobal
du y led'épurationdel'eau(desonprélèvementàsonrenvoidanslemilieunaturel,
en passant par son utilisation,les traitements physi o- himiques et biologiques, et
lagestiondes boues produites)en plusieurssous-systèmestraitésindépendamment.
C'est en parti ulierle as pour lesstationsde traitementbiologique,dans lesquelles
les traitements de la pollution peuvent être, selon les as, onsidérés de manière
globale oudé ouplée.
Ainsi, du point de vue de l'automati ien, on trouve dans les pro édés
biote h-nologiques, et e, quel que soit le pro édé étudié, la quasi-totalitédes phénomènes
abordés d'un point de vue théorique [10℄, [49℄, [55℄, que l'on retrouvera au l des
hapitres de e mémoire : modélisation, systèmes in ertains, identi ation,
estima-tion,ltrage,optimisation,régulation,poursuite,rejetdeperturbations, ontraintes
sur les a tionneurs... et qui apparaissent de manière lassique dans le s héma blo
d'un système ontrlé en bou le fermée (gureI.2).
Cependant, il ne faut pas mésestimer l'aspe t pluridis iplinairede es pro édés,
et on ne peut pas se ontenter de traiter l'aspe t " ontrle des pro édés". Même
si une étape peut être dé ouplée et traitée en partie indépendamment, il ne faut
pas oublier qu'elle s'ins rit dans un ontexte global, né essitant la prise en ompte
des aspe ts biologiques, du dimensionnement des réa teurs, du positionnement et
du nombre de apteurs...
I.6 Con lusion
L'obje tifde e hapitreétaitdemontrer,autraversdelades riptiondesmoyens
de traitement de lapollution, quele ontrle des pro édés de traitementbiologique
est né essaire aubonfon tionnement de es derniers. Il s'a hèvesur le onstatque,
même si le domaine des biote hnologies représente un hamp d'appli ation inni
des outils issus de l'Automatique, omme nous le verrons en partie par la suite, le
incertitudes
objectifs
bruits
perturbations
consignes
Actionneurs
Réacteur
Capteurs
Modèle
Contrôleur
Observateur
états
mesures
entrées
Fig.I.2 S héma générald'un système en bou le fermée
En eet, seul le PID a réellement été implanté sur les pro édés, au travers
de bou les de régulation omplètement dé ouplées (régulation de pH, de
tempé-rature...).Lanotionde supervision, essentiellementsousformed'unjournalde bord
asso ié à du diagnosti (systèmes experts) a aussi onduit à quelques réalisations
[86℄, mais une grande partie de son su ès provient de l'absen e de bou lage dire t
sur lepro édé.Eneet, lesystème fon tionneen bou le ouverte,et seull'opérateur
est habilitéàagirsur lepro édé.Quantàl'appli ationdes te hniquesde
l'Automa-tiquetellesquenouslesprésenteronsdanslasuitede e rapport, ellesrestenten ore
trop souvent austade des laboratoires de re her he, etleur implantation en milieu
industrielsoure de la omplexité des outils et des nombreux freinste hnologiques
Modélisation des réa tions
biologiques
Nous nousatta hons dans e hapitre àlades ription de pro édés biologiquesà
partirde l'expression des bilans-matières.Lesprin ipauxtypes de réa tions(modes
de fon tionnement, réa tions biologiques) sont présentés en insistant sur eux qui
II.1 Introdu tion
Ce hapitre traite de la représentation mathématique des diérentes lasses
de réa tions biologiques auxquelles nous nous intéressons. L'expression des
bilans-matièresrelatifs auxdiérents omposantsde laréa tion permet d'obtenir des
sys-tèmes d'équations diérentielles non-linéaires, ordinaires ou à paramètres répartis,
dont nous donnons quelques exemples représentatifsdans e hapitre.
II.2 Les modes de fon tionnement
II.2.1 Classes prin ipales
D'un point de vue général, les modes de fon tionnement se ara térisent par le
type d'alimentation en substrat des réa teurs biologiques. Nous distinguons trois
modes prin ipaux (gureII.1) :
Lemodedis ontinu(oubat h).Latotatitédesélémentsnutritifsné essairesà
la roissan ebiologiqueest introduitelorsdu démarragede laréa tion.Au un
apport ni prélèvement (ex epté bien sûr pour quelques mesures hors lignes
éventuellement) n'est par la suite réalisé, et la réa tion se déroule à volume
onstant. Les seules a tions possibles de l'opérateur ne on ernent que les
variables d'environnement (pH, température, vitesse d'agitation, aération...).
Peu de moyens sont ainsi né essaires à sa mise en ÷uvre, e qui en fait son
attrait du point de vue industriel. Il soure ependant d'un in onvénient
ma-jeur : l'apport initial d'une quantité élevée de substrat inhibe généralement
la roissan e des mi ro-organismes qui le onsomment, e qui se traduit par
des durées de traitement allongées, etlimite la harge initialeadmissible. Par
ailleurs, e mode de fon tionnementimpose la présen e en amont d'un
dispo-sitif de sto kage des auents.
Le mode semi- ontinu(ou fedbat h). Tout en né essitant un dispositifde
sto- kage des auents, e mode de fon tionnement se distingue du pré édent par
un apport des diérents éléments nutritifs au fur et à mesure des besoins
onstatés des mi ro-organismes. Il permet essentiellement de lever les
pro-blèmes d'inhibition asso iés au mode pré édent, et de fon tionner à des taux
spé iques de roissan e pro hes de leur valeur maximale. A partir d'un
vo-lume initial préalablement ensemen é, le réa teur est alimenté par un débit
augmentantexponentiellement,né essitantun ontrle enbou lefermée de e
dernier.C'est d'ailleurs e dernierpointqui afortement limitél'utilisationdu
fedbat h en milieuindustriel. Enn, e mode de fon tionnement,tout omme
le pré édent, est plus parti ulièrement pré onisé lorsque la ré upération des
( as du fon tionnementen ontinu).
Le mode ontinu (ou hemostat). C'est le mode le plus largement employé
dans le domainedu traitement de l'eau. Cara térisé par un volume
réa tion-nel onstant, il est soumis à un soutirage de milieu réa tionnel égal au ux
d'alimentationen matièrenutritive.Lespro édés ontinusfon tionnenten
ré-gime permanent, en maintenant, pour des onditions d'alimentation xées, le
système dans un état stable,tout en évitant toutphénomène inhibiteur grâ e
à l'eet de dilution dû à l'alimentation. Ils permettent en outre des
produ -tions importantes dans des réa teurs de taille réduite et ne né essitent pas
d'importantsdispositifs de sto kage en amont, ontrairement aux modes
pré- édents. Ils peuvent en outre être intégrés dans des dispositifsplus omplexes
onstituant les stationsde traitement d'eaux.
Continu
Fedbatch
Batch
Fig. II.1 Lesdiérents modes de fon tionnementdes pro édés biologiques
II.2.2 Extension pour le traitement biologique de la pollution
Lors deleurutilisationdansledomainedutraitementbiologiquede lapollution,
les modes de fon tionnement dé rits dans le paragraphe pré édent sont intégrés
dans des pro édés plus omplexes représentant la station d'épuration ( onférer
pa-ragraphe I.3.1), in luant:
leprétraitement: dégrillage, dessablage, déshuilage;
le traitement primaire : dé antation permettant de ré upérer les matières en
suspensionsous formede boues;
se ondaire;
le traitement tertiaire,qui dépend de l'utilisationde l'euent (utilisation
in-dustrielle, agri ole,rejeten milieuaquatique sensible):ltration,désinfe tion
par le hlore ouozonation ...
Nous nous intéressons dans e mémoire essentiellement aux traitements
biolo-giques.
Enplusdumodedefon tionnement,lesréa tionssont ara tériséesparl'aération
( ulture aérobie) ou l'absen e d'aération ( ulture en anoxie) du milieu, et par le
fait que lesba téries peuvent être xées (litsba tériens, bioltres) ou libres (boues
a tivées). Par ailleurs, le réa teur biologique, alimenté par l'auent provenant du
traitement primaire peut être aussi alimenté par les re ir ulations du surnageant
et/ou des boues de la dé antation se ondaire.
II.3 Prin ipe de la modélisation par bilans-matières
Un pro édé fon tionnant en réa teur inniment mélangé (Stirred Tank
Rea -tor, noté STR) signie que le milieu réa tionnel est homogène. Quel que soit le
mode de fon tionnement (bat h, fedbat h, ontinu), le omportement dynamique
des diérents omposants de laréa tionbiologiquedé ouledire tement de
l'expres-sion desbilansde matières. La roissan ed'unepopulationde mi ro-organismessur
un simple substrat est alors représentée par les équations diérentielles ordinaires
suivantes :
d(V X)
dt
= µXV − Q
out
X
(II.1)d(V S)
dt
= −ν
s
XV + Q
in
S
in
−
Q
out
S
(II.2)dV
dt
= Q
in
−
Q
out
(II.3)danslesquelles
X
représentela on entrationenmi ro-organismes(g/l),S
la on en-tration en substrat (g/l),V
le volume réa tionnel (l),Q
in
le débit d'alimentation (l/h),Q
out
ledébit de soutirage (l/h) etS
in
la on entration de substrat dans l'ali-mentation(g/l).µ
etν
s
représententrespe tivementletauxde roissan edes mi ro-organismes (1/h) etle tauxde onsommationdu substrat (1/h).Le ouplage entre roissan e et onsommation est généralement dé rit par la
relation algébriquesuivante:
ν
s
=
µ
Y
x/s
ave
Y
x/s
lerendementde onversion (g de biomasse/g de substrat).Remarque II.1 :Croissan eet onsommationnesontpasfor ément oupléesdans
touteslesréa tionsbiologiques[30℄. C'est ependanttoujours le as pourlespro édés
auxquels nous nous intéressons.
Même siletauxde roissan edépendfortementdes onditionsopératoires
(tem-pérature,pH...),dumilieuréa tionnel( on entrationsen omposés arbonés,azotés,
phosphorés, en sels minéraux, en oxygène...), l'expression la plus ouramment
uti-lisée est le modèle empirique de Monod [57℄, introduit dès le début du siè le par
Mi haëlis-Menten pour dé rireune réa tionenzymatique :
µ = µ
max
S
K
s
+ S
(II.5)
Cette expression, dans laquelle
µ
max
est le tauxde roissan e maximal (1/h) etK
s
la onstantededemi-saturation(g/l),permetde dé rirelephénomènede limitationde la roissan e par manque de substrat, etl'arrêt ompletlorsque lesubstrat n'est
plus disponible.
Par ailleurs, les phénomènes d'inhibition par ex ès de substrat sont
générale-ment modélisés par l'expression de Haldane, introduite dans le as des réa tions
enzymatiques, et reprisepar Andrews [1℄ dans le as des réa tions biologiques:
µ = µ
max
S
K
s
+ S +
S
2
K
i
(II.6)ave
K
i
la onstanted'inhibition (g/l).Il onvient de noter que de nombreuses autres relations algébriquesont été
éta-bliespourdé rire esphénomènesdelimitationet/oud'inhibition,maisqueleur
uti-lisationreste marginale.De lamêmemanière, ertainsmodèlesprennenten ompte
l'inuen e de la on entration en mi ro-organismes,en o-métabolite,de la
tempé-rature, du pH ( onférer[28℄ pour une listed'une inquantaine de modèles).
Le asde l'oxygèneestun peu àpart.Eneet,dansle as despro édés
fon tion-nanten aérobie,l'oxygène orrespond à un o-substrat de laréa tion, et peut ainsi
êtretraité ommetel, 'est-à-direintervenirsouslaformed'untermedetypeMonod
dans l'expression du tauxde roissan e, onduisant ainsi à l'expression suivante:
µ = µ
max
S
K
s
+ S
O
2
K
O
2
+ O
2
!
(II.7)ave
O
2
la on entration en oxygène dissous (g/l) etK
O
demi-l'hypothèse que le réa teur est susamment aéré et que
K
O
2
est très petit par rapportàla on entrationen oxygène dissousprésentedans leréa teurenfon tion-nement normal. La dynamique de l'oxygène est obtenue, omme pré édemment, à
partir du bilan de massede l'oxygène dissous :
d(V O
2
)
dt
= −q
O
2
XV + K
l
aV (O
∗
2
−
O
2
) − Q
out
O
2
(II.8) aveO
∗
2
la on entration de saturation en oxygène dissous (g/l), qui dépend du milieu de ulture (sels minéraux)et de la température essentiellement [27℄.q
O
2
est la vitesse spé ique de onsommation d'oxygène, donnée par :q
O
2
=
µ
Y
x/o
+ m
O
2
(II.9)dans laquelle
Y
x/o
représente le rendement de onversion (gX
/gO
2
), etm
O
2
le o-e ient de maintenan e (gO
2
/gX
/h). Le oe ient de transfertK
l
a
(1/h) dépend fortement des onditions opératoires et en parti ulier de l'agitation,de lapression,du débitd'aération,dumilieude ulture...Iln'existe ependantpasde modélisation
aiséede eparamètreetildoitêtredéterminéen fon tiondes onditionsopératoires.
C'estd'ailleurs eproblèmequifaitquelamesuredel'oxygèneararementétéutilisée
à des buts de ontrle, bien qu'elle soit très fa ileà obtenir.
II.4 Quelques modèles représentatifs
Sansvouloirenfaireunelisteexhaustive,nousprésentonsàprésentquelques
mo-dèles représentatifssur lesquels ontété faiteslamajoritédes expérien es présentées
dans e mémoire,etquiontservidesupportsauxdéveloppementsméthodologiques.
II.4.1 Fermentations ontinues
Reprenons le modèle (II.1)-(II.3) dé rivant la roissan e d'une population de
mi ro-organismes
X
sur unsubstrat limitantS
.On obtientdire tement,dans le as de la fermentation ontinue, i.e., à volumeV
onstant, et en rajoutant l'équation relative àun métaboliteP
,le modèle lassique suivant:
dX
dt
= µX − DX
(II.10)dS
dt
= −
µ
Y
x/s
X + D(S
in
−
S)
(II.11)dP
dt
=
µ
Y
x/p
X − DP
(II.12) dans lequelD =
Q
in
V
=
Q
out
V
représente le taux de dilution (1/h),Y
x/p
le rendement de onversion (g de biomasse/g de produit), etµ
est dé rit par (II.5). L'équationorrespondant à la produ tion du métabolite est généralement omise lorsque ette
variablen'a pas d'inuen esur la roissan e(
µ
ne dépendpas deP
)etqu'elle n'est pas mesurée (don non utilisée au niveau d'observateurs et/ou de ontrleurs). Lesphénomènes de maintenan e et de dé ès peuvent être pris en omptesous laforme
de termes supplémentairesdans les équations:
dX
dt
= µX − DX − bX
(II.13)dS
dt
= −
µ
Y
x/s
X + D(S
in
−
S) − mX
(II.14)dP
dt
=
µ
Y
x/p
X − DP
(II.15)b
représente letaux de mortalité(1/h) etm
le oe ient de maintenan e (que l'on retrouve systématiquement sur l'équationd'évolution de l'oxygène (II.8)-(II.9)).On peut étendre dire tement e type de modèle à des réa tions plus omplexes
omportant plusieurs populations de mi ro-organismes ouplées ounon, et/ou
plu-sieurs réa tions en haînées.
Nitri ation
Dans une station de traitement biologique de l'azote des euents urbains, le
y le de transformationde l'azoteest lemême que dans lanature (gureII.2) :
-NO
2
NO
-
3
NO
-
2
N
2
+
NH
4
O
2
NH eau brute
+
4
substrat carboné
Azote organique
Assimilation
nitratation
nitritation
Nitrification
Dénitrification
Fig. II.2 Cy le d'éliminationdes pollutions azotées
La premièrepartie du traitementde lapollutionazotéeest don lanitri ation,
qui onsiste à transformer par voie biologique l'azote ammonia al (
NH
+
4
) en ni-trate (NO
−
3
), en présen e d'oxygène [62℄, [64℄, [70℄. Cette réa tion omprend deux étapes. La première, la nitritation, met en jeu des ba téries autotrophes de typeNitrosomonas (
X
N S
), qui transforment l'azote ammonia al en nitrite (NO
−
2
). Ladeuxième étape on erne, quant à elle, la onversion du nitrite en nitrate par les
ba téries autotrophesNitroba ter(
X
N B
).Enréa teur omplètementmélangéet ali-menté ontinuementenazoteammonia alNH
+
4in
,lanitri ationpeutêtremodélisée par les équations diérentielles issues des bilans de matières relatifs aux inqva-riablesprin ipalesde laréa tion, àsavoir,lesdeuxpopulationsba tériennes,l'azote
ammonia al, lenitrite etle nitrate:
dX
N S
dt
= µ
N S
X
N S
−
DX
N S
(II.16)dX
N B
dt
= µ
N B
X
N B
−
DX
N B
(II.17)dNH
4
+
dt
= −
µ
N S
Y
N S
X
N S
+ D(NH
4
+
in
−
NH
+
4
)
(II.18)dNO
−
2
dt
=
µ
N S
Y
N S
X
N S
−
µ
N B
Y
N B
X
N B
−
DNO
−
2
(II.19)dNO
−
3
dt
=
µ
N B
Y
N B
X
N B
−
DNO
−
3
(II.20)Y
N S
etY
N B
représentent les rendements des deux étapes. Les taux de roissan eµ
N S
etµ
N B
sont dé rits par des termes de Monod relatifs aux substrats limitants des deux populations,NH
+
4
etNO
−
2
respe tivement :µ
N S
= µ
maxN S
NH
4
+
K
N H
+
4
+ NH
+
4
(II.21)µ
N B
= µ
maxN B
NO
−
2
K
N O
−
2
+ NO
−
2
(II.22)Cettereprésentationlargementa eptéedanslalittératuresous-entendquelesdeux
étapes de la nitri ation sont indépendantes (pas de ompétition entre les
mi ro-organismes), le o-métabolite de la première devenant le substrat de la se onde. Il
onvient aussi de noter que le modèle (II.16)-(II.20) n'expli ite pas la présen e de
l'oxygène, bien que elui- i soit indispensable à la roissan e des deux populations
autotrophes,partantduprin ipequ'ilestapportéenquantité susantepournepas
limiter lephénomène d'oxydation biologique.
Croissan e sur mélange bi-substrat
Pour représenter le traitement biologique d'euents de papeterie par lagunage
aéré, Ben Youssef [12℄ a modéliséla dégradationd'un substrat xénobiotique
S
x
par une populationmixteX
en présen e d'un o-substrat énergétiqueS
e
sous la formesuivante:
dX
dt
= (µ
S
x
+ µ
S
e
)X − DX
(II.23)dS
x
dt
= −
µ
S
x
Y
x/sx
X + D(S
xin
−
S
x
)
(II.24)dS
e
dt
= −
µ
S
e
Y
x/se
X + D(S
ein
−
S
e
)
(II.25)Lephénomèned'a tivation/inhibition ompétitivedans e mélangebi-substratapu
être orre tement représenté par lemodèle de Monod généralisé :
µ
S
x
= µ
maxS
x
S
x
K
S
x
+ S
x
+ a
e
S
e
(II.26)µ
S
e
= µ
maxS
e
S
e
K
S
e
+ S
e
+ a
x
S
x
(II.27)dans lequel la onstante
a
e
(respe tivementa
x
) permet de modéliser l'eet inhibi-teurdu substraténergétique(respe tivementxénobiotique) surla onsommationdusubstrat xénobiotique (respe tivement énergétique).
Digestion anaérobie
La digestion anaérobie est le pro édé de onsommationde dé hets solides
om-posés de matière organique par voie biologique. La matière organique omplexe
(ma romolé ules) est transformée en biogaz (méthane et gaz arbonique) par une
séquen e de réa tions suivant quatre étapes prin ipales : l'hydrolyse, l'a idogénèse,
l'a étogénèse et la méthanogénèse [26℄. Ces étapes sont s hématisées sur la gure
II.3.L'hydrolyse onsisteenlatransformationdematièreorganiqueparti ulaire
len-tement biodégradable
X
s
en matièreorganiquesolubiliséefa ilementbiodégradableS
s
. Ces molé ules peuvent servir de sour ede arbone auxbiomasses hétérotrophes intervenantenparti ulierlorsdeladénitri ation( onférerparagrapheII.4.4).Dansle as ontraire,ellessonttransforméesendiérentsa idesorganiques,oua idesgras
volatils(AGV)par lesdeux étapesd'a idogénèse etd'a étogénèse. Sa hantquel'on
ne mesure généralement que l'ensemble de es a ides, et que 'est l'a étate qui est
dominant, ertainsmodèles ourt- ir uitent l'a étogénèse pour ramener laréa tion
enun pro essusàtroisétapes[23℄,[56℄.Enn,ladernièreétape,réaliséeparles
ba -tériesméthanogènes anaérobiesstri testransformentlesAGVenméthane etengaz
arbonique.Leméthanepeutalorsêtreré upéré etvalorisé ommesour ed'énergie.
En onsidérant don la digestion anaérobie omme un pro essus à trois étapes,
omportant trois populations de mi ro-organismes, les ba téries hydrolytiques
X
h
, les ba téries a idogènesX
a
et les ba téries méthanogènesX
m
, et leurs substrats2
H
CO
2
Méthane
+
CO
2
Macromolécules
Monomères
Acides organiques
Acide acétique
Méthane +
acétogénèse
acidogénèse
hydrolyse
méthanogénèse
méthanogénèse
Fig. II.3 Les étapes de la digestionanaérobie
respe tifs, le dé het organique solide
X
s
, la matière organique solubiliséeS
s
et les a idesgrasvolatilsA
,nousavonsobtenulemodèlesuivantpourdé rirela roissan e mi robienne en réa teur alimentéen ontinu par lesdé hets solidesX
sin
[36℄ :
dX
h
dt
= µ
h
X
h
−
b
h
X
h
−
X
h
D
(II.28)dX
a
dt
= µ
a
X
a
−
b
a
X
a
−
X
a
D
(II.29)dX
m
dt
= µ
m
X
m
−
b
m
X
m
−
X
m
D
(II.30)dX
s
dt
= −
1
Y
h
µ
h
X
h
+ D(X
s
in
−
X
s
)
(II.31)dS
s
dt
= (
1 − Y
h
Y
h
µ
h
X
h
)(1 − f
X
I
) −
1
Y
a
µ
a
X
a
+ D(S
s
in
−
S
s
)
(II.32)dA
dt
= (
1 − Y
a
Y
a
µ
a
X
a
)(1 − f
S
I
) −
1
Y
m
µ
m
X
m
+ D(A
in
−
A)
(II.33)dX
I
dt
= f
X
I
1 − Y
h
Y
h
µ
h
X
h
+ D(X
I
in
−
X
I
)
(II.34)dS
I
dt
= f
S
I
1 − Y
a
Y
a
µ
a
X
a
+ D(S
I
in
−
S
I
)
(II.35)X
I
etS
I
représentent respe tivement les on entrations en matière inerte parti u-laireetsolubilisée.Lestauxde roissan esontmodélisésparlaloideMonodrelativeaux substrats respe tifs de ha une des populations. L'équation de produ tion de
méthane peut éventuellement être rajoutée si elui- i est mesuré et présente don
un intérêtau niveau des étapes d'observation et/ou de ommande.
Des modèles plus omplexes peuvent être proposés [26℄, [50℄, qui prennent en
ompte davantage de variables, mais ela pose beau oup plus de problèmes pour
déterminer lesvaleurs numériques des nombreux paramètres asso iés.
II.4.2 Fermentations semi- ontinues
L'extension du modèle (II.1)-(II.3) au as des fermentations semi- ontinues est
obtenue dire tement en onsidérant
Q
out
= 0
. Cette stratégie est parti ulièrement adaptéeau asdepolluantstoxiquesquinedoiventpasseretrouverdansleseuents,etquinepermettentpasd'obtenirdesprodu tivitésélevéesen ulturesdis ontinues.
Considérons le as de la biodégradation du phénol. C'est un polluant toxique
ontenu dans les eaux usées de nombreuses industries himiques,pétro himiques et
agro himiques.Sa dégradationpar des ba téries l'a eptant omme seulesour e de
arbone et d'énergie est fortement inhibée, même à de très faibles on entrations.
L'étude de la roissan e de Ralstonia eutropha nous a permis d'établir un modèle
bilans-matières dans lequel le taux de roissan e est modélisé par l'expression de
Haldane(II.6)etest oupléàlavitessespé ique dedégradationdu phénol[53℄.La
roissan e aérobie peut ainsi être dé rite par :
dX
dt
= µX −
Q
in
V
X
(II.36)dS
dt
= −
µ
Y
x/s
X +
Q
in
V
(S
in
−
S)
(II.37)dP
dt
= ν
p
X −
Q
in
V
P
(II.38)dO
2
dt
= K
L
a(O
∗
2
−
O
2
) − q
O
2
X −
Q
in
V
O
2
(II.39)dV
dt
= Q
in
(II.40)P
est un o-métabolite de la roissan e, l'a ide 2-hydroxymu onique semialdéhyde (2-hms). L'a umulation de 2-hms se traduit par une oloration jaune de plus enplus intense, orréléeave letaux de roissan e :
α
1
représenteuntermederendement,alorsqueα
0
,quin'apasderéellesigni ation physique, aété introduit pour assurer l'ajustementdes données [53℄.Con ernant la dynamique de l'oxygène, omme nous l'avons dit dans un
para-graphe pré édent, elle n'a d'intérêt que dans la mesure où l'on veut se servir de
l'oxygène ommesour e d'information de laréa tion. Lavitesse spé ique est
don-née par l'expression (II.9) et le oe ient de transfert
K
l
a
doit être déterminé en fon tion des onditions opératoires [72℄.II.4.3 Pro édés à boues a tivées
Les pro édés à boues a tivées sont très largement utilisés pour le traitement
biologique des eaux usées. Traditionnellement,ils sont omposés d'un réa teur
bio-logique et d'un dé anteur/ lari ateur s hématisés sur la gure II.4. L'euent du
pro édé estré upéré en sortiedu lari ateur,alorsquelesbouesdé antées sonten
partie re ir ulées àl'entrée du réa teur.
affluent
aérateur
décanteur
effluent
purge
recirculation
Fig.II.4 S héma d'une installationà boues a tivées
Ce s héma de base peut être omplété par d'autres réa teurs en série
(permet-tant de favoriser les diérentes populations de mi ro-organismes en optimisant les
onditions opératoires de haque réa teur), par un dé anteur primaire et par des
bou les de re ir ulationinterne.
Pourpouvoirtraiterlespollutions omposéesd'azoteorganique,leréa teur
biolo-giquedoitprendreen ompteàlafoisdes onditionsaérobies(pourlanitri ation),
et anoxies (pour la dénitri ation en parti ulier). Ces opérations peuvent être
réa-lisées soitdans deux bassins pla éssu essivement, l'un aéré, l'autre non, soitdans
un seul bassin autorisant des périodes alternées d'aération et de non-aération [84℄,
[48℄.