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L'enseignement préscolaire en milieu rural

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L’enseignement préscolaire en milieu rural

Jean-Louis Brangeon, Pierre Daucé, Guénhaël Jegouzo, Bernard Roze

To cite this version:

Jean-Louis Brangeon, Pierre Daucé, Guénhaël Jegouzo, Bernard Roze. L’enseignement préscolaire en milieu rural. 69 p., 1973. �hal-02859562�

(2)

INSTITUT NATIONAL DE LA RECHERCHE AGRONOMIQUE Station d'Economie Rurale de Rennes

65, rue de Saint-Brieuc - 35042 RENNES CEDEX

- - - -

-

- - - --

·--

-,

L'enseignement préscolaire en milieu rural

J.L. BRANGEON, P. DAUCE et G. JEGOUZO avec la collaboration de B. ROZE

février 1973

(3)

SOMMAIRE

-Résumé

Introduction idée directrice de l'étude.

Première partie - Exclusion et relégation des jeunes ruraux au stade de l'en~-, seignement préscolaire

- - - = - - - ~ - - - -·l Analyse de la situation dans le Finistère et en Ille-et-Vilaine.

Section 1 · Les taux.en zone rurale, d'exclusion et de relégation

Les disparités ville-campagne dans les taux de préscolarisatior. à chaque âge - Sur 100 enfants préscolarisés combien le sont, à chaque âge, en sec-tion enfantine? - Les taux de relégation augmentent dans les petites communes rurales - Le taux de relégation est le plus élevé dans les petites communes rurales à dominante agricole.

Section 2 - Les disparités ville-campagne dans l' implantation des classes nobles et des sections enfantines

Oppoqition d'ensemble - L'inégale implantation des sections enfantines au sein des zones rurales - Des inégalités accrues par l'existence de deux statuts d'enseignement.

Section 3 - Les inégalités ville-campagne dans les conditions de fonctionnement ~e l'enseignement préscolaire

§ 1er - Les disparités ville-campagne dans la composition des classes préscolaires A - La composition des classes rurales avec sections enfantines.

La plupart des classes avec sections enfantines sont peu homogènes

Les classes primaires à sections enfantines relativement homogènes ont souvent des effectifs nombreux.

B - La composition des classes nobles en ville et en campagne.

Si les classes nobles implantées en campagne sont un peu moins sur-chargées, elles sont beaucoup moins souvent homogènes que celles des villes. Le problème des classes maternelles et enfantines privées en campagne. Le taux d'encadrement varie selon la taille des communes rurales.

§ 2è - Les disparités dans la qualification et l'ancienneté des institutrices Les institutrices rurales ont moins souvent une qualification péda-gogique que les institutrices des villes. Les institutrices des communes rurales sont plus souvent de jeunes débutantes.

(4)

Deuxième partie - Les causes économiques et financières d'une moindre présco-larisation des jeunes ruraux

L'insuffisance de l'offre.

L'insuffisance de l'offre ne suffit pas à expliquer la moindre préscolarisa-tion des jeunes ruraux.

Une moindre rentebilité de l'enseignement préscolaire en zone rurale : pourquoi?

Section 1 - Optique de la demande: moindre rentabilité pour les familles agricoles I - Les gains de la préscolarisation pour les familles agricoles

Le gain lié à la garde des enfants - Le gain de revenu lié à une meil -leure réussite scolaire.

II - Les coûts de la préscolarisation pour les fami lles agricoles

Trois catégories de coûts supplémentaires - Le coût de la distance -La préscolarisation au moindre coût.

Section 2 - Optique de l'offre : moindre rentabilité pour la société de l'e nsei-gnement préscolaire rural

Les gain~ économiques pour la société.

Les coûts de l 'enseignement préélémentaire pour les institutions publiques et privées.

I - Coût unitaire et taille de la commune

II - Les difficultés de financement des dépenses d'enseignement préscolaire 1 - Cas de l'Etat : La priorité absolue aux Z.U.P.

2 - Cas des communes : Les dépenses descommunes pour les établissements préscolaires publics et pour les établissements privés - La

pauvreté des petites communes rurales. 3 - Cas des écoles privées.

III - Le problème du coût des classes nobles dans l'hypothèse d'écoles rurales intercommunales.

Conclusion

Le regroupement des écoles comme moyen de créer en zone rurale des classes nobles - Le coût du regroupement.

Minimiser le coût d'éducation ou minimiser les inégalités sociales?

(5)

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RESUME

S'il est vrei que c'est entre 2 et 3 ans que commence à apparaitre l'inégal développement des enfants selon leur milieu social, l'enseignement préscolaire présente un intérêt fondamentel pour les jeunes des milieux popu-laires. En fait, dans quelles conditions ces enfants accèdent-ils à cet ensei-gnement, spécialement en zone rurale? On sait que les écoles maternelles existent moins souvent en campagne qu'en ville. Nous avons cherché à faire sur ce point une analyse complète des disparités ville-campagne. sans négliger les inégalités qui existent au sein du milieu rural.

1 - Comparant quels sont les taux et les modes de préscolarisation, en ville et en campagne, dans deux départements : le Finistère et l'Ille-et-Vilaine, il est apparu que ~ès 2 ans. les jeune~ ruraux connaissent l'exclusion et 14 relégation. Par rapport aux enfants des villes, ceux des campagnes

- accèdent moins à l'enseignement préscolaire, spécialement à 2 et 3 ans, âges les plus fondamentaux;

- se trouvent à chaque âge, et spécialement à 4 et 5 ans, proportionnellement plus souvent en section enfantine qu'en classe maternelle ou enfantine. Or, la plupart des sections enfantines ne sont que des garderies.

Au sein du milieu rural, le taux d'exclusion et le taux de reléga-tion (ou% d'enfants préscolarisés qui sont en section enfantine) sont inégaux selon les départements, et surtout varient. dans chaque cas, selon la taille de la commune et le taux de population agricole. Les enfants les plus pénalisés sont ceux des petites communes à prédominance agricole. comme le montrent les taux de relégation à 5 ans

petites communes (main~ de 1 000 habitants) :

• d'Ille-et-Vilaine à forte population agricole (~ 60 %) ... . d'Ill8-et-Vilaine à faible ou moyenne population agricole ... . du Finistère à forte population agricole •...•..•.•••.••. du Finistère à faible ou moyenne population agricole ...•.

grandes communes

d'Ille-et-Vilaine à forte population agricole ...•.• •.•..•.. d'Ille-et-Vilaine à faible ou moyenne population agricole .•.. • du Finistère, quelle q~e soit la population agricole ...•...

99 % 86 % 73 ?o 59 % 48 % 26 % 22 %

Même là où la situation est la meilleure en zone rurale, elle reste moins bonne que dans les villes.

(6)

II.

Cette situation est liée à l'inégale répartition entre zones géo-graphiques, des "classes nobles" (classes maternelles et classss enfantines) et des sections enfantines. Celles-ci n'existent à peu près qu'en campagne et une forte proportion de communes rurales (la moitié dans le Finistère, les trois quarts en Ille-et-Vilaine), proportion d'autant plus élevée que la

taille des communes est plus petite, ne possèdent ~ue ce type d'établissement. La plupart de ces sections enfantines sont intégrées à des classes primaires à effectifs nombreux ou d'êges très variés. Les conditions de présco-larisation offertes aux ruraux sont donc encore moins bonnes qu'on pourrait le penser, surtout que si les classes nobles implantées en campagne sont un peu moins surchargées que celles des villes, elles sont bien plus souvent des classes uniques qui recrutent des enfants de plusieurs âges, donc de plusieurs niveaux pédagogiques. Par ailleurs, les institutrices du milieu rural sont un peu plus fréquemment de jeunes débutantes sans qualification.

2 - Un moyen de rechercher les causes profondes des disparités ville-campagne dans l'accès aux classes maternelles et enfantines est de partir de l'idée qu'une moindre durée et qualité de préscolarisation peut résulter d'~ne insuf-fisance quantitative et quel:iiëtive d'offre et de demande. Un raisonnement dans les termes de l 'analyse économique, c'est-à-dire en fàisant intervenir les gains et les coûts de telle préscolarisation à tel âge, peut rendre compte de l 'infériorité en zone rurale, et spécialement dans les petites communes, de l'offre et de la demande d'éducation préscolaire.

Plusieurs facteurs économiques et financiers concourent à abaisser la rentabilité de l'enseignement préscolaire pour les familles proprement agricoles :

il n'y a pas de gain de revenu lié à la garde des enfants puisque celle-ci est compatible avec l'exercice du métier agricole

- si la corrélation salaire-éducation et la liaison entre la préscolarisation et la réussite scolaire ultérieure laissent penser que l'éducation présco-laire est un investissement pour les enfants, ceci n'est pas perçu par les parents agriculteurs qui ne valorisent que ce qui implique un travail, qui ignorent la valeur positive du jeu;

- si le fait de mettre le jeune enfant à l'école plutôt que de le garder à la maison n'implique pas une dépense élevée, le coût d'opportunité de cette dépense est relativement plus grand pour nombre de familles agricoles parce qu'elle:ilclut un tGmps et des frais de transport, parce qu'elle fait partie d'un budget très restreint et que, dans ce cas, même des sommes minimes ont de l'importance. Le coût de la distance serait encore plus contraignant si les écoles au lieu d'être communales §taient pluricommunales.

Dès lors. quand il y a préscolarisation des enfants d'agriculteurs, celle-ci se fait le plus souvent au moindre coût, plus tardivement, au plus près.

(7)

III.

Une faible demande d'éducation préscolaire aux plus jeunes âges ne favorise pas la création ou le développement en zone rurale de classes enfantines ou d'écoles maternelles. S'y ajoute le fait que, pour les pouvoirs publics, il est moins rentable d'ouvrir de telles classes en campagne qu'en ville.

D'une part, si le système préscolaire est au service du système économique, parce qu'en particulier la garde des enfants permet aux femmes d'exercer un emploi, l'industrialisation peut le plus souvent se faire sans puiser beaucoup dans les réserves de main-d'oeuvre féminine rurale. Du point de vue des communes, les investissements préscolaires ne stimulent pas l'activité économique locale.

D'autre part, des établissements identiques à ceux de la ville coûteraient plus cher par élève en campagne, le coût par élève étant d'autant plus faible que le nombre d'élèves par classe est plus élevé. De ce point de vue encore, la section enfantine est un mode de pr.éscolarisation au moindre coût. La contrainte financière joue d'autant plus que les ressources qui

peuvent être affectées à l'enseignement préscolaire (qui n'est pas obligatoire) sont restreintes que ce soit pour l'Etat, pour les communes ou les écoles

privées c'est-à-dire l'Eglise. L'enseignement préscolaire public ou privé relève encore de l'économie de don. Compte tenu de la ~auvreté des communes rurales, c'est pour celles-ci que la charge réelle du coût monétaire global d'une école maternelle est la plus élevée.

La démocratisation de l'école passe par le développement de la préscolarisation en classe noble à 2 et 3 ans. Or, actuellement les catégories populaires rurales sont plus souvent exclues des écoles maternelles ou plus souvent reléguées dans des sections enfantines. Cette disparité, dont les principaux bénéficiaires sont les catégories sociales aisées des villes, a un8 justification économique; le critère financier l'emporte sur celui de la réduction des inégalités sociales.

(8)

Introduction 1 L

.

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---··

Comme de précédents documents, la présente étude s'insère dans une analyse d'ensemble des rapports entre les ruraux et l'école.

On sait que la vie scolaire des jeunes ruraux d'origine populaire se caractérise très souvent par un échec précoce suivi d'une élimination rapide de l'école après l'âge de la scolarité obligatoire ou d'une relégation dans les filières scolaires les plus basses. On sait aussi de mieux en mieux que tout se joue très tôt, que les inégalités d'origine sociale pré-existent à l'entrée à

l'école primaire. ttLe succès de toute éducation scolaire ... dépend fondamentalement de la prime éducation qui l'a précédée, .. tt (1).

Il est maintenant scientifiquement établi que l'âge d'or du développe-ment de l'intelligence se situe avant 6 ans. D'autre part, selon R. ZAZZO, c'est entre 2 et 3 ans que commence à apparaître l'inégal développement des enfants selon leur milieu social : "Nous avons examiné pendant des années et des années, des petits enfants de la naissance à 3 ans. En comparant des enfants d'origine ouvrière et des enfènts appartenant à un milieu privilégié du point de vue culturel, nous faisons les constatations suivantes :

- à 1 an, pas de différences dans leurs réactions biologiques et psycholo-giques;

- entre 2 et 3 ans, les différences s'amorcent ... notamment sur le plan du langage ... La différenciation s'opère du fait que les parents, qui n'ont pas eux-mêmes pu bénéficier d'une culture ... ne donnent pas, ne peuvent pas four-nir à leurs enfants ce bain culturel qui leur permettrait de développer toutes leurs virtualités, tant et si bien ... qu'à l'âge de 6 ans ... il y a grosso modo un décalage d'un an, ce qui est considérable, entre le développe-ment intellectuel (et pas seulement intellectuel d'ailleurs) des enfants défavorisés et des enfants privilégiés,,." (2).

Pour démocratiser l'école, il convient donc d'intervenir avant 6 ans. Il est souvent trop tard d'agir après cet âge car les retards précoces sont cumu-latifs et les chBnces perdues peuvent l '~tre irréversiblement (3) .

(1) P. BOURDIEU et J.C. PASSERON, La reproduction, Paris, Ed. de Minuit, 1870, pp. 58-58,

(2) La famille et l'école, n° 118, juil-sept. 1870, pp. 27-28. (3) Education et développement, n° 68, mai-juin 1871, p. 15.

(9)

2.

Ceci souligne l'intérêt fondamental que peut avoir l'enseignement préscolaire (1) dans la prime éducation des enfants de milieux populaires. En fait, dans quelles conditions ces enfants accèdent-ils à cet enseignement, spécialement en milieu rural ? Les jeunes dGs familles agricoles et rurales subiraient-ils déjà à ce stade, l'exclusion et la relégation? S'il en était ainsi, il y aurait non pas compensation mais aggravation des inégalités so-ciales et familiales. Est-il possible qumune pareille situation existe?

La préscolarisation peut no pas être la même pour tous puisqu'elle est assurée par trois catégories d'établissements : les écoles maternelles, les classes enfantines et les sections enfantines.

Les ~cales maternelle~, qui sont des établissements autonomes par rapport aux écoles primaires, ont un personnel spécialisé et un équipement spécialisé. Les institutrices d'écoles maternelles ont en principe des connais -sances en psychologie enfart.ine. Elles sont aidées par un personnel de service pour les soins matériels. L'équipement comporte :

- en plus des salles de classe, une salle de jeux, une salle de repos équipée de lits, une salle de propreté ;

- un matériel éducatif diversifié,

- une cour permettant de vivre à part des grands.

Les classes enfantines sont des classes annexées à des écoles pri-maires. A cette différence près, elles fonctionnent en principe comme les classes d'école maternelle.

Les sections enfantines représentent une "division" d'une classe primaire. Elles ne peuvent générëlement recevoir les enfants qu'à 4 ou 5 ans mais recrutent parfois dès 2 ans. Dans ce mode de préscolarisation, des enfants de moins de 6 ans cohabitent avec des enfants qui sont en cours de scolarité obligatoire. C'est là un inconvénient fondamental. Quels que soient le dévoue-ment et la qualification de l'institutrice, le temps que celle-ci consacrera aux plus petits ne sera souvent qu'un reste car il lui faut s'occuper en prio-rité des enfants des cours primaires. Qui plus est, les plus petits sont des "g~neurs» à qui il faut demander de se taire alors qu'ils devraient s'exprimer. La section enfantine n'est dès lors qu'uno garderie, surtout si elle accueille des enfants dès 2 ans, et surtout quand elle est associée à plusieurs cours primaires.

Il faut ~outer que les sections enfantines manquent généralement de matériels et d'équipements adaptés. Il n'est pas étonnant que parfois des moins de 6 ans soient déjà dégoûtés de l 'école.

Les divers établissements d'ensGignement préscolaire étant de qualité inégale (dans la suite du texte, classes maternelles et enfantines seront appe J.ées "classes nobles"J,il convient d'être attentif à leur implan -tation selon les zones géographiques. Dès avant 6 ans, les écoles les moins bonnes seraient-elles surtout répandues en campagne?

(10)

3.

Idée directrice de l'étude

La préscolarisation on zone rurale se fait effectivement plus sou-vent en section enfantine. moins souvent en "classe noble". En moyenne, les

enfants des milieux populaires ruraux sont moins souvent et moins bien présco-larisés que les autres enfants. Nous dlons le montrer en précisant la nature et l'ampleur des disparités ville-campagne et en faisant apparaître des inéga-lités au sein du milieu rural.

Pourquoi l'enseignement préscolaire est-il le plus insuffisant là où il serait logique, compte tenu de ce qui a été dit plus haut. qu'il soit le plus diffusé dans ses formes les plus élaborées? Un moyen de rechercher les causes profondes de la situation actuelle est de partir de l'idée qu'une

moindre fréquentation de tel mode spécifié d'éducation préscolaire peut résulter d'une insuffisance d'offre ot de demande. Dire que l'offre est moindre à la campagne qu'en ville, cela signifie que les familles rurales. pour un coût donné, ne disposent pas des mêmes possibilités de préscolarisation tant en ce

quj concerne le type d'établissement que l'~ge d'admission et les moyens

éduca-tifs mis en oeuvre (institutrices, personnels de service, équipements et

maté-riels divers). L'insuffisance de la demande traduit le fait que. toutes choses

égales par ailleurs et à coût de préscolarisation égal, les parents souhaitent moins (ont moins intérêt à) préscolariser leurs enfants en campagne qu'en ville.

L'essentiel est d'expliquer pourquoi l'offre et la demande d' éduca-tion préscolaire sont moindres en campagne, ou inégales au sein du milieu rural,

cela en se situant dans un contexte socio-économique donné. On fera un raisonne-ment dans les tarmes de l 'analyse économique, c'est-à-dire en faisant intervenir les gains et les coûts de telle préscolarisation à tel âge.

Une telle étude peut avoir une utilité pratique. Elle a en effet

été demandée par la Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne qui se préoccupe

de mettre fin aux disparités ville-campagne dans l'accès à l'éducation. Les pou-voirs publics ont actuellement aussi le souci d'améliorer l'enseignement

préscolaire en milieu rural; tout au moins une commission ministérielle étudie-t-elle cette question.

(11)

-·· PREMIERE PARTIE--

-EXCLUSION ET RELEGATION DES JEUNES RURAUX AU STADE

DE L'ENSEIGNEMENT PRESCOLAIRE

4.

Les données utilisées pour décrire la moindre préscolarisation des jeunes ruraux proviennent de l'exploitation exhaustive des questionnaires remplis au 20 septembre 1971 par l'ensemble des chefs d'établissements présco-laires et élémentaires (primaire). Les renseignements qu'on y trouve concernent, à la fois pour le public et le privé, le type d'enseignement préscolaire dis-pensé, le nombre et la répartition par âge des enfants dans chaque classe et enfin quelques caractéristiques du personnel enseignant (âge, ancienneté, qualification).

A partir de ces documents, il n'est pas possible de décrire de façon particulière les conditions de la préscolarisation des enfants d'agriculteurs. Par contre, on peut j_soler les caractéristiques de la préscolarisation en milieu rural et en milieu urbain puisque les données de base sont individualisées au niveau de chaque école. Une comparaison systématique de la préscolarisation en ville et à la campagne a été tentée. La distinction entre communes rurales et communes urbaines est celle retenue par l 'I.N.S.E.E. Mais au sein des communes rurales, on a isolé celles qui font partie des "zones de peuplement industriel et urbain". On distinguera do~c communes urbaines, communes périurbaines en Z.P.I.U. et communes rurales au sens strict (hors Z.P.I.U.).

Comme les agriculteurs sont presque exclusivement des ruraux, les conclusions pouvant être tirées pour les enfants de milieu rural, sont appli-cables dans une large mesure aux jeunes d'origine agricole, d'autant plus

qu'il est possible de classer les communes rurales selon leur proportion d'agri-culteurs.

(12)

5.

Le~~~nnée~ statisti~ues présentées dans ce document ~e rapporte~~ ~ l'ensemble des communes de l'Ille-et-Vilaine et du Finistèr~. Ces deux dépar-tements bretons présentent de nombreuses ressemblances quant à leurs structures agricoles (petites exploitations, population agricole nombreuse) mais offrent des différences en matière d'accès à l'éducation des enfants d'agriculteurs: le Finistère est situé parmi les premiers départements de France pour le taux de scolarisation prolongée alors que l'Ille-et-Vilaine fait partie des zones de faible scolarisation (1). Donc, en plu~ d'une comparaison ville-campagne la comparaison Ille-et-Vilaine - Finistère sera éventuellement riche d'e nsei-gnement.

Les statistiques disponibles montrent que par rapport aux enfants des villes, ceux des campagnes accèdent moins vite à l'enseignement préscolaire et, à chaque âge, fréquentent proportionnellement plus souvent des sections enfantines. Cette "exclusion" et cette "relégation" sont le résultat à la fois d'une offre et d'une demande plus faibles de préscolarisation en zone rurale. L'offre à une date donnée peut être en partie saisie par le biais de la des -cription de la structure existante de l'enseignement préscolaire. Par contre, appréhender l'insuffisance de la demande impliquerait des enquêtes particulières auprès des familles, qui n'ont pas encore été réalisées. On peut cependant en donner une première approximation d'une part par l'intermédiaire de l'insuffi-sance de l'offre, qui est largement fonction de la demande formulée antérieure-ment et d'autre part, à l'aide des variations constatées dans les taux de pré-scolarisation lorsque les conditions d'offre sont identiques.

Après avoir évalué les taux en zone rurale d'exclusion et de rel é-gation, on décrira les inégalités qui existent entre villes et campagnes non seulement dans l'implantation des classes maternelles, enfantines et des sec-tions enfantines mais dans les conditions de fonctionnement des divers établis -sements.

Section 1 - Les taux en zone rurale d'exclusion et de relégation

Dans l'ensemble de la France, la plupart des enfants sont présco-larisés à 4 et 5 ans, mais seulement 55 % le sont à 3 ans et 15 % à 2 ans. La préscolarisation aux différents âges n'a pas la mGme signification s'il est vrai que c'est à partir de ·2 ans qu'apparaissent les différences entre enfants selon le milieu social. Madame S. HERBINIERE-LEBERT va jusqu'à affirmer que "toute la valeur de l'éducation préscolaire se trouve faussée lorsque les enfants· ne sont reçus qu'à 4 ou 5 ans" (2). La préscolarisation à 2 et 3 ans ne peut se faire en principe qu'en classes nobles. En fait, certaines sections enfantines recrutent dès ces âges. La relégation peut donc apparaître dès 2 ans.

(1) Pour des développements, on peut se reporter à la publication suivants "~e d~stin scolair~_~!__social des jeun_es d~_!'j_gin~_~&!j.-~~.l~", HIRA (Station d'Economie Rurale de Rennes), déc. 1972.

(13)

6.

Ne pas prendre en compte à la fois l'âge de l'éducation préscolaire et le type d'établissement fréquenté serait s'interdire de faire une analyse correcte de l'accès à l'enseignement préélémentaire. Mais l'information dispo-nible oblige à présenter séparément quels sont, en zone rurale, les taux d'exclusion et les taux de relégation.

Les disparités ville-campagne dans les taux de préscolarisation à chaque âg~ . La mesure de "taux apparents" de préscolarisation

Faute de connaître la population en âge d'être préscolarisée, il n'est pas possible de calculer des taux réels de préscolarisation par catégorie de commune (1). Mais la compareison entre le nombre d'enfants préscolarisés à 2, 3 ou 4 ans et le nombre correspondant d'enfants préscolarisés à 5 ans donn~ une idée de la non-préscolarisation à ces différents âges, si l 'on admet que l'effectif préscolarisé à 5 ans est assimilable à la population préscolarisable à chaque génération. On peut alors calculer un taux de préscolarisation qui sera dénommé "taux apparent".

Dans quelle mesure ce taux apparent diffère-t-il du taux réel? Au niveau national, une comparaison est possible à partir des statistiques du Ministère de l'Education Nationale (2). L'approximation semble acceptable et on peut admettre que le taux apparent, tel qu'il a été défini, est un assez bon indicateur de la moindre préscolarisation, en particulier aux âges les plus faibles.

Tableau 1 - Taux réel et taux apparent de préscolarisation en France, en 1970

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----.---~----,---2 ans 3 ans i 4 ans 5 ans

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ltaux taux apparréel..ent... ... . 15 15 % % 55 59 % % _ ___ 84 9_0_% ___ % 1_0_0_% 100 % '

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y compris la scolarisation en dehors du préscolaire.

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-Une telle simplification peut-elle être envisagée pour comparer des disparités de préscolarisation à l'intérieur des deux départements étudiés ou entre eux? Cela suppose que plusieurs conditions soient réalisées :

- toute la population des enfants de 5 ans doit être préscolarisée (3) . Cette hypothèse semble pouvoir être admise si l'on compare le nombre d'enfants nés en 1966, au recensement de 1968, et le nombre d'enfants préscolarisés en 1971, âgés de 5 ans.

(1) Rappelons qu'il n'existe pas actuelle~ent en France de statistiques sur les taux de préscolarisation selon l'origine sociale ni sur les taux selon l'origino géographique détaillée.

(2) Ministère de l'Education Nationale, Le..~ .. ~a.b}_E?_a_1:-1x .. ~8.}.'.~-~.L:J~.a.~.i-~.r.i.J1.~~ionale, édition 1971, p. 81 et p. 378.

(3) Une partie des enfants de 5 ans peut être non scolarisée, ou scolarisée dans le cycle élé~entaire.

(14)

:enfants nés en 1966 ( 1 ) enfants de 5 ans pré-scolarisés en 1971 (2) 7. (2) / (1) 1 Finistère ...•... 12 284 11 893 12 635 11 657 1, 03 ilC 0,98 1 1 Ille-et-Vilaine .•..

!-il( Un rapport légèrement supérieur à 1 se rencontre fréquemment dans les statistiques ds l 'Education Nationale. Il correspond à de légères erreurs statistiques. cf. tableaux de l'Education Nationale.

- dans une analyse par zones géographiques à l 'intérieur d'un département, les enfants appartenant à une zone donnée, par exemple l'ensemble des com-munes rurales, doivent être préscolarisés dans les établissements de cette zone. A part quelques exc~ptions, cette condition semble réalisée à condition de ne considérer que des zones importantes et de ne pas faire un découpage géographique trop fin.

- le nombre d'enfants de chaque génération de 2, 3 et 4 ans doit être constant ot égal au nombre des enfants de 5 ans. Les seules données à ce sujet sont celles du recensement de 1968.

Tableau 2 - Population de 2 à 4 ans en pourcentage des effectifs à 5 ans, dans les communes rurales et communes urbaines

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communes rurales en Z.P.I .U. ou hors Z.P.I.U. L.

Ces résultats ne sont fournis qu'à titre indicatif puisqu'ils ne correspondent pas aux effectifs étudiés en 1971. On peut penser que l'erreur dans l 'estimation faite à partir du taux apparent sera peu importante dans les communes urbaines du Finistère et les communes rurales d'Ille-et-Vilaine, d'autant plus que les deux erreurs dues à le non-préscolarisation totale à 5 ans et à des effectifs plus faibles aux âges inférieurs ont tendance à se compenser.

Par contre, les taux réels sont supérieurs aux taux apparents dans les communes rurales du Finistère (d'au maximum 10 à 15 % à 2 ans) et inférieurs dans les communes urbaines d'Illo-et-Vilaine d'environ 5 à 10

%

à 2 et 3 ans). En tout état de cause, les différences qui pourront être sou-lignées seront supérieures aux erreurs dues à l'introduction de taux apparents de préscolarisation à la place de taux réels.

(15)

8. Résultats (tableau 3)

Les disparités ville-campagne dans les taux d'exclusion de l'en-seignement préscolaire (1) ne sont pas de même ampleur, à chaque âge, en Basse et Haute~Bretagne.

Dans le Finistère :

- les différences n'existent pas à 4 ans; à cet âge tous les enfants sont préscolarisés, quel que soit leur domicile, rural ou urbain;

- à 3 ans, la préscolarisation est encore massive dans les villes et les communes périurbaines ; elle l'est un peu moins dans les campagnes où environ 30 % des enfants sont exclus de l'enseignement préélémentaire;

- à 2 ans, le quart des jeunes ruraux et la moitié des enfants des villes sont préscolaris6s. C'est à l'âge où le rôle compensateur de l'école pourrait être le plus important que les écarts ville-campagne sont les plus sensibles. En Ille-et-Vilaine :

- à 4 ans, l'exclusion qui est à peu près nulle dans les villes ou à proximité des villes, atteint le 1/3 des ruraux

à 3 ans, l'exclusion est prédominante en zone rurale et concerne appr oxima-tivement les 2/3 des effectifs contre un peu moins du 1/4 en ville ;

- à 2 ans, la préscolarisation est presque une exception en campagne puisque moins d'un enfant sur 10 y fréquente l'école à cet âge. La proportion est deux fois plus élevée dans les communes périurbeines et trois foi:s dans les communes urbaines.

Tableau 3 - Taux apparents de préscolarisation selon l'âge et la catégorie de commune

- - - + - - s

__

a_n_s_+-_4_a_n_s--+--3-a_n_s--1~-2- ans-·· .. , 'Finistère

communes urbaines et périurbaines communes rurales ... . toutes communes .•... Ille-et-Vilaine

communes urbaines et périurbaines communes rurales .. , ...•... toutes communes ...•...•.... 100 100 100 100 100 100 99 99 99 95 70 87 89 71 85 76 32 61 45 24 41 26 9 20 pré

-Les communes rurales du Finistère sont presque autant scolarisées que les communes urbaines d'Ille-et-Vilaine et le sont donc beaucoup plus que les communes rurales de ce département. Mais l'éducation préscolaire est-elle la même de.ns les campagnes finistériennes et les villes d'Ille-et-Vilaine?

(1) Les taux d'exclusion sont ici définis comme les différences à 100 des taux apparents de préscolarisation.

(16)

9. Sur 100 enfants préscolarisés, combisn le sont, à chaque âge, en section enfantine?

Dans chacun des deux départements pour l 'ensemble des communes

rurales et urbaines et tous âges confondus, la majorité des enfants

présco-larisés sont en classe enfantine ou en école maternelle. Seule une faible

pro-portion se trouve en section enfantine : 2 900 élèves, soit 7 % du total dans

le Finistère et 3 900 soit 12 % en Ille-et-Vilaine. Mais il existe une nette

différence dans la répartition des effectifs entre types d'établissement, selon

les catégories de communes (tableaux 4 et 5). Dans les zones rurales, le

pour-centage d'élèves préscolarisés inscrits en section enfantine (ou "taux de

relégation") est de 20 % en Basse Bretagne et 43 % en Haute Bretagne ; alors

qu'on ne dépasse pas 1 ou 2 % dans les communes urbaines et périurbaines.

C'est là une des disparités fondamentales des conditions de la préscolarisation

pour les jeunes urbains et les enfants de milieu rural. La préscolarisation en

!Jec_!_ion enfantine est un phénomène essentiellement rura_l ( 1 l. Si les enfants

des campagnes finistériennes sont aussi souvent préscolarisés que ceux des

villes d'Ille-et-Vilaine, iis le sont beaucoup plus fréquemment en section

enfantine.

Tableau 4

-

FINISTERE

-

Types d'établissements préscolaires fréquentés, selon

la catégorie de commune

classes maternelles i sections

total et enfantines enfantines

~

---

-

-' N % N 1 % N % i

jcommunes urbaines (Brest inclus) r 1

à 5 ans .......... 8 201 98,3 141 1, 7 8 342 100 à 4 ans ........ 8 153 99,3 60 0,7 8 213 100 à 3 ans ... ... 7 592 99,7 21 0,3 7 613 100

.

à 2 ans . . . • . . . 3 959 99,8 2 0,1 3 961 100 communes périurbaines à 5 ans . . . • . . . 1 338 89,5 157 10,5 1 495 100

.

à 4 ans ... 1 353 92,0 117 8,0 1 470 100 à 3 ans ... 1 108 95,0 58 5,0 1 166 100 à 2 ans ... ... 462 92,2 39 7,8 501 100 communes rurales à 5 ans . ......•.• 1 946 69,5 852 30,5 2 798 100 à 4 ans ...•.. 1 962 71,0 800 29,0 2 762 100 à 3 ans ...•. 1 449 73,3 527 26,7 1 976 100 à 2 ans • .••.... 535 80,0 134 21:1,0 669 100 L •

(1) La proportion légèrement plus élevée d'enfants des villes en section

enfan-tine dans le Finistère correspond au fait qu'il existe dans certnines villes

finistériennes des établissementb de hameau n;ayant pas de classe enfantins et que d'autre part, certaines écoles primaires disposent d'une classe enfan-tine pour les enfants de 2 à 4 ans et d'une section enfantine pour les enfants de 5 ans.

(17)

10. Tableau 5

-

ILLE-ET-VILAINE - Types d'établissements préscolaires fréquentés,

selon la catégorie de commune

r--....

maternelles! sectionsJ 1 classes

total et enfantines

1----"~ti

nes1 ;-- i

-N 1

% N : % 1 N %

1 communes urbaines (Rennes 1

jinclus)

.

à 5 ans ... 6 551 99,3 45 0,7 6 596 100

!

à 4 ans ... 6 270 99,3 43 0,7 6 313 100 1 à 3 ans t . , •••• 5 150 99,B 8 0,2 5 158 100

.

à 2 ans ... 1 767 99,9 2 0,1 1 769 100 communes péri urbaines

à 5 ans ...•.. . 971 92,a 75 7,2 1 046 100 à 4 ans ....... 944 96,1 38 3,0 9B2 100 à 3 ans ... 628 98,6 9 1, 4 637 100 à 2 ans .. ..•.. 200 99,0 2 1, 0 202 100 rommunes rurales

.

à 5 ans ... 1 858 46,3 2 157 53,7 4 015 100 1 à 4 ans ...•... ·1 555 55,4 1 251 44,6 2 806 100

.

à 3 ans ... 1 047 81,0 246 19,0 1 293 100 1

!

à 2 ans ... 330 96,5 12 3,5 342 100 ' '

Quand on tient compte à la fois de l'exclusion et de la relégation,

il apparait que l'une et l'autre caractérisent comme suit le milieu rural :

- Èi 2 et 3 ans, .i.l y _a surtout ex~~~s_io_n. Quand l 'exclusion est moindre comme

dans les campagnes finistériennes, la relégation devient déjà fréquente à ces âges (20 % à 2 ans et 27 % à 3 ans contre 4 % et 19 % en Ille-et-Vilaine). - à 4 et 5 ans, la relégation est le fait essentiel. La quasi-totalité des

jeunés ruraux, sinon une forte majorité d'entre eux, fréquentent à partir de 4 ans l 'enseignement préscolaire. Mais à peu près le 1/3 dans le Finistère

(29 % à 4 ans et 30 % à 5 ans) et environ la 1/2 en Ille-et-Vilaine (45 % et 54 %) sont en section enfantine.

Ls taux de relégation augmente dans les petites communes rurales

Ne pas faire la distinction au sein du milieu rural serait sous-estimer l'ampleur très élevée qu'atteint parfois la relégation des jeunes ru-raux. Il y a ainsi une opposition très forte, que ce soit en Haute ou Basse-Bretagne, entre "grandes" communes de 1 000 habitants et plus et "petites" de moins de 1 000 habitants (1). La proportion d'enfants préscolarisés en section enfantine atteint, tous âges réunis, 85 % dans les petites communes d'Ille-et-Vilaine et 66 % dans celles du Finistère contre 22 % et 19 % dans les grandes.

(18)

11. Le taux de relégation est toujours super1eur à 50 % dans les

petites communes rurales quel que soit l'âge, sauf à 2 ans en Ille-et-Vilaine.

Le taux est encore plus élevé lorsqu'il s'agit de petites communes rurales à

dominante agricole.

Tableau 6 - Le pourcentage de jounes ruraux préscolarisés en section enfantine

selon la taille de la commune

5 ans 4 ens 3 ans 2 ans -~-- - -total --,, 1 f.J_n_j%t~~;o habitants ~c: 70 64 56 66 lJ.., 1 ~- 1000 habitants 22 17 17 14 19 Ille-et-Vilaine < 1000 habitants 90 86 55 15 85 ~ 1000 habitants 30 21 10 2 22 - - - - -,

Le taux de relégation est le plus élevé dans les petites communes ___ à dominante

àiri~~~~

Comme la fréquence relative des familles agricoles augmente quand

la taille de la commune diminue, il faut considérer une taille donnée de

commune pour examiner si le taux de rslégation varie selon le taux de

popula-tion agricole (1).

Tableau 7 - Le pourcentage de jeunes ruraux préscolarisés à 5 ans en section

enfantine, selon la proportion d'agriculteurs de la commune

Finistère < 1000 h. < 60 58 ~-60 73 ?> 1000 h. < 60 22 ~ E,ü 24 < 1000 h. < 60 86 li le-et-Vilaine >✓• 60 99 >,, 1000 h. < 60 26 >,, 60 48

·

-

-

··

- - - -

- - - -

-(1) % d'actifs agricoles masculins dans la population active masculine totale en 1968.

(19)

12. Dans le Finistère, au-dessus de 1 000 habitants, il n'y a presque pas d'influence de la proportion d'agriculteurs sur la répartition des enfants entre sections enfantines et classes nobles. En dehors de ce cas, le taux de relégation est plus élevé dans les communes agricoles que dans les autres communes. Faibls taille de la commune et fort taux de population agricole se combinent pour accroître la relégation. Dans l@~ petites communes agricoles d'Ille-et-Vilaine, les enfants ne sont à peu PI_ramais en classe noble à 5 ans.

Finalement, les diverses communes rurales se hiérarchisent suit en fonction du taux de relégation en section enfantine :

1 - petites communes d'Ille-et-Vilaine à forte population agricole ..• . 2 - petites communes d'Ille-et-Vilaine à faible ou moyenne population 3

-4 -5 -6 -ag ri col e •••••••.•••••••.. •••••• •••••• •••••• C • • • • • • • • •• • • • • • • • • •• • • petites communes petites communes grandes communes grandes communes

du Finistère à forte population agricole ... . du Finistère à faible ou moyenne population agri. d'Ille-et-Vilaine à forte population agricole ....

d'Ille-et-Vilaine à faible ou moyenne population

agricole .... ..... .. .. .... .............. ... .......... .... . . . . . .

7 - grandes communes du Finistère, quelle que soit la population agri.

comme 99 % 86 % 73 % 59 % 48 % 26 % 22 %

On a co~mencé dans d'autres études à éclairer les inégalités qui existent au sein des familles paysannes dans la réussite scolaire et dans la poursuite d'études longues (1). Il apparait ici que, quel que soit le départe-ment, les jeunes ruraux sont inégalement atteints par l'exclusion et la

relégation au stade de l 'enseignement préélémentaire. Mais même là où la situation est la meilleure en zone rurale, elle reste moins bonne que dans les villes.

Si on ne considère que l'opposition générale entre la ville et la campagne dans l'accès, ou le non-accès, aux classes maternelles ou enfantines ou aux sections enfantines, les divers aspects en sont résumés par les figures Sur ces graphiques, les effectifs des élèves en classes maternelles ou enfan-tines et en sections enfantines sont ceux de l'enqufüte statistique de l ' Educa-tion NaEduca-tionale. Les Gffectifs des exclus ont été estimés selon la procédure indiquée précédemment. L'importance relative de la fréquentation des classes nobles et des sections enfantines (donc de la relégation) s'apprécie ici par rapport à 100 enfants préscolarisables.

La probebilité,à chaque âge, d'accéder aux classes maternelles et enfantines est inégale selon la localisation du domicile. Le classement ê cet égard est le suivant :

(1) voir le document cité sur le destin scolaire et social des jeunes d'ori-gine agricole.

(20)

10 'U 5 0 0 10 5 0 0 10 V -5 0 0 10 V 5 0 0 5 ans

• •

• •

• •

• •

• •

• •

too®

C : :

:1

1 1 •

Exclusion et relégation des jeunes ruraux au

stade de l'enseignement préscolaire

FINISTERE ILLE-ET-VILAINE

4 ans 3 ans 2 ans

• •

• • • • •

1 • • • • • •

• •

---

---

---communes rurales communes péri -urbaines communes urbaines (sauf Brest et Rennes) Rennes Brest 5 ans 4 a

• •

• •

• • • • • •

• •

..

• •

• •

• • • • • •

••

.

• •

-

-

.

.

--_._

_

...

_

--

...

exclusion de l'enseignement préscolaire

relégation en section enfantine

1

• • •

~

préscolarisation en classe maternelle ou enfantine

n 100 50 0 ~ 1 00 5 0 -u 1 00 -~ 0 "û 100 50 ,_

(21)

1communes rurales d' Ille-et-Vil:line 1communes rurales du Finistère ....

!communes périurbaines d'Ille-et -i Vilaine ... , ... ,.••,•,•••

'

communes périurbaines du Finistère communes urbaines d'

Ille-et-l

Vilaine ... ... .

!

·Rennes communes urbaines du Finistère ... . .. .

iBrest ... ... . '· ..,

____ _

14. r - - -- - . , . - - -- - -- - - - -- , - - -- - -ans 1 à 5 ans j Z"; 4 ans

i

46 39 1 1 70 70 93 90 90 90 98 92 100 97 97 96 100 100 à 3 ans 26 52 60 74 72 83 85 100 à 2 · - -1 1 13 19 19 31 23 29 44 54

Cette situation est liée à l'inégale répartition entre zones géo-graphiques des classes nobles et des sections enfantines. Mais à supposer que les types d'établissements préscolaires soient les mêmes en ville et à la

campagne, les taux de préscolarisation deviennent-ils identiques? Pour le

savoir, on a comparé les taux apparents de préscolarisation en classe noble

dans les diverses zones géographiques.

Pigoureusement, pour isoler l'influence des variations de la demande sur les variations des taux de préscolarisation, il faudrait pouvoir raisonner à condition d'offre identique. Pour ce faire il ne suffit pas de comparer les taux de fréquentation des mêmes types de classes préscolaires

car rien ne prouve qu'il y a égalité de l'offre dans la mesure où les coûts de déplacement pour atteindre l'école varient selon la situation géographique des familles; ces coûts sont généralement plus élevés en zone rurale (cf.

2è partie).

Néanmoins, une comparaison des taux de préscolarisation dans les

classes nobles des villes et des campagnes, même si elle ne peut isoler les

effets de l'offre et de la demande de préscolaire, p8rmet d'apprécier

l'im-portance des actions à entreprendre, lors même qu'il existe des classes nobles,

pour amener les parents à y préscolariser leurs enfants, en particulier aux

âges les plus faibles.

Tableau 8 - Taux apparents de préscolarisation en classe noble, aux différents

âges, selon les catégories de communes

- - 1 ' 5 1 4 3 2 ans !

' ans ans ans

,

1

1

jFinistère 1

communes urbaines et péri urbaines 100 % 100 % 91 % 46 % communes rurales ... 100 % 100 % 75 % 27 % Ille-.

·-

----

et-Vilaine ---·

-

~-communes urbaines et périurbaines 100 % 96 n

~ 77 % 26 %

1 communes rurales ...•.. 100 % 84 % 56 % 18 %

(22)

15. A 4 ans, les taux sont assez peu différents. Par contre, les écarts entre ville et campagne sont importants~ 2 et 3 ans, dans les deux départements. La situation est la moins bonne dans les campagnes d'Ille-et-Vilaine, les communes rurales finistériennes ayant, elles, des taux identiques à ceux des villes d'Ille-et-Vilaine.

Section 2 - Les disparités ville-campagne dans l'implantation des classes

-noblGs et des sections enfantines

---· ····-····

----.

• · -·

-

-86 % des sections enfantines du Finistère et 94 % de celles d'Ille-et-Vilaine sont impl~ntées en campagne. Inversement, la très grande majorité des écoles maternelles et classes enfantines se trouvent en ville ou à proximité. De cette inégale répartition, il résulte que les classes nobles représentent - 95 % des classes préscolaires des communes urbaines et périurbaines,

- 48 % des classes préscolaires des communes rurales de Basse-Bretagne, - 25 % des classes préscolaires des communes rurales de Haute-Bretagno.

Quand on prec1se comment les communes se répartissent selon le

type d'établissement le meilleur dont elles disposent, o~ voit qu'en zone rurale, 1 commune sur 2 dans le Finistère, et seulement 1 sur 4 en Ille-et-Vilaine,

peuvent offrir aux enfants qui y habitent une préscolarisation en classe noble.

Tableau 9 - Où sont implantées les classes nobles et les sections enfantines? . Le nombre de classes préscolaires par catégories de communes

! sections

I

classes 1nombre total de

clas-: enfantines I nobles ., 1 i

- - --- - - - -- - - i;·i-·--_-

N_

·

....,-rl

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-

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-,-11

js_e_s_l'_t_r __ e_=t..,c,-o_. __ a_~_o r_e __ s_

1 Finistère

.1

1

l

communes urbaines et périurbaines . 46 20 853 83 899 72

·communes rurales... 184 80 182 17 356 28 1 !ensemble du département ... ... . 230 100 1 025 100 1 255 100 ! 1 Ille-et-Vilaine

communes urbaines et périurbaines 22 6 532 8:a 554 120 1E. 489

53 47

!communes rurales ... ... ... . 369 94

l

!ensemble du département ..•... 391 100 652 100 1 043 100

·-

- -

-. La répartition des communes selon le type d'établissement préscolaire

~·~-~-nombre· de. èOmrnunes~o.nt-

:

~~=

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_

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J

nombre 1

~

aucun éta~ au moins une sec-1 eu moins : total ; 1 blissement tian enfantine ! une classe i de- 1 LPT._é~_co_l.o:::1~.!:53. ?.~.~~---c.lé?.~se .. r,o!Jlet:··· ... IJ_Çlbln

j

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!-•···- 1 1 1 1 communes urbaines.... . 0 G O O 39 100 38 100 ' j communes péri··urbeim,s O O 5 10 43 90 48 100 \ !communes rurales... 7 3 91

~6

101 51 199 100 1 1 J))e.-:e~-:Vila.iri~-- ~ 1 1 communes urbaines .... , 0 0 1' 4 22 96 23 100 1

icommunes périurbaines. 1 4 4 15 21 81 26 100

,communes rurales... 10 3 228 73 72 24 310 100

!~Laville sans classe noble est en fait une petite commune rattachée à une agglomération urbaine

(23)

0 0 1. ,.. s., .. ~

-V , . . . J

VL'lt/11

-

lx

Quelles sont les communes rurales qui ont

- au moins une école maternelle,

- au plus une (ou plusieurs) classe (s) enfantine (s)

sans école maternelle,

- au plus une (ou plusieurs) section (s) enfantine (s)

sans école maternelle ni classe enfantine.

N C H p. ë: ~ p.

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école !Paternelle classe enfantine section enfantine pas d'établissement préscolaire "' z <( I m a: 0 I 0 a: 0 z ::, a ' Ill w 1-() 0 ~

(24)

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"'

Quelles sont les communes rurales qui ont - au moins une école maternelle,

- au plus une (ou plusieurs) classe (s) enfantine (s) sans école maternelle,

- au plus une (ou plusieurs) section (s) enfantine (s) sans école maternelle ni classe enfantine.

V rLE-ET-VILAINE

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-

classe enfantine section enfantine pas d'établissement préscolaire \.,,

(25)

18.

L'inégale implantation des sGctions enfantines au sein des zones rurales

Les inégalités dans la répartition des sections enfantines et dos

classes nobles selon les communes rurales sont reliées à trois critères

démo-graphiques et économiques : le taille de la commune, l'évolution de la

popu-lation totale(% d'augmentation ou de diminution entre 1962 et 1968), la

pro-portion d'agriculteurs.

Influence de la taille de la commune

La taille de la commune est un facteur qui Joue de façon importante

sur le type d'établissement préscolaire implanté dans la mesure où les règles

administratives imposent un nombre minimum d'élèves inscrits dans les classes

nobles (25 en classe enfantine). Ceci implique l'existence dans la commune d'une

population d'enfants de 2 à 5 ans atteignant au moins ce nombre, dans l'hypothèse

où les enfants de localités voisines ne fréquentent pas l'école de la commune

considérée.

Dans les deux départements bretons, on constate effectivement une

liaison assez étroite, mais non pas stricte, entre le nombre d'habitants des

communes rurales et le type d'établissement préscolaire.

ïableau 10 - Répartition des communes rurales selon le nombre d'habitants et

le type d'établissoment préscolaire

r

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!

Ille-et-Vilaine ~~cun préscol~iie

'sGction enfantine

1seulement .... . !au moins une !classe noble .... . j_t~tal ... . 1 3 33 100 10 11 81 87 2 2 93 100 4 11 14 41 40 75 18 95 24 96 101 51 35 100 34 100 53 100 19 100 25 100 199 100 0 D O 0 0 0 0 0 0 0 10 3 72 9S 34 89 35 65 5 21 1 5 228 73 8 10 4 11 19 35 19 79 20 95 72 24 80 100 38 100 54 100 24 100 21 100 310 100

Les résultats sont semblables en Ille-et-Vilaine et dans le

Finis-tère en ce qui concerne les deux catégories extrêmes de communes. En-dessous

de 500 habitants, les communes rurales ne possèdent pas, sauf exception, de

classes nobles. Au-delè de 2000 habitants, toutes les communes rurales, sauf

(26)

19. Entre 500 et 2 000 habitants, la prnpcrtion de communes ayant une classe enfantine ou une école maternelle croît régulièrement avec le nombre d'habitants. A partir de 750 habitants, cette "croissance» est beaucoup plus

rapide pour le Finistère que pour l'Ille-et-Vilaine, si bien que, dans ces

limites, pour une teille donnée, la proportion de communes bien équipées en

préscolaire est beaucoup plus élevée dans le premier département que dans le

second : 41 % contre 11 % entr€ 750 et 1 000 habitants, 75 % contre 35 % entre

1 000 et 1 500 habitants et 95 % contre 79 % entre 1 500 et 2 000 habitants.

Dans le Finistère, pratiquement toutes les communes rurales de

plus de 1 250 habitants possèdsnt une ou plusieurs classes nobles. Un calcul

rapide montre que si dans chaque catégorie de nombre d'habitants, la proportion de communes avec classe noble était la même dans les deux départements, 47 com-munes supplémentaires en Ille-et-Vilaine offriraient de bonnes conditions de

préscolarisation, soit 65 % en plus. Les différences constatées globalement

entre communes rurales du Finistère et d'Ille-et-Vilaine ne sont donc

imputa-bles qu'en partie à la différence de structure dans la taille des communes, les

petites étant relative~ent plus nombreuses dans le second département.

Dans l'un et l'autre cas, la taille des comr1unes n'explique pas

toutes les disparités existantes puisaue pour un nombre donné d'habitants,

certaines communes n'ont que des sections enfantines alors que d'autres sont

plus favorisées. D'autres facteurs tels que l 'évolutbn démographique ou

l'importance de la population agricole peuvent-ils rendre compte également de

certaines différences?

Influence_de_l'évolution_démographigue

Pour une taille donnée d'une commune, l'évolution démographique

traduit en partie la structure par âge de la population, qui seule permet de

fixer le chiffre de la populatior. préscolarisable. Une évolution démographique

négative est en général le fait de communes à population âgée et/ou à

émigra-tion. En tous cas, elle tend à réduini Je nombre d'enfants susceptibles d'aller

en classe préscolaire. La diminution ds la population est probablement pour un

certain nombre de petites ou moyennes communes un facteur de non-implantation

de classes enfantines ou maternelles.

Tableau 11 - Proportion de convnunes rureles ayant unB class8 noble

SElon l 'évolution démographique

variations

-

-

-

- - - -

- -

-

·7

: nombre d'habitants L____

-T

i évolution démogra- 1 \phique 1962-1968 jFinistère 1

<-

5 % 22 % (n=50)

l

1 Ille-et-Vilaine 8 % (n=63l ! _____________ _ _ _ 1

s:

S à à

:

_

~;ra:i

~e:ts :

< ~-:•:•:

è -1 S 5:~ D h

~~~~

-;-

1

37 % 68 % 87 % 1 (n=19) (n=31) (n=22)

j'

6 % 23 % 18 % 37 % 54 % (n=33) (r.=22) (~=17l (n=24) (n=13 - - - 4-- _ _ _ _ _ _ _ _ _ ___..

(27)

20. En-dessous de 500 habitants et au-delè de 1 500 habitants, la

taille de la commune intervient de façon déterminante sur le type de classe

préscolaire. Entre ces seuils, l'évolution démographique explique une partie des variations constatées entre communes de taille égale. A l'intérieur des

deux catégories 500-1 000 habitants et 1 000-1 500 habitants, la proportion de communes ayant une classe noble s'élève lorsque l'évolution de la

popula-tion devient plus favorable, dans l'un ou l'autre département. Cependant la

liaison est loin d'être rigide: à taille égale, certaines communes dont la

population a fortement diminué possèdent tout de mêmG une classe enfantine ou

maternelle (22 % des petites communes du Finistère et 8 % de celles d'Ille- et-Vilaine) alors que d'autres à évolution positive n'offrent encore que des sec-tions enfantines (46 % des communes moyennes d'Ille-et-Vilaine) . D'autre part,

à taille de la commune et évolution démographique égales, les communes du

Finistère sont mieux équipées que celles d'Ille-et-Vilaine. La proportion des

communes rurales moyennes à déclin rapide ( < - 5 %) ayant une classe enfantine ou maternelle est de 68 % dans le premier département et de 18 % dans le

second. La situation plus favorable du Finistère n'est pas due à une meilleure évolution démographique puisqu'au contraire 40 % des communes de 500 à 1 500

habitants ont vu leur population diminuer da plus de 5 %, contre seulement 25 %

en Ille-et-Vilaine.

Influence_de_la_proeortion_d'agriculteurs

Une analyse des variations de la structure de l'offre en fonction

du pourcentage d'agriculteurs permet de décrire le handicap particulier dont

sont victimes les enfants d'agriculteurs en matière de possibilités de

présco-larisation. De même que pour l'étude de l'influence de l'évolution démographique,

il est nécessaire de raisonner à taille de commune égale, pour éliminer l '

in-fluence du facteur nombre d'habitants, qui est en liaison négative avec la

proportion de population agricole.

Tableau 12 - Proportion de communes rurales a~ant une classe noble

selon l'importance de la population agricole ~ombre d'habitants ! 500 à 1 000 h. ~ 0 0 à 1 500 7a d'actifs agricoles ,: 50 % 50 à 60 % 60 % % i 50 à 60 masculins plus Finistère 33 % 32 % 20 % 86 % 81 % (n=15l ( n= 19 l (n=35) (n=21) (n=16l Ille-et-Vilaine 25 % 10 ~ 0 2 % 57 % 26 % (n=33) (n=28) (n=47) (n=23) (n,,.19) variations h. 1 • 60 % et

i

?< • 0 ; plus_ 1 56 % (n=16) 8 % (n=12l

S'agissant du Finis~~r§, la proportion des communes rurales

assu-rant de bonnes conditions de préscolarisation ne baisse sensiblement que lorsque

la proportion d'agriculteurs dépasse 60 %. En-deçà, quelle que soit la taille de

la commune, on ne constate pas de variations en fonction de l'importance de la

(28)

21. beaucoup plus ''sensibles" à ce critère ; si un quart des petites communes et

57 % des communes moyennes disposent d'une classe noble quand elles sont moins

agricoles, dans chaque classe d'habitants, une seule commune de plus de 60 %

d'agriculteurs possède mieux qu'une section enfantine. Notons que la propor

-tion de communes rurales de plus de 60 % d'agriculteurs est à peu près la même

dans les doux départements.

En résumé, d'importantes variations apparaissent entre les diffé

-rentes communes rurales quant au type d'enseignement préélémcntaire. Elles sont

surtout liées à l'inégale taille des communes. D'autres variables, l'évolution

démographique et la proportion d'agriculteurs, expliquent une partie supplémentaire

des différences constatées. Mais tous les facteurs ne sont pas pris en compte,

en particulier ceux qui permettraient de comprendre les disparités constatées

entre les deux départements étudiés.

Cependant, sans preJuger des résultats d'une analyse statistique plus complète qui pourra être menée au niveau de l 'ensemble des communes

rurales de Bretagne, il apparait clairement, d'une façon globale, que ce sont

les jeunes enfants des e_etites commun~s rural_e_~ où l~_e~E_ulation dimint.,J~ et

où la proportion d'agriculteurs est élevée qui sont les plus défavorisés quant aux.possibilités d'accès è-un· bon· en.sei"in"ëment préscolaire.

Les handicaps des enfants des co~munes rurales, et en particulier des plus petites d'entre elles, sont-·ils modifiés par la juxtaposition d'é

ta-blissements publics et d'établissements privés?

Des inégalités accrues par l'existence de deux statuts d'enseignement

Si les établissements préélém8nteires de l'enseignement public et

de l'enseignement privé ne sont pas les mêmes au niveau de chaque commune, la

capacité d'accueil sera moindre que celle qui a été décrite en faisant

abstrac-tion du statut, c'est-à-dire en admettant une totale indifférence des parents

en ce domaino.

Pour décrire la situation actuelle de l'offre d'enseignement

pré-scolairs en fonction du statut, on suppose que :

1°) s'il n'existe dans la commune qu'un seul statut d'établissement, les

familles le choisissent, quelles que soient leurs préférences,

2°) s'il existe au moins un établissement public et un établissement privé,

les familles préfèrent d'abord envoyer leurs enfants dans l 'école à

laquelle elles sont attachées, même si la classe préscolaire est de moins bonne qualité, même si on admet les enfants à un âge plus tardif. Par

exemple, une famiJle attachée à l'enseignement privé enverra ses enfants

dans la section enfantine privée plutôt que dans la classe enfantine publique de la commune où elle réside.

Figure

Tableau  1  - Taux  réel  et  taux  apparent  de  préscolarisation  en  France,  en  1970
Tableau  2  - Population  de  2  à  4  ans  en  pourcentage  des  effectifs  à  5  ans ,  dans  l e s  communes  rurales  et  communes  urbaines
Tableau  3  - Taux  apparent s  de  préscolarisation  selon  l'âge  et  la  catégorie  de  commune
Tableau  4  - FINISTERE  - Types  d ' établisseme nts  préscolaires  fréquentés,  s elon  la  catégorie  de  commune
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