HAL Id: pastel-00004042
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Submitted on 18 Jul 2008
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dispersion and radaitive effects modelling
Maya Milliez
To cite this version:
Maya Milliez. Micrometeorological modelling in urban areas : polluant dispersion and radaitive effects
modelling. Sciences of the Universe [physics]. Ecole des Ponts ParisTech, 2006. English.
�pastel-00004042�
Spécialité
Sciences et techniques de l'environnement
Présentée et soutenue publiquement par
Maya Milliez
pour obtenir letitre de Docteur de l'EcoleNationale des Pontset Chaussées
Modélisation micro-météorologique en milieu urbain :
dispersion des polluants et prise en compte des eets radiatifs
Soutenue le 14 Décembre 2006 devant le jury composé de :
Pr Jean-François Sini Ecole Centrale de Nantes Président
Pr Richard Perkins Ecole Centrale de Lyon Rapporteur
Dr Alain Clappier Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne Rapporteur
Pr Jean-Pierre Chollet Université Joseph Fourier de Grenoble Examinateur
Remerciements
Je remercie la Région Ile de France pour avoir nancé mes travaux de thèse et la
Threat Reduction Agency américaine pour nous avoir permis d'utiliser la base de donnée
MUST.
Je tiens à remercier particulièrement Bertrand Carissimo d'avoir accepté d'être mon
directeur de thèse et de m'avoir encadrée. Sa très grande disponibilité tout au long de
mes travaux et sa rigueur scientique m'ont été précieuses. Je remercie également Luc
Musson-Genon pour son encadrement et en particulier nos discussions enrichissantes sur
le rayonnement atmosphérique.
Je remercie Jean-François Sini d'avoir accepté d'être président de mon jury de thèse
et pour sa lectureattentivedu manuscrit. Merci à AlainClappieretRichard Perkins qui
m'ont fait l'honneur d'être rapporteurs. Merci enn à Jean-Pierre Chollet et Dominique
Groleau pour leur participation aujury et l'intérêtqu'ils ont montré àmon travail.
Merci à Bruno Sportisse, directeur du CEREA, de m'avoir accueillie au sein de son
laboratoire. Je remercie toute l'équipe du CEREA pour la bonne ambiance de travail
pendantcestroisannées. Merciégalementaupersonneldel'ENPCetdel'EcoleDoctorale
pour leur grandedisponibilité.
Je remercie le département MFEE de EDF R&D de m'avoir acceuillie à Chatou et
apporté le support nécessaire àmon travail.
Merci àtous ceux qui,à travers nos discussions, ontéclairé marecherche : Alexandre
Douce, FrédéricArchambeau, Marc Sakiz, NamaneMéchitoua, ChristophePéniguel,
Va-lérie Masson, James Voogt, Jean-FrançoisSini, Patrice Mestayer, Jean-MichelRosant et
bien d'autres.
Je remercie enn tout ceux qui m'ont entourée, amis et collègues, et tout
Liste des notations, symboles et abbréviations 11
Introduction 17
1 La couche de surface urbaine 21
1.1 Structure de la couche de surface urbaine . . . 22
1.2 La dispersiondes polluants dans l'atmosphèreurbaine. . . 24
1.2.1 Origines de lapollutionurbaine . . . 25
1.2.2 Eets de la pollutionatmosphérique . . . 26
1.2.3 Dispersionde lapollution . . . 28
1.3 Ecoulementsmoyens et turbulentsdans la couche de surface . . . 29
1.3.1 Les équationsfondamentales dans lacouche de surface . . . 29
1.3.2 Prise en comptede laturbulence . . . 32
1.3.3 La straticationthermique de l'atmosphère. . . 36
1.3.4 Théorie de similitudedans la couche de surface . . . 39
1.4 Inuence de lastructure urbaine. . . 42
1.4.1 Eets dynamiques . . . 42
1.4.2 Eets thermiques . . . 43
1.4.3 Eets sur la dispersion . . . 43
2 Modélisation de la dispersion en milieu urbain 45 2.1 La modélisationnumérique des écoulements turbulents . . . 45
2.1.1 Lasimulationnumériquedirecte-DirectNumericalSimulation(DNS) 46 2.1.2 Large Eddy Simulation(LES) . . . 47
2.2.1 L'échelle méso . . . 54
2.2.2 L'échelle sub-meso . . . 56
2.2.3 L'échelle locale . . . 58
2.3 Modélisationde ladispersion . . . 61
2.3.1 Diérentes approches de modélisation . . . 61
2.3.2 Fluctuationsdes concentrations . . . 64
2.3.3 Validationdes modèles numériques de dispersion àl'échelle locale . 69 2.4 Lemodèle Mercure_Saturne . . . 71
2.4.1 Présentation générale du modèle. . . 71
2.4.2 Equations du modèle pour notre étude . . . 72
2.4.3 Loisde parois . . . 75
2.4.4 Méthodes numériques. . . 76
3 Étude détaillée de l'écoulement et de la dispersion dans une ville idéa-lisée 79 3.1 Objectifs de l'étude . . . 79
3.2 Lacampagne de mesures MUST :Mock Urban Setting Test . . . 81
3.2.1 Objectifs et descriptionde l'expérience . . . 81
3.2.2 Cas sélectionnés . . . 84
3.3 Simulationsnumériques. . . 89
3.3.1 Domaine de simulation . . . 89
3.3.2 Conditions initialeset auxlimites . . . 89
3.4 Résultats. . . 92
3.4.1 Inuence de lacanopée sur l'écoulement . . . 92
3.4.2 Eetsmoyens des bâtimentssur ladispersion . . . 97
3.4.3 Fluctuationsdes concentrations . . . 101
3.5 Analyses et discussion . . . 105
3.5.1 Dynamique . . . 105
3.5.2 Concentrationsmoyennes. . . 107
3.5.3 Variancesdes concentrations . . . 110
3.6.3 Paramétrisationdu modèle de turbulence . . . 123
3.6.4 Taux d'émission des uctuations de concentration . . . 128
3.6.5 Paramètre
R
v
dans l'équation des uctuations . . . 1304 Eets radiatifs et thermiques en milieu urbain 133 4.1 Le rayonnement atmosphérique en milieu urbain . . . 134
4.1.1 Rayonnement atmosphérique: généralités. . . 134
4.1.2 Le rayonnement de courtelongueur d'onde (
S
). . . 1374.1.3 Le rayonnement de grandelongueur d'onde (
L
) . . . 1464.1.4 Echanges radiatifs entre deux surfaces . . . 148
4.2 Bilan d'énergie dans laCouche Limite Urbaine . . . 150
4.2.1 Bilan d'énergie des surfaces rurales . . . 151
4.2.2 Bilan d'énergie en milieu urbain . . . 152
4.2.3 L'îlotde chaleur urbain. . . 155
4.3 Modélisation du bilan d'énergie en milieu urbain . . . 157
4.3.1 Modèlesempiriques . . . 158
4.3.2 Modèlesurbains adaptés de modèles ruraux . . . 159
4.3.3 Modèlesde canopée urbaine . . . 159
4.3.4 Modèlestridimensionnels avec résolution explicite des bâtiments . . 162
5 Nouveau schéma radiatif pour la modélisation en milieu bâti 165 5.1 Modèle radiatifatmosphérique de Mercure en milieunon bâti . . . 166
5.1.1 Paramétrisationdu rayonnementterrestre de grandelongueur d'onde166 5.1.2 Paramétrisationdu rayonnement solaire . . . 169
5.2 Nouveau modèle radiatifatmosphériqueen géométrie complexe. . . 171
5.2.1 Choix du modèle . . . 171
5.2.2 Le modèle de transfert thermiquede Code_Saturne . . . 173
5.2.3 Adaptation du schéma radiatifau rayonnement atmosphérique . . . 176
5.2.4 Modélisationdes échanges thermiques aux parois . . . 184
5.2.5 Prise en comptede ladynamique . . . 185
5.3 Validationdes schémas radiatifet thermique: cas simples. . . 186
5.3.1 Validationdu schéma radiatifde courtelongueur d'onde . . . 186
5.4 Simulationd'un cas de l'expérienceMUST . . . 198
5.4.1 Descriptiondu cas simulé . . . 198
5.4.2 Paramètres d'entrée du schéma radiatif . . . 199
5.4.3 Résultatset analyses . . . 200
Conclusion et perspectives 205
abbréviations
Notations relatives à l'écoulement et à la dispersion
β
coecient de ottabilité m.s−2
.K
−1
δ
ij
Indice de Kronecker-
tauxde dissipation de l'énergiecinétique turbulente m2
.s
−3
η
échelle de Kolmogorov mκ
constantede von Kàrmàn-λ
conductibilitéthermiquemoléculaire W.m−1
.K
−1
λ
F
indicede densitévertical-λ
P
indicede densitéhorizontal-λ
t
conductibilitéthermiqueturbulente W.m−1
.K−1
µ
viscositédynamique kg.m−1
.s−1
µ
t
viscositédynamique turbulente kg.m−1
.s−1
ν
viscositécinématique m2
.s−1
ν
s
viscositésous-maille m2
.s−1
ν
t
viscositécinématique turbulente m2
.s−1
φ
h
fonction de Monin-Obukhov-φ
m
fonction de Monin-Obukhov-ρ
masse volumique kg.m−3
σ
nombre de Prandtlpour-σ
k
nombre de Prandtlpourk
-τ
ij
contrainte de cisaillement N.m−2
θ
température potentielle Kθ
∗
température de frottement Kθ
0
température potentielle à la surface Kθ
v
température potentielle virtuelle KA
F
surface verticale occupée par les éléments m2
A
P
surface horizontale recouverte par les éléments m2
A
T
surface urbainetotale mC
concentration moyenne ppmC
o
concentration moyenne issue des observations ppmC
m
concentration moyenne préditepar le modèle ppmc
i
concentration du polluant i ppmC
p
capacité calorique J.kg−1
.K−1
d
hauteur de déplacement mD
coecient de diusion moléculaire m2
.s−1
f
paramètre de Coriolis s−1
g
accélération de la pesanteur m.s−2
H
hauteur moyenne des bâtiments mk
énergie cinétiqueturbulente m2
.s−2
K
t
diusivité turbulente m2
.s−1
L
longueur de Monin-Obukhov mL
c
échelle de longueur de dissipation ml
h
longueur de mélangepour lachaleur ml
m
longueur de mélangepour laquantité de mouvement mp
pression de l'air Pap
s
pression de référence auniveau de la mer PaP r
t
nombre de Prandtlturbulent-q
humidité spécique-Q
0
ux de chaleur au sol W.m−2
R
∗
constante des gaz parfaitspour l'airsec J.kg
−1
.K
−1
R
e
nombre de de Reynolds de l'écoulement-R
f
nombre de Richardson-R
i
nombre de Richardson de gradient-R
v
paramètre de l'équationdes uctuations-Sc
t
nombre de Schmidtturbulent-T
température KT
c
échelle de temps de la variance sT
v
températurevirtuelle Ku
∗
vitesse de frottement m.s−1
u
i
composantei de la vitesse instantanée m.s−1
u
L
contraintede cisaillementlocale m.s−1
W
largeur de la rue mz
∗
hauteur de lasous-couche rugueuse mz
0
longueur de rugositédynamique mz
h
hauteur de lacanopée mz
i
hauteur de lacouche limiteatmosphérique mNotations relatives au transfert radiatif
α
albédo-β
t
coecient de troubled'Angström-∆Q
A
uxhorizontal de chaleur (ou ux advectif) W.m−2
∆Q
S
uxde stockage dans le sol W.m−2
δ
déclinaisondu Soleil degclr
émissivitéeective-γ
altitudezénithale mΛ
azimut de la surface degλ
longueur d'onde mµ
p
admittancethermique J.m−2
.s−
0.5
.K−1
ν
fréquence HzΩ
azimut solaire degφ
latitudedu lieud'observation degσ
constantede Stefan-Boltzmann W.m−2
.K
−4
τ
a
coecient de transmission due à l'absorptionet ladiusion par les aérosols-τ
aa
coecient de transmission due à l'absorptionpour lesaérosols-τ
as
coecient de transmission due à ladiusion pour les aérosols-τ
g
coecient de transmission due à l'absorption par les gaz mélangés (autres quel'ozone)
-τ
O
coecient de transmission due à l'absorptionpar l'ozone-τ
R
coecient de transmission due à ladiusion de Rayleigh-τ
w
coecient de transmission due à l'absorptionpar la vapeur d'eau-~q
rad
(~x)
vecteur densité de ux radiatif W.m−2
ζ
distance angulairepar rapportau soleil dega
absorptivité-b
constantede Boltzmann J.K−1
c
vitesse de propagation des ondes électromagnétiques m.s−1
E
émittance W.m−2
e
a
pressionde vapeur d'eau PaF
c
coecient de diusion `avant' des aérosols-F
i,sk
facteur de ciel-F
ij
facteur de forme-f
o
facteur d'ombre-h
constantede Planck J.sh
r
angle horaire degh
U T C
heuresolaire en temps universel hK
λ
coecient d'absorptionmonochromatiquek
ν
coecient d'absorptionL
luminance W.m−3
.sr
L
∗
ux net infrarouge W.m
−2
L
↓
ux infrarougeincident W.m
−2
L
↑
ux infrarougesortant W.m
−2
L
λ
luminance monochromatique W.m−3
.sr
−1
L
a
ux infrarougeprovenant de l'atmosphère W.m−2
L
e
ux infrarougeprovenant de l'environnement urbain W.m−2
long
longitude du lieud'observation degQ
∗
rayonnement net W.m
−2
Q
↓
ux incident sur une paroi W.m
−2
Q
↑
ux émis par une paroi W.m
−2
Q
F
ux anthropique W.m−2
Q
G
ux conductif dans lasurface W.m−2
Q
H
ux de chaleur sensible W.m−2
Q
LE
ux de chaleur latente W.m−2
r
réectivité-r
0
distance moyenne Terre-Soleil mr
s
réectance du ciel clair-S
∗
ux net solaire W.m
−2
S
↓
ux solaire incident W.m
−2
S
↑
ux solaire sortant W.m
−2
S
0
constante solaire W.m−2
S
D
ux solaire direct W.m−2
S
d
ux solaire dius W.m−2
S
G
ux solaire global W.m−2
S
0H
ux solaire directsur une surface horizontale hors atmosphère W.m−2
S
D⊥
ux solaire directnormal auxrayons W.m−2
S
dae
ux diuspar ladiusion par les aérosols W.m−2
S
da
ux solaire diusé par l'atmosphère W.m−2
S
Dc
ux solaire incidentarrivant sur une surface d'inclinaison quelconque W.m−2
S
de
ux diusé par l'environnement urbain W.m−2
S
dg
ux rééchi par la surface W.m−2
S
DH
ux solaire directsur une surface horizontale W.m−2
S
dr
ux diuspar diusionde Rayleigh W.m−2
S
GH
ux horizontalglobal W.m−2
S
rad
(~x)
taux d'échauement W.m−3
t
transmitivité-Z
angle zénithal degSymboles
x
valeur moyenne du paramètre x-e
-f
0
uctuationen moyenne de Favre de la variable f
-x
0
valeur turbulentedu paramètrex
-Abbréviations
CFD ComputationalFluidDynamics
CLA Couche LimiteAtmosphérique
CLS Couche Limitede Surface
CLU Couche LimiteUrbaine
CSU Couche de Surface Urbaine
DNS DirectNumericalSimulation
ETR Equationdes Transferts Radiatifs
FAC2 Fractionsatisfaisantla condition : 0.5
≤
C
m
C
o
≤
2.0 FB Fractionnal Bias(C
o
−C
m
)
0.5(C
o
+C
m
)
LES Large Eddy SimulationMG Geometric Mean bias
exp (lnC
o
− lnC
m
)
MUST Mock Urban SettingTestNMSE NormalizedMean Square Error
(C
o
−C
m
)
2
C
o
C
m
RANS Reynolds Average Navier StokesTKE Energiecinétique turbulente
VG normalizedmean square error
exp [(lnC
o
− lnC
m
)
Introduction
UnarticleàparaîtredansProceedingsof theRoyalSocietyAendécembre2006(Baker
etThornes, 2006),révèlequedes chercheursbritanniques ontrécemmentanalysé unedes
séries des tableaux de Monet représentant le Parlement de Londres, an de déterminer
l'heure et le jour où furent peintes les toiles. Ils ont pour cela comparé la position du
soleil sur l'oeuvre aux résultats de calculs géométriques et angulaires, à l'aide de tables
astronomiques donnant la position du soleil entre 1900 et 1901 : le niveau du toit du
Parlement a été mesuréan de produire une échelle interne pour déterminer l'azimutet
l'élévation du soleil. Les heures et les dates ainsi obtenues sont en adéquation avec les
informations fournies par des correspondances du peintre. Ces informations doivent
per-mettre de compléter des études approfondies des tableaux qui consistent à analyser les
couleurs, ladensitéetleshalosan deconnaître lacompositiondubrouillardlondonienà
cette époque,lefameux `smog'victorien,et d'en tirerles renseignementssur lapollution
à Londres audébut du 20ème siècle.
Une telle étude illustre d'une part que la pollution atmosphérique constitue un
pro-blème ancienet d'autrepart témoigne de l'attention actuelleportée aux problèmes
d'en-vironnement urbain. En eet, le nombre croissant de citadins (cette année, la part de la
populationmondialevivantdans lesvillesadépassé les50%)etl'aggravationde l'impact
des zones urbaines et industrialisées sur l'environnement (en témoignent les évènements
météorologiquesextrêmesdecesdernièresannées)sontàl'origined'uneprisedeconscience
de lapopulationet des pouvoirspublicset d'un intérêt grandissantpour lesétudes de la
pollutionetdu climaturbains.
L'étude de l'impact des villes sur l'environnement peut se faire à diérentes échelles
micrométéorologique. Les études menées à cette échelle présentent un double intérêt.
D'unepart,ellesserventàlaparamétrisationdesétudesdesplusgrandeséchelles.D'autre
part, elles permettent d'analyser en détails les processus complexes engendrés par
l'hé-térogénéité des espaces urbains et l'interaction entre les bâtiments. La modélisation des
phénomènesphysiquesàcetteéchelledoitprendre encomptelesspécicitésdu milieu
ur-bain : la géométrie complexe des bâtiments,l'hétérogénéité des matériaux et de surfaces
urbaines (surfaces construites ouvégétales), l'interaction entre lesdiérentsprocessus de
transferts d'énergie, des écoulementsfortementturbulents ethétérogènes...
Lesétudesmicrométéorologiquesenmilieuurbainontdenombreusesapplicationsdans
diérentsdomaines :
Une meilleurecompréhension des phénomènes physiques etchimiques mis en jeu à
cette échelle est nécessaire pour renseigner les modèlesde prévisiondu tempset de
qualité de l'air.
Desétudesde dispersionde polluantssesontdéveloppéesan d'évaluerl'exposition
des individus, dans le cadre de gestion de risques en cas d'accident industriel ou
d'attaqueterroriste.
Des études locales de l'écoulement sont également utilisées pour le confort urbain
(en déterminant par exemple les zones de turbulence) ou pour la construction de
bâtiments (an de prendre en compte les contraintes exercées par le vent sur les
façades).
L'étudeduclimaturbainprenddeplus en plusd'importance(entémoigne leregain
d'intérêt après l'épisode de canicule de 2003) et impliquent des analyses détaillées
dubilanénergétiquedes villes.Undesphénomèneslesplus étudiésdansce domaine
est l'îlotde chaleur urbaincaractérisépar des températures urbaines plusélevées la
nuiten villequ'à lacampagne.
Enn, le rayonnement est pris en compte dans les études architecturales an
d'op-timiser l'éclairement des bâtiments et de plus en plus d'études sont menées an
d'améliorer lebilan énergétique des bâtiments.
Lamodélisationdes phénomènesphysiquesàl'échellede lacanopée urbaineconstitue
doncunenjeuimportant.Parmicesphénomènes,ladispersionenmilieuurbainafait
l'ob-jetdenombreusesétudesantérieures,quiprésententnéanmoinscertaineslimites.D'abord,
les eets nocifs de certainspolluants pouvant être caractérisés par des échelles de temps
de l'ordre de laseconde. En outre, la plupartdes études de dispersion sont menéesdans
des conditions d'atmosphère neutre et négligentpar conséquent leseets thermiques des
bâtiments.Lastructureurbainemodiepourtantdemanièresignicativelebilanradiatif,
et lesvilles développent ainsi une stratication locale.
Notre travail de modélisation micrométéorologique à l'intérieur de la ville présente
donc deux objectifs principaux.
Unpremierobjectifestl'étudedétailléedel'écoulementetdeladispersiondepolluants
dans les villes, en modélisant à la fois les concentrations moyennes et leurs uctuations.
Pour cela, nous eectuons des simulationsnumériques en résolvant explicitement les
bâ-timents, à l'aide d'un modèle de CFD (Computational Fluid Dynamics). Nous utilisons
le code Mercure (développé par EDF R&D et le CEREA), un modèle tridimensionnel
adapté aux écoulements atmosphériqueset àla dispersiondes polluants.
Le deuxième objectif de ce travail est de prendre en compte les eets radiatifs dans
nos simulations.Un modulede rayonnementatmosphériqueest déjàprésentdans lecode
Mercure,maisiln'estpasadaptéauxsurfacesurbainestridimensionnelles.Nousnous
pro-posons donc de développer un nouveau schéma radiatif adapté à la géométrie complexe
et cohérent avec les méthodes de calculs de Mercure, permettant d'étudier les situations
de straticationstable ouinstable dans lacanopée urbaine oulessites industriels.
Le contexte et les résultats de cette étude sont présentés ici en détails. L'objet du
Chapitre 1 est de présenter la partie de l'atmosphère dans laquelle se déroulent nos
études et de rappeler les phénomènes physiques que nous devons prendre en compte
dans nos simulations. Dans le Chapitre 2, je fais une revue détaillée des méthodes de
modélisation des écoulements et de la dispersion en milieu urbain à diérentes échelles,
avant d'introduire le modèle Mercure. Le Chapitre 3 présente alors une étude détaillée
de l'écoulementetdeladispersiondansunmilieuurbainidéalisé.Nousvalidonslemodèle
avec l'expériencede terrain MUST (Mock UrbanSetting Test), quiconsiste en des rejets
de gaz dans une ville représentée par un alignement régulier de containers. Nous nous
intéressons aussi bien auxconcentrations moyennes qu'aux variancesdes concentrations.
An de prendre en compteleseets thermiques propresaumilieuurbain, nousdécrivons
Enn, nous présentons dans le Chapitre 5 le modèle de rayonnement atmosphérique
en milieu non complexe de Mercure avant de détailler le nouveau modèle radiatif en
géométriecomplexequenousavonsdéveloppé.Nousdiscuteronslechoixdumodèleutilisé
Chapitre 1
La couche de surface urbaine
Introduction
La couche limite atmosphérique (CLA) ne représente qu'une petite partie de
l'atmo-sphère (sa hauteur étant de quelques centaines de mètres à quelques kilomètres), mais
elle joue un rôle important dans de nombreux processus physiques de la haute
atmo-sphère. C'est en eet dans la CLA que sont émis la plupart des polluants et la surface
terrestre joueun rôle primordialdans le bilanénergétique de l'atmosphère. Enoutre, les
ux turbulents, essentiellement produits par les forçages dynamiques et thermiques du
sol, y déterminent les échanges entre la surface et l'atmosphère libre. La structure de la
CLAest maintenantbiencompriseetune descriptionpeuten êtretrouvée dansdiérents
livres ouarticles de référence (Stull,1988;Garratt,1992).
Danslecadrede ce travail,nousnousintéressons àlapartielaplus bassede lacouche
limite atmosphérique, la couche limite de surface et plus particulièrement à la couche
de surface au-dessus des villes, appelée couche de surface urbaine. L'objet de ce premier
chapitreest de décrirecette couche et de présenter lesprincipauxphénomènes physiques
que nous allons prendre en compte.
Après une brève description de la structure de la couche de surface urbaine, je
pré-senteune revue des diérentsaspects de la pollutionatmosphériqueen milieu urbain.La
pollutionatmosphériquedanslesvillesest en eetun problèmeinterdisciplinairequimet
nous concentrer. Ande décrirelesécoulementsetladispersion,jeprésente leséquations
qui les régissent et les processus atmosphériques qui vont entrer en jeu (les équations
propres aurayonnement et aubilan énergétique étant présentées en détails dans le
Cha-pitre 4). A cause de leurs structures particulières, l'inuence des villes dans la couche
limitede surface estimportante. J'enintroduiraidoncpour nirlesdiérentsaspectsqui
seront développés dans lasuite de ce travail.
1.1 Structure de la couche de surface urbaine
La Figure (1.1) rappelleschématiquement la structure de la couche limite
atmosphé-rique, appelée couche limite urbaine (CLU) dans le cas particulier de l'atmosphère
au-dessus des villes.La couche limite de surface (CLS), d'une hauteur de 10 à 100m (
∼
0.1z
i
, oùz
i
est la hauteur de la couche limite atmosphérique), est la couche en contact avec lesol,où lesforces de Coriolispeuvent être négligées.Fig. 1.1: SchémadelaCoucheLimiteUrbaine:
z
i
est lahauteur delaCouche Limite At-mosphétique,z
∗
lahauteur de lasous-couche rugueuseeth
lahauteurmoyenne de la canopée (d'après Roth (2000))CLS au-dessus de surfacesrelativementhomogènesetpeu rugueuses. Depuisquelques
di-zaines d'années, desétudes sur lesécoulements etlesuxontété menées sur dessurfaces
plus complexes comme les canopées végétales, en orant une description assez complète
des prolsde vent moyens et de turbulence (Kaimalet Finningan,1994; Raupach etal.,
1991). Plus récemment, de manière similaire, la description de la couche de surface
urbaine (CSU) adû être adaptée pour tenir compte de la grande complexitéet du fort
impact des surfaces urbaines. Il est à noter que sa descripion est récente et qu'elle
dif-fère encore quelque peu selon les auteurs et nous adapterons ici celle proposée par Roth
(2000).Lacouche desurfaceurbaineestdivisée enplusieurssous-couches caractéristiques
des propriétés moyennes et turbulentes de l'écoulement(Figure 1.1) :
o la sous-couche inertielleest la partie supérieure de la couche de surface urbaine
dénie comme une couche homogène dans laquelle les ux verticaux varient de
moins de 10%. L'écoulement et la température potentielle y sont homogènes
hori-zontalement et les ux verticaux de quantité de mouvement, chaleur et humidité
sont considérés commeconstants.
o la sous-couche rugueuse s'étend du sol à une hauteur
z
∗
et est caractérisée par une grandeinhomogénéitéde l'écoulementetdes échanges thermiques (Raupachetal., 1980). C'est une couche de transition, directement inuencée par des échelles
liées auxélémentsde rugositéde lasurface etoùlespropriétés de l'écoulement
tur-bulent sont souvent tridimensionnelles. Il arrive que dans des conditions de forte
instabilité,lahauteur
z
∗
de la sous-couche rugueuse dépasse celle de lasous-couche inertielle,cette dernière n'existantalors pas.o La canopée urbaine est lapartie laplus basse de l'atmosphère quise situe entre
le sol et le niveau des toits des bâtiments. Si pour certains auteurs, elle doit être
considérée comme une sous-couche à part entière (Grimmond and Oke, 2002; Oke
1987), nous la présentons ici comme une partie de la sous-couche rugueuse, selon
Roth(2000)quirespecteainsileformalismeadoptépourlescanopéesvégétales,
pro-posépar Raupachetal.(1980).Lacanopée urbaineest caractériséepar unesurface
accrue d'une grande inhomogénéitéet de structure tridimensionnelle. Les éléments
naturesdiérentes (bâtimentscomposés de divers matériaux,végétation)modiant
aussi les échanges thermiques, d'humidité etde polluants.
Notre travailseplacedanslecadred'étudesdétailléesde ladispersionetdeséchanges
thermiques dans la canopée urbaine.
Il est à noter que la structure de la couche limite urbaine dépend également de la
conguration des villes. Les diérences de densité entre les diérents quartiers ne
per-mettentpas unschéma aussisimplequeceluiproposé parlaFigure(1.1):sedéveloppent
diérentes sous-couches de rugosité et inertielles propres à chaque quartier, liées entre
elles par des zones d'ajustement (Batchvarova etGryning, 2006).
1.2 La dispersion des polluants dans l'atmosphère
ur-baine
La pollution de l'air peut être dénie comme un état de l'atmosphère où les
consti-tuants,de concentrationstropélevées parrapport àunniveaunaturel,sontnéfastes pour
les individus, les animaux ou l'environnement. Les problèmes de pollution peuvent se
décomposer selonun schémasimple:lessources(ouémissions), letransportdans
l'atmo-sphère (mélange ettransformations chimiques) et la perception des récepteurs (Seinfeld,
1986). Les études pour la régulation de lapollutionde l'airne doivent donc pas
unique-mentse limiterauxémissionsmais doivent analyser etcomprendreles trois composantes
de ce schéma.
Lessourcesdepolluantspeuventêtrediviséesentroiscatégories:lessourcesnaturelles
(éruptionsvolcaniques,poussièresnaturelles,émissionsbiogéniques,embrunsmarins...),et
lessourcesanthropiques,comprenantlessourcesd'originesagricoles(pesticides,émissions
des sols,poussières agricoles,feux)etlessourcesd'originesurbaines etindustrielles.Siles
autresnesontpasànégliger,cesdernièressuscitentunintérêtparticulier:ce sonten eet
1.2.1 Origines de la pollution urbaine
Les nuisances atmosphériques dues à l'activité humaine sont relativement anciennes,
lespremièresmentionsremontantàl'Antiquité.Depuisenvirondeuxsiècles,avecledébut
de l'ère industrielle, caractérisée par une croissance continue de l'utilisationde
combus-tibles etuneaugmentation delapopulationurbaine, queleproblème prendson essor.Ce
n'est cependant que depuis le 20ème siècle que la pollution atmosphérique est reconnue
comme un problème important.
Dansles zones urbaines, lessources de pollutionsont classées en deux catégories: les
sources mobiles etlessources xes (Seinfeld,1980).
Les sources mobiles
Les sources mobiles sont les sources liées aux transports, qui constitue la principale
source de pollutiondans les zonesurbaines etpéri urbaines, d'autant plus quela densité
du trac augmente. Les principaux polluants rejetés par les véhicules sont le monoxyde
de carbone(CO),ledioxydede carbone(CO
2
),lesoxydesd'azote(NOx
)quisont précur-seurs del'ozonetroposphérique (O3
),ledioxydede soufre(SO2
),lescomposésorganiques volatiles (VOCs), lesparticules (appelés aussi aérosols).Les sources xes
Lesémissionsdomestiquesproviennentessentiellementduchauageaufuel(CO,CO
2
, SO2
),à l'originede pollutionextérieure aussi bien qu'intérieure, etdu traitementdes or-dures ménagères (CO, CO2
,CH4
, H2
S, NH3
).Les émissionsindustrielles incluent les émissions des industries chimiques,
métallur-giques, pharmaceutiques, pétrolières qui rejettent de nombreux gaz et particules dans
l'atmosphère. Elles incluent également les émissions des centrales électriques thermiques
qui rejettent une grande quantité de particules, dont les suies, des métaux lourds, des
gaz (CO, CO
2
, NOx
, SO2
, VOCs). Lesrejets de dioxyde de soure SO2
et de particules, ajoutée à du brouillard peut générer des gouttes d'acide sulfurique (H2
SO4
). Ce type de pollutionappelé smog (par la contraction de `smoke' et `fog')a été reconnu pour lalogiques,auchangementde modede chauageetauxnormesindustriellesquiontpermis
ces dernièresannéesunediminutionde nombreux polluants,dontleSO
2
(voirladirective `SO2
' en 1980).Les industries et les centrales peuvent aussi être à l'origine de rejets accidentels, de
substances souvent très toxiques, qui peuvent avoir des conséquences très graves et
sou-vent mortelles (par exemple l'explosion d'une cuve de l'usine de produits chimiques de
BhopalenInde en 1984,quicausa20000morts,dontaumoins3000lespremiersjourset
plus de 200 000 handicaps graves), d'autant plus quand il s'agit de rejets de substances
radioactives (letristementcélèbre accident de Tchernobyl en 1986).
Depuis les attaques terroristes du 11 septembre 2001 aux Etats Unis, est apparu un
nouveautypederisques, lesrisques derejets d'origine terroriste,quiontchangé
l'orienta-tiondenombreusesétudessurladispersionenmilieuurbain,enparticulierauxEtats-Unis
(e.g.Allwine et al.2002 et2004).
Si l'impact des polluants dépend de leur toxicité, il dépend aussi du type de rejet
(continuouen bouées,gazeux ouparticulaires,réactif ou passif)mais aussi de
l'exposi-tion des individus ou de l'environnement (durée, concentration,fréquence).
1.2.2 Eets de la pollution atmosphérique
La pollutionatmosphérique est aussi et surtout évaluée par les eets néfastes qu'elle
a sur lesindividus et l'environnement.
Eets sur la santé
Les eets sur la santé sont ceux qui attirent le plus l'attention des décideurs et qui
sont souvent à l'origine de controverses. Les eets à court terme sont peut-être les plus
impressionnants. Ils résultent de rejets accidentels ou d'épisodes de forte pollution : les
concentrations des polluants, souvent très toxiques, peuvent alors atteindre des niveaux
excessivement élevés pendant quelques heures ouquelques jours, causant malaises,
mala-dies, handicaps et pouvant même avoirdes conséquences mortelles,les individusles plus
et les contrôles de qualité de l'air limitent de nos jours les accidents et les épisodes de
fortes pollutionsdanslaplupartdeszonesurbaines.Cependantdanscertainesmégapoles,
laplupartsituéesdanslespaysdits émergents,(voirl'attentionmondialede cesdernières
années pour les zones urbaines de l'Asie du Sud-Est), les habitants peuvent encore être
exposés à de tels risques.
Si les eets à long terme sont plus diciles à évaluer, car ils dépendent de l'état de
santéinitialeetdumodedeviedesindividus,ilssonttoutaussiimportants.Ceseetssont
essentiellementrespiratoires, maisla pénétration de certainsgaz dans lesang peut être à
l'originede maladiescardio-vasculaires.Lasolubilité des gazdétermine leur proportion à
atteindre lesalvéoles pulmonaires. Ainsi leSO
2
relativement soluble est absorbé très tôt dans les voix respiratoires; ses eets sont néfastes même pour de faibles concentrations(0.25 ppm) et semanifestentprincipalement par des bronchites chroniques. Le CO, NO
2
et O3
, peu solubles, atteignent les alvéoles pulmonaires. Si le NO2
et l'O3
inhibant les échanges gazeux sanguins sont à l'origine d'oedèmes pulmonaires, le CO est transportédans le sang et peut entraîner, selon la concentration ingérée, des malaises, maux de
tête, mais aussi des dérèglements neuronaux voire la mort. Les oxydes d'azote peuvent
aussi avoir des eets irritants :pendant lesjours ensoleillésoùle trac est important,ils
réagissentavecleshydrocarburespourformerungaznocif(appelé`smogphotochimique'),
àl'origined'irritationdesyeuxetdelagorgeetdeproblèmesrespiratoires(Seinfeld,1986;
Arya, 1999).
Eets sur les matériaux
Leseetslesplusvisiblessontlesdépôtsdematièresparticulairessurlesbâtiments,qui
entraînentdescoûtsdenettoyagetrèsimportantspourlesmunicipalitésetlesparticuliers.
S'ajoutentladétériorationdecertainsmatériaux(marbre,calcaires)parl'érosionchimique
decertainspolluantsacides(leSO
2
etCO2
formantenprésenced'humiditérespectivement de l'acide sulfurique et carbonique). La corrosion des métaux est aussi une conséquenceimportante,produiteprincipalementparl'oxydationpardesoxydesdesoufre.Lacorrosion
altère les propriétés physiques, chimiques et électriques des métaux, ce qui peut avoir
des conséquencesimportantes pour les équipements électriques ouélectroniques. L'ozone
Eets sur l'environnement
Outre les eets planétaires comme l'eet de serre ou le changement climatique, la
pollution a des eets locaux sur l'environnement. L'eet le plus constaté est sans doute
laréduction de lavisibilité. Elleest laconséquence de l'absorptionetsurtoutladiusion
du rayonnement visible par les gaz (comme le NO
2
) et les aérosols. La diusion dépend de la taille, de la distribution et de la composition chimique des aérosols, ainsi que desconditions météorologiques(température, vent,humidité).
Les constituants gazeux et particulaires d'une atmosphère urbaine fortement polluée
sont aussi à l'origine de lamodicationdu bilan radiatif. D'une part, le ux solaire
in-cident qui atteint la surface peut être largement réduit par l'absorption et la diusion
par lesaérosolset,d'autrepart, l'absorptionetl'émissiondurayonnementinfrarougepar
l'atmosphèrepeuvent augmenter.
Lesaérosols contribuent égalementàlaformation du brouillardetauxprécipitations.
Les particules servent en eet de noyaux de condensation pour la vapeur d'eau et les
nuages. Les polluants gazeux tels que le NO
2
et le SO2
peuvent alors se transformer en acide à lasurface des particules quisont àl'origine des dépôtsacides (secs ou humides).Certainspolluants(telsqueleSO
2
,lechlore,lemercure)ontenoutredeseetsnéfastes pour lavégétation. La principale cause en est une destruction de la chlorophylle et ainsiun dérèglement de la photosynthèse, résultant en une perturbation de la croissance ou
même lamort des plantes.
1.2.3 Dispersion de la pollution
Notre étude se situe dans le cadre particulier de la dispersion d'un scalaire passif
(c'est à dire sans prise en comptedes réactions chimiques), pour une source pontuelle
et un rejet continu. Une applicationen est par exemple l'étuded'impactd'un rejet
ac-cidentel industrielouterroriste.
La dispersiondes polluantsdansla couche de surface urbaineest une conséquence
lement laminaire comparable (Pope, 2000). La dispersion atmosphérique dépend alors
fortementde lastabilitéthermique.Enatmosphèrestable,lesmouvementsverticauxsont
atténués et la dispersion est réduite. En atmosphère instable, la dispersion est favorisée
parlesmouvementsconvectifs. Elledépendégalementde laturbulencemécaniqueetainsi
descaractéristiquesdelasurface.Ilapparaîtdoncimportantdanslesétudesdedispersion
de décrireavec précisionlesécoulements turbulents.
1.3 Ecoulements moyens et turbulents dans la couche
de surface
1.3.1 Les équations fondamentales dans la couche de surface
Dans le formalisme eulérien, les écoulements dans la couche de surface sont décrits
par leséquationsfondamentales de ladynamique desuides (Stull,1988;Garratt,1992),
adaptées à l'échelle de la partie basse de l'atmosphère. Ce sont ces équations que nous
utiliserons dans nos applicationsà petite échelle.
Conservation de la masse
L'équationde conservation de lamasse (équationde continuité) s'écritpour un uide
compressible :
dρ
dt
+ ρ
∂u
i
∂x
i
= 0
(1.1)A l'échelle de la couche de surface les variations temporelles
∂ρ/∂t
sont souvent né-gligées. C'est l'hypothèse anélastiquequi permet de ltrer les ondes acoustiques tout enmaintenant l'hypothèsede compressibilité.L'équationde continuité s'écritalors :
∂ρu
i
∂x
i
La conservation de la quantité de mouvement
La conservation de laquantité de mouvement est décritepar les équationsde
Navier-StokesadaptéesàlaCSU,lesforces deCoriolisétantdonc négligéesetl'écoulementétant
considéré dans un plan tangent à la sphère (c'est-à-dire que l'on néglige les termes de
sphéricité) :
∂u
i
∂t
|{z}
(I)
+ u
j
∂u
i
∂x
j
| {z }
(II)
= −
1
ρ
∂x
∂p
i
| {z }
(III)
+ g
i
|{z}
(IV )
+
1
ρ
∂τ
ij
∂x
j
| {z }
(V )
(1.3). (I) est le termed'inertie.
. (II)est leterme d'advection.
. (III) est leterme gradient de pression.
. (IV) est le terme de gravité.
. (V)représente les eets visqueux de l'air.
On peut considérer l'air atmosphérique comme un uide newtonien, c'est-à-dire que
letenseur descontraintes estproportionnelautenseur des tauxde déformation. Leterme
(V) s'écritalors :
1
ρ
∂τ
ij
∂x
j
=
1
ρ
∂
∂x
j
{µ[
∂u
i
∂x
j
+
∂u
j
∂x
i
] −
2
3
µ[
∂u
k
∂x
k
]δ
ij
}
(1.4)où
µ
est laviscosité dynamique (kg.m−1
.s
−1
).En considérant quela viscosité dynamique
est homogène spatialement,on faitapparaître la viscositécinématique
ν
=µ/ρ
(m2
.s
−1
)
Equation d'état et conservation de l'énergie
Pour tenir comptede la teneuren vapeur d'eau d'uneparcelled'air, l'équationd'état
d'un gaz parfait s'écrit pour une parcelled'air humide :
où
p
est la pressionde l'air,ρ
la masse volumique,R
∗
laconstante des gaz parfaits pour
l'airsec et
T
v
latempératurevirtuelle dénie par :T
v
= T (1 + 0.61q),
(1.6)où
q
est l'humidité spécique.La variable thermique usuellement utilisée dans l'atmosphère est la température
po-tentielle
θ
,déniecommelatempératured'uneparcelled'airamenéeadiabatiquementde sa position initialeà lapression de référence 1000 hPa.θ = T (
p
s
p
)
(
R∗
Cp
)
,
(1.7)avec
T
latempératurede laparcelled'air,p
s
lapressionde référenceauniveau de lamer prise à1000hPa,C
p
lacapacité caloriquedu uide.Latempératurepotentielle virtuelle est déniede même:θ
v
= T
v
(
p
s
p
)
(
R∗
Cp
)
,
(1.8)L'équation de l'énergie(bilan de l'enthalpie) inclut les contributions du transport de
la chaleur sensiblemais aussi de la chaleurlatente:
∂θ
∂t
+ u
j
∂θ
∂x
j
=
1
ρC
p
∂
∂x
j
(λ
∂θ
∂x
j
) + S
θ
,
(1.9)où
λ
est la conductibilitéthermique moléculaireetS
θ
un terme source oupuits qui peut inclurelachaleurlatentelorsdeséventuels changements dephasesainsiqueladivergencedes uxradiatifs (que nous aborderons plus en détailsdans le Chapitre 4).
Equation de transport d'un polluant
d'advection-∂c
i
∂t
+ u
j
∂c
i
∂x
j
= D
mi
∂
2
c
i
∂x
j
∂x
j
+ R
i
(c
1
, c
2
, ..., c
N
, T ) + S
i
.
(1.10)où
D
mi
est lecoecient de diusionmoléculairemassique pour l'espècei
,R
i
est leterme sourceoupuitsparréactionchimiqueavec Nautresconstituants(quidépenddelatempé-rature
T
)etS
i
estuntermesourceadditionnel,commeparexemplel'injectiondepolluant dans le milieu ou encore la décroissance radioactive. Dans la suite nous considérerons lecas d'un polluant non réactif.
1.3.2 Prise en compte de la turbulence
Dans lacouche de surface urbaine, lesécoulementssontfortementturbulents.Les
va-riablesvariententempsetenespace,demanièreirrégulière,autourd'unevaleurmoyenne.
Il existe plusieurs approches pour prendre en compte la turbulence et nous reviendrons
surcertainesde cesapprochesdanslecadredelarevuedesdiérentesméthodesde
modé-lisation(Chapitre2).Unedescriptiondetels écoulements,quiest cellequenousadoptons
dans notre modèle et qui est largement utilisée pour la description des écoulements
at-mosphériques, suit le formalisme de Reynolds (qui date de 1894) qui décompose chaque
variable en la sommed'une valeur moyenne et d'unevaleurturbulente :
u
i
= u
i
+ u
0
i
,
(1.11a)ρ = ρ + ρ
0
,
(1.11b)p = p + p
0
,
(1.11c)θ = θ + θ
0
,
(1.11d)c
i
= c
i
+ c
0
i
.
(1.11e)avec les propriétés suivantes pour toute variable
v
,w
ettoute constantea
:v
0
= 0,
(1.12a)vw = v w + v
0
w
0
,
(1.12b)v + w = v + w,
(1.12c)av = a v,
(1.12d)∂v
∂x
i
=
∂v
∂x
i
.
(1.12e)La valeur moyenne d'une variable peut être dénie de diérentes manières (Arya,
1999) :la moyenne temporelle,spatialeetd'ensemble. La moyenne temporelleest laplus
utilisée dans l'analyse d'observations à partir d'un point xe : elle est la moyenne
arith-métique d'unegrandeur discrèteobservée un certainnombre defois sur unepériodeTou
l'intégraled'unegrandeur continuedivisée parT. Lamoyennespatialeest de même
obte-nue par la moyenne arithmétique d'un nombre ni d'observations sur un certain espace.
Les moyennes temporelle et spatiale ainsi dénies sont subjectives, dans la mesure où
doivent être choisies une période T ou une échelle spatialeL. C'est pourquoi la moyenne
la plus couramment utilisée dans la théorie est la moyenne d'ensemble. Elle est dénie
comme la moyenne arithmétique d'un grand nombre de réalisations, répétées dans les
mêmesconditionsexpérimentales.Pourun champturbulentmétéorologique,respecterles
mêmesconditionsexpérimentalesestimpossibleenpratiqueetlesmoyennesutiliséessont
les moyennes spatiales ettemporelles.
Conservation de la masse
En décomposant la vitesse selon (1.11a) dans l'équation de conservation de la masse
(1.2), en utilisant pour
ρ
l'approximation de Boussinesq, qui considère la variation de la masse volumique faible dans la CLA et approximeρ
parρ
, sauf pour les termes de ottabilité, eten moyennant l'équationainsi obtenue en utilisantlespropriétés(1.12),onobtientpour lavaleur moyenne :
∂ρ u
i
∂x
i
La conservation de la quantité de mouvement
De manière similaire, en décomposant dans (1.3)
u
i
etp
selon (1.11a), et (1.11c), en utilisantpourρ
l'approximationde Boussinesq eten moyennantl'équationainsiobtenue, l'équationmoyenne de conservation de laquantité de mouvements'écrit :∂u
i
∂t
+ u
j
∂u
i
∂x
j
= −
1
ρ
∂p
∂x
i
+ g
i
+
1
ρ
∂τ
ij
∂x
j
−
∂u
0
j
u
0
i
∂x
j
.
(1.14)La prise en compte de la turbulence fait ainsi apparaître des termes supplémentaires
ρ u
0
j
u
0
i
qui représentent les contraintes de Reynolds. En l'absence de forts mouvements verticaux, les termes dominants de l'équation (1.14) pour la composante verticale sontles termes de gravité et de gradient de pression et l'on peut considérer l'état moyen en
équilibre hydrostatique, qui s'écrit (avec z verticaleascendante) :
1
ρ
∂p
∂z
= −g.
(1.15)Conservation de l'énergie
Enutilisantlesdécompositions(1.11a)et(1.11d),l'équationdel'énergiepourlavaleur
moyenne s'écrit:
∂θ
∂t
+ u
j
∂θ
∂x
j
=
1
ρC
p
∂
∂x
j
(λ
∂θ
∂x
j
− ρC
p
u
0
j
θ
0
) + S
θ
.
(1.16) Le termeρC
p
u
0
j
θ
0
est le terme de ux turbulent de chaleur et le terme sourceS
θ
tient comptedes eets moyens des transfertsradiatifs et de chaleur latente.Equation de transport d'un scalaire
De même, en utilisant(1.11e) eten moyennant(1.10), onobtient:
∂c
i
∂t
+ u
j
∂c
i
∂x
j
= D
mi
∂
2
c
i
∂x
j
∂x
j
−
∂u
0
j
c
0
i
∂x
j
+ S
i
.
(1.17)Fermetures turbulentes
Les diérentes approches de modélisation des écoulements turbulents dans la CLU
seront développées plus en détails dans le chapitre suivant. Le formalisme de statistique
de Reynolds présenté dans cette sectionfait apparaîtredes termes de uxturbulents
in-connus
u
0
j
u
0
i
,u
0
j
θ
0
etu
0
j
c
0
. Des équations du second ordre peuvent être établies an de déterminerces termes,mais fontelles-mêmesapparaîtredenouveaux termesdutroisièmeordre. Plus généralement, toute équation de termes d'ordre n fait apparaître des termes
d'ordre (n+1). Le problème turbulent révèle ainsi un problème de fermeture. Une
solu-tion consiste à paramétriser les termes inconnus d'ordre supérieurs à l'aide de quantités
connues. Dans la CLA, on utilise principalement des fermetures du premier et second
ordre.Nousprésentons iciun schémade fermeturedu premierordre,utilisépourde
nom-breuses applications dans laCLA.
Ceschémadu premierordreconsisteàexprimerdesuxturbulentsselonlemodèlede
diusivité proposé par Boussinesq en 1877. Ce modèlerepose sur l'idée quele frottement
turbulent est responsable d'échanges de quantité de mouvement de l'écoulement moyen
et consisteàexprimerles uxturbulentsen fonction des gradientsmoyens, qui s'écrivent
(dans le cas général d'un uidecompressible) :
u
0
j
u
0
i
= −ν
t
[
∂u
i
∂x
j
+
∂u
j
∂x
i
−
2
3
δ
ij
∂u
k
∂x
k
],
(1.18a)u
0
j
θ
0
= −
λ
t
ρ C
p
∂θ
∂x
j
,
(1.18b)u
0
j
c
0
i
= −K
t
∂c
i
∂x
k
,
(1.18c)avec
ν
t
la viscosité turbulente cinématique etλ
t
la conductibilité thermique turbulente, avecλ
t
/(ρ C
p
)
=ν
t
/P r
t
,P r
t
étant le nombre de Prandtl turbulent,K
t
la diusivité turbulente, avecK
t
= ν
t
/Sc
t
,Sc
t
étant le nombre de Schmidt turbulent. Les équations∂u
i
∂t
+ u
j
∂u
i
∂x
j
= −
1
ρ
∂p
∂x
i
+ g
i
−
2
3
∂
∂x
i
[(ν + ν
t
)
∂u
k
∂x
k
]
+
∂
∂x
j
(ν + ν
t
)
∂u
i
∂x
j
+
∂u
j
∂x
i
,
(1.19)∂θ
∂t
+ u
j
∂θ
∂x
j
=
1
ρC
p
∂
∂x
j
(λ + λ
t
)
∂θ
∂x
j
+ S
θ
,
(1.20)∂c
i
∂t
+ u
j
∂c
i
∂x
j
=
∂
∂x
j
(D
mi
+
ν
t
Sc
t
)
∂c
i
∂x
j
+ S
i
.
(1.21)Reste alors à modéliser les coecients de fermeture turbulente. Nous reviendrons en
détails sur cet aspect dans le Chapitre 2, dans la revue des diérentes approches pour
modéliser lesécoulementsturbulents.
Il fautnoter queces relationsne reposent pas sur une théorierigoureusemais sur une
simpleanalogieetsi
ν
,λ
etD
i
dénissentdes propriétésdu uide,ν
t
,λ
t
etK
t
dénissent des propriétés de l'écoulement turbulent et dépendent donc fortement des conditions del'écoulement (Arya, 1999).
Il existe en outre des cas connus où ce type de fermeture n'est pas applicable (par
exempleles`uxàcontre-gradient')etpourlesquelsilfautprendre unefermetured'ordre
plus élevé comme
R
ij
-ou une approche LES (voir Chapitre 2).1.3.3 La stratication thermique de l'atmosphère
Nous montrerons dans notre étude détaillée de l'écoulement et de la dispersion dans
unevilleidéalisée(Chapitre3)quelaprise encomptede lastabilitéde l'atmosphèren'est
pas à négliger dans les simulations (ce qui est souvent fait dans ce type d'études). Nous
présentons alors ici les processus physiques régissant la stratication de l'atmosphère et
lesgrandeurs utiliséespour la caractériser.
Stabilité de l'atmosphère
Dans laCLA, latempératureetl'humidité ne sontpas toujourshomogènes
Consi-est alors de masse volumique diérentede celle de l'airqui l'entoure etest ainsi soumise
auxforcesdeottabilité.Celles-ci,quis'exprimentselonleprinciped'Archimède,peuvent
s'approximer pour un déplacementinnitésimal
∆
zde laparcelle (Arya,1999) :F
f
≈ −
g
T
v
∂θ
v
∂z
∆z.
(1.22)Estdénistabletoutétatdestraticationoùlesforcesdeottabilitétendentàramener
cette parcelle d'air vers son état initial, c'est-à-dire
F
f
<
0, et instable tout état où les forces de ottabilitéont tendance àéloignerla parcellede son état initial,c'est-à-dire Ff
>
0. De l'équation (1.22) se déduisent alors des critères locaux de stabilité statique de l'atmosphère :l'atmosphère est neutre si
∂θ
v
/∂z =
0, l'atmosphère est stable si∂θ
v
/∂z >
0, l'atmosphère est instable si∂θ
v
/∂z <
0.An de mieux comprendre les eets de la stratication sur la production de
turbu-lence, écrivons l'équationde l'énergiecinétiqueturbulente:
k
= 0.5u
02
i
.Pouren simplier l'interprétation,nousfaisons icideshypothèsessimplicatricesd'unuideincompressibleet d'homogénéité horizontale (Garratt,1992) :
∂k
∂t
+ w
∂k
∂z
=
g
θ
v
(w
0
θ
0
v
)
| {z }
I
−u
0
w
0
∂u
∂z
− v
0
w
0
∂v
∂z
|
{z
}
II
−
∂(w
0
k)
∂z
| {z }
III
+
∂
∂z
ν
∂k
∂z
|
{z
}
IV
−
ρ
1
∂(w
0
p
0
)
∂z
|
{z
}
V
−
|{z}
V I
.
(1.23) avec :. (I) est leterme de production/destruction thermiquepar lesforces de ottabilité.
. (II) est terme de production/destruction dynamique par le cisaillement.
. (III) représente la diusion turbulente de l'énergie.
. (IV) représente ladiusion moléculaire de l'énergie.
Comme (II) est très souvent positif (le ux atténuant le gradient,
u
0
w
0
∂u/∂z < 0
),
c'estlesigneduterme(I)deproductionthermiquequidéterminelerégimede production
ou de destruction de l'énergie cinétique turbulente. On retrouve donc les eets décrits
précédemment : dans une atmosphère stable, le terme (I) est négatif et peut compenser
celuide productionparcisaillement(II)etdansuneatmosphèreinstable,(I)est positifet
contribueàlaproductiond'énergieturbulente. And'évaluerleseetsde lastratication
thermique,leratiode cesdeuxtermesestévaluéparlenombredeRichardson
R
f
(lesigne négatif du terme (II) étant omis par convention) :R
f
=
β(w
0
θ
0
v
)
u
0
w
0
∂u/∂z + v
0
w
0
∂v/∂z
,
(1.24)avec
β
= g/θ
v
, le coecient de ottabilité. Le dénominateur étant dans la plupart des cas négatif,R
f
est positif pour les écoulements stables (β(w
0
θ
0
v
) < 0
), négatif pour les écoulements instables(β(w
0
θ
0
v
) > 0
)etnulpour lesécoulementsneutres.R
f
=1apparaît comme une valeur critique car les forces de ottabilité compensent alors la productiondynamique par le cisaillement. En outre, si
R
f
<<
0 (c'est-à-dire siβ(w
0
θ
0
v
) >>
0 ou si le dénominateur tend vers 0),alors la productionthermique de turbulence domine etleré-gimeestditenconvectionlibre.Al'inverse,si
|R
f
|<<
1,laproductiondynamiquedomine et lerégime est diten convection forcée.En utilisant les relationsde fermeture (1.18a) (écrite dans les hypothèses d'un uide
incompressible et d'homogénéité horizontale) et (1.18b), on dénit également le nombre
de Richardson de gradient:
R
i
=
β ∂θ
v
∂z
(∂u/∂z)
2
+ (∂v/∂z)
2
.
(1.25)Des études mettent en évidence deux valeurs
R
c
= 0.21 à 0.25 etR
T
= 1 qui dénissent lescritères de stabilité dynamique(Stull, 1988) :. Si
R
i
< R
c
, l'écoulementlaminairedevient turbulent. . SiR
i
> R
T
, l'écoulementturbulent devient laminaire.1.3.4 Théorie de similitude dans la couche de surface
Pour certaines études, il est nécessaire de développer des paramétrisations des ux
par des relations simples.Ce sera en particuliernotre cas pour dénir les conditions aux
limites de grande échelle pour nos simulationsnumériques.
Ces relations empiriques sont obtenues par des études de similitude, fondées sur une
analyse dimensionnelle et le théorème de Buckingham, qui relie les échelles
caractéris-tiques sous formede nombres adimensionnels.Considéronsune couche de surface
station-naire au-dessus d'un sol plat et homogène, c'est-à-dire en excluant toute canopée, où les
écoulementsprésentent une grandehomogénéitéhorizontale. On estime alorsque lesux
verticaux varient de moins de 10%. En prenant l'axe des
x
selon la direction du vent et en négligeantles forces de pression, leséquations (1.14) et(1.16) s'expriment:ν
∂u
∂z
− w
0
u
0
= u
2
∗
,
(1.26)−λ
∂θ
∂z
+ ρ C
p
w
0
θ
0
= Q
0
,
(1.27)où
u
∗
etQ
0
sont des constantes respectivement la vitesse de frottement et le ux de chaleurau sol.Cas d'une couche de surface neutre
D'après lethéorèmede Buckingham,siune relationdépend de nvariablesimpliquant
k dimensionsphysiques,alorscette relationpeutêtre remplacéeparunenouvellefonction
Fde n-k paramètresadimensionnelsindépendants.Comme l'équation(1.26)relie4
para-mètres etimplique 2dimensions (L etT), on peut établirune fonction de deux variables
adimensionnelles :
Π
1
=
zu
∗
ν
,
(1.28a)Π
2
=
∂u
∂z
z
u
∗
,
(1.28b)reliées par
Π
2
= F(Π
1
).Π
1
est équivalent à un nombre de Reynolds : commeΠ
1
>> 1
l'écoulementest indépendant deΠ
1
etΠ
2
est une constante. D'où la relation:∂u
∂z
z
u
∗
=
1
κ
.
(1.29)Cette relation a été vériée par de nombreuses expériences en laboratoire et
κ
est la constante de von Kàrmàn, qui est une constante empirique estimée à 0.4. Dans le casd'une surface rugueuse, (1.29) s'intègre selon :
u
u
∗
=
1
κ
ln(
z
z
0
),
(1.30)pour
z >> z
0
,oùz
0
est la longueur de rugosité dynamique.Cas d'une couche limite stratiée
Dans une atmosphère stratiée, l'écoulement doit aussi dépendre de
β = g/θ
v
et deQ
0
. Le problème précédent implique maintenant 5 paramètres (∂u/∂z
,z
,u
∗
,β
,Q
0
) et 3 dimensions(T,L,K).Ilfautdoncintroduireunparamètreadimensionnelsupplémentaire:Π
3
=
z
L
,
(1.31) avecL = −
ρ C
p
u
3
∗
κβQ
0
=
u
2
∗
κβθ
∗
(1.32)où
θ
∗
=−Q
0
/(ρ C
p
u
∗
)
est l'échelle de température, appelée température de frottement. L est la longueur de Monin-Obukhov, qui dénit une échelle de longueur pour laotta-bilité. Le paramètre
ζ = z/L
mesure l'importance relative des eets de cisaillement et de ottabilité, à l'instar du nombre de Richardson Ri (1.25) introduit précédemment, etdénit ainsi des critères de stabilité:
si
ζ =
0,(ou L→ +∞
),l'atmosphère est neutre. siζ >
0,(ou L>
0),l'atmosphère est stable. siζ <
0,(ou L<
0),l'atmosphère est instable.La théorie de similitudeappliquéeau prol de vitesse conduit àla relation de similitude de Monin etObukhov :
(
κz
u
∗
) (
∂u
∂z
) = φ
m
(ζ).
(1.33)Similairement,pour latempérature, onobtient:
(
κz
θ
∗
) (
∂θ
∂z
) = φ
h
(ζ).
(1.34)avec
φ
m
etφ
h
lesfonctions de Monin-Obukhov.L'intégration de (1.33) et1.34) permet d'obtenir les prolssuivants :
u
u
∗
=
1
κ
(ln(
z
z
0
) − ψ
m
(ζ)),
(1.35)(θ − θ
0
)
θ
∗
=
1
κ
(ln(
z
z
0T
) − ψ
h
(ζ)),
(1.36)où
θ
0
est la température potentielle à la surface,z
0
la rugosité dynamique etz
0T
la rugosité thermique, une échelle surfacique de longueur pour la température, qui vériepour la plupart des surfaces naturelles
ln(z
0
/z
0T
) ≈
2, cette quantité pouvant atteindre 20 pour les surfaces urbaines (Garatt,1992).ψ
m
(ζ)
etψ
h
(ζ)
sont données par :ψ
m
(ζ) =
Z
z/L
z
0
/L
[1 − φ
m
(ζ)]
dζ
ζ
,
(1.37a)ψ
h
(ζ) =
Z
z/L
z
0T
/L
[1 − φ
h
(ζ)]
dζ
ζ
.
(1.37b)A partir de diverses expériences, des formes approchées des fonctions de