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Changements d’échelles ou raisonnement
multiscalaire
( 6 octobre 2008)
Percevoir et penser en hyperpaysage, c’est confronter des analyses à différentes échelles et choisir le niveau spatial le plus pertinent pour traiter le problème. Trop souvent réduite à l’échelle graphique ou numérique d’une carte, l’échelle est une notion complexe correspondant soit au niveau spatial d’observation ou d’analyse, soit au niveau d’intervention d’un facteur.
Ainsi, ce que nous observons à un endroit donné est le résultat de processus invisibles à échelles variables.
La portion de territoire perçue par le biais du panoramique, point de départ de
l’hyperpaysage, est le produit de processus se déroulant à des niveaux spatiaux différents. La réflexion s’y rapportant doit dès lors être multiscalaire.
Un raisonnement est multiscalaire lorsque, pour construire une explication, on fait référence à des processus intervenant à différents niveaux de l’échelle géographique (locale,
régionale, nationale, continentale, mondiale).
Par exemple, la localisation d’un pôle commercial, tel que celui des Galeries Saint-Lambert à Liège (hyperpaysage "Place Saint-Lambert" à découvrir dans en cliquant ici), s’explique à la fois par les prédispositions du site (historique, foncière...), par les objectifs soutenus par la ville et la région en matière de commerce, de mobilité, et de logement, par le
comportement des consommateurs, mais également par la volonté des entreprises
multinationales de s’y implanter. Si l’on s’attarde sur l’implantation d’une enseigne
commerciale, telle "H&M", il est aisé de retrouver, via le site web de la marque par exemple, les processus intervenant du niveau mondial au niveau local, allant de la conception, à la production, à la distribution et enfin à la vente de celui-ci (cfr"De l’idée première au
magasin") dans un magasin aux caractéristiques biens définies (cfr"Nos Marchés").
Ce que l’on peut donc percevoir de manière visible dans un hyperpaysage, c’est le résultat de processus invisibles à des échelles variables.
Les échelles temporelles
N’oublions pas que, si le raisonnement multiscalaire s’applique aux structures spatiales du présent, il faut veiller également à les expliquer à l’aide des évolutions du passé, ainsi qu’à dégager des pistes d’évolutions possibles au départ des tendances actuelles.
A titre illustratif, au travers des menaces sur la Fagne de Malchamps présentées dans l’hyperpaysage de Spa-Malchamps (Belgique), l’auteur nous propose une réflexion sur la
végétation potentielle des lieux, c’est-à-dire "celle qui se reconstituerait naturellement en
équilibre avec le sol et le climat, en l’absence de toute intervention humaine". Il s’agit-là d’une piste d’évolution possible à comparer à d’autres.
Enfin, il existe un emboîtement de niveaux d’échelle temporelle. En effet, certains processus à prendre en compte sont de longue durée (formation d’une vallée, formation
géologique du plateau des Hautes-Fagnes...), alors que d’autres sont plus courts
(déforestation ou reforestation, l’installation de l’homme et l’exploitation du territoire,
variations météorologiques au cours d’une année en Fagnes...).
Les échelles en conflit
La prise en compte de différents niveaux spatiaux et temporels peut mettre en avant des contradictions d’intérêts. Par exemple, la construction d’une autoroute peut être considérée comme un atout pour le développement économique d’une région ou comme une nuisance
HYPERPAYSAGES https://hyperpaysage.be/spip/spip.php?article32
à l’échelle locale (bruit, déstructuration et enlaidissement du paysage...), ou encore comme un atout aujourd’hui et comme un héritage bien encombrant pour les générations futures. Les relations-interactions invisibles auxquelles nous faisons référence forment un système complexe de liens spatiaux et temporels que l’on peut classer en quatre catégories :
relations verticales relations horizontales dimensions humaines évolution temporelle.
Vous pouvez les découvrir en cliquant ici. Références
Delvaux M.& Nys C., 2002, Géographie. Lire le Monde, De Boeck, Bruxelles, p 62. Gérin-Grataloup A.-M., 1998, Précis de Géographie, Paris, Nathan, Repères pratiques n°41, pp 32-33.
H & M HENNES & MAURITZ AB, 2008, H&M, http://www.hm.com/be/, Août 2008.
Mérenne B., 2000, Savoirs et outils pour rendre intelligibles les territoires d’ici et d’ailleurs, GEO, n°47, FEGEPRO, pp 56-57.
Mérenne B., 2005, Didactique de la géographie - Organiser les apprentissages, De Boeck & Larcier, Bruxelles, pp 85-86.
Partoune C., Ericx M., 2001, Hyperpaysage de Spa-Malchamps (Belgique),
http://www.hyperpaysages.be/spa/.
Pirenne M., 2002, Hyperpaysage de la place Saint-Lambert, http://www.hyperpaysages.be
/liege/, Août 2008.
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