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Bruits de recherche

Elisabeth Pasquier-Merlet

To cite this version:

Elisabeth Pasquier-Merlet. Bruits de recherche. Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, LAUA (Langages, Actions Urbaines, Altérités - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes), 1993, pp.65-73. �hal-03167861�

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Les Cahiers du LAUA, n °1 ,1993

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Laboratoire "Architecture, Usage, A lté rité 1

B R U IT S D E R E C H E R C H E S

L ' objet de cette communication suit l'histoire

Elisabeth PASQUIER-MERLET

d'une recherche sur les bruits de voisinage depuis son élaboration et à travers deux contrats successifs... Le début de notre travail ouvertement centré sur les bruits de voisinage remonte à 1987, en réponse à un appel d'offres du Ministère de l ’Environnement (S.R.E.T.I.E). Mais l'intérêt pour cette question nous était apparu progressivement dans nos enquêtes précédentes, portant sur des thèmes très divers, mais toujours conduites sur le terrain du logement social :

(séminaire LAUA du 11 Février 1992)

1) Constat de l'abondance des discours sur les bruits des voisins.

* Bien sûr pour s'en plaindre (à l'occasion du passage du sociologue qui peut peut-être quelque chose puisqu'il connaît les HLM ). Divers types de plaintes nous étaient alors décrites de l'intervention directe (taper dans le plafond ou les conduites de chauffage, aller frapper chez le voisin) ou indirecte (interpellation d'un tiers plus ou moins éloigné du maître d'ouvrage : gar- dien/conseillère sociale / police)

* Mais aussi comme support privilégié pour parler des autres, comme pour faire exister un collectif auquel on ne peut échapper.

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2) Intérêt pour les périodes de crise de la sociabilité et pour les procédures adm inistratives autoritaires ayant des effets sur les normes de sociabilité : relogement, réhabilitation, m odification des politiques d'attribution. Nous avions ainsi pu constater l'effet pervers de certains travaux d'améliora­ tion d'isolation phonique (bruits extérieurs) renforçant les plaintes sur le voisinage1. 3) Les travaux sur la m obilité résidentielle m ontrant le poids de l'habitat pavillonnaire comme aboutissement normal et idéal de la trajectoire logement. La maison est toujours rêvée par opposition au collectif, à ses nuisances sonores et à la présence indésirable de l'autre, elle devient la quête de la sécurité, mais aussi de la liberté, le fameux "être chez soi". Idéal social paradoxal dans un contexte de crise économique2.

L'ensemble des éléments recueillis sur les bruits de voisinage (sans l'avoir cherché) et l'opportunité de l’appel d'offres nous ont alors conduit à privilégier cet axe de recherche (rencontre et hasard comme souvent dans la recherche).

Un double regard a très vite accompagné ce travail :

D 'un côté, nous allions mettre en relation des problématiques issues de la sociologie urbaine avec les préoccupations du ministère de l'environnement, nous allions passer de l'espace à l'espace sonore.

De l'autre, nous savions que ce détour par le b ru it n'était pas un changement de cap radical dans nos recherches sur le logement social. Nous voyions en effet dans le bruit, un nouvel analyseur pour mieux comprendre la vie quotidienne en HLM ainsi qu'un support pour approfondir le sens du statut d'occupation.

Nous n'allions pas travailler sur le b ru it mais sur les bruits autour du bruit.

Notre réponse s'est intitulée : "l'emménage­ ment et la découverte des bruits de voisinage"3.

Les références de la sociologie urbaine mobilisées en 87 sur la première recherche furent les suivantes :

1) Derrière l'uniform ité des façades, le collectif HLM abrite une grande hétérogénité de sous-groupes produits par les mécanismes de sélection et d'attribution des logements, dont le destin social est fortement opposé. Les mécanismes adm inistratifs en œuvre dans la constitution de la population favorisent donc les conflits de classe qui s'expriment dans le langage de la critique éthique. Les objets de ces critiques sont des indices de la morale de classe dont les principales oppositions sont le propre et le sale, le bruyant et le calme et le dépensier et le prévoyant. Vous aurez reconnu la référence au classique "Proximité spatiale et distance sociale" de Chamborédon et Lemaire4 qui reste si précieux après plus de 20 ans.

2) Par ailleurs, les enquêtes lancées par le mouvement H LM 5 avaient mis en évidence l'image négative stéréotypée du H LM aussi fortement ancrée dans l'ensemble de la population française que chez les locataires eux-mêmes. Cette image négative explique en partie le discours négatif des locataires sur le lieu de vie, surtout lorsque le logement n'a pas été choisi, et leur rejet de l'ensemble de la population logée à laquelle ils ne veulent plus être assimilés. La situation de "procès" est

1- C f E lisabeth P a sq u ie r-M e rle t, D u relogement à la ré­

habilitation, M é m o ire de m a îtris e sous la d ire c tio n de

C harles Suaud, U n iv e rs ité de N a n te s, 1986.

2- C f s u r cette q u e stio n la synthèse des recherches financées p a r la C N A F e t n o ta m m e n t le N ‘23-24 d '" Espaces e t Fa m illes" : le Sens des Trajectoires.

3- T itre de n o tre D E A de S o cio lo g ie sous la d ire c tio n d e C h ris tia n B a u d e lo t, U n iv e rs ité de N a n te s, 1989. C ette recherche se co m p re n d ég a le m e n t dans u n e a rtic u la tio n e n tre recherche c o n tra c tu e lle e t cu rsu s u n iv e rs ita ire (D E A e t Thèse). M a is a u ssi ra p p o rt de recherche GERS (P. d o u to u r, E. P a sq u ie r-M e rle t) fin a n cé p a r le S .R .E .T .I.E ..

4- J.-C. C ham borédon e t M .L e m a ire , Proxim ité spatiale

et distances sociale, R evue Française d e S o cio lo g ie ,

T om e X I, 1970, page 3 à 33.

5- E t n o ta m m e n t l'e n q u ê te SOFRES de M a i 1986, ré s u lta ts dans la re v u e "H L M A u jo u rd 'h u i", N '3, O cto b re 1986, Page 88 e t su iva n tes.

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alors souvent présente tant dans les évènements que dans les représentations que les sujets donnent de leurs relations. Pour nier sa propre situation, une seule solution, fixer l'autre au pôle négatif de substitution, tenter perpétuellement d'im pliquer l'adver­ saire, d'où dénonciations et pétitions (problé­ matique élaborée par l'anthropologue Gérard Althabe dans la ZUP de Bellevue6). Cette attitude de délation est bien sûr mise en œuvre au cours du processus d'enquête et en présence du sociologue dans la form ule : "bonjour-bonsoir, je ne voisine pas" qui ne signifie pas l'absence de relations de voisinage mais le besoin de se dédouaner du stéréotype en matière de mode d'habiter, que certains habitants nomment "la vie de cité". 3) Le bâti présentant d'importantes carences notamment en matière d'isolation phonique, c'est assez logiquement sur le b ru it des autres que vont se construire ces processus de désignation et d'exclusion. Nous avions déjà mis en évidence dans des travaux précédents que les cités où ces problèmes étaient moindres (Le Sillon de Bretagne par exemple et les petites opérations HLM innovantes), le support de désignation se déplaçait sur une autre nuisance ( au Sillon de Bretagne : sur les problèmes de propreté et dans la ZAC de Preux sur ceux de visibilité, de manque d 'in ti­ mité).

Nos hypothèses furent donc construites à p a rtir de travaux antérieurs (ayant servi de pré-enquête) :

Nous affirm ions la dimension subjective des discours sur les bruits. Ceux-ci sont en effet manipulables à la demande puisque non observables par les tiers extérieurs au groupe d'habitants : bailleur, police ou sociologue. Les bruits dont on parle sont toujours dans le passé, en mémoire.

Les bruits sont utilisés, manipulés, inventés pour parler des autres. Les habitants ne sont pas des récepteurs passifs, ils agissent sur les mécanismes de perception et le locataire H LM d'une cité stigmatisée tout particulière­ ment.

Nous faisions également l'hypothèse q u 'il fal­ la it connaître la situation sociale et les stratégies résidentielles des acteurs pour interpréter leurs propos sur les bruits de leurs voisins.

Nous posions enfin comme postulat la distinction entre b ru it et b ru it gênant. Aussi avons-nous élim iné le terme gêne de notre protocole d'enquête afin de ne pas induire la notion de gêne à propos du b ru it7. Nous avons en effet souvent remarqué qu'à décibel égal, le sentiment de gêne ne se déclenchait pas de la même façon ni aux mêmes moments, suivant les personnes et la nature des bruits. Le passage du b ru it au b ru it gênant peut donc dépendre d'une question telle que : êtes vous gêné par vos voisins ? Nous lu i préférons la question : entendez- vous vos voisins ?

C'est au cours d'un symposium "Bruits et Vibrations" et à la lecture des recherches initiées par l'Environnement que nous avons réalisé le décalage de notre objet de recherche avec la majorité des travaux déjà financés dans les appels d'offre précédents. La plupart des recherches s'appuyaient en effet sur le modèle d'analyse S/R (étude des niveaux de bruits (Stim uli) pour comprendre les phénomènes de gêne et de nuisance (Réactions). On comprend que ce modèle perd toute son acuité dans le logement social où cohabitent des populations tellement hétérogènes (statut social, brassage ethnique, place dans le cycle de vie, modes de sociabilité...).

Mais d'autres chercheurs utilisaient des schémas, dont nous étions plus proches. Ainsi Dominique Aubree du CSTB u tilisa it le

6- G é ra rd A lth a b e ,: Rapports sociaux dans l'espace de

cohabitation d'immeubles H .L .M . d 'u n grand ensemble urbain : Nantes-Bellevue, 1978, C.R .M .S.J. C a h ie r N u m é ro 5, F é v rie r 1984.

7- I l fa llu t p a r la s u ite u se r de d iv e rs n é o lo gism e s p o u r é v ite r to u te c o n fu s io n , d 'o ù l'u tilis a tio n d u term e b ru ya n ce p o u r p a rle r d 'u n n iv e a u de b ru it im p o rta n t, p o u v a n t ê tre gênant, a fin de la isse r au m o t b ru it, sa d é fin itio n p re m iè re n o n n é g a tive , à s a v o ir : ce q u i est p e rçu p a r l'o u ïe . Le b ru ite u r d e v in t la personne à l'o rig in e de b ru ya n ce e t n o n le sp é cia liste d u b ru ita g e !

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concept de représentation sociale : prise en compte de l'activité autonome du sujet dans sa représentation du b ru it et de facteurs manifestant l'im portance de la dynamique sociale à laquelle participent les sujets.

L'équipe du CRESSON (Jean-François Au- goyard, Pascal Amphoux et Martine Leroux), en particulier dans leur recherche sur les mécanismes de la plainte, posait comme hypothèse principale que la plainte révèle toujours autre chose qu'un conflit lié à la nuisance incriminée.

Tous ces choix nous ont conduit à mettre en œuvre la méthodologie suivante : pour parvenir à une bonne connaissance des enquêtés, il fallait un échantillon réduit et un travail dans la durée (le croisement de l'espace et du temps). De plus, il nous semblait q u 'il fa lla it chercher à saisir le temps zéro du processus de découverte des autres et de leur bru it. Aussi avons-nous décidé de suivre pendant un an, quatre ménages venant d'emménager dans un appartement H LM 8, en allant chez eux tous les mois. Le premier en­ tretien ayant lieu le mois de leur emménagement, il portait sur la trajectoire- logement b ru it antérieure. Ensuite, nous nous contentions de relancer les propos sur ce qui s'était passé depuis notre dernier passage... Le choix des informateurs fu t long et difficile, il fa lla it s'assurer leur engagement sur un an et donc suffisamment s'expliquer sur l'étude sans toutefois donner une dimension démusurée a p rio ri aux problèmes de bruit. Une trentaine d'interviews (entre trente minutes et deux heures) furent recueillis, tous enregistrés au magnétophone et entièrement décryptés. Ils furent ensuite l'objet de deux traitements : une analyse qualitative classique et une analyse statistique des données textuelles (travail sur les occurences, les lexiques utilisés et analyse des correspondances)9.

En complément de cette double approche sur les mots, le M inistère de l'Environnement, du fa it des habitudes de travail déjà décrites,

nous avait vivement poussé à faire des mesures acoustiques pour étalonner les quatre lieux de vie. Aussi, avec un technicien du Service de l’Hygiène du M ilieu de la DDAS de Nantes nous avons effectué des mesures acoustiques dans les quatre logements, quatre mercredis de rang entre 20h 30 et 22h 30 heures10.

. Les locataires libéraient les lieux

. Nous restions en silence dans les lieux afin de pouvoir ensuite identifier très précisément les niveaux de bruits avec des évènements sonores.

. Les appareils restaient brancher toute la nuit. Les résultats objectifs du plus ou moins bruyant sont inverses des impressions de l'observatrice. A l'intérieur de chaque séance d'écoute, nos remarques sur le ressentis des intensités sont davantage liées à la nature des bruits qu'à leur volume. Des bruits parasites comme les frigos, les congélateurs et les ventilations mécaniques créent des bruits de fond interm ittents ou constants jamais mentionnés par les habitants mais très élevés d'après les appareils...

Pour une analyse plus détaillée, nous avons isolé des séquences bruyantes de dix minutes. Il nous a ensuite été possible de connaître le niveau en décibels d ’un bus, d'un aboiement

8- Les logem ents é ta ie n t ré p a rtis s u r l'a g g lo m é ra tio n nantaise : d eux a p p arte m e n ts a p p a rte n a ie n t à l'O ffic e P u b lic d 'H L M , les deux a u tre s à u n e société a nonym e. Les quatres m énages é ta ie n t a in s i c o n s titu té s : d e u x é tu dian te s en c o h a b ita tio n , une fa m ille m on o p a re n ta le e t deux couples sans enfants.

9- T ra v a il effe ctu é sous la d ire c tio n de C h ris tia n B a u d e lo t su r S P A D (systèm e p o u r l'a n a ly s e des données) dans le cadre d u D E A et tra ité a u C R E D O C grâce à la c o lla b o ra tio n de L . H auesler.

10- N o u s d isposons p o u r chacun : d 'u n e co u rb e en d b (A ) p a r h e u re (Leq d e 5 secondes), le L e q m o ye n , le m axim a, le m in im a , u n e cou rb e générale avec u n Leq d 'u n e m in u te p o u r l'e n sem b le de la so irée , u n h isto g ra m m e des pourcentages de d is trib u tio n des d b (A ), des bandes m agn é tiq u e s e t des no tes p ris e s p a r l'o b s e rv a tric e p e n d a n t q u a tre fo is q u a tre heures étalonnées avec les bandes. Le LE Q est u n in d ic a te u r e xp rim é en dba, a d o p té p a r to u tes les a d m in is tra tio n s d ’E urope, sorte d e v a le u r m oyenne de l'é n e rg ie acous­ tiq u e p ro d u ite p e n d a n t u n tem ps d o n né e t q u i p re n d en com pte de n o m b re u x fa cte u rs de p o n d é ra tio n s . En France, to u te la ré g le m e n ta tio n e xista n te p o u r le LE Q en dba com m e in d ic a te u r de gêne.

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dans la cage d'escalier, de l'arrivée des voisins sur le même palier ou sur le palier du dessous, le repas des voisins... Cette séance a également donné l'occasion d'un nouveau type d'échange avec les interviewés et dans la présentation qu'on a pu leur faire des relevés sonores nous avons trouvé un contre-don que l'analyse qualitative des entretiens ne permet jamais. Ces séances nous permettaient enfin de vivre une soirée en HLM...

Cette triple démarche d ’enquête a permis de dégager les conclusions suivantes :

1) L'accès à un logement H.L.M. n'est jamais totalement bien accepté. La lim itation de la satisfaction à avoir trouvé un logement tellement perméable aux autres, empêchant de se sentir vraim ent chez soi, s'exprime dans l'évocation d'un habitat idéal sans bruit, qui existerait ailleurs et dont les racines sont souvent à rechercher dans la trajectoire- logement antérieure, notamment dans l'enfance. L’univers sonore actuel est opposé à cette vision idéale qui, suivant les personnes, existerait à la campagne, dans la maison individuelle ou même en logement collectif privé. La seule personne de notre échantillon à ne pas présenter de système d'opposition est une femme qui a passé son enfance dans une cité H.L.M. à la réputation de vie collective agitée. Son univers d'enfance ne lu i a pas permis de structurer une vision idéale d'un univers silencieux, synonyme d'ailleurs pour elle de m ort sociale. C'est certainement aussi la personne qui ressent le plus l'emmé­ nagement récent comme promotionnel.Tous les autres justifient leurs emménagements avec beaucoup de soins, insistent sur le fait que leur passage en H LM ne sera pas long, voire admettent dans le cas de deux femmes seules divorcées avec des enfants, q u 'il représente une véritable régression dans leur trajectoire-logement.

2) Tous les locataires arrivent avec une palette de prénotions11, clichés du sens commun sur la population logée en H.L.M. dont l'u tilisa tio n va permettre, à la demande, la

mise en œuvre des processus de désignation. Pré-existant à la découverte des bruits proprement dits, les catégories de compré­ hension et de s'imposent aux intéressés comme fait social extérieur à la réalité propre­ ment dite. Ainsi des bruits-types sont associés à des habitants d'emblée connotés négative­ ment : une mobylette qui passe et repasse c’est un jeune désœuvré certainement délin­ quant, le cliquetis de talons aiguilles le soir, une femme de mauvaise vie, mauvaise ménagère, des cris dans une cage d'escalier sont ceux d'enfants livrés à eux-mêmes. A l'inverse, les éclats de voix d'un repas de fam ille le dimanche m idi, les coups dans les escaliers et dans sa propre porte palière du balai de la voisine, la perceuse du samedi sont des bruits qui prouvent le bon ordre social dans la cité. Ces catégories partagées par tous prouvent que les bruits de voisinage constituent un des supports de la régulation sociale. La nature des bruits, leur fréquence, leur intensité, leur rythme permettent de situer l ’autre et d'être soi-même jugé par lu i. Si l'autre est repéré comme étant socialement dénonçable, il doit produire des bruits qui vont permettre de le prouver.

3) "La transparence" des murs qui plonge malgré soi dans 1' "entente" des autres renvoie simultanément au fa it d'être entendu et d'être soi-même jugé sur ses propres bruits et c'est cette simultanéité qui est la clé d'un certain équilibre retrouvé. Les ménages vont tenter de gérer les bruits de voisinage dans les termes d'un marché avec un jeu d'échange devant permettre de supporter les bruits de l'autre et d’imposer son propre b ru it. L'intérêt de la méthode, à savoir l'investigation dans le temps et dans le processus de découverte qu'ont connu les locataires, c'est de montrer la mise en œuvre du marché, la constitution des termes de l'échange, mais aussi la réussite ou l'échec des entreprises. Notons que ces marchés ne sont pas explicités comme tels par les intéressés, la constitution de l'échange n'est pas consciente.

11- C f. D u rk h e im , Les règles de la méthode sociologique, P aris, PUF, 1937.

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Outre la gestion des normes réglementaires admises et diffusées par les autorités (H.L.M., M airie, pouvoirs publics..) et les capacités psychologiques individuelles à supporter le bru it, les données qui nous ont semblé le plus in flu e r sur la mise en place du marché renvoient au registre de l'identité et de la distance à l'autre, à savoir :

- la satisfaction ou non à avoir eu accès au logement et la place q u 'il occupe dans la tra­ jectoire-logement socialement dynamique ou en régression.

- la perception globale et sensible des voisins dans ce qu'ils sont comme être sociaux et dans l'image qu'ils renvoient de soi-même. - la volonté ou non de s'adapter à terme au groupe social, résultat de la nécessité ou de l'évidence à vivre là plutô t qu'ailleurs ou condition obligatoire à sa survie.

- les conceptions de la liberté et de la solidarité varient en fonction des catégories sociales.

De plus, les personnes composent entre leur savoir-faire acquis ailleurs et l'usage moyen12 en place préexistant à leur arrivée.

Deux exemples : Pour madame Caro, l'emménagement en HLM est synonyme d'échec rendant son adaptation a priori d ifficile , voire impossible et peut-être non souhaitée par elle. (Elle le formulera très clairement à un moment de l'enquête en disant : mais qu’est ce que je cherche là enfait, si je veux bien voir les choses, je suis très bien ici). Dès le prem ier entretien elle attribue au b ru it une connotation négative. C'est pour elle une entité détestable et à combattre, les termes de l'échange auront donc pour but la réduction des bruits produits, c'est la base de son éthique-bruit. Le principe est le suivant : on peut et on doit lim ite r le b ru it des autres en intervenant systématiquement dès qu’on ressent de la gêne et en partant du principe que les autres partagent cette opinion, ils interviendront en échange pour réduire nos propres bruits. Ce mode de fonctionnement, très peu partagé en H LM , laissera madame Caro insatisfaite. La difficulté sera autant

dans la peur de sa propre production sonore et surtout celle de son fils adolescent. Elle craindra pendant un an que leurs bruits ne soient qu'insuffisamment régulés par leurs voisins. Elle vivra également dans la préoc­ cupation constante de savoir évaluer le seuil de gêne à p a rtir duquel il est légitim e d'intervenir pour "pacifier" l'espace sonore. Pendant la durée de l'enquête, il ne se passera pas d'évènements importants mais cette double inquiétude ne permettra pas l'adaptation, elle sera même la preuve du refus de l'adaptation qui aurait eu à ses yeux allure d'une soumission à sa situation. Insatisfaite, madame Caro est confortée dans l'obligation à se m obiliser pour p a rtir un jour. Monsieur Lefranc est content d'avoir trouvé le logement dans lequel il vient de s'installer avec sa femme (il est ouvrier dans une cartonnerie où il est soumis à des nuisances sonores très fortes, elle effectue un TUC tertiaire). Pour lu i le b ru it n'est pas toujours détestable et à combattre et il ne doute pas de la possible mise en œuvre d'une règle du jeu donnant satisfaction à tout le monde. Après des accrochages autour du b ru it dès le premier jour (fête après le déménagement), Monsieur Lefranc va utiliser ces petits incidents ainsi que quelques petits services (échanges d ’outils pour la maison et la voiture) pour faire connaissance avec ses voisins immédiats. Une fois connus, évalués sur les base d'une sociabilité de voisinage jugée normale par lu i, il va cesser de semaines en semaines d'entendre ses voisins. De plus, la gêne qui parfois demeure n'est pas pour lu i du ressort de ses voisins ou d'une quelconque régulation morale. Elle incombe au propriétaire, à l'architecte et aux ingénieurs qui ont mal conçu son bâtiment. Cette responsabilité extérieure au groupe social allège considérablement la responsabi­ lité de chacun. Le couple aime faire la fête, aussi lors de ces productions sonores limitées dans le temps mais excessives, Monsieur

12- C f la n o tio n d'usage m oyen u tilis é e p a r Jean-C la u d e K a u fm a n n , La vie H L M - usages et conflits, Les é d itio n s o u v riè re s , P a ris, 1983.

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Lefranc utilise une méthode préventive, il passe avec ses voisins un contrat de non écoute. Il leur demande la veille de ne pas écouter tel soir et il fera en échange la sourde oreille à son tour lors d'une situation inverse. Il a toujours procédé comme ça auparavant et la méthode ayant donné satisfaction dans le nouveau logement, il estime qu 'il s'agit d'une pratique générale. Il ne nous a pas été possible de vérifier si cette pratique existait dans ce collectif avant son arrivée ou si c'est Monsieur Lefranc qui l'a introduite ; quoi q u 'il en soit, d'autres y eurent ensuite recours dans les mois suivants. Le b ru it non seule­ ment n'est pas obligatoirement une source de co n flit mais il devient un moyen d'intégra­ tion. Les voisins s'effacent à condition que le m otif soit légitim e et que la réciprocité fonctionne. Monsieur Lefranc se sentait chez lu i au bout de six mois et à son tour observait les nouveaux locataires, bien décidé à les in itie r aux us et coutumes de sa cage d'escalier.

Quels que soient les marchés repérés, on retrouve des constantes parmi ceux qui se sont d it "chez eux" au bout de six mois. Tous se sont fa it une place en faisant du b ru it et en intervenant ou en étant prêts à intervenir face aux excès des autres, ils ont joué le jeu du "mode d’habiter" en HLM .

Prolongement de la recherche : Savoir-faire et laisser-dire13.

Un second financement nous perm it d'aller vérifier les pistes précédemment dégagées sur l'im pact des trajectoires résidentielles, les régulations au sein des unités de voisinage, sur les statuts des locataires, enfin leurs rôles liés au sexe et à la place dans le cycle de vie. 1) B ruit et trajectoires résidentielles

Ayant découvert l'importance des trajectoires résidentielles passées et des stratégies résidentielles et sociales dans l'interprétation des discours sur les bruits de voisinage, nous avons fa it l ’hypothèse qu'en continuant à travailler sur ce thème, mais cette fois auprès

d'un plus grand nombre de locataires, nous pourrions mettre en évidence des régularités entre les mots sur les bruits et les stratégies résidentielles. Pour les découvrir nous faisions l'hypothèse q u 'il fa lla it enquêter auprès de personnes ayant le même statut d'occupation vivant dans un bâti comparable mais dont seule la réputation des cités serait différente. (On aurait pu aussi choisir des bâtis comparables, des populations compa­ rables et des statuts d'occupation différents mais il devient de plus en plus d iffic ile de trouver des collectifs privés et H LM avec des populations comparables !)

Cent locataires de deux cités ont alors été interviewés sur la base d'un guide d'entretien large passé dans le cadre d'enquêtes sociales avant réhabilitations afin de ne pas pointer le thème du b ru it a p rio ri (conditions de vie, logement, image du quartier, problèmes de cohabitation et bien sûr bruits de voisinage). Soixante vivent dans une cité bas de gamme de l'Office Public de la v ille et les quarante autres dans une cité plutô t "tranquille" d'une Société Anonyme. Les bâtis sont presqu'iden- tiques et ont en commun les mêmes dé­ faillances en matière d'isolation phonique, les deux cités équidistantes du centre-ville sont soumises à un trafic routier comparable et à des bruits extérieurs proches. Par contre, la majorité des habitants de la cité de la SA refuserait probablement un logement dans celle de l'O ffice et la plupart des locataires de l'O ffice ne pourrait pas obtenir un logement dans l'autre.

Résumons les principales conclusions :

- Les locataires qui maîtrisent leur trajectoire- logement associent plus que les autres les problèmes de bruits aux défaillances de l'isolation phonique

- C'est le degré de "captivité" qui détermine l'expression de la gêne liée au bruit.

- C'est dans la phase de décision de départ que les critiques sur le b ru it sont les plus fortes, prouvant q u 'il n’est pas possible de

13- E. P a sq u ie r-M e rle t, A .V . B lin , Savoir-faire et laisser

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rester et que le projet d'accession à la pro­ priété, même risqué, doit être mis en œuvre. - Plus la cité est mal cotée, plus les locataires sont précarisés et plus ils renvoient les problèmes de cohabitation aux problèmes humains et moins ils mettent en cause la responsabilité du bâti ou celle du maître d'ou­ vrage.

- Les locataires qui reconnaissent faire du b ru it sont ceux qui assument leur destin social.

- Le locataire jeune qui appartient au groupe légitim e n'hésite pas à faire sa lo i ; en vieillissant il interpelle plus volontiers le bailleur. Par contre, le locataire stigmatisé intervient assez peu directement, son intervention restant sans effet. Dans les situations extrêmes, il fait plus volontiers appel à la police, un tiers extérieur au champ social.

2) Histoires de cages d'escaliers

Sur le même terrain, ayant rencontré les deux tiers des locataires pour trois cages d’escalier, il nous a été possible de vérifier notre seconde hypothèse : les propos recueillis sur les bruits de voisinage sont un support privilégié pour analyser les rôles et statuts des différents locataires dans un collectif d'habitants. Pour résumer, disons que le b ru it est une production qui rapproche et qui divise et que les histoires à propos du b ru it sont utilisées par les enquêtés pour conforter leur vision du collectif et jouer avec la place qu'ils y occupent. Ainsi les cages d'escalier sont d iv i­ sées en trois camps, les dénonceurs (bons locataires légitimés par le bailleur), les dénon­ cés, (boucs émissaires pour autre chose que le bru it) et les autres qui les renvoient dos à dos et tentent de vivre.

Cette hypothèse a été également vérifiée sur un temps d'observation différent, à savoir celui de l'après-réhabilitation. Au-delà des interventions sur le bâti, les réhabilitations sont saisies par les bailleurs HLM pour remettre de l'ordre dans les collectifs d’habitants. Nous faisions l'hypothèse que cette intervention extérieure risquait de

m odifier les règles du jeu, mises en place au fil des années par les locataires. Nous avons cette fois travaillé auprès de l'ensemble des habitants de trois cages d ’escalier d'une cité récemment réhabilitée. Les locataires ont été interviewés deux fois (une heure et demi à deux heures au total). La réhabilitation visait autant un changement de standing qu’une amélioration du confort des logements (trans­ formation de la façace, travail des abords, changement de nom, pose de portiers électro­ niques...). Les défaillances en matière d'isola­ tion phonique, jugées irréversibles n'avaient pas été traitées, ni même abordées. Notre analyse a montré que dans le cadre de cette résidentialisation, le bailleur a aussi tenté de m odifier les pratiques des habitants notam­ ment au niveau du bruit. L'im position d'une nouvelle norme sociale importée (à défaut d’une nouvelle norme technique) a eu pour conséquence le déplacement d'un plus grand nombre de locataires dans le groupe hors- norme (pouvant aller à des déménagements et à des expulsions) et le déplacement des modes de régulation des conflits (disparition de formes d’autorégulation de la vie collective et augmentation de la délation : appel systématique à des autorités extérieures : bailleur, gardien, ilôtier).

3) Bruits de voisinage : rôle de sexes et cycle de vie.

Pour mener à bien ce dernier axe, nous avons réutilisé 150 entretiens recueillis lors d'en­ quêtes précédentes et ré-exploité tous ceux qui présentaient d ’intéressants passages sur le bruit, thème pourtant non sollicité dans les grilles d’entretien ayant guidé ces discours. Pour leur traitement, nous avons reconstitué une histoire de vie-bruit en fonction de l'âge et du sexe de l'interview é.

Réintroduire prioritairem ent l'âge et le sexe du locuteur comme variable explicative confirme l'utilisation du b ru it par les locataires dans les processus d'intégration. Ecouter de la musique forte et rire dans les halls appartient à l'adolescence. Intervenir pour réguler les bruits d'un escalier est le

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Les Cahiers du LAUA, n ° l, 1993

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Laboratoire "Architecture, Usage, A lté rité "

travail des hommes actifs en pleine force de l'âge. Tâtillonner sur l'ordre est le fait des femmes au foyer dégagées des soucis de leur propre maison. Apprécier le b ru it des autres est le lo t des femmes âgées privées des bruits de leurs proches. Enfin, certains hommes âgés et très isolés, ont l'im agination qui travaille à p a rtir du b ru it des autres. Ils échappent ainsi à l'emprise de la réalité quotidienne mais s'approchent dangereusement de la folie. Repliés chez eux, le b ru it des autres entretient des fantasmes, des peurs, éveille parfois des violences.

En vagues successives, les générations occupent et régulent tour à tour l'espace sonore.

APRES LE BRUIT :

Nos deux recherches sur le b ru it nous ont permis d'approfondir la question des tactiques habitantes analysées par Michel De Certeau. La défaillance du bâti ne permettant pas au locataire une délim itation d'un lieu propre, il doit jouer avec le terrain qui lu i est imposé. "La tactique n'a pour lieu que celui de l'autre (...) elle dépend du temps"14. Nous avons actuellement une autre recherche en cours sur le thème de la propreté : "L’enjeu de l'entretien des parties communes en H LM ". Elle vise cette fois à comprendre les interactions entre trois types d'acteurs : les bailleurs HLM , le personnel nettoyant et les locataires. Nous passons ainsi du registre des tactiques à celui des "stratégies"15 puisque la question du propre et du sale fait intervenir la gestion d'un espace, maîtrisable par la vue : celui des parties communes. L'hypothèse principale en découle directement : l'analyse des pratiques et des discours autour de la propreté est un support privilégié16 pour comprendre la contradiction qui traverse depuis quelques années le secteur HLM : comment poursuivre la "banalisation" du bâti H LM dans l'espace urbain tout en utilisant le logement comme lieu privilégié de contrôle social. Le travail sur cet "espace en partage"

vise également à aborder les différents types de sociabilité des locataires H LM aujourd'hui et conséquemment sur leur représentation de l ’espace public et privé.

L'ensemble de ces travaux sur le bru it, le propre et le sale visent enfin à comprendre l'espace de liberté que se re-négocient aujourd'hui les locataires dans le système contraint du logement social. A étudier l'institution HLM , des processus de production à la gestion en passant par les procédures d'amélioration, on en arrive parfois à ne voir le locataire que dans sa situation de dominé et à ne le décrire que par ses manques. La perte d 'in itia tive habitante à la suite de la rationalisation de la construction est comparable à la perte de l’in itiative ouvrière à la suite de la rationalisation et de la mécanisation du travail (ce sont d'ailleurs les mêmes victimes). Or, de même que l'on a découvert que des formes d'autonomie ouvrière et des réseaux horizontaux de complicité arrivaient à se m aintenir dans le travail des OS, il semble im portant d'étudier les formes d'autonomie des habitants : le détournement de la norme, le jeu avec l'institution, la gestion des conflits, la grande tolérance, les mots, l'hum our...

Mais le sociologue doit rester vig ilant sur l'interprétation de tels travaux et sur leur éventuelle exploitation. De même que les propagandistes des cercles de qualité ne résolvent pas les problèmes de dom ination en absorbant la mine de ruses que l'autonomie ouvrière récèle, les gestionnaires H LM ne doi­ vent pas croire que les complicités de voisi­ nage, les savoir-faire quotidiens des loca­ taires, les exemptent de chercher des solu­ tions pour résoudre les défaillances du bâti et pour atténuer les violences bureaucratiques.

14- M ic h e l de C erteau, L'invention du quotidien 1. arts de

faire., P aris, G a llim a rd (F O L IO e ssa is), 1990.

15- M êm e ouvra g e , page 60.

16- O u m ie u x , u n a n a lyse u r com m e Jean-C laude K a u fm an a tra v a illé s u r le lin g e p o u r a tte in d re la tram e conjugale : J.-C. K a u fm a n n , La trame conjugale, analyse

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