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Une maison d’architecte ?

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Academic year: 2021

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Une maison d’architecte ?

Virginie Loizeau

To cite this version:

Virginie Loizeau. Une maison d’architecte ?. Lieux Communs - Les Cahiers du LAUA, LAUA

(Lan-gages, Actions Urbaines, Altérités - Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes), 2002, Lire

et dire l’architecture, pp.155-156. �hal-03174538�

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Vi r g i n i e Lo i z e a u

U n e m a i s o n d ’ a r c h i t e c t e ?

Résumé de l'étude exploratoire effectuée dans le cadre du module d'initiation aux méthodes de recherche et mémoire, 2e année 2e cycle (2000-2001), directrice d'étude : Agnès Deboulet.

I

l est actuellement question de rendre obli­gatoire le recours à l'architecte pour toute construction dont la surface hors oeuvre nette serait supérieure ou égale à 20 m2 (au lieu des 170 m2 en vigueur). Si elle voyait le jour, une telle mesure aurait pour conséquence d'imposer l'architecte sur le marché de la mai­ son individuelle, où il a pourtant acquis la solide réputation de ne briller que par son absence... Or, qu'en est-il en réalité de son intérêt pour ce secteur d'activités ? Est-il prêt à s'y investir ? Et de quelle façon ?

Pour le savoir, nous avons choisi de consulter la presse architecturale spécialisée en tant que reflet des préoccupations présentes de toute une profession. A cette occasion, nous avons pris connaissance de l'existence d'une rubrique intitulée « La Maison du mois », publiée dans le magazine d'Architectures depuis maintenant près de sept ans : on y découvre chaque mois une maison conçue et réalisée récemment par un ou plusieurs archi­ tectes (peu ou pas connus), et ce le plus sou­ vent en France. Ainsi se constitue au f il du temps un corpus véhiculant une certaine

image de la « maison d'architecte », de même qu'une certaine vision de l'état d'esprit dans lequel ces professionnels abordent aujour­ d'hui la question de la maison individuelle. C'est pourquoi il nous a semblé intéressant d'analyser cette rubrique, au regard de son histoire, sa forme, son contenu... et plus par­ ticulièrement les vingt articles signés par

François Lamarre entre 1994 et 1997, en rai­ son de leur fidélité à l'objectif in itia l de cette entreprise, plutôt singulière : aider les archi­ tectes qui le souhaitent à asseoir leur fonds de commerce sur le marché de la maison indi­ viduelle en faisant la promotion d'une démarche de maîtrise d'ouvrage et en prou­ vant que, contrairement aux idées reçues, l'architecte est dans ce domaine le prestataire de services de proximité le plus apte à garan­ tir le meilleur rapport « qualité/prix ». L'originalité de « La Maison du mois » repose donc pour l'essentiel sur cette intention très concrète, qui en détermine à la fois le concept de présentation et la substance. Mélangeant texte et images sous la forme d'une « fiche maison » (en référence à la

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lieux communs n °6 | 2002 | V irg in ie Loizeau

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fameuse « fiche cuisine » des magazines de la presse féminine...), chaque article dénote un véritable souci de vulgarisation de l'archi­ tecture domestique en vue de toucher un public aussi large que possible : texte structu­ ré, écriture télégraphique, vocabulaire simpli­ fié ... to ut concourt à rendre l'information livrée accessible au plus grand nombre. L'accent est également mis sur to u t ce qui est susceptible de favoriser la compréhen­ sion du travail de l'architecte : valorisation du processus de conception mené en étroite collaboration avec le client, justification de chaque aspect de la réalisation finale (argu­ ments économiques, techniques, esthé­ tiques ou autres... à l'appui), et mention du volet financier de l'opération : montant global des travaux, prix détaillés par lot et honoraires de l'architecte attestant du bien- fondé de l'intervention de ce dernier. Mais paradoxalement, si la rubrique démontre bien que ce professionnel est tout à fait capable de s'adapter aux moyens pécuniaires (même modestes) de son client, sans avoir à renier ses convictions architecturales, elle laisse cependant perplexe quant à l'image recherchée d'une « maison d'architecte » à la portée de tous (ou presque...).

Plaçant le couple « client/architecte » à la base de la concrétisation du rêve de la maison individuelle, elle tend en effet à dresser un tableau assez idyllique de cette relation qui apparaît, en filigrane, comme bâtie sur une forte connivence culturelle de ses deux princi­ paux acteurs, notamment autour de la notion d'architecture « contemporaine ». Par là il faut entendre une adhésion, non pas à un style architectural spécifique, mais plutôt à des principes (récurrents dans les articles étudiés) tels que la simplicité des volumes, la fluidité de l'espace, l'osmose avec la nature... ce qui n'exclut pas par ailleurs une relative diversité formelle de la construction et une grande

variété dans l'utilisation des matériaux et cou­ leurs. Or, il n'est pas exagéré de dire que cette adhésion résulte d'une sensibilisation préa­ lable à l'architecture, demeurant encore aujourd'hui le privilège d'une élite.

De plus, la rubrique insiste volontairement sur le caractère de « mission complète » que revêt quasi systématiquement la prestation de l'architecte, incluant la plupart du temps l'aménagement du terrain et/ou de l'intérieur du logement. I l y a là aussi matière à discus­ sion dans la mesure où la maison individuelle est souvent plébiscitée pour La liberté d'initia­ tives qu'elle laisse à son propriétaire, précisé­ ment dans les champs d'action précités. I l semblerait en dernier lieu que si les maisons retenues s'inscrivent dans des contextes ur­ bains très différents les uns des autres, du « tissu pavillonnaire » au « quartier résidentiel » (d'une qualité architecturale ou paysagère supé­ rieure à celle d'un lotissement ordinaire), en passant par des sites, disons-le, exceptionnels (le Bassin d'Arcachon par exemple), ce panachage est quelque peu occulté par une description trop appuyée du moindre élément « naturel » présent sur la parcelle. Ce parti, visant à mettre en effervescence l'imaginaire de chacun, a pour conséquence de gommer l'environnement réel de la construction. Le rôle de représentation sociale, qui constitue tout de même l'un des traits majeurs de la maison individuelle, est alors complètement passé sous silence... Cela dit, la rubrique « La Maison du mois » reste une tentative intéressante de communication au sujet de la maison individuelle, justement du fait de ses limites et manques ( dus entre au­ tres à des moyens en temps et en argent res­ treints ) faisant émerger les axes de question­ nement précédemment évoqués et ouvrant ainsi des perspectives de travail stimulantes.

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