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Deux alphabets ibères duals rupestres de Cerdagne

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Deux alphabets ibères duals rupestres de

Cerdagne

Joan Ferrer i Jané

Grup LITTERA – Université de Barcelone

Résumé :

Ce travail présente deux nouvelles inscriptions ibères rupestres de lecture très complexe localisée à Bolvir et Ger (Cerdagne, province de Girona, Espagne). Il traite de deux alphabets ou signaris duals ibériques nord-orientaux, l’un fragmenté et l’autre quasiment complet mais avec de sérieux doutes de lecture. Jusqu’à aujourd’hui nous ne connaissions que deux alphabets ibères, eux aussi duals et incomplets, l’alphabet du Castellet de Barnabé (Lliria, province de Valence, Espagne) et l’alphabet du Tos Pelat (Moncada, province de Valence). À la différence des alphabets edetans qui présentent aussi des dualités à voyelles et quelques consonnes continues, les deux nouveaux alphabets cerdans ne présentent apparemment pas d’autres dualité que celles prévues des occlu-sives dentales et vélaires. À moins d’améliorer la connaissance de l’usage des dualités dans l’écriture ibère, l’usage des alphabets dans les inscriptions rupestres est un nouvel indice favo-rable à l’interprétation votive rupestre de la Cerdagne en accord avec les parallèles dans d’autres épigraphies contemporaines et renforcent les arguments contraires à la considération de la langue ibère comme seulement véhiculaire en Cerdagne

Resum :

Aquest treball presenta dues noves inscripcions ibèriques rupestres de lectura molt complexa localitzades a Bolvir i Ger (Cerdanya, Girona). És tracta de dos alfabets o signaris ibèrics nord-orientals duals, un fragmentat i l’altra quasi complet, però amb seriosos dubtes de lectura. Fins ara només es coneixien dos signaris ibèrics, també duals i incomplets, el signari del Castellet de Bernabé (Llíria, València) i el signari del Tos Pelat (Moncada, València). A diferència dels signa-ris edetans que presenten també dualitats a vocals i algunes consonants contínues, els dos nous signaris ceretans no presenten aparentment altres dualitats que les esperades de les oclusives den-tals i velars. A més de millorar el coneixement de l’ús de les dualitats a l’escriptura ibèrica, l’ús de signaris a les inscripcions rupestres és un nou indici favorable a la interpretació votiva de les inscripcions rupestres de la Cerdanya d’acord amb els paral·lels en d’altres epigrafies coetànies i reforça els arguments contraris a la consideració de la llengua ibèrica com a merament vehicular a la Cerdanya.

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DEUX ALPHABETS IBÈRES DUALS RUPESTRES DE CERDAGNE

Joan Ferrer i Jané

Ce travail présente deux nouvelles inscrip-tions ibères rupestres de lecture très com-plexe, une localisée en 2008 à Ger et l’autre en 2009 à Bolvir. Le fait est que l’identification de ces inscriptions comme alphabets1 ne s’est faite que pendant l’été 2012, dès qu’ont été confirmées les séquences de signes presque identiques qui carac-térisaient les alphabets ibères duals (Ferrer i Jané 2005 ; 2010a).

L’identification sans ambiguïté des deux ins-criptions comme alphabets, un sorte d’inscription exceptionnelle, justifie cette pu-blication à un moment où on ne peut encore donner comme close son étude, sachant qu’il y a encore un espoir que la restauration de la roche permette de lire la moitié gauche de l’alphabet de Bolvir et qu’une étude des tracés

modernes qui oblitèrent certains signes de l’alphabet de Ger permettent d’achever leur identification.

Ces deux inscriptions s’inscrivent dans le cadre du contexte des inscriptions ibères de la Cerdagne aux alentours de Puigcerdà sur les territoires de Ger, Bolvir, Guils, Latour de Carol, Enveitg, Err et Osséja (fig. 1). Ce sont, à ce jour, 34 roches où sont gravés 130 textes différents qui totalisent 1300 signes. La ma-jeure partie a été étudiée et publiée dans le courant des décennies 1980 et 1990 conjoin-tement par Pierre Campmajo et par Jürgen Untermann, responsable de son étude épigra-phique et linguistique (Campmajo, Untermann 1986, 1990, 1991 et 1993, Campmajo 2012).

Fig. 1 - La Cerdagne, situation des sites possédant des écritures ibères.

1 J’utilise le terme alphabet pour identifier l’ensemble des signes de l'écriture ibère, mais cette écriture n’est pas un

alphabet, puisque l'écriture ibère combine des signes avec une valeur syllabique et des signes avec une valeur alpha-bétique.

2 La présentation de ces deux inscriptions a eu lieu en octobre 2012 lors du colloque des Langues et Cultures

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En 2008, j’ai commencé un projet de révision des inscriptions publiées qui ont donné un premier résultat avec la publication de nou-velles lectures de huit des inscriptions con-nues et de deux inscriptions inédites (Camp-majo, Ferrer i Jané 2010 ; Ferrer i Jané 2010b ; Ferrer i Jané 2012).

Le cadre épigraphique et linguistique des ins-criptions ibères de la Cerdagne est celui défini par l'ensemble des écritures et langues paléo-hispaniques (fig. 2) où l’écriture ibère nord-orientale, utilisée pour représenter la langue ibère et qui est l’unique système d’écriture paléohispanique en usage en Cerdagne, oc-cupe une place prééminente. Le reste des écri-tures paléohispaniques est constitué de l’écriture celtibère, qui est une adaptation di-recte de l’écriture ibère nord-orientale à la langue celtibère, de l’alphabet gréco-ibère, qui est une adaptation directe de l’alphabet grec à la langue ibère, de l’écriture ibère sud-orientale, aussi utilisé pour représenter la langue ibère, mais du point de vue de la gé-néalogie des systèmes d’écritures très proche

de l’écriture sud-occidentale ou tartessienne utilisée pour représenter une langue de filia-tion encore inconnue.

Les alphabets paléohispaniques sont très rares et jusqu’à aujourd’hui nous n’en connaissions que trois. L’alphabet double d’Espanca (Cas-tro Verde, Portugal), de la famille méridio-nale, même si elle ne correspond ni à l’écri-ture ibère orientale ni à l’écril’écri-ture sud-occidentale, gravé sur une petite plaque de schiste de chronologie imprécise (Correa 1989, 1993, MLH IV). L’alphabet ibère nord-oriental dual du Castellet de Bernabé (Lliria, València) peint sur un petit fragment de bord de vase de céramique ibère peinte de la fin du IIIe ou du début du IIe siècle av. J.-C. (Guerin 2003 ; Sarrión 2003 ; Ferrer i Jané 2009). En-fin l’alphabet, également dual, ibère nord-oriental de Tos Pelat (Moncada, València) de la première moitié du IVe siècle av. J.-C. (Burriel et al. 2011), avec un minimum de deux alphabets fragmentés, partiellement su-perposés et répartis sur deux feuilles de plomb de forme caractéristique.

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L’ALPHABET DE GER :

L’alphabet de Ger se trouve sur la roche 1 de la zone 4 (Campmajo 2012, photo 91 p. 379 ; Campmajo, Ferrer i Jané 2010, n°22), roche de taille moyenne avec une grande quantité de gravures linéaires, et où il y a au minimum une paire d’inscriptions ibères sur les surfaces adjacentes (Campmajo 2012, fig. 183 n°1 et 2, p. 380). L’alphabet s’étend sur une surface d’environ 50 cm de longueur avec des signes

de 1 à 2,5 cm de hauteur. L’alphabet est écrit de gauche à droite et toutes les paires respec-tent l’ordre complexe simple. L’alphabet est apparemment complet sinon que certains signes sont difficiles à identifier : dans le des-sin (fig. 3) nous indiquons en pointillé les traits les moins sûrs. Les autres traits sont des gravures linéaires postérieures.

Fig. 3 - Dessin de l’alphabet de Ger. ***************

Les premiers signes visibles sont une paire de cercles très érodés, probablement deux signes

ku. Le signe suivant, lui aussi très érodé, est

difficile à identifier mais il pourrait s’agir de la partie inférieure d’un signe bo, en tenant compte que ce signe ne figure pas dans le reste de l’alphabet et que vraisemblablement se devrait être un bo4 avec quatre traits. En continuant, encore sur la zone érodée où les traits sont difficiles à identifier, il y a des restes qui pourraient s’apparenter avec une paire de signes ke, celui de droite plus clair que celui de gauche, l’unique trace visible est compatible avec un ke9 avec un trait court, tandis que celui de gauche devrait être proba-blement un ke10 avec le trait complet, suivant l’exemple de l’inscription d’Osséja (Camp-majo, Ferrer i Jané 2010, fig. 2b p. 266). Les deux signes suivants sont des plus clairs, un ti7 à quatre traits et le second un ti7 à trois traits. Le suivant est le signe ba1, alors qu’après il s’agit clairement d’un signe bi4.

Les deux signes à la suite sont deux ta, le premier est un signe complexe ta2 (Ferrer i Jané 2005) et le deuxième un signe simple

ta1. Les deux signes suivants sont deux signes te très clairs, le premier est un signe te14 avec

les deux traits en forme de croix et le second un te10 avec seulement le trait horizontal. Les lignes horizontales sur ces deux signes en particulier et sur cette inscription en général sont difficiles à apprécier. Les deux suivants sont deux signes ko, le premier est un ko2 complexe et le second un ko1 simple. Le premier est très clair mais le second com-mence à être affecté par des traits linéaires postérieurs que, dans certains cas, il semble qu’ils pourraient être superposés compléte-ment à quelques traits du signe.

Les signes suivants sont les plus difficiles à identifier, car dans cette zone les traits li-néaires postérieurs forment une trame dense, cependant il semble que certains traits courts dans le champ épigraphique permettraient

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d’identifier deux signes to, un to3 complexe avec quatre traits et un to1 simple avec trois traits, le premier étant plus clair que le se-cond. La même chose se passe avec les deux signes suivants mais les traits pourraient cor-respondre à deux signes tu. Le second est plus clair, un tu1 sans traits, que le premier qui pourrait être un tu2 avec un trait en position centrale.

Le signe suivant est clairement un e, proba-blement un signe e4 à trois traits mais il pour-rait s’agir aussi d’un e5 à quatre tpour-raits. Le sui-vant est à l’évidence un ś1 et le signe qui suit semble bien un s aux multiples traits, au moins un s6. Il n’est d’ailleurs pas clair que ce signe présente une dualité, car à sa gauche il y aurait suffisamment de place pour un autre signe s, bien qu’aucune trace visible n’y appa-raisse.

Les deux suivants sont à nouveau affectés par des gravures linéaires postérieures mais il semble que l’on puisse identifier deux signes

ka, le premier un ka3 complexe et le second

un ka1 simple. Le premier est plus clair que le second qui serait bien séparé du premier et plus petit qu’attendu. En continuant, on trouve une zone, avec un espace pour un ou deux signes, pleine de traits où il est très difficile d’identifier des signes. Il se peut qu’à gauche s’intègre quelque variante du signe bu ou du signe o alors qu’à droite pourrait s’insérer un signe l2 ou peut-être a1. En continuant, il est possible d’identifier un signe a1 mais qui pourrait aussi être un signe l2. Par la suite, un autre espace de lecture complexe pourrait con-tenir quelque variante du signe o ou du signe

bu.

Le signe suivant est clairement un signe m1. Le signe suivant est un n mais le dernier trait est affecté par une cassure de la roche. Le signe suivant est un signe i1 suivi d’un r5. Ces deux signes s’identifient bien seulement avec une lumière rasante, à première vue ils sont pratiquement invisibles. Le signe suivant

est celui de l’autre vibrant ŕ7 mais la ferme-ture du cercle à la partie avant ne s’apprécie pas correctement et la zone opposée coïncide avec une irrégularité de la roche. Le signe après est douteux mais il semble pourtant que ce soit un signe be11 typique de la Cerdagne avec le trait central allongé. La tête arrondie s’apprécie mieux en lumière rasante mais les bras latéraux sont peu clairs.

Les deux suivants sont une paire de signes ki, le premier est un complexe ki5, avec deux traits additionnels, et le deuxième un ki1 simple. Le second est un des signes les plus clairs alors que le premier est affecté par des traits linéaires postérieurs mais il s’identifie très bien. Le signe suivant est un signe u3 lui aussi parfaitement clair. Toutefois le signe suivant est un signe en forme de iota (Ι) pré-sent avec une certaine fréquence en Cerdagne et que l’on ne connait ailleurs seulement do-cumenté sur la deuxième fusaïole d’Oliete (Silgo 2001, p. 347 ; Ferrer i Jané 2008, p. 260) mais qui pourrait être une variante du signe en forme de double flèche sur le plomb de Palamós (C.4.1) ou du signe en forme de T qui apparait dans l’inscription omtikes sur une monnaie (A.42) ou sur la fusaïole de Can Rodon (Ferrer i Jané et al. 2012). Si c’est le cas, il faudrait exclure que le signe en forme de T soit strictement un allographe de certains des signes nasaux avec lesquels le signe en forme de iota (Ι) coïncide dans cet alphabet,

n, m et ḿ, particulièrement de m comme je

l’ai soutenu récemment (Ferrer i Jané et al. 2012), sinon c’est un signe différent. Toute-fois, le fait qu’il apparaisse juste devant la troisième nasale, ḿ, pourrait être une indica-tion d'une certaine affinité entre leurs valeurs. Le signe suivant est la troisième nasale en forme de Y grec, un ḿ3. Il semble qu’à la fin de l’alphabet il pourrait y avoir les restes d’un dernier signe qui ne s’identifie pas correcte-ment.

Ainsi donc, la transcription finale de cette inscription est :

kugu+[-]+tidibabitadatedekogotodotudueś[-]skaga++a+mnirŕbekigiuIḿ

En tenant compte qu’il s’agit d’un alphabet, on pourrait proposer la reconstruction possible sui-vante :

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Fig. 4 - Photographies de détails de l’alphabet de Ger.

L’ALPHABET DE BOLVIR :

L’alphabet de Bolvir se trouve sur la roche 4 de la zone 3 (Campmajo 2012, p. 359 ; Camp-majo, Ferrer i Jané 2010, n°21), une roche de grande dimensions avec une grande quantité de gravures linéaires et naviformes. L’alpha-bet se trouve sur la même surface, et à très

peu de distance d’une inscription déjà publiée contenant le texte aŕamtaŕśu (Panosa 2001, p. 515 ; Campmajo, Ferrer i Jané 2010, fig. 8a et b, p. 272). La faible puissance des traits, leur symétrie et la petite taille des signes, entre 0,5 cm et 1,5 cm, sont probablement la

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cause pour laquelle ils sont passés inaperçus des autres chercheurs qui ont étudié cette roche. L’alphabet est incomplet car la moitié gauche est affectée par une couche de concré-tions qui occulte complétement les possibles traits et qui, dans le pire des cas, a pu les faire disparaitre. La faisabilité de la restauration de cette zone de la roche est à l’étude, circons-tance qui, si elle se réalise, permettrait de ré-cupérer la partie occultée de l’alphabet.

Il semble que l’alphabet doit être lu de droite à gauche, de façon inverse à l’habitude, car le seul signe directionnel lisible est le signe bi qui est orienté de droite à gauche. Le fait que dans les paires la complexe apparaisse à droite est un autre argument favorable à la lecture de droite à gauche. Par ailleurs, cet ordre est une constante que respectent les quatre alphabets connus.

Fig. 5 - Dessin de l’alphabet de Bolvir. ***************

Les deux premiers signes sont deux signes ku très clairs, le premier avec un petit point cen-tral. Les deux suivants sont un signe ba et un signe bi6 comme cela se passe dans l’alphabet de Ger. J’ai aussi évalué la possibilité que ce soit un signe ba2, et par conséquent une paire de signes ba, mais tant la séquence claire

ba-bi de l’alphabet de Ger comme le fait que les

labiales n’apparaissent pas en formant une dualité, ni dans les inscriptions ni dans les autres alphabets, me fait écarter cette éventua-lité. Les deux signes suivants sont des signes

ta, le premier un complexe ta2 et le second un

simple ta1. Les deux signes suivants sont des signes ko, le second est un ko1 simple tandis que le premier semble avoir un trait en forme d’angle dans sa moitié inférieure. Suivent ensuite deux signes te, le premier un te13 complexe, avec une croix centrale, et le se-cond un te10 avec un trait intérieur en diago-nale. En poursuivant il y a un espace où je ne

suis pas en mesure d’identifier un signe bien que quelques traits seraient compatibles avec un signe s. Les deux signes suivants sont dou-teux, le premier est un signe triangulaire avec le trait intérieur en forme d’angle qui pourrait être un ka3 mais il semble que le suivant ne puisse correspondre à la variante simple de

ka, sinon un simple tu1 ou peut-être r1, ce

qui serait étrange dans un texte dual. Il appa-rait que la solution la plus plausible est de penser que le premier soit une variante de tu complexe, avec le trait intérieur en forme d’angle, trait de forme similaire à celui docu-menté dans la variante complexe de ko. Les deux signes suivants sont clairement ŕ5 et u3. Ils sont suivis par une paire claire de signes ti,

ti7 de quatre traits et un ti1 de trois traits avec

le trait central non aligné. Les deux signes suivants sont tout aussi clairement une paire de to, to3 de quatre traits et un to1 de trois traits.

Ainsi donc, la transcription de cette inscription est :

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Fig. 6 - Photographies de détails de l’alphabet de Bolvir.

CONCLUSIONS

La chronologie précise de ces inscriptions ne peut être établie mais le fait qu’elles soient duales, ainsi que les dernières investigations sur l’oppidum du Castellot de Bolvir qui re-tardent les chronologies habituelles du proces-sus d’ibérisation de la Cerdagne (Morera et al. 2010), laisse penser en général à une chrono-logie du IIIe av. J.-C. pour les inscriptions duales de la Cerdagne.

Les deux nouveaux alphabets cerdans ne pré-sentent apparemment pas d’autres dualités que celles prévues des occlusives dentales et vé-laires, circonstance compatible avec ce que nous pouvons déduire en général de l’analyse de la majeure partie des inscriptions nord-orientales des IVe et IIIe siècles av. J.-C. et en

particulier des inscriptions de la Cerdagne. Par contre les deux alphabets edetans du Cas-tellet de Bernabé et de Tos Pelat présentent aussi des dualités à voyelles et quelques con-sonnes continues, circonstance également compatible avec ce qui peut être déduit de l’analyse des inscriptions edetanes des IVe

et IIIe siècles av. J.-C.

L’usage des alphabets dans les inscriptions rupestres est un nouvel indice favorable à l’interprétation votive rupestre de la Cerdagne (Campmajo, Ferrer i Jané 2010 ; Ferrer i Jané 2010 ; Campmajo 2012) en accord avec les paires grecques, latines et étrusques (Velaza 2012) et renforcent les arguments contraires (Velaza 2006 ; Ferrer i Jané 2013, sous

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presse) à la considération de la langue ibère comme seulement véhiculaire en Cerdagne en particulier et dans le nord-est de la péninsule ibérique en général (de Hoz 1993, 2009 et 2011).

Les caractéristiques générales, indiquent que les deux alphabets respectent l’ordre dans les paires duales de sorte que la variante com-plexe apparait toujours en première position. De plus, comme cela se passait dans l’ensemble des alphabets edetans, l’ordre des signes ne coïncide pas non plus entre les deux alphabets cerdans ni dans les edetans, alors qu’il peut être vu dans les cerdans une cer-taine tendance à l’apparition dans la première moitié de l'alphabet de quelques signes : ta,

te, ti, to, tu, ko, ku, ba et bi.

Plus intéressante est la disposition de quel- ques signes de l’alphabet de Ger où, en plus des paires duales, il semble qu’ont été

jume-lées les consonnes continues de sons simi-laires. Ainsi, les deux vibrantes, les deux sif-flantes et les deux nasales apparaissent for-mant des paires. Le signe en forme de iota, I, possible variante du signe en forme de T ou du signe en forme de double flèche ↕, est rela-tivement fréquent en Cerdagne et apparaît à la fin de l’alphabet de Ger juste avant le ḿ avec lequel il partage peut-être quelque caractéris-tique.

Finalement, il faut indiquer que les grandes divergences à l’extension des dualités entre les deux alphabets edetans et les deux cerdans et la détection sporadique de variantes com-plexes de signes vocales et vibrantes sur tout le territoire ibèrique, permettent de penser que, au moins aux IV-IIIe siècles av. J.-C., il existait probablement une certaine variété d’alphabets entre les ibères, en fonction au minimum des dualités activées.

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