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Chapitre II. Emissions de composés organiques volatils par différents végétaux…

II.1. Les différentes espèces végétales étudiées

Le choix des espèces végétales à étudier peut s’avérer être un vrai casse-tête étant donné qu’une étude exhaustive est inenvisageable dans le cadre d’une thèse, le nombre de végétaux mis en jeu étant bien trop important. Nous avons donc sélectionné cinq espèces représentatives des régions où ont lieu les feux de forêts accélérés et qui correspondent à différentes hauteurs du couvert végétal : le thym commun (Thymus

vulagaris) et la lavande (Lavandula stœchas) correspondent aux couches les plus

basses, généralement moins de cinquante centimètres. Le romarin (Rosmarinus

officinalis) et le ciste blanc (Cistus albidus) représentent des buissons de taille

supérieure aux deux espèces précédentes et le pin parasol (Pinus pinea) représente les arbres. Afin de pouvoir s’accumuler au niveau du sol dans des conditions inflammables, on peut penser que les COV mis en jeu sont émis par des plantes de taille peu élevée mais étant donné la densité élevée de ces gaz il n’est pas exclu que même des COV émis à plusieurs mètres au-dessus du sol puissent participer aux feux de forêts accélérés. En botanique, Lavandula stœchas, Rosmarinus officinalis et Cistus albidus sont considérés comme des arbrisseaux et Thymus vulgaris comme un sous-arbrisseau. En effet, un arbrisseau désigne une plante ligneuse vivace (qui fabrique de la lignine, cf. Chapitre I) se ramifiant dès la base et ne dépassant pas quatre mètres de hauteur (Dictionnaire Larousse, 2010) et les arbrisseaux ne dépassant pas cinquante centimètres sont appelés sous-arbrisseaux. Pinus pinea est quant-à-lui appelé arbre. Une description des cinq espèces sélectionnées est présentée ci-dessous.

II.1.1. Thymus vulgaris

Thymus vulgaris, couramment appelé thym commun ou farigoule en Provence,

est un sous-arbrisseau de la famille des Lamiaceae indissociables des pharmacopées méditerranéennes et régulièrement impliquées dans les feux de forêts (Kaloustian et al. 2003). Il possède une grande variété de constituants ayant des propriétés curatives et sa culture en tant qu’aromate est répandue dans le monde entier. Les plantes généralement grisâtres sont très odorantes et ne dépassent pas trente centimètres de hauteur. Ses feuilles sont très petites, légèrement ovales et ses fleurs roses ou blanches ne dépassent

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pas six millimètres de long. Cette espèce végétale trouve ses origines sur les rives Nord et Ouest du Bassin Méditerranéen mais son caractère nomade fait qu’il se trouve aussi à l’état naturel dans certaines régions d’Amérique du Nord. Il est en revanche présent tout autour du globe en culture comme indiqué ci-dessus. La Figure II.1 présente une photographie d’un plant de Thymus vulgaris.

Figure II.1. Photographie d’une plante de Thymus vulgaris.

II.1.2. Lavandula stœchas

La lavande maritime ou lavande papillon, Lavandula stœchas, est une espèce de la famille des Lamiaceae qui présente les plus grosses fleurs du genre Lavandula. Ce genre est composé de 28 espèces mais la Lavandula stœchas est la plus cultivée et la seule du genre qui préfère les sols siliceux aux sols calcaires. Il s’agit d’un arbrisseau pouvant atteindre un mètre de haut avec des feuilles persistantes blanc-gris. Les fleurs, d’un violet tirant sur le bleu, sortent généralement en avril ou mai et sont mellifères ; elles attirent beaucoup les abeilles comme les fleurs de toutes les lavandes. L’essence de lavande est rapidement toxique pour l’homme mais de faibles doses ont des propriétés curatives. Cette espèce est originaire du Portugal mais se répartit tout autour du Bassin Méditerranéen. Contrairement aux autres lavandes, elle est peu utilisée en parfumerie mais se répartit sur le territoire géographique le plus vaste, on en trouve même jusqu’au Canada où des plants mutés peuvent maintenant résister au gel ! La Figure II.2 présente une photographie d’un plant de Lavandula stœchas et un gros plan sur les fleurs.

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Figure II.2. Photographies d’un plant de Lavandula stœchas et d’un gros plan sur les fleurs.

II.1.3. Rosmarinus officinalis

Selon Rameau et al. (2009), Rosmarinus officinalis est un arbrisseau de la famille des Lamiaceae très répandu sur les terrains calcaires autour du Bassin Méditerranéen, particulièrement dans les garrigues arides et rocailleuses. Il présente un système racinaire assez superficiel (Olivier, 2010) et est parfois dominant dans les régénérations post-incendie (Sardans et al. 2005). Il peut atteindre un mètre cinquante de hauteur, parfois plus en culture, et possède des feuilles (aiguilles) persistantes couleur vert sombre et très odorante qui sont par ailleurs très employées comme aromates des viandes dans le Midi de la France. Il pousse généralement entre le niveau de la mer et 650 mètres d’altitude (Rameau et al. 2009) et sa période de floraison s’étend de mars à juin ; ses fleurs sont par ailleurs mellifères. Il est régulièrement impliqué dans les feux de forêts (Kaloustian et al. 2002, De Luis et al. 2005). Il se répartit principalement entre le Sud de l’Europe et l’Afrique du Nord, mais on le trouve aussi en Anatolie (Turquie) et jusqu’en Palestine. Il pousse à l’état sauvage et est aussi cultivé depuis le haut Moyen Age dans un but thérapeutique mais est connu pour son parfum balsamique depuis l’Antiquité. Il connut son heure de gloire au XVIème

siècle quand la Reine Isabelle de Hongrie, qui prétendait en avoir reçu la formule d’un ange, en fit un élixir de jouvence (Encyclopædia Universalis en ligne). La Figure II.3 illustre

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ce paragraphe en présentant deux photographies de plants, des aiguilles ainsi que des fleurs de cette espèce.

Figure II.3. Photographies de plants et des aiguilles et fleurs de Rosmarinus officinalis.