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Conclusions des actes du colloque "Le coton dans tous ses états"

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Academic year: 2021

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B A

S E Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2006 10 (4), 373–374

Lors du « sommet » de Hong Kong en décembre 2005, dans le cadre des négociations commerciales multila-térales du cycle dit de Doha, au sein de lʼOrganisation Mondiale du Commerce, un produit, le coton, et un continent, lʼAfrique, ont fait la « une » de lʼactualité. Cʼest un fait exceptionnel. Jusquʼalors, en effet, les négociations internationales sʼétaient résumées à des discussions entre pays industrialisés et, dans le domaine agricole, avaient concerné des produits des zones tempérées.

Il est donc apparu opportun de faire le point sur la question. Cʼest pourquoi la Faculté univer sitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, dans le cadre de son année à thème « Coopération et Développement », a organisé, le 12 mai 2006, un colloque international intitulé : « Le coton dans tous ses états : enjeux stratégi-ques et perspectives des fi lières coton nières africaines, au cœur des relations de coopération Nord-Sud ».

Ce colloque a rassemblé de nombreux experts belges et étrangers qui ont fait part dʼune expérience longue de plusieurs décennies parfois. Tous les aspects ont été abordés : économie, commerce, phytotechnie, phytopathologie, sélection, biotechnologie, qualité, production biologique et « équitable », organisation des fi lières, etc.

Quels sont les enjeux stratégiques du coton dʼune manière générale et des fi lières cotonnières africaines en particulier ?

Tous les intervenants se sont accordés pour souli-gner la grande importance du coton, que ce soit sur le plan économique, social ou environnemental. Le coton a largement contribué à la monétarisation des écono-mies paysannes africaines, au développement rural, au dévelop pement tout court et, in fi ne, à lʼentrée dʼune partie de lʼAfrique dans le monde moderne.

Sur le plan quantitatif, on ne peut décrire le secteur du coton quʼen termes de millions : millions dʼhectares, de tonnes, de producteurs, dʼouvriers, dʼemployés et de commerçants, millions dʼeuros, de dollars ou de francs CFA pour la valeur de la production, des échanges, de lʼencadrement ou des subventions à lʼexportation. Et, fi nalement, en bout de chaîne, des millions de consom-mateurs à travers le monde.

Produit et consommé tant dans les pays riches que dans les pays en développement ou dans les pays les moins avancés, le coton est devenu aujourdʼhui un véritable symbole : celui de lʼentrée de lʼAfrique dans le concert des Nations. De nombreux pays africains ont acquis leur indépendance juridique, formelle, dans les années 1960. Mais leur indépendance économique et politique reste, le plus souvent, à conquérir. Et cʼest le coton, lʼ« or blanc », qui en est devenu lʼétendard.

Quelles sont les perspectives des fi lières cotonniè-res africaines ? Dʼaprès les avis des experts, on peut relever celles-ci :

– une meilleure organisation des différents maillons de la fi lière sur un plan hori zontal et une meilleure nisation des relations interprofessionnelles sur un plan vertical ;

– une implication accrue des producteurs dans le fi nancement des opérations dʼaval et dans la prise de décisions ;

– une libéralisation des relations entre les divers acteurs de la fi lière et une meilleure prise en charge des producteurs par eux-mêmes ;

– une analyse plus poussée des forces et faiblesses des différentes fi lières afi n de défi nir des stratégies appropriées ;

– la détermination de normes qualitatives basées sur des critères objectifs et reconnues lement ;

– la poursuite dʼessais de nouvelles techniques de production, dont notamment les organismes quement modifi és ;

– une meilleure promotion des produits, notamment dans des domaines particuliers, comme la production biologique ou le commerce équitable ;

– la réinvention du soutien public et dʼune politique agricole qui, partout et toujours, doit concilier lioration du revenu des agriculteurs et tion du bien-être général, qui passe par des prix des matières premières les plus faibles possibles…

Concernant, enfi n les relations de coopération Nord-Sud, il est évident que le coton y joue un rôle en vue, que ce soit par lʼimportance des activités

Conclusions

Philippe Burny

Centre wallon de Recherches agronomiques. Département Productions et Nutrition animales. Rue de Liroux, 8. B-5030 Gembloux.

Unité dʼéconomie rurale. Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux. Passage des déportés, 2. B-5030 Gembloux.

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374 Biotechnol. Agron. Soc. Environ. 2006 10 (4), 373–374 Burny P.

économiques et des fl ux commerciaux ou en termes dʼaide au développement. On peut citer, à cet égard, le partenariat Union européenne – Afrique, spécifi que au coton, signé en 2004.

En date du 11 avril 2006, la chambre des représen-tants de Belgique a été saisie, par deux de ses membres, dʼune proposition de loi modifi ant les lois du 14 juillet 1991 sur les principes du commerce et du 21 décembre 1998 relative à la Coopération technique belge et por-tant une défi nition du « commerce équitable ».

Selon cette proposition, le commerce équitable repose sur le respect dʼune série dʼexigences économi-ques, sociales et environnementales minimales.

Parmi les exigences économiques citées, se trouve, en premier lieu, lʼobtention par les producteurs dʼun

prix équitable. Ce prix doit non seulement couvrir les coûts de production, mais aussi assurer un revenu suffi sant pour couvrir les besoins fondamentaux des producteurs. De plus, ce prix doit permettre de dégager une marge afi n de pouvoir réaliser les inves tissements nécessaires à une modernisation permanente.

Sur le plan des exigences sociales minimales, est citée en premier lieu la liberté dʼassociation et de né-gociation collective.

Il est à espérer que cette proposition de loi devienne, demain, une loi effective, que cette loi soit appliquée et serve dʼexemple.

Mais il faut surtout espérer quʼaprès-demain, le commerce équitable ne soit plus un label, une niche, une exception, mais devienne, enfi n, la règle.

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