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Étude des bryophytes de la RNR de la boucle de Moisson

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-01899521

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Étude des bryophytes de la RNR de la boucle de

Moisson

Sébastien Filoche

To cite this version:

Sébastien Filoche. Étude des bryophytes de la RNR de la boucle de Moisson. [Rapport de recherche]

CBNBP-MNHN, Délégation Île-de-France, 61 rue Buffon CP 53, 75005 Paris cedex 05 - France. 2017,

12p. �hal-01899521�

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Auteur : Sébastien Filoche/CBNBP-MNHN

Janvier 2017

Conservatoire botanique national du Bassin parisien

UMS 2699 – Unité Inventaire et suivi de la biodiversité Muséum national d’Histoire naturelle

61, rue Buffon - CP 53 - 75005 Paris Cedex 05 – France

Tél. : 01 40 79 35 54– cbnbp@mnhn.fr

Etude des bryophytes de la RNR

de la boucle de Moisson

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Etude des bryophytes de la RNR

De la boucle de Moisson

Ce document a été réalisé par le Conservatoire botanique national du Bassin

parisien, délégation Île-de-France, sous la direction scientifique de

Frédéric Hendoux, directeur

Conservatoire botanique national du Bassin Parisien / Muséum national d’Histoire naturelle

61 rue Buffon CP 53, 75005 Paris Cedex 05

Tel. : 03.86.78.79.60– Fax : 01 40 79 35 53

E-mail : cbnbp@mnhn.fr

Sébastien Filoche, responsable de la délégation Île-de-France

Conservatoire botanique national du Bassin Parisien / Muséum national d’Histoire naturelle

61 rue Buffon CP 53, 75005 Paris Cedex 05

Tel. : 01 40 79 56 47 - Fax : 01 40 79 35 53

E-mail : filoche@mnhn.fr

Inventaires de terrain :

Sébastien FILOCHE

Vérification, détermination :

Olivier BARDET

Relecture :

Olivier BARDET, Fabrice PERRIAT

Saisie des données :

Christine HEIM

Le partenaire de cette étude est

:

Conseil Régional de l’Île-de-France

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Introduction

Les bryophytes sont des indicateurs de paramètres écologiques et de modifications du fonctionnement des écosystèmes de par leur grande sensibilité aux facteurs environnementaux. Les différentes études sur ce groupe ont démontré, par exemple, le rôle important des bryophytes dans le cycle des nutriments, dans la rétention et la disponibilité en eau, trois critères fondamentaux dans le fonctionnement des zones humides. On notera également en contexte forestier l’importance des tapis moussus pour la microfaune du sol.

L’étude des bryophytes de la Réserve naturelle Régionale de la boucle de Moisson vise à établir une liste de référence des bryophytes présentes dans la réserve, et à en définir rapidement les éléments les plus remarquables. Une journée de prospection terrain a été effectuée sur l’ensemble de la

réserve.

Généralités

Notion d'habitat chez les bryophytes

Un point important à évoquer, qui a une forte implication sur le dimensionnement de l'activité, est la très petite taille des habitats utilisés par les bryophytes. Cette dernière se mesure souvent en dm² ou plus rarement en m². On parle souvent de micro-habitats, en particulier pour les espèces les plus exigeantes. Un arbre ou un rocher portent donc de nombreux habitats différents en fonction de l’exposition, de la présence de fissures, de surplombs, de zones d'accumulation d'eau ou de débris fins, de la hauteur de l'arbre… A une échelle supérieure, une parcelle forestière peut être divisée en fonction des grandes expositions, de la présence de bancs de roches, de sources, avec des cortèges différents sur le bois mort et le bois sur pied ou selon les essences.

L'étude des bryophytes d'un lieu donné doit donc tenir compte de toutes ces variations afin de collecter toutes les espèces présentes, ce qui rend la phase de terrain assez longue pour des surfaces effectivement inventoriées assez faibles.

En revanche, cette particularité des habitats des bryophytes fait que l'on trouve souvent un grand nombre d'espèces sur de petits espaces. On notera également que certains de ces micro-milieux peuvent présenter des caractéristiques beaucoup plus extrêmes ou tranchées que la flore vasculaire ne le traduit dans sa globalité.

Méthodes générales d'étude des bryophytes

Les inventaires de bryophytes reposent sur des recherches détaillées dans le maximum de micro-milieux contenus dans un site. Les inventaires de terrain se font généralement à vue (+loupe) et la quasi-totalité des espèces suspectées sont récoltées pour confirmation au laboratoire. Cette phase d’étude au microscope est obligatoire pour une détermination sérieuse. Les échantillons déterminés sont conservés en herbier autant que possible et en fonction de la sensibilité du taxon (les groupes

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dont la taxonomie est mouvante doivent être conservés pour revenir ultérieurement sur les déterminations par exemple). Les échantillons d'espèces rares, patrimoniales ou problématiques doivent être souvent envoyés à des spécialistes externes pour validation.

Recueil historique et documentation

Une recherche de publications anciennes ou plus modernes réalisée sur la zone d’étude et les communes environnantes n’a pu aboutir à la récupération de la moindre donnée.

La rareté de chaque taxon est issue du nouveau catalogue publié en 2016 (S. Filoche, 2016) et provient de diverses publications relatives à la flore bryophytique. Elle concerne l’indice de rareté non publié de J. Bardat. La synthèse de R. Gaume (1964) est aussi une source d’information précieuse.

Méthode d’inventaire

L’inventaire a été effectué au printemps, le 25 mai 2016, afin d’obtenir des échantillons avec des

capsules, ce qui facilite la détermination. 12 relevés ont ainsi été réalisés. Ceux-ci ont été effectués sur un bordereau spécifique dit bordereau d’inventaire bryophytes et saisies dans la base de données

flora. Les taxons recevant un nom provisoire sur le terrain font l’objet d’une identification systématique en laboratoire à l’aide de matériel optique.

Toutes les bryophytes inventoriées ont fait l’objet d’une récolte et ont été consignées dans un « moussier » afin d’être éventuellement vérifiées. Une grande partie des déterminations a fait l’objet d’une confirmation par Olivier Bardet de la délégation Bourgogne du CBNBP.

Nous avons ciblé nos inventaires sur les différents grands types de milieu présents sur la réserve à savoir : les pelouses et les chemins sableux, les boisements, les fourrés, les mares, les landes.

A noter : La faible proportion en milieu diversifié sur un grand territoire explique le nombre peu élevé de bordereau d’inventaire. Une journée de prospection supplémentaire pourrait être envisagée dans les autres secteurs de la réserve.

Nomenclatures utilisées

Le référentiel taxonomique des Marchantiidae (hépatiques) et des Anthocerotidae (anthocérotes) est basé sur la publication de Grolle & Long (2000), celui des Bryidae (mousses) sur la publication de Hill

et al. (2006).

A l’heure actuelle, ce référentiel national, qui n’est pas totalement satisfaisant, peut conduire à certaines imprécisions. Les lecteurs qui pourraient être déroutés par certains noms (en particulier ceux des genres) peuvent se reporter au site « Tropicos » permettant de démêler les combinaisons nomenclaturales et les synonymies.

Nous n’avons pas souhaité faire figurer les noms vernaculaires, très rares ou trop artificiels, sans usage parmi les bryologues.

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Résultats

Recueil des données historiques et documentaires

Les données bibliographiques concernant les bryophytes du site sont inexistantes.

Liste et description quantitative des taxons observés

Un total de 45 espèces de bryophytes (3 hépatiques et 42 mousses) a été recensé sur l’ensemble du site. Aucune ne possède un statut particulier de protection, et seule une espèce peut être considérée comme remarquable. On relève une faible proportion en hépatique, s’expliquant

par l’atmosphère très sèche du site avec peu de milieu favorable.

Ce chiffre est relativement faible. Il s’explique en partie par la faible diversité en habitat favorable aux bryophytes, mais surtout par le caractère perturbé du site et encore jeune des boisements.

La liste des taxons observés sur le site d’étude est fournie dans le tableau ci dessous. Tableau 1 : liste des taxons inventoriés dans la RNR de la boucle de Moisson

Légende : * hépatique, espèces remarquables

X présence, Xa présence sur terrain acide, Xp présence dans le bois de pin

Nom du taxon Rareté en Île-de-France Statut en Île-de-France Moisson (45) Pelouses

et landes Bois Mare

Abietinella abietina

(Hedw.) M.Fleisch. C

Pelouse calcaire

ouverte X Aloina aloides (Koch ex

Schultz) Kindb. AC Pelouse X

Aloina rigida (Hedw.)

Limpr. RR Pelouse X Amblystegium serpens (Hedw.) Schimp. CC Terro-humicole X Atrichum undulatum (Hedw.) P.Beauv. C Boisement de pin Xp Barbula unguiculata Hedw. CC Tonsure de pelouse X Brachythecium albicans

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Brachythecium rutabulum (Hedw.) Schimp. CC Terro-humicole X X Calliergonella cuspidata (Hedw.) Loeske CC Terricole humide X X X Campylopus introflexus (Hedw.) Brid. C Souche, bois de pin Xp

Campylopus pilifer Brid. AC Pelouse X X Ceratodon purpureus (Hedw.) Brid. CC Tonsure de pelouse X Dicranella staphylina H.Whitehouse AC Tonsure de pelouse Xa Dicranoweisia cirrata

(Hedw.) Lindb. C Corticole X Dicranum scoparium

Hedw. CC

Lande, bois

de pin Xa Xp Didymodon fallax

(Hedw.) R.H.Zander AC Pelouse X

Ditrichum gracile (Mitt.)

Kuntze C Terricole

X

Fissidens taxifolius Hedw. CC Base de tronc ombragé

X

Frullania dilatata (L.) Dumort.

*

CC Corticole

X

Funaria hygrometrica Hedw. C Tonsure de pelouse X

Homalothecium lutescens (Hedw.) H.Rob. CC Pelouse, bloc rocheux X X

Homalothecium sericeum (Hedw.) Schimp. CC Corticole

X

Hypnum cupressiforme Hedw. CC Humo-corticole X X

Hypnum cupressiforme var. cupressiforme Hedw. CC Humo-corticole

X

Hypnum cupressiforme

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Hypnum cupressiforme

var. lacunosum Brid. C Pelouse X X

Hypnum jutlandicum

Holmen & E.Warncke AC

Pelouse sableuse Xa

Kindbergia praelonga (Hedw.) Ochyra CC Humo-corticole

X X Metzgeria furcata (L.) Dumort.

*

CC Corticole

X

Orthotrichum affine

Schrad. ex Brid. CC Corticole

X

Oxyrrhynchium hians

(Hedw.) Loeske CC Terricole X

Plagiomnium affine

(Blandow ex Funck)

T.J.Kop. C Pelouse Xa Pohlia melanodon (Brid.)

A.J.Shaw C Talus X Polytrichum formosum Hedw. CC Souche, bois de pin Xp Polytrichum juniperinum Hedw. AC Pelouse sableuse Xa Xp Polytrichum piliferum Hedw. AC Pelouse sableuse Xa Pseudoscleropodium purum (Hedw.) M.Fleisch. ex Broth. CC Pelouse fermée Xa Xp X Ptychostomum capillare

(Hedw.) Holyoak &

N.Pedersen CC Tonsure de pelouse, corticole X X Ptychostomum imbricatulum (Müll.Hal.)

Holyoak & N.Pedersen C

Tonsure de pelouse X Racomitrium elongatum Ehrh. ex Frisvoll AC Pelouse sableuse Xa Radula complanata (L.) Dumort.

*

CC Corticole X Streblotrichum convolutum (Hedw.) P.Beauv. CC Tonsure de pelouse X Thuidium tamariscinum (Hedw.) Schimp. CC Terro-humicole X

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Tortella squarrosa (Brid.)

Limpr. AC

Pelouse

xérique X X

Tortula muralis Hedw. CC

Tonsure de

pelouse X

Intérêt général du site

D’une manière générale, l’aspect perturbé du site (ancienne sablière) et la jeunesse des boisements ne permet pas de trouver une diversité importante de bryophytes, contrairement à la flore vasculaire qui y est plutôt riche. Le caractère indicateur des bryophytes montre clairement ce décalage.

Les pelouses et landes

La majorité du site est composée d’une mosaïque de lande et de pelouse calcaire très imbriqués. A noter le caractère intéressant des bryophytes dans la délimitation de ces végétations. En effet,

Pseudoscleropodium purum est une bryophyte tapissante qui semble être plus dominante lorsque le

milieu est acide, tandis que dans les parties les plus calcaires, elle est remplacée par Hypnum

lacunosum. On trouve ces deux espèces en mélange dans les secteurs en mosaïque.

Il existe peu d’espace que nous pouvons qualifier « de bon état de conservation », seuls quelques secteurs où dominent Abietinella abietina, Pleurochaete squarossus, Brachythecium albicans pour les pelouses calcaires et la zone à Corynephorus canescens ou l’on rencontre Racomitrium canescens et surtout Aloinia rigida sont intéressants pour les Bryophytes.

Les boisements

Les boisements qui sont pour la plupart encore très jeunes possèdent une diversité bryophytique encore faible (28 espèces) avec plusieurs espèces généralistes. De manière générale, nous retrouvons le cortège classique des espèces corticoles et terricoles des milieux boisés encore jeune. La présence de talus plus frais par endroit et de bois mort dans la pinède permet d’ajouter un peu de diversité dans un contexte généralement pauvre.

On rappellera ici l’importance des souches et des vieux bois laissés sur place qui au fil du temps favoriseront une flore muscinale diversifiée.

La mare

La mare ne possède pas d’espèces spécialisées. Les rares espèces observées sont souvent liées aux boisements. A noter, surtout la présence de Callergionella cuspidata qui forme ici un tapis muscinal continu et qui démontre le caractère nitrophile du milieu.

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NB : A noter, la découverte d’une plante vasculaire nouvelle pour le site et très rare à l’échelle de la Région. Silene gallica est une espèce adventice des cultures sur milieu sableux. Elle était considérée comme disparue de l’Île-de-France jusqu’à sa découverte récente dans une lande du sud Seine-et-Marne.

Figure 1 : Zones d’intérêts bryophytiques (en rouge).

Zoom sur quelques espèces remarquables

Aloina rigida (Hedw.) limpr.

Cette petite acrocarpe en rosette, forme des petits tapis épars de quelques mm² à la surface du sol. Elle se distingue par ces feuilles plus larges que les autres espèces du genre, la présence de cellules hyalines à la base et comme toutes les Aloina par des feuilles charnues à bords recourbés en capuchon et arrondies à son extrémité. Cette espèce se trouve en situation calcaire, sur des sols minces, bien drainées et bien ensoleillées, sur des corniches ou dans d’anciennes carrières, comme ici. Cette espèce qui n’avait pas été revue depuis longtemps en Île-de-France est probablement moins rare qu’elle n’y parait du fait de sa discrétion.

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Conclusion

45 espèces de bryophytes (3 hépatiques et 42 mousses) ont été recensées sur la réserve naturelle régionale de la Boucle de Moisson, ce qui est faible compte tenu de la superficie de la réserve. Cela s’explique par la faible diversité de végétation favorable et par la perturbation des milieux.

On notera ici le caractère indicateur des bryophytes de la perturbation des milieux (présence de plusieurs espèces dominantes et pour certaines nitrophiles). Cela démontre d’un milieu encore en évolution. On notera aussi l’intérêt des bryophytes dans la délimitation des végétations lorsque celle-ci se trouvent fortement imbriquées.

D’un point de vue, de la valeur patrimoniale du site pour les bryophytes, nous retiendrons la présence d’une petite bryophyte, Aloina rigida et de cortèges d’espèces liés aux pelouses sableuses à

Corynephorus canescens mais qui occupe une très faible superficie.

Bibliographie

Casas C., Brugués M., Cros R.M., Sérgio C. 2006. Handbook of mosses of the Iberian peninsula and the Balearic islands : illustrated keys to genera and species. Institut d’estudis Catalans. Barcelona. T1 347p., T2 177p.

Filoche S., Arluison M., Bardet O., Boudier P., Fésolowicz P., Giraud J., Leblond S., 2016. Catalogue des bryophytes d’Île-de-France, CBNBP/MNHN. Version 1.0. 57p.

Gaume R. 1964. Catalogue des Muscinées des environs de Paris. Revue bryologique et lichénologique de France. 3 Vol. 714p

Grolle, R. & Long, D.G. 2000. An annotated checklist of the Hepaticae and Anthocerotae of Europe and Macaronesia. Journal of Bryology, 22: 103-140.

Figure

Figure 1 : Zones d’intérêts bryophytiques (en rouge).
Figure 2 : Aloina rigida (Source : flore des bryophytes de Suisse).
Figure 3 : Aloina rigida (Source : Bildatlas).

Références

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