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ARTheque - STEF - ENS Cachan | La mise en exposition de l'actualité dans les musées de culture scientifique ; l'exemple de Sciences Actualités

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LA MÉDIATION DE L’ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE PAR

L’EXPOSITION : UNE ÉTUDE DE SCIENCE ACTUALITÉS

Pauline GRISON

Laboratoire Culture et Communication, Université d’Avignon

MOTS-CLÉS : EXPOSITION – MÉDIATION – ACTUALITÉ – MUSÉES – PUBLICS

RÉSUMÉ : Au-delà des intentions des médiateurs, le traitement de l'actualité dans un musée est soumis à différentes contraintes liées au média exposition, aux publics, ainsi qu’à la nature même de l’actualité. Une évaluation muséographique de l’espace de la Cité des Sciences et de l’Industrie dédiée à l’actualité - Science Actualités - ainsi qu’une série d’entretiens avec des visiteurs nous ont permis de mener une réflexion sur les enjeux de la présentation de l’actualité scientifique via le média exposition. Ce sont les résultats de cette enquête que nous nous proposons de présenter ici.

ABSTRACT : The exhibition of scientific news in a museum is bound by many constraints related to the specificity of the exhibition as a medium, to the visitors, and to the news itself. À formative evaluation of Science Actualités, an exhibition space of the Cité des Sciences et de l’Industrie that is entirely dedicated to science news, and interviews with its visitors gave us the opportunity of studying several questions concerning the setting of scientific news through the medium exhibition. These are some of these issues that we intend to present in this text.

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1. INTRODUCTION

Espace atypique au sein de la Cité des Sciences et de l’Industrie, Science Actualités est une salle d’exposition dont l’objectif est d’« informer sur l’essentiel des sujets d’actualité scientifique et technologique, (…) et faciliter la compréhension des enjeux liés à l’évolution des sciences et des techniques » (Labouze, 2004, p. 10). Cet espace est dédié à l’actualité scientifique sous différentes formes, avec deux parties relativement distinctes : les Expo-dossiers et les Questions d’Actualité. D’une durée de quatre mois, les Expo-dossiers traitent en profondeur un sujet d’actualité scientifique s’inscrivant dans le temps long : disparition des grands singes, cannabis, maladie d’Alzheimer, risques sismiques, déchets nucléaires, etc. Consacrés à une actualité plus immédiate, les Questions d’Actualité sont des articles multimédias renouvelés mensuellement.

Illustration I : L’espace d’accueil de Science Actualités

Ils sont accompagnés de brèves, qui proposent chaque semaine des informations diverses en provenance de la communauté scientifique. Nous avons réalisé, à la demande de Science

Actualités, une enquête dans l’espace

des Questions d’Actualité, afin de comprendre les raisons pour lesquelles cet espace était moins fréquenté par les visiteurs que celui de l’Expo-dossier. Il s’agissait donc d’évaluer la médiation immédiate de l’actualité, avec comme question sous-jacente celle des enjeux et modalités de la présentation de l’actualité scientifique dans un musée de sciences via un espace permanent et non une exposition ponctuelle. Comment mettre en exposition l’actualité scientifique ? Tel était l’objet de notre recherche.

Nous avons abordé cette question avec le postulat suivant : l’actualité est un objet socialement construit, qui diffère selon les enjeux et modalités de son insertion dans la sphère sociale. Elle émane en effet d’une sélection et mise en forme d’informations opérées dans le cadre de situations de communication intervenant à plusieurs niveaux – communication du laboratoire, publication au sein d’une revue spécialisée, médiatisation, etc. Dans notre cas, Science Actualités est un niveau de la médiation, caractérisée par une mise en forme non seulement discursive mais aussi spatiale de l’information.

L’enquête a consisté en une évaluation muséographique de l’espace dans un premier temps, puis en une phase d’observations et d’entretiens semi-directifs avec des visiteurs dans un second temps. Nous avons rapidement perçu le fait que la désaffection du public envers cet espace était liée à

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l’absence quasi-totale de « transposition médiatique » (Triquet, 1993). En effet, les Questions

d’Actualité sont des articles qui, bien qu’illustrés par des images et parfois de brèves vidéos ou

interviews à écouter, sont présentés à la manière d’articles de presse, avec rubriques, titres, chapeaux, etc. Ils sont écrits par des journalistes scientifiques et sont destinés à être diffusés aussi bien sur le site Internet de Science Actualités que dans l’espace d’exposition via les bornes multimédias. À aucun moment de la production des contenus, les spécificités du média exposition ne sont donc prises en compte.

En analysant plus précisément les raisons pour lesquelles ce mode de production avait été retenu ainsi que les solutions envisageables pour valoriser cet espace, nous avons identifié certaines contraintes et enjeux de la mise en exposition de l’actualité scientifique dite immédiate. Ceux-ci sont liés aux spécificités du média exposition, à la question des publics et enfin au rôle de l’institution muséale.

2. ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE ET TEMPORALITÉ 2.1. Différentes temporalités de la médiation

Comme l’indique le choix du nom « Science Actualités », il s’agit bien d’actualités au pluriel. Cette pluralité correspond à différentes médiations de l’actualité, elles-mêmes liées à différentes temporalités de la médiation. Ainsi, le traitement des sujets des Expo-dossiers s’inscrit dans le temps long, avec comme cadre temporel de référence la société contemporaine et son évolution. Au contraire, les sujets des brèves et des Questions d’Actualité concernent un traitement plus immédiat de l’actualité, centré sur une découverte ou un événement récent en provenance de la communauté scientifique.

Comme le fait remarquer Gérard Azoulay (2004), la différence entre ces actualités n’est donc pas liée à l’information scientifique en elle-même mais au contexte temporel dans lequel l’instance médiatrice choisit de traiter l’information. Ainsi, Science Actualités a choisi de traiter le lancement de la sonde Venus Express sous forme de Question d’Actualité mais cela aurait pu aussi donner lieu à une Expo-dossier sur les programmes spatiaux européens, par exemple. Et inversement, l’idée de l’Expo-dossier sur les Risques sismiques est née suite au tsunami de 2004, événement dont le traitement aurait pu se limiter à une Question d’actualité.

L’actualité est donc une notion qui s’envisage dans un rapport de temporalité. Comment celle-ci peut-elle être mise en scène dans l’exposition ? Comment permettre et symboliser le changement permanent des informations auprès de visiteurs qui, le plus souvent, ne viennent qu’une seule fois ?

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Si les médias traitant actuellement d’actualité – presse écrite, Internet, télévision – sont précisément conçus de telle manière à s’adapter à cette nécessité, le média exposition s’inscrit en revanche traditionnellement dans une durée de production et de médiation plus longue. Sachant que dans une exposition, la production de sens dépend autant du discours que de la mise en exposition (Davallon, 2000), l’enjeu est d’arriver à créer un espace véritablement muséographié qui puisse s’adapter à la temporalité de l’actualité et à la nécessaire immédiateté de la médiation.

2.2 Adapter la muséographie à la temporalité

Illustration 2 : Les Expo-dossiers : une mise en exposition réussie

Illustration 3 : Les bornes multimédias des

Questions d’Actualité

Pour dépasser cette contrainte, Science

Actualités a fait le choix d’un support

muséographique permanent, sur lequel seuls les contenus sont renouvelés au gré de l’actualité. Cela fonctionne bien dans l’Expo-dossier car il y a un véritable travail de mise en espace, avec un parcours d’exposition organisé autour de cimaises magnétiques dans lesquelles sont intégrés des panneaux, des vidéos accompagnées de casques et de fauteuils, quelques objets, etc. L’ambition du journalisme d’exposition voulue par Science Actualités (Labouze, 2004) semble ici atteinte.

Dans les Questions d’Actualité en revanche, dont les contraintes liées à l’immédiateté de la médiation sont bien plus importantes, le support muséographique permanent se limite à des ordinateurs. Cela permet une actualisation permanente et à distance des contenus, aussi bien dans l’espace d’exposition que sur Internet.

Mais l’absence totale de mise en exposition – qui est un aspect du manque de transposition médiatique mentionné en introduction – confère à cet espace l’apparence d’un lieu de ressources documentaires, et donc bien éloigné des attentes des visiteurs.

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Si l’on considère que le processus de signification pour le visiteur repose d’abord sur le contact physique aux choses exposées (Davallon, 2000), il apparaît clairement que le dispositif de médiation ne peut se limiter à des bornes multimédias. Dans les Questions d’Actualité, l’ordinateur instaure non seulement une barrière symbolique entre le visiteur et les contenus, mais il induit en outre en erreur sur la nature de l’exposition : les seuls éléments visibles étant des écrans, ce dispositif déçoit ceux qui sont attirés par les bornes en pensant qu’il s’agit d’un dispositif ludique ou interactif, et n’attire pas ceux qui les associent au contraire à un espace documentaire. Nos observations ont d’ailleurs montré que de nombreux visiteurs pénètrent sur le seuil de l’espace, jettent un coup d’œil circulaire dans la pièce, puis repartent immédiatement. Et souvent, ils n’ont pas perçu qu’il s’agissait d’actualité scientifique.

Un espace muséographique dédié à l’actualité peut donc résoudre partiellement la difficulté liée à la temporalité en renouvelant des contenus sur des supports permanents, mais à condition que ces supports aient fait l’objet d’un véritable travail muséographique. Cela implique une diversification et une hiérarchisation de différents supports, afin que le visiteur dispose de plusieurs modalités et niveaux d’appréhension du contenu proposé. Il semble également important de structurer l’espace et de lui donner un aspect formel symbolisant l’actualité. Ainsi, la temporalité singulière de cet espace d’exposition – dont les contenus sont renouvelés de manière hebdomadaire et mensuelle – doit d’emblée être perçue par le visiteur qui ne vient qu’une seule fois.

Ces éléments, nécessaires à une véritable transposition médiatique, s’opèrent naturellement en fonction des publics, deuxième enjeu de la mise en exposition de l’actualité dans un musée de sciences.

3. ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE ET PUBLICS 3.1 Des publics non-spécialistes

La construction de l’actualité, et donc pour un musée, sa mise en exposition, est indissociable de la question des publics, puisque c’est en fonction du destinataire que le travail de sélection et de mise en relation des connaissances s’effectue. Or, si les publics des musées sont hétérogènes et ont naturellement des intérêts et attentes variables, une caractéristique reste néanmoins largement partagée : celle d’être en grande partie des non spécialistes. Dès lors se pose la question de la forme communicationnelle la plus adaptée pour s’adresser à un public hétérogène de non-spécialistes.

Science Actualités a choisi de privilégier une approche visant à replacer l’information d’actualité

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Prenons l’exemple de l’annonce des premiers vaccins préventifs contre le cancer du col de l’utérus : le journaliste de Science Actualités explique non seulement le mode d’action de ces vaccins sur l’organisme, mais développe aussi le changement d’approche qu’un tel vaccin pourrait introduire dans la lutte contre le cancer en général. L’enjeu est de parvenir à expliquer une information scientifique parfois complexe tout en apportant des connaissances antérieures ou parallèles destinées à favoriser un décryptage raisonné de l’actualité, c’est-à-dire en quelque sorte une grille de lecture qui soit

pertinente pour le non-spécialiste. Illustration 4 : Un extrait d’une Question d’Actualité

Malgré cette approche, les visiteurs interrogés ont souvent critiqué la trop grande complexité de l’information.

S’il est vrai que les journalistes de Science Actualités utilisent souvent, par souci de rigueur scientifique, un langage trop peu vulgarisé, il semble que la perception des visiteurs d’une information trop complexe vienne principalement d’un traitement formel peu adapté au destinataire et à la situation dans laquelle il se trouve, à savoir le contexte de la visite.

3.2. Prendre en compte le cadre de la médiation

Une visite à la Cité des Sciences et de l’Industrie implique entre autres l’achat d’un billet d’entrée, la pratique d’une activité extraordinaire et de loisir, ainsi que le choix nécessaire au sein d’une offre foisonnante. Au regard de ces éléments, il est compréhensible que les visiteurs ne s’attardent pas dans un lieu qui s’apparente davantage à un lieu de consultation individuelle de ressources documentaires qu’à un espace d’exposition. Nos observations ont montré que de nombreux visiteurs, interpellés par un des sujets présentés, s’assoient à la borne multimédia, commencent à parcourir l’article et à cliquer sur quelques images puis, dès qu’ils s’aperçoivent que la consultation va nécessiter un temps trop important, s’en vont. Ceci est dû au fait que, dans un musée, le visiteur est habitué à être guidé dans le processus d’acquisition des connaissances. Il attend inconsciemment que l’exposition lui propose une sorte de « condensé pédagogique » de ce qu’il faut savoir sur un sujet, ce que Science Actualités a du mal à produire du fait d’une exigence sans doute trop importante en termes de diffusion des connaissances.

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Depuis notre enquête, des adaptations visant à mieux prendre en compte les attentes du public et le contexte de la visite ont été réalisées dans l’espace des Questions d’Actualité. Les bornes multimédias sont certes toujours présentes mais elles sont complétées par des panneaux proposant un résumé des articles, avec différents niveaux de lecture, une mise en exergue des informations importantes, et une belle image. En outre, les brèves défilent sur des panneaux lumineux, permettant ainsi d’interpeller le visiteur et de symboliser le mouvement de l’actualité. Enfin, un écran indépendant permet de visionner un « journal muet » sur l’actualité. La diversification de ces moyens de médiation permet de mieux répondre aux différentes démarches de visite : les habitués peuvent toujours consulter sur les bornes un contenu détaillé qu’ils apprécient pour sa rigueur scientifique et son traitement approfondi, tandis que d’autres visiteurs peuvent déambuler librement, parcourir quelques informations et ensuite éventuellement s’asseoir s’ils souhaitent en savoir plus. Si la transposition médiatique nécessaire pour la mise en exposition de l’actualité est donc difficile, elle n’est cependant pas impossible. Une question se pose néanmoins au regard des contraintes évoquées jusqu’à présent : pourquoi présenter l’actualité dans un musée alors que d’autres médias semblent bien plus adaptés ? Un élément de réponse se trouve dans l’évolution des musées de science, qui tendent de manière croissante à s’inscrire comme une instance de médiation du débat entre science et société.

4. ACTUALITÉ SCIENTIFIQUE ET INSTITUTION MUSÉALE 4.1. Le débat science et société au cœur du musée

La position de Science Actualités à la Cité des Sciences et de l’Industrie est révélatrice de deux dimensions fondamentales du fonctionnement des institutions muséales scientifiques : le positionnement du musée comme espace public et la circulation sociale des savoirs (Le Marec, 2002). La volonté d’être acteur, ou vecteur du débat science et société, s’inscrit dans une évolution plus large du musée de science vers un musée sur les sciences (Davallon, 2003), avec pour conséquence une modification du rapport à la science : celle-ci se trouve questionnée dans sa relation au monde, avec une « forme de médiation qui prolonge les chaînes de causalité scientifique jusque dans le monde social » (Paris, 2003 : p. 123).

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Dans de nombreux centres de culture scientifique et technique, des expositions temporaires et des cycles de conférence contribuent d’ores et déjà à inscrire de manière ponctuelle l’institution dans des débats liés à l’intégration sociétale de la science. Mais la Cité des Sciences et de l’Industrie veut, avec Science Actualités, se positionner de manière permanente comme instance de médiation entre la science en train de faire et le public, avec l’ambition de proposer aux visiteurs un décryptage raisonné de l’actualité et de ses enjeux. Contrairement à certains travers de la vulgarisation scientifique (Pailliart, 2005), la contextualisation sociale prime sur le principe d’universalité de la science.

Illustration 5 : Des espaces délibératifs, signes de l’inscription dans le débat science et société :

ici, la borne Opinions publiques

Il y a donc, par la présence de l’actualité scientifique, une place pour la science du doute et la science en train de se faire au sein même du musée.

4.2. Neutralité ou transparence ?

Cette mission de médiation entre science et société impose néanmoins quelques précautions.

Illustration 6 : L’expression de différents points de vue au cœur de l’exposition

En effet, l’institution muséale est aux yeux des visiteurs un lieu de savoir, d’objectivité, et souvent de vérité. La mise en exposition de la science du doute nécessite donc une manière différente de produire et de présenter les contenus, c’est-à-dire un travail d’investigation proche de celui du journalisme scientifique d’une part, ainsi qu’une restitution des connaissances qui identifie clairement le positionnement de l’institution au sein du débat d’autre part.

Pour cela, Science Actualités cherche à suivre une ligne éditoriale garante de fiabilité et de neutralité, sans pour autant produire des contenus consensuels. L’expression de points de vue

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divergents n’émane pas des journalistes mais des scientifiques et experts à qui la parole est largement donnée.

Rappelons cependant qu’il est illusoire de vouloir rester parfaitement neutre, dans la mesure où le choix des sujets et des scientifiques interviewés, ainsi que les informations relatées - qui sont également le fruit d’une sélection -, sont déjà l’expression d’une certaine prise de position. La neutralité n’existe pas dans l’exposition, car celle-ci est, malgré tous les efforts de l’auteur pour effacer les marques d’énonciation et le point de vue, une construction fictive révélatrice en soi d’un engagement de l’auteur (Jacobi, 2005). Dès lors, ce n’est pas tant sur l’impératif de neutralité que l’attention des concepteurs doit être centrée - celui-ci conduisant en outre à une écriture peu appréciative et fort impersonnelle, ce qui la rend peu attractive pour des non-spécialistes -, mais davantage sur une transparence concernant les différents auteurs de l’exposition. Si le visiteur peut clairement distinguer le discours du scientifique de celui de médiateur, l’opinion des citoyens de celui des politiques, les résultats pressentis des résultats avérés, etc., il dispose alors lui-même de la capacité de se forger une opinion sur ce qui lui est présenté. Et le rôle de l’institution muséale en tant qu’instance de médiation et d’éducation se trouve ainsi garanti.

5. CONCLUSION

L’analyse de la transposition d’un élément habituellement traité par les médias de type presse, radio ou télévision, au monde des expositions révèle les nombreuses contraintes engendrées par la nécessité de « mettre en exposition ». L’enjeu principal réside dans l’adaptation de la médiatisation de l’actualité scientifique à une situation de communication particulière, à savoir celle qui s’inscrit dans un dispositif de médiation discursif et formel visant à transmettre des informations scientifiques complexes et parfois controversées au public non spécialiste et hétérogène de l’institution muséale. Les contenus ne pouvant être produits indépendamment du support auquel ils sont destinés, la conciliation entre les exigences temporelles de la médiation et les contraintes de la muséographie constitue une difficulté importante.

Mais si l’on considère avec Françoise Tristani-Potteaux que « l’information scientifique, comme toute information mais plus encore en raison de sa complexité, nécessite d’être mise en forme » (1997 : p. 105), l’exposition apparaît alors comme un outil particulièrement adapté pour la médiation de l’actualité scientifique, car elle impose une mise en forme non seulement discursive de l’information mais aussi une mise en forme spatiale, visuelle, et donc plus accessible de cette même

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actualité. Elle offre en outre la possibilité au musée de s’inscrire de manière permanente dans le débat public autour des sciences, apportant aux visiteurs un regard nouveau sur la science en tant que champ de compréhension et d’appréhension du monde parmi d’autres.

BIBLIOGRAPHIE

AZOULAY, G. (2004). L’actualité scientifique n’existe pas ! La Lettre de l’OCIM, N° 94, 11-16. DAVALLON, J. (2000). L’exposition à l’œuvre. Paris : L’Harmattan.

DAVALLON, J. (2003). « Les musées de science et leurs publics, entre communication et médiation », in Béatrice Pellegrini (dir.), Sciences au musée, sciences nomades. Paris, Georg Éditeur, pp. 183-199.

JACOBI, D. (2005). Les faces cachées du point de vue dans les discours d’exposition. La Lettre de

l’OCIM, N° 100, 44-53.

LABOUZE, A. (2004). Vers un journalisme d’exposition. La Lettre de l’OCIM, N° 94, 06-10. LE MAREC, J. (2002). Le musée à l’épreuve des thèmes science et société : les visiteurs en public.

Quaderni, N° 46, 102-122.

PAILLIART, I. (2005). « Communication, sciences et territoires », in Isabelle Pailliart (dir.), La

publicisation de la science – Exposer, communiquer, débattre, publier, vulgariser. Grenoble :

PUG, pp. 141-161.

PARIS, E. (2003). « El Nino, la construction de l’événement médiatique », in Le Bœuf, Pelissier (dir.), Communiquer l’information scientifique et technique : éthique du journalisme et

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TRIQUET, E. (1993). Analyse de la genèse d’une exposition de science : Pour une approche

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TRISTANI-POTTEAUX, F (1997). Les journalistes scientifiques, médiateurs des savoirs. Paris : Economica.

Figure

Illustration I : L’espace d’accueil de Science Actualités
Illustration 2 : Les Expo-dossiers :  une mise en exposition réussie
Illustration 5 : Des espaces délibératifs, signes  de l’inscription dans le débat science et société :

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