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Le pharmacien d’officine face aux pathologies cardio‐vasculaires : l’exemple de la prise en charge de l’hypertension artérielle et de l’angor

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

THESE 

   

PRESENTEE ET PUBLIQUEMENT SOUTENUE  

DEVANT LA FACULTE DE PHARMACIE DE MARSEILLE 

 

 

Le 24 octobre 2018 

 

PAR 

 

 Maxime TROPIANO 

 

Né le 10 décembre 1991  à Marseille 

      EN VUE D’OBTENIR     

LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE 

 

 

TITRE : 

 

L

e Pharmacien d’officine face aux pathologies cardio‐vasculaires : 

l’exemple de la prise en charge de l’hypertension artérielle et de l’angor  

     

JURY : 

   

Président :   Professeur Patrice VANELLE          Directeur de thèse 

 

Membres :   Dr Caroline DUCROS         Co‐Directeur de thèse         Dr Stéphane PICHON       Examinateur 

       Dr François‐Xavier VANELLE          Examinateur 

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THESE 

   

PRESENTEE ET PUBLIQUEMENT SOUTENUE  

DEVANT LA FACULTE DE PHARMACIE DE MARSEILLE 

 

 

Le 24 octobre 2018 

 

PAR 

 

 Maxime TROPIANO 

 

Né le 10 décembre 1991  à Marseille 

      EN VUE D’OBTENIR     

LE DIPLOME D’ETAT DE DOCTEUR EN PHARMACIE 

 

 

TITRE : 

 

L

e Pharmacien d’officine face aux pathologies cardio‐vasculaires : 

l’exemple de la prise en charge de l’hypertension artérielle et de l’angor  

     

JURY : 

   

Président :   Professeur Patrice VANELLE          Directeur de thèse 

 

Membres :   Dr Caroline DUCROS         Co‐Directeur de thèse         Dr Stéphane PICHON       Examinateur 

       Dr François‐Xavier VANELLE          Examinateur 

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27 Boulevard Jean Moulin – 13385 MARSEILLE Cedex 05 Tel. : 04 91 83 55 00 – Fax : 04 91 80 26 12

ADMINISTRATION :

Doyen : Mme Françoise DIGNAT-GEORGE

Vice-Doyens : M. Jean-Paul BORG, M. François DEVRED, M. Pascal RATHELOT

Chargés de Mission : Mme Pascale BARBIER, M. David BERGE-LEFRANC, Mme Manon CARRE, Mme Caroline DUCROS, Mme Frédérique GRIMALDI

Conseiller du Doyen : M. Patrice VANELLE

Doyens honoraires : M. Jacques REYNAUD, M. Pierre TIMON-DAVID, M. Patrice VANELLE

Professeurs émérites : M. José SAMPOL, M. Athanassios ILIADIS, M. Jean-Pierre REYNIER, M. Henri PORTUGAL

Professeurs honoraires : M. Guy BALANSARD, M. Yves BARRA, Mme Claudette BRIAND, M. Jacques CATALIN, Mme Andrée CREMIEUX, M. Aimé CREVAT, M. Bernard CRISTAU, M. Gérard DUMENIL, M. Alain DURAND, Mme Danielle GARÇON, M. Maurice JALFRE, M. Joseph JOACHIM, M. Maurice LANZA, M. José MALDONADO, M. Patrick REGLI, M. Jean-Claude SARI

Chef des Services Administratifs : Mme Florence GAUREL Chef de Cabinet : Mme Aurélie BELENGUER

Responsable de la Scolarité : Mme Nathalie BESNARD

DEPARTEMENT BIO-INGENIERIE PHARMACEUTIQUE

Responsable : Professeur Philippe PICCERELLE

PROFESSEURS

BIOPHYSIQUE M. Vincent PEYROT

M. Hervé KOVACIC

GENIE GENETIQUE ET BIOINGENIERIE M. Christophe DUBOIS

PHARMACIE GALENIQUE, PHARMACOTECHNIE INDUSTRIELLE,

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MAITRES DE CONFERENCES

BIOPHYSIQUE M. Robert GILLI

Mme Odile RIMET-GASPARINI Mme Pascale BARBIER

M. François DEVRED Mme Manon CARRE M. Gilles BREUZARD Mme Alessandra PAGANO

GENIE GENETIQUE ET BIOTECHNOLOGIE M. Eric SEREE-PACHA

Mme Véronique REY-BOURGAREL PHARMACIE GALENIQUE, PHARMACOTECHNIE INDUSTRIELLE,

BIOPHARMACIE ET COSMETOLOGIE M. Pascal PRINDERRE M. Emmanuel CAUTURE

Mme Véronique ANDRIEU Mme Marie-Pierre SAVELLI

NUTRITION ET DIETETIQUE M. Léopold TCHIAKPE

A.H.U.

THERAPIE CELLULAIRE M. Jérémy MAGALON

ENSEIGNANTS CONTRACTUELS

ANGLAIS Mme Angélique GOODWIN

DEPARTEMENT BIOLOGIE PHARMACEUTIQUE

Responsable : Professeur Philippe CHARPIOT

PROFESSEURS

BIOCHIMIE FONDAMENTALE, MOLECULAIRE ET CLINIQUE M. Philippe CHARPIOT

BIOLOGIE CELLULAIRE M. Jean-Paul BORG

HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE Mme Françoise DIGNAT-GEORGE

Mme Laurence CAMOIN-JAU

Mme Florence SABATIER-MALATERRE Mme Nathalie BARDIN

MICROBIOLOGIE M. Jean-Marc ROLAIN

M. Philippe COLSON PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE MEDICALE, HYGIENE ET

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MAITRES DE CONFERENCES

BIOCHIMIE FONDAMENTALE, MOLECULAIRE ET CLINIQUE Mme Dominique JOURDHEUIL-RAHMANI

M. Thierry AUGIER M. Edouard LAMY

Mme Alexandrine BERTAUD Mme Claire CERINI

Mme Edwige TELLIER M. Stéphane POITEVIN

HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE Mme Aurélie LEROYER

M. Romaric LACROIX Mme Sylvie COINTE

MICROBIOLOGIE Mme Michèle LAGET

M. Michel DE MEO

Mme Anne DAVIN-REGLI Mme Véronique ROUX M. Fadi BITTAR

Mme Isabelle PAGNIER Mme Sophie EDOUARD

M. Seydina Mouhamadou DIENE PARASITOLOGIE ET MYCOLOGIE MEDICALE, HYGIENE ET

ZOOLOGIE Mme Carole DI GIORGIO M. Aurélien DUMETRE

Mme Magali CASANOVA Mme Anita COHEN

BIOLOGIE CELLULAIRE Mme Anne-Catherine LOUHMEAU

A.H.U.

HEMATOLOGIE ET IMMUNOLOGIE M. Maxime LOYENS

DEPARTEMENT CHIMIE PHARMACEUTIQUE

Responsable : Professeur Patrice VANELLE

PROFESSEURS

CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION Mme Catherine BADENS

CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET

NUISANCES TECHNOLOGIQUES M. Philippe GALLICE

CHIMIE MINERALE ET STRUCTURALE – CHIMIE THERAPEUTIQUE

M. Pascal RATHELOT M. Maxime CROZET

CHIMIE ORGANIQUE PHARMACEUTIQUE M. Patrice VANELLE

M. Thierry TERME

(7)

MAITRES DE CONFERENCES

BOTANIQUE ET CRYPTOGAMIE, BIOLOGIE CELLULAIRE Mme Anne FAVEL

Mme Joëlle MOULIN-TRAFFORT

CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION Mme Catherine DEFOORT

M. Alain NICOLAY Mme Estelle WOLFF Mme Elise LOMBARD Mme Camille DESGROUAS CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET

NUISANCES TECHNOLOGIQUES

M. David BERGE-LEFRANC M. Pierre REBOUILLON

CHIMIE THERAPEUTIQUE Mme Sandrine FRANCO-ALIBERT

Mme Caroline DUCROS M. Marc MONTANA Mme Manon ROCHE CHIMIE ORGANIQUE PHARMACEUTIQUE

HYDROLOGIE M. Armand GELLIS M. Christophe CURTI

Mme Julie BROGGI M. Nicolas PRIMAS M. Cédric SPITZ M. Sébastien REDON

PHARMACOGNOSIE, ETHNOPHARMACOLOGIE, HOMEOPATHIE M. Riad ELIAS

Mme Valérie MAHIOU-LEDDET Mme Sok Siya BUN

Mme Béatrice BAGHDIKIAN

MAITRES DE CONFERENCE ASSOCIES A TEMPS PARTIEL (M.A.S.T.)

CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION Mme Anne-Marie PENET-LOREC

CHIMIE PHYSIQUE – PREVENTION DES RISQUES ET

NUISANCES TECHNOLOGIQUES M. Cyril PUJOL

DROIT ET ECONOMIE DE LA PHARMACIE M. Marc LAMBERT

GESTION PHARMACEUTIQUE, PHARMACOECONOMIE ET ETHIQUE PHARMACEUTIQUE OFFICINALE, DROIT ET COMMUNICATION PHARMACEUTIQUES A L’OFFICINE ET GESTION DE LA PHARMAFAC

Mme Félicia FERRERA

A.H.U.

CHIMIE ANALYTIQUE, QUALITOLOGIE ET NUTRITION M. Mathieu CERINO

ATER

CHIMIE ANALYTIQUE M. Charles DESMARCHELIER

(8)

DEPARTEMENT MEDICAMENT ET SECURITE SANITAIRE

Responsable : Professeur Benjamin GUILLET

PROFESSEURS

PHARMACIE CLINIQUE Mme Diane BRAGUER

M. Stéphane HONORÉ

PHARMACODYNAMIE M. Benjamin GUILLET

TOXICOLOGIE GENERALE M. Bruno LACARELLE

TOXICOLOGIE DE L’ENVIRONNEMENT Mme Frédérique GRIMALDI

MAITRES DE CONFERENCES

PHARMACODYNAMIE M. Guillaume HACHE

Mme Ahlem BOUHLEL M. Philippe GARRIGUE

PHYSIOLOGIE Mme Sylviane LORTET

Mme Emmanuelle MANOS-SAMPOL

TOXICOCINETIQUE ET PHARMACOCINETIQUE M. Joseph CICCOLINI

Mme Raphaëlle FANCIULLINO Mme Florence GATTACECCA

TOXICOLOGIE GENERALE ET PHARMACIE CLINIQUE M. Pierre-Henri VILLARD

Mme Caroline SOLAS-CHESNEAU Mme Marie-Anne ESTEVE

A.H.U.

PHARMACIE CLINIQUE M. Florian CORREARD

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CHARGES D’ENSEIGNEMENT A LA FACULTE

Mme Valérie AMIRAT-COMBRALIER, Pharmacien-Praticien hospitalier M. Pierre BERTAULT-PERES, Pharmacien-Praticien hospitalier

Mme Marie-Hélène BERTOCCHIO, Pharmacien-Praticien hospitalier Mme Martine BUES-CHARBIT, Pharmacien-Praticien hospitalier M. Nicolas COSTE, Pharmacien-Praticien hospitalier

Mme Sophie GENSOLLEN, Pharmacien-Praticien hospitalier M. Sylvain GONNET, Pharmacien titulaire

Mme Florence LEANDRO, Pharmacien adjoint M. Stéphane PICHON, Pharmacien titulaire

M. Patrick REGGIO, Pharmacien conseil, DRSM de l’Assurance Maladie Mme Clémence TABELE, Pharmacien-Praticien attaché

Mme TONNEAU-PFUG, Pharmacien adjoint

M. Badr Eddine TEHHANI, Pharmacien – Praticien hospitalier M. Joël VELLOZZI, Expert-Comptable

(10)

Remerciements

Monsieur le Président du jury, Monsieur le Professeur Patrice Vanelle,

Pour votre intérêt pour ce projet, votre soutien, le temps consacré à ce travail, votre recherche constante de l’excellence qui pousse les personnes qui travaillent à vos côtés à toujours donner le meilleur d’eux-mêmes. Merci encore de me faire l’honneur d’être Président de cette thèse.

Madame le Docteur Caroline Ducros,

Je vous remercie pour votre investissement dans cette thèse, votre disponibilité, votre expertise du médicament, votre pédagogie tout au long de mon cursus universitaire.

Monsieur le Docteur Stéphane Pichon,

Président du Conseil Régional PACA-Corse de l’Ordre des Pharmaciens, pour l’honneur que vous me faite de participer à mon jury de thèse. Soyez assuré de mon estime et de ma gratitude.

Monsieur le Docteur François-Xavier Vanelle,

Pour avoir toujours été un ami fidèle, toujours prêt à remuer ciel et terre pour rendre un service ou faire le bonheur de ses amis et ses proches. Je te remercie de me faire l’amitié de siéger dans ce jury.

A ma mère, pour son amour inconditionnel, pour avoir fait de moi le centre de son monde, et d’avoir toujours été là pour moi.

A mon père, pour l’exemple qu’il est pour moi, son amour infini, et son soutien de tous les instants.

A Nicolas et Flora, mes grands-parents paternels, je pense à vous en ce moment et je vous remercie d’avoir tant fait pour moi.

A Paul et Renée, mes grands-parents maternels, pour tous ces moments passés à Lourmarin et leur amour.

A Melaty, pour me supporter tous les jours.

A Françoise Vanelle pour m’avoir formé au métier de pharmacien à la Clinique Mon Repos. A la famille Gennari, Jean-Marie, Christine, Antoine et bien évidemment Fabio pour avoir toujours été là pour moi et tous ces moments partagés de complicité à Chamonix.

A tous mes amis, pour ces moments partagés : Biarritz, la Corse, Malte et j’en passe.

Aux Professeurs Michel Tsimaratos, Bertrand Dussol, et au Docteur Arnaud Delarue, pour lesquels ma reconnaissance est sans limite.

(11)

L’Université n’entend donner aucune approbation, ni improbation aux opinions émises dans les thèses. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs auteurs.

(12)

Sommaire 

Introduction

 ... 3

Chapitre 1 : Prise en charge de l’Hypertension artérielle de l’adulte à l’officine

 . 5 1. Définition et classification de l’hypertension artérielle ... 5 2. Données épidémiologiques ... 6 3. Mesure de la pression artérielle ... 8 4. Objectifs tensionnels ... 10 5. Modalités thérapeutiques ... 11 5.1.  Mesures hygiéno‐diététiques (MHD) ... 11  5.2.  Traitement pharmacologique ... 15  5.2.1.  Les bêtabloquants ... 16  5.2.1.1.  Définition ... 16  5.2.1.2.  Classification ... 17  5.2.1.3.  Pharmacocinétique ... 18  5.2.1.4.  Effets indésirables ... 18  5.2.1.5.  Précautions d’emploi et contre‐indications ... 19  5.2.1.6.  Interactions médicamenteuses ... 19  5.2.1.7.  Stratégie thérapeutique ... 20  5.2.2.  Les diurétiques thiazidiques et apparentés ... 21 5.2.2.1.  Définition ... 21  5.2.2.2.  Classification ... 22  5.2.2.3.  Pharmacocinétique ... 22  5.2.2.4.  Effets indésirables ... 22  5.2.2.5.  Contre‐indications ... 22  5.2.2.6.  Interactions médicamenteuses ... 23  5.2.2.7.  Stratégie thérapeutique ... 23  5.2.3.  Les inhibiteurs calciques (ICA) ... 24 5.2.3.1.  Définition et classification ... 24  5.2.3.2.  Pharmacocinétique ... 24  5.2.3.3.  Effets indésirables ... 24  5.2.3.4.  Contre‐indications ... 25  5.2.3.5.  Interactions médicamenteuses ... 26  5.2.3.6.  Stratégie thérapeutique ... 26  5.2.4.  Médicaments ciblant le système rénine‐angiotensine (SRA) ... 27 5.2.4.1.  Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) ... 27  5.2.4.1.1 Définition ... 27  5.2.4.1.2 Pharmacocinétique ... 28  5.2.4.1.3 Effets indésirables ... 28  5.2.4.1.4 Contre‐indications ... 28  5.2.4.1.5 Interactions médicamenteuses ... 29  5.2.4.2.  Les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II ou sartan)... 29  5.2.4.2.1 Définition ... 29  5.2.5.1.2 Pharmacocinétique ... 29  5.2.5.1.3 Effets indésirables ... 30  5.2.5.1.4 Contre‐indications et interactions médicamenteuses ... 30  5.2.5.1.5 Stratégie thérapeutique ... 30  6. Stratégie thérapeutique globale ... 30 7. Exemples de commentaire d’ordonnance ... 34 7.1.  Ordonnance N°1 : ... 34  7.1.1.  Aspect règlementaire ... 34 7.1.2.  Interactions médicamenteuses ... 36 7.1.3.  Recommandations et conseils à donner au patient ... 36 7.1.4.  Gestion des effets indésirables ... 39 7.1.5.  Commentaire d’ordonnance ... 40 7.1.5.1.  Prise en charge de l’HTA de Mr XY ... 40  7.1.5.2.  Prise en charge du diabète de type 2 ... 41  7.1.5.3.  Prise en charge des troubles psychiatriques de Mr XY ... 42  7.1.5.4.  Prise en charge de l’hypothyroïdie de Mr XY ... 44 

(13)

7.2.  Ordonnance N°2 ... 45  7.2.1.  Aspect règlementaire ... 45  7.2.2.  Interactions médicamenteuses ... 46  7.2.3.  Gestion des effets indésirables ... 47  7.2.4.  Commentaire d’ordonnance ... 49  7.2.4.1.  Prise en charge de l’HTA de Mme XX ... 49  7.2.4.2.  Prise en charge de l’infection urinaire ... 50  7.2.4.3.  Prise en charge de son traitement pour la prophylaxie de l’hypovitaminose D ... 53  7.3.  Ordonnance N°3 ... 54  7.3.1.  Aspect règlementaire ... 54  7.3.2.  Interactions médicamenteuses ... 55  7.3.3.  Gestion des effets indésirables ... 57  7.3.4.  Recommandations et conseils à donner au patient : ... 60  7.3.4.1.  Prise en charge de l’hypertension artérielle ... 60  7.3.4.2.  Prise en charge du diabète de type 2 ... 61  7.3.4.3.  Prise en charge du reflux gastroduodénal ... 64  7.4.  Ordonnance N°4 ... 66  7.4.1.  Aspect règlementaire ... 66  7.4.2.  Interactions médicamenteuses ... 68  7.4.3.  Gestion des effets indésirables ... 69  7.4.4.  Commentaire d’ordonnance ... 72  7.4.4.1.  Prise en charge de l’HTA ... 72  7.4.4.2.  Prise en charge de la fibrillation auriculaire ... 73  8.  Les entretiens Pharmaceutiques dans l’HTA à l’officine. ... 78   

Chapitre 2 : Prise en charge de la maladie coronarienne stable

 ... 79  1.  Définition et physiopathologie de la maladie coronarienne stable (MCS) ... 79  2.  Épidémiologie de la MCS ... 80  3.  Classification de l’angor en fonction de sa sévérité selon la classification canadienne (Canadian  Cardiovascular Society CCS)2. ... 81  4.  Modalités thérapeutiques2 ... 81  4.1.  Traitement pour soulager l’angor/l’ischémie ... 93  4.2.  Traitement pour la prévention des accidents cardiovasculaires ... 93  5.  Exemples de commentaires d’ordonnance ... 97  5.1.  Ordonnance N°1 ... 97  5.1.1.  Aspect règlementaire ... 97  5.1.2.  Interactions médicamenteuses ... 98  5.1.3.  Gestion des effets indésirables ... 99  5.1.4.  Commentaires d’ordonnance et conseils à donner au patient ... 100  5.2.  Ordonnance N°2 ... 104  5.2.1.  Aspect règlementaire ... 104  5.2.2.  Interactions médicamenteuses ... 106  5.2.3.  Gestion des effets indésirables ... 106  5.2.4.  Recommandations et conseils à donner au patient ... 108  5.3.  Ordonnance N°3 ... 111  5.3.1.  Aspect règlementaire ... 111  5.3.2.  Interactions médicamenteuses ... 113  5.3.3.  Gestion des effets indésirables ... 114  5.3.4.  Recommandations et conseils à donner au patient ... 117  5.4.  Ordonnance N°4 ... 120  5.4.1.  Aspect règlementaire ... 120  5.4.2.  Interactions médicamenteuses ... 122  5.4.3.  Gestion des effets indésirables ... 122  5.4.4.  Recommandations et conseils à donner au patient ... 126   

 

(14)

Introduction 

  Chaque jour, plus de 4 millions de français franchissent les portes d’une officine. Cette  constatation place le Pharmacien au centre du dispositif de soins et les français ne s’y sont pas  trompés  en jugeant qu’il est important d’avoir une pharmacie à proximité de chez eux, et ce  pour 97% des personnes interrogées. Le Pharmacien est d’ailleurs jugé d’abord et avant tout  comme  un  professionnel  (87%)  et  n’est  donc  pas  un  commerçant  comme  un  autre,  6  ans  d’études et une thèse d’exercice en sont les garants. 95% de nos compatriotes voient aussi  l’officine  comme  «  une  forme  de  garantie  contre  les  contrefaçons  par  rapport  à  d’autres  circuits de distribution » et 76% estiment que l’achat de médicaments et autres produits de  santé hors du réseau officinal présenterait ou ferait peser plus de risques pour la santé. 

Cette  perception  du  Pharmacien  d’officine  est  positive  et  les  rôles  qu’il  joue  au  quotidien sont aujourd’hui de plus en plus multiples. La loi HPST (Hôpital, Patient, Santé et  Territoires) en vigueur depuis le 21 juillet 2009 a mieux formalisé certaines de ses missions,  même  si  toutes  encore  aujourd’hui  ne  sont  pas  totalement  opérationnelles.  Cependant,  le  conseil pharmaceutique, les entretiens pharmaceutiques, l’éducation thérapeutique (ETP), les  expérimentations  relatives  à  la  vaccination,  les  activités  associées  aux  fonctions  de  correspondant d’équipe de soins, de référent, … sont bien réels et donnent au Pharmacien  d’officine un rôle pivot dans la chaîne de soins du patient.  Ce travail qui porte sur  « Le Pharmacien d’officine face aux pathologies cardio‐vasculaires : l’exemple de la prise en  charge de l’hypertension artérielle et de l’angor »   témoigne non seulement des connaissances essentielles que ce professionnel de santé doit  connaitre  et  actualiser  via  le  développement  professionnel  continu  (DPC)  mais  aussi  des  conseils et recommandations qu’il se doit de transmettre à son patient afin de lui permettre  de  gérer  au  mieux  sa  pathologie  avec  des  informations  claires,  compréhensibles  et  pertinentes. 

(15)

Nous  l’illustrerons  à  travers  2  pathologies  chroniques  les  plus  fréquentes  que  sont  l’hypertension artérielle et la maladie coronarienne stable. Pour chacune d’entre‐elles, nous  définirons leur prise en charge avec des données épidémiologiques et symptomatologiques,  les  objectifs  recherchés,  les  modalités  thérapeutiques  reposant  sur  les  mesures  hygiéno‐ diététiques  et  le  traitement  pharmacologique  et  sa  stratégie.  A  travers  des  commentaires  d’ordonnances,  nous  allons  nous  transposer  derrière  le  comptoir  de  l’officine  et  vivre  les  expériences vécues du dialogue entre patient et Pharmacien pour une optimisation de son  traitement. 

(16)

Chapitre 1 : Prise en charge de l’Hypertension 

artérielle de l’adulte à l’officine 

 

1. Définition et classification de l’hypertension artérielle 

Par  consensus  et  selon  les  guidelines  internationaux  et  français,  l’hypertension  artérielle (HTA) est définie comme une élévation de la pression artérielle (PA), comprenant  une PA systolique (PAS) ≥ 140 mmHg et/ou une PA diastolique (PAD) ≥ 90 mmHg mesurées au  cabinet médical et confirmées sur plusieurs consultations.1 Dans la majorité des cas, il s’agit 

de  plusieurs  mesures  au  cours  d’au  moins  2  consultations  distinctes,  espacées  de  3  à  4  semaines. 

L’HTA, premier motif de consultation en médecine générale dans le monde, est une  maladie chronique et constitue le facteur de risque cardio‐vasculaire le plus fréquent. En effet,  l’HTA  est  un  facteur  de  risque  d’accident  vasculaire  cérébral  (AVC)  ischémique  et  hémorragique, d’infarctus du myocarde (IDM), d’insuffisance rénale chronique (IRC), de déclin  cognitif  et de décès.  

45% des maladies cardiaques et 51% des décès par AVC seraient dus à l’HTA. De plus,  il est important de noter que les maladies cardiovasculaires occupent le 2ème rang des causes 

médicales de décès en 2008 en France après les cancers. 

En  2009,  une  méta‐analyse2  a  montré  une  réduction  de  20%  du  risque  de  maladie 

coronarienne  et  une  réduction  de  32%  du  risque  d’AVC  en  une  année  en  diminuant  de  10 mmHg la PAS et de 5 mmHg la PAD. Cette méta‐analyse met en évidence qu’un contrôle  de  la  PA  par  une  prise  en  charge  efficace  peut  permettre  de  diminuer  les  complications  cardiovasculaires graves. 

Ainsi,  il  existe  différents  leviers  à  actionner  pour  agir  sur  les  différents  facteurs  de  risque modifiables comme :         1   Haute Autorité de Santé. Prise en charge des patients adultes atteints d'hypertension artérielle essentielle. Actualisation 2005. Saint‐ Denis La Plaine: HAS; 2005.  2   Law MR, Morris JK, Wald NJ. Use of blood pressure lowering drugs in the prevention of cardiovascular disease: meta‐analysis of 147  randomised trials in the context of expectations from prospective epidemiological studies. BMJ 2009;338:b1665. 

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 Améliorer  l’hygiène  de  vie  du  patient  en  luttant  contre  la  sédentarité,  l’obésité,  l’alcool, le tabac.   Favoriser l’observance du patient en lui permettant de mieux comprendre sa maladie  et de mieux adhérer au traitement.   Renforcer la prise en charge thérapeutique en utilisant les nouvelles méthodes de  mesure tensionnelle et en améliorant l’ajustement thérapeutique.  Pour préciser le niveau de sévérité et adapter la stratégie de prise en charge de cette  pathologie, une classification de l’HTA a été proposée :   HTA stade 1 : PAS ≥ 140‐159 et/ou PAD ≥ 90‐99 mmHg   HTA stade 2 : PAS ≥ 160 et/ou PAD ≥ 100 mmHg.   

Certaines  classifications  comme  le  NICE  (UK)  ou  la  Heart  Foundation  (Australie)  rajoutent : 

 HTA stade 3 : PAS ≥ 180 et/ou PAD ≥ 110 mmHg.   

2. Données épidémiologiques 

Depuis plusieurs années, de nombreuses études ont été réalisées afin de connaitre la  prévalence  de  l’HTA  en  France.  Ainsi,  l’étude3  réalisée  par  la  Caisse  Nationale  d’Assurance 

Maladie (CNAM) en 2006 avait mis en évidence une augmentation constante du nombre de  personnes hypertendues traitées en France puisque l’effectif était de 10,5 millions en 2006  contre 8,6 en 2000.  Cette étude a également permis de calculer la fréquence de l’HTA en fonction de la  classe d’âge : en 2000, 19,6% des 20 ans et plus sont des hypertendus traités (vs 22,8% en  2006) et chez les 35 ans et plus, la fréquence passe de 26,6% en 2000 à 30,5% en 2006.  Cette prévalence des hypertendus traités augmente donc bien avec l’âge car dans la  tranche des plus de 60 ans, 70% sont des patients hypertendus traités.          3   https://www.has‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016‐

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L’étude MONA LISA, publiée en 2011 a évalué la prévalence et les modalités de prise  en charge de l’HTA en France en 2005 et 2007.   Cette étude a mis également en évidence que :   La prévalence de l’HTA est plus élevée chez l’homme (47%) que chez la femme (35%).   La prévalence de l’HTA augmente avec l’âge.   Un traitement hypertenseur est retrouvé chez 80% des hypertendus.   Le traitement est le plus souvent une plurithérapie (53%) surtout chez les patients les  plus âgés (59%). 

 Seulement  22%  des  hommes  et  38%  des  femmes  sont  bien  contrôlés.  De  plus,  ce  contrôle diminue avec l’âge du patient.  Enfin, cette étude a mis en évidence un certain nombre de facteurs prédictifs de l’HTA :   L’âge,   La domiciliation dans le nord de la France,   L’obésité,   Le diabète,   La dyslipidémie,   L’élévation de la créatininémie.   

D’autres  facteurs  prédictifs  comme  un  faible  niveau  d’éducation,  un  antécédent  familial d’HTA et la consommation d’alcool sont également retrouvés en cas d’HTA. 

Ce  haut  niveau  de  prévalence  de  l’HTA  peut  être  corrélé  à  l’augmentation  du  vieillissement de la population, à l’aggravation de la prévalence de l’obésité et dans certaines  communautés à la consommation excessive de sel. 

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3. Mesure de la pression artérielle 

Dans la plupart des recommandations, la technique la plus appropriée pour repérer  une HTA reste la mesure au cabinet. En cas de mesure de PA > 140/90mmHg, la MAPA (mesure  ambulatoire de la PA sur 24 heures) est indiquée pour confirmer ou infirmer le diagnostic. 

La HAS recommande que la mesure de la PA soit réalisée régulièrement par le médecin  généraliste  afin  de  dépister  le  plus  précocement  possible  une  HTA  et  pour  surveiller  l’évolution des chiffres tensionnels chez l’hypertendu. La HAS insiste également sur le rôle du  Pharmacien d’officine dans la participation au dépistage de cette HTA et dans la surveillance  des patients ayant une HTA.                               

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  Concernant la technique de mesure de la PA, la HAS préconise de :     Permettre au patient de rester assis 3 à 5 min avant les mesures.   Prendre au moins deux mesures à 1‐2 min d’intervalle, en position assise, et répéter  les mesures si les premières sont très variables.   Utiliser un brassard standard (12‐13 cm de long et 35 cm de large) et disposer d’un  brassard plus grand (pour les bras dont la circonférence > 32 cm) et d’un plus petit   pour les patients de faible corpulence ou les enfants.   Utiliser un appareil de bras (plutôt que de poignet).   Positionner le brassard au niveau du cœur lors de la mesure. 

 Mesurer la PA de chaque bras lors de la 1ère visite. En cas de différence importante 

entre les 2 bras, choisir la valeur la plus élevée comme bras de référence.   Mesurer la PA 1 minute puis 5 minutes après le passage en orthostatisme chez le  patient âgé, diabétique ou susceptible de présenter une hypotension orthostatique.          Afin d’augmenter l’implication du patient dans la prise en charge de son HTA, il pourra  également se prendre la tension.  

Concernant  cette  automesure  tensionnelle  (AMT),  les  modalités  suivantes  sont  à  respecter: 

 Utiliser un appareil validé et de préférence avec un brassard huméral.   Former le patient à la technique de l’automesure tensionnelle. 

 Prendre les mesures en position assise, au repos avec l’avant‐bras posé sur la table.   Effectuer 3 mesures le matin avant le petit déjeuner et la prise de médicaments, 3 

mesures  avant  le  coucher,  3  jours  de  suite  en  espaçant  les  mesures  de  quelques  minutes. 

 Noter par écrit les valeurs de PAS, PAD et FC (fréquence cardiaque).   

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Depuis  2001,  l’ANSM  surveille  le  marché  des  autotensiomètres  destinés  au  grand  public. En effet, une opération de contrôle du marché a été réalisée entre  2001 à 2005 portant  sur les modalités de l’évaluation clinique de ces appareils. Ainsi, 174 modèles radiaux (poignet)  et 167 modèles huméraux (bras) ont été enregistrés. La liste des autotensiomètres enregistrés  dans le cadre de la surveillance est disponible sur le lien vers le site de l’ANSM ci‐dessous :  http://ansm.sante.fr/Dossiers/Appareils‐d‐automesure‐tensionnelle/Liste‐des‐ autotensiometres‐enregistres‐dans‐le‐cadre‐de‐la‐surveillance‐du‐marche/(offset)/1      4. Objectifs tensionnels  Dans la population générale adulte, les objectifs tensionnels sont identiques et s’accordent  sur les mêmes chiffres de PA : PAS < 140 mmHg et PAD< 90 mmHg.4 En effet, il n’existe pas de 

preuves suffisamment solides pour proposer une cible plus basse.   

Chez  le  patient  âgé  de  plus  de  80  ans,  le  National  Institute  for  Health  and  Care  Excellence  (NICE)  recommande  un  traitement  pharmacologique  à  ces  patients  lorsqu’ils  présentent  une  HTA  de  stade  2  (MAPA >  150/95mmHg).  L’objectif  tensionnel  attendu  est  inférieur à 150/90mmHg au cabinet médical et autour de 140/85mmHg en automesure. 

Chez  le  patient  diabétique,  l’objectif  tensionnel  recommandé  est  inférieur  à  140/85mmHg. En cas d’atteinte rénale, il est recommandé d’atteindre un objectif tensionnel  inférieur à 130/80mmHg.                    

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5. Modalités thérapeutiques 

En France, l’HTA essentielle est principalement gérée par les médecins généralistes. En  effet,  entre  2000  et  2006,  le  taux  de  patients  hypertendus  ayant  consulté  un  cardiologue  libéral n’a quasiment pas changé (entre 8 et 9%).   La HAS rappelle aux professionnels de santé que cette pathologie chronique nécessite  une éducation thérapeutique du patient et que les différents acteurs (spécialiste / pharmacien  / infirmier) doivent réaliser une coordination des soins autour du médecin généraliste à la fois  en première ligne dans le dépistage et le suivi de cette pathologie.      Avant de débuter un traitement pour l’HTA, la Société Française d’Hypertension Artérielle  (SFHTA)5 recommande de :    I. Confirmer le diagnostic avec des mesures de PA en dehors du cabinet médical.  II. Mettre en place des mesures hygiéno‐diététiques.  III. Réaliser un bilan initial.  IV. Organiser une consultation d’information et d’annonce de l’HTA      5.1. Mesures hygiéno‐diététiques (MHD) 

Les  MHD  sont  recommandées  à  tous  les  patients  hypertendus.  Elles  font  partie  intégrante de la prise en charge thérapeutique du patient hypertendu et ce, quelles que soient  les guidelines. Selon les recommandations européennes, elles constituent le fondement de la  prévention  de  l’HTA.  Elles  sont  primordiales  dans  la  prise  en  charge  de  l’HTA  et  à  tous  les  niveaux de sévérité de cette pathologie. 

 

En règle générale, les MHD préconisées sont les suivantes :        

5   http://www.sfhta.eu/wp‐content/uploads/2012/12/Recommandation‐SFHTA‐2013‐Prise‐en‐charge‐HTA‐de‐lAdulte.pdf  consulté  le  18 

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 Alimentation saine   Les Européens recommandent la consommation :   Des légumes (300 à 400 g de fruits et légumes par jour),    Des aliments peu riches en graisses,    Des aliments réduits en graisses saturées et en cholestérol,   Des aliments riches en fibres,   Des fruits frais en tenant compte de leur teneur en sucre notamment  chez les patients en surpoids,   Du poisson au moins deux fois par semaine.  Les effets protecteurs sur les maladies cardiovasculaires du régime méditerranéen ne  sont plus à démontrer et un tel régime est vivement recommandé. 

D’autres  mesures  hygiéniques  doivent  être  associées  à  cette  alimentation  saine  comme une perte de poids en cas de surpoids et la pratique d’exercice physique.   

 Activité  physique  régulière  et  adaptée  aux  possibilités  du  patient.  Les  Européens  recommandent 30 min d’activité de moyenne intensité sur 5 à 7 jours par semaine. Il  a été démontré que la pratique d’une activité physique régulière est bénéfique :   Dans la prévention de l’HTA.   Dans le traitement de l’HTA.   Pour diminuer le risque cardiovasculaire.   Pour diminuer la mortalité.     Contrôle d’un surpoids. Une relation étroite a été établie entre la surcharge pondérale  et l’HTA. En effet, une perte de 5,1 Kg serait associée à une baisse de la PAS de 4,4  mmHg et une baisse de la PAD de 3,6 mmHg.  Pour agir sur le risque cardiovasculaire, la perte de poids est vivement recommandée  en cas de surpoids et d’obésité afin de maintenir :   Un IMC (indice de masse corporelle) autour de 25 Kg/m2  Une circonférence abdominale < 102 cm chez l’homme.   Une circonférence abdominale < 88 cm chez la femme. 

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Une approche multidisciplinaire est indispensable lors d’une décision de perte de poids  chez  le  patient.  Le  Pharmacien  d’officine  a  un  rôle  important  en  dispensant  aux  patients des conseils diététiques et des conseils concernant la pratique d’un exercice  physique pour l’aider à maintenir cette perte de poids dans le temps.     Limitation de la consommation d’alcool. Il a été démontré l’existence d’un rapport  linéaire entre la consommation d’alcool, le niveau tensionnel et la prévalence de l’HTA.  Une augmentation de la PA a été observée chez les patients traités pour hypertension  ayant une consommation régulière d’alcool.  En pratique, les Européens recommandent une limitation de la consommation d’alcool  à :   20‐30 g/jour d’éthanol chez les hommes.    10‐20 g/jour d’éthanol chez les femmes.  Cette consommation ne doit pas excéder 140 g par semaine chez les hommes et 80 g  par semaine chez les femmes.     Arrêt du tabac. Le tabac constitue un risque majeur d’athérosclérose. Il a été démontré  que fumer une cigarette a un effet direct sur la PA entraînant une augmentation de la  fréquence  cardiaque  et  de  la  PA  persistant  plus  de  15  min  après  la  fin  de  sa  consommation. Dans la prévention du risque cardiovasculaire, l’arrêt du tabac semble  être la mesure la plus efficace à mettre en place pour limiter le risque d’AVC, d’IDM et  les troubles vasculaires périphériques. 

L’accompagnement  régulier  et  sur  le  long  terme  du  patient  par  le  pharmacien  est  indispensable  et  primordial  car  c’est  une  étape  difficile  à  atteindre  même  chez  les  patients motivés. 

 

 Réduction de sel. La consommation moyenne de sel par personne est comprise entre  9  et  12  g  par  jour.  L’Organisation  Mondiale  de  la  Santé  (OMS)  recommande  une  consommation  journalière  de  5  g.  Il  faut  également  éviter  une  restriction  trop  agressive de sel (< 2 g/jour) qui pourrait conduire à des effets délétères sur la santé.6         6   Taiwan Society of Cardiology, Taiwan Hypertension Society, Chiang CE, Wang TD, Ueng KC, Lin TH, Yeh HI, Chen CY, Wu YJ, Tsai WC,  Chao TH, Chen CH, Chu PH, Chao CL, Liu PY, Sung SH, Cheng HM, Wang KL, Li YH, Chiang FT, Chen JH, Chen WJ, Yeh SJ, Lin SJ. 2015  guidelines of the Taiwan Society of Cardiology and the Taiwan Hypertension Society for the management of hypertension. J. Chin. Med.  Assoc. 2015;78(1):1‐47. 

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Afin  d’aider  au  mieux  le  patient  à  l’officine  à  diminuer  sa  consommation  en  sel,  le  pharmacien  doit  lui  conseiller  de  ne  pas  resaler  les  aliments  en  cours  de  repas  et  d’éviter les aliments trop salés. Les patients doivent être alertés sur le fait que 80% de  la consommation en sel est « cachée » sous la forme de produits déjà préparés.7  Pour aider les patients à faire le bon choix, une liste8 des aliments avec la teneur en  sodium est disponible dans le tableau 1 ci‐dessous :    Tableau 1 : Apport en sodium des aliments    Un tableau réalisé par la HAS, résumant les différents documents disponibles pour les  professionnels de santé pour les aider et les accompagner à dialoguer avec les patients est  disponible ci‐dessous (Tableau 2) :          7   European Society of Hypertension, European Society of Cardiology, Mancia G, Fagard R, Narkiewicz K, Redon J, Zanchetti A, Böhm M,  Christiaens T, Cifkova R, De Backer G, Dominiczak A, Galderisi M, Grobbee D E, Jaarsma T, Kirchhof P, Kjeldsen S E, Laurent S, Manolis A  J, Nilsson P M, Ruilope L M , Schmieder R E, Sirnes P A, Sleight P, Viigimaa M, Waeber B, Zannad F. 2013 ESH/ESC Guidelines for the  management  of  arterial  hypertension:  the  Task  Force  for  the  management  of  arterial  hypertension  of  the  European  Society  of  Hypertension (ESH) and of the European Society of Cardiology (ESC). J. Hypertens. 2013;31(7):1281‐357. 

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  Tableau 2 : Mesures hygiéno‐diététiques : pour accompagner le dialogue avec les patients9    5.2. Traitement pharmacologique  Le principal bénéfice recherché d’un traitement hypertenseur est la baisse de la PA  indépendamment de la classe thérapeutique utilisée. En effet, une baisse tensionnelle permet  de  réduire  l’incidence  d’AVC,  de  maladies  coronariennes,  d’insuffisance  cardiaque  et  de  mortalité.  Ainsi, pour l’initiation et la poursuite du traitement de l’HTA soit en monothérapie soit  en association, les 5 classes thérapeutiques utilisables sont les suivantes :   Les diurétiques thiazidiques (y compris chlorthalidone et indapamide).   Les bêtabloquants.   Les inhibiteurs calciques (ICA).   Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC).   Les antagonistes des récepteurs à l’angiotensine II (ARA II ou sartans).    En 2013, en France, une analyse médico‐économique3 sur l’évaluation par classe des 

médicaments  antihypertenseurs  a  mis  en  évidence  qu’il  est  efficient  de  traiter  l’HTA  en  prévention primaire et que le coût des traitements est inférieur au coût de la prise en charge  des complications.         9   https://www.has‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016‐10/fiche_memo_hta__mel.pdf consulté le 6 avril 2018.  3   https://www.has‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016‐ 10/fiche_memo_rapport_elaboration_hta_mel.pdf consulté le 21 avril 2018. 

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De  plus,  une  étude  observationnelle3  de  la  persistance  et  de  l’observance  des 

principales classes d’antihypertenseurs a été réalisée et publiée en 2011 par la HAS.   Cette étude a permis de mettre en évidence que : 

 La  bithérapie  libre  semble  donner  de  meilleurs  indicateurs  de  persistance  et  d’observance  que  la  monothérapie,  la  bithérapie  à  faible  dose  ou  la  bithérapie  fixe.  Les  différentes  bithérapies    envisageables  recommandées sont dans la figure 1 ci‐dessous.    Figure 1 : Bithérapies envisageables dans le traitement de l’hypertension artérielle8     Les IEC et les ARA II s’avèrent être meilleurs sur le plan de la persistance  et l’observance par rapport aux bêtabloquants et aux ICA. 

 La  persistance  et  l’observance  d’une  initiation  d’un  traitement  antihypertenseur par diurétiques thiazidiques sont moins bonnes qu’avec  les autres classes thérapeutiques. 

 

5.2.1. Les bêtabloquants  5.2.1.1. Définition 

Les  bêtabloquants  sont  des  antagonistes  compétitifs,  spécifiques  et  réversibles  des  récepteurs  bêta‐adrénergiques  β1  ou  β1/  β2.  Les  principaux  effets  pharmacologiques 

(thérapeutique mais aussi effets indésirables) des bêtabloquants dépendent de la localisation 

        

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et  de  la  fonction  des  récepteurs.  Ils  peuvent  être  résumés  dans  le  tableau  ci‐dessous        (Tableau 3) :  Tableau 3 : Les principaux effets des bêtabloquants10  5.2.1.2. Classification  Nous pouvons distinguer plusieurs types de bêtabloquants :   Les bêtabloquants cardiosélectifs  Ex : Acébutolol, aténolol, Bétaxolol, bisoprolol, céliprolol, métoprolol, nébivolol. 

Ils  bloquent  les  récepteurs  β1  cardiaques  et  présentent  ainsi  l’avantage  de  générer  moins  d’effets indésirables : moins de bronchoconstriction et moins de phénomène  de Raynaud.     Les bêtabloquants avec une activité sympathomimétique intrinsèque (ASI)  Ex : Pindolol, acébutolol, céliprolol.  En plus de posséder une activité bêtabloquante, ils ont une faible activité agoniste β  leur  permettant  d’être  moins  bradycardisants  au  repos,  d’entraîner  une  vasoconstriction  artérielle  moins  importante,  de  provoquer  moins  d’asthénie  et  de  diminuer le phénomène de rebond à l’arrêt brutal du traitement.     Les bêtabloquants avec propriété α1‐bloquante  Ex : Carvédilol, Labétalol         10   Du mécanisme d'action des médicaments à la thérapeutique. Sébastien Faure, Elsevier, 2015. 

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Ces  bêtabloquants  possèdent  des  propriétés  vasodilatatrices  leur  permettant  de  diminuer les résistances périphériques donc de diminuer certains effets indésirables  (syndrome de Raynaud…). Mais, ils risquent d’augmenter l’hypotension orthostatique.     Les bêtabloquants avec activité stabilisatrice de membrane  Ex : carvédilol, sotalol, propranolol 

Ces  bêtabloquants  possèdent  un  effet  quinidine‐like  leur  permettant  pour  certains  d’avoir des indications dans les troubles du rythme cardiaque. 

 

5.2.1.3. Pharmacocinétique 

L’absorption digestive est généralement bonne et la métabolisation hépatique varie  en  fonction  de  la  molécule.  La  liaison  aux  protéines  plasmatiques  présente  également  de  grandes  variations  en  fonction  des  bêtabloquants  variant  de  30%  (propranolol)  à  100%  (sotalol). 

Il est primordial également de savoir si la molécule présente des propriétés lipophiles  ou  hydrophiles  car  cela  conditionne  certains  effets  indésirables.  En  effet,  les  molécules  lipophiles, fortement métabolisés (propranolol ou métoprolol) franchissent facilement la BHE  (barrière hémato‐encéphalique) et peuvent entraîner des cauchemars et des insomnies. Par  contre,  les  bêtabloquants  hydrophiles  faiblement  métabolisés  auront  une  élimination  essentiellement rénale.  La plupart des bêtabloquants sont métabolisés par le cytochrome CYP2D6, il faudra  donc être particulièrement attentif avec les interactions médicamenteuses avec les molécules  qui sont inhibiteurs ou inducteurs enzymatiques.    5.2.1.4. Effets indésirables  Les effets indésirables sont nombreux et nous pouvons retrouver :   Asthénie   Bronchospasme 

 Troubles  du  métabolisme  et  de  la  nutrition  (Augmentation  des  triglycérides  et  du  cholestérol, hypoglycémie…) 

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 Extrémités froides, syndrome de Raynaud   Hypotension artérielle, hypotension orthostatique   Bradycardie   Troubles de la libido (impuissance…)   Hallucinations, psychoses.    5.2.1.5. Précautions d’emploi et contre‐indications  Les principales précautions d’emploi sont les suivantes :  ‐ Ne jamais arrêter brutalement le traitement  ‐ Surveiller le patient en cas d’affection cardiaque ou bronchique 

‐ Renforcer  l’auto‐surveillance  glycémique  en  cas  de  diabète  car  les  bêtabloquants  peuvent aggraver les hypoglycémies et ils en masquent les symptômes (tachycardie,  palpitations, angoisse et tremblements…). 

‐ Adapter  le  bêtabloquant  et/ou  la  posologie  en  cas  d’insuffisance  hépatique  et/ou  rénale. 

 

Les  principales  contre‐indications  variables  en  fonction  des  bêtabloquants  sont  les  suivantes :  ‐ Insuffisance cardiaque non contrôlée  ‐ BAV (bloc auriculo‐ventriculaire)  ‐ Bradycardie < 50 battements/minute  ‐ Artériopathie  ‐ Asthme et antécédents d’asthme sévère  ‐ BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive).    5.2.1.6. Interactions médicamenteuses    Les principales interactions médicamenteuses sont les suivantes :   Associations déconseillées avec :  Bépridil : troubles de l’automatisme (risque de torsade de pointe) 

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Une  telle  association  ne  doit  se  faire  que  sous  surveillance  clinique  et  ECG  étroite,  en  particulier chez le sujet âgé ou au début de traitement. 

Diltiazem et Vérapamil : troubles de l’automatisme (risque de torsade de pointe) 

Une  telle  association  ne  doit  se  faire  que  sous  surveillance  clinique  et  ECG  étroite,  en  particulier chez le sujet âgé ou en début de traitement. 

Fingolimod :  Potentialisation  des  effets  bradycardisants  pouvant  avoir  des  conséquences 

fatales. Les bêtabloquants sont d'autant plus à risque qu'ils empêchent les mécanismes de  compensation adrénergique.  Surveillance clinique et ECG continu pendant les 24 heures suivant la première dose.     Associations faisant l'objet de précautions d'emploi avec :  Amiodarone : Troubles de l'automatisme et de la conduction : surveillance clinique et ECG.  Anesthésiques volatils halogénés  Antihypertenseurs centraux  Antiarythmiques classe I (sauf Lidocaïne)  Baclofène  Insuline, sulfamides hypoglycémiants 

Médicaments  donnant  des  torsades  de  pointes  (sauf  sultopride)  :  anti‐arythmiques  de  la 

classe  Ia  (quinidine,  hydroquinidine,  disopyramide)  ;  anti‐arythmiques  de  la  classe  III  (amiodarone,  dofétilide,  ibutilide,  sotatol)  ;  certains  neuroleptiques  :  phénothiazines  (chlorpromazine,  cyamémazine,  lévomépromazine,  thioridazine),  benzamides  (amisulpride,  sulpiride,  tiapride),  butyrophénones  (dropéridol,  halopéridol),  autres  neuroleptiques  (pimozide)  ;  autres  :  cisapride,  diphémanil,  érythromycine  IV,  halofantrine,  méthadone,  mizolastine,  moxifloxacine,  pentamidine,  spiramycine  IV,  vincamine  IV,  luméfantrine,  véralipride…  5.2.1.7. Stratégie thérapeutique  La posologie individuelle doit être initiée de matière progressive et doit être débutée  par la moitié de la dose le plus souvent efficace et une augmentation de cette posologie ne  devra se faire que si la PA n’est pas normalisée.   Pour la prise en charge de l’HTA, le traitement devra être administré en 1 prise par jour et de 

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Selon  le  NICE,  les  bêtabloquants  ne  sont  pas  recommandés  comme  traitement  préférentiel pour l’HTA. En effet, les méta‐analyses publiées en 2005 ont confirmé la moindre  protection apportée par les bêtabloquants versus les autres antihypertenseurs contre l’AVC.  De plus, les bêtabloquants ne présenteraient pas d’avantage par rapport aux diurétiques, aux  IEC, aux ARA II et aux ICA sur le plan de la prévention de l’IDM (patients coronariens ou non)  sauf dans les suites immédiates d’IDM.  En conclusion, les bêtabloquants restent une molécule de choix de première ligne  chez  les  patients  ayant  une  autre  pathologie  cardio‐vasculaire  (post‐IDM,  insuffisance  cardiaque). 

 

5.2.2. Les diurétiques thiazidiques et apparentés  5.2.2.1. Définition 

Les diurétiques sont une classe de médicament relativement ancienne. Actuellement,  ils  sont  toujours  prescrits  dans  de  nombreuses  affections  cardiovasculaires  comme  l’HTA,  l’insuffisance cardiaque chronique et certains œdèmes. Les principales actions des diurétiques  au niveau des tubules rénaux sont résumées dans le tableau 4 ci‐dessous : 

  Tableau 4 : Action des diurétiques au niveau des tubules rénaux10 

 

Les  diurétiques  thiazidiques  sont  des  molécules  dérivés  des  sulfamides  qui  vont  bloquer spécifiquement les co‐transporteurs membranaires NaCl. Ils agissent principalement  au niveau de la partie initiale du tube contourné distal en inhibant la réabsorption du chlorure  de  sodium.  Par  leur  mécanisme  d’action,  ils  sont  également  hypokaliémiants  et  hypercalcémiants. La diminution de la diurèse induite par les thiazidiques entraîne une baisse  du volume plasmatique, du débit cardiaque et de la PA systémique.  

      

(33)

5.2.2.2. Classification  Nous pouvons distinguer :   L’hydrochlorothiazide    L’indapamide   Le ciclétanine    5.2.2.3. Pharmacocinétique  La résorption digestive est rapide et totale. La biodisponibilité est variable en fonction  du diurétique, de 60 à 80% pour l’hydrochlorothiazide à 93% pour l’indapamide. De même,  nous pouvons observer une variation de 60 à 80% pour la liaison aux protéines plasmatiques.  Pour  la  plupart  des  diurétiques  thiazidiques,  ils  sont  métabolisés  par  le  foie  et  éliminés  principalement  par  voie  urinaire  sous  forme  inchangée.  En  conséquence,  il  faudra  être  particulièrement vigilant avec la fonction rénale du patient. 

 

5.2.2.4. Effets indésirables 

Les principaux effets indésirables que nous pouvons retrouver sont les suivants :   Hyponatrémie,  hypokaliémie,  hypovolémie,  déshydratation,  alcalose  métabolique, 

hypomagnésémie, hypercalcémie   Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle par diminution de la filtration glomérulaire   Hyperuricémie   Hyperglycémie, anomalie du profil lipidique (augmentation du cholestérol total, des  triglycérides, LDL‐cholestérol)   Hypotension orthostatique   Réactions immuno‐allergiques.    5.2.2.5. Contre‐indications   Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/min)   Anurie   Hypersensibilité   Allergie aux sulfamidés 

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5.2.2.6. Interactions médicamenteuses 

Les principales interactions médicamenteuses avec les thiazidiques et apparentés sont  les suivantes : 

 Les  médicaments  hypokaliémiants  (laxatifs  stimulants,  glucocorticoïdes,  tétracosactide, amphotéricine B IV…) 

 La digoxine 

 Les  médicaments  hyponatrémiants  (diurétiques,  desmopressine,  antidépresseurs  inhibiteurs  sélectifs  de  la  recapture  de  la  sérotonine,  la  carbamazépine  et  l’oxcarbamazépine).   Le Lithium   Les AINS   Les médicaments torsadogènes   Les produits de contraste iodés.    5.2.2.7. Stratégie thérapeutique  Le rôle du Pharmacien d’officine est primordial lors de la prescription de diurétiques.  En  effet,  une  surveillance  clinique  et  biologique  doit  être  réalisée  de  manière  attentive  et  régulière afin de contrôler la natrémie, la kaliémie, la calciurie et l’uricémie. 

Dans la prise en charge de l’HTA, les diurétiques de choix sont ceux ayant une durée d’action  longue afin de limiter le nombre de prises pour améliorer l’observance. 

 

L’étude médico‐économique3 de 2013 a mis en évidence que les diurétiques sont aussi 

efficaces  que  les  autres  classes  de  médicaments  antihypertenseurs  sur  la  prévention  des  événements cardiovasculaires. Une efficacité similaire aux ICA a également été démontrée sur  la prévention des AVC. 

Ainsi,  les  diurétiques  gardent  une  place  en  prévention  primaire  et  secondaire  et  ils  demeurent  donc  recommandés  dans  la  prise  en  charge  de  l’HTA.  Il  semblerait  que  l’indapamide et la chlortalidone soient plus efficaces que l’hydrochlorothiazide. 

 

      

3  https://www.has‐sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/2016‐

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Comme  les  bêtabloquants,  les  diurétiques  auraient  sensiblement  le  même  profil  de  tolérance : possibilité d’un risque accru d’incidence du diabète et augmentation du risque de  développer des troubles de la sexualité.    5.2.3. Les inhibiteurs calciques (ICA)  5.2.3.1. Définition et classification 

Les  inhibiteurs  calciques  sont  une  classe  de  médicaments  capables  de  bloquer  de  manière réversible les canaux calciques lents.  

Les effets vasculaires observés avec les ICA sont une vasodilatation générale à prédominance  coronaire.  Au  niveau  cardiaque,  les  ICA  de  type  vérapamil  et  diltiazem  ont  des  effets  :  chronotrope négatif et inotrope négatif.    En fonction de leur sélectivité tissulaire, deux familles d’ICA sont à distinguer :   Les dihydropyridines   Ex : nifédipine, amlodipine, nicardipine, félodipine, lercanidipine…  Les dihydropyridines présentent un tropisme vasculaire entraînant une vasodilatation  artérielle très importante. Elles n’ont pas d’activité sur le myocarde.     Le diltiazem et le vérapamil   Ces deux molécules possèdent un tropisme vasculaire et cardiaque.    5.2.3.2. Pharmacocinétique  Les ICA présentent une résorption digestive importante et rapide et une forte fixation  aux  protéines  plasmatiques  (90%).  Les  dihydropyridines  ont  un  métabolisme  hépatique  faisant intervenir les cytochromes P450 et leur élimination est essentiellement rénale (70%).  La métabolisation hépatique du vérapamil et diltiazem conduit à la formation de nombreux  métabolites actifs. L’élimination du diltiazem est essentiellement  réalisée par voie biliaire.    5.2.3.3. Effets indésirables   Les dihydropyridines  Les principaux effets indésirables retrouvés lors de la prescription de dihydropyridines  sont les suivants :  ‐ Hypotension artérielle 

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‐ Tachycardie (par stimulation sympathique reflexe tachycardisante)  ‐ Douleur thoracique (angor)  ‐ Œdèmes des membres inférieurs  ‐ Flushs, bouffées de chaleur, céphalées  ‐ Troubles digestifs (nausées, constipation…)  ‐ Hypertrophie gingivale  ‐ Crampes musculaires     Le diltiazem et le vérapamil  Les principaux effets indésirables retrouvés lors de la prescription du vérapamil ou du  diltiazem sont les suivants :  ‐ Affection du système nerveux : sensation vertigineuse, céphalées  ‐ Bradycardie, BAV  ‐ Flushs  ‐ Hypotension orthostatique  ‐ Troubles digestifs (nausées, constipation…)  ‐ Œdèmes périphériques    5.2.3.4. Contre‐indications   Les dihydropyridines  Les principales contre‐indications des dihydropyridines sont les suivantes :  ‐ IDM de moins de 1 mois  ‐ Angor instable  ‐ Choc cardiovasculaire  ‐ Grossesse et allaitement  ‐ Diltiazem pour la nifédipine  ‐ Rifampicine pour la nifédipine     Le diltiazem et le vérapamil 

‐ BAV de 2ème et 3ème degré non appareillé 

‐ Insuffisance cardiaque non contrôlé  ‐ Dysfonctions sinusales 

(37)

  Les principales contre‐indications du diltiazem et du vérapamil sont les suivantes :  ‐ Les médicaments anti‐arythmiques torsadogènes   ‐ Le cisapride (torsade de pointe) pour le diltiazem  ‐ Dantrolène en perfusion  ‐ Dihydroergotamine/ergotamine pour le diltiazem  ‐ Nifédipine pour le diltiazem  ‐ Pimozide pour le diltiazem  ‐ Ivabradine pour le vérapamil    5.2.3.5. Interactions médicamenteuses   Les dihydropyridines  Les principales interactions médicamenteuses déconseillées sont les suivantes :  ‐ Les médicaments inducteurs ou inhibiteurs enzymatiques du CYP3A4  ‐ Tacrolimus  ‐ Ciclosporine  ‐ Simvastatine     Le diltiazem et le vérapamil  Les principales interactions médicamenteuses déconseillées sont les suivantes :  ‐ Les médicaments bradycardisants  ‐ Les médicaments anti‐arythmiques.    5.2.3.6. Stratégie thérapeutique  En général, les ICA sont prescrits dans l’HTA du sujet âgé à risque d’AVC, dans l’HTA  systolique.  Selon le rapport de la HAS de 2013, il semblerait que les ICA auraient une meilleure  protection  contre  les  AVC  et  une  moins  bonne  protection  contre  le  risque  d’insuffisance  cardiaque par rapport aux autres antihypertenseurs. 

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5.2.4. Médicaments ciblant le système rénine‐angiotensine (SRA) 

Le système rénine angiotensine  agit en synergie avec le système sympathique dans le  contrôle de la PA (Figure 2). Les premiers médicaments antihypertenseurs commercialisés en  France ont été les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) avec le captopril.  Par la suite,  ont  été  commercialisé  les  antagonistes  des  récepteurs  à  l’angiotensine  II  (ARA2)  puis  l’inhibiteur de rénine (Aliskiren).    Figure 2 : Contrôle de la pression artérielle par le système rénine angiotensine et ses  inhibiteurs pharmacologiques, l'aliskiren, les IEC et les sartans10    5.2.4.1. Les inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC)  5.2.4.1.1 Définition   Les IEC sont des inhibiteurs compétitifs de l’enzyme de conversion.   Cette enzyme a pour double rôle :   ‐  L’hydrolyse de l’angiotensine I (décapeptide) en angiotensine II (octapeptide).   ‐ La dégradation de la bradykinine en peptides inactifs. 

Ainsi,  ce  mécanisme  d’action  a  pour  conséquence  au  niveau  cardiovasculaire,  une  baisse de la PA en réduisant les résistances artérielles et artériolaires périphériques. Au niveau  rénal,  les  IEC  diminuent  la  filtration  glomérulaire  permettant  notamment  chez  les  patients  diabétiques  de  protéger  leur  fonction  rénale  en  réduisant  la  protéinurie.  Par  contre, 

      

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l’inhibition  de  la  dégradation  de  la  bradykinine  est  à  l’origine  d’effets  indésirables  de  toux  sèche (6% des cas) et d’angio‐œdème potentiellement mortel.  La classification des IEC est la suivante :   Les IEC à fonction thiol. Ex : captotril   Les IEC ayant une fonction carboxylique estérifiée : pro‐drogue. Ex : énalapril, lisinopril,  périndopril, ramipril.    5.2.4.1.2 Pharmacocinétique  Pour la majorité des IEC, la résorption digestive est de l’ordre de 60 à 70%. Elle est  fortement  modifiée  lors  de  la  prise  concomitante    d’aliments  (sauf  le  captopril  et  le  périndopril). Le métabolisme est principalement hépatique et l’élimination est rénale sauf le  captopril qui présente une élimination mixte (rénale et biliaire).    5.2.4.1.3 Effets indésirables  Les principaux effets indésirables des IEC sont les suivants :  ‐ Hyperkaliémie/hyponatrémie  ‐ Hypotension artérielle  ‐ Insuffisance rénale aiguë fonctionnelle  ‐ Toux sèche  ‐ Angio‐œdème  ‐ Dysgueusies transitoires.    5.2.4.1.4 Contre‐indications  Les principales contre‐indications des IEC sont les suivantes :  ‐ Grossesse 2ème et 3ème trimestre 

‐ Allaitement 

‐ Sténose artérielle rénale bilatérale.   

(40)

5.2.4.1.5 Interactions médicamenteuses 

Les  interactions  médicamenteuses  nécessitant  une  précaution  d’emploi  sont  les  suivantes :  ‐ Les médicaments hyperkaliémiants  ‐ Le lithium  ‐ Les AINS.    5.2.4.2. Les antagonistes de l’angiotensine II (ARA II ou sartan)  5.2.4.2.1 Définition  Les ARA II sont des antagonistes soit compétitifs soit non compétitifs des récepteurs  AT1 de l’angiotensine II. 

Les  effets  pharmacologiques  attendus  sont  les  mêmes  qu’avec  les  IEC  mais  ce  mécanisme  d’action présente plusieurs avantages par rapport aux IEC : 

 Une  surproduction  endogène  d’angiotensine  II  qui  va  stimuler  les  récepteurs  AT2 

(propriété protectrice au niveau cérébrovasculaire). 

 Une absence d’accumulation de bradykinine (pas de toux, ni d’angio‐œdème). 

En France, 7 ARA II sont disponibles pour le traitement de l’HTA : Candesartan, irbésartan,  valsartan, losartan, telmisartan, olmésartan, éprosartan. 

Depuis  janvier  2017,  en  raison  d’un  risque  d’effet  indésirable  rare  mais  potentiellement mortel d’entéropathie, les spécialités à base d’olmésartan dans le traitement  de l’HTA sont déremboursées.11 

 

5.2.5.1.2 Pharmacocinétique 

  La  plupart  des  ARA  II  présente  une  bonne  résorption  digestive  et  une  liaison  importante  aux  protéines  plasmatiques.  Le  métabolisme  est  essentiellement  hépatique  et  l’élimination est mixte (rénale + biliaire). 

 

      

11   http://ansm.sante.fr/S‐informer/Communiques‐Communiques‐Points‐presse/Deremboursement‐des‐

specialites‐a‐base‐d‐olmesartan‐dans‐le‐traitement‐de‐l‐hypertension‐arterielle‐Communique  consulté  le  24 juillet 2018. 

(41)

5.2.5.1.3 Effets indésirables    Les principaux effets indésirables sont les suivants :  ‐ Hyperkaliémie/hyponatrémie  ‐ Risque d’insuffisance rénale aiguë fonctionnelle  ‐ Hypotension artérielle.    5.2.5.1.4 Contre‐indications et interactions médicamenteuses    Les contre‐indications et les interactions médicamenteuses sont les mêmes que les IEC.    5.2.5.1.5 Stratégie thérapeutique    Selon l’analyse française de 2013, les ARA II et les IEC sont aussi efficaces que les autres  antihypertenseurs sur la prévention cérébro‐vasculaire et cardiovasculaire. Par contre, chez  les  patients  présentant  une  insuffisance  rénale  et/ou  une  néphropathie  diabétique,  il  est  recommandé d’utiliser un IEC ou un ARA II. 

 

6. Stratégie thérapeutique globale 

Dès  la  consultation  d’information  et  d’annonce  de  la  pathologie  au  patient,  il  est  recommandé  que  les  MHD  précédemment  décrites  soient  initiées  à  tous  les  patients  hypertendus. En effet, il est important de rappeler régulièrement aux patients que les MHD  contribuent  à  la  réduction  des  chiffres  tensionnels  et  font  partie  intégrante  de  la  prise  en  charge. 

Le délai de mise en route du traitement pharmacologique est variable en fonction du  profil du patient et de la sévérité de son HTA. Il sera adapté pour atteindre l’objectif d’une PA  contrôlée à 6 mois. 

Durant  cette  période,  une  surveillance  accrue  du  patient  est  recommandée  chaque  mois  afin  d’évaluer  la  tolérance,  l’efficacité  du  traitement,  renforcer  l’éducation  thérapeutique et s’assurer que le patient est suffisamment informé sur sa pathologie. 

D’après la HAS12, 70% des patients hypertendus en consultation de ville ne présentent pas de 

complications.  Il  est  tout  de  même  recommandé  d’adapter  le  choix  de  la  molécule  en  monothérapie en fonction des comorbidités associées. (Tableau 5). 

Figure

Tableau 5 : Choix de la classe thérapeutique en fonction des comorbidités associées 12     Pour démarrer un traitement antihypertenseur, le prescripteur va démarrer par une  monothérapie lorsque la découverte de l’HTA est récente et que les chiffres tensio
Figure 12 : Test de Fagerström simplifié en 2 questions 4,5,6    
Tableau 8 : Prise en charge de la PA en fonction de l’âge et de la fragilité du patient 27     
Tableau  11  :  Tableau  récapitulatif  des  effets  secondaires  majeurs,  des  contre‐indications,  des  interactions médicamenteuses et des précautions d’emploi des anti‐ischémiques. ECS 2013 30                                                           

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