Spécificités et contraintes de la mesure des odeurs
dans l'environnement par réseaux de capteurs
Jacques NICOLAS
Université de Liège (Belgique) – Site d’Arlon
Département « Sciences et Gestion de l’Environnement » Unité « Surveillance de l’Environnement »
Principal objectif de recherche
: estimer la nuisance olfactivegénérée dans l’environnement par différentes sources industrielles ou agricoles.
Centres d’Enfouissement Technique
Installations de compostage
Détection de moisissures dans les bâtiments Bassins de décantation
de sucrerie
Porcheries, poulaillers
Différents outils :
Analyse de laboratoire (GC-MS) Olfactométrie dynamique Inspection de terrain + modélisation de la dispersion atmosphérique… et le nez électronique
Possibilités très prometteuses
+
Monitoring des émissions d’odeur et prédiction de la
nuisance olfactive dans l’environnement
Contrôle des systèmes d’abattement d’odeur
Stress
Utiliser l’odeur comme variable de process pour
détecter des anomalies de fonctionnement
Dans le domaine des odeurs, aucune méthode ne peut
être considérée comme une "référence".
Toutes les méthodes doivent être considérées comme
complémentaires pour fournir une aide à la décision.
Rappel du principe de la mesure olfactométrique
Prélèvement d’un sac (Tedlar) sur le terrain
Mesure (olfactomètre) en laboratoire par un panel de 6 personnes
Principe de l’olfactométrie dynamique
Echantillon odorant prélevé
sur le terrain
l'olfactométrie
Le "niveau" d'odeur est défini par le nombre de fois qu'il
faut diluer l'échantillon odorant avec de l'air pur pour
arriver au seuil de perception olfactive (50% des
personnes sentent et 50% ne sentent plus)
Compost
Dilué 300 fois
Concentration de
l'odeur = 300 "unités
odeur"
Air à 500m de la sourceDéjà tel quel au seuil de
perception = Dilué 1 fois
Concentration de l'odeur
= 1 "unité odeur" = seuil
de perception
•
La seule méthode normalisée pour mesurer une
concentration d'odeur.
•
Reconnue au niveau européen par la norme EN 13725
•
Définie par un protocole rigoureux
le niveau de l'odeur est défini par sa concentration en
uo
E/m
3(unité-odeur européenne par mètre cube)
Pour rappel : 1 uo
E/m
3correspond à la
concentration au seuil de
perception
!
!
!
?
?
?
l'olfactométrie
Rappel : Le nez électronique
Principe : réseau de capteurs-gaz non spécifiques
C1 : Composés soufrés, H S2
C2 : Solvants
organiques, alcools C3 : Contaminants de l'air, CO, hydrogène, fumée de cigarette C6 : Composés aminés, NH3 C5 : Gaz combustibles, propane, butane C4 : Vapeur d'eau
Dans notre cas: capteurs à oxydes d'étain commerciaux (Figaro, FIS, Capteur)
Le nez électronique
ex. dans une station
d'épuration
C6 C1 C5 C4 C3 C2Boues
Le nez électronique
C6 C1 C5 C4 C3 C2Eaux brutes
Le nez électronique
C6 C1 C5 C4 C3 C2Boues
Eaux brutes
Gaz
d’échappement
Produit
désodorisant
Le nez électronique : détection de l’émergence d’une
odeur
un des problèmes = trouver un indice
"global", image de l'odeur
-10 -5 0 5 10 15 20 0:00 2:00 4:00 6:00 8:00 10:00 12:00 14:00 16:00 18:00 20:00 22:00 time (hours) o d o r e v e n t
"odour event" pointed out
-10 -8 -6 -4 -2 0 2 4 6 8 10
Moving away from the landfill gas extraction well
C la s s if ic a ti o n f u n c ti o n s v a lu e s
The classification function for biogas decreases
The classification function for fresh waste remains nearly stable
Si indice "global"
suivi continu possible
C6 C1 C5 C4 C3 C2Autre problème :
La concentration descend sous la limite de détection des capteurs
Au niveau de l'émission, ou à proximité de la source, un nez électronique est capable de détecter et de
reconnaître une odeur, mais pas dans l'environnement
Composition chimique typique ?
Installation de compostage terpens 28% alcohols 27% esters 23% & aldehydes ketones 17% aliphatic hydrocarbons 3% aromatics 1% sulfur compounds 1% Station d'épuration Acétone Cétones Méthanal Ethanal Butanal Aldéhydes Acide acétique Acide butyrique Acide valérique Acides organiques Sulfure de diméthyle Methanthiol Ethanethiol Sulfure d'hydrogène Composés soufrés Ammoniac Diméthylamine Méthylamine Ethylamine Scatole Indole Cadavérine Composés azotés
Concentrations typiques à l'émission ?
Installation de compostage Station d'épuration
(stabilisation des boues)
1.155 Ethanol 3.340 Limonène 0.116 2-butanone 0.114 1-propanol 0.065 Acetate d'éthyl 0.044 Phénol 0.038 2-butanol 0.019 Ethyl ester d'acide butanoïque 0.022 3-methyl-butanal ppm(v) Exemples de composés 0.360 Sulfure de diméthyle 0.290 Toluène 25 Ammoniac ppm(v) Exemples de composés Abattoir 0.001 Acétone 0.001 Tétramethyle pyrazine 0.005 Sulfure de triméthyle 0.007 Sulfure de diméthyle ppm(v) Exemples de composés Rarement au dessus de 1 ppm(v)
Mais le nez électronique réagit à l'émission globale (pas aux
composés individuels)
Somme ?
- pas représentative de la réponse globale du réseau de capteurs
R e si st a n ce d e s ca p te u rs
Concentration d'éthanol Dilution du mélange gazeux odorant
Ethanol
Ambiance odorante
Pour avoir une idée de l'ordre de grandeur de la "concentration chimique globale" détectée par le réseau de capteurs
Trouver une équivalence entre la "concentration chimique globale" du mélange odorant et la concentration de vapeur d'éthanol
Ethanol
Gaz odorant
(compost)
1 … 25 ppmv équivalents-éthanol E T H A N O LQuelle est la limite de détection
en "équivalents-éthanol" ? Limite de détection rapport signal-bruit S/N = 3Bruit = écart-type σ du signal stabilisé (p.ex. en kΩ)
Pour notre configuration selon le type de capteur Correspond à
0.04 … 1.03 ppm(v)
en équivalents-éthanolOu à une dilution de
20…100
pour un échantillon typique prélevé au dessus du compost[
0.07,1.8k
]
σ
∈
Ω
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50 0.00 5.00 10.00 15.00 20.00 25.00 30.00 Ethanol concentration (ppmv) (R 0 -R ) s e n s o r T G S 2 6 2 0 ( k ΩΩΩΩ ) 0 1 2 3 4 5 0.00 0.10 0.20 0.30 0.40 0.50 0.60 0.70 0.80 0.90 1.00 Ethanol concentration (ppmv) (R 0 -R ) s e n s o r T GS 2 6 2 0 ( k ΩΩΩΩ ) 3σσσσ = 1.35 kΩΩΩΩ Ethanol concentration = 0.20 ppmv… et la limite de résolution peut encore être plus élevée (p.ex. reconnaître une odeur de compost parmi d'autres)
-1.0 -0.8 -0.6 -0.4 -0.2 0.0 0.2 0.4 0.6 0.8 1.0 Factor 1 -2.0 -1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5 2.0 F a c to r 2 compost neutralizing product Decre asing conc entra tion Dec reas ing conc entra tion
Il est donc essentiel d'améliorer le prélèvement du gaz
10 ppm … 1 ppm … 100 ppb … 10 ppb
Lorsqu'on s'éloigne de la source, la concentration
"globale" descend rapidement sous la limite de détection
Correspondance avec la "concentration d'odeur"
Echantillons prélevés en double
0 10 20 30 40 50 60 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 ou/m3 (R 0 -R ) s e n s o r T G S 2 6 2 0 ( kΩΩΩΩ ) 3σσσσ = 1.35 kΩΩΩΩ 15 uo/m3
"Courbe de calibration" entre la concentration d'odeur et les signaux
des capteurs
Pour une émission de compost, la concentration d'odeur correspondant à la limite de détection des capteurs est faible et proche du seuil de détection olfactif, défini par 1 uo/m3.
Objectif du nez électronique : reconnaître une odeur (ex. : émission de compost) et la suivre en continu
p.ex. : détecter que le niveau d'odeur dépasse un "seuil d'alerte"
Problème supplémentaire : mesurer
une odeur
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000 4500 5000 9 :4 0 9 :4 6 9 :5 1 9 :5 6 1 0 :0 1 1 0 :0 7 1 0 :1 2 1 0 :1 7 1 0 :2 3 1 0 :2 8 1 0 :3 3 1 0 :3 9 1 0 :4 4 1 0 :4 9 1 0 :5 4 1 1 :0 0 1 1 :0 5 1 1 :1 0 1 1 :1 6 1 1 :2 1 1 1 :2 6 1 1 :3 2 1 1 :3 7 Time exhaust gaz of a truck
Mais : les capteurs gaz répondent à la fois aux composés odorants et aux composés non-odorants
Le signal global du nez électronique ≈ "odeur" si la concentration "chimique" est corrélée avec la concentration d'odeur
C o n c e n tr a ti o n o d e u r 1 201 401 601 801 1001 1201 1401 1601 1801 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Conductance G(kS) Concentration = 1+9352 *(G-G0) r² = 0.88 with G0 = 0.0219 TGS 822
OK pour les émissions de compost 0 200 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800 2000 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Conductance (G, kS) TGS 800 TGS 822
PAS pour les émissions d'une imprimerie
Mais : les capteurs gaz répondent à la fois aux composés odorants et aux composés non-odorants
Le signal global du nez électronique ≈ "odeur" si la concentration "chimique" est corrélée avec la concentration d'odeur
C o n c e n tr a ti o n o d e u r 1 201 401 601 801 1001 1201 1401 1601 1801 0 0.05 0.1 0.15 0.2 0.25 Conductance G(kS) Concentration = 1+9352 *(G-G0) r² = 0.88 with G0 = 0.0219 TGS 822
OK pour les émissions de compost
Conserver cette relation après préconcentration
Parfois : aucun composé spécifique, mais "signature" caractéristique Exemple (pollution de l'air "indoor") :
détection de la contamination aux moisissures de matériaux en bois
La signature fongique caractéristique ("odeur de moisi") n'inclut pas nécessairement de nouveaux composés par rapport aux matériaux sains
Problème : Préserver la dynamique de la détection
Monitoring continu 0 1 0 2 0 3 0 4 0 5 0 6 0 7 0 8 0 9 0 1 0 0 1 8 : 5 7 6 : 5 7 1 8 : 5 7 6 : 5 7 1 8 : 5 7 6 : 5 7 1 8 : 5 7 6 : 5 7 1 8 : 5 7 6 : 5 7 1 8 : 5 7 6 : 5 7 M a h a la n o b is d is ta n c e ( D ²) w o r k i n g d a y s o f f c o m p o s t p i l e m o v i n g c o m p o s t a e r a t i o n w e e k - e n dIdéalement
• Une pré-concentration devrait travailler de manière quasi continue, pour permettre l'analyse d'un grand nombre "d'échantillons" durant une
période donnée. 9 :4 0 9 :4 5 9 :5 0 9 :5 5 9 :5 9 1 0 :0 4 1 0 :0 9 1 0 :1 4 1 0 :1 9 1 0 :2 3 1 0 :2 8 1 0 :3 3 1 0 :3 8 1 0 :4 3 1 0 :4 7 1 0 :5 2 1 0 :5 7 1 1 :0 2 1 1 :0 7 1 1 :1 1 1 1 :1 6 1 1 :2 1 1 1 :2 6 1 1 :3 1 1 1 :3 5 Time
O
K
9:40 9:45 9:50 9:55 9:59 10:04 10:09 10:14 10:19 10:23 10:28 10:33 10:38 10:43 10:47 10:52 10:57 11:02 11:07 11:11 11:16 11:21 11:26 11:31 11:35 T im eT
ro
p
d
e
"
fil
tr
a
g
e
"
9:40 9:45 9:50 9:55 9:59 10:04 10:09 10:14 10:19 10:23 10:28 10:33 10:38 10:43 10:47 10:52 10:57 11:02 11:07 11:11 11:16 11:21 11:26 11:31 11:35 T im eEn dépit de ces problèmes, le nez électronique (même sous sa forme actuelle) peut s'avérer être un outil efficace pour le monitoring d'odeurs environnementales
Hall de
compostage d'Habay