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Partie 3. Les défis liés à la mise en œuvre du CTV, conformément aux dernières

7.2. Partie 2 Les acquis et les limites du CTV au Burkina Faso

7.2.3. Les résultats globaux de l’étude MATCH

Au total 11 articles concernant le CTV au Burkina Faso ou comparant la situation du Burkina Faso à celle des pays à prévalence élevée ont été publiés. Les articles faisant l’ossature de cette thèse sont en plus de ces articles.

§ Article 1. Obermeyer CM, Neuman M, Hardon A, Desclaux A, Wanyenze R, Ky- Zerbo O et al. Socioeconomic determinants of HIV testing and counselling: A

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comparative study in four African countries. Trop Med Int Health. 2013 September; 18(9): doi:10.1111/tmi.12155.

§ Article 2. Obermeyer CM, Neuman M, Desclaux A, Wanyenze R, Ky-Zerbo O, Cherutich P. Associations between mode of HIV testing and consent, confidentiality, and referral: A comparative analysis in four African countries. PLoS Med 9(10): e1001329. doi:10.1371/journal.pmed.1001329.

§ Article 3. Hardon A, Vernooij E, Bongololo-Mbera G, Cherutich P, Desclaux A, Kyaddondo D et al. Women’s views on consent, counseling and confidentiality in PMTCT: a mixed-methods study in four African countries. http://www.biomedcentral.com/1471-2458/12/26.

§ Article 4. Desclaux A, Ky-Zerbo O, Somé JF, and Obermeyer CM. Les campagnes communautaires de promotion du dépistage VIH en Afrique de l’Ouest : perceptions des usagers au Burkina Faso. Glob Health Promot. 2014 December; 21(4): 57–65. doi:10.1177/1757975914527325.

§ Article 5. Desclaux A, Ky-Zerbo O, Somé JF, and Obermeyer CM. Ethical considerations of providers and clients on HIV testing campaigns in Burkina Faso. http://www.biomedcentral.com/1472-698X/14/27.

§ Article 6. Hardon A, Gomez GB, Vernooij E, Desclaux A, Wanyenze RK, Ky-Zerbo O et al. Do support groups members disclose less to their partners? The dynamics of HIV disclosure in four African countries. BMC Public Health. 2013 Jun 17;13:589. doi: 10.1186/1471-2458-13-589.

§ Article 7. Neuman M, Obermeyer CM for the MATCH study group. Experiences of stigma, discrimination, care and support among people living with HIV: A four country study. AIDS Behav. 2013 Jun;17(5):1796-808. doi: 10.1007/s10461-013- 0432-1.

§ Article 8. Obermeyer CM, Verhulst C and Asmar K for the MATCH study group. Could you have said no? A mixed-methods investigation of consent to HIV tests in four African countries. Journal of the International AIDS Society 2014, 17:18898. http://dx.doi.org/10.7448/IAS.17.1.18898.

§ Article 9. Obermeyer CM, Bott S, Bayer R, Desclaux A, Baggaley R and the MATCH Study Group. HIV testing and care in Burkina Faso, Kenya, Malawi and Uganda: ethics on the ground. International Health and Human Rights 2013, 13:6. http://www.biomedcentral.com/1472-698X/13/6.

§ Article 10. Bott S, Neuman M, Helleringer S, Desclaux A, Asmar KE, Obermeyer CM; MATCH Study Group. Rewards and challenges of providing HIV testing and counselling services: health worker perspectives from Burkina Faso, Kenya and Uganda. Health Policy Plan. 2015 Oct;30(8):964-75. doi: 10.1093/heapol/czu100. Epub 2014 Sep 17.

§ Article 11. Desclaux A, Ky-Zerbo O, Somé JF, Obermeyer CM. Nouveaux enjeux pour le dépistage VIH à l'heure du «Test and treat» dans les pays de basse prévalence : éclairages du Burkina Faso. MST 2014;24:343-348.

L’article 1 a consisté en une analyse des déterminants à l’utilisation du CTV, portant sur les quatre pays où l’étude MATCH a été réalisée. Elle a comparé les personnes qui avaient déjà fait le test au moins une fois à celles qui ne l’avaient jamais fait, et les utilisateurs par stratégie de dépistage (PTME, TIS, et TIC). Les résultats ont montré que le profil des non utilisateurs était comparable à celui des utilisateurs du TIS concluant ainsi sur l’accessibilité du TIS à l‘ensemble de la population. Il en est de même des femmes testées dans le cadre de la PTME qui aveint un profil comparable à celui des femmes qui n’avaient jamais fait de test. Le niveau d’éducation élevé était associé à la pratique du test dans les sites autonomes (TIC) aussi bien chez les femmes (OR: 3,45, 95% IC: 1,82–6,52) que chez les hommes (OR= 3,01, 95% IC:

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1,55–5,83). Enfin, contrairement aux données de la littérature, les résultats n’avaient pas mis en évidence une association entre le niveau d’éducation et le fait d’avoir déjà fait le test VIH (OR=1,29 pour les hommes (95% IC: 0,97- 1,73), et 1,16 (95% IC: 0,99-1,37) pour les femmes).

Le niveau de respect des principes éthiques (conseil, confidentialité, consentement et référence) du CTV dans les pays de l’étude MATCH a été analysé suivant les stratégies de dépistage (article 2). Les résultats ont montré que de manière générale les personnes testées à l’initiative du soignant (patients autres que femmes enceintes) avaient une moindre possibilité de rencontrer un prestataire qui discute avec eux avant le test (83% versus 95% dans les sites autonomes; p=0,001). Cependant, il y a un meilleur respect des principes quand le test était offert à l’initiative du soignant que dans le cadre du test à l’initiative du client. En effet il y avait une meilleure application des procédures complètes de recueil de consentement (89% versus 83% pour les sites autonomes; p=0,001), de counseling pré test (78% versus 73% pour les utilisateurs des sites autonomes; p=0,015) et de counseling post test (59% versus 36% pour les sites autonomes; p=0,001). Mais cela n’était pas le cas pour le Burkina Faso où l’ensemble des principes était mieux appliqué dans les sites autonomes par rapport aux structures de soins.

Le respect des principes éthiques dans le cadre de l’offre du CTV aux femmes enceintes testées à l’initiative du soignant a également été analysé (article 3). Au Burkina Faso, il y avait 55% qui avaient déclaré que la signification du résultat du test leur avait été expliqué, 67% et 55 % avaient respectivement déclaré que du temps leur avait été accordé pour poser des questions après le conseil pré et post test. Il avait été conseillé à 27% d'entre elles de discuter de leur statut avec quelqu’un de leur entourage. La comparaison des pays montrait que le Burkina Faso avait les scores de respect des principes éthiques les plus faibles. Enfin les participantes du Burkina Faso étaient les moins satisfaites des sessions de CTV (77% versus 95% au Kenya, 94% en Ouganda et 83% au Malawi).

Les campagnes de dépistage du VIH sont une spécificité pour le Burkina Faso. L’article 4 a consisté en une analyse des perceptions des utilisateurs et des non utilisateurs des campagnes de dépistage. Cette analyse a été basée sur des entretiens individuels approfondis et des focus group, organisés avec des personnes qui avaient fait leur test à travers cette approche lors de la campagne de dépistage de 2008 et des personnes qui ne l’avaient jamais utilisé. En termes de résultats, des critiques mineures portant sur l’affluence qui limiterait la réalisation rapide du test sur les lieux ou qui pourraient jouer négativement sur la qualité du test, ainsi que la crainte de ne pas bénéficier d’accompagnement suffisant en cas de résultat positif avaient été formulées. Cependant, les appréciations étaient très favorables aux campagnes et les points positifs notés étaient la grande communication autour du test VIH qui est faite pendant les campagnes, l’accessibilité des sites pendant cette période où les services sont offerts en stratégie avancée, la gratuité du test, la qualité des services et l’effet d’entrainement. Les mêmes données (article 5) analysent les défis auxquels les prestataires sont confrontés pendant les campagnes pour respecter les 5 principes du CTV.

Le niveau de partage du résultat VIH positif avec le partenaire variait entre les différents pays (32.7%–92.7%), le niveau le plus bas ayant été observé pour le Malawi (article 6). Les femmes PVVIH recevaient plus souvent des réactions négatives de la part de leurs partenaires. Le partage du résultat avec le partenaire était associé à un niveau d’éducation élevé, la résidence en milieu urbain et au sexe masculin. Les PVVIH qui étaient membres d’une association partageaient moins souvent le résultat avec le partenaire. La crainte de la stigmatisation était la principale raison pour laquelle les PVVIH ne partageaient pas le résultat avec le partenaire.

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L’article 7 fait une analyse comparative de la stigmatisation dans les quatre pays où l’étude MATCH a été réalisée. La comparaison entre les pays par catégorie de stigmatisation a montré que les taux de stigmatisation dans les relations interpersonnelles étaient plus élevés au Malawi et au Burkina Faso (respectivement 43,0% et 40,0%). Et c’est au Burkina Faso que le taux de l’auto stigmatisation était le plus élevé (45,0%), ce qui représentait environ cinq fois celui du Malawi qui avait le plus faible taux d’auto stigmatisation (9,6%). Cependant le Burkina Faso était le pays où le taux de stigmatisation dans les services de santé était le plus faible (7% versus 12,5% pour le Malawi où le niveau est le plus élevé).

Certaines analyses sont parfois globales et ne tiennent pas compte des spécificités des pays, d’où les articles suivants qui sont spécifiques au Burkina Faso. L’une des spécificités du Burkina Faso par rapport aux trois autres pays est que la stratégie du CTV la plus utilisée est le TIC qui comprend trois approches: l’offre dans les sites fixes, la stratégie mobile/avancée et les campagnes. Les campagnes de dépistage restent une approche centrale et méritaient une analyse spécifique d’où les articles 4 et 5.

Cependant les motivations et le profil des utilisateurs par approche communautaire n’étaient pas connus. Aussi à notre connaissance, il n’y avait pas d’informations sur les pratiques de tests répétés en ce qui concerne l’Afrique de l’Ouest. La stigmatisation non plus n’avait pas fait l’objet d’analyse quantitative. Les articles ci-dessous, directement inclus dans cette thèse abordent ces différents aspects, ainsi que des analyses sur les pratiques des prestataires du CTV.

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7.2.4. Les pratiques des services de CTV au Burkina Faso par les utilisateurs