• Aucun résultat trouvé

Sa passion : la liberté

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Sa passion : la liberté"

Copied!
1
0
0

Texte intégral

(1)

Article paru dans « L’empreinte Sartre », supplément à Libération du vendredi 11 mars 2005, p. 54-55

Sa passion : la liberté

Sartre est un philosophe de la liberté, qui en douterait ? Mais n’est-il pas avant tout un penseur de la libération ? Le nom du journal qu’il a fondé sonne juste. Que peut-on savoir d’un homme aujourd’hui ? Sartre répond : des singularités, des différences, des négations toujours particulières. La conclusion de L’Imaginaire oppose nettement la liberté de la conscience en situation et l’arbitraire d’une liberté absolue. Chez Bergson, qu’il avait lu très tôt, Sartre avait trouvé par avance de quoi répondre à ses détracteurs : tout acte libre est la négation déterminée d’une situation particulière en vue d’une fin elle aussi singulière. Plutôt que d’affirmer péremptoirement une liberté désincarnée, finalement inhumaine, il a sans relâche cherché des universels singuliers. Au démocrate satisfait d’universalité, les Réflexions sur la question juive rétorquent que le Juif authentique doit penser à la fois son appartenance et sa non-appartenance au judaïsme.

L’Etre et le Néant insiste sur cette passion de la liberté. Loin de tout idéalisme, Sartre décrit une conscience engagée dans le monde et exposée au regard d’autrui. « Se vouloir libre, c’est choisir d’être dans ce monde-ci en face des autres. » L’homme ne peut donc se découvrir que dans le monde, il ne peut se réaliser qu’au travers de projets singuliers, sans cesse menacés par l’inertie, par la facilité rassurante des valeurs établies. La liberté n’est rien d’autre que l’assomption résolue – ou masquée – de ces projets, partiellement hérités, proposés aux autres, ou imposés à eux comme autant d’exigences. C’est pourquoi Sartre sera tenté – seulement tenté – de faire de la générosité la valeur suprême, une passion libre, accessible à tous les hommes et qui est la source authentique de l’estime de soi.

G. Cormann

Références

Documents relatifs

» Le fait que nous n’avons pas d’expérience du vert-rouge (à supposer que ce soit le cas) nous renseigne sur des usages linguistiques que nous « ne pouvons pas apprendre ».. Ce

Ceci peut ˆetre formul´e plus rigoureusement en ´ecrivant les ´equations r´egissant le mouvement d’une sph`ere de rayon a (suppos´ee rigide pour simplifier) en contact avec le

Cependant, qu’il s’agisse d’une expérience du néant ou de celle de la limite – encore faut-il préciser que dans les deux cas l’expérience a très exactement

Le résultat en est qu’une analyse automatique des textes mandingues s’appuyant sur une base lexicale (un dictionnaire électronique) et un analyseur morphologique produit une

Dans ce cas, différentes stratégies sont envisageables : une réduction graduelle, ou une modification des autres caractéristiques sensorielles permettant de compenser la réduction

Les maisons, c'est pour habiter, Les bétons pour embétonner, Les néons pour enluminer, Les feux rouges pour traverser.. L'arbre tout seul, à

Afin de vérifier qu’ils sont tous là, il les recompte et s’aperçoit qu’il lui en manque un!. C’est sûrement le coucou qui

Selon Bateson, la cérémonie du Naven mettrait également en scène les rôles et conduites caractéristiques des hommes et des femmes dans cette société3. Différenciation des