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Chez l’un, l’une, l’autre. Récit d’une A.A.P (Action Artistique de Proximité)

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Academic year: 2021

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HAL Id: hal-03185890

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Submitted on 30 Mar 2021

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Chez l’un, l’une, l’autre. Récit d’une A.A.P (Action

Artistique de Proximité)

Emmanuelle Chérel, Marie-Pierre Duquoc

To cite this version:

Emmanuelle Chérel, Marie-Pierre Duquoc. Chez l’un, l’une, l’autre. Récit d’une A.A.P (Action Artistique de Proximité). Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, LAUA (Langages, Actions Ur-baines, Altérités - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes), 2006, Art et anthropologie, pp.233-235. �hal-03185890�

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Rubrique Transpositions

Auteur : Emmanuelle Chérel et Marie-Pierre Duquoc

Revue Lieux communs n° 9 (2006), p. 233-235

__________________________________________________________

Chez l’un, l’une, l’autre

Récit d’une A.A.P (Action Artistique de Proximité)

Depuis 2005, Marie-Pierre Duquoc tisse un projet dont le titre Chez l’un, l’une,

l’autre rend compte du processus et de la pensée. Son originalité repose sur le

partage d’un geste artistique entre voisins, amis, familles. Basé sur une rencontre avec un artiste et sa recherche, une immersion dans son cheminement, il s’installe chez un particulier, un groupe de gens, et génère un réseau dans lequel l’art circule de maisons en appartements, de lieux privés en lieux semi-publics, dans un salon, un jardin privé, un garage, une cour d’immeuble, un atelier, une place. S’adressant à tous publics, entre convivialité et espace critique, ce projet est aussi un laboratoire dans lequel les artistes explorent les différents modes de présentation et de déploiement des formes qu’ils inventent. A ce jour, une dizaine de rencontres, avec des artistes impliqués dans des recherches artistiques contemporaines situées entre les arts visuels, sonores et la poésie (Micha Derrider, Carine Lécuyer, Marika Bürhmann, Pascal Battus, Laurent Tixador, Anne de Sterk, John Morin, Christophe Havard, John Froger, et prochainement Lyvia Deville) ont eu lieu.

Chez l’un, l’une, l’autre a pris forme et s’est inscrit dans le cadre d’un rapport de

voisinage. « J’habite une sorte de village, la Haute-ile à Rezé, cerné par une zone industrielle et bordé par la Loire. Ce lieu a des caractéristiques à la fois urbaines et villageoises avec ses places, courettes, ruelles étroites, passages, quai. Les lieux où les enfants se retrouvent et jouent, les maisonnettes sans jardin, les roses trémières au bord des rues créent un climat singulier, proche de la vacance ou de notre conception des vacances. Les maisons sont imbriquées de telles manières que la proximité et la contiguïté qu’elles impliquent, imposent et invitent fortement chacun à être “ voisin” (voisin d’en face, de gauche, de cour, de terrasse....). Le voisin est celui qui occupe la place la plus proche, qui partage une proximité temporelle et spatiale. Le voisinage, c’est l’apprentissage de l’étranger chez soi, sur le seuil, dans la cour. Voisiner, ça veut dire se trouver auprès de, être à coté, parfois avec incongruité, de personnes qu’on ne choisit pas. Cela oblige à cohabiter dans la tolérance, le respect de ce qui ne nous est pas familier. C’est ici que j’ai pu penser le projet, avec mes voisins, dans ce lien à l’autre que ce “village” nous propose. Dans cette communauté qui se définit par une identité culturelle plutôt classe moyenne (employés, infirmiers, enseignants, musiciens, VRP, comptables...), très occupée par le travail, son quotidien, les enfants, je me suis interrogée sur la manière dont l’art pouvait m’accompagner dans ma relation avec les autres. J’ai supposé qu’il allait susciter des découvertes, des expériences nouvelles, une façon d’être ensemble, en déployant un univers inconnu, un autre vocabulaire, des formes, des langages, des écritures, des manières d’être...Proposer cela était aussi une manière de partager mon activité et de me présenter à eux. J’ai invité dix familles, tous sont venus, trois fois chez moi, première étape du projet, certains après avoir été convives, sont devenus hôtes. Peu à peu, cette action s’élargie pour

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se développer ailleurs, à Nantes, Saint-Sébastien, Haute-Indre et vers de nouveaux lieux dans l’année à venir. Travailler sur et avec d’autres territoires m’intéresse, cela conduit à réajuster la forme de ces actions ».

Marie-Pierre Duquoc propose une situation de rencontre, qui suscite un contexte de recherche et de transmission, elle fait le lien entre un artiste, un hôte, des convives, les lieux et la proposition artistique. Elle conçoit, organise, fédère, passe. Son action induit et provoque un mouvement. L’hôte reçoit, il ouvre ses portes, prête ses lieux, son salon, son jardin, son aide, invite ses proches, amis, voisins, famille.Chacune des trente personnes conviées amène quelque chose à boire ou à manger. L’hôte fait le lien entre les convives et le projet. L’artiste qui fait une proposition, a toute liberté de s’approprier l’événement, en prenant en compte la spécificité du lieu, de la situation, de la diversité des personnes présentes, le temps. Les convives sont confrontés à cette proposition artistique qui s’inscrit dans une temporalité spécifique (vidéo, performance, lecture, conférence) prolongée par des paroles échangées. Ils sont là, avec leur regard critique, leur sensibilité, ils écoutent, regardent, jouent le jeu de la découverte, réagissent, posent leurs questions. Un photographe est également présent pour observer, collecter des instantanés de la rencontre, la chroniquer. Les photographies de l’événement lui confère un statut spécifique un peu à « l’instar d’une fête de famille ». Parfois, dans ces soirées, un vidéaste ou un preneur de son donne une autre dynamique à la rencontre en créant chez les participants une envie de jouer leurs présences. Les convives peuvent être amenés à vivre plusieurs Chez, l'un, l'une, l'autre chez des hôtes différents. La diversité des propositions et la singularité des démarches proposées ont permis de dessiner sur l’année un territoire artistique varié et d’esquisser la complexité des espaces de création. La régularité de ces rendez-vous a favorisé de « nouvelles façons d’appréhender notre quotidien et notre espace de vie, l’art est devenu une réalité, il prend corps à travers notre regard, notre expérience. Les massages sonores de P. Battus ont été vécus par certains comme des micro-bouleversements émotionnels et physiques, ils s’adressaient à chacun et provoquaient une écoute pour soi et en soi. Chacun se reconnaissait ou non dans l’œuvre et jouait avec ce mode de connaissance »

Ainsi, à partir de ses expériences de création,diffusion et production de l’image en mouvement au sein de l’association MIRE, Marie-Pierre Duquoc s’est demandée : quand y-a t-il œuvre, quand a-t-elle lieu ? Convaincue que ce qui fait art se manifeste à partir de l’acte de la création à la réception de l’objet produit, son expérience et son interprétation et qu’il est encore possible de créer de nouvelles zones de contacts entre une œuvre et les gens, elle a développé à sa manière une écologie de l’art pour préserver sa capacité à transformer le regard, à émouvoir, à déplacer, transporter de manière infime. « Je tente de rendre visible ces entre-deux qui jonchent la création, de la pensée à l’élaboration d’une forme, de l’atelier au lieu d’exposition ou de présentation, différentes actions déploient le geste artistique, le montrent, le recoivent, l’accueillent, l’hébergent, lui donne sens. ». Elle suggère donc de quitter les territoires autorisés de présentation de la création contemporaine, pour permettre au spectateur d’abandonner sa condition de consommateur et lui donner la place d’un « convive » qui « pratique » et savoure l’art. L’oralité est essentielle dans ce projet qui repose sur sa capacité à faire parler, avant, pendant et après l’événement. La communication sur ces rencontres se fait

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essentiellement de bouches à oreilles. L’invitation écrite, courrier nominatif, donné à la main, envoyé par la poste ou transmis par courriel, avec la date, l’adresse, une courte présentation de l’artiste et de sa proposition, n’est là que pour confirmer ce qui a été annoncé et ce qui fait déjà l’objet d’un récit. « Il ne s’agit pas d’exposer de

l’art mais plutôt de révéler, dans ces moments partagés, les divers cheminements

qui nous rendent acteur d’une proposition artistique et de créer du langage, des liens, de petites liaisons, en apparence anodins et qui témoignent pourtant de petites bribes de sens ».

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