33
-DES PROGHAl ll-1ES DE PHYSIQUE ET DE TECFNOLOGIE
nous n' avons pas d'infonnations sur les réunions de la commission, tenues en ce début sc'olaire. Rappelons que dans notre bulletin nO 17 nous avons achevé la pub Hcation du contenu difffrants "modules" en cours d'élaborati.on et d'2mandé à nos adhérents de faire part de leurs réfl exions. Nous avons r eçu en écho une longue lettre de
collègue RENAUD de Nice dont nous publions de large s extraits r.:n Tribune Lihre. Nous renouvelons Hot:r.? appel et souhaitons que puisse s' engag(l r un l,,-rge . échange de
COmIile nous l'annoncions dans le précédent bulletin, il s ' est t êtlU au Touquet, à la fin du moi:; de juin. un stage bil an sur l'expi:!rim'<.'ntation en cours, stage l'.O!.! S avons souhaité que notre Association soit
prê-s nnte. Honprê-sÏE.ur DELACOTE ayant répondu de façon favorable à notre demande
ce dont nous lui savons gré, j'ai pu me rendre au Touquet pour assister eu;t cler-nières journées du stage. Honsieur HARSANY membre de la commission
Lagarrigue
et qui à ce titre assistait aux travaux, a bien voulu nous faire le compte '-rendu que l'on lira dans les pages suivantes.
Pour ma part je voudrai.s me borneI· à quelques réflexions inspirées par cette prise de contact et exprimer ce rtaim'!s iiié·' s qUE'. beau coup de collègues avec lesquels j'ai pu m'entretenir depuis lers.
Notre point de vue sur l'astronomie a déjà été exprim.é dans un bulletin antérieur et nous n.'1 voyons pas commen t cet ens eignement
pourrait se serait" ce qu' en raison des que pose la
n(;cessité de sortir de la cour du collège et de sortir aussi du cadre de l'emploi du temps.
Le module de chimie nous a paru évide!:l!!lent éloignée 92. la t c ch--,nologie par t\10t i va tl.ons COl!Ll2 par se8 object i fs. Il comporte un.e suite de douze thèmes débouchant sur les idées 3uivantes : notion da corps pur; la matière es t de particules en agitation ce qu'est unf' réaction
chimi.que , Quelque s et la pédagogie employée nous ont r"-I'pelé certains tra': aux expériment aux proposés naguère (Travaux de SIRE par exemple sur la chromatographie). Avec C: i:tte différence que les t hème s
forment une suite de trav aux n dcessairement par l e s objectifs à attein.dre et où l'initiative et la créativité joueront difficilement.
L' ansec:tb le , très copieux, parait devoir déborder le trime stre " il sera peut -itre possible d1allèger mais il parait difficile de saute r t e l ou tel thème,
Le modul!, d'électronique est le où se retrouvent d!.s préoccupa· tions technologique.s sans que cependa.nt , l' obj et du soit au point de défart ou à llaboutissement des études proposzes. Tout le travail se. fait en effet à l'aide cl 1 un matériel didactique conçu et mis au point pour
le travail s col ':'.ire. et qui permet de s montage s clairs e t rap i.cles à la portée de s élèves. La démarche qui d'entr ée de j e u place. ce s d",rniers en contact
avec r é sistance, condensateur, transistor, farad, watt, photorésistance , therr.aistance , etc •.. est évidemrn.ent rt§volutionnaire . Il n' e st pas dout eux que les élève s soient 8.ccrochâs mais jusqu'où peut-on aller dans l a compréhension de s phénomè::2.s étudié s ? L'expérime nt at i nn dE"; ce module n'ayu!'t pu cett e année ;
porter que S t.< ::- les tout premi ers thème s, en rai Gon des retards de la
fabrica-tion du l!la t é r i el, il faudra att end.re 11année prochaine pour dresser un bilan série.u:(. Ou p",ut évh',i\U1.11ent (l<:,:aande r que ls avantages apporte cet te approche
.. 3/, ..
de l'électricité , L'expérience nous montre en effet chaque jour que l'approche plus tl.aditionnelle du programmp. actuel ne pose aucun problème dé: motivation. Circuits de la bicyclette. montages è,e la maison, appareils usuels , électro -aiIDdnt. transformateur , bilailie, autant de sujets intéressent très vivern<:!nt nos élèves pourvu que 1 'on effectivement entre leurs mains le matériel d'étude, de montage et mrsure , correspondant. Sujets qui
permet-tent facilement un t'. approche des les plus sirrq l e s en mê:ne temps
qutils donnent les pra t i ques dont tout adulte peut avoir be soin (pensons à c,,",ux qui arrêtent leurs études à la classe de troisième). Est ··il v:caiw.? ùt ou même avantageux de commencar par l'int erphone , l'allumeur l e poste di' radio? Non, sans aucun doute, pour les élèves qU.3 nous Vi:!nons dl évoquer qui s e ron t plus à l' en présence. de systemes plus simples et plus Pour autre s cela s e justifierait si une ap?roche nou\T21le de l'électricité dans les classes suivante s l'exigeait. Il n'en e st pas a insi connaissance si bien que ces risquent
fort déçus quand ils aborderont les sujets moins au pro gramme de ces classes. serait·il pe.$ sage de. réserver au contraire pour plus tard, au moins et surtout pour les classes non scientifiques , certains thèmes relativement complexes mais dont on est qu'ils r e tiendraient
Pour conclure et sans vouIoir port e r t!.n jugement sur l'évolution qui se dessine e ssayons dlen qU8lques
En rremier li<;u. l'objet t e chnique. 0 (solution cl 'un problème. utili·· taire) qui avai t fait son entrée dan s l' école suj et réflexion et avait été si bien accue illi (quoi qu'on en dise Rt au grand étonnement de certains) s'en trouve à nouve au chassé. Les :notifs invoqué s ne sont pas clairs ; plus 2viàent nous parait son manque de à des yeux d'int e l-lectuels. Le vieux préjugé antitechnique nlest pas près d'être déraciné.
En s pcond lieu, le dessin technique , composante mnjeure des moyens d'expression gra phique serait abandonné faute de thèmes justifiant son intro' duction. Ori8otation surpr?nante si l'on songe au nombre de collègues qui ont souligné la valaur éducative de cet énseignement. Surprenante aussi quand on lit dans un rapport de la commissiorl qu'on se fixe comme but essentiel IId'.;n ·-trainer les é lève s à l'obs ervation à la à la fabrication à la représentation d'objets ou de phénomènes pour l eur faire connaître tout ce qu'il y a d'enrichissë:nt
a
travailler aussi avec les mainslt• Or , bi en peu d' activités perme.ttent aussi bien que le dessin . e. t avec des outils très simples , à la fois l'esprit et la main. !)essiner c'est créer, c'est construire, et de la vient sans doute tout l'intér ê t qu'y nos élèves.
Enfin et peut être surtout de synthès e . ?lus e xactement de symbios e cntI'e s c ienc'"s et technolo!',ie qui s ' poursuivi dans la mise en plac e ùe la technologie actuell e abandonné. C'est du moins ce que laisse apparaître cette juxtaposition de modul e s entre l e squels peu de liens parais-sent s'établir . Les professeurs de science s-;?hysiqu'? s qui ,. ayant eu la chance d'être recyclés ou ayant fait l'effort de le faire, passionnés pour cet (ils sont nombreux et parmi eux s ü trouvent be aucoup de jeunes) regretteraient profondément cet abandon. Ils reconnaissent volontiers en effet, que par cette liaison entre physique et t ," cnnique, et application des sciences > ils avaient retrouvé le plaisir d' ens(dgner l eur discipline. C'est ce point vue que vient d'exprimer d'ailleurs clairpment le rapport E. FAURE pour l'Unesco et nous ci tons : ilL 1 uue des leçons fondamental e s de l' enst;·i ..
gnement scientifique àevrait être de montrer l'i.nterdépendance de la connaissanca et de l'action ct cette préoccupation devrait conduire à r eiic;r
c'est le contraire qui se passe les systèmes Ci' éducation intro'" duisent ordimlirement entre les d é'ux disciplines une nette coupure. aussi préjudiciable pour l'une que pour l'autre. Au plan de l'enseignement général, les progrannnes font beaucoup plus aisément place aux sciences qu'à la techno '" logie. En la séparant ainsi de la pratiqu{'!, on stérilise en partie la science sous prétexte de rehausser son prestige e t elle perd de la sorte beaucoup de son efficaci té e n t ant qu'instrument d' éducatic)11;'.
Nous nI avons pas l'impression à la lecture dèS premiers proj.;:ts da
progri3lilIne t ant .de physique que de technologie que cette mise en garde ait été er. tendt!.!
En dernière le. formcle des "modales" cOlIlr.lode pour l' expéri-mentation parce qu'e.lle permet la spécialisation des équipes de recherche apparaît très critiquable dans la mise. en applicatioa d'un progran:Il.lle. Elle ne perme.t pas en effet que se dé gage l'unité de vue ou de doctrine indisi-' p.n· sable à la discipline qui risque ainsi d'apparattre aux yeux des élèves comme un;; succession d! activités assez disparate t;. Quels liens étab lira ··t '-'on e-atre : ? stronomie , chimie, automatismes , pa!' exemple.
D'autre part> la tentation ser8. grande pour des raisons légitimes
dl ailleurs (lenteur l'expérimentation ; du sujet ; manque ci' équip eme n.t rour cl r B.utres thèmes ..•• ) de pr'olonger module au delà du trim.:::stre ; on parlf! déjà d'un seme.s tre ; po urquoi pas une année? Une teclmo -logi!: optionnelle. limitée à deux ou trois thèmes très spécialisés e.st ··ell l2 une formul e souhai tAbl e tant pour les élèv0.S qui nous quittent après l n troisième que pour ceux que nous retrouverons en seconde
?
s! inquiètent enfin de la fO i:mation ou du recyclage du t:aitr.3 ';acques , tour â tour astronome. chimiste. électronicien, technicien de fabrication, .•.••
Sans fa ire preuve d ! immobilisme parce que nous savons qu évolu-' tion est nécessaire. il faut bi E' ël r e connaître que les raisons ne :a3nqucnt pas pour faire n aître scepticisme c t inquiétude ;, sans doute faut »i1 avoir la sag e sse, avant de nous d f attendre la poursui te d e l! expér.imentation et la mis e sur pie d de modules nouve aux.