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Viens avec nous, et nous te ferons du bien

Dans le document Avançons jusqu à Lui! Georges André (Page 90-96)

(Nombres 10.29 — Moïse à son beau-père)

Ainsi s’exprimait, pour attirer une âme hésitante, l’homme de Dieu qui, à travers les pérégrinations du désert, conduisait le peuple d’Israël vers la terre promise.

Les jeunes croyants sont aussi conviés à ce saint entraînement.

Pouvons-nous chacun, en considérant nos voies, répondre de cœur : « Je suis le compagnon de tous ceux qui Te craignent ? » Jeunes chrétiens, jeunes chrétiennes, vous avez à vous entraîner mutuellement à marcher dans le chemin, et non seulement à marcher, mais à courir. « Nous courrons après Toi », dit le Cantique ; après Toi, Seigneur Jésus, l’objet de notre course chrétienne. Ainsi la force de chacun sera augmentée par l’encouragement de ses compagnons de route à la suite du Chef.

À ce sujet, considérons entre autres une scène des Évangiles : « Ils couraient les deux ensemble » (Jean 20.4). Deux disciples étreints par une nouvelle extraordinaire : l’annonce que leur Maître bien-aimé n’est plus dans la tombe. Se rendre sur les lieux au plus tôt, voilà leur première pensée. L’un arrive le premier, s’arrête muet

devant la tombe ouverte ; puis stimulé par l’exemple du second, il entre aussi dans le sépulcre « et il vit, et crut ».

Bien di érente est la scène qui ouvre le chapitre suivant. C’est la nuit, quelque temps après a résurrection ; deux fois déjà les disciples ont vu leur Maître vivant. Quelques-uns d’entre eux sont là réunis en conciliabule nocturne, et soudain Simon Pierre, celui que Jésus avait appelé tant de fois et destiné à ouvrir les portes de son Royaume, Simon Pierre annonce à ses compagnons désorientés qu’il va reprendre le travail :

« Je m’en vais pêcher », dit-il, résolument.

« Nous allons aussi avec toi », répondent en chœur six autres disciples, apparemment soulagés à la perspective de cette solution.

Puissance de l’entraînement ! In uence inconsciente parfois, que peut exercer un esprit conducteur sur ses amis. N’avons-nous pas aussi éprouvé ce magnétisme, et joint notre voix à un chœur de compagnons enthousiastes en présence de quelque entreprise qui souriait à notre imagination ?

« Nous allons aussi avec toi ! » Peut-être avons-nous été le meneur, conscient ou inconscient, même dans une œuvre apparemment légitime, mais selon notre propre volonté et conduisant à une impasse.

Tel était le cas de ces disciples partant pour leur pêche nocturne à l’instigation de Pierre, dans la con ance en soi, et sans la direction de Celui qui était toujours leur Maître. Ce fut une nuit de dur labeur, de labeur stérile ; une impasse d’où seul peut les

retirer Celui qui du rivage voit leurs e orts et veut les diriger dans la puissance d’une vie nouvelle, pour suivre une voie fructueuse et bénie.

L’entraînement est une réalité solennelle, dont il importe de se pénétrer au début de sa course chrétienne : chacun de nos actes

— comme chacune de nos négligences dans cette vie — a une portée directe, non seulement sur notre bonheur personnel, mais aussi sur celui des autres.

Comme le dit un vieil adage, nous sommes tous constructeurs pour l’éternité ; chacun laisse nécessairement derrière lui un degré ou une pierre d’achoppement : un degré permettant à ceux qui viennent après nous de monter plus haut, ou une pierre d’achoppement qui fera trébucher les autres…

Jésus Christ nous a introduits dans la liberté, mais nous devons faire des sentiers droits à nos pieds a n que ceux qui marchent derrière nous, de plus jeunes frères et sœurs dans la famille, ou de moins avancés parmi le troupeau, puissent béné cier d’un bon exemple.

Rien n’est plus beau, à ce sujet, que de considérer comment l’apôtre Paul agissait en présence de questions contestées. Il bâtissait, lui, réellement pour Christ, et, étreint par la pensée de cette tâche magni que, il mettait entièrement de côté ses droits, sa liberté, ses privilèges, quand l’occasion le demandait : « Si la viande est une occasion de chute pour mon frère, je ne mangerai pas de chair à jamais » (1 Corinthiens 8.13). Il ne s’écarta pas de cette ligne de conduite, un des grands secrets de son in uence bénie.

Bien que l’apôtre Jean, dans une de ses lettres, désigne les jeunes gens comme les « forts », car, dit-il, « la parole de Dieu habite en vous », il s’en faut que la force caractérise tous les jeunes disciples du Seigneur Jésus : sa parole n’habite pas en eux comme elle le devrait normalement. Puis il y a autour de nous les nouveaux convertis, les lents à comprendre, et beaucoup d’autres qui ont reçu un enseignement di érent ou souvent les enseignements des hommes, substitués à la parole de Dieu. Tous ont droit à des égards de la part des plus avancés. « Je ne mangerai pas de chair à jamais ! … » Formule magni que soulignant le grand principe par lequel le Saint Esprit enseigne que nul ne vit uniquement pour soi ; nous n’avons pas le droit d’être des entraves pour les autres, et la liberté personnelle doit être subordonnée au bien de tous.

Ne serait-il pas triste de donner à un inexpérimenté l’occasion de nous dire : « Tu es si fort que tu peux aller sans crainte là où je serais en danger. Mais si, enhardi par ton exemple, j’ai pris ce chemin et suis tombé dans le péché, le péché est bien le mien, et je dois en porter les conséquences ; mais le Seigneur te dit que tu as une certaine part de responsabilité : tu as « péché contre Christ » (1 Corinthiens 8.12). Si tu n’avais pas pris ce chemin, je ne t’aurais pas suivi et Christ n’aurait pas été déshonoré ».

Ainsi, « Que personne ne cherche son propre intérêt mais celui d’autrui ».

Un peu de grammaire peut nous venir en aide ; nous avons tous, dès notre enfance, appris à conjuguer les verbes : « Je suis — Tu es — Il est… »

Ainsi se présentent nos verbes et ceux de bien d’autres langues.

Ainsi aussi va le mécanisme de notre pensée naturelle…

Mais l’écolier hébreu doit, nous dit-on s’y prendre d’une autre manière pour la conjugaison de ses verbes et répéter : « Il est — Tu es — Je suis ! … »

Voilà un bon exemple de ce que devrait être notre règle de conduite, la meilleure manière de penser et de vivre. Se dire en regardant à Dieu : « Il est » ; ensuite considérer notre prochain :

« Tu es », et s’il faut un « Je suis », le mettre en dernier lieu. Dieu premièrement, le prochain ensuite, puis soi-même.

Que Dieu nous aide à chercher dans nos entreprises, nos récréations, ce chemin qu’Il est toujours prêt à nous montrer, si nous le désirons en faisant abstraction de nous-mêmes, sentier qui conduit à notre but : bâtir pour le ciel.

Il y a, à l’entrée d’un chemin de montagne, un écriteau portant ces mots : « Cette route a été abandonnée ; ceux qui la prennent le font à leurs propres risques ».

L’avertissement est là ; libre au voyageur d’en faire son pro t.

Ainsi notre Dieu ne force personne. Il a posé des jalons pour que les siens puissent suivre une route sûre. Il a fait aussi étiqueter les mauvais sentiers par ces avertissements que nous trouvons en abondance dans sa parole, principalement au livre des Proverbes, a n que nous puissions garder nos pas et ceux des autres.

À ceux qui pourraient poser la question formulée autrefois : « Qui nous fera voir du bien ? » puissions-nous être en état de

répondre :

« Viens avec nous, et nous te ferons du bien ».

Dans le document Avançons jusqu à Lui! Georges André (Page 90-96)