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Optique non-linéaire dans le domaine des fréquences.

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

Universit ´e du Qu ´ebec

Institut National de la Recherche Scientifique Centre ´energie Mat ´eriaux T ´el ´ecommunications

O

PTIQUE NON

-

LINEAIRE DANS LE DOMAINE DES FR

´

EQUENCES

´

Par Guilmot Ernotte

M ´emoire pr ´esent ´e pour l’obtention du grade Maˆıtre `es sciences (M.Sc.)

en sciences de l’ ´energie et des mat ´eriaux D ´epos ´e le 19 d ´ecembre 2016

Jury d’ ´evaluation Pr ´esident du jury et examinateur interne Examinateur externe Directeur de recherche Franc¸ois Vidal INRS- ´EMT Fabien Qu ´er ´e

Commissariat `a l’ ´energie atomique et aux ´energies alternatives

Franc¸ois L ´egar ´e INRS- ´EMT

(2)
(3)

REMERCIEMENTS

Je commencerais par remercier Audrey. Bien que les choses soient diff ´erentes aujourd’hui, tu as ´et ´e d’un support incommensurable particuli `erement pendant mes temps de faisceau.

Je dois aussi remercier Mathieu Gigu `ere que j’ai rencontr ´e en industrie et qui m’a fortement sugg ´er ´e d’essayer la recherche en milieu acad ´emique pour ma maitrise et qui m’a introduit `a l’INRS et `a l’ ´equipe de Franc¸ois L ´egar ´e.

Un merci sinc `ere `a Franc¸ois L ´egar ´e, mon directeur de recherche, pour avoir cr ´e ´e un environnement vraiment stimulant dans lequel j’ai grandement grandi. Merci aussi pour les multiples projets auquel tu m’as fait participer et `a la chance que tu m’as donn ´ee en m’envoyant `a plusieurs conf ´erences. Un gros merci `a Philippe Lassonde pour toute l’aide que tu m’as apport ´ee dans le laboratoire, ainsi que les bons moments de d ´elires qu’on a eu particuli `erement en fin de temps de faisceau.

Je tiens aussi `a remercier Vincent Gruson, ton arriv ´ee et ta pr ´esence m’ont permis de me motiver pour ma fin de maitrise et tu m’as permis de d ´ebloquer sur certains probl `emes sur lesquels je travaillais depuis quelques temps. Merci aussi pour tes relectures de ce m ´emoire !

Je dois aussi remercier Bruno Schmidt qui a ´et ´e un mentor pour moi ainsi qu’une v ´eritable aspiration pour me d ´epasser. Tu es toujours plein de super id ´ees int ´eressantes et tu rends les exp ´eriences au laboratoire tr `es motivantes.

Finalement, un merci `a tous ceux qui m’ont aid ´e un moment ou un autre dans mes d ´emarches `a l’INRS en particulier : Antoine Laram ´ee, Carol Morissette, Charles-Andr ´e Couture, Vincent Wanie, Vincent Cardin, Samuel Beaulieu, Heide Ibrahim et Nicolas Thir ´e.

(4)
(5)

R ´

ESUM

E

´

L’optique non-lin ´eaire repose sur l’interaction entre un champ ´electrique intense et la mati `ere. Cette interaction cr ´ee de nouvelles fr ´equences, permettant d’atteindre des r ´egions spectrales inaccessibles par l’optique lin ´eaire. Un champ ´electrique intense peut ˆetre obtenu via l’utilisation d’impulsions ultra-br `eves, de l’ordre de la femtoseconde. Cependant, la relation temps-fr ´equence montre que ce type d’impulsions poss `ede un spectre large. Il devient alors difficile de conserver toutes les propri ´et ´es spectrales d’une impulsion d ˆu `a la nature non-lin ´eaire des op ´erateurs en jeu, en particulier dans le cas de l’amplification param ´etrique optique et pour la g ´en ´eration de seconde harmonique. Ce m ´emoire pr ´esente une nouvelle approche pour l’optique non-lin ´eaire qui divise cet op ´erateur non-lin ´eaire sur des bandes spectrales plus ´etroites de fac¸on parall `ele afin de conserver toutes les propri ´et ´es spec-trales de l’impulsion. Pour ce faire, un montage 4-f est utilis ´e et l’interaction non-lin ´eaire se r ´ealise sur un spectre dispers ´e spatialement. Plus particuli `erement, un amplificateur param ´etrique optique a ´et ´e construit de cette fac¸on et a permis d’amplifier une impulsion tr `es large-bande de trois cycles optiques `a 1.8 µm jusqu’ `a 13 mJ avec 79 mJ de pompe sans aucune perte au niveau de la largeur du spectre. De plus, un montage de g ´en ´eration de seconde harmonique a ´et ´e construit dans un 4-f et les pro-pri ´et ´es de l’impulsion de seconde harmonique sont compar ´ees `a celles d’un montage conventionnel. Il a ´et ´e observ ´e que la g ´en ´eration dans un 4-f annule le couplage fr ´equentiel et permet d’obtenir un spectre de seconde harmonique qui a une relation avec le spectre fondamental lin ´eaire en phase et quadratique en amplitude, alors que le montage conventionnel utilisant l’espace temporel ne respecte pas ces relations.

Mots cl ´es : Optique lin ´eaire ; optique ultra-rapide ; optique de Fourier ; laser ; amplificateur

(6)
(7)

ABSTRACT

Nonlinear optics is performed by interacting an intense electric field with matter. This interaction gene-rates new frequencies, which are inaccessible by linear optics. Intense electric field can be obtained by using ultrashort pulses that are in the order of the femtosecond. However, time-frequency relation shows that this type of pulse has a large bandwidth. Hence, it becomes difficult to conserve all spec-tral properties of the laser pulse due to the nonlinear nature of the operator, in particular in the case of optical parametric amplification and second harmonic generation. This master thesis presents a new approach for nonlinear optics which divides this operator on multiples shorter bandwidth in a parallel manner to conserve all spectral properties. To do so, a 4-f setup was built and nonlinear propagation is realized in a plane where the spectrum is dispersed on a spatial axis. In particular, an optical para-metric amplifier was built in this manner to amplify a three cycles bandwidth at 1.8 µm to 13 mJ with the use of 79 mJ of pumping without losing any spectrum. Moreover, a second harmonic generation setup was built in a 4-f and is compared with a regular setup. It will be shown that the generation in the 4-f setup suppresses the frequency coupling during the nonlinear propagation thus the second harmonic spectrum has a relation with the fundamental spectrum that is linear in phase and quadratic in amplitude, while the conventional setup in the temporal domain did not conserve these properties.

Keywords : Non-linear optics ; Ultrafast optics ; Fourier optics ; Laser ; Non-linear amplifier ; Second

(8)
(9)

T

ABLE DES MATI

ERES

`

Remerciements

. . . iii

R ´esum ´e

. . . v

Abstract

. . . vii

Table des mati `eres

. . . ix

Liste des figures

. . . xiii

Liste des symboles et des acronymes

. . . xvi

1

Introduction

. . . 1

2

Th ´eorie

. . . 5

2.1

Susceptibilit ´e ´electrique

. . . 5

2.1.1 D ´efinitions. . . 5

2.1.2 Bir ´efringence . . . 6

2.1.3 Dispersion. . . 8

2.1.4 M ´elange `a trois ondes . . . 10

2.1.5 Accord de phase. . . 13

2.1.6 G ´en ´eration de seconde harmonique . . . 15

2.1.7 Amplification param ´etrique optique . . . 16

2.1.8 M ´elange `a quatre ondes . . . 19

2.2

Mesure de dur ´ees par FROG

. . . 21

2.2.1 Fen ˆetrage optique r ´esolu en fr ´equences . . . 22

2.2.2 G ´en ´eration de seconde harmonique-FROG . . . 23

2.2.3 R ´eseau transitoire-FROG . . . 23

2.3

Etireur 4-f

´

. . . 24

2.3.1 Fonctionnement . . . 24

2.3.2 Dur ´ee au plan de Fourier. . . 26

2.3.3 Matrice de Kostenbauder . . . 27

3

Amplification param ´etrique optique dans le domaine de

Fourier (FOPA)

. . . 33

3.1

Probl ´ematique

. . . 33

(10)

3.3

Travaux ant ´erieurs

. . . 35

3.3.1 Montage et r ´esultats exp ´erimentaux . . . 35

3.3.2 Autres FOPA . . . 37

3.4

Objectifs

. . . 37

3.5

Montage exp ´erimental

. . . 38

3.5.1 G ´en ´eration de l’amorce. . . 39

3.5.2 Mise en forme de la pompe . . . 40

3.5.3 Composants du FOPA . . . 41

3.6

R ´esultats exp ´erimentaux

. . . 42

3.6.1 Spectre . . . 42

3.6.2 Energie et efficacit ´e´ . . . 43

3.6.3 Profil spatial. . . 44

3.6.4 Profil temporel . . . 45

3.7

Observations et simulations

. . . 46

3.7.1 Dur ´ee de l’impulsion de pompe . . . 46

3.7.2 Synchronisation de l’amorce et de la pompe . . . 48

3.8

Consid ´erations futures

. . . 49

4

G ´en ´eration de seconde harmonique dans le domaine de

Fourier (GSHF)

. . . 51

4.1

Objectifs

. . . 51

4.2

Montage exp ´erimental

. . . 52

4.3

R ´esultats exp ´erimentaux

. . . 53

4.3.1 Profil spatial. . . 53

4.3.2 Modulation de phase . . . 54

4.3.3 Modulation d’amplitude . . . 55

4.4

Discussion

. . . 57

4.4.1 Mod `ele math ´ematique . . . 57

4.4.2 Modulation de phase . . . 58

4.4.3 Modulation d’amplitude . . . 60

4.5

Consid ´erations futures

. . . 62

(11)

Annexes

. . . 69

(12)
(13)

LISTE DES FIGURES

1.1 Sch ´ematisation de l’amplification par d ´erive de fr ´equences. . . 2 1.2 Milieux d’amplification laser. Image tir ´ee de [13]. . . 3 2.1 Surface d’indice pour un milieu a) uniaxial positif, b) uniaxial n ´egatif et c) biaxial . . 8 2.2 Double r ´efraction `a travers un cristal de calcite, image tir ´ee de [48] . . . 9 2.3 Evolution d’une impulsion temporelle avec de la dispersion spectrale : a) sans dis-´

persion, b) dispersion du premier ordre, c) dispersion du deuxi `eme ordre et d) dis-persion du troisi `eme ordre . . . 10 2.4 Diagramme d’ ´energie de Jablonski pour les m ´elanges `a trois ondes . . . 12 2.5 Evolution de l’amplitude complexe du champ g ´en ´er ´e quand a) il n’y a pas d’accord´

de phase, b) un accord de phase par bir ´efringence et c) un accord de phase par domaines invers ´es. Chaque fl `eche noire repr ´esente une onde g ´en ´er ´ee dans le cristal non-lin ´eaire sur une longueur infinit ´esimal dz et la fl `eche rouge repr ´esente l’interf ´erence de toutes ces ondes. . . 14 2.6 Diff ´erence entre le sch ´ema d’un OPA et d’un NOPA. Chaque rectangle color ´e

repr ´esente une impulsion laser `a une fr ´equence donn ´ee. . . 15 2.7 Oscillation de l’intensit ´e des faisceaux dans un OPA en fonction de la longueur pour

un accord de phase parfait avec les conditions initiales d’une pompe beaucoup plus intense que le signal et un idler d’une intensit ´e nulle. . . 17 2.8 Visualisation temporelle d’une amplification en OPCPA. On remarque que les ailes

de l’impulsion `a amplifier, qui sont aussi les ailes spectrales, voient une intensit ´e de pompe plus faible. . . 19 2.9 Sch ´ema optique d’un r ´eseau transitoire . . . 21 2.10 Spectrogrammes GSH-FROG pour une impulsion avec une dispersion de a) 0 fs ,

b) -2000 fs2, c) 2000 fs2, d) -75 000 fs3et e) 75 000 fs3 . . . 24 2.11 Spectrogrammes RT-FROG pour une impulsion avec une dispersion de a) 0 fs , b)

-2000 fs2, c) 2000 fs2, d) -75 000 fs3 et e) 75 000 fs3 . . . 25 2.12 Sch ´ema d’un montage 4-f . . . 26 2.13 Evolution d’une impulsion dans un montage 4-f dans les quatre domaines (x, k, t, ν)´

pour une impulsion se situant `a z (a & b)<0, (c) = 0.33f, (d) = 0.66f, (e) = 1.33f, (f) = 1.66f, (g) = 2.00f, (h) = 2.66f, (i) = 3.66f et (h) = 4.00f. Les lignes de contours s’arr ˆetent `a 0.1%. . . 31 3.1 Sch ´ema d’un FOPA . . . 34 3.2 Interaction picoseconde dans un a) OPCPA et b) un FOPA . . . 34 3.3 Diff ´erents profils de spatiaux de pompe pour le FOPA : a) gaussien et b) accru sur

les ailes. Adapt ´ee de [62] . . . 35 3.4 Supression de la superfluorescence dans un FOPA. La majorit ´e de la

(14)

3.5 Spectre de l’impulsion amplifi ´ee dans le FOPA en fonction du niveau de pompe. Adapt ´ee de [61] . . . 37 3.6 Distribution spatiale de l’impulsion au plan de Fourier pour obtenir 100 mJ de moyen

infrarouge. . . 38 3.7 Sch ´ema de la chaˆıne laser pour le FOPA . . . 39 3.8 Spectres normalis ´es avant et apr `es la fibre creuse . . . 40 3.9 Profil spatial de la pompe du FOPA a) avant la mise en forme et b) apr `es la mise

en forme . . . 41 3.10 Vue de c ˆot ´e du FOPA . . . 41 3.11 Valeur du sinc2(∆kL/2) pour les BBO utilis ´es dans le FOPA. La ligne en tirets

d ´elimite la s ´eparation entre les deux cristaux dans le plan de Fourier . . . 42 3.12 Spectres en sortie de FOPA pour diff ´erents niveaux d’amplification. La ligne en

tirets illustre la s ´eparation entre les deux cristaux . . . 43 3.13 Energie et efficacit ´e en sortie de FOPA en fonction du niveau de pompage . . . 44´ 3.14 Profil spatial au foyer d’une lentille de 50 cm du faisceau a) d’amorce et b) amplifi ´e.

Les images sont prises par absorption `a deux photons sur une cam ´era CCD en silicium. . . 45 3.15 Trace FROG reconstitu ´ee et profil temporel correspondant de l’amorce . . . 46 3.16 Evolution d’une impulsion amplifi ´ee dans un FOPA lorsque la pompe a la m ˆeme´

dur ´ee que l’amorce (a-c) et lorsqu’elle est plus courte (d-f). a), b), d) et e) pr ´esentent l’impulsion au plan de Fourier et c) et f) en sortie. . . 47 3.17 Evolution d’une impulsion amplifi ´ee dans un FOPA lorsque la pompe est synchro-´

nis ´ee (a-c) et d ´esynchronis ´ee (d-f). a), b), d) et e) pr ´esentent l’impulsion au plan de Fourier et c) et f) en sortie. . . 49 4.1 GSH pour a) un laser continu, b) une impulsion femtoseconde et c) une impulsion

dispers ´ee spatialement . . . 51 4.2 Montage exp ´erimental de la GSH dans le plan de Fourier. . . 53 4.3 Image du foyer du faisceau de seconde harmonique en GSHF. . . 54 4.4 Spectrogrammes RT-FROG pour un faisceau avec une dispersion du second ordre

n ´egative g ´en ´er ´e par a) GSHF et b) GSHT et un faisceau avec une dispersion du second ordre positive g ´en ´er ´e par c) GSHF et d) GSHT . . . 54 4.5 Spectrogrammes RT-FROG pour une impulsion avec une dispersion du troisi `eme

ordre pour a) l’onde fondamentale, b) l’onde g ´en ´er ´ee par GSHF et c) l’onde g ´en ´er ´ee par GSHT . . . 55 4.6 Phases spectrales reconstruites des ondes fondamentale et de seconde

harmo-nique. Un facteur deux sur les ´echelles entre les ondes fondamental et de seconde harmonique est appliqu ´e `a des fins de comparaison. . . 56 4.7 Spectres de la GSH en fonction de la dur ´ee de l’impulsion fondamentale pour une

interaction a) dans le domaine du temps et b) dans le domaine des fr ´equences. . . 56 4.8 Spectrogrammes RT-FROG th ´eoriques pour un faisceau avec une dispersion du

(15)

4.9 Spectrogrammes RT-FROG th ´eorique pour une impulsion avec une dispersion du troisi `eme ordre pour a) l’onde fondamentale, b) l’onde g ´en ´er ´ee par GSHF et c) l’onde g ´en ´er ´ee par GSHT. . . 60 4.10 Spectrogrammes RT-FROG th ´eoriques pour la (b-i) GSHF avec un filtre fr ´equentiel

Fiallant de 0.2 nm `a 200 nm. a) pr ´esente le spectrogramme RT-FROG pour l’onde

fondamentale et j) celui de la GSHT. . . 61 4.11 Spectres de l’impulsion fondamentale mis au carr ´e (jaune) et lorsqu’on tient compte

de sa courbe d’accord de phase (orange), de l’onde de GSHF (noire) et de l’onde de GSHT lorsque l’impulsion initiale n’est pas allong ´ee (violet) et lorsqu’elle l’est `a 2 ps (gris). . . 62 4.12 Spectre de seconde harmonique sur une carte fluorescente pour un cristal au plan

(16)

LISTE DES SYMBOLES ET DES ACRONYMES

A Amplitude ´electrique [V/m]

B Champ magn ´etique [T]

c Vitesse de la lumi `ere [m/s]

χ(n) Susceptibilit ´e ´electrique d’ordre n []

D Induction ´electrique [C/m2]

d Coefficient non-lin ´eaire [m/V] ϵ0 Permittivit ´e du vide [F/m]

ϵr Permittivit ´e relative []

ϕ Phase [rad]

Φ Flux de photons [m−2· s−1]

f Longueur focale [m]

g Pas du r ´eseau [m]

H Champ magn ´etique [A/m]

I Intensit ´e [W/m2]

J Densit ´e de courant [A/m2]

k Vecteur d’onde [m−1]

λ Longueur d’onde [m]

Lc Longueur du cristal [m]

M Aimantation [A/m]

m Ordre de diffraction []

µ0 Perm ´eabilit ´e du vide [T · m/A]

n Indice de r ´efraction []

ν Fr ´equence [Hz]

n2 Indice de r ´efraction non-lin ´eaire []

P Vecteur polarisation [C/m2]

Pk Matrice de projection []

θd Angle de diffraction [rad]

θi Angle d’incidence [rad]

ρ Densit ´e de charges [C/m3]

R Rayon de courbure [m]

σt Dur ´ee de l’impulsion

t Temps [s] τ D ´elai [s] vf Vitesse de phase [m/s] vg Vitesse de groupe [m/s] ω Pulsation [rad · Hz] win Taille du faisceau [m] x Position transverse [m]

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ALLS Ang., Advanced Laser Light Source

BBO Ang., Beta borate de barium

CCD Ang., Charged Coupled Device

CEP Ang., Phase entre l’enveloppe et la porteuse CPA Ang., Amplification par d ´erive de fr ´equences

EEO Effet ´electro-optique

EMT Energie, mat ´eriaux et t ´el ´ecommunications´

FOPA Ang., Amplification param ´etrique optique dans le domaine de Fourier FROG Ang., Fen ˆetrage optique r ´esolu en fr ´equences

GDF G ´en ´eration par diff ´erence de fr ´equences GSF G ´en ´eration par somme de fr ´equences GSH G ´en ´eration de seconde harmonique

GSHF G ´en ´eration de seconde harmonique dans le domaine de Fourier GSHT G ´en ´eration de seconde harmonique dans le domaine temporel INRS Institut national de la recherche scientifique

NOPA Ang., Amplification param ´etrique optique non-collin ´eaire OPA Ang., Amplification param ´etrique optique

OPCPA Ang., Amplification param ´etrique optique par d ´erive de fr ´equence

PF Plan de Fourier

RO Rectification optique

RT R ´eseau transitoire

(18)
(19)

CHAPITRE

1

INTRODUCTION

La vision est probablement le sens qui comble le plus le besoin de curiosit ´e de l’homme. Le vieil adage dit qu’il est beaucoup plus ais ´e de comprendre ce que l’on peut voir. Cependant, l’oeil humain est limit ´e `a l’observation de la gamme spectrale dite visible (400 nm-780 nm) et limit ´e par son pouvoir de s ´eparation (environ une minute d’arc). Afin de d ´epasser cette limite, l’homme a d ´evelopp ´e des outils pour contr ˆoler la lumi `ere et mieux observer la nature qui l’entoure. Ces outils ont permis de comprendre les comportements de la lumi `ere comme la r ´efraction, la r ´eflexion, la diffusion, etc. Au XXe si `ecle, les exp ´eriences sur l’effet photo ´electrique ont permis de comprendre que la lumi `ere se comporte comme des particules de lumi `ere appel ´es photons [1]. Chaque photon poss `ede sa propre ´energie E qui est reli ´ee `a sa fr ´equence ν gr ˆace `a la constante de Planck : E = hν. Les ph ´enom `enes qui conservent l’ ´energie de ces photons sont class ´es par les physiciens comme ´etant de l’optique lin ´eaire. `A l’inverse, l’optique non-lin ´eaire est une classification qui regroupe tous les ph ´enom `enes de chimie des photons : deux photons identiques fusionnent ensemble pour n’en faire qu’un avec le double d’ ´energie ou encore un photon de grande ´energie se scinde en deux photons de moindre

´energie.

Une des premi `eres d ´emonstrations th ´eoriques d’un effet non-lin ´eaire est l’absorption de deux photons par Maria G ¨oppert-Mayer en 1931 [2]. L’absorption `a deux photons est un processus o `u un ´electron est promu `a un niveau sup ´erieur en absorbant l’ ´energie de deux photons simultan ´ement. Cepen-dant, il a fallu attendre plusieurs ann ´ees avant la premi `ere observation exp ´erimentale de l’optique non-lin ´eaire car la probabilit ´e d’occurrence d ´epend de la pr ´esence de plusieurs photons au m ˆeme moment, c’est- `a-dire qu’il faut utiliser des sources lumineuses tr `es intenses pour pouvoir voir un effet non-lin ´eaire.

Ces sources tr `es intenses sont apparues avec l’av `enement du laser en 1960 [3] et ont permis la premi `ere d ´emonstration exp ´erimentale de l’absorption `a deux photons qui a ´et ´e r ´ealis ´ee par Kaiser et al. [4]. De plus, pour la premi `ere fois, il a ´et ´e possible d’observer la g ´en ´eration d’une nouvelle fr ´equence [5]. Celle-ci ´etait le double de celle du laser utilis ´e. Aujourd’hui, on appelle ce ph ´enom `ene g ´en ´eration de seconde harmonique (GSH). La g ´en ´eration de seconde harmonique est l’ ´equivalent de l’absorption `a deux photons sauf qu’elle se fait vers un ´etat virtuel au lieu de r ´eel forc¸ant ainsi une d ´esexcitation instantan ´ee de l’ ´electron qui ´emet un photon avec le double d’ ´energie. Par la suite, un ensemble de ph ´enom `enes non-lin ´eaires a ´et ´e observ ´e, permettant d’acc ´eder `a des fr ´equences inac-cessibles par amplification laser. Le d ´eveloppement de la technologie laser a grandement contribu ´e au d ´eveloppement de l’optique non-lin ´eaire en offrant des sources de plus en plus intenses.

Un de ces d ´eveloppements technologiques cl ´es dans l’histoire du laser est l’arriv ´ee du blocage de modes. Cette technique consiste `a faire interf ´erer constructivement tous les modes longitudinaux

(20)

qu’en favorisant leur propagation sous forme d’impulsion ultra-courte d’une dur ´ee inf ´erieure `a la pi-coseconde [6]. Au fur et `a mesure que le d ´eveloppement de la technologie permettait d’augmenter l’ ´energie de ces impulsions ainsi que de diminuer leur dur ´ee, celles-ci sont devenues beaucoup trop intenses pour pouvoir ˆetre amplifi ´ees de fac¸on conventionnelle sans endommager les cristaux d’am-plification. Pour contourner ce probl `eme d’intensit ´e, l’amplification par d ´erive de fr ´equences a ´et ´e invent ´ee [7]. Cette technique peut ˆetre d ´ecrite sch ´ematiquement en trois ´etapes : a) l’impulsion est ´etir ´ee temporellement via l’ajout de dispersion. Pour cela, un couple de r ´eseaux de diffraction est utilis ´e. Ce dispositif est appel ´e ´etireur. b) Une fois ´etir ´ee, son intensit ´e pic est fortement diminu ´ee ; l’amplification est alors possible. c) L’impulsion amplifi ´ee est compress ´ee en compensant la disper-sion initialement ajout ´ee, via un second couple de r ´eseaux. Ce dispositif est appel ´e compresseur. L’amplification d’une impulsion laser par d ´erive de fr ´equences est illustr ´ee `a la figure 1.1.

FIGURE1.1 – Sch ´ematisation de l’amplification par d ´erive de fr ´equences.

Un montage classique utilis ´e pour ´etirer des impulsions est le montage 4-f [8]. Celui-ci a la particu-larit ´e de disperser les diff ´erentes composantes spectrales d’une impulsion dans un plan appel ´e plan de Fourier. Cette propri ´et ´e est utilis ´ee abondamment pour manipuler la phase et l’amplitude trale d’une impulsion [9–11] afin de g ´en ´erer le profil temporel. Cependant, cette manipulation spec-trale dans un 4-f n’a ´et ´e que lin ´eaire jusqu’ `a pr ´esent. Dans le cadre de ce m ´emoire, le dispositif 4-f sera utilis ´e pour deux interactions non-lin ´eaires. Comme nous le verrons, la s ´eparation spatiale des diff ´erentes fr ´equences permettra de s’affranchir des contraintes usuelles de l’interaction non-lin ´eaire large bande. Ces deux interactions seront l’amplification param ´etrique optique (OPA, ang.) [12] et la GSH. On classifiera ces interactions comme ´etant de l’ ”optique non-lin ´eaire dans le domaine des fr ´equences.” Ce nouveau type d’interaction n’est pertinent que dans le domaine de l’optique ultra-court : il ne s’applique donc qu’aux impulsions larges bandes.

Tout d’abord, l’OPA et son compl ´ement, la g ´en ´eration par diff ´erence de fr ´equences (GDF), sont des outils indispensables en optique ultra-rapide. En effet, ils permettent d’atteindre des plages spectrales o `u aucun mat ´eriau d’amplification lin ´eaire est en mesure de g ´en ´erer des impulsions femtosecondes et ´energ ´etiques. La figure 1.2 illustre que le nombre de milieux de gain laser supportant des bandes spectrales femtosecondes est tr `es faible et qu’il y a un trou important dans la gamme de l’infrarouge moyen. Il est `a noter que cette figure n’est pas `a jour sur les derniers milieux de gain et que des milieux `a base de chalcog ´enure permettent de combler ce trou. Cependant, ceux-ci ne permettent pas encore des impulsions tr `es ´energ ´etiques. Pour atteindre ces gammes spectrales avec des impulsions femtosecondes, il faut utiliser des processus non-lin ´eaires qui permettent de changer la fr ´equence du laser.

(21)

FIGURE1.2 – Milieux d’amplification laser. Image tir ´ee de [13].

nent en chimie et en physique ultra-rapide. Ces lasers sont utilis ´es pour la g ´en ´eration d’harmoniques d’ordre ´elev ´e dans les gaz [14–17] et dans les solides [18–20] de m ˆeme qu’en spectroscopie vibra-tionnelle [21, 22]. Gr ˆace `a la GDF, il est possible d’atteindre le moyen infrarouge et l’OPA permet d’augmenter l’ ´energie de l’impulsion. Toutefois, des probl `emes d’intensit ´e dans les cristaux comme dans l’amplification lin ´eaire surviennent et la m ˆeme strat ´egie d’amplification par d ´erive de fr ´equences est employ ´ee afin de les contourner. Cela donne lieu `a un montage dit d’OPCPA [23]. Gr ˆace `a cette m ´ethode, des impulsions dans le moyen infrarouge tr `es intenses ont ´et ´e amplifi ´ees jusqu’au niveau du mJ et avec moins de trois cycles optiques [24–32]. Toutefois, d ˆu `a la nature limitative des cristaux non-lin ´eaire, des spectres plus larges et donc des impulsions plus courtes n’ont pas pu ˆetre am-plifi ´es directement par cette m ´ethode. Pour r ´eussir cet exploit, il a fallu avoir recours `a des montages s ´equentiels d’OPCPA o `u chaque amplificateur amplifie sa propre bande spectrale [33–38]. Cepen-dant, ce genre de montage optique est souvent tr `es compliqu ´e et peu polyvalent. Dans ce m ´emoire, une m ´ethode plus simple et polyvalente est utilis ´ee pour remplir cette t ˆache et est appel ´ee OPA dans le domaine de Fourier (FOPA). En quelques mots, cette technique permet l’amplification parall `ele des diff ´erentes composantes spectrales de l’impulsion gr ˆace `a un 4-f permettant ainsi l’utilisation de plus d’un cristal `a la fois.

La deuxi `eme section de ce m ´emoire s’attarde `a la GSH effectu ´ee dans un 4-f. En optique ultra-rapide, la GSH est un outil utilis ´e afin d’atteindre des fr ´equences dans le bleu jusqu’ `a l’ultraviolet, des gammes spectrales qui sont inaccessibles avec des bandes spectrales femtosecondes par amplifi-cation lin ´eaire. Atteindre ces gammes spectrales est pertinent pour exciter des syst `emes atomiques et mol ´eculaires en spectroscopie [39, 40], pour imiter des ph ´enom `enes d’asym ´etrie de phases en combinant une onde fondamentale avec sa seconde harmonique [41, 42], pour g ´en ´erer des fais-ceaux `a polarisation circulaire par g ´en ´eration d’harmoniques d’ordre ´elev ´e [43, 44] ou pour perturber la g ´en ´eration d’harmoniques d’ordre ´elev ´e et obtenir des harmoniques paires et ainsi contr ˆoler in situ la g ´en ´eration [19, 45]. En g ´en ´eral, ces faisceaux de seconde harmonique sont difficilement

(22)

manipu-lables car la plupart des mat ´eriaux absorbent dans cette r ´egion. D `es lors, il n’existe aucun montage permettant de mettre en forme une impulsion dans cette gamme spectrale. En effectuant la GSH dans un 4-f, ces faisceaux sont manipul ´es plus ais ´ement et il devrait ˆetre possible de transf ´erer directement toute la technologie de mise en forme d’impulsions dans l’infrarouge vers l’ultraviolet.

Afin de bien comprendre le fonctionnement de ces deux ph ´enom `enes non-lin ´eaires dans un montage 4-f, les bases de l’optique non-lin ´eaire ainsi que le fonctionnement d’un 4-f sont revus dans la premi `ere section de ce m ´emoire. Puis, les r ´esultats de ces deux exp ´eriences sont ´elabor ´es. Ce m ´emoire se conclut sur une discussion plus g ´en ´erale sur l’optique non-lin ´eaire dans le domaine des fr ´equences.

(23)

CHAPITRE

2

TH

EORIE

´

2.1

Susceptibilit ´e ´electrique

Cette section vise `a expliquer les aspects th ´eoriques d’une onde ´electromagn ´etique se propageant dans un milieu polarisable de fac¸on lin ´eaire et non-lin ´eaire. Les d ´emarches suivantes sont inspir ´ees de [46, 47].

2.1.1 D ´efinitions

Lorsqu’un champ ´electrique oscillant E(t) se propage dans un milieu, celui-ci d ´eplace les nuages ´electroniques et forme un dip ˆole p(t) = qx(t), o `u q repr ´esente la charge ´electrique et x le d ´eplacement du nuage ´electronique par rapport `a sa position initiale. Si le champ ´electrique n’est pas trop in-tense, alors ce d ´eplacement est proportionnel au champ E(t) et le dip ˆole se comporte comme un ressort. C’est cette dynamique qui r ´egit la propagation lin ´eaire de la lumi `ere. Toutefois si le champ ´electrique devient trop intense, le d ´eplacement du nuage ´electronique n’est plus proportionnel `a E(t) et des composantes anharmoniques commencent `a apparaˆıtre. Ce sont ces composantes qui ex-pliquent l’optique non-lin ´eaire. Pour comprendre les effets macroscopiques de ces dip ˆoles, il faut introduire le vecteur polarisation du milieu ⃗P qui peut ˆetre repr ´esent ´e comme ´etant une moyenne volumique des dip ˆoles ⃗pmicroscopiques. On exprime ce vecteur en fonction du champ ´electrique par un d ´eveloppement en puissance comme suit :

⃗ P = ϵ0

(

χ(1)· ⃗E(t) + χ(2)· ⃗E(t) ⊗ ⃗E(t) + χ(3)· ⃗E(t) ⊗ ⃗E(t) ⊗ ⃗E(t) + . . .), (2.1) o `u ϵ0 repr ´esente la permittivit ´e du vide, χ les tenseurs de susceptibilit ´e ´electrique et ⊗ un produit

tensoriel. Le terme en χ(1) est responsable de ph ´enom `enes de propagation dits lin ´eaires tels que l’indice de r ´efraction et l’absorption. Les termes χ d’ordres sup ´erieurs sont responsables des effets non-lin ´eaires. Les sections suivantes s’int ´eressent `a ce vecteur polarisation du milieu dans son aspect lin ´eaire puis non-lin ´eaire. La suite du d ´eveloppement s’appuiera aussi sur les ´equations de Maxwell

(24)

qui sont rappel ´ees ici : ⃗ ∇ · ⃗D(t) = ρ(t) (2.2a) ⃗ ∇ · ⃗B(t) = 0 (2.2b) ∇ × ⃗E(t) = −∂ ⃗B(t) ∂t (2.2c) ∇ × ⃗H(t) = ⃗J (t) +∂ ⃗D(t) ∂t (2.2d) ⃗ D(t) = ϵ0E(t) + ⃗⃗ P (t) (2.2e) ⃗ B(t) = µ0( ⃗H(t) + ⃗M (t) ) (2.2f)

o `u ⃗Dest l’induction ´electrique, ρ est la densit ´e de charges ´electriques, ⃗B et ⃗H sont appel ´es champs magn ´etiques, ⃗J est la densit ´e de courant, µ0est la perm ´eabilit ´e du vide et ⃗M est l’aimantation. Dans

le reste de ce m ´emoire, on consid ´era que ρ, ⃗J et ⃗M sont nulles. `A partir des ´equations 2.2c et 2.2d, on peut d ´eriver l’ ´equation d’onde en utilisant l’identit ´e vectorielle ∇ ×(∇ × ⃗E)= ∇( ⃗∇ · ⃗E)− ∇2E :

∇(⃗∇ · ⃗E) − ∇2E = −µ⃗ 0 ∂2D⃗ ∂t2 ∇2E = µ⃗ 0 ∂2D⃗ ∂t2 (2.3)

Notons que le premier terme (∇(⃗∇ · ⃗E)) est nul en optique lin ´eaire `a cause des ´equations 2.2a et 2.2e (en assumant ρ = 0) et en optique non-lin ´eaire il est n ´egligeable face au deuxi `eme terme ∇2E.⃗

2.1.2 Bir ´efringence

Pour commencer, consid ´erons uniquement la portion lin ´eaire du vecteur polarisation du milieu. Ainsi, l’ ´equation d’onde peut s’exprimer comme suit :

∇2E = µ⃗ 0ϵ0ϵr ∂2E⃗ ∂t2 = ϵr c2 ∂2E⃗ ∂t2 (2.4)

o `u c est la vitesse de la lumi `ere dans le vide et ϵr = 1 + χ(1) est la permittivit ´e relative du milieu.

D’ordinaire, on pr ´esente l’indice de r ´efraction comme ´etant n = √ϵr. Toutefois, cette d ´efinition est

uniquement valide pour des milieux isotropes. Si le milieu est anisotrope, l’indice de r ´efraction d ´epend de la direction de l’onde ´electromagn ´etique car la permittivit ´e relative s’exprime comme un tenseur d’ordre deux, diagonalisable.

(25)

ϵr = ⎡ ⎢ ⎣ n2x 0 0 0 n2y 0 0 0 n2z ⎤ ⎥ ⎦

Pour trouver l’indice de r ´efraction pour une direction donn ´ee, on peut d ´eriver des ´equations de Max-well : l’ ´equation de Fresnel et l’ ´equation des modes. Pour ce faire, on suppose une onde avec un vec-teur d’onde ⃗k, une pulsation ω, une amplitude A et une polarisation ⃗e tels que ⃗E(t) = A⃗e expi(⃗k·⃗r−ωt). Par la suite, on utilise la relation de dispersion k/n = k0 = ω/cet l’ ´equation d’onde 2.3 qui devient

−(⃗k · ⃗E)⃗k + k2E = µ⃗ 0ϵ0ϵrω2E = k⃗ 02ϵrE⃗ (2.5)

En d ´eveloppant cette derni `ere ´equation, on trouve l’ ´equation de Fresnel :

n2xkx2 n2− n2 x + n 2 yky2 n2− n2 y + n 2 zk2z n2− n2 z = 0 (2.6)

o `u les ki repr ´esentent les composantes i du vecteur d’onde k normalis ´e. Pour utiliser cette ´equation,

on se place dans la condition o `u une des composantes ki est nulle et on trouve l’ ´equation de deux

ellipses dont la distance entre l’origine et la surface repr ´esente la valeur de l’indice de r ´efraction. Le fait que le r ´esultat de l’ ´equation de Fresnel donne deux ellipses est li ´e au fait que le champ ´electrique peut avoir deux polarisations diff ´erentes : chaque polarisation subit son propre indice de r ´efraction. Si ces deux indices de r ´efraction sont identiques pour toutes les directions de l’onde, on parle d’un milieu isotrope. Dans le cas contraire, on parle d’un milieu bir ´efringent. Il existe deux familles de milieux bir ´efringents. La premi `ere est appel ´ee milieu uniaxial, o `u nz ̸= nx = ny. Si nz > nx = ny (resp.

nz < nx = ny), il s’agit d’un milieu uniaxial positif (resp. n ´egatif). La seconde famille est appel ´ee

milieu biaxial, o `u nz > ny > nx. Pour tous les milieux bir ´efringents, si la polarisation subit toujours

le m ˆeme indice de r ´efraction peu importe la direction de l’onde, on dit qu’elle subit un indice de r ´efraction ordinaire. `A l’inverse, s’il varie, on parle d’un indice extraordinaire. Il existe dans les milieux bir ´efringents un axe o `u les deux polarisations subissent le m ˆeme indice, on appelle cette direction l’axe optique. Dans un milieu uniaxial, cet axe est confondu avec l’axe z. Dans un milieu biaxial, il existe deux axes optiques qui sont situ ´es dans le plan xOz. On peut repr ´esenter la variation de l’indice de r ´efraction avec des surfaces, dites d’indices, comme `a la figure 2.1.

Num ´eriquement, r ´esoudre l’ ´equation de Fresnel pour trouver l’indice de r ´efraction n’est pas ais ´e `a cause de ses nombreuses singularit ´es. Cette t ˆache est plus ais ´ee en utilisant l’ ´equation des modes. Pour la d ´eriver, il faut repartir de l’ ´equation 2.5 et utiliser la d ´efinition du champ ´electrique en fonction de l’induction ´electrique ⃗E = ϵ−1r D/ϵ⃗ 0. Ainsi,

−n2k02(ˆk · ⃗E) ˆk + n2k02E = k⃗ 02D⃗ ϵ0

(26)

FIGURE2.1 – Surface d’indice pour un milieu a) uniaxial positif, b) uniaxial n ´egatif et c) biaxial

(I − Pk) · ϵ−1r · ⃗D =

⃗ D

n2 (2.7)

o `u, I est la matrice identit ´e et Pk = ˆk′· ˆkest la matrice de projection du vecteur ˆk. Cette ´equation est

une ´equation au valeur propre ( ˆH |ψ⟩ = λ |ψ⟩) dont les valeurs propres de la matrice (I − Pk) · ϵ−1r sont

1/n2. Une des trois valeurs propres sera toujours z ´ero, car un champ ´electrique ne peut avoir que deux polarisations orthogonales. Les vecteurs propres de cette ´equation sont les vecteurs ⃗Det indiquent la polarisation de l’induction ´electrique. Il est important de noter que dans un milieu bir ´efringent le vecteur ⃗D n’est plus forc ´ement colin ´eaire avec ⃗E. On peut trouver, en manipulant les ´equations de Maxwell, que les ´el ´ements du triplet ⃗k, ⃗Det ⃗Bsont toujours orthogonaux. Par cons ´equent, le vecteur de Poynting ⃗S, qui est toujours perpendiculaire aux champs ⃗Eet ⃗B, n’est plus toujours colin ´eaire avec ⃗k. Cette situation apparaˆıt quand la lumi `ere se propage avec une polarisation sur l’axe extraordinaire. Comme le vecteur de Poynting repr ´esente la direction du flux de l’ ´energie, il est possible d’avoir deux faisceaux polaris ´es orthogonalement qui rentrent avec une incidence normale dans un milieu bir ´efringent, mais qui en ressortent spatialement s ´epar ´es. On parle alors de double r ´efraction telle qu’illustr ´e `a la figure 2.2. Ce ph ´enom `ene est nuisible en optique non-lin ´eaire, car il r ´eduit la longueur d’interaction sur laquelle deux faisceaux ont un bon recouvrement spatial. Pour ´eviter cet effet nuisible, il faut soit utiliser des cristaux plus courts ou bien des faisceaux plus larges.

2.1.3 Dispersion

Dans le vide, n(ω) = 1, la relation de dispersion est donc donn ´ee par k(ω) = ω/c et ´evolue lin ´eairement avec ω. Dans des milieux tels que l’air, l’eau ou n’importe quel milieu optique, des effets de dispersion apparaissent, amenant une d ´eformation de l’impulsion. Lorsque la variation de l’indice de r ´efraction du milieu avec la pulsation est faible, on peut effectuer un d ´eveloppement limit ´e du vecteur d’onde k(ω)

(27)

FIGURE2.2 – Double r ´efraction `a travers un cristal de calcite, image tir ´ee de [48]

et de la phase spectrale ϕ(ω) = k(ω)L + ϕ0au voisinage de la pulsation centrale ω0 de l’impulsion :

ϕ(ω) − ϕ0 L = k(ω0) + dk dω ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ω0 (ω − ω0) + 1 2 d2k dω2 ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ω0 (ω − ω0)2+ 1 6 d3k dω3 ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ω0 (ω − ω0)3+ . . . (2.8)

Le terme ϕ0 donne la phase de la porteuse du champ ´electrique au sommet de l’impulsion. Le

pre-mier terme d’ordre z ´ero est li ´e `a la vitesse de phase vϕ = ω0/k(ω0) d’une impulsion. La vitesse de

phase repr ´esente la vitesse avec laquelle la porteuse en dessous de l’enveloppe se propage. On verra dans une section suivante qu’en optique non-lin ´eaire, il est important de faire co¨ıncider les vi-tesses de phase des diff ´erentes impulsions. Ensuite, le terme de premier ordre est li ´e `a la vitesse de groupe vg = dω/dk qui repr ´esente la vitesse de propagation de l’enveloppe. C’est `a cette vitesse

que l’ ´energie dans l’impulsion est transport ´ee. Lors d’un processus non-lin ´eaire, il est n ´ecessaire d’assurer que les diff ´erentes impulsions participant au processus aient la m ˆeme vitesse de groupe, assurant ainsi un recouvrement temporel lors de l’interaction avec le milieu non-lin ´eaire. Ce terme n’a aucune cons ´equence sur la dur ´ee d’une impulsion. Par contre, les termes d’ordre sup ´erieur af-fectent la dur ´ee de l’impulsion. Le terme d’ordre deux, appel ´e dispersion de la vitesse de groupe, a pour effet d’affecter la phase temporelle d’une impulsion de fac¸on sym ´etrique. Physiquement, on peut expliquer ce ph ´enom `ene en remarquant que certaines longueurs d’onde se propagent `a des vitesses de phase diff ´erentes dans le mat ´eriau. Si le mat ´eriau a une dispersion dite normale, les longueurs d’onde bleues se propageront plus lentement que les rouges `a l’int ´erieur de l’impulsion et l’inverse pour une dispersion anormale. Si la dispersion initiale `a l’int ´erieur m ˆeme de l’impulsion est de signe oppos ´e `a celle du mat ´eriau, il est possible de comprimer l’impulsion temporellement en la propageant dans le mat ´eriau. Finalement, le terme d’ordre trois ´etire une impulsion temporellement de fac¸on asym ´etrique est g ´en ´eralement positif dans un mat ´eriau et difficile `a compenser. Ces effets de la phase spectrale sur l’impulsion dans le domaine temporel sont illustr ´es `a la figure 2.3.

(28)

FIGURE2.3 – ´Evolution d’une impulsion temporelle avec de la dispersion spectrale : a) sans dispersion, b) disper-sion du premier ordre, c) disperdisper-sion du deuxi `eme ordre et d) disperdisper-sion du troisi `eme ordre

2.1.4 M ´elange `a trois ondes

Dans cette section, on reprend l’ ´equation d’onde 2.3, mais en incluant le vecteur polarisation non-lin ´eaire du milieu ⃗PN L d’ordre deux de l’ ´equation 2.1.

∇2E −⃗ ϵr c2 ∂2E⃗ ∂t2 = 1 c2 ∂2P⃗N L ∂t2 (2.9)

Pour simplifier cette ´equation et comprendre les effets non-lin ´eaires en jeu, on approxime le champ ´electrique et le vecteur polarisation du milieu comme des ondes planes monochromatiques se d ´eplac¸ant en z, i.e. ⃗E = A⃗eei(kz−ωt) et ⃗P = P ⃗eei(kz−ωt). On consid `ere ´egalement que l’enveloppe varie

lentement par rapport `a la longueur d’onde : ddz2A2 ≪ kdAdz. `A cause de ces deux approximations,

ces ´equations sont tr `es mal adapt ´ees pour la propagation non-lin ´eaire d’impulsions ultra-courtes N ´eanmoins, ces approximations permettent d’obtenir un r ´esultat analytique qui autrement devrait ˆetre trouv ´e num ´eriquement, comme cela a ´et ´e fait par Brabec et Krausz [49]. En faisant les approxima-tions d ´ecrites plus haut et en supposant que trois champs ´electriques (E1, E2 et E3) sont impliqu ´es

(29)

∇2E⃗3− ϵr c2 ∂2E⃗3 ∂t2 = 1 ϵ0c2 ∂2 ∂t2 ( χ(2)⊗ ⃗E1E⃗2 ) ∇2E⃗3+ ϵrω32 c2 E⃗3 = − ω2 3 c2 ( χ(2)⊗ ⃗E1E⃗2 ) [ ∂2 ∂z2 + 2ik3 ∂ ∂z − k 2 3+ k32 ] A3e⃗3ei(k3z−ω3t)= −k0,32 χ(2)⊗ ⃗e1e⃗2A1A2ei((k1+k2)z−(ω1+ω2)t) ⃗ e3 dA3 dz = ik0,3χ(2) 2n3 ⊗ ⃗e1e⃗2A1A2ei(∆kz−∆ωt) (2.10)

o `u on a introduit les param `etres ∆k = k1+k2−k3appel ´e l’accord de phase et ∆ω = ω1+ω2−ω3appel ´e

l’accord d’ ´energie. Ces param `etres sont le reflet des principes physiques de la conservation de la quantit ´e de mouvement et de l’ ´energie respectivement. D’ordinaire, on laisse tomber l’aspect vectoriel de cette ´equation en effectuant les produits avec le tenseur χ(2)/2 et on introduit le param `etre non-lin ´eaire effectif, def f, d ´efini `a l’ ´equation 2.11. Les paragraphes suivants vont d ´etailler cette ´equation

en d ´eveloppant les param `etres suivants : le param `etre non-lin ´eaire, l’accord d’ ´energie, la relation des phases absolues et l’accord de phase.

def f = ⃗e3′· ( χ(2) 2 ⊗ ⃗e1e⃗2 ) (2.11)

Le tenseur χ(2) est le param `etre qui dicte l’efficacit ´e du processus non-lin ´eaire d’ordre deux. Dans

la plupart des mat ´eriaux, ce tenseur est nul, car il faut que le milieu soit non-centrosym ´etrique : il existe une dissym ´etrie spatiale des charges. Cette condition exprime que le milieu poss `ede une pr ´ef ´erence `a ˆetre polaris ´e par un champ ´electrique positif par rapport `a un champ n ´egatif. Si cette condition n’est pas remplie, l’onde non-lin ´eaire g ´en ´er ´ee par le champ positif aura tendance `a interf ´erer destructivement avec l’onde g ´en ´er ´ee par le champ n ´egatif. Ainsi, les effets non-lin ´eaires d’ordre deux sont effectu ´es dans des cristaux ou dans des zones d’interactions tr `es fines pour ´eviter ce genre de ph ´enom `enes d’interf ´erences destructives. Cet argument est valide pour toute polarisation non-lin ´eaire d’ordre pair. Fait int ´eressant, une excitation sur un axe peut en g ´en ´erer une autre sur un autre axe car le tenseur d’ordre trois non-lin ´eaire d = χ(2)/2poss `ede des termes hors-diagonaux. Comme c’est

un tenseur d’ordre trois, il faudrait 27 ´el ´ements pour le repr ´esenter. Toutefois, `a cause de la sym ´etrie du probl `eme comme la permutation des champs ´electriques, il est possible de diminuer ce nombre `a 18 ´el ´ements ind ´ependants. Ce nombre peut ˆetre encore r ´eduit en utilisant la sym ´etrie du cristal et usuellement un cristal n’a que deux ou trois ´el ´ements ind ´ependants. Typiquement, d est repr ´esent ´e comme une matrice 3x6 o `u chaque ligne repr ´esente les axes x, y et z et les colonnes repr ´esentent deux champs polaris ´es en (1) x et x, (2) y et y, (3) z et z, (4) y et z, (5) x et z et (6) x et y. Ce tenseur est utilis ´e afin de d ´eterminer le vecteur polarisation du milieu `a partir des champs ´electriques incidents comme pr ´esent ´e `a l’ ´equation 2.12. En ´etudiant ce tenseur, on peut savoir la force du ph ´enom `ene non-lin ´eaire et les polarisations n ´ecessaires pour le r ´ealiser. Par exemple, le param `etre d16= d21du BBO

(30)

des relations de polarisations comme il sera pr ´esent ´e `a la section sur l’accord de phase. ⎡ ⎢ ⎣ P3x P3y P3z ⎤ ⎥ ⎦= ϵ0 ⎡ ⎢ ⎣ d11 d12 d13 d14 d15 d16 d21 d22 d23 d24 d25 d26 d31 d32 d33 d34 d35 d36 ⎤ ⎥ ⎦ ⎡ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎢ ⎣ E1xE2x E1yE2y E1zE2z E1yE2z+ E1zE2y E1xE2z+ E1zE2x E1xE2y+ E1xE2y ⎤ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎥ ⎦ (2.12)

Le prochain param `etre ´etudi ´e de l’ ´equation 2.10 est l’accord d’ ´energie ∆ω. Pour ne pas obtenir une solution oscillante dans le temps, ce param `etre doit absolument ˆetre nul. Cependant, il existe diff ´erentes combinaisons qui permettent de remplir cette condition. En fait jusqu’ `a pr ´esent, nous n’avons consid ´er ´e que des champs ´electriques complexes et avons omis son complexe conjugu ´e qui transporte une fr ´equence ”n ´egative”. En effet, un champ ´electrique est toujours r ´eel et donc il poss `ede `a la fois la fr ´equence positive et n ´egative. Cet ajout permet de classifier les effets non-lin ´eaires `a trois ondes selon la fr ´equence g ´en ´er ´ee. La figure 2.4 r ´esume toutes ces possibilit ´es dans des diagrammes d’ ´energie de Jablonski. La d ´efinition des acronymes est la suivante : amplification param ´etrique optique (OPA, ang.), g ´en ´eration par diff ´erence de fr ´equences (GDF), g ´en ´eration de se-conde harmonique (GSH), g ´en ´eration par somme de fr ´equences (GSF), rectification optique (RO) et effet ´electro-optique (EEO).

FIGURE2.4 – Diagramme d’ ´energie de Jablonski pour les m ´elanges `a trois ondes

Finalement, le dernier param `etre de l’ ´equation 2.10 d ´evelopp ´e dans cette section est la relation de phase entre les ondes. Dans l’exemple donn ´e dans l’ ´equation 2.10, qu’on peut maintenant identifier comme ´etant une GSF, on voit que l’amplitude A complexe du champ 3 d ´epend du champ 1 et du champ 2 donc on peut ´ecrire que la relation de phase est la suivante [51] : ϕ3 = ϕ1 + ϕ2 + π/2, o `u

π/2 provient du fait que les champs 1 et 2 sont multipli ´es par i. Pour g ´en ´eraliser cette ´equation aux autres ph ´enom `enes non-lin ´eaires, il suffit de changer le signe de ϕi `a chaque fois qu’on utilise A∗i au

(31)

2.1.5 Accord de phase

L’accord de phase ∆k est le param `etre le plus important exp ´erimentalement de l’ ´equation 2.10. L’ac-cord de phase est un param `etre qui d ´ecrit physiquement sur quelle distance les trois ondes restent en phase. Si l’accord de phase est non-nul, alors l’onde g ´en ´er ´ee, en milieu de propagation, par effet non-lin ´eaire commencera `a interf ´erer destructivement avec l’onde g ´en ´er ´ee en d ´ebut de propagation. Comme pour l’accord d’ ´energie, on va vouloir que ce param `etre soit nul avec une certaine tol ´erance. Si on d ´eveloppe l’accord de phase ∆k = 2π(n1/λ1+n2/λ2−n3/λ3) = 0, o `u k = n/λ, on remarque que

le seul param `etre libre pour r ´eussir l’accord de phase entre les trois ondes est l’indice de r ´efraction, les longueurs d’onde sont fix ´ees par l’accord d’ ´energie. `A cause de la dispersion des mat ´eriaux ex-pos ´es `a la section 2.1.3 il est quasiment imex-possible d’obtenir un accord de phase dans un milieu isotrope. La strat ´egie est alors d’utiliser des cristaux bir ´efringents et de profiter du fait qu’ils ont deux courbes de dispersion. On oriente ces milieux de fac¸on `a ce que l’accord de phase soit r ´ealis ´e. Pour profiter de ces deux courbes de dispersion, il faut absolument qu’un des champs ait une composante orthogonale aux autres. On classifie les interactions non-lin ´eaires selon le sch ´ema des polarisations en jeu. Si les trois champs ont la m ˆeme polarisation, on parle d’un type 0. Ce type d’interaction est impossible dans un milieu dispersif, donc il n’est pas possible d’utiliser le param `etre non-lin ´eaire d33

du LiNbO3 par ce genre de sch ´ema. Si la fr ´equence la plus ´elev ´ee est polaris ´ee perpendiculairement

aux deux autres, on parle d’une interaction de type I. Enfin, si les deux fr ´equences les plus faibles sont polaris ´ees perpendiculairement, on parle d’une interaction de type II. Il est `a noter que l’accord de phase est en fait une relation vectorielle, il est donc possible de faire interagir des ondes dans des directions diff ´erentes tant que la somme vectorielle de l’accord de phase est nulle. Pour une interac-tion fortement non-colin ´eaire, le recouvrement spatial lors de la propagainterac-tion des diff ´erents faisceaux est faible. Cela limite la longueur effective de propagation non-lin ´eaire.

Une autre strat ´egie pour obtenir l’accord de phase est de venir changer p ´eriodiquement le signe du champ g ´en ´er ´e exactement au moment o `u l’onde commence `a interf ´erer destructivement. Pour r ´eussir `a changer le signe du champ g ´en ´er ´e, on inverse le signe du χ(2). Techniquement, on r ´ealise ceci en appliquant un fort champ statique sur un domaine du cristal, on r ´ep `ete cette inversion de fac¸on p ´eriodique pour obtenir un accord de phase dit par domaines invers ´es ou un quasi-accord de phase. On calcule le pas du domaine Λ tel que l’accord de phase soit nul : ∆k = k1+ k2+ k3+ 2π/Λ = 0.

Puisqu’on inverse le domaine tout juste avant que l’onde commence `a interf ´erer destructivement, le coefficient non-lin ´eaire est l ´eg `erement moins efficace par un facteur π. La figure 2.5 pr ´esente l’ ´evolution dans un plan complexe de l’onde g ´en ´er ´ee pour les diff ´erentes strat ´egies d’accord de phase. En r `egle g ´en ´erale, l’accord de phase n’est parfaitement nul que pour une seule longueur d’onde. Or, une impulsion femtoseconde est large spectralement. Par cons ´equent, il faut d ´efinir un param `etre pour d ´efinir l’accord de phase sur une large bande spectrale. Ce param `etre est l’ ´epaisseur du cristal Lc et s’obtient et int ´egrant l’ ´equation 2.10 par rapport `a z et en supposant que les enveloppes A1 et

(32)

FIGURE2.5 – ´Evolution de l’amplitude complexe du champ g ´en ´er ´e quand a) il n’y a pas d’accord de phase, b) un accord de phase par bir ´efringence et c) un accord de phase par domaines invers ´es. Chaque fl `eche noire repr ´esente une onde g ´en ´er ´ee dans le cristal non-lin ´eaire sur une longueur infinit ´esimal dz et la fl `eche rouge repr ´esente l’in-terf ´erence de toutes ces ondes.

A2 varient lentement par rapport l’exponentielle complexe. On obtient alors l’ ´equation suivante :

I3 ∝ sinc2

( ∆kLc

2 )

(2.13)

o `u I3 ∝ |A3|2est une intensit ´e. Typiquement, on dit qu’il y a encore accord de phase tant que la valeur

sinc2 est sup ´erieur `a 0.5, ce qui correspond `a une largeur spectrale de 70 fs pour doubler du 800nm

pour un cristal de BBO ´epais de 0.5 mm. Pour obtenir une id ´ee de la largeur de bande spectrale, on peut faire un d ´eveloppement de Taylor de ∆k autour de ω.

∆k(ω) = ∆k(ω0) + d∆k dω ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ω0 (ω − ω0) + 1 2 d2∆k dω2 ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ω0 (ω − ω0)2+ . . . (2.14)

Le terme `a l’ordre z ´ero, ∆k(ω0), sera toujours nul et le terme du premier ordre impliquera des

ex-pression du type dk qui est li ´e `a la vitesse de groupe comme pr ´esent ´e dans la section 2.1.3. De ce d ´eveloppement limit ´e, on comprend que la condition d’un accord de phase large bande repose sur l’accord des vitesses de groupe. Il est tr `es difficile d’avoir `a la fois un accord de phase et un accord des vitesses de groupes dans un milieu dispersif pour une g ´eom ´etrie colin ´eaire. En OPA, on donne un l ´eger angle non-colin ´eaire entre les faisceaux pour que la projection des vitesses de groupe soient identiques et ainsi avoir un accord de phase large-bande ; on parle alors d’un NOPA (Noncollinear OPA)[52, 53]. La figure 2.6 pr ´esente le sch ´ema d’un NOPA.

Finalement, une nouvelle technique a r ´ecemment ´et ´e d ´evelopp ´ee pour un accord de phase tr `es large-bande appel ´ee la conversion de fr ´equence par processus adiabatique [54]. Elle utilise un cristal avec des domaines invers ´es dont le pas du domaine varie tout le long du cristal. L’objectif est d’avoir un accord de phase qui varie lentement le long de l’axe de propagation du cristal passant d’une valeur n ´egative `a positive. Il faut que l’accord de phase varie lentement le long de l’axe de propagation pour

(33)

FIGURE2.6 – Diff ´erence entre le sch ´ema d’un OPA et d’un NOPA. Chaque rectangle color ´e repr ´esente une impulsion laser `a une fr ´equence donn ´ee.

respecter le crit `ere d’adiabaticit ´e :

⏐ ⏐ ⏐ ⏐ d∆k dz ⏐ ⏐ ⏐ ⏐ ≪ (κ 2+ ∆k2)32 |κ| (2.15)

o `u κ est le coefficient de couplage et est li ´e `a def f. Pour respecter ce crit `ere, des cristaux longs de

quelques cm sont utilis ´es. Cependant, les impulsions doivent ˆetre allong ´ees temporellement jusqu’ `a plusieurs picosecondes afin d’ ´eviter des effets de vitesses de groupe qui r ´eduisent le recouvrement temporel entre les ondes. Bien que cette m ´ethode soit utilisable dans le cadre de cette maˆıtrise, elle n’a pas ´et ´e ´etudi ´ee.

2.1.6 G ´en ´eration de seconde harmonique

La g ´en ´eration de seconde harmonique est le cas d ´eg ´en ´er ´e des m ´elanges `a trois ondes o `u deux ondes de m ˆeme fr ´equence sont utilis ´ees pour g ´en ´erer une troisi `eme avec le double de la fr ´equence. Quantiquement, deux photons de pompe fusionnent pour donner un photon deux fois plus ´energ ´etique. L’ ´equation 2.10 peut donc se r ´e ´ecrire comme suit :

dA2ω

dz =

ik2ωdef f

2n2ω

A2ωei∆kz (2.16)

o `u les indices 2ω et ω font r ´ef ´erence aux faisceaux de seconde harmonique et de pompe respec-tivement. On peut ´ecrire une ´equation similaire pour la variation de Aω. Cependant, on se place

g ´en ´eralement dans la condition de pompe non appauvrie et on approxime cette d ´eriv ´ee comme ´etant nulle. La condition de pompe non appauvrie correspond `a la condition o `u l’ ´energie de pompe est des ordres de grandeur sup ´erieure `a l’ ´energie du faisceau de seconde harmonique. Par cons ´equent, le transfert d’ ´energie du faisceau de pompe au faisceau de seconde harmonique est n ´egligeable de-vant l’ ´energie initiale du faisceau de pompe. Ainsi, l’ ´equation 2.16 se r ´esout avec la condition initiale

(34)

A2ω(z = 0) = 0pour donner : A2ω = KA2ω· iz · sinc ( ∆kz 2 ) ei∆kz (2.17)

o `u K est un param `etre de couplage. On retrouve le sinc de l’accord de phase comme attendu. On remarque aussi que l’intensit ´e de la seconde harmonique d ´epend quadratiquement de la longueur du cristal et de l’intensit ´e du faisceau de pompe. Cette relation quadratique avec la pompe se com-prend par le fait que la GSH n ´ecessite deux photons de pompe pour g ´en ´erer un photon de seconde harmonique.

2.1.7 Amplification param ´etrique optique

L’amplification param ´etrique peut ˆetre vue comme le processus quantique inverse de la g ´en ´eration de seconde harmonique ou plus g ´en ´eralement de la somme de fr ´equences : un photon de grande ´energie est scind ´e en deux photons d’ ´energie plus faible. Pour d ´eterminer avec quel ratio l’ ´energie est distribu ´ee entre ces deux nouveaux photons, on utilise une autre onde comme intrant du syst `eme. Cette deuxi `eme onde, appel ´ee signal, est amplifi ´ee car elle gagne des photons aux d ´epens de la pompe. Par conservation de l’ ´energie, une nouvelle onde est g ´en ´er ´ee, celle-ci appel ´ee idler. Si on s’int ´eresse `a l’amplification du signal, on dit qu’on fait de l’OPA, par contre si c’est la g ´en ´eration de l’idler qui importe, alors on dit qu’on fait de la GDF. Toutefois, ces deux processus sont indisso-ciables. Les ´equations du m ´elange `a trois ondes pour ce ph ´enom `ene peuvent s’ ´ecrire sous la forme du syst `eme d’ ´equations coupl ´ees suivant :

dAs dz = iksdef f ns ApA∗iei∆kz (2.18a) dAi dz = ikidef f ni ApA∗sei∆kz (2.18b) dAp dz = ikpdef f np AsAie−i∆kz (2.18c)

o `u les indices s, i et p font r ´ef ´erence au signal, `a l’idler et la pompe respectivement. Pour uniformiser le syst `eme d’ ´equations, on peut faire le changement de variables suivants Φi=√ni/ωiAi :

dΦs dz = iκΦpΦ ∗ iei∆kz (2.19a) dΦi dz = iκΦpΦ ∗ sei∆kz (2.19b) dΦp dz = iκΦsΦie −i∆kz (2.19c)

(35)

κ = def f c √ω pωsωi npnsni .

Φest l’ ´equivalent du flux de photons. Les int ´egrales premi `eres, l’ ´equivalent des constantes du mou-vement en m ´ecanique, de ces ´equations permettent de d ´eriver les relations de Manley-Rowe qui stipulent que :

mi = |Φp|2+ |Φs|2 (2.20a)

ms= |Φp|2+ |Φi|2 (2.20b)

o `u mi et mssont des constantes. Physiquement, ces constantes stipulent que le nombre de photons

doit rester constant : pour chaque photon de pompe scind ´e, il faut un photon de signal et un photon d’idler. Il est important de noter qu’en OPA, le processus de g ´en ´eration de somme de fr ´equences est aussi possible comme le d ´ecrit l’ ´equation 2.19c. Dans cette situation, il faut qu’un photon de signal et un d’idler soient utilis ´es pour g ´en ´erer un de pompe. Ces deux processus, l’OPA et la GSF, sont toujours en comp ´etition et c’est l’intensit ´e relative des faisceaux qui d ´etermine lequel de ces deux ph ´enom `enes domine. Si la longueur de propagation le permet, l’intensit ´e de chacun des faisceaux oscille car le processus dominant change tout au long de la propagation. La figure 2.7 pr ´esente ce genre d’oscillations. Ainsi, la longueur d’un cristal doit ˆetre judicieusement choisie pour ´eviter ces oscillations.

FIGURE2.7 – Oscillation de l’intensit ´e des faisceaux dans un OPA en fonction de la longueur pour un accord de phase parfait avec les conditions initiales d’une pompe beaucoup plus intense que le signal et un idler d’une intensit ´e nulle.

Un dernier point `a noter `a propos des ´equations coupl ´ees de l’OPA est la phase de l’idler. Comme on peut le voir dans l’ ´equation 2.19b, l’amplitude de l’idler g ´en ´er ´ee est proportionnel `a iΦpΦ∗s. Par

cons ´equent, la phase de l’onde g ´en ´er ´ee peut s’ ´ecrire comme ϕi = ϕp−ϕs+ π/2, o `u le pi/2 provient du

i. Cette relation est tr `es int ´eressante pour des impulsions de quelques cycles optiques car elle permet de stabiliser la phase de la porteuse sous l’enveloppe (CEP, ang.)[51]. En effet, si la phase du signal

(36)

de toutes fluctuations de la phase de la pompe en amont du processus de GDF. Pour s’assurer que la phase du signal reste une relation lin ´eaire de la phase de la pompe, il est important de stabiliser la g ´en ´eration du signal (souvent r ´ealis ´ee gr ˆace `a un supercontinuum) et la diff ´erence de parcours optique entre ces deux ondes.

Les ´equations de l’OPA ne peuvent se r ´esoudre analytiquement sans faire des approximations. Nor-malement, on fait les approximations de la pompe non appauvrie dΦp

dz = 0 et de l’accord de phase

parfait ∆k = 0 et on utilise les conditions initiales Φs(z = 0) = Φs0 et Φi(z = 0) = 0pour r ´esoudre les

´equations :

Φs(z) = Φs0cosh (κ |Φp| z) (2.21a)

Φi(z) = iΦs0sinh (κ |Φp| z) (2.21b)

Comme on consid `ere l’amplitude de pompe constante, il n’est pas possible de voir les oscillations de la figure 2.7. Par contre, on peut voir que dans le cas limite o `u z tend vers l’infini, les flux de photons sont similaires car l’apport initial de Φs0 devient n ´egligeable et que les photons de signal et d’idler

sont g ´en ´er ´es en paires (conditions de Manley-Rowe).

Dans la situation o `u l’accord de phase n’est pas parfait, l’ ´equation a aussi une solution analytique, mais elle n’est pas simple `a analyser. `A la place, on peut refaire l’approximation qui m `ene au sinc de l’ ´equation 2.13 et d ´evelopper le terme ∆k en s ´erie de Taylor :

0 = ∆k ≈ ∆k(ωs) + d∆k dωs · (ω − ωs) + . . . 0 ≈ −dks dωs − dki dωs 0 ≈ −dks dωs − dki dωi dωi dωs 0 ≈ 1 vgi − 1 vgs (2.22)

Ainsi, pour r ´ealiser un OPA large bande, il faut que les vitesses de groupe du signal et de l’idler soient similaires. Cette situation est toujours vraie dans le cas d ´eg ´en ´er ´e o `u ωs = ωi, mais cette situation

n’est pas tr `es int ´eressante parce que les deux ondes n’ont pas les m ˆemes phases et cela m `ene `a des probl `emes de stabilit ´e d ˆu `a des interf ´erences entre les deux ondes. Pour r ´ealiser cette condition, on utilise le fait que la relation de ∆k est une relation vectorielle et on donne un l ´eger angle non-colin ´eaire entre ces deux ondes de telle sorte que la projection de la vitesse de groupe selon l’axe z soit nulle. Cela donne lieu `a un sch ´ema d’amplification NOPA comme pr ´esent ´e `a la figure 2.6. Techniquement, comme l’idler n’est pas inject ´e initialement, c’est un l ´eger angle non-colin ´eaire entre la pompe et le signal qui est r ´ealis ´e et on choisit un cristal avec un accord de phase de telle sorte que

(37)

Finalement, tout comme l’amplification laser lin ´eaire, la technologie OPA a d ˆu ´evoluer pour faire face aux probl `emes d’intensit ´e des impulsions femtosecondes. La solution retenue pour contourner ce probl `eme a ´et ´e la m ˆeme que pour les premiers lasers femtosecondes, la CPA. Lorsque cette tech-nique est utilis ´ee dans le cadre d’un OPA, on dit qu’on a un OPCPA [23]. En utilisant intelligemment les courbes de dispersions, des OPCPA amplifiant des impulsions de 10 fs ont ´et ´e r ´ealis ´es [27, 37]. Cependant, contrairement `a l’amplification laser lin ´eaire qui utilise des cristaux qui emmagasinent l’ ´energie de pompe, l’amplification non-lin ´eaire poss `ede un gain instantan ´e qui d ´epend du profil tem-porel de la pompe. Cette diff ´erence fait en sorte qu’en OPCPA, on peut voir apparaˆıtre un ph ´enom `ene de r ´eduction de la bande spectrale par le gain. Comme la pompe a un profil temporel, le gain de l’OPCPA varie temporellement de telle sorte que les ailes de l’impulsion amplifi ´ee subissent moins de gain. Or, les ailes de l’impulsion sont aussi les ailes de son spectre d ˆu `a la dispersion d’ordre deux lors de l’ ´etirement. Cette situation est illustr ´ee `a la figure 2.8 et a pour effet de diminuer la largeur spectrale et par cons ´equent d’allonger l’impulsion dans le domaine temporel apr `es recompression. Il est alors tr `es difficile d’amplifier des impulsions de quelques cycles optiques en OPA ou OPCPA. Pour r ´eussir cette t ˆache en OPCPA, on est oblig ´e de travailler proche du cas de d ´eg ´en ´erescence (ωp = 2ωs) afin que le signal et l’idler est la m ˆeme vitesse de groupe.

FIGURE2.8 – Visualisation temporelle d’une amplification en OPCPA. On remarque que les ailes de l’impulsion `a amplifier, qui sont aussi les ailes spectrales, voient une intensit ´e de pompe plus faible.

2.1.8 M ´elange `a quatre ondes

Cette section traitera de deux ph ´enom `enes non-lin ´eaires d’ordre trois (voir ´equation 2.1) : l’automo-dulation de phase (SPM, ang.) et les r ´eseaux transitoires (RT). Ces ph ´enom `enes impliquent quatre ondes de m ˆeme fr ´equence, donc toujours en accord d’ ´energie et de phase. La susceptibilit ´e d’ordre trois est une propri ´et ´e qui existe dans tous les mat ´eriaux ind ´ependamment de leur sym ´etrie,

(38)

contrai-son appellation de m ´elange `a quatre ondes.

On peut reprendre l’ ´equation 2.1 et d ´evelopper le terme `a l’ordre trois pour la SPM et les RT :

P = ϵ0χ(3)E∗EEei(∆kz−∆ωt) (2.23)

Dans une situation compl `etement colin ´eaire entre ces quatre ondes et sachant que l’argument de l’exponentielle est nul, on peut faire apparaˆıtre une expression qui ressemble `a la polarisation lin ´eaire. En effet, si on regroupe la polarisation lin ´eaire et d’ordre trois :

D = ϵ0E + P(1)+ P(3)= ϵ0

(

ϵr+ χ(3)|E|2

)

E, (2.24)

on obtient une expression de la permittivit ´e relative augment ´ee, dont on peut extraire l’indice de r ´efraction via un d ´eveloppement de Taylor, qui donne n ≈ n0+ n2|E|2 o `u n2 = χ(3)/2n0 est l’indice

de r ´efraction non-lin ´eaire. Ainsi, l’indice de r ´efraction que voit l’onde d ´epend de l’intensit ´e de celle-ci : c’est ce qu’on appelle l’effet Kerr. Comme l’intensit ´e d’un faisceau n’est pas uniforme dans le temps et l’espace cela donne lieu `a deux effets distincts. Dans l’espace, si le faisceau a un profil non-uniforme, disons Gaussien, alors l’indice de r ´efraction vu par ce faisceau variera dans l’espace et cette variation aura un effet similaire `a celui d’une lentille : le faisceau va commencer `a s’auto-focaliser. On utilise ce ph ´enom `ene pour r ´ealiser le blocage de modes dans un oscillateur femtoseconde : en plac¸ant un diaphragme dans l’oscillateur, on favorise la cr ´eation d’impulsions intenses qui s’auto-focalisent, car celles-ci subissent moins de perte en passant `a travers le diaphragme. Dans le domaine temporel, l’effet Kerr agit sur l’impulsion via l’automodulation de phase (SPM). Puisque l’impulsion a un profil temporel, l’indice de r ´efraction qu’elle subit varie dans le temps et cela affecte la phase accumul ´ee `a l’int ´erieur m ˆeme de l’impulsion.

ϕ = −ω0t + kz = −ω0t +

ω0

c (n0+ n2|E|

2) z (2.25)

On peut associer `a cette phase une pulsation instantan ´ee ωi, d ´efinie comme :

−dϕ dt = ωi = ω0− ω0n2z c d|E|2 dt . (2.26)

Par cons ´equent, de nouvelles fr ´equences apparaissent dans l’impulsion. Un d ´ecalage des fr ´equences vers le rouge est observ ´e sur le front montant de l’impulsion, tandis qu’un d ´ecalage des fr ´equences vers le bleu apparaˆıt sur le front descendant. Cela introduit une dispersion normale au sein de l’impul-sion. Ce ph ´enom `ene de SPM est utilis ´e pour g ´en ´erer des nouvelles fr ´equences dans une impull’impul-sion. De plus, en compensant la dispersion `a l’int ´erieur de l’impulsion, il est possible de raccourcir la dur ´ee des impulsions. Cette technique permet d’atteindre des dur ´ees d’impulsions de quelques cycles op-tiques.

(39)

2.9. Au point de focalisation, l’intensit ´e est suffisamment ´elev ´ee pour r ´ealiser un effet non-lin ´eaire d’ordre trois et l’accord de phase est tel qu’un nouveau faisceau sera g ´en ´er ´e dans le coin du carr ´e o `u il manquait un faisceau initialement. Une fac¸on plus intuitive de comprendre ce ph ´enom `ene est d’imaginer que les deux premiers faisceaux (un et deux dans la figure 2.9) interf `erent entre eux et forment un patron d’interf ´erence de franges lin ´eaires. Ce patron d’interf ´erence est assez intense pour subir de l’effet Kerr et un r ´eseau transitoire d’indice de r ´efraction est alors g ´en ´er ´e dans le milieu. Le troisi `eme faisceau voit ce r ´eseau et diffracte pour cr ´eer un quatri `eme faisceau. Cet effet sera utilis ´e pour cr ´eer une porte temporelle tr `es rapide car le r ´eseau n’est pr ´esent que pendant la dur ´ee des impulsions un et deux.

FIGURE2.9 – Sch ´ema optique d’un r ´eseau transitoire

2.2

Mesure de dur ´ees par FROG

La mesure de dur ´ee d’impulsions femtoseconde n’est pas une t ˆache triviale. En effet, l’ ´electronique n’est pas en mesure de reconstruire une impulsion ultra-courte car la p ´eriode d’ ´echantillonnage est au mieux de quelques picosecondes, ce qui est largement insuffisant pour une impulsion femtoseconde.

`

A la place, il faut utiliser des m ´ethodes d’interf ´erence spectrale (ex : SPIDER ou WIZZLER) ou bien, comme il sera d ´evelopp ´e par la suite, des m ´ethodes d’auto-corr ´elation r ´esolues spectralement.

(40)

2.2.1 Fen ˆetrage optique r ´esolu en fr ´equences

La technique FROG repose sur la technique d’auto-corr ´elation d’une impulsion optique avec elle-m ˆeelle-me pour elle-mesurer sa dur ´ee. L’auto-corr ´elation d’un chaelle-mp s’exprielle-me coelle-melle-me suit :

∫ ∞

−∞

E(t)E∗(t − τ )dt (2.27)

o `u τ est le d ´elai entre deux impulsions. Exp ´erimentalement, on r ´ealise ce genre de mesure en utilisant un interf ´erom `etre de Michelson et en plac¸ant une photodiode ou tout autre d ´etecteur lent en sortie. On mesure l’ ´energie totale E en fonction du d ´elai τ entre les deux impulsions :

Em(τ ) =

∫ ∞

−∞

|E(t) + E(t − τ )|2dt (2.28)

L’expression dans l’int ´egrale donne trois termes dont deux qui sont les intensit ´es des deux champs et un troisi `eme qui est l’auto-corr ´elation de l’ ´equation 2.27. Cependant, l’auto-corr ´elation ne permet pas de connaˆıtre la dur ´ee d’une impulsion, car elle est en fait une mesure de la longueur de coh ´erence des champs et elle permet d’obtenir la dur ´ee de l’impulsion la plus courte que son spectre lui permet de supporter. On utilise cette mesure de longueur de coh ´erence pour obtenir la densit ´e spectrale de puissance de l’onde par transform ´ee de Fourier, c’est ce qu’on appelle le th ´eor `eme de Wiegner-Khintchine. C’est le principe de base qui sous-tend la technique de spectroscopie par transform ´ee de Fourier.

Au lieu de r ´ecup ´erer le signal de l’interf ´erom `etre de Michelson, on peut placer `a la sortie un cristal doubleur et r ´ecup ´erer le signal de GSH. Afin de r ´ecup ´erer uniquement la contribution provenant des deux impulsions de l’interf ´erom `etre, on les fait interagir avec un l ´eger angle non-colin ´eaire. Le signal collect ´e provenant de l’interaction de ces deux impulsions s’exprime comme :

Em(τ ) = ∫ ∞ −∞ |E(t)E(t − τ )|2dt = ∫ ∞ −∞ I(t)I(t − τ )dt (2.29)

qui est le signal d’auto-corr ´elation en intensit ´e. Cette mesure permet d’obtenir le profil auto-convolu ´e d’une impulsion. Cependant, pour pouvoir d ´econvoluer la mesure, il faut faire des approximations sur la forme de l’impulsion. Par exemple, si l’impulsion a un profil temporel gaussien, son auto-convolution sera plus large d’un facteur√2, alors que pour un profil de s ´ecante hyperbolique au carr ´e (sech2) c’est

un facteur 1.54. En utilisant un d ´etecteur lent `a la sortie, il n’est pas possible de connaˆıtre ce profil, il manque des donn ´ees. Pour trouver ces informations suppl ´ementaires, il faut remplacer le d ´etecteur lent par un spectrom `etre et faire une mesure appel ´ee fen ˆetrage optique r ´esolu en fr ´equences (FROG,

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