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Quand la prévention de la mort inattendue du nourrisson en maternité rime avec éducation

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Academic year: 2021

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HAL Id: dumas-01688352

https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01688352

Submitted on 19 Jan 2018

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Quand la prévention de la mort inattendue du

nourrisson en maternité rime avec éducation

Adeline Marechal

To cite this version:

Adeline Marechal. Quand la prévention de la mort inattendue du nourrisson en maternité rime avec éducation. Sciences du Vivant [q-bio]. 2017. �dumas-01688352�

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Ecole de puéricultrice de l’Université Catholique de Lille, Institut de formation en santé (IFSANTE)

QUAND LA PREVENTION DE LA MORT INATTENDUE DU NOURRISSON EN MATERNITE RIME AVEC EDUCATION

Marechal Adeline Promotion 2017

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REMERCIEMENTS

Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont soutenu et aidé tout au long de la réalisation de ce projet professionnel.

Je tiens à remercier les formatrices Mesdames Leuridan, Catrice et Laugel, qui m’ont suivi durant cette année de formation, mais plus particulièrement Mme Leuridan qui m’a accompagné dans l’élaboration de ce travail ainsi que Mme Catrice pour avoir repris la suite

demon suivi.

Je remercie le Centre Hospitalier de Seclin pour le financement de cette formation, sans qui je n’aurais pu réaliser cette formation.

Et je tenais plus particulièrement à remercier mon conjoint de m’avoir épaulé tout au long de cette année qui fut pour moi une année très intensive mais aussi à ma fille Maureen qui m’a

donné la force de continuer quand les moments de doute apparaissaient.

Je tiens aussi à remercier ma famille et mes amis et mes collègues pour leurs soutiens, leurs encouragements et leur patience.

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SOMMAIRE

I. INTRODUCTION . . . page 1

II. DE MA SITUATION A MA QUESTION DE DEPART. . . page 2

1. Situation de départ et questionnement. . . page 2à 6 2. Question de départ . . . page 6 III. CADRE THEORIQUE . . . . . page 7 à 29

1. LA MORT INATTENDUE DU NOURRISSON. . . . . . page 7à 14 a. Qu’est ce que la mort inattendue du nourrisson. . . page 7 b. Epidémiologie et historique . . . page 7 à 10 c. Les facteurs de risque de la mort inattendue du nourrisson .. . page9 à 10 d. Prévention et recommandations . . . .. . . page11 à 12 e. Les outils sur la prévention de MIN . . . page 12à 14 2. LA PUERICULTRICE . . . .. . . page 14 à 25

a. Définition . . . page 14 à 15 b. Législation . . . page15à 17 c. La puéricultrice en maternité . . . page 17à 18 d. La puéricultrice en protection maternelle et infantile . . . page 18

3. INFORMATION, PREVENTION ET EDUCATION POUR LA SANTE page 19 à 24 a. La prévention . . . . . . page 19 à 20 b. L’information . . . .. . . . . . page 20 c. L’éducation pour la santé . . . page 20 à 22 d. L’éducation pour la santé et la puéricultrice . . . page 22 à 24 4. L’ETAT EMOTIONNEL DE LA MERE EN POST PARTUM . . . page 24 à 25 5. LES REPRESENTATIONS DE LA MORT DANS NOTRE SOCIETE ET EN MATERNITE

.. . . page 25à 26 a. Qu’est-ce qu’une représentation ? . . . page 25 à 27 b. Représentation de la mort aujourd’hui . . . page 27 à 29

IV. QUESTION DE RECHERCHE ET HYPOTHESES . . . page 29 à 30

V. METHODOLOGIE D’ENQUETE . . . . page 30 à 33

a. Choix des professionnels interrogés et lieux d’enquêtes. . page 30 à 31 b. Choix et construction de l’outil d’enquête . . . . page 31 à 32 c. Déroulement et difficultés rencontrées au cours des entretiens

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VI. ANALYSE . . . page 33 à 45

VII. PERSPECTIVES PROFESSIONNELLES . . . page 46 à 47 CONCLUSION . . . page 48

BIBLIOGRAPHIE

ANNEXES

ANNEXE N°1 : Guide d’entretien

ANNEXE N°2 : Tableaux récapitulatifs des entretiens

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1 I. INTRODUCTION

Dans le cadre de notre formation de puéricultrice, nous devons réaliser un projet professionnel sur le thème de notre choix. J ai décidé de traiter mon projet professionnel sur la mort inattendue du nourrisson et plus précisément sur la prévention de celle-ci en maternité.

Suite à mon expérience en tant qu’infirmière en maternité, j’ai pu constater que la prévention de la mort inattendue du nourrisson était un sujet complexe mais très intéressant à approfondir.

C’est pourquoi je me suis intéressée à ce sujet, je suis partie d’une situation que j’ai vécu lors de mes premiers jours en tant qu’infirmière en maternité, alors que j’accompagnais une puéricultrice lors de son tour.

Suite à cette situation, je me suis posée un grand nombre de questions. J’ai ensuite pu établir une question de départ. Cette question de départ m’a permis de faire des recherches et d’établir un cadre théorique pour aider à la compression de mon sujet.

Après avoir terminé ce cadre théorique j’ai formulé une question de recherche, ainsi que des hypothèses. Afin de pouvoir répondre à mes hypothèses j’ai réalisé une enquête auprès de puéricultrice en maternité.

L’analyse de cette enquête me permettra de valider ou non mes hypothèses.

Afin de facilité la compression de la lecture certains abréviation seront utilisées : Mort inattendue du nourrisson = MIN

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2 II. DE MA SITUATION A MA QUESTION DE DEPART

a. Situation de départ et questionnement

Lors de son premier tour du matin, la puéricultrice rentre dans la chambre 208, c’est la chambre d’un petit garçon que j’appellerai Louis. Elle m’explique que c’est une primigeste primipare, sans antécédent particulier, accouchement voie basse spontané, alimentation artificielle, nous sommes au deuxième jour.

Nous entrons dans la chambre et nous trouvons Louis couché sur le dos dans son berceau, dans un nid d’ange avec la capuche qui lui recouvre le visage, il n’y a rien de plus dans le berceau. La puéricultrice fait constater à la maman que la capuche recouvre le visage de son bébé, elle lui retire et explique à la maman les dangers du nid d’ange « il y a un risque

d’étouffement pour votre enfant, comme vous avez pu constater la capuche retombe sur son visage et il pourrait aussi glisser au fond ».Elle lui demande si elle adéjà eu les informations

sur le couchage du nouveau-né en sécurité, la maman lui répond que « non elle n’a pas eu

d’informations à ce sujet ».Elle est à J2 de ce fait elle a accouché il y a 3 jours et elle dit ne

pas avoir reçu d’informations avant, néanmoins tout les jours une puéricultrice passe dans la chambre, n’a t’elle pas reçu l’information ou l’information lui a-t-elle été donnée de manière indirecte ?

La puéricultrice lui transmet alors les informations suivantes«pour que le nouveau-né dorme

en sécurité il doit être sur le dos, dans une gigoteuse adaptée à sa taille, fermée afin qu’il ne glisse pas à l’intérieur ou que la gigoteuse lui recouvre le visage, sans couverture par-dessus et pas de peluche dans le berceau au niveau de la tête. Le lit ne doit pas contenir de tour de lit car votre enfant pourrait s’étouffer avec ou s’enrouler dedans. La température de la chambre où votre enfant dort doit être entre 18-20°C, il ne doit pas avoir trop chaud ni trop froid, si votre enfant à froid ne le recouvrait pas avec une couverture mais plutôt avec un gilet supplémentaire ».

Elle demande à la maman si elle a une gigoteuse, la maman lui répond que oui mais à son domicile. La puéricultrice lui demande alors si il est possible que quelqu'un lui ramène, et qu’en attendant il faut ouvrir la capuche afin qu’elle ne lui retombe pas sur le visage. La maman répond par « d’accord ». La puéricultrice lui demande si elle a des questions, et lui indique que les puéricultricesréalisent une réuniond’information trois fois par semaine sur les

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conseils de sortie, les termes suivant y sont abordés : préparation des biberons, rythme du nouveau-né, les soins quotidien et d’hygiène du nouveau-né (surveillance température, bain, soins des yeux , soins du nez) , surveillance du poids, consultation pédiatre, vaccination, le nouveau-né et la maison (température de la maison, animaux, couchage de l’enfant), les sorties avec le nouveau-né.

Ces réunions ont lieule lundi, mercredi et vendredi à 14h. Comme c’est un premier enfant nous lui conseillons de venir, elle est la bienvenue avec bébé et papa. La réunion n’est pas obligatoire juste conseillée aux parents mais si ils ne viennent pas auront-ils toutes les informations avant leur sortie ?

Quelques heures plus tard l’auxiliaire de puériculture passe pour la toilette de l’enfant et retrouve de nouveau, le nouveau-né dans le nid d’ange avec la capuche sur le visage, l’auxiliaire demande alors à la maman si elle à une gigoteuse et refait la prévention pour le couchage de l’enfant. La maman lui répond qu’elle sait on lui a déjà dit ce matin. Elle informe ensuite la puéricultrice.

La puéricultrice repasse alors en début d’après-midi , l’enfant se trouve toujours dans le nid d’ange avec la capuche sur le visage , elle demande alors à la maman pourquoi l’enfant est toujours dans le nid d’ange avec la capuche sur le visage , « est-ce parce qu’ on n’a pas pu

vous apporter la gigoteuse ? » la maman répond « qu’elle ne comprend pas pourquoi on l’embête avec la gigoteuse , qu’elle trouve plus jolie le nid d’ange et qu’elle ne voit pas où est le danger vu qu’elle est àcôté de son enfant ».

La puéricultrice lui réexplique alors que son enfant va avoir des difficultés pour respirer sous la capuche du nid d’ange et qu’il y a un risque d’étouffement pour son enfant. La maman lui répond « qu’elle le surveille », la puéricultrice lui explique alors qu’en laissant son enfant dans un nid d’ange et encore plus avec une capuche, elle augmente le risque de mort inattendue du nourrisson car l’enfant risque de s’étouffer avec la capuche et/ou glisser au fond du nid d’ange. Elle lui explique gentiment que c’est son rôle de la prévenir, et que ce n’est pas pour l’embêter qu’elle fait ça.

La maman en entendant les termes « mort inattendue du nourrisson » s’arrête tout à coup, hausse les sourcils et répond « mort inattendue du nourrisson !! ». La puéricultrice lui répond

« oui madame, vous avez bien entendu, on ne peut pas éviter la MIN à 100 % mais il existe des moyens pour réduire les risques comme je vous l’ai dit ce matin, il est préconisé que votre

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enfant dorme sur le dos, dans une gigoteuse adaptée à sa taille et fermée afin qu’il ne puisse pas glisser au fond, sans obstacle près de sa tête qui pourrai l’empêcher de bien respirer ».

Pourquoi le terme « mort » n’a-t-il pas étéutilisé dès le début ? Ce terme fait il peur en maternité ?Mais peur à qui ? Il y a-t-il besoin d’employer des termes précis pour que l’information soit efficace ?

Elle invite la maman à se rendre à la réunion sur les conseils de sortie, qui a lieu l’après-midi même. La maman lui répond « qu’elle ne savait pas qu’il pouvait y avoir un lien entre les

conditions de couchage et la mort inattendue du nourrisson », pour elle la MIN c’était

« vraiment une mort subite, l’enfant s’arrête tout à coup de respirer ».La puéricultrice lui explique alors qu’en effet il y a des morts inattendues sans explication où l’enfant s’arrête tout à coup de vivre, mais qu’il y a aussi des MIN liées aux conditions de couchage de l’enfant et ces décès-là sont plus nombreux, c’est notre rôle de faire de la prévention.

La maman de Louis pensait qu’il n’y avait pas de lien entre la mort inattendue du nourrisson et les conditions de couchage du nouveau-né, j’ai pu constater lors de mon expérience en maternitéque beaucoup de parents pensaient la mêmechose. Je me demande si cela est dûàun manque d’informations ou alors à une information peu précise. Ne faudrait-il pas, lorsque nous donnons les informations aux parents sur les conditions de couchages en sécurité leur expliquer que c’est en prévention de la mort inattendue du nourrisson ?

J’ai aussi pu constater que selon les chambres et les puéricultrices, les informations n’étaient pas toujours données, par manque de temps ? Lorsque c’est une multipare nous pensons qu’elle sait déjà. Mais tellement de pratiques changent comment être certaine que ces femmes ont la bonne information ?

J’ai observé des nouveau-nés sur le côté, dans des nids d’ange, dans des coussins d’allaitements, des nouveau-nés sans gigoteuse, avec des couvertures, parfois deux voir trois couvertures, des peluches tout autour de la tête et dans ces chambres la puéricultrice informe les parents sur les conditions de couchages en sécurité de leur enfant et selon la puéricultrice les termes MIN ne sont pas toujours employés,ce qui est dit est : « les recommandations de

couchage pour votre enfant sont : enfant toujours sur le dos pendant son sommeil, dans une gigoteuse adaptée à sa taille et fermée, pas de tour de lit car il risquerait de s étouffer, ni de peluche, ni de couverture »

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Dans les chambres où l’enfant est dans une gigoteuse, sans couverture supplémentaire et sans objet transitionnel (peluches, « doudou ») autour de la tête, la prévention n’est pas systématiquement réalisée. Pourquoi ?

Dans les chambres où l’enfant est dans la gigoteuse mais qu’il a des peluches près de son visage on lui rappel juste les risques de celles-ci dans le berceau. Mais pourquoi ? N’y a-t-il pas un risque égalementà domicile ?Sommes-nous certainqu’à domicile les parents ne feront pas dormir leur enfant avec une couverture ? Les parents sont-ilsréellement au courant des recommandations de couchages pour leur enfant ?

De plus en interrogeant mon entourage, seulement une de mes amies, dit avoir reçu comme information, qu’il fallait faire dormir son bébé sur le dos,mais aucune ne se souviens avoir reçu des informations sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson. Alors je me demande si elles n’ont vraiment pas reçu les informations, si elles les onteu mais qu’elles ne les ont pas comprises comme étant de la prévention contre la MIN, étant donné que ces derniers mots n’ont pas été employés ou si elles les ont reçu mais que leur état émotionnel ne leur à pas permis de recevoir l’information à ce moment-là? Des documents sur la prévention de la MIN existent et pourtant aucunes d’entre elles n’en n’a reçu, on ne leur a pas parlé n’ont plus des conseils qui se trouvent dans le carnet de santé.

Suite à ma situation de départ et à mon analyse de cette situation je me suis posée plusieurs questions qui sont :

 Les parents ne devraient-il pas tous recevoir lesmême informationsquel que soit leur situation familiale, professionnel et/ou sociale ?

 Pourquoi faire plus d’informations à certains plutôt qu’à d’autres ?

 Les recommandations ont beaucoup changé ces dernières années alors les parents même multipares ont-ilsréellement les « bonnes » informations ?

 Il y a beaucoup d’informations données en maternité en très peu de temps alors comment la puéricultricepeut-ellesavoir si l’information a été efficace ?

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 Pourquoi les termes « prévention de la mort inattendue du nourrisson » n’est -ellepas utiliséesystématiquement par la puéricultrice?

 Le terme « mort » fait-il peur ? peur auxsoignants, de la réaction des parents ?peur aux parents ?

 N’est-il pas utile de l’utiliser même si cela peut faire peur, pour le bien-être des nouveau-nés ?

 N’y a-t-il pas trop d’informations données aux parents, dans un laps de temps restreint ?

 L’afflux important d’informations dans un laps de temps court n’altère t’il pas la qualité de l’information ?

 N’est-il pas possible que certaines informations soit données en anténatal ?

b. Question de départ

Suite à mon questionnement précédent, j’ai pu formuler ma question de départ qui est :

En quoi la puéricultrice en maternité joue t-elle un rôle dans la prévention de la mort inattendue du nourrisson ?

Après vous avoir énoncé ma question de départ, je vais vous parler de mon cadre théorique. Dans ce cadre, il me semble important de vous parler tout d’abord de la mort inattendue du nourrisson, sujet principal de mon mémoire, puis dans une seconde partie j’aborderai la prévention et l’éducation pour la santé.

Dans une troisième partie il me semble important de vous parler de la puéricultrice et plus précisément la puéricultrice en maternité. Je terminerai mon cadre théorique en vous parlant des représentations de la mort dans notre société et en maternité ainsi que l’état émotionnel de la mère en post partum.

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III.

CADRE THEORIQUE

1. LA MORT INATTENDUE DU NOURRISSON

a. Qu’est-ce la mort inattendue du nourrisson ?

La mort inattendue du nourrisson (MIN) est définie par la haute autorité de santé (HAS) comme « tous les cas de décès survenant brutalement chez un nourrisson alors que rien dans

ses antécédents connus ne pouvait le laisser prévoir»1. L’HAS considère que la MIN peut

toucher un enfant jusqu’à l’âge de 2ans. Il y a plus de MIN chez les garçons que chez les filles (2 décès sur 3), elle survient dans 8 cas sur 10 avant l’âge de 6 mois avec un pic de fréquence entre 1 mois et 3 mois.

La MIN vient remplacer depuis 2000 le terme mort subite du nourrisson (MSN), ce terme qui lui est utilisé pour désigner les morts inattendues dont on ne retrouve pas de causes au décès. Deux médecins Krous et Beckwith ont alors donnés une définition à la MSN :"c ‘est un décès

inexpliqué d’un enfant de moins d'1 an, survenant pendant le sommeil, qui reste inexpliqué après des investigations postmortem comprenant une autopsie complète et une revue complète des circonstances du décès et de l’histoire clinique"2.

b.Epidémiologieet historique

Dans cette partie où je vous parlerai de l’épidémiologie et de l’historique de la mort inattendue du nourrisson, j’emploierai le terme « mort subite du nourrisson » puisque c’est ainsi qu’on la nommée avant l’année 2000.

Avant 1975 les nourrissons dormaient en décubitus dorsal, à cette époque le concept de mort subite du nourrisson était peu connu, puis en1975 une « mode » venue des Etats-Unis

1 HAS. Prise en charge en cas de mort inattendue du nourrisson, [en ligne] mai 2007. [Consulté le 21 janvier 2017]. Disponible sur

https://www.has-sante.fr/portail/jcms/c_531207/fr/prise-en-charge-en-cas-de-mort-inattendue-du-nourrisson 2 Juliette BLOCH, Juliette, DENIS Pierre, JEZEWSKI-SERRA, Delphine. Les morts

inattendues des nourrissons de moins de 2 ans : Enquête nationale INVS 2007-2009. 2011.

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apparait, celle de coucher les nourrissons sur le ventre, c’est à ce moment-là qu’on observe une augmentation importante du nombre de décès des nourrissons de moins d’un an. En effet entre 1975 et 1980 le taux de MSN a augmenté de 263% passant de 28.3 décès pour 100 000 naissances à 102.8 décès. Entre 1981 et 1991 l’augmentation est moins forte mais reste tout de même à 62%.

En France la MSN devient en 1985 la principale cause de décès des nourrissons de moins d’un an. On notera le taux plus important en1991 avec 1457 décès.

L’augmentation brutale des décès entre 1975 et 1980 a amené les professionnels de santé à se poser des questions sur les causes de cette augmentation. L’hypothèse pour ces professionnels est que le couchage sur le ventre soit la cause de cette augmentation ; ce qui entraina des travaux de recherche à ce sujet jusqu’en 1990.

En France c’est le professeur Sénécal qui en 1983 saisie l’Académie de médecine sur l’effet néfaste de la position de sommeil sur le ventre. S’ensuit la mise en place de groupe de travail qui confirme en 1986 le rôle néfaste du couchage en position ventrale. C’est cette même année que les centres de référence de mort subite du nourrisson seront créés.

Il va ensuite suivre un réseau de recherche en santé publique jusqu’en 1998, financé par l’Institut national de la santé et de la recherche (INSERM), intitulé « Epidémiologie de la MSN ». Ce réseau de recherche va permettre d’identifier les principaux facteurs de risque que je citerai dans une autre partie.

Suite à ces recherches et aux nombreuses recherches dans le reste du monde, les campagnes de préventions vont commencer à faire leurs apparitions. Les premiers sont les Pays Bas en 1987 à réaliser une campagne en faveur du couchage sur le dos, une baisse importante du nombre de MSN conduira les pays développés à réaliser eux aussi des campagnes de prévention.

C’est seulement en 1992 que l’Académie américaine de pédiatrie publiera des nouvelles recommandations sur l’importance du couchage sur le dos des nourrissons pendant leur sommeil. C’est à partir de ce moment-là qu’on observera une baisse importante du nombre de

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MSN jusqu’en 1997. Passant de 1288 MSN en 1992 à 359 en 1997 en France. Cette baisse montre bien l’efficacité des campagnes de prévention.

En France le ministre de la Santé attendra février 1993 pour lancer une campagne d’informations sur le couchage sur le dos et c’est seulement qu’en octobre 1994 que la première campagne officielle sera diffusée par l’association Naitre et Vivre et la Direction Générale de la Santé. Au vu des résultats positifs de cette campagne deux secondes campagnes auront lieu en 1995 et 1996.Ces campagnes de préventions ont permis de diminuer le nombre de mort subite du nourrisson de 75%.

En 2016 la mort inattendue du nourrisson reste la première cause de décès après entre 1 mois et 1 an. Il existe des disparités entre les régions de France, en 2005 le Nord Pas-de-Calais était la région où ont comptabilisé le plus de décès avec 52.5 décès pour 100 000 naissance. C’est dans les régions du Sud Est qu’on observe le plus faible taux de MSN avec 27/100 000 en Rhones-Alpes et 24.1/100 000 en corse.

Depuis quelques années le taux de MIN reste stable, il y aurait aujourd’hui entre 250 et 500 MIN chaque année en France. Face à la difficulté de réaliser des études épidémiologiques, la France a créé en juillet 2015 un Observatoire national sur la mort inattendue du nourrisson (Omin), la France espère ainsi obtenir des données épidémiologiques fiables et « pouvoir

mettre en place de campagnes d’informations et de prévention auprès du grand public et des personnels soignants »3.

c. Les facteurs de risque de la mort inattendue du nourrisson

De nombreuses études ont été menées afin d’identifier les causes de la mort inattendue du nourrisson, les professionnels de santé parlent de facteurs de risque plutôt que de causes.

3PATURAL,H.,WEISS,S. Mort inattendue du nourrisson, quoi de neuf en 2015. Cahiers de la

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En 1994 Kinney et al. parlent du modèle du triple risque « le décès par MSN surviendrait chez

un nourrisson présentant une vulnérabilité sous-jacente particulière pendant une période critique de développement et confronté à un stress exogène » 4.

Dans ce modèle du triple risque, il y a tout d’abord l’enfant vulnérable qui peut être génétique : sexe masculin, troubles génétique de la régulation de la température corporelle, troubles du système immunitaire et troubles du transport de la sérotonine ;

Elle peut être aussi liée aux conditions de la grossesse : prématuritépouvant entrainer des apnées et bradycardies, nous savons que la prématurité engendre une immaturité du système immunitaire, immaturité du système autonome et troubles de la régulation du sommeil. Mais aussi les retards de croissance intra-utérin (RCIU), exposition en anténatal au tabac, alcool et stupéfiants.

Entre aussi en compte la période critique du développement, la majorité des MIN surviennent entre 2 et 4 mois âge où il peut avoir des troubles de la commande respiratoires, troubles au niveau du système nerveux autonome entrainant des troubles de la régulation de la fréquence cardiaque mais aussi troubles du systèmes d’éveil lors du sommeil.

Puis le troisième facteur de risque, celui pour lequel notre rôle en tant que puéricultrice est important est le stress exogène : position ventrale, température ambiante élevée, literie molle et inadaptée, enfouissement du visage, privation de sommeil, infections, médicaments sédatifs ; une action de prévention sur le stress exogène permet de réduire le risque de MIN.

Il existe d’autres facteurs de risque que ceux cités précédemment, il s’agit :

 d’une mère jeune (<20ans), mère célibataire, conditions socio-économique défavorables ; en effet on constate que les recommandations en matière de couchage sont parfois moins bien respectées chez ce groupe de parents.

 La saison hivernale où l’on constate une augmentation avec le pic épidémique  Les naissances multiples, grossesses rapprochées

4 S.COLSON,S., GASSIER,J., SAINT SAUVEUR,C. La mort inattendue du nourrisson. Le

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d.Prévention et recommandations

La prévention de mort inattendue du nourrisson passe par plusieurs recommandations publiée par l’Académie américaine de pédiatrie ( AAP), l’Agence de santé publique du Canada et le ministère de la santé du Royaume-Uni ; en France il est possible de trouver les recommandations sur le site de l’association Naitre et Vivre ainsi que sur le site de la société française de pédiatrie.

Voici ci-dessous un résumé des différentes recommandations que j’ai classé par thème.

1- Recommandations pour le sommeil du nourrisson :

- Nourrisson toujours coucher en position dorsal, la position latérale est à proscrire car instable le nourrisson risque de basculer sur le ventre.

- Nourrisson dans son propre lit,co-sleeping contre indiquer et encore plus pour les personnes qui consomme du tabac, stupéfiants ou médicaments. En effet la consommation de tabac, stupéfiant et médicaments sédatif augmente le risque de diminution de la vigilance et le risque de MIN.

- Position proclive uniquement sur indication médicale avec culotte de maintien - Partage de la chambre parentale jusqu’à l’âge de 6 mois

- Utilisation de la tétine lors du coucher, selon une étude de l AAP l’utilisation de la tétine pendant le sommeil aurait un effet protecteur et favoriserait les réveils cependant utilisé la tétine seule sans accroche tétine.

2- Recommandations pour la literie :

- Utilisation d’un lit à barreaux conforme aux normes NF EN 716

- Matelas ferme adapté aux dimensions du lit, ne pas faire dormir le nourrisson dans un support mou type cocon, coussin d’allaitement

- Quand utilisation de lit parapluie ne pas rajoutez de matelas

- Utilisation d’une gigoteuse adaptée à la taille du nourrisson et à la saison

- Proscrire couvertures, oreiller, couette, drap, tour de lit, nid d’ange, coussins anti-plagiocéphalie, peluches.

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3- Recommandations pour la chambre :

- Température entre 18 et 20°C, la température supérieure à 30°c favorise les apnées centrales

- Aérer tous les jours la chambre même en hiver

4- Recommandations de l’environnement - Ne pas fumer en présence d’un nourrisson - Ne pas fumer a l’intérieur de la maison

Le tabagisme passif augmente le risque d’une hyperréactivité bronchique, le tabagisme in utero agit sur le système nerveux central augmentant l’immaturité cardiorespiratoire et le risque d’apnées.

La consommation d’alcool et stupéfiants ainsi que des médicaments sédatifs peut réduire à la vigilance des parents.

e. Les outils sur la prévention de la MIN

Afin de réaliser une prévention de la mort inattendue du nourrisson, il existe des documents destinés aux parents mais aussi d’autres destinés aux professionnels.

Avant de vous parler des différents outils, il me semble important de vous définir ce qu’est un outil. Le mot « outil » est un mot que l’on utilise fréquemment dans la vie courante, cependant il m’a été difficile de trouver une définition de ce terme.

« L’outil ou le support : c’est le véhicule du message, le moyen par lequel il peut être

transporté de l’émetteur au récepteur »5. J’ai choisi cette définition que j’ai trouvé sur le site

socialbusinessmodels, je trouve que cette définition correspond le mieux à ce qu’est pour moi un outil. En effet pour moi un outil, c’est un moyen qui permet de transmettre une information.

Il existe différents types d’outils : les brochures, les dépliants, les affiches mais aussi les conférences, les cours, les réunions.

5 SOCIAL BUSINESS MODELS. Canaux et outils de communication [en ligne]. Disponible

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L’association « Naitre et vivre » met à disposition deux brochures sur leur site internet, ces brochures sont aussi disponibles dans certaines maternités.

Il y a tout d’abord une brochure qui s’intitule « Prévention de la mort subite du nourrisson », elle reprend la définition de la mort subite et de la mort inattendue, les recommandations de couchage(literie, position), une partie sur le tabagisme, la température de la chambre, co-spleeping et les adresses et numéro utiles en cas de MIN ou de questions.

La seconde brochure réalisée en collaboration avec le Centre hospitalier Universitaire de Montpellier (CHU)s’intitule « les règles d’or de ma première année », dans cette brochure il y a une partie sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson qui reprend les recommandations en matière de couchage du nouveau-né en sécurité.

Ces brochures sont à dispositions sur le site internet de l’association Naitre et vivre, il est possible de les commander en payant que les frais d’envoi.

J’ai pu observer que ces brochures étaient disponibles dans certaines maternités et que les puéricultrices les utilisées lorsqu’ellesréalisaientla prévention de la mort inattendue du nourrisson auprès des parents. Cela leur permettait d’avoir un support écrit qu’elles donnaient aux mamans.

L’association « Naitre et Vivre » toujours en collaboration avec le CHU de Montpellier met aussi à disposition une affichette en format A4 disponible en 11 langues. Cette affichette s’intitule « Je dors sur le dos », elle explique pourquoi et comment l’enfant doit dormir. Ils ont réalisé une affichette s’intitulant « les 10 règles d’or pour un sommeil sans risque » qui reprend les recommandations de couchage de l’enfant en sécurité.

Un groupe de travail composé de pédiatres et puéricultrices faisant parti du réseau Ombrel (réseau périnatal autour de Lille) ont réalisé une brochure destinée aux professionnels de santé qui s’intitule « couchage de bébé de moins d’un an en sécurité – recommandations pour les professionnels » cette brochure est distribuée aux professionnels de santé de maternité et PMI, le groupe de travail réalise aussi des formations sur le couchage du nouveau-né en sécurité

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où ils reprennent la brochure. Cette brochure permet d’informer les professionnels de santé et de leur faire prendre conscience de leur rôle dans l’éducation pour la santé sur la mort inattendue du nourrisson.

Le réseau ELENA, réseau de santé en périnatalité Loire Nord- Ardeche en lien avec le CHU de Saint-Etienne a réalisé deux vidéos pour la prévention de la mort inattendue du nourrisson, la première en 2014 qui s’intitule « mort inattendue du nourrisson : 1 minute de prévention » et une seconde publiée depuis 2017 « comment coucher votre bébé en toute sécurité ».Ces vidéos sont disponibles sur le site youtube, vous trouverez les liens dans ma bibliographie.

L’association National des Centres de Références de la MIN ( AnCreMIN) organise des actions nationales de prévention sur la mort inattendue du nourrisson. Depuis 2015 est mis en place la semaine de prévention de la MIN qui se déroule en septembre, durant cette semaine des actions de prévention sont réalisées partout en France. Pour 2017 la semaine de prévention de la mort inattendue du nourrisson se déroule du 18 septembre au 22 septembre avec des journées de prévention au CHU d’Amiens le 19 septembre, le 20 au CHU de Besançon, au CH de Carcassonne le 21 et le 5eme congrès national des centres de référence de la MIN le 22 septembre à Marseille.

Tous ces réseaux et associations nous montre qu’il y a encore une forte mobilisation pour réduire le nombre de décès lié à la mort inattendue du nourrisson. Des brochures, des affiches, des vidéos, des formations, tous ces outils sont réalisés pour aider les professionnels de santé à informer, mais surtout à réaliser des actions d’éducation pour la santé auprès des parents en maternité et en PMI.

2. LA PUERICULTRICE

a. Définition

La profession de puéricultrice a été créée en 1947, à cette époque elle est « engagée dans la

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guerre), elle est ouverte aujourd’hui sur la dimension psychosociale de la santé du nouveau-né, de l’enfant, de l’adolescent.»6.

La puéricultrice est avant tout une infirmière ou une sage-femme diplômée d’Etat, ayant effectuée une année de spécialisation autour des soins de l’enfant. Une puéricultrice peut exercer dans différents domaines, soit en milieu hospitalier (maternité, pédiatrie générale ou spécialisés,néonatalogie), soit en milieu extra-hospitalier(crèche, protection maternel et infantile).

La puéricultrice a vu ses responsabilités évoluer au fil des années en effet « depuis l’évolution

des connaissances et des techniques, de la politique de santé en matière de prévention, les mutations intervenues au niveau des conditions de vie, les besoins de la population en structures d’accueil de la petite enfance, ont amené la puéricultrice diplômée d’Etat à assumer des responsabilités de plus en plus importantes de soin, d’éducation, de relation et de gestion dans des secteurs de plus en plus diversifiés, pour répondre aux besoins de santé del ’enfant »7

Je souhaite à présent vous énumérer des articles de loi extrait du décret2004-806 du 29 juillet 2004 du code de la santé publique, ces articles de loi me semblent important pour comprendre les fonctions de l’infirmière puéricultrice.

b. Législation

La puéricultrice est avant tout une infirmière, elle répond à la même législation.

Article R. 4311-1 :L'exercice de la profession d'infirmier ou d'infirmière comporte l'analyse, l'organisation, la réalisation de soins infirmiers et leur évaluation, la contribution au recueil de données cliniques et épidémiologiques et la participation à des actions de prévention, de dépistage, de formation et d'éducation à la santé.

Dans l'ensemble de ces activités, les infirmiers et infirmières sont soumis au respect des règles professionnelles et notamment du secret professionnel.

6 COLSON, S., , J.GASSIER, J.,DE SAINT-SAUVEUR, C.le guide de la puéricultrice, octobre 2016, Elsevier Masson, 4ème Edition, p13

7BEGER-LEVRAULT, programme des études préparant au diplôme d’état de puéricultrice, Ministère des affaires sociales et de l’intégration, p1

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Ils exercent leur activité en relation avec les autres professionnels du secteur de la santé, du secteur socialet médico-social et du secteur éducatif.

Article R. 4311-15 : Selon le secteur d'activité où il exerce, y compris dans le cadre des réseaux de soins, et en fonction des besoins de santé identifiés, l'infirmier ou l'infirmière propose des actions, les organise ou y participe dans les domaines suivants :

1. Formation initiale et formation continue du personnel infirmier, des personnels qui l'assistent et éventuellement d'autres personnels de santé ;

2. Encadrement des stagiaires en formation ;

3. Formation, éducation, prévention et dépistage, notamment dans le domaine des soins de santé primaires et communautaires ;

4. Dépistage, prévention et éducation en matière d'hygiène, de santé individuelle et collective et de sécurité ;

5. Dépistage des maladies sexuellement transmissibles, des maladies professionnelles, des maladies endémiques, des pratiques addictives ;

6. Education à la sexualité ;

7. Participation à des actions de santé publique ;

8. Recherche dans le domaine des soins infirmiers et participation à des actions de recherche pluridisciplinaire. Il participe également à des actions de secours, de médecine de catastrophe et d'aide humanitaire, ainsi qu'à toute action coordonnée des professions de santé et des professions sociales conduisant à une prise en charge globale des personnes.

Article R 4311-13: Les actes concernant les enfants de la naissance à l’adolescence, et en particulier ceux-ci dessous énumérés, sont dispensés en priorité par une infirmière titulaire du diplôme d’Etat de puéricultrice et l’infirmier ou l’infirmière en cours de formation préparant à ce diplôme :

 Suivi de l’enfant dans son développement et son milieu de vie ;  Surveillance du régime alimentaire du nourrisson;

 Prévention et dépistage précoce des inadaptations et des handicaps;  Soins du nouveau-né en réanimation

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17

photothérapie.8

Comme vous pouvez le constater la puéricultrice à un large champ de compétences selon l’endroit où elle exerce. Au vu de mon sujet j’ai décidé de cibler mon travail non pas sur la puéricultrice en maternité mais aussi la puéricultrice de PMI.

Au début de mon travail, j’avais ciblé la puéricultrice de maternité mais je trouve important de vous parler de la puéricultrice en PMI. En effet la puéricultrice de PMI a aussi son rôle à jouer dans la prévention de la mort inattendue du nourrisson, c’est elle qui prends le relais après la maternité, elle effectue des visites à domicile et des consultations du nourrisson qui sont des moments propices pour répondre aux questions des familles et effectuer une éducation pour la santé c’est pourquoi il me semble important de vous parler d’elle.

c. La puéricultrice en maternité

En maternité la puéricultrice a un rôle d’éducation, d’accompagnement et d’encadrement des parents. Elle accompagne les parents dans les actes de la vie quotidienne de leur enfant, elle les conseils, les écoute et les accompagne dans le choix de l’alimentation mais aussi dans l’établissement de la relation parents-enfant. Elle réalise aussi les tests de dépistage auditifs au 2eme jour de vie de l’enfant, le test de dépistage des maladies métaboliques au 3eme jour. La puéricultrice de maternité va tout au long du séjour écouter, conseiller et accompagner les parents. Elle va informer les parents sur le rythme de vie du nouveau-né, réaliser des réunions d’informations, donner aux parents les conseils de sorties (visite chez la pédiatre, vaccin, surveillance température, poids, préparation des biberons …), c’est elle aussi qui donnera des conseils sur le portage et massage du nouveau-né.

Elle réalise des actions d’éducation à la santé sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson, la prévention de la plagiocéphalie, la prévention du bébé secoué et la prévention des accidents domestiques.

8INFIRMIERS.COM. Législation. [en ligne]. Mars 2010. Disponible sur

https://www.infirmiers.com/profession-infirmiere/legislation/decret-nd-2004-802-du-29-juillet-2004-relatif-aux-parties-iv-et-v-annexe.html

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Elle présentera aux parents la PMI (protection maternelle et infantile) ainsi que le rôle de la puéricultrice de PMI et si besoin fera le relais.

La puéricultrice en maternité doit parallèlement encadrer des étudiants infirmiers, infirmières puéricultrices, sage-femme et auxiliaire de puériculture. Elle travaille en collaboration avec les auxiliaires de puériculture, les pédiatres, sage-femme, psychologue et assistante sociale. La puéricultrice en maternité à un rôle important dans l’accompagnement, l’encadrement et l’éducation des parents mais elle ne dispose de très peu de temps pour le faire car les séjours en maternité sont de plus en plus court, la puéricultrice de PMI pourra alors prendre le relais et aborder les sujets qui n’ont pas pu être abordé en maternité.

d. La puéricultrice de PMI

En PMI la puéricultrice travaille en collaboration avec les médecins de PMI, les assistants sociaux, l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) mais aussi avec les éducateurs d’Aide Educative en Milieu Ouvert (AEMO), les hôpitaux, les maternités, les écoles, les médecins, les associations caritatives, les Techniciens de l’Intervention Sociale et Familiale (TISF).

La puéricultrice de PMI à différentes missions , elle a un rôle dans le soutien des parents dans l’exercice de la parentalité, elle réalise des visites à domicile , participe à l’agrément et suivi des assistantes maternelles , organise des consultations du nourrisson où son rôle est d’accompagner les parents, surveiller l’évolution de la courbe staturo-pondéral et le développement de l’enfant ( taille, poids, périmètre crânien, alimentation, développement psychomoteur) , elle réalise les bilans de 4 ans dans les écoles maternelles, elle met en œuvre des projets d’animation afin de favoriser l’éveil des enfants et la rencontre des parents. Elle accompagne et conseils les parents sur les soins d’hygiène, les différentes acquisitions de l’enfant, sur le matériel de puériculture et sur« le respect des rythmes et confort du nourrisson

(couchage, prévention de la mort inattendue du nourrisson, prévention de la plagiocéphalie, bruit, tabagisme, chaleur …) »9.

9LEFEBVRE – MAYER, Emmanuelle. Les missions de la puéricultrice ou infirmière en protection maternelle et infantile. [en ligne], 2012. Disponible

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3. INFORMATION, PREVENTION ET EDUCATION POUR LA

SANTE

Au début de mon projet professionnel je parler beaucoup de prévention mais au fur et a mesure de mes lectures je me suis rendu compte que finalement la prévention de la mort inattendue du nourrisson était avant tout de l’éducation pour la santé.

Lorsque nous effectuons une prévention sur la mort inattendue du nourrisson, nous disons souvent que« nous avons informé les parents », ce terme d’information m’intéresse particulièrement. Je me demande si nous réalisons une éducation pour la santé sur la MIN ou bien une information sur la MIN ce qui aurai toute son importance. C’est pourquoi il me semble important de vous définir tous ces termes.

a. La prévention

Selon l’organisation mondiale de la santé (OMS) « la prévention est l’ensemble des mesures

visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et deshandicaps »10. Il existe trois niveaux de prévention ;

- La prévention primaire c’est « tous les actes destinés à diminuer l’incidence d’une

maladie dans une population, donc à réduire le risque d’apparition de cas nouveaux ».

- La prévention secondaire c’est « tous les actes destinés à diminuer la prévalence

d’une maladie dans une population, donc de réduire le nombre de malades e, réduisant la durée d’évolution. ».

- La prévention tertiaire c’est « tous les actes destinés à diminuer la prévalence des

incapacités chroniques ou des récidives dans une population, donc à réduire au maximum les invalidités fonctionnelles consécutives à la maladie. »11

http://www.infimiers.com/votre-carrière/puericultrice/missions-de-la-puericultrice-en-protection-maternelle-et-infantile.html.

10 FLAJOLET, André. Rapport Flajolet annexe 1 la prévention. [en ligne], 2001. Disponible sur http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/annexes.pdf

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Le rôle de la puéricultrice en matière de prévention primaire est de diminuer les facteurs de risque, pour la prévention secondaire est de dépister précocement pour réduire la durée et la gravité d’une affection et son rôle en prévention tertiaire est d’éduquer pour limiter les répercussions d’une maladie et d’éviter les rechutes. La prévention est principalement ciblée sur la maladie.

b. L’information

L’information est définie dans le dictionnaire Larousse comme « tout événement, tout fait,

tout jugement porté à la connaissance d’un public plus ou moins large, sous forme d’images, de textes, de discours, de sons »12. L’information c’est donc des connaissances que nous

apportons à l’autre n’ayant pas pour but de changer les comportements contrairement à l’éducation pour la santé.

L’action d’informer quelqu’un c’est de le tenir au courant des événements, de l’actualité. Lorsque nous donnons un dépliant, une brochure à des parents mais que nous ne donnons pas d’explications sur ces documents nous réalisons une information et non une éducation. Le rôle de la puéricultrice en maternité de donner des informations sur certains thèmes mais aussi éduquer sur d’autres, dans ce cas il est important d’apporter en plus une explication.

Afin de comprendre ma réflexion je vais vous parlez de l’éducation pour la santé.

c. L’éducation pour la santé

L’éducation pour la santé est définie par l’OMS comme « tous ensemble d'activités

d'information et d'éducation qui incitent les gens à vouloir être en bonne santé, à savoir comment y parvenir, à faire ce qu'ils peuvent individuellement et collectivement pour conserver la santé, à recourir à une aide en cas de besoin »13

11COLSON, S.,GASSIER, J.,DE SAINT-SAUVEUR, C. La santé publique. Le guide de la

puéricultrice. octobre 2016, Elsevier Masson, 4ème Edition, p899-910. 12LAROUSSE. Définition information. [en ligne]. Disponible sur http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/information/42993

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« L’éducation pour la santé a pour but que chaque citoyen acquière tout au long de sa vie les compétences et les moyens qui lui permettront de promouvoir sa santé et sa qualité de vie ainsi que celles de la collectivité. [...] Elle s’adresse à la population dans toute sa diversité avec le souci d’être accessible à chacun. [...] L’éducation pour la santé aide chaque personne, en fonction de ses besoins, de ses attentes et de ses compétences, à comprendre l’information et à se l’approprier pour être en mesure de l’utiliser dans sa vie »13c’est ainsi

que l’éducation pour la santé est définie dans le plan national d’éducation pour la santé. Dans l’éducation pour la santé , l’information que nous donnons aux parents a pour but de les aider à comprendre les problèmes et identifier les moyens qu’ils pourraient mettre en place pour éviter un problème de santé , en l’occurrence dans mon projet professionnel c’est permettre aux parents d’’identifier les facteurs de risque de la mort inattendue du nourrisson et de mettre en place des recommandations afin de réduire le risque de décès de leur enfant.

« Dans sa perspective actuelle, l’éducation pour la santé vise non seulement à modifier les comportements qui présentent un risque pour la santé des individus ou de la collectivité, mais aussi à favoriser la prise de responsabilité dans les choix de vie favorables à la santé, à la qualité de vie et au bien-être ».14

L’éducation pour la santé est « un ensemble organisé d’actions, d’informations, d’éducation

et de communication qui vise à modifier dans un sens favorable, les connaissances ou les croyances, les attitudes, les comportements, les compétences des individus ou d’une population. ».15 En effet lorsque nous faisons la prévention de la mort inattendue du nourrisson notre but est de modifier les connaissances, les croyances et les comportements des parents dans un sens favorable pour le bien-être de leur enfant.

Durant mon année de formation, j’ai réalisé un stage dans une maternité, j’ai pu observer dans ce stage que les puéricultrices données une brochure sur la prévention de la mort inattendue

13 CESPHARM. L’éducation pour la santé : quels concepts. [en ligne], 2017. Disponible sur http://www.cespharm.fr/fr/Prevention-sante/L-education-pour-la-sante/Quels-concepts.

14 COLSON, S.,GASSIER, J., DE SAINT-SAUVEUR, C. De l’éducation sanitaire à

l’éducation pour la santé. Le guide de la puéricultrice. octobre 2016, Elsevier Masson, 4ème Edition, p908

15COLSON, S.,GASSIER, J., DE SAINT-SAUVEUR, C. De l’éducation sanitaire à

l’éducation pour la santé.Le guide de la puéricultrice. octobre 2016, Elsevier Masson, 4ème Edition, p910

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du nourrisson ces brochures étaient parfois expliquées aux parents, tous les items étaient repris avec les parents et la puéricultrice demandait à la fin de son éducation si les parents avait bien compris l’information et si ils avaient des questions. D’autres déposées le dépliant dans la chambre et demandait à la maman de le lire pendant le séjour. Nous pouvons remarquer que selon les professionnels certaines effectuent une éducation et d’autre une information.

Une autre expérience, lorsque ma sœur a accouché la puéricultrice de la maternité lui a donné une brochure avec différents conseils pour le retour à domicile (préparation des biberons, sorties, surveillance poids,température …), la puéricultrice lui a donné la brochure et lui a dit de lire cette brochure et si elle avait des questions elle pouvait le lui poser. Elle lui a dit « vous trouverez une partie sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson, il est

important de le lire » mais pas plus d’explication, ce n’est pas faire de l’éducation que de

donner une brochure.

Il est important de ne pas confondre l’information et l’éducation pour la santé, l’éducation pour la santé comme j’ai pu le dire précédemment a pour but de transmettre des informations afin de modifier les comportements alors que l’information a pour but de transmettre des connaissances sans objectifs supplémentaires.

d. L’éducation pour la santé et la puéricultrice

« L’une des principales finalités de l’activité de la puéricultrice est la promotion de la santé

de l’enfant et de la famille. Elle met en œuvre des activités individuelles et collectives qui relèvent de l’éducation pour la santé, dans tous les lieux de soins et d’accueil de l’enfance. »16

L’éducation pour la santé est une des activités principales de la puéricultrice, les premières notions en matière d’éducation pour la santé se font pendant la formation qui mène au diplôme de puéricultrice. En effet lors de cette formation nous devons réaliser une action d’information en matière d’éducation pour la santé.

16GUISES. E. le rôle des puéricultrices dans l’éducation pour la santé. Soins

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Dans le programme des études préparant au diplôme d’état de puéricultrice il est stipulé que

« l’élève puéricultrice doit être capable de promouvoir une politique de progrès en matière de santé de l’enfant par des actions de prévention, d’éducation, de recherche auprès :

- De parents ; - D’enfants ;

- D’autres élèves en formation ;

- Et de professionnels concernés par l’enfance »17

De plus le référentiel de compétences des puéricultrices a établi une compétence, la compétence n°5 qui s’intitule : Concevoir et mettre en œuvre des activités de promotion de la

santé de l’enfant et de la protection de l’enfance comporte une sous partie : Elaborer et conduire des projets et des actions de santé publique, de prévention et de promotion de la santé en lien avec les priorités nationales et locales et en collaboration avec les divers partenaires, les professionnels et les usagers.

Lorsque nous parlons d’éducation pour la santé, nous avons tendance à dire que nous donnons des conseils, nous informons les parents, c’est pour cela qu’au début de mon projet professionnel je pensais que l’on faisait de la prévention en informant les parents et non de l’éducation. Moi-même en tant que professionnel en maternité je me rends compte grâce à ce travail de recherche que j’effectuais dans mon activité professionnelle au quotidien, une information et non pas une éducation auprès des parents. Grâce à mes lectures j’ai pu comprendre ce qu’était réellement l’éducation pour la santé.

Lors d’un stage en maternité, les puéricultrices donnent le 1er jour plusieurs documents sur : - l’alimentation,

- la surveillance du poids, - surveillance de la température,

- le dépistage des maladies métaboliques, - le test de dépistage auditif,

- la prévention du bébé secoué,

- la prévention de la mort inattendue du nourrisson - et la vitamine D.

17 BERGER-LEVRAULT. Programme des études préparant au diplôme d’état de

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Tous ces documents sont donnés avec une information orale. Les puéricultrices doivent normalement réaliser à toutes les mamans a J1 une éducation pour la santé sur les thèmes cité ci-dessus mais elle ne dispose que de 15-20 min par chambre ce qui est trop peu pour réaliser une éducation pour la santé, c’est pour cela qu’elles réalisent une information. Mais comme on a pu le voir avec les différentes définitions de l’information et de l’éducation, l’information n’a pas le même but que l’éducation, alors cela me pose questions. Si l’information remplace l’éducation pour la santé, les comportements à risque ne pourront pas être changés.

Pourquoi donne-t-on autant d’information en même temps ? N’est-il pas possible de repartir l’éducation pour la santé sur plusieurs jours ? Certaines informations ne pourrait-elle pas être donné en anténatal ?

L’état émotionnel de la maman, le temps réduit des séjours en maternité, le nombre important d’information donné en une journée, sont des facteurs qui ne vont pas permettre à la puéricultrice de réaliser une éducation pour la santé dans des conditions optimales. Je vais à présents vous parler de l’état émotionnel de la maman et je finirai mon cadre théorique en abordant les représentations de la mort dans notre société et en maternité.

4. L’ETAT EMOTIONNEL DE LA MERE EN POST PARTUM

La naissance d’un enfant est un bouleversement pour toute la famille, mais surtout pour cette femme qui devient mère. La naissance est souvent décrite comme « une crise évolutive, où

devenir mère entraine des sentiments ambivalents, une situation de conflit entre des phénomènes inconscients de vie et de mort »18.

La mère en maternité passe par différentes émotions : la joie, la peur, l’angoisse, la tristesse. La maman est fatiguée par l’accouchement, par le nouveau rythme de vie, par le rythme du service de maternité, par les nombreuses visites, cela peut entrainer une baisse de l’attention lorsque nous lui donnons des conseils. De plus son état émotionnel fait qu’involontairement la maman n’est pas toujours attentive.

La période du post- partum est un période de remaniement psychique, c’est une « période de

vulnérabilité propice au développement de troubles émotionnel et psychologique »19. Les

18 RAZUREL,C., HELIOT,C., PERIER,J. Education des mères à la santé dans le post partum à la maternité de Genève. Recherche en soins infirmiers. Décembre 2003. P38-45

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hormones du post partum peuvent influencer les émotions de la maman de ce fait la rendre plus vulnérable, son état psychique ne l’a rend alors pas capable de recevoir une information. Une baisse importante d’hormone après l’accouchement provoque au alentour du 3eme jour ce qu’on appel le baby-blues appelé aussi « materny blues », il s’agit d’un « État subdépressif

considéré comme physiologique, survenant principalement entre le 2ème et le 5ème jour après l'accouchement, caractérisé par : tristesse, découragement, irritabilité, hyperémotivité ou labilité émotionnelle, phobies d'impulsions agressives contre l'enfant, anxiété, insomnie »20.

Il est important de prendre en compte l’état émotionnel de la maman lorsque nous réalisons notre éducation pour la santé, et il faut savoir reporter notre éducation à un autre moment si l’état émotionnel de la maman n’est pas propice à l’écoute.

Outre l’état émotionnel de la mère, les séjours en maternité sont de plus en plus court ce qui peut aussi rendre l’éducation à la santé difficile, il y a un nombre important d’information à transmettre à la maman et aux parents lors du séjour en maternité. Au vu de la durée des séjours il est parfois difficile de pouvoir espacer les informations, de ce fait elles sont souvent toutes données le même jour. La puéricultrice parle de l’alimentation, des soins de bébé, des tests de dépistages (auditif et maladies métaboliques, des vitamines, de la prévention de la MIN, prévention du bébé secoué, ce qui fait un nombre important d’informations dans un laps de temps réduit. De plus si nous donnons des informations lorsqu’il y a de la visite, les parents sont moins attentifs du fait de la présence des personnes mais aussi du bruit qu’il peut y avoir.

5. LES REPRESENTATIONS DE LA MORT DANS NOTRE

SOCIETE ET EN MATERNITE

a. Qu’est-ce qu’une représentation

Avant de vous parler des représentations de la mort, je trouve cela important de vous définir le termereprésentation.

20 JUILLET, P. Dictionnaire de psychiatrie : définition du babyblues [en ligne]. Disponible sur http://www.psychologies.com/Dico-Psycho/Baby-blues

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Le concept de représentation apparait en 1898 par le sociologue français Emile Durkheim qui débutera par la notion de représentations collectives pour finir par la notion de représentation sociale. Ce concept sera repris par le psychologue français Serge MOSCOVICI en 1961. Pour ce dernier les représentations « sont des formes de savoirs naïfs, destinées à organiser

les conduites et orienter les communications »21. Cette définition reflète bien ce qu’est une représentation, finalement une représentation est un savoir, une croyance non fondé mais pourtant qui va avoir une influence sur les comportements des individus

Selon la psychosociologue Denise JODELET (1989) « la représentation est une forme de

connaissance, socialement élaborée et partagée, ayant une visée pratique et concourant à la construction d’une réalité commune à un ensemble social. ».22 Une représentation est une croyance qui devient notre réalité. Parler de mort en maternité fait peur, ce sont les représentations sur la mort qui fait que cela fait peur et non la mort elle-même.

D’après Jean-Claude ABRIC (1987)professeur en psychologie sociale « La représentation sociale est le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un individu où un groupe, reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique »21. Ce même auteur indique « nous appelons représentation l’ensemble organisé des informations, des croyances, des attitudes et des opinions qu’un individu ou groupe élabore à propos d’un objet donné. La représentation est le produit et le processus d’une activité mentale par laquelle un individu reconstitue le réel auquel il est confronté et lui attribue une signification spécifique »23.

Une représentation est une croyance construite à partir de valeurs, d’idées. Elle se construit à travers nos connaissances, nos valeurs mais aussi notre réflexion et notre sans critique. La représentation est l’image que l’on se fait de cet objet, de cette personne, d’un sujet ou d’un thème. Nos représentations influencent sur notre comportement et sont influencées par notre environnement et la société.

21 M.JOUET LE PORS. La théorie des représentations sociales. 2006. Disponible sur

https://www.cadredesante.com/spip/profession/recherche/La-theorie-des-representations.html 22 JODELET, D. Les représentations sociales. PARIS, PUF, 1994, p36-57

23 JOVIC, L. Représentations (sociales).Les concepts en sciences infirmières. Mallet-conseil.2009.p236-237

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De ce fait la représentation de la mort en maternité est l’image que l’on se fait des termes « mort en maternité » mais cette représentation est-elle le reflet de la réalité.

b. Représentation de la mort aujourd’hui

Malgrémes nombreuses lectures il m’a été difficile de trouver des éléments sur les représentations de la mort dans notre société. Je tenais à faire une partie sur ce thème car je trouvais cela délicat de parler de mort en maternité.

J’ai pu constater que parler de mort était « tabou » , selon Michel Castra maître de conférences en sociologie« il y aurait une sorte d’interdit socialqui empêcherait de parler de

la mort et de sa mort »24, alors parler de mort en maternité est encore plus délicat, c’est un

service où l’on côtoie peu la mort.

Lorsqu’on me demande le sujet de mon projet professionnel et que je réponds que « c’est sur

la prévention de mort inattendue du nourrisson en maternité », je constate queterme « mort »

surprends mes interlocuteurs. On a pu me dire à plusieurs reprise « il ne faut pas parler de

mort en maternité »,« parler de mort va faire peur aux mamans », « c’est délicat ton sujet »,

« tu n’as pas peur de choquer les mamans », « Parler de mort en maternité va gâcher leur

bonheur ».J’ai souhaitais reprendre une citation du sociologue Edgar Morin qui dit « le mystère premier n’est pas la mort mais l’attitude de l’homme devant la mort »25, je trouve que cette citation illustre bien le comportement des individus lorsque j’aborde le thème de la mort. Durant notre formation de puéricultrice, nous avons dû réaliser une action d’information en matière d’éducation pour la santé (AIMES), deux collègues de promotion ont réalisé leur AIMES sur la prévention de la mort inattendue du nourrisson.

A la fin de leur intervention elles ont posé comme question à l’ensemble de la promotion

« comment aborderiez-vous ce sujet avec les parents ? », cette question a suscité différentes

réactions. Pour certaines il ne faut pas employer le terme « mort inattendue du nourrisson,

cela va faire peur aux parents », ellespréfèrent parler de la mort inattendue du nourrisson en

parlant des conditions de couchage du nourrisson. Pour d’autres il est important de parler de la MIN en utilisant ces termes, elles pensent que pour réaliser une éducation il faut que tous les termes soient clairs afin de faciliter la compréhension des parents. Enfin pour d’autres

24 M.CASTRA. Les transformations sociales de la fin de vie et de la mort dans les sociétés contemporaines. Empan 2015, N°97, p12-18

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elles pensent qu’il est utile de parler de la MIN mais ellespréfèrent aborder ce thème en parlant en premier des conditions de couchages et en terminant en disant « ces

recommandations permettent la prévention de la mort inattendue du nourrisson ». Les

étudiantes puéricultrices qui utilisent le terme MIN pensent qu’il est important d’en parler pour les parents face le lien entre la MIN et les conditions de couchage ce qui ne sera pas le cas si nous n’expliquons pas pourquoi nous parlons des conditions de couchage. Je souhaite préciser que lorsque je parle des conditions de couchage, j’englobe toutes les conditions c’est à dire la literie, la température de la chambre, la position de couchageetc...

Ces échanges me démontrent que c’est un sujet qui pose questions et qu’il y a un travail à faire déçu. Cela ne fait que renforcer mon travail, et me motive d’autant plus dans mes recherches.

L’augmentation de l’espérance de vie fait que notre mentalité sur la mort change aussi, « cela

engendre le sentiment que la mort est lointaine et qu’il y a du temps avant de l’envisager réellement. La mort est ainsi mise à distance.»26. Certains diront « Nous avons le temps d’en parler ».

Comme citer dans le rapport de l’inspection générale des affaires sociales « A l’hôpital

comme ailleurs, la mort reste un tabou et son évocation met mal à l’aise »27. Je ne pensais pas

que vouloir parler de mort en maternité serait aussi « tabou ». Ne pas parler de mort en maternité ne serait-il pas au détriment de l’éducation. Pourquoiest-ce si tabou ? Nous disons avec affirmation que cela va faire peur aux mamans, aux parents mais comment peut-on en être aussi certain si nous n’en parlons jamais.

Lors de mon stage en maternité, je me souviens d’un couple de parents à qui j’ai effectué une éducation pour la santé sur la prévention de la MIN, je leur avait dit que « j’allais leur parler

de la mort inattendue du nourrisson et des bonnes attitudes à adopter », à la fin de mon

éducation la maman me dit « merci pour toutes ces informations, je trouve que c’est bien que

vous employez le terme mort inattendue du nourrisson, cela nous a permis de bien comprendre et d’être attentif ».J’ai constaté lors de ce stage, par rapport à ma pratique

professionnelle antérieure que le fait d’utiliser les termes mort inattendue du nourrisson rendaient les parents plus attentifs à mon éducation et ils avaient plus de questions que lorsque je ne les utilisés pas.

26 S.MICHEL. Ce qui a changé dans notre rapport à la mort. novembre 2013

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