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Comptabilité économique régionale et disparités dans le
développement et le progrès de l’agriculture française
Jean-Louis Brangeon
To cite this version:
Jean-Louis Brangeon. Comptabilité économique régionale et disparités dans le développement et le progrès de l’agriculture française. Etudes d’Economie Rurale, 1968, 83 p. �hal-02731945�
COMPTABILITE ECONOMIQUE REGIONALE ET DISPARITES DANS LE DEVELOPPEMENT ET LE PROGRES DE L'AGRICULTURE FRANCAISE
par J .L. BRANGEON
1,.,,-_ _ Station d'Economie Rurale (I.N.R.A.) de RENNES.----'
17ème année
Trimestriel n° 61
.&;OLE NATIONALE SUPERIEURE AGRONOMIQUE DE RENNES 65, rue de Saint-Brieuc 35 - RENNES Tél. (99) 59,02.40.
CENTRE DE RECHERCHES D' ~ONOMIE El' DE SOCIOLOGIE RURALES DE RENNES (Association déclarée sous le n°
2 460)
65,
rue de Saint-Brieuc35
-
RENNES - Tél.(99)
59,02
.
40
CCP1417-
40
RennesAdhésion annuelle (donnant droit aux Etudes d'Economie Rurale) Personne morale
20
FPersonne physique
15
F Membre bienfaiteur50
FPour faciliter le développement des Etudes d'Economie Rurale dans l'Ou-est de la France, la Chaire d'F.conomie Rurale de l'Ecole Nationale Supérieu-re Agronomique de RENNES a créé en
1948
le "Centre Régional de Sociologie et d'Economie Rurales". Depuis1951
t
,
le Centre fonctionne dans le cadre d'une Association.En
1956,
l'Institut National de la Recherche Agronomique a cree un la-boratoire de recherches annexé à la Chaire, laboratoire transformé en1958
en Station d1Economie Rurale.
En
1959,
a été créé le Centre National d'Economie Domestique et de Sociologie Rurales,Le
9
Février1960
les grandes organisations agricoles de l'Ouest de la France ont fondé une association en vue de développer la promotion socia-le. L'Association de Promotion Agricole de l'Ouest (A.P.A.O.) regroupe ac -tuellement la plupart des organisations professionnelles de l'Ouest et l'Institut National de Promotion Agricole de Rennes (I.N.P.A,R.) fonctionne comme centre d'études et de promotion de l'Association,Le
12
Février1962
a été créé le Centre d'Etudes de Diffusion de l ' A-griculture de Groupe (C.E.D.A.G,) qui a pour but de promouvoir l'agricultu-re de groupe,En
1965,
commence dans l 'Ouest de la France une expérience de Promotion fondée sur l'emploi de la télévision; dans ce but a été créé le CentreTechnique et pédagogique de Télé-Promotion Rurale (T.P.R.). Actuellement, trois unités : la Chaire d1
Economie Rurae, la Station d1Economie Rurale et les Instituts de.Promotion collaborent en vue du dé-veloppement de l'enseignement, de la recherche, de la promotion et de la coopération technique dans le domaine"de l 'économie et de la sociologie ru-rales.
Les" études d' Economie Rurale" publient les travaux originaux du "centre'~
Département des Sciences Humaines (E. N. S. A.) Station d'Economie Rurale (I. N. R. A.)
Instituts de Promotio~ (A. P. A. O.)
PERSONNEL SCIENTIFIQUE
MM. MALASSIS, BROWN, PAUTARD, GIELFRICH, BOURDON, HOVELAQUE, BROUSSOLLE, Mme
PAINVIN.
MM. MALASSIS, HOVELAQUE, BROUSSOLLE, JEGOTfZO, BRANGEON, RAINELLI, BONNIEUX, MAHE, HENRY,
DAUCE, LEON.
MM. TEZENAS du MONTCEL, ARNAUD, SALAUN, GUEGUEN, CORRE, FRESNEL, PAINVIN, ELLIAUTOU, GAUTER, BOUCHET.
COMPTABILITE F.cONOMIQUE RF.GIONALE ET DISPARITES DANS LE DEVELOPPEMENT ET LE PROGRES DE L'AGRICULTURE FRANCAISE.
INTRODUCTION
Chapitre I - STRUCTURE ET VOLUME D'INPUT ET D'OUTPUT
Section 1 - Structure et volume d'input par région A - Méthode d'estimation.
B - Analyse des résultats
Section 2 - Structure et volume d'output par région
Chapitre II - LES RELATIONS INPUT-OUTPUT
CONCLUSION
A - Les coefficients d'input-output B - Les relations de productivité
I Disparités dans les niveaux de développement en 1962-64 II - Evolution des productivités.
DANS LE DEVELOPPEMENT ET LE PROGRES DE L'AGRICULTURE FRANCAISE
L'Agriculture française a connu dans l'après guerre une accéléra-tion de son développement économique. Alors que de 1700 à la première guer-re mondiale, le taux de croissance moyen annuel du volume de la production agricole finale oscillait entre 0,5 et 1
%
(1), entre 1949 et 1965, il est passé à plus de 3%
(2).
La productivité du travail dans l'agriculture s'est accrue au rythme moyen de 6%
par an entre 1949 et 1963, alors que de 1896 à1949, cette croissance variait approximativement entre 1 et 2
%
(3). La pro-gression de la productivité au travail dans l'agriculture au cours de lapé-riode récente a été supérieure à celle enregistrée dans les autres branches d'activité. Pour l'ensemble de l'économie française, l 'augmentation était de 4,5%
par an entre 1949 et 1963 (4). Le volume des consommations intermédiaj -res et la formation brute de capital fixe en prix constants de la branche agriculture ont augmenté à des taux annuels de l 'ordre de;-% entre 1949 et 1966 (5). Dans le m~rne temps, la diminution de l'indice de la quantité de travail utilisée R' -=i.mplifiai t ; sur la base 100 en 1949, cet indice était de 65 en 1963 (6).Ainsi l'agriculture française connait une phase de croissance accélé-rée. Mais la croissance et le progrès engendrent des disparités, en particu-lier entre les régions. Comme on l'a indiqué
(7),
"les progrès ont été très inégaux suivant les régions: le calcul de moyennes nationales, mal nécessai-re, cache la profonde di ver si té du réel".Les travaux récents de comptabilité régionale effectués en France fournissent des matériaux utiles pour caractériser certaines disparités dans le développement de l 'agriculture. La présente étude a pour but d'aménager et de compléter ces données afin de faire apparaitre certains indices de l'é-volution des structures économiques et du progrès économique au niveau ré-gional. Il convient de préciser les caractères et les limites de ce travai1. (1) Cf. TOUTAIN (J.C.) : Le produit de 11agriculture française de 1700
à
1958. Volume II - La croissance - Cahiers de l'ISEA - Supplément 115. Juillet 1961 - p. 136 et s. Il s'agit de taux moyens calculés à partir de moyennes décennale.s. La notion de produit retenue par l'auteur est analogue à celle de production finale dans les comptes actuels de l'agri-culture.
(2)
Cf. VINCENT(A.)
:
La mesure de la productivité - Coll, Sigma - Dunod -Paris - 1968 - p. 285.(3)
Cf. BERTHET (P.) - CARRE (J.J.) - DUBOIS (P.) - MARIVAUD (E.) Sources et origines de la croissance française au milieu du XX0 siècle - INSEE -Juin 1965 - p. 90.La productivité du travail dont il est fait état ici est la valeur ajou-téP. en volume par nersonne active.
(4) Cf. BERTHE!' (P.) - CARRE (J.J,) ••• op. cit. p. 90,
(5)
Source: Statistiques agricoles - Office Statistique des Communautés Euro-péennes - n° 4 - Avril 1968 - p. 26.(6)
Cf. BERTHET (P.) - CARRE (J.J.) ••• op, cit. p.65.
(7)
KLATZMANN (J.) : Mesure des progrès de l'agriculture française in l'Uni-vers économique et social - Tome IX - Encyclopédie française p,9.20.6 et s,- 2
-CARACTERES ET LIMITES DE L'ETUDE
Cette étuàe est fondée sur la comptabilité régionale. Rappelons que, corn.me la comptabilité nationale, la comptabilité régionale constitue, en dé -pit de ses lacunes et de ses limites, un instrument pour la mesure de la croissance et l'étudè. du développement économique. Elle offre un cadre ri-goureux, cohérent et synthétique, se prêtant particulièrement au calcul des indices de croissance et de progrès économique. Elle permet d'étudier "les différentes àructures de ]'activité économique exprimées par des flux, la composition de ceux-ci et leurs relations mutuelles, leur cheminement à travers l'économie" (1) et leur évolution. Le cadre comptable régional rend possible les comparaisons et apparaît particulièrement utile pour l'analyse des disparités.
Le travail qui suit est limité dans son champ économique, dans le temps et dans l 'espace. Il comporte une particularité méthodologique en ce qui concerne le traitement des inputs. Par ailleurs, l'accent a été mis sur l'analyse de l'utilisation du capital.
1 c) En raison des données disponibles (cf. plus loin).• 11
évolution a été retracée le plus souvent par comparaison des périodes
1953-55
et1962
-64
,
et dans quelques cas, des années1950
et (ou à)1965.
L'étude concerne les régions-programme, mais celles-ci sont elles-mêmes hétérogènes et re-couvrent des disparités parfois importantes. L'analyse porte sur les comptes de production et de façon p]us limitée su~ les comptes d'exploitation. Les structures étudiées sont les structures d'input et d'output. Les indicateurs de progrès calculés sont la proà.uctivité du travail et la productivité net-te des facteurs; les indices de croissance ne concernent que la production finale. Par ailleurs, l 'évolution des revenus des agriculteurs n'a pas étéenvisagée ou pratiquement pas faute de données suffisantes. La précision apparente des données ne doit pas faire illusion. Les chiffres n'ont pas été arrondis pour des raisons de commodité de calcul. Il faut souligner le carac-tère incertain des évaluat.ions qui suivent.
2°) La structure de l'input apparait être un indicateur intéressant des niveaux relatifs de développemen. La mise en évidence du volume de 11input est nécessaire pour le ca.lcul de la productivité nette des facteurso La notion d'input a été envisagée de façon beaucoup plus large que dans la comptabilité nationale française, afin de prendre en compte les inputs im -payés. Par là on a essayé de suppléer à l 'insuffisance des comptes français actuels qui "analysent essentiellement le processus de production comme un
réseau d'échanges interindustriels11 (2).
3 ") La théori.e économique montre que l I emploi accru du capital in-corporant des progrès 4:.echniques, lié à des réajustements structurels est l 'un des facteurs du relèvement de l 'efficacité de la combinaison producti-ve et du progrès économique. Par ailleurs, il existe un rationnement en ca -pital plus important dans les petites exploitations que dans les grandes, dans les régions sous-développées que dans les régions développées. Cette restriction cons+itue un obstacle à 11
adoption du progrès technique, Elle peut entrainer des disparités croissantes et des processus cumulatifs d'évo-lution (3).
(1)
MARCZEWSKI (J.) : Comptabilit.é nationale - Dalloz - Paris1965
-
p,357.
(2) Cf, INSEE : Les méthcdes de la comptabilité nationale. Cadres etdéfini-tions de la base
1959.
Etudes et Conjoncture - n°3
Mars1966
-
p.18
et s.(3)
Nous avons développé ces différents aspects dans "Problèmes de Compta-bili.té régionale du capital en agriculture" (à paraître) qui constitue le cadre dans lequel s1Dans la présente étude, on a cherché à faire apparaître la rela-tion entre l'utilisation du capital et les niveaux de productivité, ainsi que les disparités régionales dans la structure de l'input capital. La no-tion d'input capital a été envisagée de la façon la plus large, c'est-à· dire par rapport au capital fixe et au capital circulant (Cf. Plus loin), En effet l'incorporation du progrès technique dans le processus de pro-duction est réalisée non seulement par les équipeme .. ts fixes accumulés, mais aussi par le flux des capitaux circulants utilisés.
PLAN On envisagera successivement les disparités régionales dans l'évo-lution de la structure et du volume d'input et d'output (1) (chapitre 1) et des relations input-output (chapitre 2). Ce second chapitre recouvre 11 analyse des productivités et des coefficients d I input-output.( a).
(a) Ce texte a bénéficié des remarques et suggestions de nos collègues de la Station <l'Economie Rurale de RENNES, et particulièrement de G. JFDOUZO et P. RAINELLI, Chargés de Recherches~ l'I.N.R.A.
Les insuffisances et les erreurs éventuelles ne sont im-putables qu'à l'auteur.
(1) Dans le texte qui suit, le terme d'output est synonyme de production finalé (dans la comptabilité nationale française), et d11output brut" dru1s la terminologie comptable internationale. Le contenu de la no-tion d'input sera précisé plus loin.
- 4
-/ CHAPITRE I - STRUCTURE Er VOLUME D' INPUT Er D1 OlJI'PlJI' /
La détermination du volume et de la structure des inputs par ré-gion pose un certain nombre de problèmes d'estimation statistique. Dans le cas de l'output, on se bornera à reprendre des évaluations existantes. L' a-nalyse des disparités régionales dans les structures d1
input et d'output et de leur évolution sera complétée par un rapprochement entre les deux types de structure. Par ailleurs, on recherchera s'il existe une relation entre la structure de l'output et le volume des inputs.
On envisagera successivement la structure et le volume d1input et d'output.
Section
1
-
STRUCTURE Er VOLUME D'INPUI' PAR REGION.COLIN CLARK
(1)
classe les inputs utilisés dans la production a-gricole en trois catégories :- inputs de la branche agriculture: produits agricoles intermédiaires (fourrages, semences, bétail ••• ),
- inputs des branches non agricoles: biens de production achetés aux au-tres branches (engrais, équipements ••• ),
- inputs des facteurs (ou coO.ts des facteurs) : payements de salaires"' loyers et "coO.ts non monnayés du travail, de la propriété et de la gestion par les agriculteurs, dont la rémunération peut souvent être inférieure à une estimation raisonnable de la valeur marchande·des inputsb voir m~me parfois négative" (2).
Un autre type de classification a pour base la "trilogie classi
-que" : terre, travail et capital. L1
input terre et l 'input travail sont des inputs des facteurs. Il en est de même de l 'intérêt des capitaux.. L'input capital recouvre aussi 11input de la branche agriculture et des autres branches. Par ailleurss il faut distinguer les inputs payés et impayés. On
envisagera les méthodes d'estimation de ces différents types d'input puis les résultats obtenus, qui permettront de situer l 'utilisation du capital. A - METHODES D'ESTIMATION
Les principes et les modalités d'estimation seront successivement indiqués.
a - Principes .
Quelques problèmes de principe se posent en ce qui concerne le coût des inputs impayés"' l'estimation de l' input travail et de l'input ca-pital.
1 - Le coût des inputs impayés
Les inputs impayés sont le travail et 1' input capital fournis par l'exploitant et sa famille. La mesure de la 4uantité vhysique de ces inputs ne pose pas de problèmes très différents de celle des inputs payés. Par contre, il est nécessaire de choisir le coût à affecter à ces inputs pour rendre possible l'agrégation. Les solutions les plus couramment adop
-tées sont les suivantes :
(1) Cf. COLIN CLARK: L'avenir de l'agriculture - Compte-rendu de l'Acadé -mie d'Agriculture de France, Juin,
1961
,
p.674
et suivantes.(a) on déduit des recettes brutes toutes les dépenses autres que le travail et le capital impayés. Le résidu obtenu est affecté à l'ensemble des in-puts impayés. L'optique ainsi adoptée est une optique "rémunération effec-tive".
Mais cette méthode ne permet pas de faire appara1tre l'importance des différents inputs, en particulier de l'input capital. Elle ne peut donc itre retenue dans le cadre de cette étude.
(b) on affecte au capital et au travail impayés les prix payés pour les ca-pitaux et le travail qui sont achetés et utilisésde façon similaire; en l'occurence, il s'agit. des taux de salaires des travailleurs agricoles sa-lariés, des taux d'intérêt des capitaux empruntés, et des taux de fermage de terres analogues louées. Les inputs impayés sont ainsi évalués à leur coQt d'opportunité dans l'agriculture. Cette optique est intéressante mais on ver-ra que pratiquement, elle est difficile à mettre en oeuvre de façon très précise. Par ailleurs, il est évident que si tous les inputs i m-payés étaient mis sur le marché des facteurs de l'agriculture, leurs prix seraient très différents des prix actuels. Une variante de cette méthode, mais qui n'a pas été envisagée, consisterait à utiliser le coût d'oppor-tunité des ressourcesœ l'agriculture hors de l'agriculture
(1).
(c) une troisième méthode consisterait à combiner les deux solutions pré-cédentes, en déduisant du résidu calculé en (a) soit le coût du travail ou du capital évalué selon la méthode (b). Le reste du résidu est affecté soit au capital ou au tra·1ail impayé . Ainsi on effecte un prix "normal" à l'un des facteurs., l'autre facteur étant souvent "sous rémunéré". Cette méthode hybride n'a pas d'assise théorique étable et c'est en fonction de préférences doctrinales que l'on choisit d'évaluer le travail ou le capi-tal, au dessous ou au dessus des taux courants. Aussi nous utiliserons la méthode (b) (évaluation au coût d!opportunité dans l'agriculture) qui a aussi été adoptée aux Etats-Unis (2).
2 - En ce qui concerne l'input travail, on ~stime généralement la quanti-té de travail disponible. Pour en retracer l'évolution, on verra plus loin qu'il n'est guère possible de tenir compte de la diminution du nombre de travailleurs. Or, il y a eu sans doute diminution de la durée et amélio-ration de la qualité du travail ; accroissement des connaissances et des qualifications de la main-d'oeuvre, amélioration de la qualité des tra-vaux effectués (en relation avec le machinisme notamment). Aux Etats-Unis, Z. GRILICHES
(3)
a tenté d'estimer l'amélioration de la qualité de l'"agent humain" dans l'agriculture américaine. Son approche consiste "à trouver des indications sur la valeur de marché(4)
de ces qualités à une époque (1) Une telle méthode poserait des problèmes délicats dans le cas de laterre et du travail, en ce qui concerne le choix des utilisations al-ternatives en dehors de l'agriculture.
(2) Cf. LOOMIS (R.A.) - BARTON (G.T.) : Productivity of agriculture. United States
1870-1958.
USDA - technical bulletin n°1 238
-
p.50.
(3)
GRILICHES (Z.) : Measuring input in agriculture - Journal of farm éco-nomies - Déc.1960
-
p.1411
et s.6
-donnée et à appliquer ces informations (comme coefficient de pondération) aux changements de qualité qui surviennent au cours du temps". Il est évi -demment difficile de trouver des données qui traduisent les différences de rémunération en fonction du niveau d'éducation, car en fait de nombreux au -tres facteurs interfèrent et varient en m~me temps que celui-ci. L'auteur retient les revenus médians obtenus par la population active classée en fonction de son niveau d'éducation (celui-ci étant mesuré par le nombre d'années passé dans les différents degrés d'enseignement). L'auteur a cal -culé que la qualité de la population agricole de plus de 14 ans (masculi -ne et fémini-ne) s'est améliorée, entre 1940 et 1959, de 9
%
(en prenant comme coefficients de pondération les revenus de la population totale en 1958) ou de 12%
(en prenant les revenus de la population agricole). Une autre méthode d'approche, plus conforme à la notion habituelle d'input, consisterait à utiliser le coüt de l'enseignement et de l 'éducation, com -me coefficients de pondération.Aux Etats-Unis (1) on convertit le travail des femmes,des jeunes et des personnes âgées, en "hommes-année d'adulte normal" en appliquant des coefficients de correction. En France, les estimations de "personnes -année-travail11 mesurent la quanti té de travail, quel que soit le sexe, 1 ~ -ge (au dessus de 14 ans) et la validité des travailleurs (2).
3 - L'input capital:
Il comprend deux composantes: la consommation de capital et le service que constitue l'utilisation de la quantité totale de pouvoir d'a -chat investie en moyens de production
(3)
.
La consommation de capital est constituée par les amortissements et les consommations intermédiaires. Le service du capital est représenté par l 'intérêt des capitaux utilisés.Les consommations intermédiaires de l'agriculture comprennent, outre les achats courants aux autres branches, les auto-fournitures ou in -traconsommations. Celles-ci ne sont pas estimées dans la comptabilité na -tionale française, et en particluier dans les tableaux d'échanges in ter-industriels. Ceci est dû au manque de statistique (très souvent, les intra -consommations ne font pas l I objet de transactions), à la difficulté de dé. -finir la notion d1
intraconsomrnation (quels produits intermédiaires rete -nir) et au fait que leur prise en compte rendrait encore plus hétérogène
la composition des branches (les intraconsommations d'une branche sont gé -néralement de nature différente des produits sortants de la branche puis -qu'elles servent à fabriquer ceux-ci) (4). Au niveau des exploitations, l'autofourniture consiste à utiliser une partie de la production comme ma -tière première pour l'obtention d'une autre production. A l'échelle de la branche, les intraconsommations comprennent, outre les autofournitures des
(1) Cf. HORRING
(J.)
:
Concepts de la mesure de la productivité dans l 'a -griculture à l'échelon national•- O.C.D.E. - N° 57 - p. 18.(2) Cf. LAURENT (Cl. ) : Enqu~te au 1/lOème sur les exploitations agricoles en 1963 - Fascicule II - Supplément Série Etudes n° 7 - septembre 1965 - p. 44.
(3) HORRING (J.) : o~. cit. p. 18.
(4) Cf. Le tableau d'échanges interindustriels, in Méthodes de la compta -bilité Nationale - Etudes et Conjoncture n° 3 - Mars 1966 - p. 76 et s.
exploitations, les ventes de produits agricoles intermédiaires à d'autres unités de production situées dans la même branche et sur le même territoire. Dans le département du Calvados (1), les autofournitures (2) de l'agricul-ture représentaient en moyenne de 1957 à 1960, 54
%
des consommations inter-médiaires achetées aux autres branches,36
%
des approvisionnements cou~ants totaux de l'agriculture. L'agriculture du Calvados était, à cette époques son principal fournisseur du point de vue des approvisionnements courants. La signification de l'importance relatlve de l'autofourniture est ambigue "Est-ce une forme progressiste ou rétrograde de l'économie agricole? L'au-tofourniture peut en effet être considérée comme une survivance de l'autar-cie du rnGLI1se, ou au contraire une adaptation et une réaction à l'économie de marché sous la forme de l'intégration verticale de la production"(3).
En ce qui concerne le capital fixe, l'amortissement comme 11intérêt sont estimés à partir de la valeur résiduelle du stock de capital réévalué, calculé en appliquant un certain pourcentage de dépréciation annuelle, fonc-tion notamment de 11 usure de fobsol,::?scence. Mais comme l:e remarquent
L00MIS et BART0N (4) à propos des calculs faits aux Etats-Unis, "il y a peu de raison de croire que,par exemple,la contribution d'un tracteur à l'output après chaque année d'utilisation est 18,5
%
de moins que l'an-née précédente!' Il est plus probable qu'il y a une période pendant laquel-le le niveau de "performances" est constant puis qu'ensuite il y a une dé-préciation très rapide. Comme on l'a indiqué, il serait logique de ne
dé-duire les charges d'u~ùre et d'obsolescence des évaluations du capital
u-tilisé que lorsqu'elles correspondent à une perte d'efficacité réelle.
"ce
n'est que lorsque le bien sera retiré du processus productif pour être éli-mine ou vendu qu'il faudra en déduire entièrement la "valeur"non lorsqu'il sera "amorti"du point de vue de la technique comptable'' (5).Un autre problème provient de l'amélioration de la qualité des biens de production {changements dans les facilités d'emploi, la durée, la pré-sentaiion, la résistance, les facilités de pose et d'entretien pour les
biens u'équi~ement, l'efficacité etc ••• ) qui risque d'itre incorporée dans les indices de prix utilisés pour évaluer le capital en prix constants.
A. VINCENT (6) écrit à ce sujet : "il est bien possfüle que les améliora-tions de qualité laissent leur trace sur les indices de prix en entraînant quelque surestimation à leur égard". Ce serait le cas notamment aux Etats-Unis, des indices de prix des biens d'équipement achetés par les agricul-(1) Cf. LEV.m.UE (J.R.) : Les structures économiques des revenus agric~l~s
du Calvados - Thèse - Caen
1963 -
p.377
et s.(2) Lait, betteraves fourragères, pommes de terre, orge, avoine, pommes et
blé, LEVEQUE (J.R.) : op. cit. p.
381.
(3)
LEV.m.UE (J.R.) : op. cit. p.377.
(4)
op. cit. p. 49 et 50.(5) CHATELUS (M. ) : Production et structure du capital - Collection C
on-naissances économiques - Edit. Cujas - Paris - p, 119 et s.
(6)
La mesure de la productivité - op, cit. p, 127,- 8
-teurs, publiés par l'U.S.D.A. (1). Par ailleurs, il y a des 3.!Tiéliorations
qualitatives du capital qui se produisent sans variatiorocorrespondantes
du coût du capital. Leur prise en considération dans l'estimation du
capi-tal nécessiterait de renoncer à l'optique "effort" pour adopter l'optique
"résultat" et évaluer le capital en fonction du produit qu'il permet
d'ob-tenir. Mais alors on tombe dans une tautologie dangereuse: en définissant
le capital par son ré~ultat, l'analyse des rapports entre le capital et la
production perd sa Sibflification.
b - Modalités
Deux séries d'estimations ont été effectuées : les unes à prix
constants, les autres pour l'année 1962 en raison des données disponibles.
1 - Estimations à prix constants
Comme on l'a indiqué,"les valeurs des biens situés à des points
dirférents du temps ou de l'espace ne sont comparables entre elles que si elles sont appréciées d'un même point d'observation. Cela implique l'util
i-sation, pour l'appréciation de tous les agrégats que l'on cherche à
compa-rer, d'un même système de prix relatifs" (2). Afin de pouvoir comparer le
volume des inputs entre les régions et leur évolution dans le temps, on
a effectué des estimations en utilisant un ~ystème de prix unique, consti-tué par les Prix moyens nationaux, Ce système de prix est, parmi les
don-nées disponibles, sans doute celui qui en moyenne, diffère le moins des
sys-tèmes relatifs aux différentes régions.
Les conventions adoptées concernent le choix des périodes
d'esti-mation, l'évaluation de l'input non agricole et de l'in~~t des facteurs.
Choix des périodes d'estimation: l 'existence de fluctuations annuelles importantes dans les rendements en agriculture oblige à ne con-sidérer que des moyennes de plusieurs années. Par ailleurs, les années
trop exceptionnelles doivent être éliminées. Compte tenu de ces contrain
-tes et des données disponibles en ce qui concerne le travail, le capital et la production, on a retenu deux périodes pour estimer les inputs:
1953-55 et 1962-64. La première période est centrée sur 1954, année du
recensement général agricole; mais exclut 1956, année exceptionnellement
mauvaise, en raison des gelées (3). La deuxième période est centrée sur
1963, qui co!ncide avec l'enquête au 1/lOème sur les structures et
l'en-quête bovine. Elle inclut 1962,, c'est-à-dire le R.G.P. et la décontraction
régionale des comptes d'exploitation de l'agriculture, par région-programme.
L'input non agricole: en ce qui concerne les consommations in-termédiaires, les données utilisées proviennent de la décontraction des estimations nationales (4). Cette méthode d'estimation néglige les flux
(1) Selon GRILICHES (Z.) : in measuring inputs in agriculture - op. cit,
p. 1 411 et s.
(2) MARCZEWSKI
(J.)
:
Comptabilité nationale - op. cit. p. 508.(3) L'année 1955 a également connu une sécheresse, mais au niveau national,
la production n'a pas diminué par rapport à l'année précédente.
(4) Cf. Ministère de l'agriculture : Décomposition au niveau des régions
de programme des éléments du compte de production de la branche agri-culture. Mai 1964 - vol. I - Méthodologie - Vol. II - Résultats.
interrégionaux; mais cet inconvénient ne joue pas dans le cas des consom-mations intermédiaires de produits non agricoles. Par ailleurs, la décon-traction d'un certain nombre de postes a été faite suivant des critères peu significatifs, en particulier pour la période 1950 à 1962, quelques
améliorations ayant été apportées pour la période 1962-65. La ventilation
des quantités semble assez valable pour certains postes; en particulier
les engrais, produits pétroliers, amendements calcaires ••• Par contre,
pneu-matiques, bourrellerie, sellerie, transports, services rendus aux entrepri-ses, artisans mécaniciens, petit matériel, électricité, ont été ventilés
de façon très conventionnelle. Il s'agit de dépenses mal connues et
diffi-ciles à cerner même par la "méthode directe" {1). Pour une région comme la
Bretagne, on a pu constater des écarts de l'ordre de 10 à 14
%
entre l'estim a-tion par décontraction et par voie directe, entre 1960 et 1962 (2). On con-sidèrera donc avec prudence les données qui sont utilisées ici, Elles ne constituent que des ordres de grandeur.Ces évaluations ont été ramenées en prix constants moyens nationaux 1962 - 1964, à partir des indices nationaux de prix des produits indus-triels nécessaires à l'agriculture publiés par l'I.N.S.E.E. et diverses
au-tres sources (3). Comme pour la production, les différences régionales de prix des consommations intermédiaires n'ont pas été prises en compte lors
de la décontraction, de sorte que les agrégats régionaux ont été évalués
en prix moyens nationaux, L'emploi "forcé" (4) des indices nationaux
com-me déflateurs apparaît ainsi justifié. Ces indices ont été appliqués au niveau de chaque région, par produits ou groupes de produits
(5).
En ce qui concerne les amortissements, on a effectué des estima-tions par régions-programme, suivant une méthode déjà exposée par ailleurs (6). Les évaluations ont été ramenées en prix constants à l'aide d'un
in-dice établi par région à partir des postes de l'I.P.I.N.E.A.
L'input des facteurs comprend l'input travail, capital et terre.
En ce qui concerne l'input travail, la quantité de travail utilisée dans
l'agriculture a été estimée pour les deux périodes 1962-64 et 1953-55 à
(1) Cf. notre travail, avec P. RAINELLI : les comptes de production et
d'exploitation de la branche agricole bretonne 1960 à 1966 - I.N.R.,A.
-chapitre 2 (1ère partie). (2) Cf. op. Cit. p. 151,
(3)
Pour les services, il a été utilisé l'indice des prix de la branche16 de comptes nationaux.
(4) Par l'absence (à quelques exceptions près) d'indices àe prix régionaux pour l'agriculture.
(5)
Ce sont les aliments du bétail, les engrais, les autres produits chi-miques, les services (artisans mécaniciens plus services vétérinaires plus travaux par entreprise), l'entretien courant des bâtiments, les fournitures courantes en petit matériel, les carburants lubrifiants et l'électricité.(6)
Cf. BRANGEON (J.L.) : Consommation de capital fixe,utilisation ducapi-tal circulant et calcul du revenu produit par l'agriculture - I.N.R.A. Février 1968 - p. 19 et s.
10
-partir du nombre de "personne-année-travail" (P.A.T.) par région-programme,
fourni par l'enquête BS 1963, et du taux de diminution du nombre d'actifs
agricoles masculins par régions entre les deux recensements 1954 et 1962.
A ces estimations, il a été appliqué un taux de salaire brut moyen
na-tional (y compris les cotisations sociales patronales), calculé à partir
des montants versés au cours de la période 1962-64 dans la France entière (1) et du nombre de P.A.T. salariées.
L'input capital a été calculé en appliquant à une estimation du capital reproductible en prix constants 1962-64 pour les deux périodes un
taux d'intérêt de 5
%
(2).
Ce taux semble voisin des taux en moyenne payéspar les agriculteurs
(3),
encore qu1il existe sans doute des différences
régionales, en fonction en particulier de la part des prêteurs autres que
le Crédit Agricole dans l'endettement des agriculteurs.
Pour estimer l'input terre, on a retenu une notion de "surface
agricole productive" qui inclut, outre les terres labourables, les vignes,
les terrains maraîchers, jardins familiaux, cultures florales, pépinières,
cultures fuitières en plein, oseraies et noyeraies, les prés naturels,
herbages et pâturages. Les pâcages et parcours ont été pris en compte au
prorata de leur rendement dans chaque département. A la surface agricole
productive (S.A.P.) ainsi définie a été appliqué un taux moyen national
de fermage, calculé à partir des fermages versés, évalués dans les comptes
nationaux de l'agriculture de 1962 à 1964. Il n'a pas été possible de tenir compte des différences de fertilité des terres entre les régions et de
leur évolution dans 1~ temps. Si la fertilité des terres s'est accrue~
11 augmentation de la productivité sera surestimée et inversement.
2 - Pour l 'année 1962, on dispose des résultats de la décontraction du compte d'exploitation de l'agriculture par région, effectuée par
1
11,N.S.E.E.
(4).
Ces données fournissent une estimation des coüts nonagricoles. Elles nous ont servi de base pour l'évaluation de l'input des
facteurs. Dans l'estimation des salaires payés, il a été tenu compte des
différences régionales de taux observées dans l 'enquête annuelle sur les salaires de 11
1.N.S.E.E. Les salaires payés dans chaque région ont été
extrapolés à l'ensemble du travail agricole~ sur la base du nombre de
P.A.T. salariées et non salariées observées dans l'enquête BS 1963. L'es
-timation des intérêts a été effectuée en appliquant un taux de 5
%
àune estimation du capital reproductible dans laquelle les différences
ré-gionales de prix ont été prises en compte dans toute la mesure du possi
-ble. Les fermages et métayages payés par région ont été extrapolés sur la
base des résultats de l'enquête BS 1963 concernant la répartition des
mo-des de faire-valoir.
(1) Cf. Les comptes de l'agriculture en 1965 - Etudes et conjoncture n° 5
-Mai 1966.
(2) C'est le taux retenu en gestion et préconisé par le Plan Comptable A-gricole. Cf. Cahier de l'I,G.E.R. - n° 4 septembre 1964 - Fasc. 1,
-p. 55,
(3) Cf. Les enquêtes du Centre de Recherches sur l'Epargne en 1962-63 et les enquêtes de 111.G.E.R.(non publiées) •
(4) I.N.S.E.E. : Comptes économiques régionaux - Essai de régionalisation
des comptes de la Nation - 1962 - Etudes et conjoncture - n° spécial (9).
B - ANALYSE DES RESULTATS.
Les résultats obtenus concernent:
(a) L'évolution de la structure et du volume des inputs évalués en prix constants moyens nationaux en 1953-55 et 1962-64.
(b) La structure des coûts en 1962.
(c) Les consommations intermédiaires qui ont fait l'objet :i'observations plus détaillées pour la période 1950-65.
(a) Evolution de la structure et du volume des inputs de 1953-55 à 1962-64 1 - Structure des inputs (Cf. Tableau 1.).
En 1953-55, l'input travail représente les 3/4 de l'input des facteurs et de l'input non agricole dans l'agriculture française, l'in-put terre 7
%
et l'input capital 18%.
Mais les différences sont très grandes entre les régions. c'est ainsi que l'input capital a une impo r-tance relative presque double de la moyenne française dans la Région Pa-risienne (36%)
alors qu'il ne représente que 13%
dans le Limousin, en Auvergne et en Aquitaine, 14%
dans le Rhône Alpes et en Alsace, 15%
en Basse-Normandie, 16%
en Franche-Comté. La Picardie (32%)
a une posi-tion voisine de la Région Parisienne. La Champagne atteint 28%,
le No:cd 26%
,
la Haute-Normandie 24%
et le Centre 22%.
La part de l'input terre était relativement élevée en Champagne, Lorraine, dans la Région Parisienne, Bourgogne, Picardie, Haute et Basse-Normandie. Elle était relativement faible en Bretagne, Alsace,Aquitaine, Provence - Côte d I Azur ( 1) , Languedoc ( 1) et Nord.
La part de 11input travail était forte en Aquitaine, Alsace, Li-mousin, Auvergne, Rhône Alpes, Languedoc, Provence Côte d'Azur, Bretagne, Basse-Normandie.
En 1962-64, la part de l'input capital est devenue prépondérante dans la Région Parisienne (53
%
).
En Picardie elle représente48
%
et en Champagne 44%.
Ces trois régions se diffèrencient nettement des autrespar la forte part de l'input capital et la faible part de l 'input travail (de
38
à 46%).
Ce sont les régions où globalement et en moyenne, l'agri -culture est la plus capitalisée et la plus avancée dans le processus d'in -dustrialisation. Un deuxième groupe de régions est constitué par la Haute-Normandie, le Centre, le Nord et la Lorraine (Cf. graphique 1.) (2). La part du capital y est assez grande ( de .35 à 40 %) ; le travail (52 à 56 %) y est utilisé de façon relativement plus importante que dans le groupe précédent. A l'opposé de ces deux groupes de régions, se trouvent leLimou -sin, l'Aquitaine, l'Auvergne et l'Alsace. C'est dans celles-ci que la part de travail est la plus forte (plus de 66%),
la patt du capital, la plus faible (moins de 25%).
Un autre groupe de régions, dans lesquelles la part de travail est la plus faible ou comparable et celle du capital plus forte,(1) Il existe dans ces régions d'importantes surfaces de ttpâcages et par-courstt peu productifs.
12
-Tableau 1 - Structure de l'input des facteurs et de l'input non agricole
en
1953-55
et1962-64.
(1) Salaires totaux (2) Fermages totaux(3)
Consommations intermédiaires Régions-programme Nord Picardie Région Parisienne Centre Haute-Normandie Basse-Normandie Bretagne Pays de la Loire Poitou-Charentes Limousin Aquitaine Midi-Pyrénées Champagne Lorraine Alsace Franche-Comté Bourgogne Auvergne Rhône Alpes LanguedocProvance Côte d' Az.
France entière
J
-En pourcen-tage par
+ amortissements+ intérêts rapport au
total •
1953-55
. 1962-
64
(1)
(2)
(3)
(1)
(2)
(3)
68,7
5,3
26,1
55,7
5,7 38,6
59,9
8,3
31,8
44,2
8,
2
47
,
6
55,4
9,0
35,6
38,1
8,7
53,2
68,7
8,8
22,4
52,2
9
,
0 38,8
68,4
7,6
24,o
53,0
7,2
39,9
77,8
7,0
15,2
66,5
7,4
26,1
77,6
4,0
18,
h
62,
4
4 .. 6 33
,
0
76,6
6
,
8
16,6
64
,8
7
,
1 28,0
74,3
7,8
17,9
62,4
8,
1 é9
J
5
80,2
7,0
12,8
69.
5
7,5
2.;>,0
81 .. 9
4,7
13,4
70.
1
5,0 24
,8
77,5
7,2
15,4
63
,
8
7,
7 28,5
61,0
10,6
28,4
45,9
9,9 44,2
68,8
9,7
21,6
54
,
7
10.
,0 35
,.3
81,3
4,4
14,3
69,1
5,
2 25.
7
76,4
7!,7
15,9
61,6
9,0 29
,
4
72,2
9,1
18
,
6
58,0
9
,
2
32
,8
79,9
7,2
12,9
68,3
7,
8 23,9
79,8
5,9
14,3
67,1
6,3 26,6
78,3
5,2
16,567,8
6,2 26,0
78
,
6
4,9
16,5
67,6
5,4
27,0
75,0
6,7
18,3
61,7
7,2 31,2
comprend: le Languedcc (1), la Provence Côte d'Azur, Rhône Alpes et Bo.sse-Normandie.
Entre les deux grands groupes extrêmes, on trouve, selon le degré croissant de l'importance de l 'input oapital, les Pays de Loire, Midi-Pyré-nées, Franche-Comté, Poitou-Charentes, Bourgogne et Bretagne, Cet ordre n'est pas celui de décroissance de la part de l'input travail, la Bretagne utilisant relativement plus de travail que la Bourgogne, et le Poitou~Cha-rentes, davantage que la Franche-Comté.
2 - Evolution des inputs en volume
Le rapprochement de l'évolution des différents inputs en volume fournit quelques indications sur les substitutions qui s'opèrent entre les facteurs dans chaque région. Il s'agit essentiellement de la substitution capital-travail, la terre étant un facteur qui en volume, varie peu. Il im-porte d'examiner au préalable comment il est possible à partir des données disponibles, d'effectuer cette analyse,
r..,a théorie de la production lie la substitution des facteurs à leur prix et à leur productivité marginale. On démontre par exemple que le taux marginal de substitution du capital au travail est égal à l'inverse du rapport des prix et des productivités marginales de ces facteurs. En fai.t, dans les exploitations agricoles, les décisions d'investir ne sont généra-lement pas prises en termes de substitution stricte d'une machine à un t ra-vailleur. La mécanisation peut se produire en l'absence de départ de tra-vailleurs, ou pour faire face à un manque de main-d'oeuvre. Par ailleurs, le montant des revenus agricoles et non agricoles des agriculteurs est peut-être plus détermina.~t que le coût du travail et du capital dans la déci-sion d'investir, car ils représentent leur pouvoir d'achat disponible et sont un des éléments essentiels de leur capacité de mise de fonds. Enfin les possibilités et les conditions d'obtention du crédit constituent un au-tre facteur important de l'accumulation du capital.
Le calcul d1
un taux marginal de substitution qui a parfois été tenté au niveau global et à partir d'une évolution dans le temps (2), est sans signification, En effet, au cours du temps, la production évolue. On change donc sans cesse de courbe d'isoproduction et du fait du progrès tech-nique, de familles de courbes_, alors que le taux marginal de substitution se définit en un point d'un~ courbe donnée, Par ailleurs, ce taux est cal-culé entre deux facteurs, ou groupe de facteurs; le niveau d'utilisation des inputs non pris en compte étant supposé inchangé. On ne peut par exem-ple considérer seulement le travail et l'investissement en capital fixe, sans tenir compte de l'évolution de l'utilisation du capital circulant.
Les données actuellement disponibles dans les comptes régionaux de l'agriculture ccmportent une lacune importante qui limite beaucoup l'a-nalyse de la substitution entre les facteurs. Il s'agit comme on l'a indi-qué plus haut, de l'absence d'estimation des "inputs agricole!:
(3)
.
Or il•o) On fera. cependant des réserves sur la situation àu Languedoc ; les charges (notamment les consommations intermédiaires) de la viticulture on pu être sous~-estimées.
(2) Cf. Notamment J.M. DEBOIS : Analyse économique des investissements dans l'agriculture belge - Etude de la substitution capital travail -
1950-65
I.E.~. - Ministère de l 'P.griculture belge. - p, 8 et s.-
14
-s'opère une substitution ,?ntre les inputs agricoles
et non agricoles. On se ~~mitera à faire que~ques observations sur l 'év olu-tion du volume des inputs travail , capital et terre, et de cet ensemble d'input, par région (cf. Tableau 2. et graphique 2.).
L'input travail a diminué le plus fortement dans la Région Pari-sienne, en Franche-Comté et en Alsace, en Picardie, et dans le Centre; la diminution a été relativement faible en Basse-Normandie, Languedoc, Provence côtes d'Azur, Champagne et Pays de Loire.
L'input capital s'est particulièrement ac
-cru dans le Midi-Pyrénées, Bretagne, Centre, Aquitaine, et Haute-Normandie (indice supérieur à
170)
.
Les augmentations les plus faibles ont eu lieu dans le Nord (indice143)
,
le Languedoc(150),
la Picardie, Région Pari-sienne et Alsace(150
à155)
.
Pour l'input terre, il n'y a en général pas eu de modifications très sensibles.
Tableau 2 - Evolution du volume des inputs de l 1
agriculture par régions de
1953
-
55
à1
962-64.
(en prix constants
1962
-
64)
(indices 100 en
1953
-
S5
)
en ''l 1 1 ' • •r-i (1).
.
Q).
+> 'ri en w Q) i:: +> r-1 E E ~ ~ (Q) o. 'ri +> ~ +HM ~ 0 H H <Il +> C • 0 en a, <Il <Il •(I) C).
H Q)f
• en E Q)i:: +> r-1 +> +> .-1 o E +> i:: c:: en
0 i:: <Il 0 i:: ;j a! ~ ~ (1) i:: 0
~
UH Cil +' H 'd+> Ç%, HU+
Nord
138
,
8
77,9 121,2 203,8
103
.
,2
142,5
96,0
Picardie
146,5
74,4
128,6
205
,
9
98,9
151,2
100,9
Région Parisienne
150,0 70,8
137
,
3
2o8,1
99,2
153,8
102
,
9
Centre
175,7 75,3 131
,
7 207
,
5 100,7 171
,
5
99,1
Haute-Normandie178,8
79,2 133
,
4 201,6
96,2 170,8 102,4
Basse-Normandie189
,
7
83
,
0
1
2
3
,
2 207
,
3
102,2 166,5
97,
1
Bretagne191,1
79,5 1
2
3,
.
? 206
,
2 115
,
4 175
,
6
98,7
Pays de Loire1.76,1 81
,
2 121
,
8 203,4 101
,
9
162,4
96,
1
Poitou-Charentes159
,
1 80
,
2 125
,
9
2
03
,
1 100,
1
156,6
95
,5
Limousin178,2
78,7
130
,
7 193.,9
97,3 163,2
90,8
Aquitaine1
80,2 78
,
9 131,5 199,5
98,2
171,2
92,2
Midi-Pyrénées194
,
2
79
,6
135,2
203,4
103,3 180.0
96
,
7
Champagne171,9 81,3
131,5
20
7,
0 101,3
1
68,
4
108,2
Lorraine166,1 7
7
,3
123,9
195,9
101,2 158,9
97,2
Alsace149,8 73
,
2 123,2 207,8
99,1
154,8
86,o
Franche-Comté178
,9
73
,
4
126,3
2
09
$
2
105,2 168,7
91,0
Bourgogne176,8 76
,
5
128,5
2
0
7,2
96,5 168,2
95,4
Auvergne1
8
4,3
77,0
1
27,9
201,7
98,2 166,8
90,
1
Rhône Alpes176
,2 76,9
130,8 201,0
97,5
169,7
91
,
4
Languedoc143,4 81,9 126,5
205,9 113,5
149,6
94,7
Prov. Côte d'Azur
150
,
0
81
,
4
140
,
2
201,4 105,6 155,0
94,8
le volume total de l'input non agricole et de l'input des fac
-teurs aurait légèrement'diminué au niveau France entière (indice
96).
En réalité, il est probable que la diminution de l'input travail a été sures-timée et l'augmentation de l'input ~apital sous-estimée. En effet, en ce qui concerne l'input travail, il na pas été tenu compte de l'amélioration de la qualité dt~ travailleurs qui compense en partie la diminution de la quantité de travail. L'amélioration de la qualité des inputs Japital a sans doute é~é sous-estimée, Il n'existe pas en effet pour ceux-ci d'indi-ces-chaîne (de prix), et on a du utiliser des indices à base et pondération fixe(1949
et 1960).L'évolution constatée dans le volume total des inputs au niveau national recouvre en fait des divergences régionales (cf. tableau
2.).
L'input total (autre que l'input agricole) a augmenté en Champagne, Ré -gion Parisienne, Haute-Normandie et très légèrement en Picardie. Dans le Centre, il n'a pratiquement pas diminué (indice99)
,
Par contre, la diminution a été particulièrement accentuée en Alsace (indice86),
Auveb-gne, Limousin, Franche-Comté, Rhône-Alpes ( indice90-91)
et en Aquitaine(92).
Il est probable que dans ce deuxième groupe de régions, les agricul-teurs n'ont pas totalement compensé la di.minution des travailleurs par l'utilisation accrue du capital. Au contraire dans le Bassin Parisien, la diminution de l'input travail a été plus compensée par l 'augmentation de l 1input capital.
Aux Etats-Unis, le volume des inputs (input des facteurs et input non agricole) serait du même ordre en
1957
qu'en1940
(indice102
en1957,
base100
en1940) (
1
)
.
(b) La structure des coûts en
1962
(Cf. tableau3.)
Le poste principal est constitué dans toutes les régions par les salaires totaux
(61
%
au niveau France entière) mais les salaires payés ne représentent que 7%
du coût total. Ce sont les consommations intermédiaires qui représentent l 'élément prédominant des coûts payés. La part des salaires totaux est faible en Picardie9 dans le Centre, la RégionParisienne, la Haute-Normandie et la Champagne. Elle est au contraire re-lativement élevée en Franche-Comté_. Limousin, Rhône-Alpes, Auvergne et Al-sace. La part des consommations intermédiaires est forte en Picardie, Ré-gion Parisienne, Champagne, Nord et Haute~•Normandie~ (plus de 25 %) • Elle n'est que de 9
%
dans le Limousin, de l'ordre de12
%
en FrancheComté, et Auvergne,14
%
en Basse-Norma..~die et15
%
dans Rhône-Alpes~ Provence Côte-d'Azur et J.6%
dans les Pays de Loire; la moyenne nationale est de18,6
%.
La part des fermages et métayages totaux est relativement élevée en :formanàie et Languedoc. Mais la faiblesse relative des autres éléments de coût explique sans doute en partie cette importance. Aussi une deuxième série d'observation est-elle nécessaire, par rapport à la product:lon finale.Tableau
3
-
Structure des coûts de la branche agriculture en1962
par régions-prograrmne(en% du total en prix courants).
' Salaires bruts Fermages et m ~tava- Amortis- Consomma-
Assuran-Régiors--prop;ramme ges.
sements. tions in- ces IARD
' 1
Payés ' Totaux Totaux 1 Payés
termédiai-1 Impôts
(1)
indirects ' ' res. nets de 1 1 1 1 subvent. 1 1 Nord6,9
51,5
6,8
15,1
6,0
25,3
1,9
1,5
1 1 Picardie12,1
139,5
7,2
15,1
9,0
32,5
1,
7
1,5
1 Rég. Parisienne16,0
49,6
5.3
1 13,9
7,7
29,8
1,1
1,1
Centre7,7
45,1
5,7
13,4
5,5
21,1
o,6
o,6
1 Haute-Normandie9,9
42
,
8
11,7
18
,4
7,1
26,7
1,7
1,5
Basse-Normandie8,8
59,7
11,8
17,5
4,3
13,9
1,3
1,3
1 Bretagne4,1
61,9
4,3
12,5
4
,2
22,1
0,9
o,8
Pays de la Loire6,7
60,9
9,2
1 16,2
4
,
2
16,9
1,1
1,0
Poitou-Charentes7,8
59,5
8
,5
1 14,
0
5,6
17,6
1,0
1,0
Limousin5,6
76,4
5,2
'1,6
3,
4
8,6
o,6
0,5
Aquitaine7,5
64,1
9,3
12,4
5,0
14,7
0,9
0,9
Midi-Pyrénées4
.
,5
62,3
7,6
1 11,6
5,4
17,2
0,9
o,6
Champagne7,0
41,7
7
,
0
13,8
9,3
30,5
1,5
1,2
1 Lorraine4,4
' 161,1
4,o
11,8
7,1
17,8
1,3
0,9
Alsace3,4
67,42,2
10,7
6,6
16
,0
1
,4
1
,0
1 Frache-Comté2,0
186,1
4,7
12,2
4
,3
11
,6
0
,
7
0,5
1 Bourgogne6,1
162,4
8,1
14,7
4
,
9
17,0
0,9
0,7
Auvergne5,4
1 169,4
7,6
1 13,6
3,9
11,70,7
o,6
Rhône Alpes
3,9
176,2
5,6
11,9
4,4
15,0
o,8
0,7
Languedoc
14,1
158,6
12,5
12,7
4,8
17,5
1,6
1
,5
1
Prov. Côte d'Azur
9,5
66,6
8,5
12,2
4,1
15
,5
1,0
1,0
1 1 ' France entière 161,0
7,4
118,6
1,0
0,9
7,0
1 13,5
5,3
1 ' 1(1) Y compris les versements forfaitaires pour salarir~
Intérêt du capü.al reproduc-tible.
6,6
8,2
5,1
4,9
8,1
7,4
5,5
6,5
6,5
5,0
4,8
5,7
8,6
1,5
5,1
4,5
5,7
5,8
4,2
3,2
3,0
5,7
1-' 0\Importance relative des coûts payés par rapport à la production finale. (Cf. Tableau 4).
Elle devrait être plus faible dans les agricultures artisanales
traditionnelles que dans les agricultures évoluées, industrialisées. Mais
l'utilisation des inputs achetés peut être plus ou moins rationnelle et
efficace. Elle varie selon la nature des productions. Par ailleurs, en rai
-son de~fluctuations annuelles de la production agricole et des décalages
qui en résultent en ce qui concerne les achats courants, il faudrait
dis-poser d'observations sur plusieurs années,
Le coüt total payé est relativement élevé dans la Région P
ari-sienne (56
%),
le Centre (53%),
la Bourgogne (48%),
Midi- Pyrénées (44%),
Picardie (43
%)
.
L'Auvergne atteint 42%,
le Limousin,41%.
Lespourcenta-ges les plus faibles sont ceux de l'Alsace (28
%),
No.cd (33%),
Lorraine,Basse-Normandie, Languedoc (35
%)
et Franche-Comté (36%).
Tableau 4 - Coüts payés en 1962 par région-programme, en% de la
produc-tion agricole finale brute.
Régions-programme (1) (2) (3)
Nord 20,2 4,7 o,8
Picardie 25,9 8,2 1,4
Région Parisienne 31,5 14,5 2,5
Centre 32,9 10,3 1,8
Haute-Normandie 22,0 6,9 1,2
Basse-Normandie 14,7 8,0 1,4
Bretagne 28,9 4,6 o,8
Pays de la Loire 21,5 7,3 1,3
Poitou-Charentes 21,1 8,o 1,4
Limousin 20,2 11,3 1,9 Aquitaine 20,7 9,0 1,6 Midi-Pyrénées 29,3 6,6 1,1 Champagne 27,9 5,5 0,9 Lorraine 23,3 5,0 0,9 Alsace 19,7 3,6 o,6 Franche-Comté 23,7 3,6 o,6 Bourgogne 27,0 8,3 1,4 Auvergne 22,2 8,5 1,5 Rhône Alpes 23,8 5,3 0,9 Languedoc 16,2 11,2 1,9
Provence Côte d'Az 19,9 10,5 1,8
France entière 23,7 7,6 1,3 (1) Consommations intermédiaires (2) Salaires bruts (3) Cotisations sociales ( /4-) Intérêts (5) Fermages et métayages
(6)
Impôts indirects. (4) o,4 0,5 0,9 o,6 0,5 0,5 0,4 0,5 0,5 0,5 0,6 0,9 1,0 0,7 0,5 o,6 0,7 0,5 o,6 o,6 0,7 o,6(7)
(8)
(9)
(10) (5) (6) (7) (8) (9) (10) 4,1 1,9 1,3 1,5 33,6 33,0 4,1 1,8 1,2 1,4 l/3 ,3 42,7 4,2 1,8 1,2 ·1 ".) - , C. 56,5 55,9 5.,4 1,7 1,1 1,1 53,7 53,1 7,0 1,9 1,3 1,5 40,9 40,3 8,o 2,0 1.,4 1.,4 36,0 35,4 3,3 1,7 1,1 1,2 40,9 40,38,o
2,0 1,4 1,4 42,0 41,4 4,8 1,9 1,3 1,3 38,9 38,0 3,8 2,0 1,4 1,5 41,2 40,6 3,4 1,9 0,3 1,3 38,6 38,0 2,9 1,7 1 .• 1 1,6 44,1 43,5 3,5 1,7 1,1 1,4 41,8 41,2 2,4 1,8 1,2 1,7 35,7 35,1 0,9 1,9 1,3 1,8 29,0 28,4 4,6 1,8 1.,2 1,:, 36,4 35,8 7,5 1,8 1,2 1,5 48,3 47,7 6,9 1.,9 1,3 1,4 4),3 42,0 3,0 1,8 1,2 1,4 36,9 36,3 2,5 2,0 1,4 1,5 36,0 35,4 2,8 2,0 1,4 1,4 39,2 38,6 -· 4,5 1,8 1,2 1,4 40,9 40,3Impôts indirects nets des
subven-tions d'exploitation
Assurances I AR D
Coût total payé (impôts indirects
compris)
Coût total payé (imp8ts indirects
Tableau
5 -
Coûts totaux de l'agriculture par région-programme en1962
en% de la production agricole finaleSalaires Fermages Amortis- Consom- Assuran- Impôts
Régions-programme totaux totaux sements mation ces IARD directs
inter- nets des
médiaire subvent. Nord
41,1
5,5
4,8
20,2
1,5
1,3
Picardie31,5
5,8
7,2
25,9
1,4
1,2
Région Parisienne52,5
5,7
8,2
31,5
1,2
1,2
Centre70,3
8,9
8,6
32,9
1,1
1,1
Haute-Normandie35
,
2
9,6
5,9
22,0
1,5
1,2
Basse-Normandie63,2
12,5
4,6
14,7
1,4
1,4
Bretagne80,8
5,6
5,5
28,9
1,2
1,1
Pays de la Loire77,5
11
,
7
5,4
21,5
1,4
1,3
Poitou-Charentes71,2
10,
2
6,7
21,1
1,3
1,3
Limousin178,
8
12,2
8,o
20,3
1,5
1,4
Aquitaine90,5
13,2
7,1
20,7
1,3
1,3
Midi-Pyrénées106
,3
13,0
9,3
29,3
1,6
1,1
Champagne38,0
6,4
8,5
2
7,8
1,4
1,1
Lorraipe79,8
5
,
3
9,3
23,3
1,7
1,2
Alsace83,2
2,8
8,2
19,7
1,8
1,2
Franche-Comté148
,6
9,7
3,9
23,7
1,5
1,2
Bourgogne98,7
12,8
7,8
27,0
1,5
1,2
Auvergne131,5
14,4
7,5
22,2
1,4
1,3
Rhône-Alpes120,3
8,9
7,0
23,8
1,4
1,2
Languedoc54,3
11,7
4,5
16,2
1
,5
1,4
Provence Côte d'Az
85,7
11,1
5,3
19,9
1,4
1,3
France entière
77,7
9,5
6,8
23,7
1,4
1,2
Intérêtl Coût du ca- total pital5,3
79,7
6,6
79,5
5,4
105,6
7,7
130,6
6,7
82,1
7,9
105,8
7,3
130,4
8,3
127,1
7,8
119,6
11,9
234,o
6,8
141,1
9,9
170,5
7,9
91,1
9,9
130,5
6,4
123,3
9,2
202,9
9,1
158,2
11,2
189,5
6,7
157,8
3,0
92,6
3,9
128,7
7,3
127,3
1-' (X)Le tableau n° 5 indique l'importance des coûts totaux par rapport à la production finale. Les agricultures relativement les moins coüteuses
se~aient celles du Nord, de la Picardie, de la Haute-Normandie, Champagne et Languedoc. La position de la Région Parisienne s'explique sans doute par
le taux plus élevé des salaires dans cette région; or le travail est de loin l'input le plus important. Les agricultures du Limousin, Franche~Com-té et Auvergne seraient particulièrement coüteuses.
(c) Analyse des consommations intermédiaires : Quatre points seront envisagés:
1 - L'importance des consommations intermédiaires par rapport à la production finale.
2 - L'évolution du volume total des consommations intermédiaires et
par P.A.T,
3 - La structure des consommations intermédiaires.
1~ - L'analyse de l'évolution d'un poste particulier les dépenses
en produits pétroliers.
1 - Importance par rapport à la production finale brute.
c'est un indice partiel (1) de la division du travail et de l'in-terdépendance avec les branches d'amont. Dans le cas de l 1
agriculture9
cet-te importance s'accroit au fur et à mesure du développement et de la
trans-formation de ce secteur. L'agriculture devient de plus en plus une activité de transformation, insérée dans une chaine d'opérations de production et
d'échanges.
L'importance des achats courants est liée à la nature des produc
-tions et aux techniques utilisées. La diversité des productions et des
techniques dans les régions ne peut permettre de faire ressortir, à ce ni~
veau, que les principales tendances.
Lorsque les con.sommations intermédiaires sont importantes par
rap-port à la production finale, la valeur ajoutée par unité de produit est
faible. Dans l'agriculture artisanale traditionnelle, les consommations
in-termédiaires devraient être faibles par rapport à la production finale,
et la valeur ajoutée forte par unité de produit. Mais .l'utilisation des
facteurs achetés peut être plus ou moins rationnelle. Un montant élevé par rapport à la production finale peut correspondre à un gaspillage d1inputs. Par ailleurs, il faut tenir compte des fluctuations annuelles de la pro
-duction et des consommations intermédiaires, les premières étant décalées paY rapport aux secondes, On sait que la notion même d~ valeur ajoutée annuelle dans l'agriculture est critiquable en raison de la durée des cy
-cles de production.
- En France en
1950-52,
les consommations intermédiaires(2)
re-présentaient environ 20
%
de la production finale brute en prix cou-(1) Il y aurait lieu de tenir compte également des dépensesd'investisse-ments et de certaines charges d'exploitation; par ailleurs, cet indi-ce ne rend pas compte de la divisjon du travaii au sein de la branche. (2) Intraconsommations et achats de produits agricoles intermédiaires