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xxw Différents types d’entreprises de transformation du paddy à l’Office du Niger au Mali

Dans le document La transformation des grains (Page 172-177)

Les différents types d’entreprises de transformation sont représentés dans le cas de la transformation du paddy à l’Office du Niger au Mali (figure 7.1). Chacune d’entre elles répond à différents besoins des producteurs et des consommateurs.

Les très petites entreprises sont généralement équipées d’une seule machine (moulin), parfois de deux (décortiqueur et moulin) pour les besoins de la population d’un village d’environ 1 000 personnes. Elles fonctionnent généralement sous forme de prestations de service de petites quantités (quelques kilos) pour les besoins des familles, et parfois pour des quantités plus importantes (centaines de kilos) pour des commerçants au moment des périodes de récolte et de commercia-lisation. Le riz à transformer doit être propre avant d’être décortiqué ou blanchi mécaniquement. Le produit fini à la sortie de la machine a besoin d’être nettoyé et trié pour enlever les impuretés et le rendre plus homogène, avant sa vente sur les marchés ou sa consommation. Les petites et moyennes entreprises sont équipées d’un ensemble de machines, quelquefois d’infrastructures de stockage de la matière première et des produits finis. Ces PME peuvent transformer quelques milliers de tonnes par an. Elles achètent de la matière première aux producteurs ou aux organisations de producteurs, certaines apparte-nant à des privés transforment aussi leur propre production, d’autres encore font de la prestation de service à la demande pour des quan-tités de plusieurs centaines de kilogrammes à plusieurs tonnes. Ces installations sont équipées d’un système de nettoyage des impuretés dans la matière première. Les grains nettoyés sont ensuite transformés, donnant des produits finis (grains blanchis, brisures, farines) et des résidus (balles et sons). Les produits finis élaborés par les PME sont généralement plus propres que ceux qui sont obtenus par les unités artisanales. Le triage et le calibrage des produits finis ne sont pas toujours effectués systématiquement, mais à la demande des clients. Les entreprises industrielles sont équipées d’un ensemble de machines et d’infrastructures de stockage de la matière première et des produits finis. Ce sont des installations capables de produire annuellement plusieurs milliers ou dizaines de milliers de tonnes. Généralement, elles achètent la matière première (céréales, légumineuses) aux producteurs ou aux organisations de producteurs au moment des récoltes. Puis elles la stockent afin de pouvoir alimenter les machines pendant plusieurs mois. Après transformation, elles vendent ensuite les produits finis sur le marché. Les installations sont généralement équipées d’un système de nettoyage des grains entiers afin d’éliminer les diverses impuretés. Les grains propres sont ensuite transformés (par exemple décorticage et blanchiment pour le riz paddy, décorti-cage et mouture pour le maïs, le mil et le sorgho) pour fournir des produits finis (grains décortiqués, blanchis, farines ou semoules) avec

des coproduits (balles, son) qui sont séparés. Les produits finis qui sont rarement homogènes sont triés, pesés puis ensachés. Pour ces entreprises, il est important que les différents produits finis soient d’une qualité qui corresponde aux besoins des consommateurs. Les différents niveaux de transformation du riz paddy à l’Office du Niger au Mali sont illustrés en figure 7.1.

Au Sénégal également, on retrouve les différents types de rizeries décrites au Mali. La très grande majorité d’entre elles sont localisées le long de la vallée du fleuve Sénégal. Un recensement effectué dans cette vallée, en 2015, fait état de 570 unités de décorticage artisanal de riz paddy, dont 458 sont fonctionnelles et interviennent en prestation de service ou en production. On dénombre également 27 rizeries semi-industrielles ou industrielles dont les capacités varient de 1,5 t/h à 6 t/h. Plus de 75 % des unités artisanales recensées sont équipées de décortiqueurs importés, soit de type Jet pearler (299 unités), soit Engelberg (138 unités). Le type Jet pearler est un blanchisseur à friction (figure 3.18) qui est curieu-sement utilisé au Sénégal comme décortiqueur-blanchisseur. Seules 10 installations sont constituées d’une unité compacte (figure 3.8). Enfin, 123 décortiqueurs artisanaux sont de fabrication locale selon le modèle Engelberg (Feed the future, 2015).

Les contraintes du secteur de la transformation sont liées à la qualité des produits finis, aux performances des équipements et des unités de transformation, et au contexte économique, notamment la variation des coûts de la matière première, le fonctionnement des unités de trans-formation, et les prix de vente des produits issus de la transformation. L’obtention de produits finis de qualité dépend de l’ensemble du processus allant de la production à la commercialisation, comme le montre l’exemple de la transformation du paddy à l’Office du Niger au Mali (figure 7.2) :

– de mauvaises pratiques de production, de récolte, de battage et de stockage de la matière première entraînent des pertes et affectent la qualité de cette dernière et son aptitude à la transformation ;

– des équipements de transformation peu performants et inadaptés affectent le rendement de la transformation et la qualité des produits transformés ;

– le non-respect des règles de la transformation (pas de nettoyage, mélange de variétés, taux d’humidité trop élevé ou trop faible, pas de calibrage) et des infrastructures de stockage peu appropriées entraînent des pertes de produits transformés et une dépréciation de leur qualité.

Figur e 7.1. En tr epr ises de tr ansf or ma tion du r iz paddy à l ’O ffic e du N iger au M ali (Ha var d, 2003). En 2012 1 170 déc or tiqueurs Engelber g, 11 minir iz er ies , 1 unit é industr ielle .

Figure 7.2.

Effets des mauvaises pratiques post-récolte du riz paddy (Coulibaly et Havard, 2015).

Une préoccupation constante des propriétaires et des gestionnaires des entreprises de transformation doit être d’améliorer la gestion de leurs entreprises pour les rendre plus performantes techniquement et économiquement.

Pour cela, il faut :

– assurer un fonctionnement quotidien régulier et sur une longue période, d’où la nécessité de stocker suffisamment de matière pre-mière, dans de bonnes conditions de conservation, pour que l’unité fonctionne plusieurs mois ;

– disposer d’équipements (nettoyeurs, décortiqueurs, trieurs) adaptés, bien réglés et bien entretenus, d’infrastructures bien dimensionnées, et de ressources humaines compétentes et bien formées afin d’obtenir des produits de qualité répondant aux besoins des consommateurs ; – écouler les produits selon les conditionnements adaptés à la demande des consommateurs et à des prix assurant la rentabilité, c’est-à-dire couvrant le prix d’achat de la matière première et le coût de fonctionnement de l’unité ;

– disposer de financements suffisants et disponibles au bon moment pour acheter et stocker la matière première, et de trésorerie pour assurer le fonctionnement quotidien : paiement du personnel, entretien et réparation des installations, etc.

xxw Émergence de PME de transformation

Dans le document La transformation des grains (Page 172-177)