HAL Id: hal-02311412
https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02311412
Submitted on 10 Oct 2019
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of
sci-entific research documents, whether they are
pub-lished or not. The documents may come from
teaching and research institutions in France or
abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est
destinée au dépôt et à la diffusion de documents
scientifiques de niveau recherche, publiés ou non,
émanant des établissements d’enseignement et de
recherche français ou étrangers, des laboratoires
publics ou privés.
Distributed under a Creative Commons Attribution - NonCommercial - NoDerivatives| 4.0
International License
Les comptes économiques des agricultures bretonne et
bas-normande de 1950 à 1975 : une comparaison
Christian Mouchet
To cite this version:
Christian Mouchet. Les comptes économiques des agricultures bretonne et bas-normande de 1950 à
1975 : une comparaison. Cahiers Economiques de Bretagne, 1981, pp.1-21. �hal-02311412�
FrgSrç
-
ÊSR-
r(Et/-
C.n
t
f
/t. ' /'..4 1 ' ' , i".ri , ';''1 tr' aLES
COI\4PTES ÊCONOMIQUES
DES AGRICULTURES
BRETONNE ET
BAS-NORMANDE
DE
I95O
A
1975
:UNE
COMPARAISON
Par
Christian MOUCHET Maître-Assistant
à l'École Nationale Supérieure Aglonomique de Rennes
L,
L'élaboration et
I'utilisation,
pour
l'analyse,des comptes régionaux de
I'agriculture
posent denom-breux problèmes, dont certains sont quelquefois difficiles
à
résoudre. Nous nous proposonsici
de rendre comptede la
façon
dont
quelques-unsont
pu
être
abordés aucours
d'un
travail
de comparaison de deux régions(*).
Nous laisserons volontairement
de
côté cequi
concernela
construction
des comptes.La
méthode employée adéjà
été exposée dans un article précédent(**)
à proposdes comptes de I'agriculture
bretonne
; elle a été utiliseeà
nouveau
pour
I'agriculture
bas-normande,dont
lescomptes ligurent en annexe. Rappelons simplement
qu'il
s'agit de la
méthode
de
décontraction
(ou
approche décentralisée)et
que seuls les comptes de production etd'exploitation
ont
été
élaborés.Nous nous
fimiteronsdonc
àI'utilisation
des comptes et plus particulièrement,à leur apport dans l'étude comparative du développement de I'agriculture de deux régions.
Iæ champ spatial retenu comprend les deux régions
de
programme
de
Bretagne
et de
Basse-Normandie.Disposant déjà des comptes de la Bretagne, le choix de la Basse-Normandie comme région de comparaison, répond
aux critères suivants :
-
nécessité d'une certaine homogénéité géographiqueet économique
-
productions, systèmes deproduction et
structuresd'exploitations
semblables-
rôle dominant de l'élevage dans les deux zones.Ceci
dans
le
but
de pouvoir
différencier
deuxrégions semblables
en
denombreux points.
La
compa-raison
fera
apparaîtreI'intérêt
d'une confrontation
desrôles
respectifs des spéculations intensives animales ouvégétales dans
l'évolution
de I'agriculture.Les limites de la période d'étude, qui va de 1950 à 1975, sont imposées
par
des contraintes d'ordrestatisti-que
ou
économique.
Il
n'existe
pas
pour
les
annéesantérieures
à
1950
de
séries comptables établies pources
deux
régionset
I'absence de comptes nationaux del'agriculture
construits surle
modèle de ceux des annéesqui suivent
ne
permet pas
d'obtenir
,des
comptesrégionaux
par
la
méthode
de
décontraction
que nousutilisons. Par
ailleurs,
l'état
actuel
de
l'information
statistique
fait
que les
séries comptablesauraient
puêtre prolongées au-delà de 1975. Cependant, les résultats
du
RecensementGénéral
de
I'Agriculture
de
1980n'étant pas alors
connus,
les
donnéesde
structures agricoleset
depopulation
active disponibles dataient de 1975et
l'interprétation
des comptes après cette année aurait été délicate. En outre, si I'année 1975 inaugure unenouvelle phase de développement agricole régional,
il
estvraisemblable
qu'une étude
portant
surdeux
ou
trois
années
ne
permettrait pas
d'en
dégagerles
grandes tendances avec suffïsamment de précision.I
(*)
Cet article reprend les principales conclusions d'une thèse dedoctorat de 3ème cycle en É.conomie et Droit de l,Agriculture, soutenue
par
Christian Mouchetà la
Faculté des SciencesEconomiques
et
d'Ëconomie Appliquéeà lâ
Gestion deI'Université
de
Rennesen
mars 198l
(*+)
Les comptes économiquesde
I'aqricutture bretonne de I 95 0 à I 9?s - Cahiers Économîques de Brelagne no 2-31 197 8..l
|
'
Iæs
voies de
développement
de
l'agriculture égionale que nous nous proposons de caractériser, sontre résultat
de
phénomènescomplexes
qui
peuventaffecter les deux
régionsindistinctement
ou
être
au''iontraire
propres
à
chacune
d'entre elles'
Tous
ne)euvent
évidemmentêtre
appréhendéspar
les comptesrégionaux
;
ceux que nous
analysonsici
à partir
des,
comptes doivent
l'être
dansle
cadre
de
ce que
nouslésigrons
par
le
terme
de
système
de
productionrégional. Le
quart
de siècle quenous
étudions (195O.1975)
correspondà
une phase demutations
profondes'
Te I'agriculture française prise dans son ensemble : exoderural,
accroissement dela taille
moyenne desexploita--tinns,
modernisation, progrès technique,etc...
Latrans-,
formation
de l'économie agricolea pour
conséquencesnotables, une spécialisation
et
une
dépendance accrues-
du
secteur agricole,et
peut prendre
uneforme
spécifi-que à la
région dans sa natureet
dans ses phases. Cette'
spécificité
est liée
soit à
des
contraintes
propres-
(agronomiques, économiqueset
sociales)soit
àl'évolu-tion
historique des périodes antérieures. Par exemple, le,
retard dans le développement régionalqui
se manifeste enBretagne dès
le
début
du
siècle,et le
faible poids
dusecteur
secondairequi
est
lié
à
ce
retard,
ont
euwaisemblablement
une
incidence
sur
l'évolution
de"
l'agriculture, ne serait-ce que
pil la
faiblesse du nombred:emplois créés dans
le
secteurindustriel.
Les comptesrégionaux ne permettent évidemment pas de représenter
les éléments de ce
contexte
économique de la branchelgricole, mais
seulementl'évolution
de
l,agriculture'
régionale.des
comptes
(vdeur
ajoutée
brute
et résultat brut
d'exploitation)
parrapport à
laproduction totale.
C'estI'ensàmble de ces caractéristiques de
I'agriculture
régio' nale (intensi{ication, spécialisatiorç moyens deproductiotl
dépendance)
que nous
regrouPons sousle terme
desystème
de production
régionale.Ôependant,
la
régionalisation
des
comptes
deI'agriculture présente
à la fois
des intéréts et des limites.L'intérêt
particulier
de
la
régionalisationdes
comptesréside dans
le
fait
que I'agriculture
est une branche oirI'activité
deproduction
dépendfortement
de la localisa'tion et
dont les entreprises, généralement de faibletaille,
ne
dépassent pratiquement jamaisle
cadre régional. Parcontre,
certaineslimites
se révèlent très contraignantes,comme
par
exemple
:
I'absencede
comptabilité
depatrimoine
et
de
compte extérieur
représentant
leséchanges de la branche régionale avec son environnement
et dont
les achatsde
consommations intermédiaires ne représententqu'une partie,.l'insuffisance
dansla
priæ en compte desflux
non marchands, notamment certainesintraconsommations.
A
cela s'ajoutent
les limites
dues
au
caractèrespécifïque
de
I'agriculture
:
dispersionet
diversité
desunités
deproduction,
processus technologiquescomple-xes
et surtout
fondés surla production
puis laconsom-mation
de biens intermédiaires,rationalité
économiquedes
exploitations
agricolesparticulière par
rapport
auxentreprises des autres secteurs. Des solutions existent qui
permettent
de
résoudre
de tels
problèmes
(comptes départementaux, tentatives d'établissementde
comptesde
sous-branches).En
ce
qui
concerneles
résultats présentésici,
nous resterons dansle
cadreglobal
dont procède ladéfinition
des comptes régionaux. Dufait
des insuffisances que nous venons d'évoquer,la
description du systèmeproductif et I'explication
de sestransforma-tions
serontpartielles ;
il
nous sera donc nécessaire derecourir
à .ces données extérieuresà
la comptabilité
eten particulier
cellesqui
permettent de
caractériser iesstructures
et la
population
agricoles. Nous envisagerons successivement :-
les
phasesde l'évolution
comparéedes
deux régions-
la spécialisation des deux agricultures-
I'intensifi cation régionale-
les moyenset
conséquences deI'intensification
et dela
spécialisation-
les résultats économiques.Cette évolution sera étudiée de
la
façon suivante :,
Jous comparerons la situation de I'agriculture en Bretagneet
en'Basse-Normandieen début
et en
fin
de période,-
lour
comparer ensuite les modalités de passage de l'unet
l'autre.
Les éléments de cette situation que les comptes'
jrermettent de
mesurersont
dépendatrtt
l.s uns
desautres.
Tout
d'abord,
la
spécialisationde
I'agriculture:égionale
et
en particulier
la
placede
l'élevagetout
au L .ong de la période étudiée,feront
apparaître l,existencede choix en matière d'activités animales, et les
conséquen-'
æsde
ceschoix
surla
croissance plusou
moinsimpor-.
:ante de la production. Cette croissance,jointe
à celle du'
iendementde certains facteurs amène à évoquer le degré
d'intensification
de l'agriculture. La mesure deI'intensifi-;àtion
sefera
aussi parl,étude
dela
consommation de[ -acteurs
de
production
achetésqui
apparaît
dans lespostes de consommations intermédiaires.
Enfin,
I'analyselês
charges,par
la
description
qu,elle donne de
la,.
.épartition de
la
valeur
ajoutée,permet d'aborder
leproblème de
la
dépendance deI'agriculture,
lorsqu'ony
l''
I _
LES
PHASES
DE
L'ÉVOLUTION
COMPARÉE
DES
DEUX
RÉGIONS
Un
examenrapide
des courbesreprésentant
lesvariations en francs courants et en francs constants de la
production
agricolefinale,
de la valeur ajoutéebrute
etdu résultat
brut d'exploitation,
dans les deux régions,fait
apparaître nettement trois phæes (graphique
l)
:-
lère
phase : de 1950à
1958-
2ème phase : de 1959à
1967 11968-
3ème phase : de 196811969à
1975Il
est remarquable quele
découpage de la période 1950-1975 dupoint
dewe
de la différenciation des deuxrégions
corresponde approximativement
à
celui
dudéveloppement de I'agriculture bretonne
(*).
Ceci s'expli-quepar
la
dimension supérieure dela
région Bretagne,pour la
surfaceet le
nombred'exploitations
et
d'actifs agricoles,ainsi
que parle
développement rapide de sonagriculture.
I -
r95G1958:
UNE CROISSANCE PARALLELE DESDEUX AGRICULTURES RÉGIoNALES
Pour le volume et la composition de la
production,
cette phrase se caractérise principalement
par
:-
un
accroissement modéré de laproduction
totaledans les deux régions,
-
la
spécialisationde
la
Basse-Normandievers
.lesproductions
bovineslaitières,
constatéedès 1950
(etexistant waisemblablement depuis de nombreuses années).
En
Bretagne,il
y
a orientation vers les productionsanimales, sans que
I'on
puisse parler de spécialisation : lestrois
grandes activités, porc,lait
et aviculture sedévelop-pent, mais
seulesles
deux
demièresvoient leur
part augmenter.On peut
caractérisercette
période corruneétant
Ia
<phaselaitièrel
de I'agriculture bretonne.
Ladiminution
des productions
végétalesy est
dùe
pour I'essertiel à la régression des cultures légumières.Il y
aurait donc
une modernisation des systèmesde
production
régionaux, se traduisant par desréorienta-tions
et
non
par des bouleversements. Ceci est confirmépar
I'observation
de
l'évolution des
consommationsintermédiaires
et
des chargesd'exploitation
: tendancescorrespondant
à
une
croissancemodérée.
pour
lespremières,
on
remarque dans les deux régions une baisserelative de
la part
des aliments achetés, alors que celledes engrais
et
des
servicesdes
artisans mécaniciensruraux s'accroît
:l'effort
des agriculteursporte plus
surI'accroissement
de
la productivité
des
terres
par
de nouvelles techniques (liéesen particulier à la
motorisa-tion)
que
sur la productivité
des animauxtransfoima-teurs. Parmi les postes de charges, on note une différence
sensible à propos desfennages qui diminuent en Bretagne,
où les agriculteurs achètent des terres
et
augmentent enBasse-Normandie
qui connaît
le
mouvement
inverse.Enfin,
la
faible
part
des intérêrsmontre
queI'endette-ment
est
réduit, voire
inexistant
dans
nom-bre
d'exploitations.
læ
tableau
I
montre
que dans les deux régions lapart
dela
valeur ajoutée brute(VAB)
et du résultatbrut
(REB)
dans laproduction
finale (PAF)tendent à
resterstables,
mais
que
le
poids
des facteursfixes
(chargesd'exploitation) est
beaucoupplus important
en
Basse-Normandiequ'en
Bretagne.TABLEAU I
PARTS DE LA VALEUR AJOUTÉE ET DU RESULTAT BRUT EN 1950 ET r958
En
définitive,
I'effort de modernisation
desagriculteurs a
un
résultat identique sur la valeur ajoutée,dans
les
deux
agricultures,
mais
la
répartition
de celle-ci semble plus favorable aux agriculteurs en Bretagnequ'en
Basse-Normandieoù
la part
d'autres
agents estimportante.
(*)
C. MOUCHEI : <Les comptes économiques de I'agriculture bretonno),.. op, cit..51,4 42,r RBE % PAF Basge-Nolmandie 14,3 7 4,3 VAB
_%
PAF 62,5 60,6 RBE PAF Bretagne 12,O 14,2VAB
-t6ç
zo I 958 1 950ËVOLUTION COMPARÉE DE
LA
P.A.F.,LA V.A.B.
ET DU R.B.E (Bretagrre et Basse-Normandie)6
Production agricole finale
I 06 Francs courants
Bretagne
50 52
54
5658
60 62 6466
6810
72 74 16Basse-N
50 52 54
56 58
60 62 6466 68 70
72 74Résultat brut d'exploitation l06 francs courants
Bretagne
50 52
54
56s8 60
6264
66 68 10 72450
15
Valeur ajoutée brute l06 francs courants
Valeur ajoutée brute
106 francs constants 1955 Bretagne Bretagne 48 3600- 2400-I 200-180 I
000-è
Production Agricole Finale
l06 Francs constants I 955 Bretagne
Résultat brut d'exploitation
l06 francs constants l95s Bretagne
300 15 Basse-Normandie ormandie Basse-Normandie 100
s0 52 54
56 s8 60 62 6466 6A
7012
74 16 5 50 52 54 658 6264
6668
70 72 74 76200-so
52s4
56s8
6062 64
6668
70 14 16-5-Ce
développementdifférent de
I'agriculture
desdeux régions se retrouve
lon
de I'observation des consom.mations de
facteun
de production, mais seulement pour les consommations intermédiaires ; les chargesd'exlloi-tation
restant très voisines.Il
est donc waiselnblable que danscette
phase, lesmodifications affectent
beaucoupplus les
systèmes deproduction
desexploitations
(pro-ductions et facteurs variables) que l,apparéil de
productbn
(facteun
lixes et patrimoine).La différenciation des deux agricultures
qui
apparaîtau
corrs
de'cette période peut être caractérisée ainsi : enBæse-Normandie, le système de
production
connaît une croissance homothétique, à un rythme modéré à peu prèséquivalent
à
celui
de la période précédente ; en Èretagneau contraire, la production du
lait
connaît une évolution du mêmetype
maisle
système régional global subit unetransformation
du
fait
du
développement des élevageshors-sol,
surtout
de I'aviculture.2 -
t9s9-t96711968;UNE pREMTERE DrFFÉRENCTATTONTABLEAU 2
PARTS DE LA vALEUR AJoUTÉE ET DU RÉSULTAT BRUT
EN 1959 ET 1968
Enfin,
même
si
la
dépendance des systèmes deproduction
régionaux
vis
à
vis
des
fournisseurs
defacteurs
augmente,elle
demeuretrès
comparableà
cequ'elle était
à lafin
de la première phæe. En conclusion,on n'assiste pas au cours de cette phæe à une
transforma-tion
profonde
des systèmes maisplutôt
à
un
aménage_ment de
ceux existant
en
1959,exception
faite
pourI'aviculture ;
ces perfectionnements semblent répondrclSvaltaSe
à
des exigences économiquesqu'à
des impéra_tifs
de modemisation technique.3 -
1969-1975,
CROISSANCEEN
BRETAçNE
ET STAGNATION EN BASSE-NORMANDIEEn
francs
constants,la
valeur ajoutée
augmenterapidement
jusqu'en
1962 (Bretagne)ou
1963
(BasseNormandie)
pour
rester stable
ensuite
; la
tendancegénérale est
la
même pour le résultatbrut.
Les causes de cette pause dansla
croissanc€ àpartir
de 1,962 sont liéesà
I'augmentation
nécessairedes
consommations
defacteurs pour accroître la production.
Au cours de cette période,le retard progressivement
accumulé
par
I'agriculture
bas-normandeva
s,aggravertrès
sensiblement.On
assisteen effet
dansles
deuxrégions
à une réaction
visant
par
un
accroissementde
la
production
à
retrouver la
croissance des résultatsconrme cela
était
le
casjusqu'en
1962;
cependant, ceteffort
sembleêtre
à
la
mesurede
ceuxqui
avaient été effe-ctuéslors
dela
période précédente: l,écart
positif
en faveur
dela
Bretagneva
augmenter, quelqueiois defaçon
spectaculaire.La
structure de laproduction
varie peu,et
il
faut
seulement signaler
dans les deux
régions
un
regaind'intérêt pour
les productions végétales,dont le
rythmed'accroissement
devient
égalou
supérieurà celui
desproductions
animales. L'augmentation deproduction
deI'agriculture
bretonne n'est pas le résultat à'unespéciali-sation dans
un type
d'activité, maisd'un
développementsimultané de
toutes
cellesexistant déjà
au début de laphase 1969-1975 .
A
l'opposé, la spécialisation laitière dela
Basse-Normandie,déjà
constatéeen
1950, n'est
pasremise
en
cause,mais I'immobilisme
de cette
région dans cette période est notable.diminution
plusforte
en Bretagne de lapart
dela
valeur ajoutée dans laproduction
traàuit I'effôrt
plusimportant
de
développement del,agriculture
dans cètteré$o1-i
les deux systèmes régionaux présentent en 196gune différenciation encore modeste mais qui
ira
croissantalors
qu'ils
étaient très semblables en 195ô (tableau 2).Du
point
de vue del'évolution
des consommationsintermédiaires
et
des charges, cette période se caractérisepar une forte
augmentation,quelquefois
supérieure àcelle de la
production, et
à une différenciation des deuxrégions : l'accroissement est plus sensible en Bretagne, et
la part
des aliments du bétail dansle
total
desconsom-mations intermédiaires
y
augmente par suite du dévelop_pement de l'élevage
hon-sol
alors qu,elle demeure stableen Basæ-Normandie. Le poste de charges
qui
connaît la croissance la plusforte
est celui des intérêts,conséquen-ce d'un endettement important des exploitations. Celui-ci,
lié
auparavantpour
une grandepart
à
l,acquisition
ducapital foncier par les
agriculteursbretons,
est
dû
àI'accroissement
des
besoins
en
financement
à
courtterme
(consommations intermédiaires)et à
long
terme(bâtiments, matériel
et
cheptelvil).
5 3,9 48,1 RBE PAF Bagge-Normandieltrs
72,1 VAB-%
PAF 5 8,1 60,4 RBE Vo PAF Bretagne 67,8 70,8 VAB PAF I 968 t959n
i t:
*t
Enfin, la dépendance des deux agricultures s'accroîtI
insiblement, cequi
n'était
pasle
cæ dans les périodesl.
récédentes (tableau 3).n
Larépartition
de lavaleur ajoutée brute en BretagneI
emeure cornme aupararrantplus
farorable
aux
agri-'culteurs qu'aux
autres agentsqui
peuventy
participerj4otamment
les propriétaires fonciers nonagriculteun)
;I
ici
n'empêchefas
que le résultatbrut
mesuré en francsl-onstants reste stable
(à
I'exception de I'année 1973) en Bretagne,privant
ainsi les
agriculteurs decette
régionfns
effets de I'augmentation
de
production qu'ils
ont
I
btenue de 1969 à 1975. La situation s'avère encore plusdéfarrorable
pour
les agriculteurs bas.normands, puisquey'i
résultat
brut
régionalen
francs constants régresse à!
artir de
1972, sans avoirjamais
dépasséle
niveau de1.966.
t:
I
TABLEAU 3
pÀRTs DE LA vALEUR AJourÉE
rr
ou
nÉsul,TAT BRUT EN 1969 ET r9?5 41,2 41,4 RBE % PAF Brssc. Normandle s1,2 61 ,E VAB-vo
PAF 4L,l s4,2 RBE % PAF Brettgne /16rO 63,4 VAB-vo
PAF l9?5 1969II -
LA
SPÊCIALISATION
DES DEUX
ACRICULTURES
Iæs
comptes réglonaux,
par
construction,
nepeuvent permettre d'apprécier directement
la
spécialisa'tion
desexploitations.
La
structure de
la
production
finale
régionale présente des caractéristiques telles queI'on
peut parler de
spécialisationou
de
diversification du système deproduction
régional ; cependant, l'agtéga'tion
du
modèlefait
qu'il
n'est pas possible derelier
les phénomènes observés (principales productions, dévelop'pement
de l'une d'entre
elles,
simplification) à
leruprésence dans
tout
ou partie des exploitations.Il
faudraitpour
cela obserVer des données microéconomiques dontnous
ne
disposons pas dansle
cadre de cette étude. Demême,l'étude des comptes globaux ne
fait
pas apparaîtreles tendances
affectant les productions
intermédiaires :par
exemple,
une orientation plus
marquée vers
laproduction laitière peut
provenird\rne
diversificationdes cultures
fourragères(<révolution
fourragère> desannées cinquante)
ou
âu contrafue, d'unesimplification
de celles-ci (æsolement liay-gtass'maïs> développé depuis
1968). Notre comparaison va
pprter
sur le début (années 1950à
1952) et lafin
de période (années 1973à
1975).| -
En
début de période,
comme cela
a
été
déjà souligné,I'agriculture
bas-normande apparaîtplus
spé-cialisée dans les
productions
animales, que I'agriculture bretonne, même sitoutes
deux présentent une vocationmarquée pour ce
type
deproduction
(tableau 4).Lapart
de
la
production
végétaleest
de
15 7o environpour
laBasse-Normandie alors
qu'elle
s'élève à 30 % à peu prèsen Bretagne. læs activités les plus importantes sont pour
cette
dernière,la
production
légumière, suivie de deuxspéculations
d'importance
équivalente:
les céréales etles pommes de terre. En Basse-Normandie, la
production
végétale semble plus diversifiée puisque les quatre postes: céréales,
fruits,
légumeset
<diversuont
des valeurs très voisines.En
matière
de
productions
animales,la
Basse-Normandieest
au
contraire
très
spécialisée puisque laproduction laitière
représenteà
elle seule 4O % envtrondu
total. la
secondeactivité
par ordre d'importance estla
production
de
viande bovine
(15
%)
dont on
peutraisonnablement supposer
qu'elle
est étroitementliée
à celle dulait.
Au
total,
la
part
dela production
<bovins-laitr
avoisine 62 % dela production
finale si ony inclut
la production
de viande de veau. Face à cette situation,les autres activités semblent mineures, même pour la
pro-duction
porcine(11
Vo) encore qu'elles égalent oudépas-sent
les
postesles plus
importants de
la
production
végétale.
A
I'inverse,
la
Bretagne
se
caractérise par
sadiversihcation : la
production
la plus importante, le porc (22 %) dépasse légèrement celledu
lait
(18 %) alors quela
part
deI'activité
<bovins-laitl
s'élèveà 34%envtron.
Ces deux activités animales
(lait
et porc) sont les seules àprésenter
une
part
relativementimportante ;
les autres(boeuf, veau, aviculture) sont
à
classer au même rangque les productions végétales (pommes de.terre, céréales, légumes).
Iæs deux
régions
sont donc
comparables, puisqu'orientées de façon privilégiées vers les productionsanimales mais
leur
degré de spécialisation estdifférent.
La
Basse-Normandie est très spécialisée dans lelait
et lesproduits
annexes (viandebovine et
veau) ;en
Bretagnepar contre,
la
spécialisation est peu marquee : lesexploi-tations
de polyculture-polyélevagey
sont omnipréæntes,bien que
l'on
puisse déjà soulignerI'importance
relativedes productions laitières et porcine.
2 -
Enfin
de période, la situation en Basse-Normandieest relativement peu modifiée par
rapport
à
celle dudé-but.
Laproduction
végétale régresse légèrement(I4,5
%)et
lapart
dela production laitière,
déjà très importante,augmente encore. Le
total
duproduit
bovins-lait avoisine 7O % de laproduction finale
; cette progression sefait
audétriment de
la part
de
la
production porcine,
qui
estréduite
de moitié
(7
%)
et
de
celle
dela
production
végétale et du poste <autres
produits
animauxri.Globale-ment, la
production
totale en volume double entre 1950et
1975,les
postes ayant augmenté plus que la moyenne de l'ensemble étantl'aviculture,le lait
et le bæuf. Finale-ment, la croissance de la production agricole basnormandes'est réalisée sans
modifications
profondes de sa æmpo-sition,Au
contraire, la structure de
la
production
en Bretagne connaît pour la même période des changementsimportants.
La part
desproductions
végétales passe de30
à
10%
envtrondu total,
alors queleur
volumede-meure stable. Cette
diminution
depart,
avec celle, plusfaible, des postes bæuf, veau, et <diven
produits animauxl
est
compen$éepar
I'accroissement du poids del'avicul-ture
(9
à 23
%)
du porc (22 à 30
%)et du
lait (18
à25 %). Ce mouvement de spécialisation n'amène pas à la
même
situation
qu'en
Basse-Normandiepuisque
les élevages hors-sol,porc
et
aviculture,
y jouent un
rôleplus important (53,5
%)
que
le
produit
<bovinJait>TABLEAU 4
SITUATION
COMPARÉE DES PRODUCTIONS EN BRETAGNE ET EN BASSENORMANDIE
(Francs constants 1955) Céréales Pommes de terre Fruits Légumes Divers P.V. Productlon végétale (P.V.) Bæuf Veau Porc
Bétail sur pied.
Lait Aviculture Divers P.A. Production 'nirnole (P.A.) PRODUCTTON TOTALE (P.T,)
')
moyennes des trois années I 95 0, I 95I
et I 95 2r-
'*)
moyennes des trols années 1973, 1914 el 1915(t*i)
coefficlentdemultiplicationdesproductionsmoyennesmesutéesenfrancsconstantsl955,entref95O-1952et19?3'1975En
conclusion,
itrfaut
d'abord
soulignerque
leterme de spécialisation appliqué
aux
deux régions enfin
[e période,
recouwe
des significations différentes. Ceci ,;tant,
la
Basse-Normandieest
spécialiséedès 1950
et conserve ce caractère, alors que la Bretagne le devient auours
de la période. On peut donc s'interroger surI'effet
le la
spécialisation progressive surle
volume dela pro'
'âuction
;il
semble apriori
être considérable, puisque laproduction
régionale en Bretagne atriplé
entre
1950 etl975,les productions animales ayant elles-mêmes quadru. plé. Dans
le
même temps, laproduction
bas-normande aseulement doublé, c€
qui
fait
quel'écart
en faveur de la Bretagne existanten
1950 s'est considérablement accru.Dans
le
casde cette
demière,la
spécialisation apparaîtdonc comme
un
moyend'intensification.
4 480,0 100,0 759,1 100,0
I
SI3,S 100,0I
578,4 100,0 2,96 2,08I
061,0 70,1 636,1 I3,9 4 069,9 90,9t
350,3 85,5 3,8 3 2,12 24,8 23,5 t,2|
112,3I
05 1,2 5 0,8 38,9 4,36'l
295,1 32,3 46,O 11 ,6 8'9 6,4 266,1 13s,3 96,2 2,SS 3,46 I, r8 4,18 7,77 0,5 3 47,6 7,r 3,4 75 t,1llr,8
5 4,3 34,6 262,7 37,2 563,4r
855,6 41,4 432,5 27,4 3,29 r,64 r 12,4 5 8,9 9t,4 8,6 6,5 22,1 t30,2 99,3 333,9 2J9,3 8 4,3 1 08,9 1,4 4,0 30,0 3t1,1 179,1r
344,8 14,8 1,8 t2,o 2,t3 t,43 I,l9 2,55 1,8 0 4,03 ts,2 5,3 6,9t6,r
123,0 29,9 425,5 410,1 9,1 228,1 14,5 0,9r r,85 I 02,1 76,0 19,8 201.,9 4,X 4,8 0,5 319 3,s 314 36,5 4,t 29,E 26,6 26,O 6,9 6'5 3,3tt,1
1,5 104,9 97,8 5 0,3 176,8 22,1 o,91 o,77 0,39 1,1E 0,l9 7,6 o12 0,9 3,2 2,6tt9,7
2,4 13,9 5 O,4 41,7 2,3 l11 on4 4,6o'l
3,2E 0,58 0,46 I,89 1,60 Mlllionr do F. Millions de F. %du total Millions de F. 7o du total Millions de F. Vo dtt total Bassê Normandit Brotagn( %du total Basge NormandieBretagno Bretagne Bassc Normandie
t950-1952 (*) 1973-1975 (+*) Coelîlcicnt
de
multlpltcatlott
(***)
III
L'INTENSIFICATION
REGIONALE
Comme
dans
la partie
précédente,
nous
nouslimitons
ici
à
une comparaisonportant
sur le début et lafin
dela
période 1950-1975. Rappelons simplement queI'augmentation
de
la
production
régionalea
été
plusforte en
Bretagnequ'en
Basse-Normandie,la
différen-ciation
s'étant effectuée entrois
phæesbien
distinctes.Ces
phases correspondentà
un
rythme
croissant del'intensi-fication de l'agriculture.
I _
T95G1952.:
UNE AGRICULTURE BRETONNE DÉ'JAINTENSIVE, UNE AGRICULTURE BAS.NORMANDE SEMI-EXTENSIVE
En
début de
période,
la
taille
moyenne
desexploitations diffère d'une région
àI'autre
alors que lenombre d'actifs par exploitation est
légèrement plusélevé
en
Bretagne,et surtout
quele
nombre d'hectarespar
actif
agricoley
est
bien plus faible qu'en
Basse-Normandie(tableau 5).
Il y a
donc abondance relativede
main-d'æuvre
dansI'agriculture bretonne,
et
ceciexplique pourquoi cette
dernièreutilise plus
intensive-ment le
facteur terre que l'agriculture bas-normande dès1950 et jusqu'en 197 5,
TABLEAU 5
POPULATION ACTIVE AGRICOLE, SURFACE AGRICOLE UTILE ET NOMBRE D'EXPLOITATIONS EN BRETAGNE
ET BASSE-NORMANDIE(VALEURS MOYENNES T95OI952)
i
t,
256,4 95,3I
445 t5,2 2,69 5,6 513,2 196,2 1 970 t0,l
2,98 3,43Population agricole active
(milliers)
(r)
Nombre d'exploitations(milliers) (*
r)
Nombre d'hectares de surface
agricole utilisable (milliers)(* |
r)
Nombre moyen d'heclares SAUpar exploitation Nombre moyen d'actifs par
exploitation
Nombre moyen d'hectares SAU par actlf agricole
Bagse-Normandie Brctogne
(r)
Moyenne des valeurs des années 1950, 195|
et 1952 catculéer par interpolation à partir des recensements généraux de populationde 1946 €t 1954
(tt)
Moyenne des valeurs des années I 950, 195t
et I 95 2 calculées à partir des recensements généraux de I'agriculture de 1929 et de19s5.
(rrr)
Statistique agricole annuelle ; valeurs moyennes 1950-1952,L'INTENSIFICATION : DÉFINITION . MESURE
DÊFINITIoN
Llntensification est définie comme I'accroissement d'emploi
d'un facteur de production, cela entraînant un accroissement de
production
;
I'effet
d'une quantité donnée de facteurs peutd'ailleurs être variable selon les cas. L'accroissement d'emploi
d'un facteur déterminé modifie l'équilibte entre les différents facteurs utilisés et I'intensification est la résultante de variations complexes affectant les lapports entre facteurs,
MESURE
Pour rendre compte de I'intensification,
il
faut
un ouplusieurs critères assez synthétiques traduisant l'évolution des
rapports d'une part entre productions et facteurs, d'autre part entre les facteurs eux-mêmes. Dans le domaine de l'agriculture, ces derniers sont regroupés en
trois
grandes catégories:
lefacteur foncier, le facteur capital et le facteur travail. Les rappôrts de la production brute (P.8.) totale mesurée en valeur à ces trois facteurs mesurés par le nombre d'hectares de surface agricole
utile (S.A.U.),le nombre d'unités de travail humain (U.T.H,) et la
valeur du capital d'exploitation permettent de relier la production aux facteurs et de caractériser I'intensité d'emptoi de I'un d'entre
eux,
Pour les rapports entre facteurs,
une
décompositioncomme
par
exemple :P.B.
P.B.
., U.T.H.
-:-n-S.A.U. U.T.H.
S.A,U.permet de montrer que la modification de ces rapports a une
incidence sur I'intensité d'utilisation.
Il
est aisé de reproduire cette opération pour :P.B.
P.B. etU.T.H.
capitalen introduisant dans le second mernbre les facteurs que I'on veut
privilégier dans l'analyse.
Cette méthode appelle deux remarques
- il
est possible, connaissant pourla
régionIe
nombre d'hectares le S,A.U, et la population active agricole, de calculerles valeurs régionales de
P.B,
P.B._et
;S.A.U.
U.T,H.par contre,
en
I'absence de compte de capital,il
n'est paspossibte
ici
de preridre en compte ce facteur, En outte, lavariabilité entre exploitalions de ces rapports rend
l'interpréta-lion de leur valeur régionale délicate,
-
l'étude de I'intensification fait appel à d'autres éléments,tels que ta composition de la production, déjà évoquée, ou lo
con$ommation de facteurs fixes et variables que nous étudierons
-
En
conséquence,la production
par
hectare
en'
'retagne dépassede
5O%
celle
enregistréeen
Bæse-formandie, en francs courants comme en francs constants
(tableau 6).
TABLEAU 6
PRODUCTION PAR EXPLOITATION, PAR ACTIF AGRICOLE
ET PAR HECTARE EN BRETAGNE ET EN BASSE.NORMANDIE
"
(vALEURS MoYENNEs lgso-19s2)pâr exploitation
Prod. par actif
Prod. par hectare
I
.
l]écart
demeurelorsqu'on retire
dela production
finale pour
chaquerégion, les productions porcine
et'-vicole qui
sontplus
ou
moins
indépendantesdu
sol
:35 F/ha en Bretagne
et
434 F/ha en Basse-Normandie.Uagiculture
bretonneen
1950-1952utilise
donclus
intensivement ses ressources enterre
queI'agricul-:re
bas-normande malgréle
fort
degré de spécialisationde
cette
dernière. Lataille
plusfaible
des exploitations' r
Bretagneet
la
disponibiliûéen
main-d'æuvre plusrrte,
alors que les productions parexploitation
sont à'peu
près équivalentes, montrent que cette intensification
se fonde pour beaucoup sur I'emploi plus
important
de la rain-d'æuvre. La Bretagne est déjà intensive alors que la,-asse-Normandie
est
semi-extensive,ceci étant
illustrépar l'écart
des productions
régionalesqui
varient
dumple
au
double,
alors que le rapport
des
surfaces isponibles n'est que de 1,4 environ.-
1973.1975: UN
DEGRÉ
D'INTENSIFICATIONDIFFÉRENT DU A
DES
ORIENTATIONS DIVERGENTESDE LA
PRODUCTIONr
Enfïn
de période, le nombre d'actifs agricoles s'est davantage réduit en Bretagne qu'en Basse-Normandie par-.".pport au début de période, ainsi que celui des
exploita-rns agricoles, alors que la surface agricole
utile
est restéeid-peu près constante (tableau 7).
Malgré cette
diminution
plus sensible en Bretagne,[^.1
rapport
du facteurfoncier
au facteurtravail
demeureencore
en
1975plus
favorable en Basse-Normandie : larrface
par
exploitation
y est
supérieured'un
tiersu
ar
rapport
à la
Bretagneet l'écart
pour
la
surfacecultivable par
actif atteint
45 %. Le handicap structurel'te
la
Bretagnede
1950 subsiste donc enfin
de période,même
s'il
est moins accentué ; nous avons constatéqu'il
avait incité
les agriculteurs bretons, dèscette
époque, àintensifier
davantage I'agriculture. L'examen des critèresd'intensification montre
que ce phénomènen'a
fait
quese renforcer (tableau 8).
TABLEAU ?
POPULATION ACTIVE AGRICOLE, NOMBRE
D'HECTARES DE SURFACE AGRICOLE UTILE EN BRETÀGNE ET EN BASSE.NORMANDIE EN 19?3.1975 124,1 69,5
I
480 2t,3 1,7 9 I 1,9 24t,5 t23,6t
914 r5,9 I,95 8,11Population activs agricole
(milliers)
(*)
Nombre d'exploitations (milliers) (.
i)
Nombre d'hectares de surface
agricole utilisée (milliers
(rr*;
Nombre moyen d'hectares SAU,par exploitation Nombre moyen d'actifs par
exploitation
Nombre moyen d'hectares de SAU par actif agricole
Bagse-Nomdndie
Bretagne
(*) Moyenne des valeurs des années 1973, lg14 et
lglS
calculéespar inierpolation à partir des recensements généraux de population
de 1968 à 1975.
(**)
Moyenne des yaleurs des années 1950,l95l
et
lgs2 calculéesà partir du recensement général de I'agriculture de I 9?O et du son-dage EPEXA 19?5
(tfr)
Statistique agricole annuelle, Valeurs moyennes lg73-lg1S.La
production par
hectare
présenteles
mêmes tendances que laproduction totale,
les surfacesdisponi-bles ayant très peu varié :
multiplication
par
trois
enBretagne,
par
deux
en
Basse-Normandie,en
francsconstants.
TABLEAU 8
PRODUCTION PAR EXPLOITATION, PAR ACTIF AGRICOLE ET PAR HECTARE DE bURFACE AGRICOLE
UTILISÉE EN BRETAGNE ET EN BASSE.NORMANDIE EN 1973_19?s 7 962 2 962 s25 7 115 2 894 525 1 E64 2 643 768 1 609 2 562 152 Francg constants 195 5 Francg )ourânts Francs constants 195 5 Francs courants Basse-Normandle Bretagn:e 22 705 t2 736
I
066 62 too 32 l5E 29t4
36 189l8
s55 2 269 87 153 44716 s 384 Prod. par exploitationProd. par actif
Prod. par hectare
Bdsre-Notmdndie Ftancs courants Franca 19s 5 Francg constants 195 5 Francg courants Btetagne
rl
ll
-Si on
retire pour
chacune desdeux
régions lesproductions hors-sol,
porc et
aviculture,
de
façon
àpouvoir
comparer les productions directement issues dusol on trouve des valeurs relativement proches (1056francs constants
en
Bretagneet
917 en Basse-Normandie) alorsque
le
rapport
des productions totales par hectare est de2,1. Bien que les productions du sol ainsi calculées soient hétérogènes
(productions
végétales,lait,
viande de bæufet
veau), ces valeurs voisines semblentindiquer
que /adiïférence
d'intensification entre les deux
régions aucours des
25
annëes étudiéesprovient
presqueunique-ment du
dëveloppement des productionsanirlules
hors-sol.
Le
développement
et la
modernisation
desproductions
végétaleset sultout
des
élevages laitiers présenteraient donc à peu de choses près la m€me naturedans
les
deux
régions,sauf peut-être
dansles
annéesl97O-197 5 : en effet, la production laitière de Ia Bretagne
s'écarte
alon
rapidement de celle de la Bæse-Normandie,alors qu'elles étaient très
proches auparavant.
Cecipounait
sigrri{ïerque
la
seconderévolution
fourragère(maïs,
prairies annuelles) aurait eu unimpact
beaucoupplus
fort
en Bretagne. L'évolution des surfaces fourragèresmontre en
fait
que ces nouvelles techniques deproduction
sont appliquées dans les deux régions (tableau 9).
TABLEAU 9
SURFACES FOURRAGERES EN BRETAGNE ET EN BASSE.NORMANDIE
(milliers d'hectares)
Source
:
Statlstique Agricole AnnuelleL'accroissement
relatif
des cultures fourragères est beaucoupplus important en
Basse'Normandie(92
Vr)-qu'en
Bretagne(27
%) mus l'écart
des valeurs absoluesen
1969 esttel
quele
gain en hectaresy
estplus
faible(86 000 ha
provenant
en
grandepartie du labour
desurfaces
toujours
en herbe) qu'en Bretagne(172
000 haprovenant
pour partie
des surfacestoujours
en herbe etpour
partie des céréales). La modernisation des élevageslaitiers
en
Basse-Normandiesouffre
d'un
retard
dans la valorisation des sols,dont
il
faut rechercherI'origine
dansle
contexte économiqueet
historique du sièclequi
va del8s0
à 1950.Finalement, à I'exception de la
fin
de lapériode,le
fait
essentielqui
différencie
les
productions
consiste dansI'addition en
Bretagne, deproductions porcine
et avicoleà un
système d'élevagebovin
laitier qui
diffèresans
doute
assezpeu,dumoins
économiquement, decelui de
la
Basse-Normandie.Iæs
surfaces fourragèressont d'ailleurs
très
voisines (tableau9),
même
si
leurcomposition varie sensiblement.
la
production par
exploitation,
dont
les valeurs étaient à peu près égalesen
1950-1952 et laproduction
par
actif,
inférieure
en
Bretagneà
cette même époque connaissent une progression plusforte
en Bretagne qu'enBasse-Normandie.
Par
ailleurs,
le
recours au facteurtravail
demeureplus
important
en Bretagne enfin
de période, même si ladifférence avec la Basse-Normandie n'est pas considérable
(1,95 actif par
exploitation
en Bretagneet
1,79 enBasse-Normandie).
Même
si cette
analyse présente deslimites,
dufait
du caractère global des comptes régionaux,
il
est possiblede conclure
à un
renforcementau
coursde la
période 1950-1975de l'inégalité
constatéeen
i950
quant
audegré d'intensification. Celle-ci est plus
forte
en Bretagne, etil
apparaît qu'au moins jusqu'en 1972, elle ne recouwepas
la
mêmeréalité
dans les deux régions : les voies decette
intensification
sont en effet différentes. Iæ dévelop-pement des activités horseol en Bretagne permetdhugmen-ter
artificiellement
le
rapport S.A.U.iactif
agricole
ensubstituant
à
la
production
d'hectares manquants desachats
de
fourrages
auprès des entreprises situées enamont de
I'exploitation
agricole.I
265t
282r 260
I
165TOTAL surfaces four.
I
086 119l
189 93 455 805 532 633 Surfaces toujours en herbe Cultures fourragères r 975 I 969 1975 I 969 Basse-Normandie Bretagne-
ET DE LA
SPECIALISATION
Nous classons cornme moyens, I'accroissement des dépenses, les investissements en équipements et matériels,
la
concentration des exploitations, et commeconséquen-ces la dépendance, la fragilité des systèmes
d'exploitation
et
les rapports
de
domination
qui
s'instaurent
entrecelles-ci
et
les
industries
d'amont
et d'aval' Il
faut
remiuquer que cette division est quelque peu arbitraire,
dans la
mesure
où
la distinction entre moyens
et conséquences n'est pas toujours aisée.Notre
analyseporte sur
quelquespoints
impor'
tants pour la comparaison des deux régions :
-
les achats courants de bienset
services,et
surtoutles aliments du bétail et les engrais,
-
les facteurs fixes, enparticulier
le
capitalfoncier,
les équipements, la main-d?æuvre,
-
le financement et les subventions,-
la dépendance de I'agriculture régionale, qui shccroîtau cours du temps.
Pour
les trois
derniers
points,
I'utilisation
des comptes régionauxne
permet malheureusement qu'uneapproche partielle et indirecte.
r _
LES ACHATS COURANTS DE BIENS ET SERVICES:PRÉ,DOMINANCE DES ALIMENTS DU BÉTAIL ET DES
ENGRAIS (tableau
l0)
-
En
1950-1952, les structures des consommationsintermédiaires sont relativement peu différentes. Dans les
deux
régions,
un seul
poste
présenteune
part
trèsimportante par rapport aux
autres
;
les aliments
dubétail (58 % enBretagne,45 % en Basse-Normandie). Ceci est logique s'agissant de régions d'élevage. Cependant, la
part
des aliments est plus élevée en Bretagne alors que lapart
des productions animales dans laproduction
totaleest
supérieureen
Basse-Normandie(84
%)à
celle de laBretagne
(70
%). Ceci
s'explique
par
la
présence enBretagne
d'une importante activité
d'élevageporcin
etavicole
dont
I'indépendancevis
à
vis
du
sol,
dès cetteépoque,
requiert la
nécessité'd'approvisionnement exté-rieurs importants.Mis
à
part
le poste
hétérogènedes
<diversesconsommations intermédiaires>
le
second
poste
parordre d'importance
dans lesdeux
régionsest celui
desminéraux, constitué
pour
l'essentiel par les engrais. Iæurpart. est
plus
élevée en Basse-Normandie mais en dépense ramenéeà
I'hectare,leur
niveaud'emploi
est à peu prèséquivalent dans les
deux
régions(19,1
francs coristantsen
Basse-Normandieet
19,0en
Bretagne).Il y a
doncintensité
équivalente des systèmesde
culture
dans lesdeux régions, alors
que les systèmesde production
sedistinguent
par
I'importanceplus
ou
moins
grande desélevages
hors-sol,
auxquelssont
destinés
une
grandepart des aliments du
bétail.
l-
En
1973-1975,|a part
des alimentsdu bétail
dansles
consommations intermédiairesde
I'agriculture
bas'normande
diminue
sensiblement ;tous
les autres postesvoient
leur poids
augmenter,à
I'exception
des postes<Bâtiments-Travaux
publics>
el
<diversn.Ce
sont
lesengrais
(poste
<minéraux>)
qui
se substituent
auxaliments
du bétail pour la
plus grandepartie
et
àeux-seuls
ces deux
postes constituent
environ
56 %
dutotal.
l,a structure
des consommations intermédiairesest donc modifiée
dans
son
ensemble
alors que
le systèmede production
régional a légèrement accru une spécialisation déjà très affirmée en début de période.En
Bretagne au contraire, les changements dans lastructure des
consommations intermédiairessont
bienmoins sensibles. Les aliments du bétail cnnservent à peu
près la même importance qu'en 1950-1952 ainsi d'ailleurs que les engrais. C'est
le
phénomène inverse de celui quiexiste
en
Basse-Normandie:
la
structure
desconsom-mations intermédiaires reste inchangée alors que celle de
la
production
a
été nettementmodifiée au
cours de lapériode.
2 _ LA
VALEUR
AJOUTÉE:
INTENSIFICATION ETDÉPENDANCE DES AGRICULTURES
En début de période (tableau
l1)
les consommationsintermédiaires totales sont dans le même rapport que les
productions, c'est-àdire que
le
rapport
de
la
valeurbretonne
à
la
valeur bas-normandeest d'environ
2,
demême
que
pour
la
valeur
ajoutéebrute.
læs
valeurscalculées
par
hectare,
par exploitation
et
par
actif
montrent
comme pour la production, une intensificationmoindre en Basse-Normandie : I'intensité
d'utilisation
dufacteur
main-d'æuween
Bretagnen'est
pas compenséeen
Basse-Normandiepar
un
usagesupériew
du
facteurcapital. Par contre, la dépendance des exploitations vis-à-vis de
I'amont
semble à peu près identique dans les deuxcas
puisque
les
consommationsintermédiaires
ti
.t::
TABLEAU
IOSITUATION
COMPARÉE DES CONSOMMATIONSINTERMÉDIAIRES
ET DE
LA
VALEUR
dôtinÈEi[UTÈ
BNsRErncNE
Er
ENBAsSE'NoRMANDIE
(Francs cowants)
l
&
)
'
Y.A.B, en%delaP.l'
(tr
Moyenne des trois années 1950,l95l
et 1952(*r)
Moyenne des trois années 19?3, 1914 el 1915(r.r)
coefficient de multiplication des consommations intermédiaires mesurées en francs constânts 1955, entre r95o'1952 el 1973-1915TABLEAU
11CONSOMMATIONS INTERMÉDIAIRES ET
VALEUR
AJOUTÉE BRUTE PAREXPLOITATION'
PARACTIFETPARHECTAREENBRETAGNEETENBASSE.NoRMANDIE
i I jonsommations intermédiaires par exploitation éongommations intermédiaires pàr actif agicole ;onsommations intermédiaires,
par hectare de SAUV.A.B. par exploitation
/.4.8. par actif aglicole
'/,4.8. par hectare de SAU
-14-58,7 49,2 15 ,5 14,5 4r,3 5 0,8 24,5 25,5|
',RoDUcrIoN ToTALE (P,T.)''
C.I. er1o de la P.T. 2,08 2,96 4 3r3,0to
629,8 740,9I
482,8 2,98 4,42 s,44 3,O2 6,08 6,35 4,16 s,64 4,23 3,03 3,78 1,45 2,01 2 529,7 5 233,7 559,3 1103,8"otat contommaîlona b tilmëd. (CI) Valew aioutée brute (VAB)
5,34 100,0
I
78 3,3 100,0 5 396,1 100,0 181,6 100,0 379,0 5,02 3,52 7,47 4,t6 5,86 9,11 8,1E 6,42 6,26 4,06 38,4 4,1 t1 ,2 2,1 9,8 2,r 5,9'2,3
1,0ll,t
864,4 12,6 306,4 31 ,9 t1 4,1 37,4 105 ,8 40,4 t24,9 198,8 s8,l
2,4 10,4 2,4 E,l 0,8 4,4 411 1,6 3 I 38,0 128, r 5 63,0 121 ,5 434,5 40,8 238,6 57,2 25 1,1 4Ll,7 44,8 3,8 14,I t,1 5,1 1,5 6,2 1,5 5,8 t4,9 8l ,4 6,9 25,6 3,1 10,3 aatt,2
2,8 r 0,5 21,l
5 8,5 3,3 9,2 2,0 7,2 0,5 3,4 0,9 3,8rl,2
22r,9 12,5 34,6 7,1 21 ,3 2rO 12,8 3,6 t4,4 42,2r'
'
aliments Produits pétroliers'
'iilinéraux l.T.P.=
iervices des Artisans MécaniciensParachimie
,
Santé'
llectricité.
iervices rendus aux entrePrises Diverses C.I. Basse Normandi Bretagne Vo du total Millions de F. Vo du total Millions de F. %au total Millions de F. %du totâl Millions de F, Coeffident de muttlpticotlon (*** ) Basse Normandie Bretagne Basse Normandie Bretagne 1973.1975(**)
1950-1952 (*) 192 5 734|
926 560 661I
968 2 232 750 218 s 629I
890 550 142 5 809 2 159 383 801 2 156 t26 5 868 2 18l 387I
906 708 43 651 22 344 2 733 42 3432t
611 2 63lI
163t1
651 9 031I
105 9 513l8
588 2s 658|
204 36 398 20 384I
109 t4 369l1
189 525rt
520 6 452 541 6 266 Francs courants Francs couran tg Francg co nstants 195 5 Frâncg constants 1955 Francs courants Francg const ants 195 5 Francs constants 1955 Francs courantsBretaryte Bdsse.Normdndie Brctagre Bosse-Normandle
I
t
En
1973-1975,les
écarts sesont
accentués:
lesexploitations
bretonnesont
augmenté considérablementleurusage
defacteun
deproduction
achetés à I'extérieur,(multiplication
par 5,34) davantage que les exploitationsbas-normandes
(3,78).
La valeur ajoutée brute double enfrancs
constantsen
Bretagne, alorsqu'elle
ne s'accroîtque de 45 % en Basse-Normandie ; en francs courants, la
différence est moins importante car les
productionsvégétales
et
bovines sont plus rémunératrices au cours dela période que les productions avicoles et porcines.
læ
mouvement
d'intensification plus
ou
moinspoussé
qui
a abouti
à
des croissances différentes de lavaleur
ajoutéebrute,
a des conséquences identiques surle rendement économique du système : en francs courants,
la part
de la valeur ajoutée dansla production
passe de75 à
49
7oen
Btetagneet de 76
à 59 % en
Basse-Normandie.
L'intensification moindre
en
Basse-Normandieentraîne
unemoindre
dépendancedu
système vis à visde I'extérieur.
3 -
LESCHARGESINDIRECTESDU CAPITAL FONCIER :LES FERMAGES.MÉTAYAGES
Iæs
fermages-métayagesconstituent
de
loin
en1950-1952
le
plus fort
poste
de
chargesdu
compted'exploitation régional
dansles
deux
régions, environ60
%
(tableau
12). Iæur montant
est
plus
élevé enBæse-Normandie
qu'en
Bretagne alorsque
les surfacesdonnées
en'
loôation
préæntent
l,ordre
inverse(tableau 13).
I,a
valeur des
fermagesest donc,
en moyenne, plus faible en Bretagne.t
TABLEAU
I2
SITUATION
COMPAREE DES CHARGESD'E)CLOITATION
ETDU
RÉSULTAT BRUTD'E)GLOITATION
EN BRETAGNE ET EN BASSE-NORMANDIE (Francs courants)(t)
Moyenne des trois années I 95 O, I 95I
et I 95 2(rr)
Moyenne des trois années I 9?3, 1974 et l91S('fr)
Coefficient de multiplication des différents postes mesurés en francs courants entre l9s0 et lgs2 et l9?3-19?5.(t+tr)
Pourcentage du totsl des charges.(trt'r)
La valeur de ces coefficients est peu significative csr tes postes concernés ont une valeur pratiquement nulle en début de pérlode28,O 1S,1 3,20 4ro2 2,19 3,84 5,48 43,1 42,i 42,3 63,9 R,B,E, en % de la P.T. 58,7 49,2 75,5 74,5 V.A.B. en % de Io P,T. 4,92
I
860,2 4 487,1 339,2 912,9 R,B.E. 5,69 r00,0 848,7 100,0I
097,9 100,0 220,8 100,0 r 92,9 Emplols 22,16 I 64,38 s,69 6,45 2,26 1,6 l7,8 25,f, 6,1 0,6 43,8 64,4 15 1,3 214,4 5 1,8-
5,5 312,1 lo,1 3t,4 28, r 5,8 0,5 24,5 r 1?,5 345,1 3 08,r 63,1 - 1t 269,( I,O 0,9 30,3 5,8!'7
60,3 2,3 2,O 66,8 t2,9 3,7 133,1 2,7I,l
28,1 5,1 1'3 61,7 5,3 2,r 54,2 9,8 2,6 r 18,9 Assurances Intérêts versés Salaires Cotisations sociales Impôts indirects Fermagee.métayages 4,84 5,05 2 708,9 5 s85,( 560,0I
10s,8 Ressources 4,52 (r * **r) 25,t (+rirr) r8,9 I 16r,6 17,6 315,4 35,9 o,1 0,1 1,9 Subventions Sinistres 4,75 2 529,7 5 233,i 5s9,3I
103,8 Valeur ajoutée fuute (V.A,B,)5,8 2 7,17 4 313,O r0 629,8 7 4A,9