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LE FRET AERIEN Jean-Louis Magde14nat \ '1...
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\LE -DT AEkIEN
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CONTRIBUTION DU DROIT AERIEN·AU DEVE OPPEMENT
DU TRANSPORT AERIEN DE MARCHAND
SES\.
Jean-Louis Matdelénat
Licencié en Droit
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3>iplomé d'Etudes Supérieures en\Droit Privé
\
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A thesis submitted to the Faculty of
.
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St~die~, \and Research in partial fulfiJ.lme t of
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1
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M~~ter/of
Laws/ ,
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tQe requfrements for the degree
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'Q '. ( { 1 . <ljInstitute of
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Space.,Î.aw."
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\ \,Mc Gill
University j----_. i - --'!..._-. MbntréalMarch
1974
I~ JeaIl~r.,uis
Magdelenat _~_ ~. _,~_~~_ ... _________ "_~~JIo. .... ~~-..J:...~~;;:~"," _ _ _ 1975•
1).
1 11-.,.
Remercienre~-n-t-s---;
Je tiens à re~ercier tout particulièrement le
Conseil des Arts du Canada pour avoir permis, par son aide
financière, mon séjour de deux ans à Montréal, séjour au terme
duquel j ' a i pu achever ce travail.
Mes remerciements vont également à mon directeur
de thèse, le Professeur Martin A. Bradley, qui m'a fourni une
documentation inédite et m'a dispensé sans compter
sa
bienveil-lante assistance.
,1
,
.... !
, Enfin, je remercie toutes les personnes qui m'ont
. donné des informatio~s utiles à la rédaction de cette thèse •
i o , ~ , , r ~---,~ . ' 1
•
1 ,1 /1
D
( i i )
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION \
pages
.
.
(,;--"H1stor1que. . . . . 3
,
PREMIERE PARTIE: Infrastructure du fret ~érien ..••....••••
9
7
Chapitre 1: les transporteurs.... • . • . . • . • . . • • • . . • • . . • 10
, ,
, ' .
Section 1: organisa~ion de la profession ..•...•. 10
Paragraphe
1:
les compagnies aéri~nnes .•.•.10
Paragraphe 2: les intermédiaires du fret ..• 13
A) les compagnies aériennes .•••..••••• 13
B) les agents rATA...
14
C) les groupeurs .•••.••••...• '. . .
15
Chapitre 2: la technologie .•••••.•••.•.•.•..•••.••• : . 20
Section 1: les aV1ons . . . • . . . • . . . • • . . . • . . . • 20 Paragraphe 1:; caractéristiques . . . . ~ . . . \, 21
-vitesse 21
-capacité ... 21
Paragraphe 2: rentabilité et prospective .•. 23
Section 2: les aéroports •..•••••••••.••••••••••• 25
Paragraphe
1:
1 administration •• -. • • . • • . . • • • • • 25Paragraphe 2: traitement des marchandises .• 27
Chapitre 3: le f r e t . . . 30 Section 1: 1~ pour Paragraphe 1: Paragraphe 2: Section 2: types de 1 1
et contre du fret aérien ••••• avantages . . . . inconvénients . . . . fret . . . . 1
/
'" 1
30 30 32 32DEUXI~ME PARTIE: Règlementation du fret aerlen . . . . ,
.
38 ~ Chapitre 1: en droiir-pub1ic . • . . • . • • • . • • . . . • . 39 39 42 43 4350
) • • f a hlstorlque . . . . b) la contribution de l'OACI ...••••..••••..•••••. c) ia contribution de l ' IATA . . . • • . . . • • • . . . 1. élaboration des tarifs ....••..••••.•.... 2. conditions de transport~ . . . .if
Chapitre 2: en droit privé ..•. ~.~ .••...•••.••••.•..52
Section 1: les parties .•••.•••.•••.•• ~ ..•••.•••• 53
53
54
58
60
63 65 656S
69 Paragraphe 1: les transporteurs . . • . . . • . . . a) transports successIfs . . . . • . . • . • . . . • . , b) transports combinés . . . • . . . c) charter . . . . Paragraphe 2: les autres parties . . . • . . • . . • . Section °2: la LTA Paragraphe 1: les formalités ...•.•••.•... a) bases légales ...••.••...••.•.••...•. b) le document . . . . 1. établissement de la LTA . . . . 2. contenu de la LTA . . • . . . • . • . . .3.
nature juridique de la LTA ... .4.
force probante des mentions .. . -Paragraphe 2: droits et obligations des ,69 ~o88
89
partie s. • . . • . • . . . • • . . • • • . . • 9'4 Paragraphe3:
la négociabilité et l'unifi-cation... . . . . . . . 96a) , négociabilité... 100
b) projets de document unique... 103
Paragraphe
4:
l'assurance. . • . . . . • • • . • • • • . • • 110Section
3:
la responsabilité... 111Paragraphe 1: pr·incipes. . . . • . . . • • . . . . • . . . . . 111
Paragraphe 2: la réparation des dommages... 123
Paragraphe
3:
prémisses de l'action... 135Paragraphe
4:
l'action en réparation... 137a} dé1ais...
142
b) compétence de juridiction... 144
c) partie au l i t i g e . . . 145
d) pluralité de transporteurs... 146 ~
CONCLUSION: Projet de revision del.Convention de
Varsovie, en matière de fret aérien •••••. 149
Annexes
AmJ ComL Avi BT CCI C de C C d'Ap DLR IATA IMCO JALC
e
JBL OACI RFDA RGA RTD Com US Av R..
ZLRLISTE DES ABREVIATIONS
Ameriean Journal of Comparative Law
Commerce clearing House Aviation Law Reports Bulletin des Transports
Chambre de commer~e internationale
Cour de Cassati~q
Cour d'Appel
Dominion Law Reports
International Air Transport Association Comité Maritime international
Journal of Air Law and Commerce Journal of Business Law
Organisation de l'aviation civile internationale Revue Française de Droit Aérien
Revue Générale de l'Air
Revue Tr~estrielle de Droit Commercial
United States and Canada Aviation Reports
(v ')
A' B S T R ACT
CONTRIBUTION OF AIR LAW TO THE DEVELOPMENT OF AIR CARGO
The air cargo industry with the advantages of rapi-dit Y and safety has been growing tremendously for
rr
30
years. The thesis studies the structuralor-ganization of this industry: in the first .place
one finds aIl the professiOnlparticipating in itj It involves an enormous capital investment as weIl as a constantly expanding ultra-m9Qern technology.
, ;
The survey is continued by the types of freight
carried by air. As in al~ public services, the
air cargo industry is bound by regulations. The
legal aspects analysed here are the public
(national or international) rules applying to air
cargo, and the contract of carriage. The main
problèm dea1t with by the courts is the liabi1ity
, '.
of carriers in the case of damage- or 10ss of goods.
Besides the commercial promotion of air cargo,
the business must not be hindered by the law through
\
i t s use of cumbera.ome procedures. Law should not
"t
"
only adapt itself to the new needs of the practiée, but'it must participate and incite the development
of the air ,cargo traffic. By simplfying and
im-,pro~ng
its proceduregoal.
the law can achi~ve this
ln
conclusion, the thesis proposes somesugges-tions for the l'evision of the existing ',legal prin-ciples governing various stages of the carriage
of goods by-air via multipleint~rmediaries, from
the
consignor to the consignee., '
-1-INTRODUCTION
porté
Depuis le début de l'avia}ion commerciale les études ont
plus généralement sur l7't~afic des passagers que sur le
fret aérien. Cela est assez compréhensible puisque l'importance
du trafic de passagers a toujours été plus grande. Le rÔle du
fret aérien n'est vraiment reconnu à l'échelle mondiale, que
depuis trois décades. Son développement s'est surtout fait sur , ,
le plan commercial et technique. Ses aspects juridiques
multi-pIes sont souvent mal connus du public qui utilise ce service. Quant aux juristes intéressés, ils se sont souvent limités à -l'analyse des mécanismes du contrat et de la responsabilité
dans l~ansport aérien de marchandises, tels qu'ils sont
rè-glemen~s par la convention de Varsovie et les autres textes
la modifiant.
Depuis le début des années "60" le fret aérien a· CQI)nu
une véritable explosion et les spé~ialistes sont
1
pour laplupar.t, optimistes
sur
son avenir. L'objectif actuel n'estdonc plus de s'ajuster à l'accroisseme?t du trafic, mais de
susciter cet accroissement •
.
.
"
Nous étudierons ll~ta~ actuel du cargo aérien, aussi
bien SUt;. le plan technique que sur le plan jpridique; nous
.~~
exami~erons 1es buts reçherchés par les praticiens,
l'évolu-tion suivie, et les résultats obtenus; nous tenterons enfin
de voir quelles sont les mesures qui pourraient encore favoriser
le développement de ce trafic. La connaissance de l'économie
•
cemprendre les aspects règlementaires; leur influence
"réci-proque est, déterminante
d~ns
l'avenir de~ette \industri/~~
Son e'xpansion peut être ralentie pal'. une règlemen,tation trop
contfaignante, ou au contraire-accélérée par ~'~nstitution
de procédures simplif~ées pour la formation des contrats ou
le règlement des litiges.
"Le choix de notre sudet a précisément été guidé par le·
--..
fait que ce tra'fic aérien de marchandises est longtemps resté
r
le "parent pauvre" de l '.aviation commerciale. On le qualifiait
également au~ Etats-Unis de "sleeping giant", . il est maintenant
bien réveillé, mais enbore ~al éo~nu.
Comme pour tous les développements dans une structure
donnée, i l y a des problèmes d'adaptation. On comprend aisément
qu'un texte élaboré en 1929 pour s'appliquer à une industrie
.
naissante ne soit plus conforme aux nécessités actuelles. Au~
jourd'hui le carg~ aéri~n n'est plus un mode de transport
~nnexe,
c'est ùne~our~e
importante de revenue dans leséco-,~
.
nomies nat1.l?nal~. Son développement engendrera cependant des
litiges plu~ nombreux.
Actuellement les tribunaux sont sollicit·és par les
ré-cla~ations de passagers, mais la sécurité accrue des aéronefs
réduira les cas d'accident, et les mécanismes de règlement"
autbmatique des litige~ (proposé par le protocole de Guatemala) ,
. .
en diminuera aussi le nombre. Inversement~ les cas d'avaries,
de perte, de retard, de vol augmenteront probablement avec le ,
volume des marchandises transportées par ,air. La multitude
.-des problèmes pqsés par le fret maritime nous'laisse présager
-3-1.. Le but des compagnies aériennes, des juristes, des
assu-reurs est· ,de prévenir les inconvénients futurs en apportant
maintenant des solutions. Le Droit peut proposer des mesures
mais elles doivent être suffisamment souples pour s'adapter
à l'évolution des besoins éconQmiques.
t.
Précisons que cette thèse entend n'étudier que le fret
,seul, sans la poste aérienne ....
(1).
Elle entend n'analyser que ,.
la jurisprhd~nce Française; la jurispruden~e des pays de
"Common Law" ne sera soumise au lecteur que pour référence (2)."
Historigue:
Il est difficile de'trouver des dates marquantes dans
l'histoire du cargœ aérien. Cette histoire suit ~es progrès
génêraux de l'Aviation. On peut aussi dire que souvent, c'est
la nécessité de transporter des marchan?ises.qu\a .poussé le
progrès de l'Aviation. q
~
.De tous temps, dans
l'hi~ire
des cpmmunioations, les-hommes ont développé leurs réseaux de transportQdans le monde,
.
pour échanger les marchandises avant lés hommes et les idées.
Les Phéniciens, les
Grfit~,
'les Romains étendirent leurscolo-nies sur terre et sur mer pour.faire du commerc~' avec les
peu-d "
pIes méditerranéens. Les galères chargées de blé, d'amphores,
de métaux précieux achemina,ient leur cargaison vers Rome. On
, • J
sait aussi qu'~u M age, les caravanes parcouraient leurs
\'
(1) Nous utiliserons in4ifféremment ~es t~rmes
transpor~ aérien de marchandises. Fret se réfère plu~at au prix
du transport à 1, 'origine et par extension à la:' cargaison
elle-même et au service" fourni alors que "cargo" se réfère ~u moyen ~
de transport. En Anglais F~eight ne compreQd que les marchandises
et les \ b~gages enregistrés, 'alors' que "çargo". comprend en plus
la poste aérienne danS' les s'batistique~. .
(2) voir l'étude de la jurisprudence des pays de "Common Law" dans la thèse de
A.
Miller "Internat..io'nal Ai"" l'Aran". M" r.All lO.,?•
longues routes pour apporter vers l'Europe 'les soiries et
l ,i
les ép±ces de l'extrême-orient. On peut répéter 'ces exemples
aujourd'hui pour montrer que l'avion cargo est devenu un outil indispensable aux échanges dans le monde ,du XXe siècle.
Il semble que le premier envoi de marchandises par avion
remonte à 1910, quand une balle de soie brute de 60 livres fut
"
emportée de Dayton à Colombus (Ohio, USA) (1). En France,
"
Védrines, héros de la première guerre mondiale, livrait déjà
en 1911 les journaux parisiens aux vacanciers de Deau~i1le, en
quelques heures. En 1919 la première ligne commerciale
régu-lière transporta le premier cargo international entre Londres
et Paris. A la même époque des langoustes étaient transportées
sous' les sièges des passagers depuis Paris jusqu'aux frands
res-taurants de Bucarest. On ne peut s'empêcher de faire le
paral-lèle avec les DCS qui~ aujo~rd'hui, emportent de pleins
charge-ments de langoustes depuis le~ provinces atlantiques du Canada
1
jusqu'aux grands res~œurants parisiens.
f
L'histoire de l'aviation canadienne nous donne un exemple de l'utilisation intensive de l'avion comme moyen de transport
dès marchandises. Dès 1920 leI "pilotes de brousse" survolaient
les forêts et le grand nord pour y amener les hommes et le
maté-riel nécessaire à l'exploration et à l'exploitation minière.
L
Des services aériens assurèrent très tôt l'établissement des mines
d'or et de radium dans la région
'U
lac du grand ours: lesavions charriaient les outils et le p .;t,aillement vers le nord
et revenaient vers le sud avec les métaux précieux. Jusqu'alors
ces mines' ne pouvaient être atteintes qu'en longs trajets en
cano~ l'été et en traineaux l'hiver. Au début le fret constituait
75% de l~activité des compagnies aériennes (principalement
les filiales de CP Rail et Laurentide air services). Après
que les villes minières fussent équipées, lè pourcentage
s'inversa en faveur des passagers, vers 1938. En 1924 des
aVlo~s transportaient les fourrures pour la Compagnie de la
Baie d'Hudson; des poissons des lacs éta~ne apportés
jus-qu'aux gares du- chemin de fer transcanadien (environ 200,000' ,
livres dans l'année 1935). Cette activité donna naissance
à quelques ci'nquante compagnies aériennes dont les plus grandes
furent Wings, Staratt airways, Canadian airways. De nombreuses
bases furent créées dont Sioux-Lookout, Prince George, Pri~ce
Albert and Kenora (1). De nos·' jours cette activité est encore
florissante dans le nord canadien, elle emploie un grand
nom-bre de .pilotes. Equipés de flotteurs en été et de skis en
hiver, l~s avions utilisent les milleirs de lacs qui offrent des
aérodromes naturels. "
En amérique latine, à cause de la géographie
inhospita-lière avec les hautes montagnes, la forêt et les grandes éten-dues, l'avion a été utilisé très tÔt pour les marchandises.
Le même facteur d'immensité a justifié le développement du cargo . ~ . aérien en URSS.
.
f'2·)L f histoir~, ,dû' cargo aérien ':q.ux Etats-Unis commence en
.~
1919 avec lfexpériJnce de l'Air Express, imité du service
Rail Express qui était un succès. Dans les années suivantes
le transport de marchandîses fut stimulé par les services
(1) Crochet-Damais: Aviation et transport de fret; R.G.A. 1948,
p. 405
(2) Voir Air Cargo
in
the Comecon countries, E. Cies1a,Inter-avia 1973, nos 2
&
3 r-.'
, ,
subventionnés de po~te aérienne. E~ 1944 les premiers 11 tariff Sil
de compagnies tout-cargo étaient dé~~sés auprès du CAB (1)
En france, on ne peut penser sans une certaine émotion aux pionniers qui ont ouveFt les grandes lignes
inter-continen-tales pour livrer les sacs postaux. Dans l"Aéropostale, Mermoz
et Saint-Exupery ont donné à l'aviation une histoire et une
littérature.
Un des grands événements marquant de l'histoire du Fret aérien fut le blocus de Berlin en 1948 par les soviétiques -L'approvisionnement de la ville fut fait par un pont aérien
à partir de l.'alle~agn~ de l'oy.est'et même le charbon était
transporté par avion.
Les services de cargo ~;érien sont maintenant établis
dans le monde entier sur des ba'ses commerciales avec des routes
et desl horaires réguliers. De nombreux transporteurs~ soit
,"'> i.l ~ ,
mixtes, soit tout-cargo, se partagént le marché. La fin de la
guerre au Viet-Nam va obliger les compagnies de cargo aérien,
qui étaient sous contrats militaires, à se reconve,rtir sur
le marché civil. Elles devront le développer par des méthodes
aggressives de "marketing". Le taux de croissance du trafic
de marchandises est plus élevé, se'lon les statistiques de 1" IATA,
que celui du trafic de passagers. L'augmentation moyenne du
,
fret de 1962 à 1972 est de 17,1%. En 1972 le volume mondial
de fret atteignait treize milliards de tonne kilomètres. Ce
chiffre est encore infime par rapport à la masse des échanges
(1) Les "tariffs" sont les conditions de transports de$ compa-gnies aériennes, telles qu'elles sont homologuées par le Civil Aéronautics Board.
_-~-mondiaux; mais si c'est à peine 0,15% du total en volume, le pourcentage est plus fort en valeur de marchandises trans-portées.
Bien que la part du cargo, dans le revenu des compagnies aériennes, ne soit actuellement que de 15 à 20%, elle crott sans
cesse. Elle était de 10% i l Y a 10 ans, et les plus optimistes
pensent qu'elle dépassera dans 10 ans la part du revenu émanant
des voyageurs (1). Les pessimistes soulignent l'urgence de
mesures pour pallier la paperasserie, la lenteur qui règne dans les entrepots d'aéroports.
Des augmentations du trafic pourront être obtenues par
toutes améliorations de la qualité du service. Il y a plusieurs
moyens pour cela: la technologie, l~ "marketing" et la r~gle
mentation. Nous verrons que les moyens et l'organisation
maté-riels se perfectionnent ré~lièrement. Quant au ca~e juridique,
les propositions de mise à jour sont étudiées par les experts.
Les dernières études de llIATA montrent que la durée moyenne du
transport par colis est de 70 heures, sur lesquelles
6
heuresseulement représentent le voyage en avion; le reste est passé
au sol pour l'accomplissement des formalités diverses. Les
cQmp~gnies aériennes investissent des sommes énormes dans des
ordinateurs pour la manutention et le traitement automatique des
expéditions. Les documents requis devront répondre aux
exigen-ces techniques sans sacrifier les exigenexigen-ces légales. L'acuité
de ces problèmes est prouvée par les travaux qu'y consacrent les réunions de l"OACI et de l'IATA.
(1) Hoffman President de Flying Tiger Airlines à l'assemblée
générale IATA de Auckland Nelle-Zélande, Nov. 197~ (in cargo
•
1
e-
-8-A côté du droit privé aérien, le droit public aérien
a aussi un rÔle important à jouer dan~ le développement du cargo.
Les autorités aéronautiques et les administrations douanières doivent libéraliser les règles de circulation des marchandises,
par avion. B~en des textes régissant l'aviation ont été rédigés
à la naissanc'e de cette industrie; avec toutes les révisions
successives, on a maintenant des législations hétéroclites.
,
Une définition du fret aérien tentera d'en distinguertous l~s ~léments: c'est l'engagement d'un transporteur, sur
la base d'un contrat avec un expéditeur, à transporter par avion des marchandises jusqu'à un destinataire.
1
Dans une pr~ière part~e no~s examinerons
l'infrastruc-ture matérielle et humaine de l'industrie du transport aérien de marchandises.' Nous verrons ensuite les règles qui dirigent
les relations des parties.
;~
PREMIERE PARTIE
INFRASTRUCTURE DU FRET AERIEN
"
-r
, " , '~'
la définition du fret aérien nous
pouvons distingue ue 1 r une des partie .. '
,est
le sujet actif,
~,t~..-~
..
qui déplace d'un
pOint'~ ~u~re l'o~j~~
__ du contrat de transport. Pour une bonne co~préhens~n des mécanismes /t' \0 ... , ...
i l faut connattre les professionnels du fJ",~. aérien et.;, le genre de marchandises qui voyagent par aviort •
• 1 . , ., , J I '" ,
-..
/ .
-10-Chapitre 1: LES TRANSPORTEURS
Quand un expéditeur veut faire un envol de marchandises par la voie des airs il trouvera en face de lui une industrie
organisée avec ses différents agen-ls. Il sera impressionné
par l'importance des investissements en biens d'équipement nécessaires à la bonne marche de ce service de transport.
Section 1: organisation de la profession
A priori lorsqu'on se régère à la notion de transporteur
aérien on pense aux compagnies aériennes. En fait, l'expéditeur
peut obtenir le transport de ses marchandises en contractant directement avec ces compagnies aériennes, ou bien en utilisant les services d'intermédiaires spécialisés.
par des avantages pratiques très variables.
Le chojx sera dicté
paragraphe 1: les compagnies aériennes
La situation est compliquée par une division assez
conruse en plusieurs types de transporteurs. Il existe une
distinction propre aux pays de Common Law (1). Les "Common
Carrierl1 et IIprivate carrier" - Les obligations du "Common
Carrier" sont plus lourdes que celles du "private carrier" -Il y a même des différences entre les obligations du "Common
Carrierl1 de passagers ~t le "Common Carrierl1 de marchandises
-Si le transporteur exclut lui-même dans ses contrats les
obli-gatdons du "Common Carrier" il est admis que cela suffisè à le
faire "private carrier". Aux Etats-Unis les transporteurs de
passagers sont le plus 'souvent "Common Carrier", mais rarement
les transporteurs de fret (2). c ,
(1) Shawcross
&
Beaumont, 3e ed., p.386
&
sq. le privatecarrier peut en particulier refuser de contracter, oe que ie common dtrrier ne peut pas
1
l'
Il Y a les compagnies dé transport de passagers et les
com-pagnies ~~tout-cargo". Par analogie au vocabulaire maritime
nous appelerons les premières les compagnies mixtes, puisqu'elles
transportent dans les soutes, en plus des)bagag~s des passagers
\ . ~ ",pc \ •
des marchandises diverses. Le transport.eur "tout-cargo" est,
au contraire, limité au seul transport de marchandises, dans
la cabine principale d'avions spécialement aménagés. La
dis-tinction semble disparaître car les compagnies mixtes se sont équipées d'avions "tout-cargo", et plus récemment, des compagnies
"tout-cargo" louaient leurs appareils à des compagnies assurant
des services"passager".
Les différences par rapport au transport de passagers peuvent avoir des conséquences sur le plan juridique: - C'est un trafic aller seulement (nous verrons que la recherche d'un fret de retour implique la libéralisation des droits de trafic).
- c'est un trafic pour clients habitués surtout (hommes d'affaire, industriels qui ont une bonne connaissance des conditions contractuelles)
- c'est un trafic
,
qui demande de la manutention au sol (souvent par contracteurs extérieurs) mais pas de service en vol.
- c'est un trafic
~
.
qui voyage surtout la nuit (mais leg règlemenu'"municipaux
4,L~~ analyses des années soixante étaient tr~s pessimistes
quant- à l'avenir' des "tout-cargo", et prévoyaient leur
dispari-tion au profit des compagnies mixtes avec avions convertibles
pour passagers le jour et pour fret la nuit. Quelques uns
seulement survivent maintenant et luttent aprement contre les compagnies mixtes pour conquérir la part du marché que ces dernières détiennent.
Les compagnies mixtes chargent let marchandises dans l'espace des soutes laissé disponible par les bagages des
passagers, elles considèrent le fret comme une activité annexe. Cela procure un revenu supplémentaire qui est souvent pris comme un profit net car toutes les charges sont imputées sur le
ser-vice "passager". CI est ce qui conduit les "tout-cargo" à dire
que les prix sont maintenus à un niveau injustement bas qui
leur cause des déficit s. La concurrence est d'autant plus dure
que les compagnies mixtes ont de plus en plus d'avions
"tout-cargo" pour répondre à la demande que les soutes à bagages ne
peuvent pas satisfaire. Aux Etats-Unis en
1963,
la situationétait assez mauvaise pour les "tout-cargo" qui demandèrent au CAB de limiter les compagnies mixtes au Tret en soute ( en
anglais "belly-cargo"). A la rigueur acceptaient-ils de laisser
un certain pourcentage de trafic "tout-cargo" aux compagnies de transport de passagers, pour assurer leurs services quand
les soutes à bagages seraient remplies trop vite, ou trop
petites pour certains colis. Leurg arguments sur la
rentabi-lité leur furent renvoyés: pourquoi détourner des compagnies
mixtes le cargo qui y est rentable, vers les "tout-cargo" où
,
i l est transporté à des co(}:ts élevés, parfois à perte.
•••
".'
-13-En 1973 la part du fret en soute est encore très
importante ca.r les expéditeurs peuvent compter sur la
régula-rité et la~f,~4quenée des horaires de passagers, sur des routes
tr~s variées. De son c8té le transporteur n'a pas absolument
besoin de coefficients de remplissage élevés'. De plus le fret
en soute est bien adapté aux petits colis. Néanmojns les
services "tout cargo" ont aussi leurs avantages. A côté de
leurs services réguliers, ils sont plus disponibles pour des vols nolisés au service d'un seul expéditeur qui a un chargement
,
en gros, ou à dimensions spéciales. Ils sont hautement
quali-fiés dans l'import-export, aussi ont-ils une client~le qui
leur fournit des grosses quantités avec régularité.
Les "tout-cargo" cherchent à établir leurs propres
routes, car les compagnies mixtes ne connectent pas toujours les points les plus générateurs 'de fret.
Enfin, dernier avantage du "tout-cargo": dans le fret
en soute, les marchandises passent ~près la priorité aux bagages
des passagers et la poste. Les avantages de vitesse et de
fiabilité risquent donc d'être annulés.
Une des différences entre les deux types de transport
peut constituer un avantage dans les d~ux'cas, selon les usages
des expéditeurs en cause: le fret en soute est transporté sur
les vols de jour, alors que les "tout-cargo" circulent plutôt la nuit permettant ainsi le service "overnight".
'fA
paragraphe 2: Les intermédiaires du fret aérien
•
on peut trouver différentes professions qui se chargent d'exécuter ou faire exécuter un contrat de transport de
mar-chandises. Généralement l'expéditeur s'adresse directement
aux compagnies aériennes quand c'est un gros client habitué
--aux procédures, qui établit souvent sa lettre de transport
,
lui-même, et apporte les colis directement à l'aéroport.
Dans les grands aéroports 1e~ compagnies aériennes ont leurs
propres services cargo: elles emploient leur per'sonnel
spécialisé dans toutes les étapes du cheminement du cargo
de-puis la prise en charge à domicile jusqu'à la livraison, ou
parfois simplement pour le chargement, déchargement"'et
entre-posage à l'aéroport.
Plus souvent un expéditeur occasionnel contractera avec un intermédiaire qui a un bureau en ville et ses hangars sur
l'aéroport. Ce peut être soit un agent de fret, "soit un
grou-peur.
- B - Bien que tous les agents de fret ne soient
pas des agents IATA, seuls ces derniers ont un statut spécial
quï nous intéressera. Ils sont liés contractuellement avec
les compagnies aériennes membres de l'IATA, c'est-à-dire les plus importantes et les plus nombreuse§> La principaîe diffé-rence entre les agents IATA et les groupeurs, est' que le pre-mier, après agréement par l'IATA reçoit une commission des
compagnies aériennes pour chaque colis transmis, quelqu'en soit
le· poids. Le'groupeur obtient seulement son Rrofit par la
dif-férence entre le taux qu'il fait payer à chaque client pour de
petits envois, et
~
spécial qu'il obtient des compagniespour des expéditions en gros •
Les relations entre l'agent de l'lATA sont
contrac-tuelles. On trouve toutes les modalités dl'agréement sous le
no 811 des résolutions des conférences de trafic de l'IATA. Afin de fournir un service fiable aux expéditeurs, l'IATA ,soumet la certification d'un agent à certaines conditions.
1'1 doit posséder des qualifications dans le domaine du cargo,
une bonne situation financière, un équipement technique adéquat
et satisfaire des standards de qualité préétablis. Il aura
droit à une commission de
5%
sur le prix perçu, une rémuné~ation fixe pWtr payer le travail d'établissement de la LTA, et
des billets de voyage à 50% et
75%
de réduction, mais sonagréément peut être supprimé ou suspendu par un comité
d'ar-bitrage en cas :de violation des règles de IIIATA. Les
viola-tions sont constatées par le bureau de contrôle de l'IATA
d'après des preuves résultant de ses enqu~tes ou fournies par
un membre. Les seule~ obligations de l'agent sont de recevoir
la marchandise, de la remettre prête au transport à une
com-pagnie membre de l'IATA, et d'accepter le paiement s ' i l ne
s'agit pas d'un envoi contre remboursement. Le document
con-tractuel entre l'expéditeur et l'agent sera une léttre de
trans-port aérien à en-tête de la compagnie aérienne chargée
d'effec-tuer l~ voyage. ( ) .
- C - D'un autre côté le groupeur est également un
intermédiaire puisqu'il collecte les petits colis pour une même
.
dire'ction, les rassemble dans un seul gros envoi qu'il remet au
transporteur de fait sous son propre nom. Cela implique que les
paquets remis au groupeur ne partent pas toujours par le premier
vol disponible. Le groupeur a tout~s les obligations du
\ '1 \ \
\
~ "des~inataire, avec l'avantage par rapport à une compagnie
-aérienne pl'ise individuellement, de pouvoir disposer du choix total des routes et des horaires de l'ensemble des transporteurs
aériens. Le groupeur émet ses propres lettres de transport pour
ses clients, et n'en remplit qu'unè dans ses relations
~ " >.. ." ... avec la
compagnie aérienne. Généralement une;,.'simple reférence aux
-.i pV_ ~ 1
premières lettres de transport sera f"ite sur 'cell~:' qiti couvre
l'expédition globale, car une seconde description détaillée de toutes les marchandises est incommode sinon impossible. (1)
[~
)
Le groupeur paie lui-même le montant total à la compagnie
aérienne, même en cas d'envoi contre remboursemen~.
L'origina-lité de son intervention souleva le problème de son statut. La
nature de son rÔle ~ des conséquences sur son régime
adminis-tratif et les règles de· sa responsabilité. Pou~ l'expéditeur,
l~ groupeur étant la seule personne avec qui i l traite, ~elui
ci est le transporteur. Cette qualification implique
qJ.'
ildoive remplir les .forma1ités pour être licencié, dans les pays où l ' administratidn de l'aviation' ci vile impose dette procédure.
\
La question fut débattue aux Etats-Unis en 1947-4~(2) et le
CAB décida que les groupeurs étaient des transpo~eurs indirects,
sujets à la juridiction du CAB mais exempts de la certification
et autres dispositions du Civil Aeronautics Act. Cependant les
groupeurs
~vent
déposer leurs "tariffs" et se soumet'tre à~*f
toutffs les obligations prescrites dans la section 403 a
&
b duFederal Aviation Act de 1958.
(1) Voir E~green 14 JALC p. 170 "Wh.;l..tpa,rt sha11 the freight
forwarder have in the development of the air freight industry?" "1
(2) The freight forwarders' case; CAB'~' rrearings 1947-48, 9 CAB 473
. ,.
"
J
Responsahilité
A fôté de son régime administratif et de sa
~èglementa
tion professionnelle, le statut du commissionnaire de transport
est suttout intéressant vis-à-vis de sa responsabilité. En
France les groupeurs sont couverts par le vocable -de commission-naire de transport et se voient appliquer ,le régime dù code de
commerce. L'art. 99 C .. Corn. déclare le commissionnaire de trans-, '
port "garant" des faits des commissionnaires intermédiaires
aux-"
quels il adresse les marchandises. Il èn a été déduit que le
~ ,
transporteur aérien était un de ces "intermédiaires". Le
com-missionnaire est responsable dans la limite qu'il pouvait prévoir,
c'est-à-dire ,que les limites Jqui gouvernent le transport lu~
sont applicable~, en l'occurence l'article 22 de la Convention
de Varsovie. Le Commissionnaire peut ~~ responsable pour unf
réparation totale au cas de faute personnel~e si le contrat ne~
"
~prévoit pai de limite. Dans "Capital Transamerica vs. Epstein"(l}
Epstein agent dê~Emery AirFreight reçoit un colis d'un. client
-• Il
Il le remet à Emet y qui le perd -. Emery a des limitations de,
responsaib1it~s
Epsteïn dont la responsabilité ne peut êtrelimitée que par un accord expresse entre les parties cont~ac
tantes - Le juge décida "The limitation. of liability contained in an Air Freight forwarder'$ filed tariff does not apply to
its agent - Neither the Federal Aviation Âct of 1958 or
regula-tion issued
unde~
i t , or forwarderls tarlff expre:sely apply tQ, - ~ ,
forwarder' s agent -'~. Mais lorsqu f i l est tent .. pour autrui il
., J;
ne saurait être obligé à plus que le voiturier. I l doit démon-
-trer que le dommage s'est produit au c6urs du déplacement assuré par le dit voiturier contre lequel i l a, d'ailleurs" un r'e'cours:(2}
(1) 12 Avi. 17750,
~
fév·. i973, Wisconsin'Ci;rcuit Court(2) Rodière Rl'DCom 1957, p. 8 & 549 "
-18-Sur ce point la Cour de Paris avait rendu un arr~t fort
cri-tiqué (1) condamnant le commissionnaire à la réparation totale
en se fondant sur le fait, que l' expéditeut' traitant avec le commissionnaire ignore le contrat, donc les limites, entre le
commissionnaire et le transporteur aérieu. Cet argument ne
peut ~tre ~ccepté puisque d'après llarticle 101 du code de
commerce le titre de transport forme un contrat entre
l'expé-diteur, le commissionnaire de transport et le voiturier.
Con-cernant les règles de délais pour agir, i l faudra distinguer si
la responsabilité est encourue po~r faute personnelle dans quel
cas l'article 108 C. Corn. prévoit 1 an, alors que l'article 29
de C. de V. s'appliquera à la responsa~ilité encourue pour le
voiturier.
,f
Les mêmes liens existent donc entre l'expéditeur et le ,
• t . •
voiturier qulentre l'expéditeur et le comm1SS1onnalre. Cette
solHtion est consao~ée par la Cour de Cassation (2): "Il est
ad-mis d'autre part que le comad-missionnaire de transport intervient
en son nom dans le contrat de transport comme expéditeur,
~is
stipule en réalité pour son commettant, l'expéditeur réel, dont le nom ne figure pas dans le titre de transport et qui dispose
'\
dlune action directe contre 'le transporteur substitué." L'article
101 du Code de commerce ajoute cependant "il suffit que le
voi-1
turier ait su qu'il traitait avec un commissionnaire'! (3)
1
Cette action directe de l'expéditeur réel nous parait en oppo-sition avec l'interdiction d'action directe du destinataire réel, lorsque le nom de ce dernier est'remplacé par' le nom d'un
trans-itaire destinataire mentionné sur la LTA.
(4)
(. r-~
(1)
C~
d'appel Paris 14 mars 1960 RFDA 1960 p. 316(2) CdeC 'ch. Civ. sect. Corn. Il j~in 1956 RFDA .1.957 'p.
31
(3) CqeC 17 mars 1966 p. 333 RFDA 1966
j.
'
(4) V~r infra Section sur la responsabilité, para~aphe sur
l'action
A
r
(
La jurisprudence de plusieurs pays a interprété
claire-"
ment cette situation: le commissio~naire est définitivement
as-similé au transporteur. La Cour d'Appel de Lyon (1) l'avait
~~~à affirmé, mais aussi la Cour de Haarl~m (Pays-bas) (2) et
plus clairement encore le tribunal de Genève, (3) dit "Ce n'est
pas le fait de déplpcer la marchandise mais~elui d'accepter
l'offre de transport qui est dét.erminant pour qualifier le
trans-porteur. La conclusion du contrat de transport définit le
transporteur indépendamment de toute autre considération, tirée de la propriété ou de l'exploitation de l'aéronef ou des moyens
d'exécution du contrat".(4' C~est également l'avis de nombreux
auteurs tels Riese et
Laco~r,
Drion (5).Dans l'affaire jugée par le [tribunal de Genève
l'inter-,
médiaire aurait tenté d'échapper
à
sa responsabilité en marquant"as agent only" sur la LTA, on en déduit que le simple agent de
transpo~t aérien ne sera pas considéré comme commissionnaire mais
bien comme préposé de la compagnie aérienne.
Il convient de distin~er, en droit français, le
trans-itaire qui a une mission plus restreinte car i l agit pour le compte de l'expéditeur et conformément à ses instructions.
Dans certains pays l'importateur n'e~t pas autorisé à faire
les formalités de dédouanement lui'-même. Tapner signale en
effet'que les problèmes arrivent souvent par manque des docu-ments nécessaires - l'importateur est obligé de passer par un
(1) C.A. Lyon ~2 ?ovembre 1951, p. 440 ru
(2) 10 Ch. C. de 'Haarlem 25 mai 1971
(3) Trib. Genève 20 ch. 9 décembre 1958 RGA 1961 p. 375
note Sundberg: ilIa plupart des intermédiaires tentent d'échapper
à leur responsabilité en se nommant "agent only". Mais s ' i l n'y
a pas de commettant principal cela ne peut être valide en droit '
anglais. En droit français voir JCP, 1958 II 10617 et RGA 1961 p.75
(4t~Dans le même sens décision suédoise: Jonker & Schadd vs.. Nordisl
f
r~ns~ort Company 1961 ~SAv.R. 2305J'R~ese et Lacour, Precis de droit Aérien p. 233
&
sq.Drion Limitations of liabilities in International Air Law no. 118
transitaire en douanes qui est un spécialiste habitué à toute
la procédure - Parfois c'est le transporteur aérien qui agit
pour le destinataire - Il Y a moins d'erreurs et de retard
-le transitaire en douane exige toujours l~isation écrite
lui demandant d'agir au nom de l'importateur. \
Cette organisation humaine ne pourrait rien sans la formidable infrastructure matérielle que nécessite le
trans-I
port aérien de marohandises. Si la profession vit et veut
sur-vivre elle doit investir des sommes énormes dans les outils de
travail en l'ai~ou au sol. Le principal problème de cette
in-dustrie est son développement qui nécessite une modernisation
et une adaptation perpétuelle des installations ~éroportuaires,
et des avions, pour rester sur un marché à haute compétitivité.
~
Chapitre 2: LA TECHNOLOGIE
L'industrie du transport aérien repose sur l'utilisation de la technologie la plus évoluée incorporée dans les avions, et en ce qui nous concerne ici les avions-cargos. (section 1). C'est également dans le matériel aéroportuaire que le progrès
technique se retrouve. (section
2):
Ces 4eux éléments aurontdes conséquences sur la qualité du service fourni.
Section 1: les avions
L'utilisation particulière des avions dans le transport aérien de marchandises implique l'adaptation de ces appareils
Paragraphe 1: caractéristiques
- A La vitesse est la raison d'être de l'avion
comme moyen de transport de marchandises et de passagers. NéanmoIns cet avantage peut varier selon le trajet en cause. Pour des trajets courts, ou sur un même continent, la
concur-rence des transports de surface est forte. Le train ou le
ca-mion peuvent faire du porte à porte sans transbordement, ils
ont des services aux centres des villes. L'avion doit donc
faire profiter au maximum de sa grande rapidité, pour compenser les pertes de temps entre les villes et les aéroports.
A côté de la vitesse et étroitement liée à elle, il
y a l'autonomie, pour déterminer la valeur d'un aéronef à tel
usage. Un appareil qui doit refaire les pleins d'essence souvent
perd du temps sur les longs parcours. Il faut pouvoir traverser
d'un trait les océans, et là la vitesse est moins importànte car
seuls les navires sont concurrents: S'ils offrent des bas prix
et de grosses capacités, ils leur faut de longs délais.
- B - La seconde caractéristique qui guidera le
choix d'un avion sera sa capacité. C'est la grande défaillance
de ce moyen de transport. Plus on veut une charge payante
impor-tante, plus l'avion doit être alourdi avec ses réacteurs et son
carburant. Longtemps les compagnies aériennes ont considéré que
la faible activité dans le domaine du fret était da au manque
.
d'équipement adéquat. Les constructeurs de leur côté,
insis-taient pour qu'un marché assuré pour les avions spécialement
conçus pour le fret précède leur fabrication. Diverses
-22-On a transformé les avions devenus démodés pour le ser-vice des passagers, en supprimant les sièges et en ouvrant de
grandes portes. Mais ils sont souvent mal adaptés par leur
.capacité et 1eur forme intérieure. Leur ancienneté entraine
une maintenance coateuse. (1) La présence de fenêtres cause
des faiblesses de la carlingue pour ce genre' d'utilisation. (2)
Le modèle le plus répandu est l'avion de passager avec
-
'des so~es à bagages que l'on prévoit de plus en plus grandes
~
pour y loger les marchandises. Cela ne peut concerner que des
colis peu encombrants, et qui sont en général plus pressés,
profitant des fréquences des services de passager. Plusieurs
constructeurs et compagnies aériennes ont tenté l'expérience
des avions convertibles: les sièges des passagers sont
facile-ment et rapidefacile-ment amovibles pour faire place au fret. Ce
système est discuté sur le plan économique car i l faut du temps et du personnel pour convertir en cargo le soir et reconvertir •
en version passagers le matin.
Enfin nous trouvons les avions tout cargo dont les
par-ticularités sont: une large porte d'accès, souvent une section
de fuselage qui pivote '. pour faciliter le chargement de colis de grandes dimensions (les conteneurs) dans une cabine bien
dégagée. Le sol est équipé de roulements pour faire glisser
les palets et conteneurs.
Certains appareils ont été développés pour des programmes militaires (Loockheed Hercules), d'autres directement pour les
marchés civils (canadair CL44. Argosy, etc ••• ) mais ces derniersn'on-(1) les chemins de fer n'utilisent pas de vieux wagons de
passagers pour les marchandises.
(2) la suppression des fenêtres dans le B
747
Cargo a entrainé,
-23-~
pas trouvé de débouch~~ suffisants pour assurer une
pro-,
duction rentable. Les progpès ont été considérables depuis le DC3 qui transportait moins de 5 tonnes, le Dc6 avec 15 tonnes, le Boeing 707 avec
45
tonnes et enfin le B747
tout cargo ~ui peut emporter jusqu'à 127 tonnes sur 5000 km ..Les pr~miers résultats d'exploitation de cet avion sont
sat~sfaisants et nous conduisent à examiner quelle est la
\
re9~abilité de ces équipements.
-B- Rentabilité et prospective:
Le DC 3 avait réussi à obtenir un prix de revient record de 16,5 cents ton/mile. Compte tenu des augmentations
r
..
dl1 coat de la vie, on a réussi à maintenir~'l, entre 10 et 20 cents
ton/mile le coat sur les avions actuels. ~.! est encore très élevé quand on compa,re aux chemins de fe~. et aux bateaux qui codtent des fractions de cent par ton/mile.
L'avion est une machine sophistiquée qui nécessite un gros entretien, consommant une grande quantité de carburant. (Les prix de ce dernier élément ne donnent guère de perspectives
optimistes pour
1974).
Toutes les compagnies ayant à lutter contre la con-currence sont concernées par la modernisation de leurs avions. Ce n'est pas comme pour les passagers qui veulent voyager sur ~
les plus nouveaux, mais i l faut ici le plus effiéace, qui est souvent le plus nouveau. Aux cours des dernières années, avec l'introduction d'avions réactés plus efficaces, les compagnies ont pu réduire leurs tarifs, donnant un nouvel essor à la crois-sance du f'ret.
, 0
Il faut cependant citer l'échec du cargo a~ien SUt'
certaines lignes où les transports terrestres satisfont le
ser-vice dans les mêmes temps à des coûts très inférieurs: ainsi le
fret livré à l'aéroport de Marseille pour être acheminé sur
P~~s,
voyage en fait par camion et arrive dans les délais.Des études prospectives annoncent une utilisation
plus rationnelle des avions géants. Lockheed préyoit qu'une
grande part des tonnes/kilomètres de fret dans le8 années
75-85
voleront sous contrat à long terme avec de grandes entreprises,
utilisant un système d'espace réservé sur un service régulier, permettant des coûts indirects plus bas aux compagnies aériennes. Ceci aurait été possible avec la version civile du Ga1axy que Lockheed semble avoir définitivement abandonnée.
Signalons l'extraordinaire projet de Boeing des monstres volants de l'avenir, comme le sont actuellement les
navires géants par rapport aux ba~eaux d'il y a 20 ans à peine.
Le Boeing RCI serait un super tanker de l'air capable de décoller
avec mille tonnes de charge, grâce à douze réacteurs. Prévu pour
emporter vers les rafineries du sud le pétrole de l'artique
ca-nadien, cet avion lent et lourd aurait l'autonomie des
1500
kmnécessaires pour traverser les régions inacessibles par train, bateau ou oléoduc.
Le gros handicap des prix de revient du fret aérien résulte des énormes investissements dans les installations au sol, d'autant plus qu'il faut souvent les modifier avant qu'elles soient amorties, afin d'avoir les derniers perfectionnements.
Les aménagements aéroportuaires conditionnent largement la rentabilité et la qualité du service.
Section 2: Les aéroports
L'efficacité du service dépend de plusieurs facteurs dans l'organisation des installations aéroportuaires. Tout d'abord il existe plusieurs modes d'administration de ces immenses "usines", ensuite nous verrons que les méthodes de
'
..
traitement des mar~handises et des documents ont des répercussions
sur le rendement, enfin nous constaterons que c'est d'une étroite collaboration avec les services douaniers que dépend l'accéléra-tion des délais au sol.
- A - Administration:
Les responsables de la gestion des aéroports
ont pensé à une spécialisation des aérodromes par types de trafic.
Actuellement, le trafic des voyageurs et du fret se fait sur les
mêmes installations. Cela a l'avantage d'utiliser à plein les
équipements, d'éviter les gaspillages ~u dédoublement de
maté-riel. Les entrepots de marchandises sont à côté des aérogares
et cela facilite le transfert des colis dans les soutes des avions
mixtes, où la conversion des avions convertibles. Il y a
cepen-dant des inconvénients quand le trafic d'un grand aéroport est
important. Les activités de fret encombrent les surfaces
dis-ponibles, la circulation des camions gêne considérablement les
voies d'accès entre les villes et les aéroports. Il faut prévoir
des infrastructures d'accompagnement telles les chemins de fer et les routes qui écoulent les véhicules lents et volumineux (1)0'
(1) Notons à ce sujet l'importance donnée par le gouvernement du
Québec à la liaison autoroutière Montréal-Mirabel. Tous ,les autres
travaux, même en cours, ont été arrêtés pour accélérer la
construc-tion de l'autoroute reliant l'aéroport aux autres v~ies routières,
afin de placer l'aéroport dans une bonne position pour servir
aisé-ment les besoins du fret aérien du NE de tout le continent. ~
.~ ;'
1
Les planificateurs ont pensé créer dans l'avenir des aéroports réservés au trafic de fret,plus loin des villes, avec leurs zones industrielles et leurs réseaux routiers et
ferro-viaires. En fait, les avantages de ce système sont très discutés
par les praticiens et les derniers aéroports sont encore mixtes,
avec des zones de fret tr~s élaborées techniquement. (Voir les
études qui ont précédé la construction de l'aéroport de Montréal-Mirabel) (1).
Différents types de gestion des des aérogares de fret:
Il y a longtemps que la petite salle d'entreposage à côté de la
douane est dépassée. Les hangars sont importants et i l faut
ré-gler les problèmes de gestion, soit par les compagnies
utilisa-,
trices, soit par un organisme concessionnaire indépendant.
La pratique d'aérogares privées particulières, cons-truites par les compagnies aériennes tend à se généraliser aux
points les plus actifs mais pour un trafic réduit elles ont
in-térêt à adhérer à d'autres systèmes. Pour l'aérogare privative,
la direction de l'aéroport met à la disposition de la compagnie
une surface de terrain pour une durée de 20 à 30 ans suivant le
pays. La compagnie réalise à ses frais les ouvrages et les abords,
le projet étant approuvé par llaéropor~. La compagnie paie une
redevance annuelle au m2 de terrain.
Nous trouvons par ailleurs la surface privative par
compagnie dans un bâtiment commun: l'aéroport construit le
bâti-mênt et en loue des secteurs aux diverses compagnies aériennes suivant un taux au m2 , mais i l n'intervient pas dans l'exploita-tion de magasins.
(1) Etude de Manalytics pour le compte de l'Office Québecois du
r-I 1
Enfin i l Y a l'aérogare unique et banalisé pour
~
l'ensemble des compagnies: la gestion est assurée par
l'aé-roport, par une société agréée ou la compagnie nationale. Ici
est traité le fret de toutes les compagnies qui paient ~ne
re-devancè
à
la tonne. Cette formule a l'avantage de concentrer cnun seul endroit le point de dédouanement, les opérations de char-gement et décharchar-gement.
Les trois systèmes peuvent coexister comme ce sera
le cas à Paris Roissy. A Paris comme à Montréal Mirabel les
zones de fret ont été reconnues comme une partie importante de l'aéroport.
- B - Le traitement des marchandises:
Les aéroports modernes bénéficient de l'expé-rience et du développement des techniques durant ces dernières
années. L'objectif principal est l'écoulement rapide: la
mar-chandise ne doit pas stationner longtemps dans les entrepots,
sinon les dimensions, donc le prix, des hangars devront augmenter.
Il faut éviter l'accumulation à l'arrivée comme au départ. Un
centre de réception-livraison hors de l'aéroport, plus près du centre urbain, est la solution préconisée par certains pour attirer les expéditeurs en leur évitant les longs trajets loin
dans les banlieux. Cette formule a l'inconvénient de multiplier
par deux les frais de construction et gestion des bâtiments • •
A l'intérieur de bâtiments la mécanisation et
l'auto-mation sont de plus en plus poussées pour gagner du temps. De
nombreux systèmes ont é~é adoptés par les compagnies pour
s'étaient équipées à grands frais, avec des systèmes
automa-tiques de triage des colis. Face aux codts de ces opérations,
elles abandonnent maintenant la prise en charge des petits colis et remplacent leurs installations par des convoyeurs de
conte-neurs. Ce sont les groupeurs qui rassemblent les envois pour
les mettre en conteneurs ou palets. Les transporteurs peuvent
ainsi uniformiser leurs appareillages de manutention, charger
à moindres coftts et plus rapidement.
C'est sur le plan du traitement des documents que des progrès sont nécessaires, ils sont en cours grâce aux ordinateurs
installés récemment dans les grands aéroports du monde (1). Ils
seront connectés les uns aux autres. Leur objet principal est
de mettre à la disposition des intermédiaires, des compagnies
aériennes et des administrations douanières un système intégré pour le contrÔle d'inventaires, de circulation des expéditions,
l'acquittement des droits de douane sur les marchandises à
l'importation. Ils ont en plus l'avantage de conserver les
don-nées utiles pour les études stat_istiques et l'information des utilisateurs.
Le problème majeur sera d'établir des codes uniformes pour le monde entier, de faire coexister avec ces systèmes les
aéroports non "automatisés et sans ordinateurs. Comme la plupart
des pays n'auront pas ces équipements, l'établissement manuel_des
documents dUrera encore longtemps. Le grand espoir que l'on
place dans les ordinateurs est la coopération des douanes du mo~de
qui pourront se communiquer les renseignements et établir les
droits avant même l'arrivée des marchandises. Celles-ci seront
dégagées sans délai's, une fois à destination.
Les probl~mes de congest~on dans les terminaux de fret sont très sérieux à cause de longues formalités d'importa-tion auprès des douanes et autres organismes gouvernementaux
intéressés. Il est urgent de prendre des mesures. L'IATA presse
les gouvernements d'introduire de nouvelles méthodes pour les
marchandises à l'importation. Une proposition est de laisser
entrer le fret aérien dès son arrivée, contre remise d'une c~M
tion, et de faire les formalités douanières ensuite. On a suggéré
que la conteneurisation de plus en plus grande permettrait ces dédouanements hors de l'aéroport (transport terrestre jusqu'au destinataire sous scellés).
Les modalités de taxation douanière des marchandises
peuvent handicaper le fret aérien. Si l'assiette des droits est
le prix "CIF" (ce qui est le cas pour la plupart des pays) le coat du transport aérien plus élevé que les autres modes de trans-port entrera en ligne de compte, et l'effet de ce système discri-mine l'avion qui affecte la valeur marchande des biens et pénalise
les importations par air. Le conseil de coopération douanière a
suggéré d'exclure de l'assiette de la taxe le prix de la partie,
,
du transport faite à partir du moment où l'avion' passe la fron- '
tière. Cette solution nous parait difficilement réalisable en
pratique car elle conduirait à des calculs assez byzantins. Au
contraire, d'autres pays imposent leurs taxes sur le poids brut ou sur le prix "FOB" (l) et alors l'avion permet de diminue,r le montant des droits car le prix et le poids de l'emballage sont
considérablement réduits par rapport aux autres modes. Dans le
cas des conteneurs ces pays ne prennent pas en compte leur tare. (1) Les Etats-Unis par exemple.
.e
Ayant passé en revue les divers éléments nécessairesau fonctionnement de l'industrie du transport aérien de
marchan-.; " dises, il nous faut savoir maintenant quels sont les biens qui
utilisent ces services.
CHAPITRE 3
LE FRET
Pour définir le fret nous nous accordons avec M.E.
"
Mape1li (1), en raisonnant a contrario à partir de la définition
des bagages de l'article 4 de la C.V.: ce serait les biens remis
aux fiùs de transport et qui ne sont pas des bagages de.voyageurs
Nous admettons volontiers le critè~e de l'usage personnel lié au
bagage qui accompagne le voyageur -(2), tout ce qui n'accompagne pas un passager dans les limites autorisées par son billet de
passage,peut constituer du fret - Certaines statistiques incluent
en effet les surplus de bagages dans le fret, bien que
juridique-ment ce so~t, 'sans hésitation, des bagages.
C'est en connaissant les caractères spécifiques du
cargo aérien que l'on pourra en déduire le gen~e des marchandises
plus susceptibles de voyager par air.
Section 1: Le pour et le contre du cargo aérien:
- A - Avantages:
Comme nous l'avons noté plus haut, l'avion est le
moyen de transport le plus rapide. Les marchandises pressées
prendront l'avion pour des raisons d'urgence. Aux Etats~Unis,
les licences du CAB sont attribuées au transporteur de fret s ' i l
peut normalement faire les livraisons dans un délai standard de
4
jours.J
I'. Enr..i'l?~ Mapelli;., Lopez -6.EI Contrato de transporte aereointer-aë10nai Tecnos - Madr1d
19
H - p. ~3(2) Luis Tapis Salinas - La Regulacion juridica deI, transporte aereo.,
Madrid
1953,
p.351
.
.
,\
Les compagnies font une compétitio~ftnorme pour offrir
des délais minimes: i l existe le service U ove'rnight Il qui assure
qu'une expédition réceptionnée en fin d'après~midi sera livpée le
{',
lenaemain dans la iliatinée, et enfin les services express, issus du système existant depuis le début du siecle dans les chemins de fer américains, empruntent à quelque moment que ce soit le premier avion de passager en partance pour ,la direction voulue •
...
• , '-'j
L'indépendance de l'avion vis-à-vi~ aes barrières
géo-graphiques, lui fait ghgner du temps, mais permet surtout d'éviter les ruptures de charte qui entrainent du retard et des risques
d'avaries et de vol. Les transbordements depuis les bateaux
jusqu'aux trains sont souvent l'occasion de ~ommages, alors que
l'avion arrivera jusqu'à destination à l'intérieur des terres d'une seule envolée.
Il faut encore attirer l'attention 'des usagers sur des avantages moins évidents, tels que la simplification ou la suppres-'
o sion des gros emballages comme c'est
n le cas en transport maritime:
'.,-pour protéger contre ,l'humidité. La constatation et la ponfirma- ~
1:'J>
.U'..--tion statistiques dé la sureté du fret aérien sur le plan dês
_ 0
avaries, vols, pertes, amènent les assurances ,
.
à consentir destarifs très bas 'par rapport aux transports de surface.
La disponibilité rapide des marchandises au point de vente, permet de supprimer les stockages dans des entrepots co'\1:teux, où les cap.itaux. sont immobi"lisés,
risque d'ôter toute' va~~ur aux biens. (1)
(1) Tapner - Air Cargo - op