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La site d’habitat de l’âge du Fer de Kerven - Teignouse à
Inguiniel (Morbihan) : la seconde phase d’utilisation du
site
Daniel Tanguy
To cite this version:
Daniel Tanguy. La site d’habitat de l’âge du Fer de Kerven - Teignouse à Inguiniel (Morbihan) : la seconde phase d’utilisation du site. Bulletin de l’Association française pour l’étude de l’âge du fer, AFEAF, 2000, 18, pp.20-21. �hal-02527576�
LE SITE D’HABITAT DE L’AGE DU FER DE KERVEN – TEIGNOUSE À INGUINIEL
(MORBIHAN)
LA SECONDE PHASE D’UTILISATION DU SITE
Daniel TANGUY
L’étude de l’habitat de Kerven Teignouse a débuté en 1992. Cette fouille exhaustive a fait l’objet de plusieurs comptes rendus dans les bulletins de l’A.F.E.A.F.
En 1999, la fouille a concerné prioritaire-ment la partie nord de l’habitat. Les éléprioritaire-ments importants concernent avant tout le site de la fin de La Tène ancienne. Cette seconde phase correspond à une extension de l’habitat initial par l’adjonction d’un second enclos implanté au nord du précédent.
Cette nouvelle limite curviligne d’une sur-face de 730 m2 est matérialisée par un fossé et un talus interne. L’importance du fossé croît vers le nord pour atteindre 1,50m de profon-deur et 4 m de largeur au niveau de l’entrée. Des traces de reprises attestent que ces dimen-sions étaient plus modestes dans un premier temps. A la simple entrée du premier enclos, succède une entrée plus monumentale, proté-gée par un portail solidement ancré à l’arrière du talus.
A l’avant de ce nouvel enclos une nouvelle limite caractérisée par un fossé d’une largeur maximale de 1 mètre pour une profondeur moyenne de 0,40m. Il est probable qu’à la fin de La Tène ancienne l’extrémité nord du replat était un espace réservé aux animaux qui avaient sans doute la possibilité de s’abreuver au cours d’eau tout proche, la pente étant assez douce dans ce secteur. Le dispositif de raccordement à l’habitat, au nord ouest, est constitué d’une mince rigole sans doute liée à la fermeture de l’enclos. Par ailleurs, un fossé contemporain, plus puissant, plonge vers la zone humide et son extrémité ouest n’a pas été étudiée.
La zone de pacage s’appuie vers l’est à la dépression formée par la voie d’accès à l’habi-tat.
Ce chemin, marqué en surface par une large dépression comblée de terre très humique, se situe dans l’axe des entrées successives de l’habitat de Tène ancienne. Il est marqué, au niveau du franchissement de la première entrée, par une légère dépression creusée dans l’arène granitique. Par contre, à l’extérieur de l’habitat et au niveau de la rupture de pente, l’encaissement atteint 1,80 m. Le chemin est taillé dans la roche ou l’arène. Les versants sont en pente douce et la base, large de 2 m., la base est marquée par deux sillons parallèles et rectilignes distants d’1,20m.. Ces traînées régulières, plus ou moins marquées selon la nature du sous-sol sont larges de 12cm pour une profondeur de 15cm. Ce sont les traces laissées par les roues de chariots. Elles sont, par endroits, colmatées partiellement par de l’argile compacte et il est probable que les irré-gularités dues aux passages ont été régulière-ment aplanies par ce moyen.
Ce chemin a cessé de fonctionner au moment de la réorganisation de l’habitat datée du IIIème siècle av. J.C.. Il est sectionné par le fossé de l’avant cour nord. Le comblement du fossé à ce niveau indique la disparition de ce chemin. L’entrée du nouveau site est d’ailleurs décalée d’une dizaine de mètres vers l’est.
Le franchissement du vallon marécageux, au nord de l’habitat, par le chemin de La Tène ancienne ne fait aucun doute. Actuellement un bas marais tourbeux, épais d’environ 2m, occupe le fond de la dépression. Les études menées par D. MARGUERIE montrent que cette tourbière s’est mise en place à partir du IX ème siècle av. J.C.. On sait aussi qu’au Second Age du fer, le chemin franchit un val-lon encaissé creusé par un cours d’eau plus important que le ruisseau actuel. Il est donc probable que le franchissement se fait alors par un gué ou un pont. Ces aménagements ont dû conditionner par la suite la formation de la tourbière.
La poursuite du décapage de l’enclos cen-tral, daté du IIIème et IIème siècle av. J.C. a aussi révélé des indices d’occupations de La Tène ancienne. Il s’agit surtout d’une sixième structure souterraine dont le puits d’accès est partiellement fouillé. Le mobilier, de la céra-mique richement ornée, recueilli à la surface de ce puits d’accès, sous un foyer, est daté de la fin IV ème siècle av. J.C.. Outre l’intérêt sou-levé par la mise en évidence de la multiplica-20
tion des structures de stockage sur ce site à La Tène ancienne, cette découverte confirme l’ex-tension de l’habitat vers le sud durant cette période.
La poursuite des recherches dans ce secteur en 2000 devrait permettre de mieux appréhen-der les limites de l’habitat vers le sud.