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La théorie tripartite de la traduction: Platonisme et monisme dans le discours traductologique

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Academic year: 2021

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Texte intégral

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HAL Id: hal-01573939

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01573939

Preprint submitted on 11 Aug 2017

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monisme dans le discours traductologique

Mehran Zendehboudi, Nasrine Elahinia

To cite this version:

Mehran Zendehboudi, Nasrine Elahinia. La théorie tripartite de la traduction: Platonisme et monisme dans le discours traductologique. 2017. �hal-01573939�

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Mehran ZENDEHBOUDI

Maître de conférences à l'Université Ferdowsi de Mashhad (Iran)

Nasrine ELAHINIA

La théorie tripartite de la traduction:

Platonisme et monisme dans le discours

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Résumé:

Monisme et platonisme ont parcouru l'histoire de la philosophie occidentale, mais aussi orientale. Les monistes remontent aux philosophes présocratiques et les platoniciens, comme son nom l'indique, font allusion à la philosophie de Platon. Nous nous efforçons, dans un premier temps, d'analyser brièvement ces deux courants de pensée philosophique, puis d'introduire nos analyses dans le domaine de traductologie. Nous verrons finalement que lequel de ces courants est conforme avec les réalités de la pratique et théorie traduisantes.

Mots-clé:

Monisme de la traduction, platonisme de la traduction, littéralisme, traduction libre, sourciers, ciblistes, théorie tripartite de la traduction.

1.Littéralisme et traduction libre

Tout au long de l'histoire de la traduction il y a deux grandes tendances. On peut affirmer que ces deux tendances constituent le fondement et la philosophie de base de chaque pratique et théorie de la traduction. L'une de ces tendances est constituée par ce qu'il est convenu d'appeler les sourciers. L'autre est appelée cibliste. Depuis que l'homme traduit, on met en question sa pratique sous prétexte de ne pas être conforme avec la fidélité de la traduction. Le traducteur se demande s'il a été fidèle dans sa pratique. Les autres aussi le mettent sous pression et mettent sa

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pratique en question. La fidélité est la plus vieille question théorique et pratique en traduction par excellence.

La fidélité en traduction a donné naissance aux divers courants théoriques. Les questions fondamentales qui se posent sont: qu'est-ce que fidélité en traduction? A qui ou à quoi le traducteur doit-il rester fidèle? Rester fidèle à l'auteur ou au lecteur cible? A la culture source ou à la culture cible? Au texte source ou au texte cible? Finalement la question centrale: rester fidèle au sens ou à la lettre. Rester fidèle aux textes sources et cible crée les sourciers et les ciblistes. A partir de ce moment-là, la traduction était soit sourcière soit cibliste. Tout au long de l'histoire de la traduction, il n' y avait pas de troisième tendance. Nous nous posons la question d'emblée de savoir s'il n'y aurait-il pas lieu d'envisager un troisième angle? Car les traductologues sont d'avis qu'il n'y a que deux tendances et il n’y a pas d'échappatoire. Nous pensons qu' hormis ces deux approches il pourrait y avoir un troisième angle.

Les sourciers et les ciblistes sont appelés de différentes façons. Dans la pensée traductologique on peut d'abord citer Georges Mounin. Mounin considérait les traductions comme des verres colorés ou transparents. Les verres colorés sont des verres quand à travers lesquels on regarde, on se rend compte des couleurs qui entravent la bonne visibilité et on voit tout en couleur. Selon Mounin les traductions sourcières sont des traductions qui, quand on les lit, on n'oublie pas un seul instant qu'on est en train de lire une traduction et on aperçoit la trace du traducteur. Mais les verres transparents sont des verres qui ne nous donnent pas l'impression qu'on est en train de regarder par un obstacle en verre. Comme s'il n' y avait pas d'intermédiaire entre celui qui regarde et ce que l'on regarde. Mounin compare les traductions ciblistes avec ces verres transparents qui ne nous donnent pas l'impression de lire une traduction.

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Nida aussi dans le monde anglo-saxon propose les équivalents formels et les équivalents dynamiques.

Si l'on veut continuer ces oppositions, il nous faudrait une longue liste de dichotomies, ce qui dépasse notre propos dans cet article. La base de ces oppositions est perceptible dans deux termes: la lettre et le sens. D'un côté on insiste sur la lettre et de l'autre sur le sens. Il s'agit d'une opposition dualiste qu'on peut y attribuer une dimension philosophique. Platon considérait l'homme comme un être doué de deux dimensions: le corps et l'esprit. Dans le monde de la traductologie, les regards sont tournés vers le platonisme. Nous considérons la lettre comme le corps et le sens comme l'esprit .Nous nous arrêtons quelque peu sur cette approche platonicienne dualiste.

2.Platonisme de la traduction

Le dualisme fait référence à la séparation du corps et de l'âme. Platon dans cette vision divise le monde en deux catégories: Le monde sensible (réal) et le monde non-sensible (idéal). Le monde sensible est un monde passager et le monde idéal est stable et éternel. Le platonisme accorde une valeur moins importante au corps et met l'accent sur l'esprit. Tant que nous sommes prisonniers du corps, nous ne pouvons guère atteindre la vérité. Le dualisme platonicien considère pour l'homme deux dimensions: corps et âme. En d'autres termes, l'âme et la matière. Dans la philosophie de Platon, l'accent est mis sur l'âme, éternelle, et non le corps, passager. Pour lui, le corps est un instrument au service de l'âme.

Dans le domaine de la traductologie, en appliquant la théorie platonicienne à la traduction on peut affirmer que le monde sensible, c'est la lettre et le monde idéal

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c'est le sens. Socrate considérait la mort comme la séparation du corps de l'âme. Il voyait le corps comme un poison mortel pour l'âme. Selon lui, l'âme peut connaître la vérité plus facilement sans le corps, car ni les plaisirs sensuels, ni les cinq sens n'entravent son chemin. Le corps est la cristallisation du mal qui veut égarer l'homme du droit chemin. Les hommes sont les esclaves de leur corps. Pour Socrate et son élève, Platon, le but de la philosophie est la séparation de l'âme du corps.

Le problème qui se pose est que comment le sens non matériel, non sensible, peut être en rapport avec la lettre, sensible et matériel? Si tant est qu'on puisse imaginer un lien entre eux, quelle est l'essence de ce lien?

Comme il vient d'être dit, le monde sensible de la traduction, c'est la lettre et le monde non sensible c'est le sens. Le reflet de la lettre est perceptible dans les signifiants langagiers, sa forme écrite et sonore. Le signifiant change d'une langue à l'autre. A contrario, le sens reste intact dans sa transposition interlinguistique. A y regarder de plus près, d'un point de vue platonicien, la lettre est éphémère et le sens éternel. Dans cette vision, le sens c'est la vérité.

Ces analyses montrent que parfois nous croyons être face à une traduction sourcière et parfois d'autre, face à une traduction cibliste. La lettre change d'une langue à l'autre. Elle meurt, mais elle a une résurrection aussi. Sa résurrection est dans la langue cible. Dans les lettres de la langue cible. La lettre demeure, jusqu'à ce qu'elle soit traduite. L'essence platonicienne de la traduction ignore le fait que la lettre, une fois traduite, trouve une autre forme de vie dans une autre langue. Et cela jusqu'à l'éternité.

Mais, le sens, en comparaison avec l'âme platonicienne est aussi immortel. Le sens, en parcourant des hauts et des bas, survit dans une autre langue. Le problème qui se pose est la suivante: est-ce que le sens qui se recrée dans le texte cible est le

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même sens que celui du texte de départ pour les lecteurs source? Est-ce que nous "créons" ou "recréons" le sens?

3.Monisme de la traduction

L'approche que nous proposons face au platonisme, c'est le monisme. Le monisme est fondé sur l'union du corps et de l'âme. Le monisme dont nous nous inspirons provient de celui de Spinoza. Il n'est réductible ni au matérialisme, ni au non matérialisme. Dans cette approche ni l'âme est privilégié sur le corps ni le corps sur l'âme. Il n'y a qu'un seul phénomène et non deux phénomènes (l'âme et le corps). Pour nous, il n'existe pas de sens et de lettre en tant que deux entités à part.

Le seul cas dans lequel il n'est pas question de recréation, mais de création, c'est la traduction qui ne distingue pas entre la lettre et le sens. Ne privilégie ni l'un ni l'autre. La traduction qui ne voit qu'un phénomène unique: le texte. Le monisme dans la traduction voit la traduction comme un tout qui sera créé en un autre tout. C'est le tout qui est l'objet de la pratique traduisante et non ses éléments constitutifs. Le texte source revêt une intégrité qui est formé d'un ensemble de phrases. Pour nous, l'unité de la traduction n'est ni les mots, ni les phrases, mais le texte entier. C'est le texte qui définit le sens général. Sans le contexte qui dépend de l'intégralité du texte, le traducteur est incapable de bien traduire. Sans prendre en considération le contexte, le traducteur ne fait que correspondre les mots et les structures langagiers d'une langue dans une autre.

Le texte du point de vue moniste n'a pas d'un côté le corps et de l'autre l'esprit. Du point de vue platonicien de la traduction, le corps est face à l'âme. Mais nous

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ajoutons une autre âme dans cette division traditionnelle: l'âme générale du texte. Dans la catégorie platonicienne, l'âme du texte c'est le sens des mots, mais dans la division que nous proposons, l'âme ne se sépare pas de l'intégrité du texte et elle le domine.

La philosophie moniste de la traduction ne voit pas l'âme du texte comme une entité séparable de la lettre. L'âme règne le texte de A à Z.

4.Conclusion

Nous avons essayé d'introduire le monisme en tant que courant de pensée dans les discours traductologiques. L'introduction de ces deux obédiences de pensée philosophique peut ouvrir de nouveaux horizons dans la traductologie pour dépasser les catégories traditionnelles de littéralisme et traduction libre. La lettre ne peut avoir de place dans le texte sans le sens et le sens sans la lettre n'a pas d'identité. Ils forment un tout, un corps unique intitulé: la traduction. On ne peut commencer à traduire la première fois la lettre et la deuxième fois le sens du texte.

Nous défendons ce que nous appellerons l'école moniste de la traduction qui dépasse cette division traditionnelle. C'est l'intégrité du texte qui est l'objet de la traduction et non le sens et/ou la lettre et le subdiviser en matériel ou spirituel. Dans la pratique traduisante, il n'y a pas de sens séparable de la lettre. Le croire, c'est en quelque sorte prétendre qu'il y a un troisième texte qui peut être déplacé et transposé d'une langue en une autre langue. C'est pourquoi nous envisageons la traduction en tant qu'un phénomène anti-platonicien et moniste.

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