• Aucun résultat trouvé

Définition du problème

Quelles sont, du point de vue de parents, les répercussions sur leur vie d’avoir un adolescent toxicomane-délinquant, comment ils vivaient cette situation?

Le groupe de discussion qui a été mené auprès des parents avait deux objectifs distincts (annexe 8). Tout d’abord, nous voulions donner une tribune permettant aux parents d’adolescents toxicomanes- délinquants de nous faire part des conséquences que la toxicomanie-délinquance impliquait pour eux et leur famille et des impacts que le parcours de vie de leurs adolescents pouvait avoir dans leur vie. À cet effet, plusieurs éléments ressortent de la discussion, entre autres, la crainte du réseau négatif qui gravite autour de leurs adolescents, la perte de confiance, l’impression de vivre constamment dans l’incertitude puisque le sentiment d’avoir le contrôle sur leurs enfants a complètement disparu et, finalement, tous les parents s’entendent sur le fait qu’ils ont le sentiment d’être laissé à eux-mêmes par le système. De fait, non seulement placer son enfant devient pour les parents une contrainte financière importante, mais la tranquillité d’esprit n’y est pas, puisque selon leurs dires, avoir un enfant toxicomane-délinquant implique, dès lors, une bataille constante avec le système.

« Il y aura toujours une crainte. Il va être adulte et je vais avoir une crainte encore. Je connais ses faiblesses, sa vulnérabilité… là il n’y a plus de consommation, mais plus tard on ne le sait pas, parce qu’il a une fragilité intérieure. »

« tsé c’est dur en tant que parent... Je suis déchirée, tout le temps… c’est comme si j’avais le cœur coupé en deux… pis il n’est pas à l’abri de ça (suicide), il le voit bien qu’il n’y a presque plus de portes de sortie… »

« Le système est très difficile... Y’a beaucoup de monde qui transitent dans le dossier et nous autres on entre dans un système qui est extrêmement compliqué, avec beaucoup de particularités administratives… il faut comprendre aussi que nous autres on travaille en parallèle avec la LPJ et la LSJPA, pis c’est deux choses… ils se croisent, mais ils ne se parlent pas. Administrativement ils pourraient se parler, mais c’est tellement différent parce qu’une loi vise à protéger le jeune, pis l’autre vise à protéger la société, fac c’est extrêmement compliqué et toi tu dois arriver à naviguer à travers ça. »

Définition des solutions

Est-ce qu’il y a, selon eux, une façon d’optimiser le parcours de leurs adolescents afin de les sortir de leur impasse?

En ce qui concerne le deuxième volet du groupe de discussion, nous voulions savoir si, selon les parents, il serait possible de mettre des choses en place, dans la structure actuelle, pour optimiser le parcours des adolescents toxicomanes-délinquants. Plusieurs pistes de solutions ont été proposées, entre autres, assurer un meilleur suivi pour les jeunes qui sortent de thérapie et qui, la plupart du temps, ne savent pas où aller lorsqu’ils sont laissés à eux-mêmes. Dans le même ordre d’idées, les parents soulèvent l’importance d’ouvrir davantage l’accessibilité à l’aide, puisque pour le moment, les adolescents n’ont pas accès à toutes les thérapies. De fait, les adolescents sont dirigés dans les thérapies qui sont desservies par leur région administrative et non dans les thérapies qui correspondent à leurs intérêts (communauté thérapeutique, thérapie sportive, etc.) De la même manière, les parents souhaiteraient que l’aide externe soit accessible, même si les adolescents n’ont pas terminé leur thérapie, puisque présentement, il est impossible pour un adolescent qui a quitté sa thérapie d’avoir accès aux suivis externes. Un deuxième élément qui a été soulevé par tous les parents et avec conviction concerne la souplesse de la structure actuelle. De fait, selon eux, si le système était plus coercitif, ce serait avantageux pour le jeune, puisqu’il aurait moins tendance à se mettre en danger et, avec un tel système, les conséquences seraient assumées par les adolescents et non par les parents.

« Il faudrait peut-être faire plus de publicité pour que les jeunes sachent où aller chercher de l’aide… Les jeunes qui sortent de thérapie et veulent se reprendre en main, ils ne savent pas où aller. Ils ne savent pas s’ils ont droit au BS, ils ne savent pas comment se trouver un emploi, comment faire leur CV… » « Ils sont dans un système où on valorise les bons coups, où on les valorise à l’extrême, c’est ça la philosophie maintenant, pis moi ce que je dis, c’est que les jeunes qui vont bien, on n’est pas tout le temps en train de leur dire, bravo, ça va bien…eux autres, aussitôt qu’ils font un petit quelque chose, il faut applaudir ça, c’est la philosophie du renforcement positif... Tsé maintenant là, les jeunes reçoivent des décisions, parce qu’en vertu de la loi, maintenant les sentences c’est quand tu es majeur… les jeunes rient de ça… »

« Les délinquants n’ont pas conscience de leurs actes… on est responsable, la société est responsable pis eux ils n’ont plus aucune responsabilité. Ils prennent le monopole de la rue, de la maison… la société fait tout pour ça… »

Discussion :

Cette section, divisée en plusieurs parties, suivra les différentes questions de recherche. Dans cette optique, une courte section sera consacrée au profil sociodémographique. Par la suite, comme nous voulions avoir le point de vue des adolescents toxicomanes-délinquants et des parents d’adolescents toxicomanes-

Documents relatifs