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Risk management in agriculture : Remarques sur trois documents de l’OCDE

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-02813996

https://hal.inrae.fr/hal-02813996

Submitted on 6 Jun 2020

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Risk management in agriculture : Remarques sur trois

documents de l’OCDE

Jean-Marc Boussard

To cite this version:

Jean-Marc Boussard. Risk management in agriculture : Remarques sur trois documents de l’OCDE. [Autre] 2008, 2 p. �hal-02813996�

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Risk management in agriculture : Remarques sur trois documents de l’OCDE J.M. Boussard

Ancien chercheur INRA, Membre de l’Académie d ‘Agriculture de France Septembre 2008

Je commenterai en deux étapes : d’abord, comme on me l’a demandé, sur la façon dont sont présentées les travaux CIRAD-INRA autours du modèle « ID3 » ; Ensuite, un commentaire plus général sur l’ensemble des trois documents.

A/ La présentation des études sur la dynamique chaotique des marchés agricoles et du modèle ID3

En fait, les auteurs ont assez bien lu les travaux effectués par Boussard, Gérard et Piketty, et ils en ont compris au moins une partie, ce qui n’est pas toujours le cas. Cependant, leur présentation est tout de même assez tendancieuse lorsqu’ils disent que « they argue that, unlike exogenous risk, this type of endogenous risk is unlikely to be reduced with the size of the world market” : Nous ne nous contentons pas d’arguer : nous démontrons. L’explication est très simple : les chocs exogènes, de type climatiques ou épidémiques, sont justiciables au niveau mondial de la « loi des grands nombres », qui rend presque « certaine » la somme de nombreuses variables aléatoire indépendantes, chacune « petite » par rapport au total. Il est élémentaire en mathématique de montrer que ce ne peut être le cas de la somme de variables, si nombreuses et si petites soient elles, toutes sensibles au même déterminisme, et répondant de la même façon aux mêmes sollicitations (en l’espèce, les prix).

Un peu plus bas, ils ont l’élégance d’admettre que « the theoretical foundation of the (ID3) model are solid », mais ils ajoutent « except for two points » . Je ne suis pas d’accord avec ces deux points :

D’abord, ils affirment qu’il y a plusieurs façons d’avoir des séries de prix chaotique, ce qui est vrai, et ils accusent ID3 d’en avoir choisie une seule arbitrairement : si c’était vrai, ce ne serait pas forcément grave, car il vaut mieux « un peu » que « pas du tout ». Mais surtout, il est inexact de dire qu’il n’y a qu’un seul mécanisme chaogène dans ID3, car les fluctuations sont engendrées à la fois par les décisions annuelles de plantation des producteurs, et par l’accumulation du capital à travers l’investissement (le capital est spécifique de chaque production) qui provoque des fluctuations de plus long terme. Ce sont les deux principales causes de fluctuations chaotiques envisagées par des auteurs comme Abraham-Froix. Enfin, ils ajoutent que ID3 « manque de base empirique » , alors que l’OCDE présente des documents convaincants pour dire que la crise vient de la sécheresse en Australie, des biocarburants et des prix du pétrole. Or c’est juste le contraire : les trois phénomènes en question, tous les commentateurs en sont maintenant d’accord, ont pu aggraver un peu la crise, ils n’en sont pas cause première. ID3, au contraire, sans faire appel à aucune de ces trois causes, représente la crise actuelle avec une très grande fidélité (par exemple, prévoyant une baisse du sucre, et une hausse de 100% des « autres céréales » ). La qualité de ses prévisions a même surpris ses auteurs, qui n’en demandaient pas tant (et qui du reste, avaient été fortement critiqués en 2005, quand ils avaient présenté leurs résultats, au motif qu’ils n’étaient pas crédibles : les membres du comité de pilotage de l’étude ne croyaient pas un instant que le prix international du lait puisse doubler, comme le prévoyait ID3 pour 2007…).

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Une fois de plus, les auteurs de l’OCDE, par idéologie, se montrent incapables de simplement envisager la possibilité de ces fluctuations chaotiques qui ruinent en partie la confiance que l’on peut avoir en l’efficacité des marchés.

B/ Vue d’ensemble sur les trois documents

C’est justement là que se situe la principale faiblesse des trois rapports : Ils sont très loin d’être sans intérêt, mais ils se noient un peu dans des détails sans importance réelle, en oubliant les conclusions qui s’imposent sur l’importance de savoir si les fluctuations de prix agricoles sont endogènes ou exogènes.

Si les fluctuations sont exogènes, alors en effet, il suffit d’élargir les marchés pour les faire disparaître, du fait de la loi des grands nombres. S’ils sont endogènes, au contraire, élargir les marchés ne fera que synchroniser les fluctuations, qui deviendront de ce fait d’autant plus dangereuses. Or les évènements récents vont bien plutôt dans le sens de la synchronisation que de l’atténuation.

Mais alors, pour diminuer l’amplitude de ces fluctuations, il faut envisager des mesures qui reviennent toutes à casser les dynamiques spontanées du marché, ce qui est contraire aux Tables de la Loi….

Il faut donc encourager les études capables de distinguer entre les deux causes des

fluctuations. De ce point de vue, j’ai été fasciné par le tableau Page 9 de « An assessment of risk exposure » : il montre de façon magistrale que la variabilité climatique de l’offre est grande au niveau de l’exploitation, et négligeable à celui d’un pays comme les Etats-Unis. Au niveau du monde, c’est surement encore beaucoup plus faible. Mais ce résultat est

complètement contradictoire avec l’idée que la crise actuelle est la conséquence de « la sécheresse en Australie ». Cela montre que les auteurs de l’OCDE, qui font du très bon travail dans le détail, ne savent ou ne peuvent en tirer les conclusions d’ensemble.

Je joins en annexe deux documents : Celui de l’annexe 1 explique assez bien le problème de la stabilisation selon que le risque est endogène ou exogène. Il a été publié dans « ICFAI journal of risk and insurance » de l’Université d’Hyderabad.

Le second est un chapitre additionnel à l’édition anglaise de « liberaliser l’agriculture ? » avec les résultats de ID3 modèle 2005 sur la crise actuelle.

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