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Le CMP de Grigny : un service public local dans son environnement

LE CMP DE GRIGNY : UN SERVICE PUBLIC LOCAL DANS SON ENVIRONNEMENT

Avant propos : les termes de l’échange

Le Centre Médico-Psychologique de Grigny représente l’une des « entrées » que nous avons choisi de privilégier. Ce portrait est celui d’un service public local « de proximité », anciennement sectorisé, défini par son ancrage territorial. Ce service remplit aujourd’hui sa mission – soigner des patients - dans un environnement social, matériel et humain difficile dont les membres de l’équipe s’accommodent plus ou moins bien. Les actes d’incivilité auxquels ils ont été confrontés ont perturbé le fonctionnement du service au point que l’équipe a dû changer plusieurs fois d’emplacement.

Le préambule1 qui suit accompagne le document remis aux membres de l’équipe du Centre

médico-psychologique. Il figure ici pour indiquer le type de « contrat moral » passé avec nos interlocuteurs. Il donne une idée des conditions dans lesquelles nos entretiens se sont déroulés et des termes de l’échange que nous leur avons proposé.

Pour quelques heures, les places auront été inversées : nous vous avons écoutés, vous les « écoutants », dont c’est le métier d’écouter. Vous savez que « quelques heures » c’est très peu. Nous vous avons entendus à la fois comme des personnes, des professionnels et en tant que tels, des témoins, susceptibles de nous éclairer sur notre objet. Est-il besoin de préciser que si l’écoute fait aussi partie de nos pratiques professionnelles en sciences sociales, elle n’est évidemment pas de même nature que la vôtre : elle est généralement de courte durée, n’a pas de visée thérapeutique (mais disons de « connaissance » - sa « scientificité » étant discutable) ; elle ne répond pas non plus à une demande (c’est nous qui sollicitons généralement la parole des autres) et elle est largement orientée par nos questions (nos entretiens sont « guidés » par un objet de recherche).

Quel était le « contrat » moral passé entre vous et nous, les termes de l’échange ? Après en avoir discuté, nous étions tombés d’accord sur l’idée d’un récit « à plusieurs voix » de l’histoire de votre institution. Ce n’est pas exactement ce que nous avons fait. Pour plusieurs raisons. La première a trait aux sources dont nous avons disposé. Faute d’avoir

1 Si les remarques qui suivent s’adressent directement aux interlocuteurs du Centre Médico-Psychologique de Grigny-La Grande Borne qui nous ont accueillis et à qui ce document de restitution est destiné, l’analyse et la mise en forme de leurs propos obéissent à la logique d’un programme de recherche portant sur la relation entre « Territoires, Médiation et Incivilités ».

insisté suffisamment, sans doute, nous n’avons pas pu consulter les documents « historiques » et administratifs (depuis la création du centre) dont il avait été question le jour de notre rencontre. Le centrage proprement historique semblait de ce fait hors d’atteinte. D’autant que, en leur absence, et au fur et à mesure de nos entretiens, nous avons réalisé combien les dates précises de l’installation et des divers déménagements successifs du Centre restaient flous et approximatifs dans la mémoire des anciens de l’équipe.

La seconde raison tient au fond. Ce récit était-il bien le problème qui nous intéressait ? Etait-ce bien ce qui vous importait vraiment ? En ce qui nous concerne, la réponse est non. Une monographie chronologique précise de l’institution nous aurait moins appris, pour notre sujet de recherche, que ce que vous aviez à nous dire sur le quartier et sa population, sur votre relation avec elle, sur la signification de votre présence à la Grande Borne et les difficultés éprouvées dans l’exercice de votre métier. Quant à votre attente, on peut en effet penser que ce récit pluriel aurait pu vous servir d’archive, être utile pour les membres plus récents. Nous espérons néanmoins que le document qui suit trouvera aussi son usage, sera éventuellement l’occasion et la matière d’un échange sur un sujet aussi sensible que socialement « chaud » : comment vivre dans votre environnement ?

Ce document est le fruit de vos propos, du moins ceux des huit d’entre vous que nous avons rencontrés qui appartiennent aux différents métiers exercés au CMP et que nous tenons à remercier. Mais il est tout autant le fruit de notre découpage, de nos rapprochements, de nos interrogations et dont nous portons la responsabilité. Son statut est hybride : son contenu est le fait de vos réflexions individuelles et vos propos, énoncés en entretien, nous étaient adressés. Nous les avons dépersonnalisés et « collectivisés », mélangés et mis en commun pour vous les restituer. Si nous avons délibérément gommé les auteurs, confondu leurs paroles, pour respecter leur anonymat, nous avons tenu à préserver les différences de points de vue. Cette reconstruction porte donc la trace de nos choix, dans la mesure où nous en avons organisé la trame, conçu l’ordre.

Comment avons nous procédé ? De la relecture de l’ensemble des entretiens, quelques thèmes saillants ou récurrents sont apparus. Certains, directement orientés par nos questions (sur les incivilités, les raisons et les lieux de déménagement), d’autres alimentés par votre réflexivité, par vos propres préoccupations, analyses et interprétations. L’ensemble ressemble un peu à un « patch work » : si le dessin qui figure sur chacun des carrés de tissus vous revient, leur montage, leur sélection, leur taille, leur emplacement et la couleur du fil qui les relie nous appartiennent. Le tableau a pour titre « Un CMP dans son environnement » et l’environnement sera traité sous l’angle des trois dimensions suivantes : institutionnelle, humaine et matérielle.

I - Environnement institutionnel : entre isolement et ancrage

Le CMP est un service public « de proximité » (« 80% des patients pourraient venir à pied ») qui se caractérise ici par son éloignement, son isolement, son invisibilité, trois termes qui décrivent, à un premier niveau, sa situation face au contexte institutionnel.

« Une extension de l’hôpital en plein dans la cité, au service de la population »

L’éloignement résulte du projet lui-même qui est à l’origine de la création des CMP dans les années 60. Il s’agit dans ce cas d’un éloignement géographique « normal » par rapport à l’institution-mère de rattachement, ici l’hôpital psychiatrique d’Etampes, situé à 40 km de Grigny et d’accès difficile. Les CMP étant issus de la sectorisation, leur objectif était de rapprocher les lieux de soins du public, de rompre avec la psychiatrie « asilaire », de constituer une alternative à l’hospitalisation en offrant aux gens des soins et des structures (hôpitaux de jour, centres d’accueil, ateliers thérapeutiques, appartements associatifs) sur place, « en plein dans la cité ». Cette politique, 40 ans plus tard, aboutit à un constat paradoxal : « on est un peu en marge ».

« On est les seuls à être restés »

L’isolement est la conséquence « logique » de cette politique de sectorisation quand les autres services publics n’y adhèrent pas : au départ toutes les institutions se trouvaient dans le vieux Grigny coupé de la cité par l’autoroute ; puis La Poste et des établissements scolaires s’y sont installés. Mais aujourd’hui, 30 ans plus tard, le sentiment d’isolement persiste même s’il existe encore sur place une Poste (menacée de fermeture et dont les agents touchent une indemnité spécifique), des services pour enfants, une maison de quartier avec ses antennes, une bibliothèque, une annexe du commissariat et un marché. Ce sentiment est accentué par la fermeture progressive de la plupart des commerces de proximité (boutiques, laverie, boucherie, cinéma) dont il ne reste plus que des traces matérielles d’abandon : rideaux de fer tirés, portes et vitres barrées.

« C’est comme si on n’existait pas ! ».

L’invisibilité, enfin, est ce qui caractérise la relation du CMP à la Mairie qui a pourtant « tout fait » pour qu’on reste sur place. C’est la conclusion « légitime » que les membres de l’équipe tirent d’une « anomalie » administrative : le CMP ne figure toujours pas, en dépit de nombreuses demandes, dans la plaquette distribuée par la municipalité et qui recense en une centaine de pages l’ensemble des services offerts aux habitants de la commune. « Il y a 15 jours G. a eu une réunion à la Mairie sur les services rendus par la ville, pour refaire le petit livret. Et bien on n’y est toujours pas ! ». Cette invisibilité ne se lit pas seulement dans les documents mais aussi dans la signalétique : « Pendant des années on leur a demandé de mettre un fléchage ou un panneau. Mais non, la psychologie doit rester cachée » et dans la presse locale : « Le CMP est un centre médico-

psychiatrique : la semaine dernière j’ai participé au congrès des CMP et dans le journal local il était écrit » la réunion des centres médico-professionnels ! ». De là à relever la couleur politique de la mairie pour expliquer ces « oublis », il n’y a qu’un pas : « mais c’est vrai, il y a quelque chose du côté de cette mairie communiste : la psychiatrie n’existe pas pour eux »

« Tous les partenaires sociaux nous envoient du monde, on est très bien implanté, on est connu »

Et pourtant – et c’est le second temps de l’analyse - l’ancrage professionnel du CMP est bien réel. Les partenariats cités autour de l’offre de soins sont nombreux : avec l’hôpital de jour (à Ste Geneviève) et les deux hôpitaux d’Evry et de Longjumeau ; avec les services de pédo-psychiatrie et la PMI, avec le Point Ecoute Jeunes, avec des équipes d’ethno- psychiatrie ; avec des associations qui gèrent des appartements thérapeutiques, un centre d’accueil thérapeutique (CATTP), un foyer à Juvisy ; avec des assistantes sociales, des psychologues scolaires, le service social de la mairie, avec le bailleur (Opievoy) et, bien sûr, les médecins généralistes et SOS service « psy ». Le point commun à ces collaborations est d’être « centrées sur le patient ». Elles prennent des formes diverses : l’accueil des patients adressés, le suivi de ceux qui sont orientés vers une autre institution, l’assistance à des réunions avec les différents interlocuteurs professionnels. Mais il existe aussi une série d’activités proposées aux patients (repas, informatique, groupes de parole, de presse, aide à la lecture) destinées à les mêler à la population générale ainsi que des prises en charge de personnes, qui relèveraient du CMP, par des associations. Cet « empilement » né au fil du temps, de structures publiques et privées qui fonctionnent en relais, forme, au total, un réseau local dense au sein duquel le CMP a toute sa place.

« On est en position de retrait…on n’a pas à provoquer la demande mais on est un peu dans l’excès inverse »

Mais de quelle place s’agit-il sachant que l’image du centre (« c’est chez les fous »), dans un tel environnement, suscite la méfiance. Le service au public rendu par un CMP à la population implique une expertise médico-psychiatrique, une offre de soins adaptés, psychologiques ou psychiatriques, et la réception (des patients) « en réponse » à la demande, celle des patients eux-mêmes ou des intermédiaires médicaux-sociaux qui les orientent. Cette place qui se définit avant tout en référence au cœur du métier repose sur une règle déontologique fondatrice – répondre à la demande - même si quelques-uns y

tiennent plus que d’autres. Elle suscite quelques tensions ou des doutes au sein de l’équipe. L’absence de travail compromet la visée de réinsertion sociale portée autrefois par les CAT et les ateliers thérapeutiques : le projet initial a perdu une part de son sens. Le retrait délibéré par rapport à la vie sociale locale reste préconisé par certains. « Etre dans le social », « avec » les associations, accepter une invitation à un repas, organiser des loisirs, autant d’activités trop immergées dans la vie du quartier pour que l’anonymat de l’entretien et du soin soit préservé. D’autres entretiennent des contacts réguliers avec le tissus associatif local, (« sur la Grande Borne, C. a un réseau pas possible, elle connaît les partenaires ») participent à des réunions extra-professionnelles (du Diagnostic Local de Sécurité ou du Grand Projet de Ville par exemple), ou encore regrettent de ne pas pouvoir discuter avec le bailleur du problème brûlant des loyers, avec la police, de l’insécurité.

« J’ai l’impression qu’on est aussi mal traités que les gens de la cité » « Cette histoire autour des logements ça pourrit la vie des gens de Grigny »

Les salariés du CMP souffrent, globalement, d’un sentiment de non reconnaissance, d’abandon et d’impuissance de la part des institutions. Quelles que soient leurs différences d’engagement dans l’action publique locale, leur lassitude, teintée parfois de colère, vise les deux institutions publiques les plus proches et les plus puissantes dont tout le monde, les habitants comme le CMP, dépend : l’Opievoy, le bailleur, puisqu’à Grigny la Grande Borne presque toute la population est locataire, et la Municipalité. On reviendra plus loin sur la question des dégradations et de l’absence d’entretien des lieux qui frappent tous les résidents. L’absence de soutien institutionnel est durement ressentie par l’équipe. Le découragement et l’usure face aux contacts « avec la ville » et le bailleur (ce « mur d’incompréhension ») entraînent chez certains un « repli » sur le métier, voire des départs anticipés ; chez d’autres, ils alimentent une critique sévère des institutions publiques et des élus, véritables sources, selon eux, de la violence indûment attribuée aux populations. Deux exemples seulement. Le logement HLM devient de moins en moins accessible en raison de l’augmentation du seuil des ressources dont il faut pouvoir justifier pour obtenir un logement. Par ailleurs l’opacité des critères d’attribution des logements pratiquée par l’Opievoy alimente, chez cette population « dont la souffrance psychique est liée, plus que pour d’autres, à la souffrance sociale », rumeurs, frustrations et « délires » (politique plus sévère en matière de paiement des loyers, expulsions, « revalorisation » des lieux, lettres au préfet ou au maire sans réponse, espoirs déçus, appartements visités puis non attribués,

logements vides ou squattés, passe-droits..). De son côté l’équipe, contrainte de fermer, par deux fois, pour « exercer une pression » sur la Municipalité, a elle-même été victime de l’indifférence générale et de l’inertie administrative face à ses demandes pourtant pressantes de relogement. Avant d’entrer enfin dans ses nouveaux locaux en juin 2004, deux appartements « pas dignes d’un service public » mais toujours au cœur de la cité lui avaient été attribués, à titre provisoire, pendant …4 ans.

« Des endroits en telle difficulté sociale, où on voit la souffrance, où on a du mal à répondre »

On peut se demander si le projet d’une psychiatrie sociale né avec le développement économique des « 30 Glorieuses », en réponse notamment aux besoins spécifiques de la population de ces cités (dont Grigny représentait alors l’archétype), garde encore sa crédibilité. Non que l’accès des populations dites défavorisées aux soins psychiatriques « sur place » ait perdu sa raison d’être. Mais parce que la dégradation profonde des conditions de survie d’une bonne partie des habitants interdit, plus que jamais, de séparer clairement souffrance psychique et sociale, affectant du même coup la pertinence et le sens du service offert. Son accessibilité a-t-elle toujours la même importance à l’heure où « l’on peut considérer que l’hôpital pourrait redevenir un lieu d’hébergement », en l’absence d’un toit ? Mais surtout, la dégradation des conditions de vie, la détérioration ambiante du bâti, le sentiment d’insécurité et les actes dits d’incivilité qui frappent la population est contagieuse. Elle déteint très directement – comme on va le voir plus loin - sur les conditions de travail des professionnels de santé atteints par un sentiment analogue d’indignité et d’impuissance dans l’exercice de leurs fonctions. L’absence de soutien de l’environnement institutionnel (« toujours dans le court terme et débordés par la situation »), souligné par les membres du CMP, en est l’une des causes. Au total, le Centre fait un peu figure d’atoll professionnel « oublié », surexposé, conçu pour un monde qui n’est plus tout à fait le même : un service public très spécialisé, au service d’une population très paupérisée, perdu au milieu d’une cité très dégradée. Il en partage les conditions de vie matérielles – dans la journée au moins – et surtout les blessures symboliques.

II – Environnement humain : de la population en général et des patients en particulier

Sur ce second type d’environnement, très présent dans nos entretiens, nous n’avons pas cherché à recueillir de données statistiques précises. Le tableau des habitants de Grigny est avant tout impressionniste, fait de bribes et d’idées générales. Mais il est aussi assez contrasté : certains mettent l’accent sur le gris, d’autres s’y refusent. Les représentations, les impressions, les interprétations qui suivent sont à la fois personnelles, partielles, partiales et parfois même polémiques. C’est à ce titre qu’elles nous importent. Elles ne livrent pas de ces informations objectives qu’on appelle aussi souvent « sociologiques ». Leur subjectivité, en revanche, nous intéresse : elle est une façon de décrire le monde humain environnant, de parler du passé (« quand on avait des outils et des idéaux ») et de l’histoire du Centre ; une manière de penser les habitants et de panser les patients, une occasion d’évoquer, indirectement, l’évolution des pratiques et du projet professionnel de l’équipe.

« Ils ont commencé à loger les gens virés de leurs taudis du 13ème » «c’est ce que je trouvais intéressant à l’époque, cette mosaïque »

Rappel historique. A visiter le quartier aujourd’hui on ne se doute pas nécessairement du caractère emblématique de la Grande Borne à l’époque de sa création, ni de la portée politique et sociale des grands projets d’urbanisation des années 60 à l’origine de la cité. L’Office HLM de la ville de Paris s’engageait à reloger, dans des conditions plus que décentes (un architecte de renom et une architecture innovante, petits bâtiments sans tours, nombreux espaces publics et espaces verts à l’abri de la circulation, décoration esthétique …) les populations expulsées du centre de Paris. A ces populations sont venues s’ajouter les vagues successives d’immigration (réfugiés chiliens, iraniens, travailleurs portugais, maghrébins, africains, indiens, turcs) qu’il fallait accueillir et qui forment toujours aujourd’hui une « bonne partie » de la population. « Dans les années 70 le médecin de la PMI faisait sa consultation avec 8 interprètes » ; « je me rappelle une époque où on disait que c’était le 5me département d’Outre Mer ! » ; « avant, il y avait un tabac en bas : c’était Beyrouth à l’intérieur ! » ; « C’est par vagues : je me rappelle des iraniens qui arrivaient parce que le shah d’Iran venait de se faire renvoyer » ; « au marché du jeudi, on voit beaucoup de femmes voilées, sinon elles sortent peu » ; « on est souvent confrontés à des personnes qui ne parlent pas Français ». L’hétérogénéité de la population, la

« mosaïque » appréciée par les anciens a peu a peu fait place à une « majorité maghrébine et d’Afrique noire ». Et en conséquence, « les gens » - terme générique qui veut dire les blancs, adjectif jamais prononcé – partent.

« On est plus dans…moi je dis crise sociale»

Qui sont les habitants de Grigny ? Les catégories de population le plus souvent nommées sont sans surprise. Le tableau est sombre. Elles déclinent la longue liste des privations et des handicaps sociaux qui frappent, plus durement que d’autres, les habitants de la cité. Aux lignées « d’assistés » (qui remontent parfois à la 3me génération de patients d’une même famille suivis au Centre), il faut ajouter désormais les « sans toit », « sans travail », « sans papiers », les « sur endettés », les « enclavés », les « pauvres », les « déshérités », sans oublier les jeunes en voie de « déscolarisation qui n’ont jamais vu leurs parents partir au travail ». Bref, une population « ravagée économiquement », « désocialisée », « dé- républicanisée », « abandonnée du reste du monde ». Et pourtant « beaucoup de choses existent ici » !

« … et les pathologie ont changé »

Elles sont moins aiguës, plus « sociales ». La « demande » elle aussi a changé, elle porte souvent sur les médicaments, fournis gratuitement au Centre, et les certificats médicaux, dans l’espoir d’obtenir des papiers. On peut, là encore, se demander à quel point la

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