• Aucun résultat trouvé

Évaluation des habitudes de vie reliées à l'obésité et au surplus de poids dans une communauté universitaire

N/A
N/A
Protected

Academic year: 2021

Partager "Évaluation des habitudes de vie reliées à l'obésité et au surplus de poids dans une communauté universitaire"

Copied!
96
0
0

Texte intégral

(1)

EMILIE PÉRUSSE-LACHANCE

EVALUATION DES HABITUDES DE VIE RELIEES

À L'OBÉSITÉ ET AU SURPLUS DE POIDS DANS

UNE COMMUNAUTÉ UNIVERSITAIRE

Mémoire présenté

à la Faculté des études supérieures de l'Université Laval dans le cadre du programme de maîtrise en Kinésiologie pour l'obtention du grade de Maître es sciences (M.Sc.)

DEPARTEMENT DE MEDECINE SOCIALE ET PREVENTIVE FACULTÉ DE MÉDECINE

UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC

2009

(2)

« Ce n'est pas seulement l'endroit où Ton va qui donne un sens à la vie, mais aussi la façon dont on s'y rend. »

(3)

Résumé

Avec l'augmentation de la prévalence de l'obésité qui sévit au pays, la communauté scientifique est en constante recherche d'interventions visant la promotion de saines habitudes et la prévention du gain de poids. Ces stratégies doivent être personnalisées à la population visée afin de cibler les habitudes de vie devant être améliorées dans l'optique de développement d'un programme de promotion des saines habitudes de vie. Il est intéressant de souligner que cette enquête a permis de mettre en lumière la prévalence de surpoids et d'obésité au sein de la communauté universitaire et que celle-ci est accompagnée de plusieurs autres comportements non favorables à la santé tels que le fait de suivre une diète, la restriction alimentaire et la désinhibition alimentaire ainsi que la sédentarité. Ces comportements ont tous été associés de près ou de loin à un indice de masse corporelle plus élevé et/ou à l'embonpoint et à l'obésité. D importe toutefois de noter que des différences ont été observées entre les populations d'étudiants et de professionnels. Ces différences démontrent l'importance de déterminer les besoins d'une communauté afin de développer des interventions de promotion de la santé spécifiques à chaque population.

(4)

Avant-propos

Cette décision d'entreprendre une maîtrise en fut une toute spontanée, tout comme plusieurs autres choix que j'ai dû faire dans ma vie personnelle et professionnelle. À la suite de ces deux années, je suis agréablement surprise de voir le chemin que j'ai parcouru à travers l'univers de la recherche scientifique. Toutefois, je n'aurais pu traverser cette route sans la confiance, le support et la collaboration d'un nombre considérable de grandes personnes. Mes premiers remerciements vont à Monsieur Angelo Tremblay, mon co-directeur, de qui, en très peu de temps, j'ai gagné la confiance et m'a ouvert les portes du merveilleux monde de la recherche. Afin de poursuive ma route, une personne très précieuse a su me guider et m'accompagner tout au long de cette aventure, j'offre donc à ma directrice, Madame Vicky Drapeau, mes profonds remerciements. Et ce parcours fut aussi accompagné d'amis, de collègues et de collaborateurs très chers à mes yeux, sans qui, je ne me serais rendu au bout de ma route. Un grand merci à tous mes amis/collègues du LABSAP pour avoir lu et relu mes travaux et avoir écouté et réécouté mes présentations. Merci surtout d'être devenus des amis plus que des collègues. J'offre un très grand remerciement à Monsieur Claude Leblanc pour avoir travaillé si fort avec les multiples analyses statistiques. Un merci très spécial aussi à l'équipe du service de l'information et des télécommunications de l'Université Laval (SIT) pour le développement du questionnaire en ligne et sa diffusion. Grand merci à tous les membres du Comité relatif au cadre de référence pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif de l'Université Laval pour avoir eu confiance en moi et m'avoir supportée financièrement. Enfin, je ne peux passer sous silence le support et la présence de mes proches. Merci à ma mère, qui malgré les épreuves, a continué à m'encourager positivement dans la poursuite de ma formation. Merci à ma belle-famille d'être devenue ma famille! Et un dernier remerciement à cette personne si chère qui partage ma vie, merci Olivier d'être présent à mes côtés et de m'avoir si bien supportée.

(5)

Table des Matières

RÉSUMÉ i n AVANT-PROPOS IV

LISTE DES TABLEAUX VII LISTE DES FIGURES VIII

INTRODUCTION 1 CHAPITRE I - L'OBÉSITÉ EN BREF 3

CHAPITRE II - PRINCIPALES HABITUDES DE VIE EN LEEN AVEC L'OBÉSITÉ 7

2.1 HABITUDES ALIMENTAIRES 7

2.2 HABITUDES D'ACTIVITÉS PHYSIQUES ...11

CHAPITRE III - FACTEURS INFLUENÇANT LES HABITUDES DE VIE CHEZ

L'ADULTE 13

3.1 LES FACTEURS PERSONNELS 15

3.1.1 Habitudes alimentaires 15 3.1.2 Habitudes d'activités physiques 17

3.2 LES FACTEURS ENVIRONNEMENTAUX 19

3.2.1 Habitudes alimentaires 19 3.2.2 Habitudes d'activités physiques 20

CHAPITRE IV - PROGRAMMES DE PROMOTION DES SAINES HABITUDES

DEVIE 22 4.1 IMPACT DES PROGRAMMES DE PROMOTION DES SAINES HABITUDES DE VIE 22

4.2 PROGRAMMES DE PROMOTION DES SAINES HABITUDES DE VIE AU QUÉBEC 30

4.2.1 -Le cas de l'Université de Montréal 30 4.2.2 Le cas de l'Université de Sherbrooke 31 4.2.3 Le cas d'un centre hospitalier 33

4.2.4 Le cas d'un Cégep 34 4.2.5 Le cas de Peluredebanane.com 35

CHAPITRE V - CONTEXTE DE L'ÉTUDE ET MÉTHODOLOGIE 36

5.1 HYPOTHÈSES 36 5.2 APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE 37

(6)

CHAPITRE VI - HEALTH-RELATED FACTORS IN A CANADIAN UNIVERSITY

COMMUNITY 39 CHAPITRE VII - DISCUSSION 59

CONCLUSION 65 BD3LIOGRAPHDE 66 APPENDICE A 74

(7)

Liste des tableaux

Tableau 1: Profil corporel et risque relatif de comorbidités selon l'indice de masse

corporelle (IMC) 3 Tableau 2: Facteurs individuels associés aux habitudes alimentaires 16

Tableau 3: Facteurs personnels associés à la pratique d'activités physiques 18 Tableau 4: Exemples d'activités de promotion des saines habitudes de vie dans le cadre

d'un programme de prévention de l'obésité 24 Tableau 5: Résultats des programmes de promotion des saines habitudes de vie 26

(8)

Liste des figures

Figure 1 : Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC > 30 kg/m2), selon le groupe d'âge des adultes de 18 ans et plus, au Canada, territoires non compris, 1978 - 1979 et 2004

4 Figure 2: Augmentation de la prévalence de l'embonpoint (25 kg/m2 > IMC < 30 kg/m2)

selon le sexe, population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004 5 Figure 3: Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC > 30 kg/m2) selon le sexe,

population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004 6 Figure 4 : Pourcentage des adultes qui consomment moins de 5 portions de légumes et

fruits par jour (GAC, 1996), selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, territoires non

compris, 2004 8 Figure 5 : Pourcentage des adultes qui consomment moins que le nombre minimal de

portions recommandées de produits laitiers, selon le groupe d'âge et le sexe, Canada,

territoires non compris, 2004 9 Figure 6: Pourcentage de la population adulte considéré comme étant peu active ou inactive

(moins de 30 min./jour), Canada et Québec, 2003 12 Figure 7: Structure des déterminants de la pratique d'activité physique et des

(9)

Introduction

L'obésité et le surpoids sont des problèmes de santé multifactoriels. Toutefois, il est clairement établi dans la communauté scientifique que les principaux acteurs dans cette problématique sont la sédentarité et la mauvaise alimentation. Bien que nous connaissions le lien qui existe entre la sédentarité, la mauvaise alimentation et le gain pondéral, de nouveaux déterminants de la santé sont maintenant connus pour exercer un rôle sur la prise de poids corporel (Tremblay and Chaput 2008). Effectivement, la courte durée de sommeil chez l'enfant et l'adulte a été associée à un niveau d'adiposité plus élevé (Chaput, Despres et al. 2007). De plus, le travail du savoir ou le travail mental exigeant a été associé à une augmentation de la prise alimentaire (Chaput and Tremblay 2007). Ainsi, il faudrait considérer ce type d'occupation dans les causes de l'obésité puisqu'il s'agit d'une activité sédentaire qui favorise un bilan énergétique positif. Des travaux récents ont aussi démontré une association entre la consommation de calcium et/ou de produits laitiers faibles en gras et la stabilité pondérale (Major 2008). Cette nouvelle réalité est très intéressante et se doit d'être considérée puisque plus des deux tiers des adultes n'atteignent pas les recommandations quotidiennes minimales de deux portions de produits laitiers. Dans ce même ordre d'idées, la consommation quotidienne de fruits et légumes représente un autre déterminant de la santé en lien avec les habitudes alimentaires, dont on connaît les effets sur la stabilité pondérale, mais dont l'apport est sous-optimal chez les canadiens (Rolls, Ello-Martin et al. 2004).

Malgré les nombreux bienfaits de l'adoption de saines habitudes de vie sur la santé physique et psychologique, nombreux sont ceux qui n'arrivent pas à adopter un mode de vie sain. Les principales raisons évoquées sont le manque de temps, le manque de connaissances relatives à la condition physique, le manque d'équipements adéquats ou la fatigue (Willis 1992). La connaissance des motifs pour lesquels les gens ne pratiquent pas une activité physique et n'adopte pas de saines habitudes alimentaires permet d'instaurer des stratégies permettant d'éliminer ces obstacles et ainsi de favoriser l'adoption de saines habitudes de vie auprès de la population (Weinberg 1995).

(10)

Le présent mémoire de maîtrise vise donc en premier lieu à dresser un portrait de la prévalence de l'obésité et du surpoids au Canada et au Québec. En deuxième lieu, il permettra de mettre en lumière les connaissances actuelles en ce qui concerne les habitudes de vie et de santé en lien avec l'obésité chez l'adulte. De plus, afin de développer des interventions permettant de promouvoir de saines habitudes de vie, le troisième chapitre fera état des principaux facteurs ayant une influence sur les habitudes de vie des adultes. Enfin, le chapitre suivant soulignera les résultats actuels en matière de programmes de promotion des saines habitudes de vie et leurs impacts potentiels sur les déterminants de la

santé. •

Consciente de la forte prévalence de l'obésité et de tous les facteurs en jeu dans cette problématique, l'Université Laval a déjà entrepris des initiatives dans le cadre de son « virage-santé ». En effet, des changements ont été apportés dans les comptoirs alimentaires et dans les distributrices sur le campus universitaire afin d'offrir des choix alimentaires sains. Par contre, l'évaluation des habitudes de vie des étudiants et du personnel de l'Université Laval n'a jamais été réalisée et cette étape est primordiale à la bonne réalisation d'un virage-santé. Le cinquième chapitre de ce mémoire permettra de décrire le contexte d'étude de ce projet de maîtrise ainsi que la méthodologie utilisée afin de développer le questionnaire électronique ayant servi à l'évaluation des habitudes de vie des membres de la communauté universitaire. Le chapitre suivant présentera les données probantes relatives aux principaux déterminants de la santé reliés à l'obésité relevant de cette enquête d'envergure sous la forme d'un article scientifique intitulé : « Health-related factors in a Canadian university community ».

Finalement, les résultats de ce mémoire permettront au Comité relatif au cadre de référence pour une saine alimentation et un mode de vie physiquement actif de l'Université Laval de poursuivre ses démarches dans le développement d'un programme de promotion des saines habitudes de vie chez les étudiants et le personnel universitaire. Us auront aussi comme impact de cibler les principaux besoins de la communauté Lavalloise.

(11)

Chapitre I - L'obésité en bref

Depuis quelques années déjà, on observe une augmentation importante de la prévalence de l'obésité et de l'embonpoint à un point tel que l'Organisation mondiale de la santé a qualifié la situation d'épidémique (OMS 2003). L'obésité et le surpoids se définissent comme étant une accumulation anormale ou excessive de graisse corporelle pouvant nuire à la santé. Cette surcharge pondérale se nomme surpoids ou embonpoint si l'indice de masse corporelle (IMC) est égal ou plus élevé que 25 kg/m2 et se nomme obésité lorsque l'IMC

est égal ou supérieur à 30 kg/m2. L'IMC se mesure en calculant le ratio entre le poids

corporel (kg) et la taille au carré (m ). Cet indice permet de donner un portrait de la situation de santé de certains individus. En effet, cette façon de calculer l'IMC ne s'adresse qu'aux adultes de 18 à 64 ans, exception faite des femmes enceintes ou qui allaitent, des personnes gravement malades ainsi que des athlètes. Les risques de comorbidités (maladies cardiovasculaires, hypertension, dyslipidémies et diabète de type 2) associés à certaines valeurs d'IMC sont présentés dans le tableau suivant (tableau 1).

Tableau 1: Profil corporel et risque relatif de comorbidités selon l'indice de masse corporelle (IMC)

IMC (kg/m2) Profil corporel Risque de comorbidités

associé à l'IMC < 18,5 Insuffisance pondérale Accru

18,6 à 24,9 Poids normal Moindre

25,0 à 29,9 Embonpoint Accru

30,0 à 34,9 Obésité classe I Élevé

35,0 à 39,9 Obésité classe II Très élevé

>40,0 Obésité classe UI Extrêmement élevé

Adapté de American College of Sports Medicine, Guidelines for exercise testing and prescription 7th edition, 2005 (ACSM 2005)

(12)

L'Organisation mondiale de la santé estime qu'environ 1 milliard d'adultes de 15 ans et plus présentent un surplus de poids et qu'au moins le tiers de ceux-ci sont obèses (WHO, 1998). Au Canada, les données sont aussi alarmantes que dans le reste du monde. Au cours des 25 dernières années, la pré valence de l'obésité chez les Canadiens a connu une augmentation importante dans tous les groupes d'âge (figure 1). Selon les données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) : Nutrition de 2004, 23,1% des Canadiens de 18 ans et plus ont un indice de masse corporelle de 30 kg/m2 et

plus, représentant le seuil de l'obésité, alors que 36,1% des Canadiens présentent de l'embonpoint (IMC > 25 et < 30 kg/m2). Mises ensemble, ces données indiquent que près

de 60% des adultes canadiens présentent un surplus de poids pouvant occasionner des risques pour leur santé (Tjepkema 2005).

D 1978-79 B2004

18 à 24 ans 25 à 34 ans 35 à 44 ans 45 à 54 ans 55 à 64 ans 65 à 74 ans 75 ans et plus

Figure 1 : Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC > 30 kg/m ), selon le groupe d'âge des adultes de 18 ans et plus, au Canada, territoires non compris, 1978-1979 et 2004

Adapté de TJEPKEMA, Michael. « Nutrition : résultats de l'enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes », Numéro 1. Obésité chez les adultes au Canada : poids et grandeur mesurés, Statistique Canada, composante du produit no 82-620-MWF2005001, 2005

(13)

Malheureusement, le Québec n'échappe pas à cette épidémie d'obésité. En 2004, le taux combiné de prévalence de l'embonpoint et de l'obésité chez l'adulte atteignait 56%, c'est-à-dire qu'environ une personne sur deux présente actuellement un excès de poids. Chez les jeunes adultes (18-24 ans), la prévalence de l'embonpoint est passée de 15,5% en 1990 à 25,7% en 2004 tandis que la prévalence de l'obésité a doublé au cours de cette même période (passant de 3,4% en 1990 à 6,8% en 2004) (Audet 2007). Encore une fois, c'est la prévalence de l'obésité qui a connu la plus grande augmentation au cours de la dernière décennie (figures 2 et 3).

L'obésité et le surpoids sont des problèmes de santé multifactoriels. Toutefois, il est clairement établi dans la communauté scientifique que les principaux acteurs de cette problématique sont la sédentarité et la mauvaise alimentation.

D 1990 .12004

Hommes Femmes Total

Figure 2: Augmentation de la prévalence de l'embonpoint (25 kg/m2 > EMC < 30 kg/m2) selon le sexe, population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004

(14)

D1990 B2004

Hommes

22.5

Femmes Total

Figure 3: Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC > 30 kg/m2) selon le sexe, population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004

Adapté de Audet, Nathalie, L'évolution de l'excès de poids de 1990 à 2004. Institut de la statistique du Québec, 2007.

(15)

Chapitre II - Principales habitudes de vie en lien avec l'obésité

Tel que mentionné précédemment dans ce mémoire, la communauté scientifique a démontré que plusieurs habitudes de vie différentes pouvaient avoir un rôle potentiel à jouer dans le développement de l'obésité. Une chose est certaine et la majorité des auteurs s'entendent pour affirmer que les habitudes alimentaires sont fortement impliquées dans cette problématique.

2.1 Habitudes alimentaires

Depuis 1942, Santé Canada publie un guide alimentaire (Bien manger avec le Guide alimentaire Canadien) afin d'aider les Canadiens à faire des choix avisés en matière de saine alimentation (Santé Canada 2007). Ce guide identifie le nombre optimal de portions recommandées parmi les quatre groupes alimentaires, soit les légumes et fruits, les produits céréaliers, les viandes et substituts et le lait et substituts. Les dernières données de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes démontrent que les Canadiens devraient revoir certaines habitudes alimentaires.

La consommation quotidienne de fruits et légumes représente un déterminant de la santé en lien avec les habitudes alimentaires, dont on connaît les effets sur la stabilité pondérale (Rolls, Ello-Martin et al. 2004) et la prévention des maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires et le diabète de type II (Ford and Mokdad 2001; Dauchet, Amouyel et al. 2006).

Les recommandations du Guide alimentaire canadien (GAC) en matière de fruits et légumes étaient de 5 portions par jour en 1992 (ex. 1 portion = une pomme de grosseur moyenne ou Vi tasse de jus) pour tous les groupes d'âge. Malheureusement, les Canadiens semblent avoir de la difficulté à répondre à cette recommandation minimale. En effet, malgré une moyenne de 5,2 portions par jour pour les adultes canadiens et de 5,8 portions

(16)

par jour pour les adultes québécois, c'est plus de la moitié des adultes qui ne consomme pas le minimum de cinq portions de fruits et légumes recommandées (Garriguet 2004). De plus, les femmes semblent plus susceptibles que les hommes de ne pas satisfaire aux recommandations (figure 4). Enfin, puisque le nombre de portions recommandées a augmenté depuis 2006 , il est probable qu'aujourd'hui une plus grande proportion de Canadiens ne rencontre pas ces recommandations.

Hommes D Femmes 60

19 à 30 ans 31 à 50 ans 51 à 70 ans 71 ans et plus

Figure 4 : Pourcentage des adultes qui consomment moins de 5 portions de légumes et fruits par jour (GAC, 1996), selon le groupe d'âge et le sexe, Canada, territoires non

compris, 2004

Adapté de GARRIGUET, D., Nutrition : Résultats de l'Enquête sur la santé dans les collectivités

canadiennes. Vue d'ensemble des habitudes alimentaires des Canadiens. Statistiques Canada No82-640-MIF au catalogue -No2, 2004.

On observe maintenant une association entre la consommation de calcium et/ou de produits laitiers faibles en gras et la stabilité pondérale (Major 2008). Effectivement, en 2000, l'équipe de recherche de Michael Zemel a observé que les petits consommateurs de calcium sont plus enclins à présenter un surplus de poids (Zemel 2000). Cette nouvelle réalité est très intéressante et se doit d'être considérée puisque plus des deux tiers des adultes Canadiens n'atteignent pas les recommandations quotidiennes minimales de deux portions

1 Depuis 2006, le nombre de portions recommandées varie en fonction de l'âge et du sexe; pour les hommes

(17)

(ex. une portion = 1 tasse de lait) du groupe lait et substituts. C'est aussi à la fin de l'adolescence que la consommation quotidienne de produits laitiers chute drastiquement chez les Canadiens, d'où l'importance de promouvoir une saine alimentation chez les jeunes adultes (Garriguet 2004). De plus, il est à noter que plus de femmes tendent à voir

un apport sous-optimal par rapport aux hommes (figure 5). Au Québec, ces mêmes tendances sont remarquées (Dubois 1998).

17à30ans

I Hommes D Femmes

31 à 50 ans 51 à 70 ans 71 ans et plus

Figure 5 : Pourcentage des adultes qui consomment moins que le nombre minimal de portions recommandées de produits laitiers, selon le groupe d'âge et le sexe, Canada,

territoires non compris, 2004

Adapté de GARRIGUET, D. Les habitudes alimentaires des Canadiens. Statistique Canada, 2004.

En ce qui a trait au groupe des viandes et substituts, les Canadiens semblent être en mesure de mieux répondre aux exigences du GAC. Effectivement, les recommandations du GAC sont de l'ordre de 100 à 300 grammes par jour. En moyenne, les adultes canadiens consomment environ 203 grammes de viande chaque jour et les adultes québécois suivent de près avec une consommation quotidienne moyenne de 195 grammes (Garriguet 2004).

Enfin, les conclusions relatives à l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes révèlent que la consommation de produits céréaliers chez les Canadiens diminue avec l'âge.

(18)

En effet, pour le groupe d'âge des 14-18 ans, 33% des filles, comparativement à 6% des garçons, consomment moins de cinq portions de produits céréaliers par jour, tandis que pour le groupe d'âge des 71 ans et plus, ces proportions passent à 66% et à 43% respectivement (Garriguet 2004). Les recommandations actuelles du GAC pour le groupe des produits céréaliers sont de six à huit portions à chaque jour selon l'âge et le sexe des individus. Toutefois, les Canadiens et les Québécois semblent plus en mesure de satisfaire cette recommandation, puisque la consommation quotidienne moyenne de ce groupe alimentaire est respectivement de 5,6 et 6 portions (Garriguet 2004).

Les avantages de la prise du déjeuner sont bien établis dans la communauté scientifique, en effet il semble que le fait de « sauter » le petit-déjeuner soit associé à un risque plus élevé de présenter un surplus de poids (Ma, Bertone et al. 2003). De plus, il s'avérerait que les personnes qui ont tendance à déjeuner quotidiennement soient plus âgées, non fumeuses, actives et plus enclines à contrôler leur poids (Song 2005). Dans cette perspective, l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes a démontré que près de 10% des Canadiens interrogés ont déclaré ne pas avoir pris de déjeuner la veille de l'entrevue par questionnaire (Garriguet 2004). Les hommes de 19 à 30 ans, en particulier, étaient les plus susceptibles de n'avoir pas pris de déjeuner à raison de 19% d'entre eux.

Il a été démontré que plus la consommation de repas en restauration rapide de type « fast-food » chez un individu est élevée, plus les risques de surpoids ou d'obésité sont élevés (Prentice 2003). Malheureusement, la consommation des aliments en restauration rapide des Canadiens est inquiétante. Plus précisément, 39% des hommes et 34% des femmes de 19 à 30 ans interrogés dans le cadre de l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes ont affirmé avoir consommé des aliments ayant été préparés dans un restaurant de service rapide la veille de l'entrevue (Garriguet 2004).

Le Québec n'échappe pas non plus à cette réalité. En effet, lors de l'Enquête sociale et de santé (ESS) tenue en 1998, on a demandé à des Québécois de 15 ans et plus, à quelle fréquence consommaient-ils des repas préparés à l'extérieur au cours d'une période de 7 jours. D a été étonnant de constater que près de la moitié des répondants ont affirmé en

(19)

avoir consommé de 1 à 3 fois/semaine et environ 15% ont répondu en avoir consommé de 4 à 6 fois/semaine (Dubois 1998).

2.2 Habitudes d'activités physiques

L'activité physique peut se définir ainsi : tout mouvement du corps produit par les muscles de l'appareil locomoteur qui entraîne une augmentation importante de la dépense d'énergie par rapport à la dépense au repos (Bouchard 2007). La dépense d'énergie totale du corps humain implique le métabolisme de base (MB), la thermogénèse des aliments et l'activité physique. Parmi ces facteurs, celui qui est le plus facilement modifiable est l'activité physique. C'est pourquoi il importe de porter une attention particulière à cette composante de la dépense énergétique dans la prévention de l'obésité et du surpoids (Katzmarzyk and Tremblay 2007).

Il a aussi été démontré par plusieurs chercheurs que la sédentarité avait des effets néfastes sur la santé physique des individus, non seulement du point de vue de la surcharge pondérale, mais aussi sur le développement de maladies chroniques telles que les maladies cardiovasculaires, l'hypertension artérielle, le cancer du sein, le cancer du côlon, le diabète de type 2 et l'ostéoporose (Katzmarzyk and Tremblay 2007). Cette réalité a poussé les scientifiques à investiguer le sujet afin de déterminer quelle quantité d'activité physique est nécessaire à l'individu dans le but de prévenir ces maladies chroniques. En 1999, Kino-Québec a publié un avis scientifique confirmant qu'un minimum d'environ 1000 kcal par semaine était nécessaire afin d'en retirer des bénéfices pour la santé, ceci équivaut à 30 minutes par jour à intensité modérée (ex. monter les escaliers) (Bouchard 1999).

Au Canada, la proportion d'individus de 20 ans et plus considérés inactifs a diminué entre 1994-95 et 2002-03, passant de 60% à 51% selon les données fournies par l'Enquête nationale sur la santé des populations et l'Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (Cameron 2005). Au Québec, en 2003, la proportion d'adultes considérés peu actifs ou sédentaires était de 44% (hommes et femmes ensemble) (figure 6). Ces données sont alarmantes et signifient que les Québécois et les Canadiens ne font pas suffisamment d'activité physique dans leur temps de loisir ou de déplacement pour en retirer des

(20)

bénéfices pour la santé (Tremblay 2008). Enfin, les derniers constats démontrent que les jeunes âgés entre 12 et 17 ans sont plus actifs que les adultes et que la fin de l'adolescence et le début de l'âge adulte sont caractérisés par une période où le niveau d'activité physique commence à diminuer substantiellement (Nolin 2005).

Canada Québec

Figure 6: Pourcentage de la population adulte considérée comme étant peu active ou inactive (moins de 30 min./jour), Canada et Québec, 2003

Adapté du Comité Scientifique de Kino-Québec (mars 2008). L'activité physique et le poids corporel. Secrétariat au loisir et au sport, Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. Avis rédigé sous la coordination de Monsieur Angelo Tremblay, Ph.D., 44 pages. Et de Cameron, C , Craig, C , & Paolin, S. (2005). Local opportunities for physical activity and sport: Trends from 1999-2004. Ottawa, ON: Canadian Fitness and Lifestyle Research Institute.

(21)

Chapitre III - Facteurs influençant les habitudes de vie chez

l'adulte

Les habitudes de vie sont modulées par de nombreux comportements. Afin de promouvoir de saines habitudes de vie chez une population cible, il importe de connaître les multiples déterminants qui ont une influence sur ces dernières. Cette section s'attardera plus spécifiquement aux facteurs et déterminants qui affectent les comportements alimentaires et les comportements de pratique d'activité physique en lien avec les travaux de ce mémoire c'est-à-dire chez les jeunes adultes et adultes (18-34 ans et 35-54 ans).

À ce jour, plusieurs auteurs se sont penchés sur la question, à savoir quels sont les facteurs qui déterminent l'adoption de saines habitudes de vie chez l'adulte et chez les jeunes (Raine 2005; Story and Stang 2005; Richards, Kattelmann et al. 2006; Brug, Kremers et al. 2008; Ree, Riediger et al. 2008). Une généralité ressort de ces études; les facteurs peuvent être regroupés selon deux grandes catégories à savoir les facteurs personnels ou individuels et les facteurs collectifs ou environnementaux (Raine 2005). L'équipe de Booth et al., illustre bien l'ensemble des facteurs et déterminants à considérer dans une approche de promotion des saines habitudes de vie (Fig. 1) (Booth, Sallis et al. 2001).

(22)

Figure 7: Structure des déterminants de la pratique d'activité physique et des comportements alimentaires (adaptée de (Booth, Sallis et al. 2001))

(23)

3.1 Les facteurs personnels 3.1.1 Habitudes alimentaires

Les facteurs personnels et individuels expliquent en partie les comportements alimentaires et de santé des individus. Parmi ces facteurs, notons la physiologie individuelle, la génétique, l'état de santé actuel ainsi que le développement émotionnel et social telle que l'enfance et la puberté. Prenons par exemple la période de l'enfance où l'on voit la qualité de l'alimentation se détériorer en raison du développement émotionnel de l'enfant (Raine 2005).Les préférences alimentaires font aussi partie des facteurs individuels ayant un rôle dans les habitudes alimentaires. Chez l'adulte, les préférences alimentaires sont davantage influencées par des facteurs externes (les facteurs environnementaux tel que la disponibilité de la restauration rapide, les normes sociales et culturelles) et on dénote une diminution de la préférence pour les aliments sucrés et un maintien de la préférence pour les aliments à haute teneur en lipides (Drewnowski 1997). De plus, Ree et al., ont observé que les préoccupations face à la santé (contrôle du poids corporel, prévention des maladies cardiovasculaires et des cancers, etc.) avaient une influence certaine sur les choix alimentaires des adultes, mais que la majorité des adolescents faisait des choix alimentaires indépendamment de ces préoccupations (Ree, Riediger et al. 2008). Enfin, les facteurs psychologiques ont aussi un rôle d'influence dans les habitudes alimentaires tout comme les choix alimentaires influencent le bien-être psychologique. Parmi ces facteurs, notons l'estime de soi, l'image corporelle, une tendance aux privations alimentaires et l'humeur. Ces derniers, ont tous un impact considérable sur les comportements alimentaires de l'adulte (Polivy and Herman 2005).

Finalement, la littérature scientifique a identifié que certaines période de la vie sont susceptibles d'influencer les habitudes alimentaires et d'activités physiques. En effet, il a été démontré que les «freshman years » ou «freshman 15 », période de transition entre le collège et l'université, étaient associées à un gain de poids moyen de 3 à 15 livres chez les étudiants (Crombie, Ilich et al. 2009; Pullman, Masters et al. 2009). Il semblerait donc que

(24)

certains comportements alimentaires soient influencés à cette période de la vie en raison de la demande d'adaptation et l'influence sociale telle que l'augmentation de la consommation d'alcool. Toutefois, le gain de poids observé lors de cette période semblerait plutôt relié à une augmentation des comportements sédentaires, à une diminution des heures de sommeil et à une diminution de la pratique d'activités physiques d'intensité élevée (Crombie, Dich et al. 2009; Pullman, Masters et al. 2009).

Le tableau 2 présente un résumé des facteurs individuels qui peuvent influencer les habitudes alimentaires chez l'adulte.

Tableau 2: Facteurs individuels associés aux habitudes alimentaires Association positive Association négative Sexe (être une femme) Mauvaise estime de soi Bonnes connaissances en nutrition Image corporelle négative

Bonne perception de la saine alimentation Tendance aux privations alimentaires Expérience personnelle positive Vieillissement

Bonnes préoccupations face à la santé Période de la vie (freshman years)

Statut socio-économique (élevé) Préoccupation excessive à l'égard du poids Niveau d'éducation (élevé) Manque de sommeil (t apport calorique)

Travail mental exigeant ( Rapport calorique)

(adapté de (Spiegel, Tasali et al. 2004; Polivy and Herman 2005; Raine 2005; Chaput and Tremblay 2007; Ree, Riediger et al. 2008; Crombie, Ilich et al. 2009; Pullman, Masters et al. 2009))

(25)

Dans cette même ligne d'idées, une récente étude canadienne a démontré que les facteurs déterminant les choix alimentaires variaient considérablement selon les groupes d'âge, le sexe, le statut socioéconomique ainsi que le niveau d'éducation (Ree, Riediger et al. 2008). En effet, il a été démontré que les femmes, les individus possédant un plus haut niveau d'éducation et ceux ayant un meilleur revenu sont plus enclins à choisir des aliments sains pour la santé (Ree, Riediger et al. 2008). L'équipe de Trudeau et al. abonde dans le même sens puisqu'elle a observé que les individus ayant fait des études universitaires étaient portés à consommer de plus grandes quantités de légumes (Trudeau, Kristal et al. 1998). Toutefois, il semblerait que les jeunes adultes (18-24 ans) ne soient pas nécessairement concernés par les bienfaits de la nutrition sur la santé puisqu'ils sont généralement en bonne santé physique à ce moment de leur vie (Betts, 2005). Chez ce même groupe d'âge, il semble également que les stratégies d'interventions en matière de consommation de fruits et légumes soient plus efficaces lorsque les individus visés se retrouvent dans les phases de pré-action (pré-contemplation, contemplation, préparation), selon les stades de changements de comportement (Prochaska and Velicer 1997), que ceux se situant dans les phases d'action et de maintien (Richards, Kattelmann et al. 2006).

Enfin, il importe de mentionner que les préoccupations excessives à l'égard du poids influencent les choix alimentaires chez 45% des jeunes adultes canadiens entre 20 et 34 ans et 49% des adultes entre 35-54 ans. D semblerait aussi que les individus ayant une grande préoccupation à l'égard de leur poids ainsi qu'une image corporelle négative soient plus à risque de gagner du poids au cours des premières années universitaires (Butler, Black et al. 2004; Racette, Deusinger et al. 2005; Hajhosseini, Holmes et al. 2006).

3.1.2 Habitudes d'activités physiques

Tout comme pour les habitudes alimentaires, plusieurs facteurs personnels peuvent influencer la pratique d'activités physiques chez l'adulte (Trost, Owen et al. 2002; Rhodes and Smith 2006). Les équipes de Trost et al. et de Rhodes et al., ont dressé un portrait des principaux facteurs descriptifs régulièrement associés à la pratique d'activités physiques.

(26)

Le tableau 3 présente un résumé des facteurs individuels qui peuvent influencer les habitudes d'activités physiques chez l'adulte.

Tableau 3: Facteurs personnels associés à la pratique d'activités physiques

Association positive Association négative

Sexe (masculin) Age (avancé)

Niveau d'éducation (élevé) État civil (le fait de se marier)

Revenu annuel (élevé) Obésité

Personnalité extravertie Tendance à être émotionnellement instable Personnalité consciencieuse Perception de l'effort (élevée)

Comportements d'activité physique passés

Qualité de l'alimentation (bonne) .

Sentiment d'efficacité personnelle (élevé)

((Trost, Owen et al. 2002; Rhodes and Smith 2006) et adapté de (Amireault 2007))

Un déterminant important à l'adoption de la pratique d'activité physique est le support social (Booth, Bauman et al. 1997; Eyler, Brownson et al. 1999). En effet, le soutien social de la famille ou des amis a été associé positivement à la pratique d'activités physiques chez l'adulte (Treiber, Baranowski et al. 1991; Sallis, Hovell et al. 1992; Felton and Parsons 1994). Le support social peut se définir selon quatre catégories et vise à faciliter l'adoption du comportement : le support physique (ex. aller reconduire quelqu'un qui ne conduit pas à un cours d'activité physique), le support d'information (ex. informer un nouveau voisin à propos des programmes d'activités physiques existant dans la communauté), le support émotionnel (ex. appeler un ami pour s'informer de son nouveau programme d'exercice) et le support d'évaluation (ex. encourager l'apprentissage d'un nouveau sport ou d'une nouvelle habileté sportive) (Isreal and Shurman, 1990).

Tout comme pour les habitudes alimentaires, certaines périodes de la vie, telles que les «Freshman years» peuvent influencer les choix en matière de pratique d'activités physiques. En effet, il semblerait que les hommes tout comme les femmes qui débutent

(27)

leurs études universitaires aient tendance à diminuer toutes formes d'activités physiques (activité de loisir, de transport, sportive, etc.) et à augmenter leurs activités sédentaires (Butler, Black et al. 2004; Pullman, Masters et al. 2009). Une revue exhaustive de la problématique a été conduite par l'équipe de Keating en 2005 et leurs conclusions démontrent que cette diminution de la pratique d'activités physiques est similaire à celle rencontrée dans la population générale. Toutefois, les étudiants universitaires ont tendance à pratiquer leurs activités physiques en semaine plutôt que les fins de semaine (Keating, Guan et al. 2005). Cette réalité devrait donc être prise en considération dans la planification d'interventions visant la promotion de la pratique d'activités physique.

3.2 -Les facteurs environnementaux

Le contexte environnemental des temps modernes a tout pour faciliter la mauvaise alimentation, la sédentarité et par conséquent, l'obésité. Les établissements de restauration rapide croissent à la vitesse de la lumière. Les autoroutes ne font que prendre de l'expansion. Le travail mental est de plus en plus valorisé. Ce ne sont ici que quelques exemples de situations favorisant la croissance de l'épidémie d'obésité en Amérique du Nord. La section qui suit a pour mandat de mettre en lumière les associations existantes entre les habitudes alimentaires et les habitudes d'activités physiques ainsi que les principaux déterminants environnementaux.

3.2.1 Habitudes alimentaires

Lorsque l'on parle de facteurs environnementaux, plusieurs contextes peuvent y être associés. L'environnement peut être familial, physique, économique et social (Raine 2005). En ce qui concerne l'environnement familial, il a été démontré que la famille contribuait au développement de mauvais comportements alimentaires chez l'enfant. Toutefois, il semblerait que cette influence diminue avec l'avancement en âge pour faire place aux perceptions des normes alimentaires, par exemple, lorsque l'on mange en compagnie de d'autres personnes (Polivy and Herman 2005).

(28)

L'environnement physique, quant à lui, est étroitement lié à l'environnement économique, puisqu'il concerne l'accessibilité et la disponibilité des aliments. Au Canada, on constate que les environnements favorables à la saine alimentation (exemple : supermarchés offrant des aliments moins coûteux) ne sont pratiquement pas présents dans les milieux défavorisés, ils sont plutôt localisés près des autoroutes et des quartiers résidentiels (Power 2005). Dans le même ordre d'idées, la plupart des établissements offrant de la restauration rapide s'installent plus souvent qu'autrement dans les quartiers à faible revenu (Raine 2004). Toutefois, il s'avérerait qu'il ne faille pas tirer de conclusions trop hâtives sur le lien qui pourrait exister entre de tels facteurs environnementaux et de mauvais comportements alimentaires (Giskes, Kamphuis et al. 2007). Pour poursuivre sur le même thème, nous ne pouvons passer sous silence l'importance de l'influence des médias sur les habitudes alimentaires. En effet, il a été démontré que la plupart des messages médiatiques peuvent influencer grandement les préférences alimentaires ainsi que les perceptions de la saine alimentation chez l'enfant, mais aussi chez l'adulte (Polivy and Herman 2005). Il ne faut pas perdre de vue que l'industrie alimentaire est avant tout une question de marketing dont le but premier n'est pas de faire la promotion de la saine alimentation.

Afin de créer un environnement favorable à la saine alimentation, il serait donc primordial de voir à ce que ces aspects soient respectés : c'est-à-dire, la disponibilité des aliments sains, l'accessibilité à des aliments sains (aliments « santé » à moindres coûts) et la publicité « santé » (marketing de santé).

3.2.2 Habitudes d'activités physiques

Tout comme pour les habitudes alimentaires, les habitudes d'activités physiques sont grandement influencées par l'environnement externe. Dans une récente revue de la littérature sur ce sujet, il a été observé que les adultes vivant près de différentes installations sportives étaient plus actifs physiquement dans toutes les sphères de leur vie (Bauman and Bull 2007; Sallis and Glanz 2009). Dans le même ordre d'idées, il semble que de beaux attraits tels que les arbres, de beaux bâtiments, un point d'eau, rendent les activités

(29)

physiques plus plaisantes chez l'adulte (King, Castro et al. 2000; Bauman and Bull 2007; Sallis and Glanz 2009). Enfin, les mêmes auteurs s'entendent pour dire que la disponibilité des trottoirs favorise la pratique d'activités physiques de loisir et de transport tant chez l'adulte que chez les jeunes (Sallis, Cervero et al. 2006; Bauman and Bull 2007). Cette dernière affirmation va dans le même sens que pour les habitudes alimentaires, à savoir que la disponibilité des équipements sportifs et des installations sportives ainsi que l'accessibilité à ces installations ont une influence majeure quant à la participation et à l'adoption d'un mode de vie physiquement actif.

Le raisonnement qui supporte les choix des adultes en matière d'habitudes de vie est bien complexe et modulé par plusieurs facteurs de nature individuelle ou personnelle et collective ou environnementale. À ce jour, il existe un cadre de référence présenté par le Ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport du Québec qui supporte la promotion d'une saine alimentation et d'un mode de vie physiquement actif dans les établissements d'enseignement supérieur. Ce cadre permet de guider les actions, mais il demeure général et ne cible pas les facteurs spécifiques à chaque population tel que mentionné précédemment. La connaissance de ces différents facteurs d'influence est donc essentielle à la mise en place d'interventions efficaces en termes de promotion des saines habitudes de vie en milieu universitaire.

(30)

Chapitre IV - Programmes de promotion des saines habitudes de

vie

Sachant que les habitudes de vie ne sont pas optimales et connaissant leurs impacts sur la santé, la mise en place de programmes de promotion des saines habitudes de vie devient une priorité. Dans ce chapitre, il est question de démontrer les impacts existants de ces programmes et de mettre en lumière les projets semblables au Québec.

4.1 Impact des programmes de promotion des saines habitudes de vie

En 2005, le Centers for disease control and prevention (CDC) aux États-Unis a publié un rapport faisant état de stratégies en santé publique visant la prévention et le contrôle du surpoids et de l'obésité en milieux scolaire et professionnel (Katz 2005). Pour chaque milieu d'intervention (scolaire et professionnel), les résultats étaient considérés comme un succès lorsqu'un minimum de 4 livres de poids corporel était perdu par les participants sur une période de 6 mois. Cette mesure a été choisie puisqu'il est établi dans la communauté scientifique qu'une légère perte de poids est associée à une amélioration du profil lipidique, du syndrome métabolique et de l'hypertension et qu'elle peut représenter plusieurs bénéfices pour une personne souffrant d'embonpoint ou d'obésité viscérale. De plus, pour être retenues, les études devaient présenter de multiples caractéristiques dont : la description de l'intervention primaire, la publication de l'intervention entre 1966 et 2001, une intervention axée sur l'alimentation, l'activité physique ou une combinaison des deux, des mesures de poids (IMC, poids corporel et mesures anthropométriques), des mesures de contrôle entre les groupes, ainsi qu'un suivi d'au moins 6 mois depuis le début de l'intervention. Du milieu scolaire, 10 études sur les 44 du départ ont satisfait aux critères d'inclusion, mais aucune d'elles n'a été réalisée auprès d'étudiants de niveau collégial ou universitaire. De plus, des 35 études initiales en milieu professionnel, seulement 20 furent retenues afin d'établir des recommandations.

(31)

Parmi ces études réalisées en milieu professionnel, les interventions combinant la nutrition et l'activité physique semblent démontrer une certaine efficacité chez cette population de travailleurs. En effet, les résultats suggèrent une perte de poids moyenne chez les participants variant de 4,4 à 26,4 livres pendant la durée de l'intervention. Les interventions utilisées en nutrition et en activité physique étaient très variées. Les stratégies incluaient l'éducation à la nutrition, la prescription de diètes spécifiques, la prescription d'entraînement aérobie et musculaire, des groupes de soutien, des incitatifs financiers, la mise en place d'installations sportives sur le site de travail ou de l'information libre-service. D'autres stratégies, moins communes, mais qui ont démontré du succès dans le programme d'intervention consistaient en l'éducation à la santé générale et des conférences sur le changement de comportement. Puisque la définition de succès dans ce rapport était uniquement basée sur la perte de poids, d'autres études ont pu également démontrer des résultats positifs sur les habitudes alimentaires ou les habitudes d'activité physique, mais elles n'ont malheureusement pas été présentées dans ce rapport.

À la suite de ce rapport, d'autres chercheurs se sont intéressés à l'impact de programmes de promotion des saines habitudes de vie en milieu de travail. En 2007, une équipe de chercheurs américains (Pratt 2007) a révisé la littérature portant sur les programmes de prévention de l'obésité en milieu de travail. L'objectif de ce travail était d'identifier les meilleures stratégies dans ce domaine. Plusieurs faits intéressants ont été observés dont celui selon lequel les stratégies utilisées devraient être axées sur l'environnement de travail en premier lieu afin de faciliter l'accès à des choix santé. Les principales activités de promotion des saines habitudes de vie jugées efficaces et axées sur l'environnement sont présentées dans le tableau suivant (tableau 4).

(32)

Tableau 4: Exemples d'activités de promotion des saines habitudes de vie dans le cadre d'un programme de prévention de l'obésité

Activités de promotion

générale Activités de promotion de l'activité physique Activités de promotion de la nutrition Utiliser des feuillets

d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Tracer des trajets

piétonniers à l'intérieur et à l'extérieur du milieu de travail et promouvoir leur utilisation

Etiqueter les aliments santé dans les machines

distributrices et à la cafétéria

Utiliser des feuillets d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Créer des cages d'escaliers plus invitantes afin de faciliter leur utilisation

Fournir des prix préférentiels pour les aliments santé Utiliser des feuillets

d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Faciliter le développement de groupes d'activité physique

Coordonner des paniers de marchés locaux sur le site du milieu de travail (ex. paniers biologiques) Utiliser des feuillets

d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Offrir un concours de

podomètre Fournir des balances pour peser les aliments et contrôler les portions Utiliser des feuillets

d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Fournir des rabais dans les centres d'entraînement locaux

Exiger des aliments sains lors des réunions, congrès et formations

Utiliser des feuillets d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Fournir des équipements pour mesurer le poids et d'autres indicateurs de santé (tension artérielle) au travail

Encourager la

consommation d'eau en plaçant des systèmes d'eau filtrée près des machines distributrices

Utiliser des feuillets d'information et des affiches pour « saturer » le milieu de travail de messages sur l'activité physique et la saine alimentation

Fournir des équipements de conditionnement physique à la station de travail et en encourager l'utilisation

Promouvoir les zones de restauration qui offrent des choix alimentaires sains.

Adapté de Pratt et al., Design Characteristics of worksite environnmental interventions for obesity prevention, Obesity. 2007; 15 :2171-2180.

Dans cette même ligne d'idées, une autre revue de littérature portant sur les types d'approches environnementales possibles afin de créer des environnements favorables aux saines habitudes alimentaires en milieu de travail a été publiée récemment (Story 2008). Tout comme celle de Pratt, cette revue confirme que de mettre l'emphase sur la disponibilité et l'accessibilité des installations ou d'activités favorisant les saines habitudes de vie est primordiale. Selon une équipe de chercheurs hollandais, les modifications au

(33)

niveau de l'environnement participeraient à réduire les barrières qui peuvent exister chez les individus et à augmenter les opportunités de faire des choix santé (Engbers 2005). Toutefois, bien que les stratégies environnementales soient à privilégier dans une optique de programme de promotion des saines habitudes de vie, il n'en demeure pas moins que les programmes utilisant des stratégies de promotion de la santé telles que l'éducation et la communication sont ceux qui ont le plus de résultats positifs sur les individus (Engbers 2005; Katz 2005).

Les principaux résultats des programmes de promotion des saines habitudes de vie intégrant des stratégie d'éducation, de communication et des modifications environnementales recensés dans la littérature au cours des dernières années sont présentés de manière synthétisée dans le tableau suivant (tableau 5). D est intéressant d'observer que ces programmes favorisent la consommation de fruits et légumes, diminuent la consommation de gras et améliorent les habitudes d'activités physiques.

(34)

3 "3 «•s ­ U 3

il

.5.2 •a * § 1 ta 2 S ô o _■ SS 0 0 3 _ 5 oo xi < 8 _­i s

|3

M •I­H > <u ■a Vi <0 ­a 2

1

_c e/3 C ­£ 09 <U T3 C O • 5 O B B 2 > G 41

'1

<" '3 B P

•S i I

— _2 o S rt M u > 3 _ O 0 0 c

i i

D " 3 Ë M "S* "3 « tî S o "­> o "™_ t_| *c W5 *C C

iii

■° ­^ i_

ill

G ' ■ " ' CA c ­ c j = rt ,4» O fl se s U o Ë c u s u c y­ C O O

l:s

■ a > ■JT Tn i_ ­3 ­ O v i j j C <­> U en ­ o c u E __. x 00 3 s S s S =A l o "S B s o o 3 O* g o rt <*_. ­r­ w _, — ­c o a •£ "B a _o ­s •o .t: "S o « TJ ta — rt fe ^ 3 <rt OJ U __ _§ ­S

l a i

sa § g o ­q S •­3 H rt

g

U ■o ■ o fcj c £ .f § u o rt S H 2 » » c ­S S

s •« *

s a 8

•—■ e-I *G _3 'n s

ill

■3 ffi ï

| S.i

Q ^ ^ en g «* S bJQ cfl . G c C J= ­s ,u o ­c fa 2 u o E o u c CA C o o | | •s > s o v. rt ■S ­a es u B 601 e

I

TJ O o o « «x G a s c __ o E

If

11

3 ê g

= *s

a l

a "*­ 3 VU 5 e o «_ oo Ë ■a en _ ■b c o (xn u 'S c o ■s rt C u *_ c C ■r « g S o u. ■S CA u

i

u 3 E c c •S ­o oo ■r.

il

CA ­ o B CA O U ' 3 " O rt 3 CA . ­ ^ C " r t O JC U m CA u o •C

I

g 3 o £ W _r­f S __­! O Ë C __ ■3 5 . S S 3 '§> c u 3 JJ '3 C ■5 g S ­5 [> e _­.

'i ­«

rt u

il

O rt

ll 1

« c c C 8 X i E S « S*C _­è oo a*'ï>

* si

U Xi . 2 3 _3 5 a r **■* rt ' S _­.

•s I

D . CA ~ > 3 o cfl ­ o B w O U •_ ­o « 3 M .*_* •s _S C Tt C u

i

.o JS .2 c £_ _ P CA o S o 2 S | T 3 u ÇA ­J s. ^ r9 'S ­o U a i l H C CA

1 *i .s

& 9 3 XI '§ ­S g g a, ­ " 3 Vx oo O O r­_> S E es i — o c c a c

II

r­ :_•*. .—i ? O 00 rt :_­• ÏT* C O M C o

(35)

.3 2 "3 43 ­ x at < 8 a CN

1

1

C N ­ D T3 2 s E TJ G G O E "5 c

1

.­S B

il­

l

s

•a S w o c ­o U VU Ë *­*­ g . 53

f l

r y u * 1 ) CA O U u & o .S* rt cfl a. >, M S. TU ■c * u s 13 ___ S

U

Ë ­i 42 S .fc! 'a " o U > op 3 rt 2 u E s. 3 *~7 CA *­î CA 2 <U O "­. rt"2 c __ u Ç Ë i M £ s U Cxx o ­3 o o B

J j

la

rt rt — —) S Ë .2 3 5 *■*-rt *<j B "Z M z C CA oo .ti < â i o ÇO

•il

■3 _3 3 co -3 « to s & a 2 _3 g

If

E MU o Je o Cfl CA S B S 2 E ­a CU — 00 B c a 1 Ë fl _3 U rt u ­8.2

is

cfl ~S B rt O -O C-O Zx o

I i

i a

rt ._ o S s '3 o * c c '■3 a ■g s rt « E S "fi 1 . 2 B So-3 ci 2> cfl •*­ « 11 3 U B S s a S a E es E • 4 , B -4» M B O •a. G TJ

t

01

l l

cfl ­ o C co O V * 3 "O ta 3 co , t j B " r t o x : U ca co tu o *c U J c S )* * Ë ^ tu co

1 §

5 . 3 o g

A i

c ­1 o rt XI ■q ■a u 3 ■ ~ C o E 3 CA

il

u û Ë s 5 3 s CO ^ 3 c rt rt

nil

E u ­g S S t op rt 2 u 3 ­S e s

I fi

rt o U co c C U w <3 rt u o *o o «S -o 'S • « c*. rt 3 "rt > ­u c" o MO 3 rt u cfl .tu 42 J rZ _ co'­r)

Si

'C .Ë 8*1

II

«>:2 u T 3 ­o O

.2 I

I i

u rt cfl o B w P 5 > 3 — o o o B /rt ' J. ___ CO — u u EL 9 g­ B 3 o rt 3 '"3 'S ■__ 3 » .fi B Ë u fi Ë

IL

111

o u E l i t g » S 6 2 o ►3 en o S .fi '­3 rt ■° S Ë n co c C o ___ 5 S •2 ­o ,2 «3 S 3 B . E •s S ­S =b u _: rt co H 5 ­H H <u 3

s i i f 3

S? tf & *n B u CA tis ^ .ii 2

f

J x OV CN CN O o 00 (N U ­4) B B es t 3 3 Cv OV OV ^^ E O Cfl C 'd o Ov Ov O* __ g ■s Cfl «

(36)

­ë CA U -3 E C E E ' oo 3 < 3.13 2 3 "C o w Cfl .fi >

i °

'C "S 1 rt H ° B U . 2 * 3 __ S

11

u 3 o ­ 3 rt

1­S

II

E — .2 u a u rt 3 ­2 CT 2 S. s J E "0 — Ë _____»*__ ■a .2 •? 3 fi "S 1 S .g g • j cfl •S o •§■5/3 _­_.fi­g î_ -S o ­«? ô.*o S 9 u .S E CO > Cfl ■_. . « rt "3 Q Ë .Ë u "3 E O 3 E

f

3 •O ■ 4 , U S CN (fl 41 5 B 41 E TU G G O ­

f

G tu •_ o _ ' o

s g­

8 S E S " 3 cfl rt. e B B B § ' C __ —. ­_ O x > 3 0 0 ÇO X> rt ,u 3 ­fi 33 .22 U O ­ 3 ­« "■• t .

a s -^

S e .2 U 3 CO crt U JU vu

lis

M ­ >*­■ _ 3 Q . 3 ­O JJ rt S o s C L . — ) C — ^ 3 O co E

I Ë

il

3 E U 42 u .rt M •fi En B tu rt ço co rt X ­S • 2 Q. ° Ë «

1 ?i

■s­s "g g S H l •T. o cfl

il

E C

» a

■—' Cfl cfl O

iS

■ a 3 a s. fi S E 00 <U __ o o _ 3 S __ rt r— fi § U ­3 ­ 3 *_ _* co CU c rt u 'c 'S **J t­j •fi x u cfl 42 *3 CA __ u .S C x : ■S s o E o c O 0 o ­ a E O rt cfl tu

il

o " en cfl ._* U rt ■a x* ­o rt a . B __ iS .fi 3 3 o u CA 3

|i

c fc! O 3 3 O rt 'C • 4 } v«> U .Ë ■~ s 3 U O U 3 . CA <*> ­fi >­. cfl O B

t!

U B 3 C rt u en S

1

1

il

E 3 V U — 3 CA <­> 4 3 " CA S .2 S. c ? rt ■ * Cfl -fi E

|i

ej 3 rt rt ■g -b es u B v*_. ex B o S G 4 . > __ 41 « s W CA ^ U en ^ •s •= CA o rt tu 3 . en • O u, O B 3 T3 O 43 en ts b ­o .2 S 3

lil

o o ­c S3 "T. ­fl B P. E O S 3 U S 4B E S .2 *•> J­. u cfl cfl 3 / U u ­S vi O H ­ 3 en O g u J3 r3 3 « W cfi " I l T_t W .S o «g 00 i i Al -b M 3 fi 3 . f i S ?_ ­3 c

■sp

­ S o S3 .2 ■o ¥ rt W ­g h o ■a o oo . rt ­rt — B ^fi 1 _s e > rt 5 rt U § fa 3 u

J

M

.

T çu

l j

Y «

If i

U x

i fi

/rt c /« •2 « rt B V fi O 3

g i f

co . G NU

Isl

o .5 o >- rt rt 00 -.n ^-a­8 Ë <L> .fi 3 ­° .2" en en CU > > — x : __ o. 3 CA *JU en ­ r vu > >, 3 .2 __ Ë o cfl E O o _ 3 E ^ O 3 2 g " Ë u 10 .K

1 °

­S ­a E rt ­ r j ■ r t > ­O rt u. E 1 ' rt 3 CA rt CA E u 0 U E ; 3 x* rt u * 3 ■ 0 5J 'si vo VD O •f V v « B G

ï

S — § 3 00 g r i ■a o. r­ c o CN ca

(37)

Bien que ces stratégies se soient révélées comme étant efficaces et prometteuses, elles n'en demeurent pas moins coûteuses. Un groupe hollandais a donc tenté, en 2006, de mettre sur pied un programme à distance de « counselling » sur les saines habitudes de vie, en fonction des stades de changement de comportement, chez une population de travailleurs obèses ou en surpoids (IMC > 25) (van Wier 2006). Ce programme, connu sous le nom de ALIFE@Work, était semblable aux autres programmes à succès et consistait en 10 sessions d'éducation sur l'activité physique et la nutrition, ainsi que sur les stratégies de changement de comportement. Ces interventions se déroulaient à distance, soit par téléphone ou par communication électronique (courriel) avec un professionnel de la santé, et ce, afin de favoriser la relation « coût-efficacité ». Après 6 mois d'intervention, ce programme a permis de démontrer des changements favorables quant aux habitudes alimentaires, aux habitudes d'activité physique et à la perte de poids. Le « counselling » à distance peut être envisagé dans une optique d'intervention de masse puisqu'il semble entraîner des résultats positifs et permet de s'appliquer à une plus grande population sans entraîner de coûts trop importants. Dans le même ordre d'idées, les sessions d'éducation de groupe en matière de saines habitudes de vie semblent être efficaces afin de faire profiter à un grand nombre de personnes et à faibles coûts (Pettman 2008). À cet égard, les composantes essentielles d'une telle stratégie sont : l'éducation en nutrition (lecture des étiquettes nutritionnelles, sessions de cuisine), l'apprentissage d'exercices physiques variés et qui peuvent être faits à la maison et l'apprentissage des stades de changement de comportement.

À la lumière de ces résultats, nous sommes à même de constater que les programmes qui semblent démontrer une efficacité plus importante sur les habitudes alimentaires et d'activités physiques sont ceux incluant des stratégies éducationnelles (feuillets d'information, sessions de groupe), communicationnelles (affiches, sensibilisation, kiosque d'information) et des modifications au niveau de l'environnement (ajout de mets santé, création de sentier pédestre), ainsi que les interventions adaptées en fonction des différents stades de changement de comportement. Enfin, ce rapport a permis d'identifier certaines stratégies efficaces de contrôle et de prévention de l'obésité en milieu professionnel, mais des recherches supplémentaires seront nécessaires en ce qui concerne les stratégies efficaces en milieu collégial et/ou universitaire.

(38)

4.2 Programmes de promotion des saines habitudes de vie au Québec

Plus près de nous, il existe plusieurs initiatives québécoises qui visent la prévention de l'obésité et la promotion des saines habitudes de vie en milieu de travail et en milieu universitaire et collégial. Les prochaines pages présentent quelques exemples.

4.2.1 Le cas de l'Université de Montréal

En mai 2007, l'Université de Montréal a procédé à une grande enquête sur les habitudes de vie de ses étudiants et de son personnel. Ce projet s'inscrit dans la mise en place d'un programme de mieux-être portant sur les objectifs du plan UdeM 2010 qui vise à ce que le campus soit un milieu facilitant l'adoption et le maintien d'un mode de vie sain (Sauvé 2007). Depuis ce sondage en 2007, plusieurs initiatives ont vu le jour tel que le portail web Ma Santé au Sommet (Université de Montréal 2008). Ce dernier a pris naissance en janvier 2008 grâce à la collaboration de l'Université de Montréal, HEC Montréal et l'École polytechnique de Montréal. La mission de ce programme est de contribuer au mieux-être physique, psychologique et social de la communauté universitaire. Pour ce faire, ce programme vise, entre autres, à faciliter l'adoption et le maintien d'un mode de vie sain quant aux six habitudes de vie suivantes :

• La pratique d'activités physiques • Les habitudes alimentaires • La santé psychologique • La consommation de tabac

• La consommation d'alcool • La consommation de drogues et de médicaments

Puisque ce programme est encore jeune, l'emphase est plutôt mise sur la promotion des habitudes d'activités physiques et les habitudes alimentaires pour le moment.

(39)

En effet, en ce qui a trait aux habitudes alimentaires, l'Université de Montréal a poussé la note encore plus loin en créant NUTRIUM (Université de Montréal 2008). Celui-ci est un regroupement de plusieurs services universitaires en matière de nutrition tels que la clinique universitaire de nutrition, les ateliers de cuisine, la formation continue et le portail web Extenso. Quant aux habitudes d'activités physiques, le regroupement Ma Santé au Sommet a décidé d'en faire la promotion en passant par l'éducation et l'offre d'activités. En effet, ce site Internet offre plusieurs capsules éducatives sur les bienfaits de la pratique d'activité physique régulière sur la santé en plus d'offrir un calendrier d'activités physiques variées.

Malheureusement, aucune donnée n'a été publiée à ce jour quant au succès de ce programme de promotion. Comme ce projet est encore jeune, il sera probablement possible d'en connaître les répercussions à long terme dans quelques années.

4.2.2 Le cas de l'Université de Sherbrooke

Dans cette même ligne d'intervention, l'Université de Sherbrooke a sondé les besoins des membres de sa communauté afin de permettre le démarrage d'une Coop santé (Beaulac 2007). En 2002, l'Université de Sherbrooke mettait en place un programme de mieux-être pour son personnel en milieu de travail. Ce programme avait comme objectif principal de favoriser l'adoption et la consolidation de saines habitudes de vie. Cent-trente-neuf activités différentes pour un total de 6276 participations ont été réalisées entre 2002 et 2007. Forte de sa popularité, l'Université de Sherbrooke a décidé de récidiver en 2007 dans cette même ligne de pensée, cette fois avec une initiative beaucoup plus large : la coop santé de l'Université de Sherbrooke. Cette coopérative fait appel à plusieurs regroupements dont les associations et syndicats du personnel et les associations étudiantes. La mission de cette coopérative est la promotion des saines habitudes de vie dans le but de :

• développer des services préventifs adaptés aux besoins des membres et administrés par eux,

(40)

• faire l'éducation aux saines habitudes de vie et à la responsabilité individuelle et collective pour une meilleure prise en charge des différentes composantes de la santé globale,

• réaliser des projets rassembleurs pour la santé et le mieux-être.

Tout comme l'Université de Montréal, la Coop santé de l'Université de Sherbrooke offre un portail web (Beaulac 2007) où est accessible une foule de renseignements sur les activités offertes sur le campus et à l'extérieur de celui-ci dans le cadre des deux programmes Universanté étudiant et Universanté personnel. La Coop santé est un regroupement des deux programmes de promotion des saines habitudes de vie Universanté réservés respectivement pour les étudiants et le personnel. De plus, un service de santé psychologique fait aussi partie intégrante de la coopérative de santé.

Dans un même ordre d'idées, des chercheurs de l'Université de Sherbrooke ont étudié l'effet d'un programme d'intervention sur la prévention du gain de poids chez les jeunes adultes (Hivert 2007). Cette étude d'une durée de deux ans a été menée auprès d'étudiants de la Faculté de Médecine et des sciences de la santé. Aucun des participants ne présentait d'obésité. Un groupe contrôle qui ne recevait pas d'intervention et un groupe expérimental ont été testés.

Le programme d'intervention faisait appel à plusieurs professionnels de la santé tels que des nutritionnistes, des éducateurs physiques et des endocrinologues. Des séminaires d'une durée de 45 minutes étaient offerts en petits groupes à raison de 2 fois par semaine pour les 2 premiers mois et ensuite une fois tous les mois, pour un total de 23 séminaires sur 2 ans. Les séminaires étaient donnés dans le but d'augmenter les connaissances des participants sur la prise de poids et ses complications, les recommandations nutritionnelles selon le Guide alimentaire canadien, les bénéfices de la pratique d'activité physique et sur les stratégies pour favoriser le changement de comportement.

L'évaluation des mesures anthropométriques, du niveau d'activité physique, de la condition physique, de l'apport alimentaire et du profil lipidique a été effectuée chez les deux groupes

(41)

à intervalles réguliers pendant tout le projet de recherche. Les données recueillies n'ont pas permis de constater de différences marquées entre les groupes, mais les résultats sont encourageants, car le programme d'intervention a permis de prévenir le gain de poids généralement observé chez des étudiants universitaires. Bien qu'il n'y ait eu que de légers changements dans la composition corporelle et le profil lipidique des participants, ces changements aussi minimes soient-ils, maintenus à long terme, résulteront en des bénéfices significatifs pour la santé de la population.

Ce projet de recherche tenu à l'Université de Sherbrooke démontre que l'implantation d'un programme de promotion des saines habitudes de vie par la simple transmission des connaissances et l'enseignement des stratégies de changement de comportement peut avoir des bénéfices importants sur la santé de toute la communauté universitaire étudiante.

4.2.3 Le cas d'un centre hospitalier

Quelques établissements professionnels ont aussi décidé de suivre la vague « santé » et d'instaurer des programmes de types « santé et mieux-être » réservés à leurs employés. C'est le cas du Centre hospitalier universitaire de Québec (CHUQ) qui, depuis quelque temps, a mis au point un portail santé en ligne qui porte le nom de « Mon coach santé » (CHUQ 2008). Ce portail est disponible grâce au travail de l'entreprise Oxygène Santé Corporative (Oxygène Santé Corporative 2008), une équipe de kinésiologues, qui travaille à l'implantation de programmes de santé et mieux-être axés sur la prévention, et ce, pour diverses entreprises de la province. Le programme de santé et mieux-être offert au CHUQ, exclusivement réservé aux employés, permet à ceux-ci d'obtenir un profil santé personnel et confidentiel (ex. évaluation des facteurs de risque à la santé et profil lipidique...), de répertorier des données médicales importantes (ex. tension artérielle et bilan sanguin), de poser des questions à des professionnels de la santé (nutritionnistes et infirmières), de participer à des discussions sur la santé (ex. forum de discussion), de consulter des ressources pertinentes (plusieurs adresses d'organismes de la région) et de prendre action dans leurs objectifs de santé (capsules santé et évidences scientifiques). D importe de

(42)

4.2.4 Le cas d'un Cégep

Tout comme le CHUQ, le Cégep de Sainte-Foy a aussi emboîté le pas dans l'amélioration de la santé de ses employés en élaborant un plan d'action en santé globale (Juneau 2006). À l'automne 2003, le comité en santé globale voyait le jour. Depuis, un premier plan d'action a eu lieu en mars 2004 et les résultats furent fort positifs. C'est pourquoi la direction du Cégep a décidé de poursuivre avec un deuxième plan d'action en santé globale 2006-2009. Ce plan d'action, qui touche uniquement le personnel du Cégep, tient compte de trois approches en gestion de la santé organisationnelle. Tout d'abord, l'approche environnementale qui vise la réduction des principales sources de problèmes de santé physique et psychologique reliées à l'environnement de travail. Ensuite, l'approche préventive qui vise à aider les employés à modifier leurs habitudes de vie qui sont en lien avec des facteurs de risque de maladies physiques et/ou psychologiques. Enfin, l'approche curative qui, elle, vise le traitement des problèmes de santé des individus trouvant leur source dans le milieu de travail ou la vie personnelle. Ce programme de santé et mieux-être est disponible grâce à la collaboration de deux compagnies. Premièrement, Intelligence Santé (Intelligence Santé 2008), entreprise qui regroupe plusieurs professionnels de la santé tels que psychologues, nutritionnistes, kinésiologues et infirmières, et SSQ axé Santé (SSQ Groupe financier 2008), qui est d'abord un assureur, mais qui fait équipe avec plusieurs partenaires (ex. Nautilus Plus et Acti-Menu) afin de répondre à la demande en santé mieux-être. Afin de promouvoir les saines habitudes de vie auprès du personnel du Cégep de Sainte-Foy, ces deux entreprises proposent respectivement des documents d'information et des conférences (ex. Osez une minute santé, Septembre 2008) et publient des capsules santé mensuellement (ex. Une bonne posture pour avoir fière allure, Novembre 2007). Puisque ce plan d'action prend fin prochainement, il sera probablement possible d'en mesurer les résultats puisque c'était aussi le désir de la direction du Cégep à la mise en place de cette initiative.

Figure

Tableau 1: Profil corporel et risque relatif de comorbidités selon l'indice de masse
Figure 1 : Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC &gt; 30 kg/m ), selon le groupe  d'âge des adultes de 18 ans et plus, au Canada, territoires non compris, 1978-1979 et 2004
Figure 2: Augmentation de la prévalence de l'embonpoint (25 kg/m2 &gt; EMC &lt; 30 kg/m2)  selon le sexe, population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004
Figure 3: Augmentation de la prévalence de l'obésité (IMC &gt; 30 kg/m2) selon le sexe,  population de 18 à 74 ans, Québec 1990 et 2004
+7

Références

Documents relatifs

ÉDUCATION ET FORMATION PROFESSIONNELLE MANITOBA. Français langue seconde – immersion, 5 e année, programme d’études : document de mise en œuvre, Winnipeg, Division du Bureau

Cadre manitobain des résultats d'apprentissage pour un mode de vie actif

Dans le Cadre, la nouvelle approche intégrant l’éducation physique et l’éducation à la santé vise à mieux faire connaître aux jeunes l’importance d’avoir un mode de vie

L’élève doit manifester une bonne compréhension des risques pour la santé dans chaque domaine et être capable d’appliquer les Habiletés de gestion personnelle et les

Guide d’activité physique canadien pour une vie active saine : Guide pédagogique d’activité physique pour les jeunes du Canada de 10 à 14 ans, [en ligne],

„ Distribuer aux élèves le tableau suivant (voir aussi l’annexe 65) et leur demander d'évaluer l'alimentation et la participation à diverses formes d’activités physiques des

Actualisation des repères du PNNS - Révisions des repères relatifs à l’activité physique et à la sédentarité Avis de l’Anses Rapport d’expertise

Nous vous demandons de bien vouloir consigner ci-après les éléments des habitudes et des goûts qui jalonnent votre journée, ceci afin de préserver au mieux vos