HAL Id: dumas-01080431
https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-01080431
Submitted on 5 Nov 2014
HAL is a multi-disciplinary open access
archive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
To cite this version:
Mélanie Bacquet. La musicothérapie : un soin de support en oncologie. Sciences pharmaceutiques. 2014. �dumas-01080431�
UFR de Médecine et de Pharmacie
Année 2013-2014
N°_____
THÈSE POUR LE DIPLÔME D’ÉTAT DE
DOCTEUR EN PHARMACIE
Présentée et soutenue publiquement
le Vendredi 27 Juin 2014
par
BACQUET Mélanie
(THURY)
Née le 19/12/1989 à Sainte-Foy-Lès Lyon
La musicothérapie :
un soin de support en oncologie
NOM Prénom Qualité
Président du Jury Seguin Elisabeth Professeur
Membres du jury Ziegler Frédéric Maître de conférences, Directeur de Thèse
Manea Elena Algologue au centre Henri Becquerel
Remerciements
A Madame Elisabeth Seguin, présidente du jury
Pour avoir accepté de présider mon jury, je tiens à vous adresser mes plus vifs remercie-ments.
A Monsieur Frédéric Ziegler, directeur de thèse
Pharmacien, biologiste mais aussi musicien, motard et boschervillais, bien des domaines en commun qui nous ont permis d’allier travail et passion. Un grand merci pour votre inves-tissement.
Au Docteur Elena Manea et à Madame Estelle Varnier
Un très grand merci à vous deux de vous être autant investies dans ma thèse. Ce fut un plaisir de travailler avec vous. Continuez à vous épanouir dans votre travail.
A Monsieur Thibaut Dupain
Merci à vous d’avoir accepté sans hésitation de faire parti de mon jury de thèse. Je vous en suis très reconnaissante.
A Madame Christine Tharasse
Merci de m’avoir aidé dans la recherche d’un directeur de thèse. J’ai pu grâce à vous traiter d’un sujet qui m’enthousiasmait, avec un directeur de thèse passionné et établir un lien avec mes études.
A toute l’équipe de Saint Julien
Merci Madame Valérie Dartinet et Madame Sonia Farrugio-Poyer de m’avoir ac-cueillie à l’hôpital de Saint-Julien. J’ai pu grâce à vous participer à deux séances de musico-thérapie de groupe et voir directement l’impact sur les personnes âgées.
A Monsieur Graïc, président de La Ligue contre le Cancer,
Au Docteur Olivier Rigal, responsable du Service des Soins de Support du Centre Henri Becquerel
Merci Messieurs d’avoir accepté que je réalise mon étude de cas avec votre association et votre service. Sans vos accords respectifs, ma thèse n’aurait pas été aussi intéressante pour moi.
Remerciements
Au Docteur Stéphane Guétin
Merci pour tous les travaux que vous réalisez dans le domaine de la musicothérapie. Merci pour votre disponibilité et votre réactivité dans la mise à disposition des documents et vidéos.
A Monsieur Thierry Bode
Je vous remercie de m’avoir permis de rencontrer le Docteur Guétin. Bonne continuation avec Music Care.
A mon professeur de musique
Merci Jérôme d’avoir été là dès le commencement de ma thèse. Merci aussi à Delphine. Sans vous deux je n’aurais jamais eu ce sujet si passionnant.
A tous mes amis
Merci à tous mes amis de fac, merci à tous mes amis de l’église, je ne citerai personne pour ne pas en oublier. Un grand merci pour votre amitié profonde qui fait chaud au coeur. Merci d’avoir contribué à l’avancement de ma thèse via la diffusion questionnaire.
A mes « collègues » de pharmacie
Même si au travail, « nous ne sommes pas là pour nous faire des amis », pendant mon stage, vous m’avez encouragée, soutenue, un très grand merci.
A toute ma famille
Merci Mutty, Merci Mon Chou, Sandrine, Daphine, Moustache, Gérald et vos chéri(e)s pour avoir diffusé à un grand nombre le questionnaire, vous avez été efficaces, les nombres parlent d’eux même. Les filles vous avez géré : une équipe de choc ! Malgré la distance vous avez su être présents ! Vous me manquez, je vous aime !
Merci à toutes mes oncles, tantes, cousins et cousines qui l’ont aussi diffusé à leurs amis.
A ma belle famille
Belle-mère, Beau-père : je vous ai fait raccourcir les repas en famille, fait bossé pour la relecture mais tout cela sans râler et toujours avec bon coeur. Un très grand merci pour votre amour et votre soutien.
Belle-soeur et le bof, merci pour la diffusion du questionnaire !
A mon petit coeur
Sans toi, cette thèse n’aurait jamais existée. Tu t’es marié avec moi pour le meilleur et pour le pire. Tu as su me le prouver en me soutenant pendant ces longues soirées. Tu t’es personnellement investi dans ma thèse et je t’en suis vraiment très reconnaissante. Merci pour ton amour de tous les jours, merci de m’avoir encouragée pendant ces 7 années de Pharmacie. Sans toi et sans Dieu je ne serai pas là aujourd’hui, alors un très grand merci mon chéri. Je t’aime.
« L’Université de Rouen et l’UFR de Médecine et de Pharmacie
de Rouen n’entendent donner aucune approbation ni improbation
aux opinions émises dans cette thèse. Ces opinions sont propres à
leurs auteurs. »
1 ANNEE UNIVERSITAIRE 2013 – 2014
U.F.R. DE MEDECINE-PHARMACIE DE ROUEN ---
DOYEN : Professeur Pierre FREGER
ASSESSEURS : Professeur Michel GUERBET
Professeur Benoit VEBER Professeur Pascal JOLY
DOYENS HONORAIRES : Professeurs J. BORDE - Ph. LAURET - H. PIGUET – C. THUILLEZ
PROFESSEURS HONORAIRES : MM. M-P AUGUSTIN - J.ANDRIEU-GUITRANCOURT - M.BENOZIO-
J.BORDE - Ph. BRASSEUR - R. COLIN - E. COMOY - J. DALION -. DESHAYES - C. FESSARD – J.P FILLASTRE - P.FRIGOT -J. GARNIER - J. HEMET - B. HILLEMAND - G. HUMBERT - J.M. JOUANY - R. LAUMONIER – Ph. LAURET - M. LE FUR – J.P. LEMERCIER - J.P LEMOINE - Mle MAGARD - MM. B. MAITROT - M. MAISONNET - F. MATRAY - P.MITROFANOFF - Mme A. M. ORECCHIONI - P. PASQUIS - H.PIGUET - M.SAMSON – Mme SAMSON-DOLLFUS – J.C. SCHRUB - R.SOYER - B.TARDIF -.TESTART - J.M. THOMINE – C. THUILLEZ - P.TRON - C.WINCKLER - L.M.WOLF
I - MEDECINE
PROFESSEURS
M. Frédéric ANSELME HCN Cardiologie
Mme Isabelle AUQUIT AUCKBUR HCN Chirurgie Plastique
M. Bruno BACHY (Surnombre) HCN Chirurgie pédiatrique
M. Fabrice BAUER HCN Cardiologie
Mme Soumeya BEKRI HCN Biochimie et Biologie Moléculaire
M. Jacques BENICHOU HCN Biostatistiques et informatique médicale
M. Jean-Paul BESSOU HCN Chirurgie thoracique et cardio-vasculaire
Mme Françoise BEURET-BLANQUART (Surnombre) CRMPR Médecine physique et de réadaptation
M. Guy BONMARCHAND HCN Réanimation médicale
M. Olivier BOYER UFR Immunologie
M. Jean-François CAILLARD (Surnombre) HCN Médecine et santé au Travail
M. François CARON HCN Maladies infectieuses et tropicales
M. Philippe CHASSAGNE HB Médecine interne (Gériatrie)
M. Vincent COMPERE HCN Anesthésiologie et réanimation chirurgicale
M. Antoine CUVELIER HB Pneumologie
M. Pierre CZERNICHOW HCH Epidémiologie, économie de la santé
M. Jean - Nicolas DACHER HCN Radiologie et Imagerie Médicale
M. Stéfan DARMONI HCN Informatique Médicale/Techniques de communication
M. Pierre DECHELOTTE HCN Nutrition
Mme Danièle DEHESDIN (Surnombre) HCN Oto-Rhino-Laryngologie
2
M. Jean DOUCET HB Thérapeutique/Médecine – Interne - Gériatrie.
M. Bernard DUBRAY CB Radiothérapie
M. Philippe DUCROTTE HCN Hépato – Gastro - Entérologie
M. Frank DUJARDIN HCN Chirurgie Orthopédique - Traumatologique
M. Fabrice DUPARC HCN Anatomie - Chirurgie Orthopédique et Traumatologique
M. Bertrand DUREUIL HCN Anesthésiologie et réanimation chirurgicale
Mme Hélène ELTCHANINOFF HCN Cardiologie
M. Thierry FREBOURG UFR Génétique
M. Pierre FREGER HCN Anatomie/Neurochirurgie
M. Jean François GEHANNO HCN Médecine et Santé au Travail
M. Emmanuel GERARDIN HCN Imagerie Médicale
Mme Priscille GERARDIN HCN Pédopsychiatrie
M. Michel GODIN HB Néphrologie
M. Guillaume GOURCEROL HCN Physiologie
M. Philippe GRISE HCN Urologie
M. Didier HANNEQUIN HCN Neurologie
M. Fabrice JARDIN CB Hématologie
M. Luc-Marie JOLY HCN Médecine d’urgence
M. Pascal JOLY HCN Dermato - vénéréologie
M. Jean-Marc KUHN HB Endocrinologie et maladies métaboliques
Mme Annie LAQUERRIERE HCN Anatomie cytologie pathologiques
M. Vincent LAUDENBACH HCN Anesthésie et réanimation chirurgicale
M. Joël LECHEVALLIER HCN Chirurgie infantile
M. Hervé LEFEBVRE HB Endocrinologie et maladies métaboliques
M. Thierry LEQUERRE HB Rhumatologie
M. Eric LEREBOURS HCN Nutrition
Mme Anne-Marie LEROI HCN Physiologie
M. Hervé LEVESQUE HB Médecine interne
Mme Agnès LIARD-ZMUDA HCN Chirurgie Infantile
M. Pierre Yves LITZLER HCN Chirurgie Cardiaque
M. Bertrand MACE HCN Histologie, embryologie, cytogénétique
M. David MALTETE HCN Neurologie
M. Christophe MARGUET HCN Pédiatrie
Mme Isabelle MARIE HB Médecine Interne
M. Jean-Paul MARIE HCN ORL
M. Loïc MARPEAU HCN Gynécologie - obstétrique
M. Stéphane MARRET HCN Pédiatrie
Mme Véronique MERLE HCN Epidémiologie
M. Pierre MICHEL HCN Hépato - Gastro - Entérologie
M. Francis MICHOT HCN Chirurgie digestive
M. Bruno MIHOUT (Surnombre) HCN Neurologie
M. Jean-François MUIR HB Pneumologie
M. Marc MURAINE HCN Ophtalmologie
M. Philippe MUSETTE HCN Dermatologie - Vénéréologie
3
M. Jean-Marc PERON HCN Stomatologie et chirurgie maxillo-faciale
M. Christian PFISTER HCN Urologie
M. Jean-Christophe PLANTIER HCN Bactériologie - Virologie
M. Didier PLISSONNIER HCN Chirurgie vasculaire
M. Bernard PROUST HCN Médecine légale
M. François PROUST HCN Neurochirurgie
Mme Nathalie RIVES HCN Biologie et méd. du dévelop. et de la reprod.
M. Jean-Christophe RICHARD (Mise en dispo) HCN Réanimation Médicale, Médecine d’urgence
M. Horace ROMAN HCN Gynécologie Obstétrique
M. Jean-Christophe SABOURIN HCN Anatomie – Pathologie
M. Guillaume SAVOYE HCN Hépato – Gastro
Mme Céline SAVOYE – COLLET HCN Imagerie Médicale
Mme Pascale SCHNEIDER HCN Pédiatrie
M. Michel SCOTTE HCN Chirurgie digestive
Mme Fabienne TAMION HCN Thérapeutique
Mme Florence THIBAUT HCN Psychiatrie d’adultes
M. Luc THIBERVILLE HCN Pneumologie
M. Christian THUILLEZ HB Pharmacologie
M. Hervé TILLY CB Hématologie et transfusion
M. François TRON (Surnombre) UFR Immunologie
M. Jean-Jacques TUECH HCN Chirurgie digestive
M. Jean-Pierre VANNIER HCN Pédiatrie génétique
M. Benoît VEBER HCN Anesthésiologie Réanimation chirurgicale
M. Pierre VERA C.B Biophysique et traitement de l’image
M. Eric VERIN CRMPR Médecine physique et de réadaptation
M. Eric VERSPYCK HCN Gynécologie obstétrique
M. Olivier VITTECOQ HB Rhumatologie
M. Jacques WEBER HCN Physiologie
MAITRES DE CONFERENCES
Mme Noëlle BARBIER-FREBOURG HCN Bactériologie – Virologie
M. Jeremy BELLIEN HCN Pharmacologie
Mme Carole BRASSE LAGNEL HCN Biochimie
M. Gérard BUCHONNET HCN Hématologie
Mme Mireille CASTANET HCN Pédiatrie
Mme Nathalie CHASTAN HCN Physiologie
Mme Sophie CLAEYSSENS HCN Biochimie et biologie moléculaire
M. Moïse COEFFIER HCN Nutrition
M. Stéphane DERREY HCN Neurochirurgie
M. Eric DURAND HCN Cardiologie
M. Manuel ETIENNE HCN Maladies infectieuses et tropicales
M. Serge JACQUOT UFR Immunologie
M. Joël LADNER HCN Epidémiologie, économie de la santé
M. Jean-Baptiste LATOUCHE UFR Biologie Cellulaire
4
M. Thomas MOUREZ HCN Bactériologie
M. Jean-François MENARD HCN Biophysique
Mme Muriel QUILLARD HCN Biochimie et Biologie moléculaire
M. Vincent RICHARD UFR Pharmacologie
M. Francis ROUSSEL HCN Histologie, embryologie, cytogénétique
Mme Pascale SAUGIER-VEBER HCN Génétique
Mme Anne-Claire TOBENAS-DUJARDIN HCN Anatomie
M. Pierre Hugues VIVIER HCN Imagerie Médicale
PROFESSEURS AGREGES OU CERTIFIES
Mme Dominique LANIEZ UFR Anglais
5 II - PHARMACIE
PROFESSEURS
M. Thierry BESSON Chimie Thérapeutique
M. Jean-Jacques BONNET Pharmacologie
M. Roland CAPRON (PU-PH) Biophysique
M. Jean COSTENTIN (Professeur émérite) Pharmacologie
Mme Isabelle DUBUS Biochimie
M. Loïc FAVENNEC (PU-PH) Parasitologie
M. Jean Pierre GOULLE Toxicologie
M. Michel GUERBET Toxicologie
M. Olivier LAFONT Chimie organique
Mme Isabelle LEROUX Physiologie
M. Paul MULDER Sciences du médicament
Mme Martine PESTEL-CARON (PU-PH) Microbiologie
Mme Elisabeth SEGUIN Pharmacognosie
M. Rémi VARIN (PU-PH) Pharmacie Hospitalière
M Jean-Marie VAUGEOIS Pharmacologie
M. Philippe VERITE Chimie analytique
MAITRES DE CONFERENCES
Mme Cécile BARBOT Chimie Générale et Minérale
Mme Dominique BOUCHER Pharmacologie
M. Frédéric BOUNOURE Pharmacie Galénique
M. Abdeslam CHAGRAOUI Physiologie
M. Jean CHASTANG Biomathématiques
Mme Marie Catherine CONCE-CHEMTOB Législation pharmaceutique et économie de la santé
Mme Elizabeth CHOSSON Botanique
Mme Cécile CORBIERE Biochimie
M. Eric DITTMAR Biophysique
Mme Nathalie DOURMAP Pharmacologie
Mme Isabelle DUBUC Pharmacologie
M. Abdelhakim ELOMRI Pharmacognosie
M. François ESTOUR Chimie Organique
M. Gilles GARGALA (MCU-PH) Parasitologie
Mme Najla GHARBI Chimie analytique
Mme Marie-Laure GROULT Botanique
M. Hervé HUE Biophysique et Mathématiques
Mme Laetitia LE GOFF Parasitologie Immunologie
Mme Hong LU Biologie
Mme Sabine MENAGER Chimie organique
Mme Christelle MONTEIL Toxicologie
6
M. Mohamed SKIBA Pharmacie Galénique
Mme Malika SKIBA Pharmacie Galénique
Mme Christine THARASSE Chimie thérapeutique
M. Frédéric ZIEGLER Biologie Clinique
PROFESSEUR CONTRACTUEL
Mme Elizabeth DE PAOLIS Anglais
ATTACHES TEMPORAIRE D’ENSEIGNEMENT ET DE RECHERCHE
M. Imane EL MEOUCHE Bactériologie
Mme Juliette GAUTIER Galénique
7 III – MEDECINE GENERALE
PROFESSEUR
M. Jean-Loup HERMIL UFR Médecine générale
PROFESSEURS ASSOCIES A MI-TEMPS :
M. Pierre FAINSILBER UFR Médecine générale
M. Alain MERCIER UFR Médecine générale
M. Philippe NGUYEN THANH UFR Médecine générale
MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES A MI-TEMPS :
M Emmanuel LEFEBVRE UFR Médecine générale
Mme Elisabeth MAUVIARD UFR Médecine générale
Mme Marie Thérèse THUEUX UFR Médecine générale
CHEF DES SERVICES ADMINISTRATIFS : Mme Véronique DELAFONTAINE
HCN - Hôpital Charles Nicolle HB - Hôpital de BOIS GUILLAUME
CB - Centre HENRI BECQUEREL CHS - Centre Hospitalier Spécialisé du Rouvray
CRMPR - Centre Régional de Médecine Physique et de Réadaptation
8
LISTE DES RESPONSABLES DE DISCIPLINE
Mme Cécile BARBOT Chimie Générale et Minérale
M. Thierry BESSON Chimie thérapeutique
M. Roland CAPRON Biophysique
M Jean CHASTANG Mathématiques
Mme Marie-Catherine CONCE-CHEMTOB Législation, Economie de la Santé
Mme Elisabeth CHOSSON Botanique
M. Jean-Jacques BONNET Pharmacodynamie
Mme Isabelle DUBUS Biochimie
M. Loïc FAVENNEC Parasitologie
M. Michel GUERBET Toxicologie
M. Olivier LAFONT Chimie organique
Mme Isabelle LEROUX-NICOLLET Physiologie
Mme Martine PESTEL-CARON Microbiologie
Mme Elisabeth SEGUIN Pharmacognosie
M. Mohamed SKIBA Pharmacie Galénique
9 ENSEIGNANTS MONO-APPARTENANTS
MAITRES DE CONFERENCES
M. Sahil ADRIOUCH Biochimie et biologie moléculaire
(Unité Inserm 905)
Mme Gaëlle BOUGEARD-DENOYELLE Biochimie et biologie moléculaire
(UMR 1079)
Mme Carine CLEREN Neurosciences (Néovasc)
Mme Pascaline GAILDRAT Génétique moléculaire humaine
(UMR 1079)
M. Antoine OUVRARD-PASCAUD Physiologie (Unité Inserm 1076)
Mme Isabelle TOURNIER Biochimie (UMR 1079)
PROFESSEURS DES UNIVERSITES
M. Serguei FETISSOV Physiologie (Groupe ADEN)
Mme Su RUAN Génie Informatique
Table des matières
Liste des Enseignants-Chercheurs
5
Liste des Tableaux
18
Liste des Figures
19
Liste des Abréviations
21
Introduction
23
Partie I : La musicothérapie
24
I Histoire de la musicothérapie . . . 25
1 Dans l’Antiquité . . . 25
1.1 Dans l’Égypte Ancienne . . . 25
1.2 Dans la Grèce Antique . . . 25
1.3 Chez les Hébreux . . . 25
2 Au Moyen-Âge . . . 26
3 Au XIX ème et XX ème siècle . . . 26
4 De nos jours . . . 27
4.1 Quelques chiffres . . . 27
4.2 Questionnaire sur la musique et la musicothérapie . . . 27
II Les différents types de musicothérapie . . . 36
1 La musicothérapie réceptive . . . 36
2 Un exemple de musicothérapie réceptive : Music Care© . . . . 37
2.1 Description du procédé . . . 38
2.2 Utilisation en médecine . . . 40
3 La musicothérapie active . . . 41
III Domaines d’applications de la musicothérapie . . . 42
1 En pédiatrie : l’autisme . . . 42
2 En Gériatrie : La maladie d’Alzheimer . . . 42
TABLE DES MATIÈRES
2.3 Action sur la neurobiologie . . . 44
2.4 Avantages et Inconvénient . . . 44
2.5 Plan Alzheimer de la Haute Autorité de Santé (HAS) . . . 45
3 En Oncologie . . . 45
4 Autres Domaines . . . 46
4.1 Dyslexie . . . 46
4.2 Encéphalopathie vasculaire chronique . . . 46
4.3 Maladie de Parkinson . . . 46
IV Musicothérapie à l’Hôpital Saint Julien . . . 47
1 Déroulement des séances . . . 47
1.1 Étape 1 : Mise en mouvement du corps . . . 47
1.2 Étape 2 : Manipulation d’objets sonores . . . 47
1.3 Étape 3 : Écoute musicale . . . 48
2 Étude d’un cas . . . 48
3 Activité en 2011 et Étude réalisée en 2012 . . . 49
3.1 Activité de Septembre 2010 à Juin 2011 . . . 49
3.2 Étude réalisée en 2012 (données non publiées) . . . 49
Partie II : Oncologie : Type de cancers et traitements
50
I Le cancer . . . 511 Définition et prévalence . . . 51
2 Principaux cancers en France . . . 51
2.1 Les cancers solides . . . 51
2.2 Les hémopathies . . . 52
3 Principaux Facteurs de risques . . . 53
3.1 Facteurs de risques internes . . . 54
3.2 Facteurs de risques externes . . . 54
II Traitements anticancéreux . . . 55
1 Chimiothérapies conventionnelles . . . 55
1.1 Principales classes . . . 55
1.2 Principaux effets secondaires . . . 56
2 Thérapies ciblées . . . 59
2.1 Principales classes . . . 59
2.2 Principaux effets secondaires . . . 60
3 Hormonothérapie . . . 61
3.1 Principales classes . . . 61
III Conseils à donner au patient . . . 62
1 Conseils généraux . . . 62
2 Toxicité digestive . . . 62
2.1 Nausées, vomissements chimioinduits . . . 62
2.2 Diarrhées, constipation . . . 63 3 Toxicité cutanée . . . 64 3.1 Le Syndrome Main-Pied . . . 64 3.2 La folliculite . . . 64 4 Alopécie . . . 65 5 Soins de support . . . 65 IV Le musicothérapie en Oncologie . . . 66
1 Les domaines d’applications . . . 66
1.1 Avant une séance de radiothérapie . . . 66
1.2 Après une opération . . . 66
1.3 Action sur la douleur et sur la qualité de vie . . . 66
2 Music Care© au Centre Henri Becquerel . . . . 67
Partie III : Étude de cas en Cancérologie
69
I Objectifs et Méthodologie . . . 701 Objectif et hypothèse . . . 70
2 Composition de l’équipe . . . 70
3 Matériels et Méthode . . . 70
3.1 Recrutement des patients . . . 70
3.2 Consentement . . . 71
3.3 Consultations Douleur . . . 71
3.4 10 séances de musicothérapie . . . 71
3.5 Recueil des données : élaboration d’un carnet de Suivi . . . 73
II Résultats . . . 78
1 Anamnèse du patient . . . 78
1.1 Mode de vie et Antécédents familiaux . . . 78
1.2 Antécédents médicaux . . . 78
1.3 Histoire de la maladie . . . 78
2 Résultats au cours des 10 séances de musicothérapie . . . 80
2.1 Motivation . . . 80
2.2 Douleur . . . 81
2.3 Anxiété . . . 81
3 Résultats au cours des 3 Consultations Douleur . . . 82
TABLE DES MATIÈRES
3.3 Fatigue . . . 83
3.4 Qualité de vie . . . 84
4 Bilan global du ressenti du patient . . . 85
III Discussion . . . 86 1 Motivation . . . 86 2 Douleur . . . 86 3 Anxiété et Dépression . . . 87 4 Fatigue . . . 87 5 Qualité de vie . . . 87 IV Conclusion de l’étude . . . 88
Conclusion
89
Bibliographie
90
Serment de Galien
96
Annexes
97
I Plan Alzheimer 2008-2012 : bilan de contribution de la HAS . . . 98II Fiche de suivi remplie lors des séances de musicothérapie à l’hôpital Saint-Julien . . . 102
III Tableaux des médicaments utilisés pour les chimiothérapies convention-nelles actuellement commercialisés . . . 103
IV Tableaux des thérapies ciblées actuellement commercialisées . . . 110
V Tableaux des médicaments utilisés dans l’Hormonothérapie actuellement commercialisés . . . 113
VI Fiche Afinitor®pour les professionnels de sante rédigée par l’Observatoire du Médicament des Dispositifs médicaux et de l’Innovation Thérapeu-tique de Haute-Normandie (OMéDIT HN) . . . 115
VII Note d’information destinée aux patients participant à la recherche . . 117
VIIIFormulaires de consentement destinés aux patients et aux investigateurs de la recherche . . . 119
Liste des tableaux
Tableau 1 Principaux styles musicaux en fonction de l’âge . . . 30
Tableau 2 Autres instruments de musique pratiqués par les musiciens . . . 31
Tableau 3 Montage en « U » : principaux styles musicaux proposés aux patients . 39 Tableau 4 Différents grades du syndrome main-pied . . . 58
Tableau 5 Ressentis du patient au cours des séances . . . 85
Tableau 6 Liste des antipyrimidines . . . 103
Tableau 7 Liste des antipurines . . . 104
Tableau 8 Liste des antifoliques . . . 105
Tableau 9 Liste des inhibiteurs de de la ribonuucléase réductase . . . 105
Tableau 10 Liste des moutardes à l’azote . . . 105
Tableau 11 Liste des oxazophorines . . . 106
Tableau 12 Liste des nitroso-urées . . . 106
Tableau 13 Liste des complexes du platine . . . 106
Tableau 14 La Mitomycine C . . . 107
Tableau 15 Liste des inhibiteurs de la topo-isomérase I . . . 107
Tableau 16 Dérivés de la podophyllotoxine . . . 107
Tableau 17 Anthracyclines et apparentés . . . 108
Tableau 18 Liste des vinca-alcaloïdes et analogues . . . 109
Tableau 19 Liste des taxanes ou toxoïdes . . . 109
Tableau 20 Liste des anticorps monoclonaux . . . 110
Tableau 21 Liste des inhibiteurs de Tyrosine Kinase . . . 111
Tableau 22 Liste des inhibiteurs de l’angiogenèse . . . 112
Tableau 23 Liste des agonistes de la Gonadotropin Releasing Hormone (GnRH) . 113 Tableau 24 Liste des analogues de la somatostatine . . . 113
Tableau 25 Liste des Progestatifs . . . 113
Tableau 26 Liste des oestrogènes . . . 114
Tableau 27 Liste des antagonistes de la GnRH . . . 114
Tableau 28 Liste des inhibiteurs de l’aromatase . . . 114
Tableau 29 Liste des anti-estrogènes . . . 114
TABLE DES FIGURES
Table des figures
Figure 1 Pourcentages des tranches d’âges ayant participées au questionnaire . . 28 Figure 2 Pourcentages d’hommes et de femmes ayant participés au questionnaire 28 Figure 3 Pourcentages des participants par région . . . 28 Figure 4 Pourcentages des participants par métiers . . . 29 Figure 5 Pourcentages des styles de musique écoutés par les participants . . . 29 Figure 6 Pourcentages des instruments de musiques joués par les participants . . 30 Figure 7 Pourcentages des participants jouant un ou plusieurs instruments . . . 31 Figure 8 Pourcentages des participants ayant déjà entendu parlé de la
musicothé-rapie . . . 32 Figure 9 Durée depuis laquelle les personnes connaissent la musicothérapie (en
pourcentages) . . . 32 Figure 10 Pourcentages des participants connaissant une personne ayant déjà eu
recours à des séances de musicothérapie . . . 33 Figure 11 Domaines dans lesquels la musicothérapie peut être appliquée . . . 33 Figure 12 Lieux dans lesquels se pratiquent la musicothérapie . . . 33 Figure 13 Pourcentages des professionnels de santé conseillant la musicothérapie . 34 Figure 14 Pourcentages de l’amélioration de la qualité de vie du patient après
conseil de la musicothérapie par les professionnels de santé . . . 34 Figure 15 Principaux modes d’actions psychophysiologiques de la musicothérapie 37 Figure 16 Montage en« U » réalisé avec le logiciel Music Care© . . . . 38
Figure 17 Différents types de séquences avec Music Care© . . . . 39
Figure 18 Douleur aiguë : valeurs moyennes des niveaux de douleur pour chaque groupe de patients (intubé et non intubé) obtenues avant (pré-test) et après (post-test) chaque séance d’étude . . . 40 Figure 19 Douleur chronique : pourcentage des patients consommant des
antidé-presseurs et des anxiolytiques à J0 et J60. Etude contrôlée, randomisée en simple aveugle (n = 87). [Guétin et al., 2012] . . . 41 Figure 20 Etude réalisée chez les personnes anxieuses et dépressives atteintes de la
maladie d’Alzheimer, avec le logiciel Music Care© . . . . 44
Figure 21 Interventions non médicamenteuses complétant l’arsenal thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer, selon la HAS . . . 45 Figure 22 Différents instruments de musique . . . 48
Figure 23 4 principaux cancers en 2013 selon La Ligue contre le Cancer . . . 52
Figure 24 Différentes catégories de Leucémies . . . 53
Figure 25 Principaux facteurs de risques chez les 4 principaux cancers . . . 53
Figure 26 Principaux effets secondaires des médicaments cytotoxiques . . . 57
Figure 27 Principaux effets secondaires des thérapies ciblées, source OMéDIT HN 60 Figure 28 Evolution en 2 mois d’une folliculite traitée par Doxycycline . . . 64
Figure 29 Pourcentages des personnes évaluant leur bien-être avant et après les séances de Music Care© . . . . 67
Figure 30 Pourcentages des patients évaluant leur douleur avant et après la séance de Music Care© . . . . 67
Figure 31 Pourcentages des patients évaluant leur anxiété avant et après la séance de Music Care© . . . . 68
Figure 32 Pourcentages des patients évaluant leur satisfaction après la séance de Music Care© . . . . 68
Figure 33 Documents fournis au patient . . . 71
Figure 34 Schéma explicatif du déroulement des séances . . . 71
Figure 35 Instruments de musique utilisés en musicothérapie active et réceptive . 72 Figure 36 Extrait du carnet de suivi pour les séances de musicothérapie . . . 73
Figure 37 Extrait du carnet de suivi pour l’échelle numérique utilisée lors des Consultations Douleur . . . 74
Figure 38 Extrait du carnet de suivi pour l’échelle Hospital Anxiety and Depression scale (HAD) utilisée lors des Consultations Douleur (Annexe IX) . . . . 75
Figure 39 Extrait du carnet de suivi pour l’échelle de fatigue de Piper utilisée lors des Consultations Douleur (Annexe IX) . . . 76
Figure 40 Extrait du carnet de suivi pour l’échelle de la qualité de vie lors des Consultations Douleur (Annexe IX) . . . 77
Figure 41 Evolution des globules blancs et lymphocytes au cours du temps . . . . 80
Figure 42 Motivation avant et après chaque séance de musicothérapie . . . 80
Figure 43 Echelle Numérique (EN) de la Douleur ressentie avant et après chaque séance de musicothérapie . . . 81
Figure 44 Anxiété avant et après chaque séance . . . 81
Figure 45 Zones douloureuses ressenties par le patient au début de l’étude . . . . 82
Figure 46 Evaluation de la douleur à chaque consultation . . . 82
Figure 47 Evaluation de l’anxiété et de la dépression à chaque consultation . . . . 83
Figure 48 Echelle de la fatigue à chaque consultation . . . 83
Figure 49 Echelle de la fatigue au cours des consultations, décomposée en quatre dimensions . . . 84
Figure 50 Evaluation de la qualité de vie à chaque consultation . . . 84 Figure 51 Evolution de la douleur et de l’anxiété après des séances de
musicothé-Liste des Abréviations
Liste des Abréviations
5-HT3 5-HydroxyTryptamine 3 ADN Acide DésoxyriboNucléique
AP-HP Assistance Publique-Hopitaux de Paris caps molles capsules molles
CHRU Centre Hospitalier Régional Universitaire CHU Centre Hospitalier Universitaire
cp comprimés
CPP Comité de Protection des Personnes DCI Dénomination Commune Internationale DU Diplôme Universitaire
disp liposom dil inj dispersion liposomale diluée injectable EN Echelle Numérique
EVA Echelle Visuelle Analogique
FFM Fédération Française de Musicothérapie FSH Follicle Stimulating Hormone
FSS Fatigue Severity Scale gél gélules
GnRH Gonadotropin Releasing Hormone HAD Hospital Anxiety and Depression scale HAS Haute Autorité de Santé
Hb Hémoglobine
implant inj SC implant injectable sous-cutané IRM Imagerie par Résonnance Magnétique LH Luteinizing Hormone
LLC Leucémie Lymphoïde Chronique
lyop p us par lyophilisat pour usage parentéral MMS Mini Mental Score
NK1 Neurokinine 1
NVCI Nausées / Vomissements Chimio-Induits
OMéDIT HN Observatoire du Médicament des Dispositifs médicaux et de l’Innovation Thérapeutique de Haute-Normandie
OMS Organisation Mondiale de la Santé
pdr p sol dil p perf poudre pour solution diluée pour perfusion
pdre/disp/solv sol dil poudre/dispersion/solvant pour solution diluée pdre sol inj poudre pour solution injectable
pdre sol perf poudre pour solution pour perfusion
pdre/solv sol inj poudre dans un solvant pour solution injectable pdr susp inj poudre pour suspension injectable
pdr susp inj perf poudre pour suspension injectable pour perfusion pdre/solv susp inj poudre dans un solvant pour suspension injectable PIH Prescription Initiale Hospitalière
PH Prescription Hospitalière
sol dil perf solution diluée pour perfusion
sol à diluer/solvant p perf solution à diluer dans un solvant pour perfusion sol inj solution injectable
sol inj SC solution injectable sous-cutanée sol nas solution nasale
sol perf solution pour perfusion susp inj suspension injectable TDM Tomodensitométrie
TEP Tomographie par Emission de Positons
trouss prep radioph trousse pour préparation radiopharmaceutique TSA Troubles du Spectre Autistique
UH Usage Hospitalier VAS Visual Analog Scale
INTRODUCTION
Introduction
La Pharmacie est un secteur où la maladie règne. La plupart des personnes s’adressant au comptoir sont malades. La majeure partie des médicaments délivrés sont des médicaments contre la douleur, l’anxiété, la dépression où les doses ne font qu’augmenter au fur et à mesure des mois. Existe-t-il un autre moyen que le médicament pour répondre aux besoins des patients ? Pouvons-nous en tant que pharmacien d’officine proposer une autre solution ? Une des solutions envisageable est la musicothérapie. La musique est ancrée dans les mœurs, chacun y est sensible à sa manière. Pouvons-nous espérer de la musicothérapie une amélioration de la qualité de vie du patient ?
« La musique est notre plus ancienne forme d’expression, précédant le langage et l’art. Cela commence avec la voix et par notre désir accablant de joindre les autres. En effet, la musique remonte à beaucoup plus loin que les mots (. . .). La musique touche nos sentiments bien plus que ne le font les mots et elle nous fait réagir de tout notre être. » Yehudi Menuhin, violoniste et chef d’orchestre américain du XX ème siècle [Larousse, 2014].
Tout d’abord, nous aborderons l’Histoire de la musicothérapie et ses différents domaines d’application. La diffusion et l’analyse d’un questionnaire réalisé par mes soins a permis de montrer l’impact de la musique sur la vie d’une personne et ses connaissances de la musicothérapie.
Dans une seconde partie, nous traiterons des différents types de cancers, des traitements associés et de la place de la musicothérapie en tant que soin de support.
Enfin nous décrirons un cas clinique ayant suivi 10 séances de musicothérapie dans le but de diminuer ses douleurs, son anxiété et sa fatigue chronique.
I. Histoire de la musicothérapie
I. Histoire de la musicothérapie
La musique est une part de l’Histoire depuis la nuit des temps. Elle a toujours été présente et ne cessera d’exister.
1. Dans l’Antiquité
1.1 Dans l’Égypte Ancienne
A cette époque, la musique est le lien entre les hommes et les dieux. A chaque maladie correspondait une incantation précise comme le témoigne le papyrus d’Ebers :
« Quand le malade prend sa médecine, il doit chanter l’incantation appropriée. » Le parchemin de 108 pages, long de 20 mètres, contient plus de 700 formules magiques et remèdes. Il contient d’innombrables incantations ayant pour but de détourner les démons qui causent les maladies, mais il démontre aussi une longue tradition de connaissances empiriques et d’observations [Bardinet, 1995].
1.2 Dans la Grèce Antique
Des mythes nous racontent la création d’instruments pour apaiser les cœurs, telle que la lyre d’Hermès. Dès son plus jeune âge, Hermès le fils de Zeus, vola des vaches à son grand frère Apollon pour fabriquer une lyre à l’aide de boyaux de vache et une carapace de tortue [Abbara, 2011]. Apollon énervé va à la rencontre d’Hermès qui se met alors à jouer de la lyre. Apollon fut saisi par le son de la lyre. Hermès en profita pour lui proposer d’échanger son troupeau de vaches contre cet instrument.
Certains philosophes témoignent de l’importance de la musique dans l’Antiquité : — Platon décrit la musique comme l’âme de l’univers (428 - 348 avant J.-C.).
« La musique est une loi morale ; elle donne une âme à l’univers, des ailes à la pensée, un essor à l’imagination, un charme à la tristesse, de la gaieté et de la vie à toute chose. Elle est l’essence de l’harmonie, qu’elle rétablit et élève vers tout ce qui est bon, juste et beau dont elle est, bien qu’invisible, la forme éblouissante, passionnante, éternelle. »
— Aristote (384 - 322 avant J.-C.)
« Les arts du rythme améliorent le moral, l’anxiété disparaît, le calme, la sé-rénité, la réussite apparaissent. »
1.3 Chez les Hébreux
Un des exemples les plus connus est celui de David avec le roi Saül. Saül était tourmenté par un esprit qui l’entraînait dans la colère. Il faisait venir David pour qu’il lui joue de la harpe. Cela le soulageait et la colère se dissipait.
« Et lorsque l’esprit de Dieu était sur Saül, David prenait la harpe et jouait de sa main ; Saül respirait alors plus à l’aise et se trouvait soulagé et le mauvais esprit se retirait de lui. »
La Bible - 1 Samuel Chapitre 16, verset 23.
2. Au Moyen-Âge
Au Sud de l’Italie, la musique a donné naissance à la tarentelle. C’était une danse utilisée pour traiter les effets du tarentisme engendré par les « morsures » de tarentules (Lycosa tarantula). Ce sont des grosses araignées noires et velues des régions méridionales renommées pour engendrer des pathologies mentales notamment une grande agitation, fermeture totale du sujet. Le traitement consistait à trouver un musicien pour qu’il puisse jouer de manière continue jusqu’à disparition des symptômes. Le musicien devait jouer à chaque crise pendant que le patient devait s’exprimer et danser pour faire « sortir le mal ». La tarentelle est donc l’association de la danse et de la musique. Les deux instruments majeurs étaient un tambourin pour la rythmique et un violon pour la mélodie, mais beaucoup d’autres instruments ont été utilisés tels que la guitare, la harpe, la bombarde, la lyre et l’accordéon. Le rituel a perduré localement jusque dans les années 1950 [Russell, 1979].
3. Au XIX ème et XX ème siècle
En 1801, le Dr Pinel puis le Dr Esquirol à la Salpêtrière observent la réaction des patients jouant et écoutant de la musique. Ce sont les premières expérimentations. Ils sont donc les précurseurs de la musicothérapie d’aujourd’hui. Des chorales et des orchestres sont alors créés dans des établissements psychiatriques [Berthomieu, 1994].
En 1882 : le Dr Francisco Vidal y Carreta de Barcelone établit dans une thèse une classification des compositions musicales en fonction de leurs effets sur l’organisme [
Bertho-mieu, 1994].
La musicothérapie s’est surtout développée dans la deuxième partie du XX ème siècle dans différents pays du monde [Berthomieu, 1994] :
— 1920 : Dr Candela Ardid écrit le livre : « La musique en tant que soin dans les maladies nerveuses » [Ardid, 1997].
— 1942 : Dr Pontvik (Suède) crée le 1 er Institut de musicothérapie à Stockholm. — 1950 : 1 er groupe de travail autour de la musicothérapie aux Etats-Unis.
— 1954 : En France, Jacques Jost (ingénieur du son) introduit certaines bases de musi-cothérapie.
— 1957 : Drs Verdaux et Frances créent un « procédé d’enregistrement des réactions psychologiques provoqués par différents stimuli sonores »
I. Histoire de la musicothérapie
— 1981 : Parution en langue française du « Manuel de musicothérapie » du Pr. Rolando Benenzon [Benenzon, 1981].
En 1992, une étude de sondage a été réalisée en Allemagne sur l’utilisation et la re-commandation de la musicothérapie pour les enfants atteints d’autisme. Les chercheurs ont constaté que 56% des pédopsychiatres et 14,5 % des pédiatres ont recommandé la musi-cothérapie pour le traitement de l’autisme. En outre, 25,1% des pédiatres considèrent la musicothérapie utile pour les personnes atteintes d’autisme. Ces pourcentages sont particu-lièrement impressionnants étant donné le manque de soutien de la recherche empirique pour la musicothérapie [Accordino et al., 2007].
4. De nos jours
De nos jours, la musicothérapie est en plein essor et devient de plus en plus présente dans le milieu médical.
4.1 Quelques chiffres
Elle est reconnue aujourd’hui comme profession à part entière dans environ 26 pays : Canada, Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Suède, Argentine [Berthomieu,
1994].
En France la musicothérapie est intégrée dans environ 400 centres de soins. De nombreux centres de formation ont été créés : Paris, Montpellier, Bordeaux, Nantes, Metz. . .
4.2 Questionnaire sur la musique et la musicothérapie Contexte et résultats généraux
J’ai réalisé un questionnaire à destination des français afin de connaître l’importance de la musique dans la vie de chacun. Des questions à réponses fermées ont été posées notamment sur les goûts musicaux, la pratique d’un instrument, la connaissance de la musicothérapie et son domaine d’application. Une partie réservée aux professionnels de santé avait pour but de savoir si la musicothérapie était connue dans le domaine médical, si elle était conseillée et si une amélioration de la qualité de vie des patient était observée.
En tout 949 personnes de tout âge (Figure 1), majoritairement féminines (Figure 2), ont répondu à ce questionnaire. 0 10 20 30 40 50 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-79 ans 80-99 ans 3% 51% 34% 11% 1%
Figure 1 – Pourcentages des tranches d’âges ayant participées au questionnaire
Femmes 72%
Hommes 28%
Figure 2 – Pourcentages d’hommes et de femmes ayant participés au questionnaire
22 des 27 régions de Fance ont été représentées (Figure 3). Le questionnaire a mojori-tairement été diffusé dans 2 régions : 41% de réponses en Rhône-Alpes et 34% en Haute-Normandie. Ceci s’explique par le fait que la plupart de ma famille, amis et collègues habitent dans ces 2 régions.
Rhône Alp es Haute Normandie IleDe France PACA Auv ergne Lorraine Bourgogne Alsace 0 20 40 41% 34% 4% 2% 2% 2% 2% 2%
I. Histoire de la musicothérapie
Un tiers des réponses correspondent au domaine d’activité de la santé (Figure 4). En effet, le questionnaire a été largement diffusé dans des hôpitaux et des pharmacies.
San te Etudian t Enseignemen t Retraite So cial Commerce Ven teMark eting Sans Emploi Informatique Metiers Ter tiaire Mere Pere Foyer Electricite Electronique Ene rgie Comm unication Medias 0 10 20 30 33% 14% 10% 8% 5% 5% 3% 3% 3% 3% 1% 1%
Figure 4 – Pourcentages des participants par métiers
Culture musicale
La musique est en général aimée et écoutée de tous (99% des participants).
Les goûts musicaux sont divers (Figure 5), et varient en fonction de l’âge (Tableau 1).
Variétés Français es Un peu detout Ro ck Classique Jazz Blues Hip Hop Rnb Reggae Rap Autres styles 0 5 10 15 17% 15% 14% 12% 9% 8% 6% 6% 3% 4%
Tableau 1 – Principaux styles musicaux en fonction de l’âge
Styles musicaux 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-79 ans 80-99 ans
Variétés Françaises 5% 14% 18% 23% 23%
Classique 10% 9% 13% 22% 31%
Hip-Hop et RnB 12% 8% 2% 5% 1%
Rock 12% 15% 12% 9% 8%
Blues 4% 6% 11% 10% 15%
Voici quelques autres styles musicaux écoutés par les français, représentant 4% d’après la Figure 5 :
— Flamenco — Country
— Gospel, musiques chrétiennes — Hardcore
— Soul
— Pop et funk
— Musiques du monde : musique latine, musique orientale, musique asiatique. . . — New Age
A notre époque, les styles musicaux sont diversifiés offrant ainsi aux personnes un large choix d’écoute musicale. La musique ne nécessite pas d’apprentissage intellectuel et peut donc être facilement pratiquée par le commun des mortels.
Cependant jouer d’un instrument demande de la volonté pour apprendre le solfège, ainsi que la maîtrise de son instrument.
On note que 33% des participants pratiquent un ou plusieurs instruments de musique, l’instrument le plus rencontré étant le piano (30%) devant la guitare (25%) (Figure 6).
Piano
Guitare ViolonBatterie Basse
VioloncelleClarinetteSaxophoneTromp ette Autres instrumen ts 0 10 20 30 30% 25% 7% 7% 4% 3% 1% 1% 1% 11%
Figure 6 – Pourcentages des instruments de musiques joués par les participants
La Figure 6 montre que 11% des musiciens pratiquent un autre instrument que ceux cités dans le questionnaire. Ces instruments sont référencés dans le Tableau 2.
I. Histoire de la musicothérapie
Tableau 2 – Autres instruments de musique pratiqués par les musiciens
Instrument Nombre de personnes
Chant 10 Percussion 4 Orgue 4 Ukulele 3 Harmonica 3 Basson 3 Violon alto 2 Trombone 2 Cor 2 Accordéon 2 Turntablism 1 Tambour 1 Quena 1 Koto 1 Harpe 1 Harmonium 1 Flûte 1 Fifre 1 Didgeridoo 1 Contrebasse 1
1% des musiciens jouent jusqu’à 5 instruments et plus, mais 68% d’entre eux ne pratiquent qu’un seul instrument (Figure 7).
0 10 20 30 40 50 60 70 1 instrument 2 instruments 3 instruments 4 instruments 5 instruments 6 instruments 68% 22% 7% 2% 1% 0%
Figure 7 – Pourcentages des participants jouant un ou plusieurs instruments
97% des français indiquent dans le questionnaire qu’ils ne peuvent pas imaginer un monde sans musique. Cette vision de la vie sans musique est partagée par Friedrich Nietzsche :
« La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. » Friedrich Nietzsche, philosophe allemand du XIX ème siècle [Larousse, 2014]
La musicothérapie
66% des participants déclarent avoir déjà entendu parler de la musicothérapie (Figure 8).
Oui 66%
Non 34%
Figure 8 – Pourcentages des participants ayant déjà entendu parlé de la musicothérapie
Pour la majeure partie d’entre eux (49%), elle est connue depuis 1 à 5 ans (Figure 9).
0 10 20 30 40 50 < 1 an 1 à 5 ans 5 à 10 ans > 10 ans 15% 49% 19% 18%
Figure 9 – Durée depuis laquelle les personnes connaissent la musicothérapie (en pourcentages)
La musicothérapie est reconnue comme une pratique de soins, d’aide et de soutien par 62% des participants, 31% la décrivent comme l’art de guérir par la musique, 2% des participants pensent que c’est une « arnaque » et 1% la perçoivent comme des incantations religieuses.
D’autres définitions de la musicothérapie ont été apportées . En voici trois exemples : — Un moyen d’expression
— Une relaxation
— Une manière de tenter de soigner en conditionnant le cerveau
Comme cité précédemment, 66% des participants ont déjà entendu parlé de la musico-thérapie mais seulement 11% des participants connaissent des personnes ayant déjà assisté à une ou plusieurs séances (Figure 10).
I. Histoire de la musicothérapie
Oui 11% Non
89%
Figure 10 – Pourcentages des participants connaissant une personne ayant déjà eu recours à des séances de musicothérapie
La musicothérapie se pratique dans de nombreux domaines médicaux [Guétin, 2014b] notamment en oncologie, pédiatrie et gériatrie. Ces domaines d’application sont connus par 53% des participants (Figure 11).
0 10 20 30 40 50
Toutes disciplines médicales Psychiatrie Pédiatrie Algologie Gériatrie Oncologie 53% 17% 11% 9% 7% 3%
Figure 11– Domaines dans lesquels la musicothérapie peut être appliquée
Il n’y a pas de lieux spécifiques pour pratiquer la musicothérapie. Elle se développe dans les hôpitaux, dans une association comme la Ligue contre le Cancer, dans un cabinet, ou en école de musique. Les avis sont partagés avec une préférence pour la pratique à l’hôpital (37%) (Figure 12). 0 5 10 15 20 25 30 35 40 Hôpital Cabinet Association Ecole de musique 37% 34% 22% 7%
La musicothérapie dans le domaine de la santé
Parmi les professionnels de santé étant en contact avec des patients, la musicothérapie est conseillée dans 19% des cas (Figure 13).
Oui 19% Non
81%
Figure 13 – Pourcentages des professionnels de santé conseillant la musicothérapie
— En oncologie, elle est conseillée dans 20% des cas — En gériatrie, dans 19% des cas
— En pédiatrie, dans 6% des cas
— En pharmacie de ville, elle n’est conseillée que très rarement (4%).
Dans le cas où la musicothérapie est conseillée, 61% des professionnels de santé observent une amélioration plus d’une fois sur deux et seulement 12% n’observent pas d’amélioration (Figure 14).
0 5 10 15 20 25 30 35
Pas d’amélioration Dans 25% des cas Dans 50% des cas Dans 75% des cas Dans 100% des cas
12%
27%
32% 19%
10%
Figure 14 – Pourcentages de l’amélioration de la qualité de vie du patient après conseil de la musi-cothérapie par les professionnels de santé
I. Histoire de la musicothérapie
Synthèse et conclusion des résultats obtenus
Ce questionnaire a permis de mettre en avant l’importance de la musique dans la popu-lation étudiée. Un tiers de la popupopu-lation prospectée pratiquait un instrument de musique.
Deux tiers des participants avaient déjà entendu parler de la musicothérapie. Elle était essentiellement connue depuis 1 à 5 ans. Mais peu de personnes connaissaientt un de leur proche qui ait déjà assisté à des séances de musicothérapie (11%).
1 professionnel de santé sur 5 a déjà conseillé la musicothérapie et plus de la moitié d’entre eux observaient une amélioration plus d’une fois sur deux.
En définitive, la musicothérapie est de plus en plus connue du grand public et est conseillée dans les hôpitaux notamment dans les domaines d’application où elle a fait ses preuves : en oncologie et en gériatrie (respectivement 20% et 19% des professionnels de santé la conseillent). Vu que la musique est aimée de 99% des participants, on peut aisément supposer que les séances de musicothérapie peuvent être appréciées par chaque patient en les adaptant à ses styles musicaux préférés.
II. Les différents types de musicothérapie
Etymologiquement, le terme « musicothérapie » signifie l’utilisation de la musique dans un but thérapeutique.
On distingue deux types de musicothérapie : la musicothérapie dite réceptive et la mu-sicothérapie dite active. Ces deux types de séances peuvent être alternés ou travaillés par séries consécutives. Par conséquent, chacune des séances permettent au patient de découvrir les différents aspects de la musicothérapie. La séance est menée par un musicothérapeute. Un entretien préalable avec le patient permet de définir le type de musicothérapie le plus adapté.
Un musicothérapeute est une personne disposant d’un Diplôme Universitaire (DU) ou certification délivrés par les centres agréés par la Fédération Française de Musicothérapie (FFM) [FFM, 2014].
Il existe 5 centres agréés en France [Loucif et Berthelon, 2010] :
— L’Université de Montpellier Paul Valéry délivre un DU Musicothérapie (3 ans). — L’Université Paris Descartes délivre un DU Art thérapie spécialisation musicothérapie,
(3 ans).
— L’Université de Nantes délivre un DU Musicothérapie (3 ans).
— L’Atelier de Musicothérapie de Bourgogne délivre une certification (3 ans). — L’Atelier de Musicothérapie de Bordeaux délivre une certification (2 ans).
1. La musicothérapie réceptive
La musicothérapie réceptive est considérée par Biley comme « une technique contrôlée d’écoute musicale utilisant son influence physiologique, psychologique et émotionnelle sur la personne durant le traitement d’une maladie ou d’un traumatisme » [Biley, 1992].
La musicothérapie réceptive se traduit par l’écoute de musique. La personne est inactive et se concentre sur les musiques entendues. Quand on décompose la musique on met en évidence son action sur diverses composantes [Verdeau-Pailles, 1991,Guétin et al., 2010] :
— Sensoriel : par l’harmonie — Cognitif : par le timbre — Affectif : par la mélodie
— Comportemental : par le rythme — Psycho-social : par l’écoute
Ces différentes composantes permettent une modulation du système endogène de la dou-leur (Figure 15).
II. Les différents types de musicothérapie
Figure 15 – Principaux modes d’actions psychophysiologiques de la musicothérapie
Le facteur principal de réussite d’une séance est la possibilité pour le patient de choisir la séance musicale en fonction de ses goûts et de sa culture : tels que la musique classique, le jazz ou les musiques du monde [Good et al., 2000].
La durée recommandée des séances de musique instrumentale est de 20 minutes com-prenant principalement des variations harmoniques, rythmiques et mélodiques. Les patients doivent être en position de détente : assis ou allongé. Ils peuvent utiliser un casque de type fermé associé à un masque oculaire [White, 2000].
La verbalisation des émotions à l’issue de la séance permet ainsi d’évacuer les tensions et favoriser la communication.
2. Un exemple de musicothérapie réceptive : Music Care
©Un logiciel spécifique propose des solutions pour la gestion de la douleur, du stress et de l’anxiété et équipe actuellement une soixantaine d’hôpitaux et de cliniques (secteur public ou privé) dont :
— L’Assistance Publique-Hopitaux de Paris (AP-HP)
— Le Centre Hospitalier Régional Universitaire (CHRU) de Montpellier [Guétin et al.,
2009d]
— Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Limoges [Goff, 2012] — Le CHU de La Réunion [Diego et al., 2012]
— Le CHU de Saint-Etienne — Le CHU d’Angers
— Depuis peu le centre Henri Becquerel à Rouen (étude non publiée)
Il s’agit du logiciel Music Care©créé par Stéphane Guétin, Docteur en Psychologie
Clinique et Psychopathologie au CHRU Montpellier. Il le décrit comme « une solution thé-rapeutique conçue pour le traitement de la douleur et de ses composantes associées telles que
l’anxiété, la dépression et la qualité de vie. L’objectif est double : améliorer la prise en charge globale de la douleur et faciliter la relation d’écoute, de soutien et d’accompagnement entre les patients et le personnel soignant. Music Care©propose des programmes de musicothérapie
adaptés à l’histoire individuelle du sujet et s’intègre parfaitement dans une prise en charge globale et pluridisciplinaire de la douleur » [Guétin, 2011].
En 2010, la communauté scientifique a accordé à l’auteur le prix des Victoires de la Médecine et le Prix de l’Innovation des Soins [Guétin, 2014b].
Depuis 2013, ce projet est développé aux Etats-Unis, en Grande Bretagne et en Alle-magne, répondant ainsi à la mission de diffuser le plus largement possible cette technique de bien-être non médicamenteuse.
2.1 Description du procédé
Chaque séance dure 20 minutes. Elle est décomposée en plusieurs phases qui amènent progressivement le patient à la détente selon la technique du montage en « U » (Figure 16)
[Guétin et al., 2010,Jaber et al., 2007] :
— 1ère phase : La Phase de Conscience avec un rythme stimulant : — Avec un tempo entre 80 et 95 pulsations/minute
— Avec beaucoup d’instruments (entre 10 à 20)
— 2ème phase : La Phase de Relaxation avec un rythme lent : — Avec un tempo entre 30 et 60 pulsations/minute
— Avec peu d’instruments (entre 1 à 5)
— 3ème phase : La Phase d’Éveil avec un rythme modéré : — Avec un tempo entre 60 et 80 pulsations/minute
— Avec un nombre d’instruments modérés (8 à 10 instruments)
II. Les différents types de musicothérapie
La séquence en U est une technique de relaxation musicale basée sur les principes de l’hypno-analgésie. Ses effets sensoriels, cognitifs, affectifs, comportementaux et sociaux ont été démontrés par de nombreuses études [Gardner et al., 1960,Guétin et al., 2012].
Il existe deux autres types de séquences : la séquence en L (Figure 17a) et la séquence en J (Figure 17b).
La séquence en L est utilisée en pré-opératoire, pour favoriser la sédation. La séquence en J est utilisée en post-opératoire pour permettre de réduire la consommation d’antalgiques
[Guétin, 2014b].
(a)Séquence en J (b)Séquence en L
Figure 17– Différents types de séquences avec Music Care©
L’ensemble des séquences musicales a été spécialement réalisé par la société d’édition mu-sicale Music Care©. Les principaux styles proposés aux patients sont cités dans le Tableau 3.
Les principaux compositeurs sont [Guétin, 2014b] :
— Ahmed Achour, Directeur de l’Orchestre Symphonique de Tunis — Vin Gordon, Tromboniste de Bob Marley
— David Bismuth, élu comme l’un des pianistes les plus prometteurs de sa génération par le Magazine Pianiste
Tableau 3 – Montage en « U » : principaux styles musicaux proposés aux patients
Classique Jazz Monde Variété
Piano Piano Cuba Electro Jazz
Violon Guitare Andes Musette
Flûte Saxophone Indes Vocale
Harpe Trompette Irlande Groove
2.2 Utilisation en médecine
Cette technique standardisée est utilisée dans différents domaines : Gériatrie, Neurologie, Oncologie, Rhumatologie, Anesthésie-Réanimation, Obstétrique, Pédiatrie, Algologie. Les séances de musicothérapie peuvent être réalisées par toute personne de l’équipe soignante, en particulier par les infirmières.
Les résultats d’une étude française réalisée au sein des patients en réanimation en cours de sevrage ventilatoire montrent que la musicothérapie a permis de favoriser un état de relaxation et de réduire l’intensité de la douleur en moyenne de 50% sur l’échelle visuelle numérique (EVN) (Figure 18) [Jaber et al., 2007].
Figure 18 – Douleur aiguë : valeurs moyennes des niveaux de douleur pour chaque groupe de pa-tients (intubé et non intubé) obtenues avant (pré-test) et après (post-test) chaque séance d’étude
Dans le cadre de douleurs chroniques, les résultats d’une étude contrôlée et randomisée montrent des résultats très intéressants sur la réduction de l’intensité de la douleur (EVA) (p < 0,01) et particulièrement sur les consommations d’anxiolytiques et d’antidépresseurs (p < 0,01) (Figure 19) [Guétin et al., 2009a,Guétin, 2014a].
II. Les différents types de musicothérapie
Figure 19 – Douleur chronique : pourcentage des patients consommant des antidépresseurs et des anxiolytiques à J0 et J60. Etude contrôlée, randomisée en simple aveugle (n = 87). [Guétin et al., 2012]
Cette étude a été réalisée sur 80 patients, bénéficiant d’au moins 2 séances quotidiennes pendant leur hospitalisation (J0 à J10). Les patients continuaient à domicile via un lecteur multimédia avec le logiciel de musicothérapie intégré jusqu’à J60. On observe une baisse significative de la consommation des antidépresseurs de 48% et une diminution significative des anxiolytiques de 53%.
3. La musicothérapie active
La musicothérapie active consiste en la mise en mouvement du corps en rythme, à l’exer-cice par le chant ou à jouer d’un instrument de musique. Ce style de musicothérapie peut être réalisé de manière individuelle ou en groupe. Aucune compétence musicale n’est exigée, l’objectif principal étant l’expression de la créativité des patients. Cela permet l’expression des sentiments refoulés de manière non verbale. Sur le plan psychomoteur par exemple, la pratique d’instruments rythmiques comme les percussions peut contribuer à la rééducation de la coordination des mouvements.
III. Domaines d’applications de la musicothérapie
La musicothérapie est applicable dans de nombreux différents domaines. Nous traiterons dans cette partie des domaines d’application les plus connus de la musicothérapie.
1. En pédiatrie : l’autisme
Bien qu’il n’y ait pas de cause connue à la prévalence croissante des Troubles du Spectre Autistique (TSA), le taux d’incidence à la hausse est évidente [Centers for Disease Control
and Prevention, 2012]. Il a été conclu que près d’1% des enfants âgés de 3 à 17 ans aux
États-Unis présentent un TSA [Kogen et al., 2009,Schwartzberg et Silverman, 2014].
Les enfants autistes ont des difficultés à imaginer et à « représenter » leur schéma corporel. Ils ne comprennent pas comment leurs mouvements peuvent être coordonnés et utilisés pour découvrir leur environnement. Ils peuvent même agir comme s’ils ne reconnaissaient pas des parties de leur corps comme leur appartenant [Haag, 1984,Tustin, 1981].
La musique peut s’adresser directement à ces problèmes de mouvements, de sensations et d’émotions. Ils sont communiqués et exprimés directement en chantant ou en jouant d’un instrument. Une réponse musicale est possible pour l’enfant qui a de sévères handicaps physiques, intellectuels ou émotionnels. Une thérapie musicale improvisée est susceptible de déclencher le plaisir du contact humain chez l’enfant et de promouvoir une communication in-time. Cela engendre une relation d’affection et de confiance et encourage une intentionnalité, une conscience et une mémoire plus cohérentes. Cette possibilité a une valeur toute parti-culière lorsque la communication verbale est sévèrement réduite ou impossible [Trevarthen,
2005].
Les enfants autistes, surtout dans les premières années, peuvent rejeter ou ignorer toute forme de contact avec une autre personne ou un objet, y compris les membres de leur famille. La musicothérapie peut être très efficace pour améliorer et changer le comportement social de ces enfants [Lima et Castro, 2012,Boulanger, 2006,Smith et al., 2009].
2. En Gériatrie : La maladie d’Alzheimer
Chez ces patients, l’impact de la musicothérapie est très hétérogène d’une étude à l’autre : augmentation de la motivation, amélioration de l’expression des sentiments et de la communi-cation avec autrui, meilleure sociabilité, amélioration de la cognition (mémoire à court terme) et des symptômes dépressifs [Ashida, 2000,Sambandham et Schirm, 1995]. Cette hétérogé-néité est confirmée par différentes méta-analyses s’intéressant spécifiquement à l’évaluation de la musicothérapie dans la prise en charge de la démence [Koger et al., 1999].
III. Domaines d’applications de la musicothérapie
2.1 Action sur la cognition
Une étude récente [Thompson et al., 2005] a évalué l’impact de la musique sur des patients dans des conditions expérimentales différentes : un premier entretien était accompagné de musique (Les quatre saisons de Vivaldi), le second non. Dans les conditions « avec musique de fond », ces auteurs ont noté une amélioration considérable des rappels autobiographiques des patients par rapport aux conditions « sans musique » (p < 0,005), corrélée aux scores de l’échelle d’anxiété (p < 0,001) (State Trait Anxiety Inventory). Une ambiance sonore musicale relaxante permet donc de diminuer le niveau d’anxiété et de favoriser ainsi l’accès à la mémoire autobiographique.
2.2 Action sur l’anxiété et les symptômes dépressifs
Le Dr Guétin conclue dans deux de ces études sur l’efficacité de la musicothérapie par le logiciel Music Care©dans la maladie d’Alzheimer.
Dans sa première étude, réalisée chez 5 patients, il conclut que la musicothérapie peut aider à traiter les troubles anxieux (p<0,002), les symptômes dépressifs (p<0,001) des pa-tients atteints de la maladie d’Alzheimer et permet de réduire la charge physique et morale ressentie par l’accompagnant principal (p<0,002) [Guétin et al., 2009c].
Dans sa seconde étude contrôlée et randomisée, réalisée chez 15 patients, une amélioration significative de l’anxiété (p<0,01) (Figure 20a) et de la dépression (p<0,01) (Figure 20b) a été observée dans le groupe « musicothérapie » à partir de la 4 ème semaine jusqu’à la 16 ème semaine. L’effet de la musicothérapie a été maintenu jusqu’à 8 semaines après l’arrêt des séances (entre la 16 ème et 24 ème semaine (p<0,01). Ces résultats confirment l’intérêt de la musicothérapie sur l’anxiété et la dépression des patients atteints de maladie d’Alzheimer au stade léger à modéré [Guétin et al., 2009b].
(a)Evolution de l’anxiété au cours de l’étude (b)Evolution de la dépression au cours de l’étude
Figure 20 – Etude réalisée chez les personnes anxieuses et dépressives atteintes de la maladie
d’Alz-heimer, avec le logiciel Music Care©
2.3 Action sur la neurobiologie
Dans une étude d’une durée d’un mois conduite sur 20 patients atteints de maladie d’Alz-heimer, Kumar et al. ont démontré un effet de la musicothérapie sur la neurobiologie [Kumar
et al., 1999]. Cette équipe a mesuré les taux sériques de cinq médiateurs chimiques
(sé-rotonine, mélatonine, norépinéphrine, épinéphrine et prolactine), habituellement impliqués dans la régulation du comportement et du rythme veille-sommeil. Les taux de mélatonine, d’épinéphrine et de norépinéphrine ont augmenté de manière significative durant l’étude. L’augmentation de la mélatonine est restée significative jusqu’à six semaines après la fin de la prise en charge en musicothérapie. Les taux d’épinéphrine et de norépinéphrine sont revenus au niveau initial. Les taux de sérotonine et de prolactine ne sont pas influencés par la musicothérapie.
Selon cette équipe, ces données biologiques soulignent l’impact de la musicothérapie, qui pourrait ainsi offrir une alternative aux psychotropes, plus sûre et plus efficace.
2.4 Avantages et Inconvénient
La musicothérapie active a toute sa place comme soin de support dans la maladie d’Alz-heimer. Une contre-indication avec les patients atteints de cette maladie peut apparaître : s’ils sont conscients de leurs capacités cognitives défaillantes, l’expérience de ne pas être en mesure de jouer un vieil air au piano comme avant, peut aggraver une dépression sous-jacente et démotiver le patient pour continuer la thérapie [Aldridge, 1994].
III. Domaines d’applications de la musicothérapie
aidant à la réhabilitation globale à l’hôpital [Prinsley, 1986].
2.5 Plan Alzheimer de la HAS
En 2008, la HAS a lancé un plan Alzheimer 2008-2012 afin d’améliorer la prise en charge de cette maladie. Elle recommande la musicothérapie, comme traitement non médicamenteux
[HAS, 2009,HAS, 2012b].
Dans le bilan de la contribution de la HAS en 2012 (Annexe I), la musicothérapie a toujours une place importante afin d’intervenir sur le comportement des patients (Figure 21)
[HAS, 2012a].
Figure 21 – Interventions non médicamenteuses complétant l’arsenal thérapeutique dans la maladie d’Alzheimer, selon la HAS
3. En Oncologie
Un diagnostic de cancer est l’un des événements de la vie les plus craints et les plus graves qui provoque le stress chez les individus et leurs familles. Le cancer perturbe le bien-être et les émotions comme la colère, la peur, la tristesse, la culpabilité, l’embarras et la honte sociale, physique et affective.
L’application de la musicothérapie en oncologie est traitée de façon approfondie dans la deuxième partie de la thèse.
4. Autres Domaines
La musicothérapie étant active sur l’anxiété et la douleur des patients, elle peut être utilisée dans bien d’autres domaines tels que :
— Chez des patients cérébrolésés [Guétin et al., 2009d] — Lors de l’accouchement [Simavli et al., 2014]
— Lors d’une amniocentèse [Bruna et al., 2012]
— Lors d’une transplantation d’organe [Crawford et al., 2013,Fredenburg et Silverman, 2014]
La musicothérapie est efficace sur d’autres composantes que l’anxiété, la dépression, la douleur, la qualité de vie. Les exemples qui suivent en font partie.
4.1 Dyslexie
Chez l’enfant, la musicothérapie est en cours d’analyse dans la dyslexie à Marseille et Aix-en-Provence pendant une année scolaire. Des effets positifs ont été constatés sur le niveau des performances des enfants atteints de dyslexie grâce à l’apprentissage musical [Platel, 2010].
4.2 Encéphalopathie vasculaire chronique
Une étude de cas montre que la musicothérapie active améliore la cognition et le com-portement dans l’encéphalopathie vasculaire chronique [Giovagnoli et al., 2014].
4.3 Maladie de Parkinson
Dans la maladie de Parkinson, des résultats significatifs ont été obtenus sur l’amélioration de la qualité de la marche et de la démarche : vitesse de marche et longueur de la foulée améliorées de manière significative (p<0,0001 et p<0,001 respectivement) [Dreu et al., 2012,