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La vraie fausse médiatrice des Tarterêts, ses compétences et ses

LA VRAIE FAUSSE MEDIATRICE DES TARTERETS, SES COMPETENCES ET SES CASQUETTES

Avant propos : un portrait

C. s’active sans compter, cumule les atouts, multiplie les casquettes et assume, consciemment, le fait de devoir en changer souvent : « selon où je suis, je raconte mes salades en fonction de qui j'ai en face ». Celle de citoyen « de base » impliqué dans la gestion démocratique des affaires locales ; celle de porte-parole légitime des habitants ; celle de salarié d’une antenne locale d’une entreprise de service public, celle « d’entrepreneur de moral » (Beker, 1985), fonction qu’elle assume volontiers en tant que prof. de judo. (« Ce qu’il leur faut aux jeunes, c’est des règles ») et enfin celle d’agent d’intégration. Ces compétences forment en quelque sorte un système lui assurant une position d’interface entre plusieurs entités, populations, mondes. C. est une experte en matière de prévention-sécurité. Son expertise est issue de son expérience quotidienne. Elle est le fruit d’une connaissance pratique, née dans l’action et pour l’action. Jouer sur plusieurs registres comme elle peut le faire et le fait, lui donne un avantage tactique précieux : le choix de son mode d’intervention (de l’échelle, du moment, de la personne, de l’entité sollicitée, de son objet) et des registres de justification de son action. Elle peut aussi bien avancer des arguments techniques pour améliorer la propreté ou la sécurité de la Cité que des motifs de type social, relatifs à des projets d’insertion ou d’emploi pour les jeunes. Si le périmètre de son action est local son influence s’exerce au delà, sur les communes voisines avec les concours de judo, sur les embauches au sein de la SNCF. Performance, efficacité, pertinence, autant d’adjectifs qui viennent à l’esprit à propos de ses initiatives. La « densité » de son activité est frappante, comme si l’articulation entre les différentes facettes allait de soi. Aux compétences sociales, psychologiques, professionnelles et humaines, il faut ajouter l’énergie, une autorité naturelle et un pragmatisme à toute épreuve. Son père militaire de carrière lui a transmis des « valeurs » dont elle sait faire bon usage avec les jeunes notamment, qu’ils squattent et fument dans son escalier, qu’ils travaillent avec elle à la SNCF ou qu’ils suivent ses cours de judo.

Que fait-elle ? Où est-elle ?

- Elle est à la fois dedans et dehors : parce qu’elle habite la cité mais la quitte souvent (fins de semaine, soit pour le boulot, des stages, des réunions, soit pour le judo), évitant ainsi le sentiment de s’user et d’y être d’enfermée ; parce qu’elle est célibataire, qu’elle est donc mobile, qu’elle est amenée à circuler entre ici et ailleurs, dans le temps et l’espace ;

- Elle est membre actif du conseil syndical des co-propriétaires du Logis vert, fait fonction de relais et de porte-parole auprès des « autorités » locales pour les problèmes de la co-propriété (« je vais en parler à untel »).

- Son réseau de contacts en ville est à la fois dense et efficace : il se situe à la bonne échelle ; son emploi à la SNCF Corbeil, lui assure une insertion sociale solide : elle sert tout naturellement d’intermédiaire entre les institutions (mairie, police, acteurs locaux de la sécurité) et les habitants du Logis Vert. Mais son « mandat » est d’autant plus légitime qu’il joue sur plusieurs tableaux (résident, salariée d’une « grosse » entreprise de service public) sans engagement ni compromission politique.

- Sa fonction à la SNCF – elle est encore ou a été responsable des emplois-jeunes pour Paris sud-est - la prédispose, là encore, tout naturellement, à faire les go between entre une institution et une population (les jeunes des cités). C’est même la responsabilité officielle qui lui est confiée.

- Professeur de judo sur la Cité elle ajoute à tous ces atouts celui d’être au contact direct et physique des jeunes deux soirs par semaine. Elle les côtoie, les connaît, les suit, les pousse et rêve d’en voir quelques uns lui succéder. Ils l’adorent et elle les aime. Ils « l’épuisent » mais elle les « tient » et leur « fait la morale » avec doigté et insistance. Ils en redemandent.

A l’interface entre les résidents et le monde environnant

Aux Tarterêts, rien de comparable à Grigny 2 (dont il sera question plus loin) où les co- propriétaires rencontrés ne se sont pas constitués en communauté de résidents organisés pour assurer l’entretien du bâti et la sécurité des lieux. Ils n’ont pas pris collectivement leurs affaires en mains. Ils subissent plus qu’ils n’agissent et sont, dans l’ensemble, plus passifs que réactifs, comme on le verra plus loin à partir d’une réunion de co-propriétaires à laquelle nous avons pu assister. Ceci dit, ils ont eux aussi des antennes et des relais efficaces, même si la relation entre résidents et institutions est, dans cette commune (qui ré-elit depuis X années une équipe de droite gouvernée par Dassault), nettement moins étoffée qu’à Grigny 2. Moins bien équipée, cette relation est ici « médiatisée » par des personnes plus que par des entités collectives auto-administrées. Elle passe essentiellement par des individus singuliers, à la fois différents et semblables aux autres, qui sont et qui font l’interface entre les résidents et le monde environnant. Quelles sont les sources et les ressources auxquelles puise cette singularité ? Deux portraits individuels de ces « passeurs-

médiateurs » de fait, mais qui n’en ont ni le titre ni l’emploi officiel, nous serviront pour avancer quelques réponses, singulières elles aussi sans doute, mais qui illustrent certains des ingrédients qui prédisposent à ces fonctions. Le caractère officieux de leurs initiatives ne relève pas de l’informel pour autant. C’est sur les formes de leur intervention locale face aux dégradations et désordres en tout genre qu’ils subissent que nous mettrons l’accent en cherchant à rendre compte, comme en écho, des formes de leur engagement personnel dans la société.

I - Une citoyenne de base immergée dans l’action publique locale

Ecoutons l’avis (désabusé) de cette experte sur les innovations institutionnelles en cours censées améliorer la situation, avant de voir en détail comment elle procède depuis plusieurs années pour assurer sa fonction de relais au sein des instances locales1.

« Tout ça c’est du pipeau ! »

Le scepticisme de C. à l’égard de la nouvelle structure mise en place, le futur « conseil » local de sécurité et de prévention de la délinquance, repose sur son expérience acquise depuis plusieurs années au sein d’une structure existante, le « comité » technique, qui se réunit tous les 15 jours, nettement plus opérationnel à ses yeux :

« Là c'est le compte-rendu opérationnel de prévention et de sécurité de la ville de Corbeil- Essonnes. Notre ministre Jean-François Coppé, est venu nous raconter toutes ses salades. (rire) Bon, je dis que ça [elle montre le compte-rendu] c'est plus efficace que ça [elle montre le projet du ministère]. C'est l'installation d'un conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Donc ça c'est la réunion qu'on a eue où ils ont signé le contrat. Donc là ça va être divisé par groupes. Les réunions vont avoir lieu une fois tous les six mois. Là ils vont faire la première réunion officielle avec les élus, le deuxième collège c'est plus par rapport aux scolaires et nous on est dans le troisième collège, avec les bailleurs, les pompiers, la sncf. …C'est du grand bla-bla, ça fait bien pour le gouvernement. Justement on s'est posé la question de savoir ce qu'on faisait de notre comité technique, est-ce qu'on va le maintenir, parce que ça va faire doublon, si tu veux, entre guillemets. Alors sachant que ça on le fait tous les quinze jours, et puis on avance ».

« On se le dit en face à face, avec des gens qui sont comme moi »

Le problème général soulevé est celui du « bon » niveau de l’action publique locale et du rôle que peut y jouer un porte parole des résidents. Comité ou conseil ? Mais derrière la crainte de l’indifférence des « grandes instances » à l’égard d’un sujet aussi localisé, c’est

1 Rencontrée il y a cinq ans dans le cadre de sa thèse par Damien Collard, C. nous a servie d’informateur et surtout d’intermédiaire pour rencontrer les résidents de la cité. Les relations de confiance construites à l‘époque ont été pour nous des atouts précieux.

la composition interne du futur conseil qui inquiète « l’habitante », comme elle se nomme ici. Il y va tout simplement de la participation directe des citoyens aux affaires de la cité, assurée dans un comité technique opérationnel et qui risque fort d’être compromise dans la nouvelle instance plus « représentative » et surtout découpée désormais en plusieurs collèges. Le face à face ne sera plus possible. Or, c’est sur cette interaction directe et fréquente que l’habitante compte pour « avancer », pour obtenir l’engagement des services municipaux concernés :

« Hier j'ai dit (au comité technique) « Aux Tarterêts, ils ont fait des travaux sur la rue et puis ils n’ont pas re-goudronné. ». Bon , les grandes instances, elles n’en ont rien à faire que la rue ne soit pas re-goudronnée…Mais là, si tu veux, au niveau habitants, paf, ils me le font. Bon, là c'est un problème technique, on va dire et c'est vrai que les problèmes techniques, …on se le dit face à face, avec des gens qui sont comme moi, entre guillemets, heu…à différents niveaux…et on agit ».

« Je fais le relais »

Informer, alerter, prévenir sont donc les trois piliers de son intervention auxquelles il faut ajouter la capacité à transmettre les inquiétudes des voisins, après en avoir évalué la véracité ou la gravité. Colporter les rumeurs décrédibilise ; alerter d’un danger réel, l’apparition des rats, par exemple, conforte la légitimité et l’utilité de cette fonction d’informateur privilégié qui sait avancer des arguments convaincants (ici, la démolition de la tour qui fait sans doute fuir les rats) :

« Donc au niveau de la mairie, j'ai prévenu, j'ai dit qu'en ce moment, on avait des rats, parce que, moi je ne les ai pas vus mais j'ai une voisine qui m'a dit qu'il y avait des rats qui se baladaient, alors qu'avant on en voyait pas, et puis, pas des petits rats, hein, des rats bien consistants. En plus comme ils ont commencé les travaux de démolition de la tour, donc ils ont tout vidé là dedans, il y avait plein de cochonneries dans les souterrains et tout, bon ben, ils doivent faire fuir les rats puisqu'il y a du monde qui circule dans les bâtiments. Donc, tous ces faits banals peut-être pour nos grands pontifs…Donc, si tu veux, je fais le relais par rapport aux gens de la co-propriété ».

« J’appelle…et je leur transmets »

Le partenariat citoyen ne consiste pas seulement à réclamer de l’aide : il faut pouvoir « rendre » aussi, proposer ses services. C’est la réciprocité qui fonde et qui entretient l’échange, à la façon d’un don contre don. Pour rester efficace, le rôle d’informateur-relais doit jouer dans les deux sens, implique un va-et-vient, signifié ici par l’adverbe « inversement » :

« les voitures brûlées, les voitures qui crament, maintenant, j'appelle, le lendemain, elles sont enlevées, tandis qu'avant, quinze jours ou trois mois après elles y étaient toujours. Inversement, quand il y a des trucs SNCF qui ne vont pas ils me le disent aussi. Par exemple, moi au niveau du quartier, je fais des photos des ordures, par exemple, et je leur transmets ».

« J’ai fait mon enquête »

Transmettre ne suffit pas en général : encore faut-il réussir à remonter aux origines d’un problème pour y trouver une solution. Et pour cela, se renseigner, mener l’enquête sur le terrain. Les actions s’enchaînent : faire une photo, la montrer au comité, prévenir le bailleur et lui demander de se renseigner : les ordures dans la rue peuvent y être par négligence ou parce que le container est inaccessible, la porte fermée à clé. Cet enchaînement implique en outre de parler avec les gens, de chercher à comprendre leurs raisons pour trouver le bon remède. Bref d’aligner des preuves, de porter un diagnostic, de vérifier les faits pour agir sur la cause :

« Par exemple, il y a des gens maintenant qui mettent leurs ordures dans la rue, au lieu de les mettre dans les conteneurs. Donc lundi j'avais apporté la photo du tas de détritus qu'il y a dans la rue, donc j'ai fait mon enquête, là aussi quand même, donc j'ai prévenu le bailleur, j'ai dit au bailleur, bon, parce que moi, je faisais un peu la police aussi, quand je voyais des gens aller porter leurs sacs poubelles dehors dans la rue, je leur demandais d'aller les porter dans les conteneurs. « Ah oui, mais on peut pas y accéder. », alors soi- disant qu'ils ont pas de clé. Alors j'ai demandé au bailleur de se renseigner si ses locataires avaient bien les clés, sinon ils ne peuvent pas accéder aux conteneurs. Parce que si le local conteneur est fermé à clé et que personne ne peut y accéder, ça ne m'étonne pas qu'ils mettent leurs ordures dans la rue ».

« Ils ont embauché des jeunes du quartier »

Mais la solution à ce désordre récurrent peut être d’un autre ordre. Le passeur peut aussi se transformer en créateur d’emplois en incitant la mairie à embaucher des jeunes sur la cité. Une telle initiative suppose une série de démarches auprès de différents responsables : savoir faire pression, persuader, monter un dossier, affûter des arguments convaincants, autant de compétences technico-administratives et relationnelles nécessaires pour réussir. Râler ne suffit pas, pas plus que « transmettre » l’information :

« l'autre fois il y avait plein de détritus déposés le long du machin, j'ai râlé en tant que co- propriétaire et responsable du conseil syndical et du coup le bailleur, la mairie, ils ont fait un travail, j'ai les documents chez moi, je les ai pas ici, ils ont fait appel à une société de nettoyage, ils ont embauché des jeunes du quartier qui ont bien nettoyé et ça s'est bien passé.

II – Une voisine (pas) comme les autres, une femme d’action qui « ose »

Prenons un exemple banal, celui des tags. Il ne concerne pas « les institutions » mais le bailleur et les co-propriétaires. La solution la plus évidente consiste à les faire disparaître le plus vite possible, à repasser une couche de peinture dès que les tags font leur apparition ; et la co-propriété, dans ce cas, d’après la gardienne, engloutit non seulement des sommes

considérables en pots de peinture mais l’opération occupe une bonne partie du temps de l’unique agent d’entretien. Que faire d’autre ? Surveiller et punir se traduit concrètement par des interventions en cascade, la mise en œuvre d’une méthode digne d’un manuel de problem solving.

La « femme d’action » et voisine directement concernée – cela se passe dans sa cage d’escalier - que nous écoutons, va s’engager dans une démarche qui combine quatre

formes d’action complémentaires : l’enquête (prendre la photo, comparer, rechercher les

auteurs et leurs mobiles), l’entre-aide (obtenir la coopération des voisins), la parole (ressource qu’elle appelle « faire une médiation » : discuter, dissuader) et la répression (ici, la dénonciation du trafic « à qui de droit »). Une opération de longue haleine puisqu’il lui a fallu au total un an pour aboutir.

Mener l’enquête : « Il y a avait eu des tags dans mon immeuble qui ressemblaient à

ceux-là (elle montre la photo). Alors j'avais fait la corrélation puisque je recherchais le gars qui faisait ça. Ils avaient commencé à taguer le plafond, le mur….Donc là j'avais pris la photo, c'était près de l'ascenseur, ils avaient commencé à faire des trous parce que comme je les dérangeais, parce qu'avant ils vendaient du shit chez moi ».

Enrôler les voisins : « Donc nous on surveille, moi je fais la police et j'essaye d'inclure

mes voisins parce que moi je ne suis pas là tout le temps, pas souvent même. Donc je suis passée et j'ai demandé aussi à mes voisins d'intervenir…et les gens se sont quand même bougés. Par exemple quand je descendais, j'étais toute seule et il y avait toute une bande, j'avais un voisin qui descendait, qui restait pour donner un coup de main ».

Discuter : « Des fois ça n'arrangeait pas la chose parce que des fois j'arrivais à

entamer une médiation et puis en fin de compte il me la cassait parce qu'il disait « allez, dégagez de là », bon. Tu me diras, des fois, ça me démangeait de leur f… une bonne branlée et puis de les f… dehors. Et puis en plus ça sentait, ils fumaient dans le hall, alors moi je gueulais après eux parce que moi je ne voulais pas qu'ils fument dans le hall ».

Dénoncer : « Et puis après j'ai eu quelques info comme quoi ils vendaient, après je suis

remontée au gars donc j'ai prévenu qui de droit et j'ai prévenu le bailleur parce qu'après j'ai su où il habitait, donc du coup maintenant il a dégagé, il n’est plus chez nous. Petit à petit, parce que c'est long, ça a duré pratiquement un an avant que j'obtienne certaines choses ».

« Un jour ça va mal finir »

Le succès de ce type d’intervention concertée ne doit pourtant pas faire illusion. Pas plus que le laconisme apparent de celle qui se sait directement visée : « C'était l'histoire que les jeunes venaient squatter notre hall et puis pour se venger, puisqu'on les emmerdait, c'était surtout par rapport à moi parce qu'on leur avait fait la morale sur le respect du matériel ». Car la peur des représailles représente une arme dissuasive redoutable et un frein sérieux à toute action collective visant à déloger les squatteurs. En dépit de ces actes de résistance exemplaires, le climat psychologique paraît pour le moins tendu parmi ces « bourgeois » du haut Tarterêts, privilégiés, aux yeux des gens du « bas », parce que propriétaires de leur appartement. Leur exaspération est entretenue et exacerbée par les différences sociales nettement marquées au sein des habitants de la cité. Les classes sociales sont inscrites dans l’espace ici : ceux d’en haut voient d’un mauvais oeil les jeunes des logements sociaux du bas. Dans ces conditions l’entre-aide et l’action à plusieurs « entre gens qui se respectent », dans ces tours du Logis Vert, rencontre des limites évidentes : l’initiative d’un « meneur » ne suffit pas. Encore faut-il qu’il réussisse à persuader ses voisins que réagir ensemble peut porter ses fruits et n’expose pas automatiquement à la vengeance. Si C. ne s’est jamais fait agresser, c’est arrivé à d’autres. Elle-même reconnaît que sa patience est mise à rude épreuve, que certains jours la coupe est pleine et que si elle avait un fusil… L’extrait qui suit montre que la situation est…explosive (au sens propre et au figuré) et que pour éviter de « péter les plombs », il vaut mieux avoir un pied dans la cité et un autre ailleurs, ouverture salutaire sur le monde, bien loin d’être donnée à tous les résidents :

« Il y a aussi des habitants qui sont là toute la journée, qui voient des choses et qui ne veulent rien dire… Il y a des habitants qui ont parlé et qui se sont fait tabasser, qui ont eu leur voiture brûlée. Bon, récemment, il y a un gars qui s'est énervé contre des jeunes, il a pris un flingue, il a tiré. Bon, c'est lui qui est en prison. L'autre jour à la réunion justement

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