• Aucun résultat trouvé

Chapitre III. Propriétés de combustion des composés organiques volatils

III.3. Rayons de flamme et vitesses de flamme étirée

III.3.3. Vitesses de flamme étirée et modèle non-linéaire

Les Figures III.19, III.20 et III.21 illustrent, respectivement pour le p-cymène, l’-pinène et le limonène, l’évolution des vitesses de flamme étirée s en fonction de b

l’étirement  pour T 453K et différentes richesses. Afin d’illustrer l’intérêt de l’utilisation de l’extrapolation utilisant la relation non-linéaire (équation III.12), les lignes continues sur le graphe de l’-pinène présentent les vitesses étirées obtenues via la solution du modèle non-linéaire en prenant en compte les résultats de l’optimisation.

- 157 -

Figure III.19. Vitesse de flamme étirée en fonction de l’étirement de mélanges p-cymène/air pour T 453Ket différentes richesses.

Les résultats illustrés sur ces courbes montrent une fois encore la similarité dans le comportement des deux carburants -pinène et limonène, cette fois en fonction de l’étirement. Le p-cymène présente un comportement similaire mais avec des valeurs de vitesses inférieures, celles-ci ne dépassant pas 2,2 m/s.

Le modèle non-linéaire décrit bien l’évolution de la vitesse expérimentale en fonction de l’étirement. Pour les mélanges riches, l’adéquation entre les résultats expérimentaux et le modèle non-linéaire est bonne sur la partie linéaire de ce dernier. On observe aussi un changement de pente pour ces richesses (à savoir les richesses 1,3 et 1,4) conduisant à des longueurs de Markstein négatives et indiquant l’instabilité de flamme des carburants p-cymène, -pinène et limonène. La transition se fait clairement pour l’-pinène et le limonène à partir de la richesse 1,3, richesse pour laquelle la vitesse de propagation du front de flamme est quasi constante, quel que soit l’étirement qui lui est appliqué ; cette vitesse est indépendante de l’étirement, ce qui correspond à une longueur de Markstein très proche de zéro. Cette tendance est la même pour le

p-- 158 p--

cymène, avec un changement de pente moins marqué entre les richesses 1,3 et 1,4, la pente à 1,4 étant quasi nulle.

Figure III.20. Vitesse de flamme étirée en fonction de l’étirement de mélanges  -pinène/air pour T 453Ket différentes richesses. Symboles : résultats expérimentaux.

- 159 -

Figure III.21. Vitesse de flamme étirée en fonction de l’étirement de mélanges limonène/air pour T 453Ket différentes richesses.

Pour des mélanges pauvres et pour les trois COV étudiés, on observe une forte non-linéarité ; ces mélanges sont donc très influencés par l’étirement et nécessitent bien l’extrapolation non-linéaire. La non-linéarité est très flagrante pour la richesse 0,7 pour l’-pinène et le limonène et pour les richesses 0,7 et 0,8 pour le p-cymène. Le même type de tendance a été constaté pour l’iso-octane aux températures 400 K (Halter et al. 2010) et 353 K (Kelley et al. 2010) en utilisant la technique des flammes à expansion sphérique.

Les Figures III.22, III.23 et III.24 illustrent, respectivement pour le p-cymène, l’-pinène et le limonène, l’évolution des vitesses de flamme étirée sb en fonction de l’étirement  pour  1 et différentes températures. Les lignes continues sur le graphe de l’-pinène présentent les vitesses étirées obtenues via la solution du modèle non-linéaire (équation III.12) en prenant en compte les résultats de l’optimisation.

- 160 -

Figure III.22. Vitesse de flamme étirée de mélanges p-cymène/air en fonction de l’étirement pour  1 et différentes températures.

Figure III.23. Vitesse de flamme étirée de mélanges -pinène/air en fonction de l’étirement pour  1 et différentes températures. Symboles : résultats expérimentaux.

- 161 -

Figure III.24. Vitesse de flamme étirée de mélanges limonène/air en fonction de l’étirement pour  1 et différentes températures.

L’influence de la température sur l’évolution de la vitesse de propagation de flamme étirée en fonction de l’étirement est mise en évidence sur les Figures III.22, III.23 et III.24 pour, respectivement, des mélanges stœchiométriques p-cymène/air,  -pinène/air et limonène/air. Il apparait clairement que la vitesse augmente quand la température augmente pour les trois carburants. Pour les mélanges stœchiométriques et quelle que soit la température, la vitesse du front de flamme diminue quand l’étirement augmente. Des tendances similaires ont été observées pour le mélange iso-octane/air aux températures 358 K, 400 K et 450 K (Bradley et al. 1998), pour le mélange méthanol/air aux températures 310 K, 360 K et 410 K (Zhang et al. 2009) et pour le mélange propane/air aux températures 300 K, 370 K et 440 K (Tang et al. 2010). Notons ici encore, comme pour l’évolution de la vitesse étirée en fonction du rayon, que les deux combustibles -pinène et limonène affichent des évolutions semblables, avec de légères différences entre les températures 353 et 373 K. Le comportement du p-cymène est très semblable, avec un caractère non-linéaire pour les températures les plus basses plus marqué que pour les deux autres carburants.

- 162 -

Afin de montrer l’importance de l’utilisation de la relation non-linéaire (III.12) pour caractériser les flammes de prémélange, il est intéressant de tracer l’évolution des écarts relatifs entre les vitesses de flamme non-étirées obtenues par cette relation et par la relation linéaire habituellement utilisée (relation III.14). La Figure III.25 présente

l’évolution de l’écart relatif

0 0 0 100 NL L b b NL b s s E s

  en fonction de la richesse à 453 K où

0 NL

b

s et 0 L

b

s sont les vitesses de flamme non-étirée données respectivement par les formulations non-linéaire et linéaire. A la lecture de cette Figure, on constate que l’écart relatif entre les deux vitesses a un comportement non-monotone en fonction de la richesse : il commence par décroitre avant de ré-augmenter ; il diminue des mélanges pauvres jusqu’à  1, 3. Par conséquent, et si l’on admet qu’un écart de 3 % est acceptable, le modèle non-linéaire doit être appliqué avant la stœchiométrie ainsi que pour les richesses supérieures à 1,3. Remarquons qu’un comportement semblable a été noté par Chen (2011) pour des mélanges méthane/air.

Figure III.25. Evolution de l’écart relatif entre les méthodes linéaire et non-linéaire en fonction de la richesse pour des mélanges -pinène/air à la température 453 K.

- 163 -

Les rayons de flamme expérimentaux et théoriques donnés par la relation (III.15) ainsi que l’étirement (relation III.13) seront utilisés dans un double processus d’optimisation, basé sur un algorithme de minimisation direct, afin de déterminer la vitesse de flamme étirée et la longueur de Markstein. La vitesse de flamme non-étirée sera présentée dans le dernier Chapitre où elle sera comparée à des vitesses de propagation relevées lors de feux de forêts accélérés ; elle permet de déterminer la vitesse fondamentale de flamme qui est présentée dans la partie III.4.