• Aucun résultat trouvé

4. Questions de recherche

6.1. Le volet quantitatif de l’étude MATCH

6.1.1. Population de l’étude

L’enquête quantitative a inclus trois catégories de participants. Il s’agissait de personnes qui ont déjà fait le test VIH au moins une fois (les utilisateurs CTV) des personnes qui n’ont jamais fait de test (les non utilisateurs) et des prestataires de CTV. Les utilisateurs comprenaient des personnes séronégatives et des personnes séropositives. Et dans la catégorie des prestataires, il y avait les agents de santé et les prestataires communautaires.

Les critères d’inclusion et de non inclusion pour chaque catégorie de participants sont présentés dans le tableau 1.

Tableau 1 Critères d'inclusion et de non inclusion par catégorie de participants à l'étude MATCH, 2008-2009, Burkina Faso

Participant Critères d’inclusion Critères de non inclusion

Utilisateurs

séropositifs et séronégatifs

§ Etre âgé d’au moins 18 ans

§ Connaître son statut sérologique VIH

§ Etre d’accord pour partager le statut VIH avec les enquêtrices

§ Donner son consentement pour participer à l’étude

§ Etre âgé de moins de 18 ans § Ne pas connaître son statut VIH § Connaitre son statut VIH mais ne pas

souhaiter le partager

§ Ne souhaite pas être interviewé

Non utilisateurs § Etre âgé d’au moins 18 ans § Déclarer n’avoir jamais fait de test § Donner son consentement pour

participer à l’étude

§ Etre âgé de moins de 18 ans § Avoir déjà fait le test VIH § Ne souhaite pas être interviewé Prestataires,agents de

santé § Travailler dans les différents programmes CTV (test à l’initiative du soignant, PTME…) des districts de l’étude

§ Etre en poste depuis au moins un mois

§ Donner son consentement pour participer à l’étude

§ Agents de santé n’intervenant pas dans le CTV ou dans l’offre des services de prise en charge

§ Etre en poste depuis moins d’un mois § Ne souhaite pas être interviewé

Prestataires

communautaires § Personne offrant le CTV dans les ONG/associations § A offert le CTV au cours du mois

écoulé

§ Donner son consentement pour participer à l’étude

§ Personne n’offrant pas le CTV dans les associations

§ Prestataire communautaire n’ayant pas offert de CTV au cours du dernier mois § Ne souhaite pas être interviewé

21

6.1.2. Taille de l’échantillon et échantillonnage

A Ouagadougou et à Dédougou, des sites offrant le CTV suivant les deux principales stratégies (communautaire, test à l’initiative du soignant (PTME et autres patients)) ont été sélectionnés. L’échantillon initial par pays était de 900 utilisateurs et non utilisateurs (300 utilisateurs qui ont déjà fait le test VIH et ont un résultat négatif, 300 utilisateurs qui ont déjà fait le test VIH et ont un résultat positif et 300 personnes qui n’ont jamais fait de test VIH). Egalement 100 personnes testées pendant la campagne de dépistage de 2008 devaient être incluses, ainsi que 100 prestataires de CTV.

Le nombre de personnes à interviewer dans chaque localité a été décidé par les équipes de recherche suivant leurs fréquentations (2/3 à Ouagadougou et 1/3 à Dédougou pour le Burkina Faso).

Recrutement des utilisateurs

Les utilisateurs des différents sites de CTV ont été informés de la conduite de l’étude au cours du post test par les prestataires de service. Puis les enquêtrices ont approché tout un chacun à la fin du post test pour leur proposer la participation à l’étude. Aux personnes qui ont montré un intérêt à y participer, une fiche d’information plus détaillée leur a été lue. Puis leur consentement a été recueilli par écrit avant l’entretien.

Utilisateurs des sites autonomes. Dans les centres de dépistage autonomes, un pas d’échantillonnage a été initialement défini en fonction du nombre de clients reçus par jour dans le centre, et en fonction du temps d’administration du questionnaire. Cependant, vu la faible fréquentation des sites au moment de la collecte des données, la participation a été systématiquement proposée à tous les clients à la sortie du conseil post-test.

Utilisatrices des sites PTME. Un pas d’échantillonnage a été initialement établi dans les centres de santé maternelle et infantile en tenant compte des données des registres PTME et de la durée de l’administration du questionnaire. Mais il s’est avéré impraticable car il était difficile d’estimer en début de journée le nombre de femmes enceintes qui n’ont pas encore fait leur test lors de la grossesse en cours parmi les consultantes du jour, puis estimer le nombre de femmes enceintes qui accepteraient de faire le test pour l’établissement du pas d’échantillonnage. De ce fait, les femmes enceintes ont été systématiquement approchées à leur sortie de la consultation prénatale (CPN) ou à la sortie du conseil post par les enquêtrices pour leur demander de prendre part à l’étude. Des rendez-vous ont été donnés à celles qui souhaitaient participer à l’étude mais ne pouvaient pas le faire dans l’immédiat.

Les PVVIH. Le recrutement des PVVIH s’est fait majoritairement dans les lieux de prise en charge (associations et hôpitaux de jour). Au sein des associations, les responsables de la prise en charge communautaire, préalablement informés de l’objet de l’étude, en ont d’abord informé leurs membres ou bénéficiaires. Puis ces derniers ont été approchés par les enquêtrices pour négocier leur participation à l’étude, à l’issue des consultations individuelles ou des sessions de groupe (groupes de parole ou repas communautaires). Au sein des hôpitaux de jour, avec l’accord des soignants, les enquêtrices ont négocié directement la participation à l’étude avec les patients en salle d’attente.

Dans les deux situations, des rendez-vous ont été programmés pour les personnes qui souhaitaient participer à l’étude et ne qui ne pouvaient pas faire l’entretien dans l’immédiat. Les patients souffrant de la tuberculose (TB). Le recrutement des patients TB a eu lieu à Ouagadougou (CDT de Pissy et au centre national anti tuberculose (CNLAT)). Dans la salle d’attente, avant la consultation, les enquêtrices ont présenté l’objet de l’étude aux patients,

22 individuellement afin de demander leur participation. L’entretien a eu lieu soit avant, soit après la visite médicale, suivant l’ordre d’arrivée des patients consentants.

Utilisateurs des sites de campagnes de dépistage. Dans les sites fixes de CTV, il n’y avait pas une grande affluence au moment de la collecte des données et la participation à l’étude a été systématiquement proposée à l’ensemble des clients. Par contre dans les sites mobiles des campagnes, il y avait de nombreux clients et plusieurs conseillers. L’identification des participants s’est faite en fonction de la disponibilité respective des enquêtrices et des clients (après un long temps d’attente pour le counseling et le résultat, certains utilisateurs ne souhaitent plus attendre pour un entretien).

Le recrutement des non utilisateurs

Le recrutement des personnes qui n’ont jamais fait leur test s’est fait uniquement dans les formations sanitaires. Des patients en consultation externe et des accompagnants ont été inclus. L’objet de la recherche leur a été individuellement présenté par les enquêtrices qui ont ensuite sollicité leur participation à l’étude.

Le recrutement des prestataires de services CTV

Les prestataires communautaires. Dans les sites de dépistage autonomes, les prestataires sont en nombre réduit. Ils ont tous été inclus dans l’étude. Au sein de chaque association, un conseiller a toujours été systématiquement identifié pour la partie qualitative et de ce fait, n’a pas été interviewé pour la partie quantitative. Ce choix était généralement fait en fonction de la disponibilité des uns et des autres au moment de l’administration des outils quantitatifs. A Dédougou il ’y a un seul centre de dépistage volontaire, donc peu de prestataires des CDV de cette localité ont été enquêtés. Afin d’atteindre la taille de l’échantillon, le recrutement des prestataires communautaires à Ouagadougou a été élargi à d’autres sites autonomes où des utilisateurs n’ont pas été interviewés.

Les agents de santé. Au niveau des sites PTME et autres structures sanitaires, l’ensemble des prestataires offrant le CTV a été approché pour prendre part à l’étude, avec toujours en réserve une personne pour l’entretien individuel approfondi. Des rendez-vous ont été programmés suivant la disponibilité des prestataires, souvent en dehors de leurs heures de service. Les entretiens ont parfois eu lieu sur deux ou trois jours.

6.1.3. Outils de collecte des données

Un questionnaire comportant des questions fermées et des questions semi-ouvertes a été utilisé. Il comportait des questions relatives aux informations sociodémographiques des participants, leurs attitudes vis-à-vis du conseil et du test VIH, le statut VIH pour les personnes qui ont déjà fait leur test, les services reçus pendant le pré et le post test, la qualité de la relation avec le prestataire avant, pendant et après le test. Des questions supplémentaires sur l’accès à la prise en charge, le partage du statut VIH et la stigmatisation ont été discutées avec les PVVIH. L’outil de collecte des données a fait l’objet de pré test, pour s’assurer que les questions sont bien comprises par les participants, qu’elles étaient bien agencées et acceptées sur le terrain. La durée des interviews était d’une heure de temps en moyenne. Cet outil de l’enquête principale a été adapté pour interviewer les utilisateurs des campagnes (annexe 3).

6.1.4. Collecte des données

Quatre enquêtrices ayant au moins la licence en sociologie et une expérience en counseling VIH ont été recrutées et formées pour la collecte des données qui a eu lieu d’avril 2008 à mars

23 2009 dans dix-huit structures (12 à Ouagadougou et 6 à Dédougou). Parmi ces structures il y a avait 5 centres autonomes de dépistage et 13 structures sanitaires (Annexe 4). Ces sites ont été choisis par chaque équipe de recherche du pays concerné suivant leur niveau de fréquentation et en collaboration avec les médecins chefs de districts pour les formations sanitaires. Les prestataires ont été recrutés dans les mêmes sites que les utilisateurs. Les non utilisateurs ont été recrutés dans les formations sanitaires. Les entretiens ont été réalisés en français pour les prestataires et les clients qui s’exprimaient bien dans cette langue, et en langue nationale mooré ou dioula dans les autres situations.

6.1.5. Gestion et analyse des données

Une fois les questionnaires remplis, ils étaient relus par les enquêtrices, puis par la coordonnatrice pour vérifier la cohérence et la complétude des données. Une double saisie des questionnaires a été réalisée sur le logiciel SNAP. Le nettoyage des bases de données a eu lieu en collaboration avec l’Université d’Amsterdam. Les données ont ensuite été analysées avec le logiciel SPSS 12.